HUMOR : chronique quotidienne de Simon-Daniel KIPMAN


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Septembre-Décembre 1999


Vendredi 31 décembre 1999
Dans le contexte décrit précedemment, on prépare la fête, et on offre ses voeux. Que cette nouvelle année soit pour tous, non seumlement bonne, mais encore MEILLEURE que la précedente. Je reprendrai les HUMORS lundi 2 janvier 2000 (sauf bogue, bien entendu.) SDK


Jeudi 30 décembre 1999
Il ya eu quelques jours de manque dans les HUMORS et celui là vaut pour ces derniers jours, où, à la suite de la tempête qui a traversé la France, les moyens modernes de communication ont donné la mesure de leur limite. Non seulement les lignes electriques étaient coupées, mais du coup les centraux téléphoniques étaient en panne, et on n'avait l'éléctricité nécessaire pour reccharger les batteries de ces derniers. Dès qu'une livraison de pain était annoncée chez le boulanger qui possède un groupe éléctrogene, il y avait la queue. Et les plus anciens se souvenaient des lendemains de guerre sans chauffage, sans nourriture au frigo. etc. Ambiance particulière, dans un paysage dévasté par la tempête, et parsemé d'oiseaux mazoutés. Comme me l'écrit un confrere venezuelien, ils attendent les dépresssions et les PTSD dans quinzejours ou trois semaines. Nous aussi, dans notre médiocre mesure. SDK


Lundi 27 décembre 1999
Venant de vivre cette semaine avec les habitants de l'Ile d'Yeu, et frappé par les reproches fait à Dominique Voynet de n'avoir pas été là les premiers jours, je pense qu'il y a, naturellement, une forte expression fantasmatique chaque fois qu'un événement terrifiant arrive et qu'il laisser ses victimes dans une grande incertitude. Mais quand l'environnement est en question, ce sont des fantasmes de protection maternelle qui se déclenchent. Et c'est pourquoi on en a davantage voulu à madame Voynet de ne pas avoir ete là, qu'on a su gré à monsieur Gayssot de s'être manifesté si vite. SDK


Samedi 25 décembre 1999
Ici, on attend toujours la marée noire, cependant qu'elle commence à s'échouer sur d'autres côtes. C'est intéressant de voir comment, avec des moyens techniques fabuleux, les "autorités" sont ballotées par les vents, les marées, les courants, ce qu'annoncaient d'ailleurs les marins.
Il en va de même dans les décisions qui sont prises dans nos instances, par les théoriciens de la psychiarie ou dou pouvoir, affolés par les infomations dont ils disposent, et qui, du coup, oublient d'écouter les cliniciens que nous sommes. Raisons de plus pour maintenir une clinique riche et diversifiée.SDK


Vendredi 24 décembre 1999
On voudrait que Noel fut joyeux, et permettent aux hommes d'échanger et de se rencontrer. Mais comment se souhaiter un joyeux Noel en pensant à nos amis venezueliens frappés par une catastrophe " naturelle", aux ivoiriens en pleine rebellion incertaine, aux tchetchenes bombardés et à ceux qui les bombardent en crevant de peur; aux kosovars . Comment même souhaiter joyeux noel aux militaires presents ici qui demain vont aller ramasser le gasoil sur les plages en guise de cadeau. Comment même souhaiter un joyeux noel quand notre profession se déchire au lieu de faire front contre ceux qui la menacent.


Jeudi 23 décembre 1999
Je ne suis pas croyant, et Noël n'appartient à mes traditions familiailes, mais une occasion de fête est une occasion de fête. Celle ci est comme le temps: entre maussade et tempetueux.SDK


Mercredi 22 décembre 1999
La question des psychothérapies agite un peu le monde psychiatrique. La question n'est pourtant pas nouvelle, et les réponses élaborées depuis longtemps. Il fallait, comme d'habitude, attendre que la questioj nous revienne de l'exterieur pour que les mouches du coche se réveillent, et découvre l'ampleur et la gavité de cette question, qui est au centre même de ce que nous croyons etre l'identité dui psychiatre. SDK


Dimanche 19 décembre 1999
De mon poste d'observation a l'ile d'Yeu, je ne peux associer aujourd'hui que sur la menace de marée noire qui pèse sur les côtes atlantiques. De toute évidence, il y aura pollution des côtes, mais on ne sait encore ni ou, ni quand, ni combien.
Face à cela, les gens, ici, ont une attitude soit de dénégation (ça passera au large ), soit de rage impuissante.
Ce sentiment de rage impuissante que l'on retrouve chez les tout petits, ou chez les schizophrènes devant une peur importante et peu représentable. Cette violence de l'inquiétude est renfocée à la fois par l'amplification médiatique qui en est faite (pourquoi en dire trop ) et par le silence autour (on fait ce qu'on a à faire, c'est très bien, on s'occupe de tout.) SDK


Samedi 18 décembre 1999
Enfin les vacances, et quelques temps de repos pendant lesquels un de mes rares contacts professionnels sera ces humors. Elles seront sans doute (on verra, ricane ma voix intérieure ) sans doute plus sereines.SDK


Vendredi 17 décembre 1999
L'autre jour quelqu'un me demande : quelle est la difference entre un sadique et un pervers. Et me voila parti dans de confuses explications sur l'utilisation des mots selon qu'on est juriste ou psychiatre, avant de me lancer enfin dans des description clinique ou je gage que mon interlocuteur a du se perdre. Et pourtant "ce qui se conçoit bien s'énonce clairement". SDK


Jeudi 16 décembre 1999
Puisque nous en sommes aux remous liés à l'activité législative, voila que le gouvernement ressort la promesse des droits des malades.
Le dossier des malades doit pouvoir etre consulté par ces derniers, ce qui est logique. Et par ses tuteurs éventuels, ce qui va de soi. Mais des réactions se font sentir dès lors qu'il s'agit des malades mentaux, au risque de créér une discrimination à leur encontre. Ils seraient les seuls qui ne pourraient pas disposer de renseignements les concernant. SDK


Mercredi 15 décembre 1999
Revoilà le petit monde psychiatrique agité et fievreux autour de la question des psychothérapies, et de l'éventuelle reconaissance d'un TITRE de psychothérapeute. Bien entendu, il ne suffit pas d'être (et de se marquer, sinon de se faire remarquer ) pour ou contre; mais de bien évaluer la portée de ce projet de loi, compte tenu des multiples réflexions antérieures sur le sujet.
Et de remarquer que ce projet doit avoir un sens politique caché puisque nous ( les institutions psychiatriques) n'ont pas été consultées lors de son élaboration. SDK


Mardi 14 décembre 1999
Je reçois un courrier de l'Association américaine de psychiatrie tentant de justifier la disparition de son bureau des relations internationales. Désormais les membres de l'APA sont tous confondus...et il ne s'agit que de servir d'eux pour vendre les productions APA. C'est à dire que l'APA après avoir entériné en son temps la désinstitionalisation brutale de Reagan puis le managed care ( dont nos collegues américains se plaignent amèrement, et auquel ils nous encouragent à résister) reprend à son compte le credo économique et son versant isolationiste. Dommage pour nous qui étions attentifs à leurs travaux, et dommage pour eux qui font certainement le mauvais choix à moyen et long terme.SDK


Lundi 13 décembre 1999
Il en est de la clinique comme des mathématiques : il faut savoir manier la théorie des ensembles. Tel symptôme peut appartenir à plusieurs ensembles. Un ensemble peut abriter plusieurs symptômes. Ce peut être une amorce de modélisation du travail clinique.SDK


Dimanche 13 décembre 1999
La dernière ligne droite pour le Congrès du Jubilé s'amorce, et l'interêt rencontré un peu partout dans le monde montre combien, au delà de l'attirance que peut avoir Paris, la psychiatrie française est en train de retrouver son rôle dans le monde.
Dans le même temps, le nombre de psychiatres formés diminue, les hopitaux manquent de personnel, on dépsychiatrise ou on démédicalise des institutions reconnues comme efficaces. Encore une fois contraste, incohérence ou complexité. SDK


Samedi 12 décembre 1999
La foule envahit les rues pour acheter des cadeaux de Noel, et c'est plutôt sympathique. Dans le même temps, on se rend compte que le passage aux 35 heures ne sera pas très facile pour de nombreux employés. Contraste, incohérence ou complexité ? SDK


Vendredi 11 décembre 1999
Le gouvernement français vient de prendre une décision politique en refusant de lever l'embargo sur les viandes bovines ne répondant pas a certains critères, et ce, au nom de la santé publique. C'est tout à fait rassurant de voir des impératifs de santé publique l'emporter sur des considérations commerciales.
Dans le même temps, les employés des hôpitaux de Paris font grêve parce que, au nom de la rentabilité et des économies exigées, on met en péril les malades arrivant aux urgences, faute de moyens et de personnel.
Contraste, incohérence ou complexité ? SDK


Mardi 7 décembre 1999
Hier, en entendant la grande Christa Ludwig donner une classe de chant en public (voila qui fait chic), je songais que sa remarque à une jeune chanteuse pouvait aussi bien s'adapter aux psychiatres. Elle disait " d'abord respirer, ensuite penser et ensuite seulement chanter ".
Nous pourrions dire d'abord s'installer ( c'est bien pourquoi il nous faut songer aux conditions de travail.), puis penser, et enfin agir. SDK




Mercredi 8 décembre 1999
La vague de protestations contre l'APA qui a supprimé son bureau des affaires internationales et se prive de sa directrice Ellen Mercer enfle. Je ne sais pas si cela les fera changer d'idée, mais cela donne la mesure de l'interêt que nous avons pour ce qui se passe aux Etats Unis, et de la considération que nous exigeons pour continuer a travailler avec eux.SDK


Lundi 6 décembre 1999
Les signes de reconnaissance, dans notre métier, sont nombreux et variés. Certains s'en étonnent, d'autres les recherchent, certains même se battent pour les obtenir.
Mais ces hochets dénotent -t-ils un vrai pouvoir, sauf chez ceux qui les distribuent ?
Tout cela pour dire que les expériences les plus intéressantes, les plus dynamisantes se font à l'ombre des collectvités locales (probablement les pires scandales aussi !), et que c'est là qu'on peut le mieux percevoir le renouveau de la psychiatrie française.SDK


Dimanche 5 décembre 1999
Une proposition de loi voulant réglementer le titre de psychothérapeute a été déposée. Et du coup, chacun s'agite et reprend ou découvre des questions et des idées qui ont pourtant été deja longuement débatues, et à propos desquelles des textes ont été publiés dans La Lettre de Psychiatrie française. Cela retarde le mouvement. SDK


Samedi 4 decembre 1999
Il y a un contraste entre l'inquiétude des psychiatres français devant les menaces que fait planer sur eux la politique de santé (?) et la notoriété dont jouit la pasychiatrie française a l'étranger. Sans doute il ya un certain excès dans les deux positions. SDK


Vendredi 3 decembre 1999
Ce qui se passe a Seattle conforte une position que j'ai deja souvent défendue : à savoir que l'économie de marché, sous ses modalités libérales, ne peut s'appliquer au domaine de la santé, sans faire courir des risques graves aux populations.
Les manifestants de Seattle y ajoutent qu'il est étranger de laisser un organisme dédié aux marchés regler des questions de sabté publique, alors qu'il existe des institutions internationales pour cela, au premier rang desquelles il y a l' OMS. SDK


Jeudi 2 decembre 1999
Une malencontreuse manoeuvre de ma part a fait disparaitre quelques messages de la derniere semaine. Voila donc une discontinuité brutalement introduite dans cette rubrique censée être continue.
Cela me fait associer sur la fameuse continuité des soins dont la validité n'est pas prouvée, et qui peut conduire à confondre durée et eternité.
Sans doute vaudrait-il mieux s'interresser à la discontinuité des soins, qui seule respecte les évolutions et mouvements du patient et tient compte des circonstances. SDK


Mercredi 1 décembre 1999
Nos collègues fascinés par le retour de la neuro-psychiatrie pourraient méditer le livre des Juges (2 - 12). Après Josué, les enfants d'Israel "abandonnèrent Yahweh....et ils allèrent vers d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui les entouraient." et qui, pour nous seraient les neuro-sciences, les modèles cybernetiques, le tout biologique, tout génétique ou tout social.
Alors (2-14) "..la colère de Yahweh s'enflamma et il les livra aux mains des pillards qui les pillèrent, et il les vendit à leurs ennemis d'alentour...", c'est à dire, pour ce qui nous concerne, aux laboratoires et aux assurances privées.
Ajoutons qu'il y a eu des juges qui tentèrent de les protéger et de les prévenir, mais qu'ils ne furent pas écoutés. SDK


Mardi 30 novembre 1999
Je complète mon humeur d'il y a quelques jours . J'ai en effet consulté le dictionnaire au mot " médicament" : substance à destination thérapeutique, spécialement préparée pour servir de remède.
C'est à dire que l'idée même de médicament de confort est une ineptie antithérapeutique. SDK


Mercredi 24 novembre 1999
Il y a une véritable offensive non concertée contre le secret médical qui vise à une seule incongruité : transformer la relation soignant-soigné en une simple relation de service mercantile. Pour ce qui concerne le secret médical dejà mis à mal par la transmission électronique et l'inéluctable interconnexion des fichiers (rappelons nous qu'il y a peu le fichier d'une caisse de securité sociale a été connecté au fichier de la police concernant les étrangers.), est devenu passoire puisqu'il faudrait donner le nom des patients à l'administration des impots.
Au bout du compte, le medecin serait le seul à ne pas pouvoir faire état de la présence et de la pathologie d'un malade, informations que tout le monde connaitrait (assurances publiques ou privées, employeurs, police ou impots, etc.). Il deviendrait une sorte de muet du sérail, castré et la langue coupée pour ne pas avoir à faire état de ce qu'il a vu et qui est de notoriété publique.
Le secret de polichinelle deviendrait un exercice assez absurde de confiance, de complicité pour ne pas parler de ce qu'on veut garder pour soi. Bizarre ? SDK


Mardi 23 novembre 1999
La terrible nouvelle est celle du décès de Claude Veil. Je suis trop sous le choc pour en faire le moindre commentaire, mais il est clair que sans lui la psychiatrie ne sera plus jamais comme avant. SDK


Lundi 22 novembre 1999
Le pouvoir des mots est immense, mais encore faut-il qu'ils puissent être entendus et concretisés : nous nous congratulons d'un remarquable projet de loi à propos des psychothérapies qui allie pertinence et concision. Une belle loi, en un mot. Mais que savons nous de ses chances d'aboutir ? ET comme militants d'une certaine idée de la psychiatrie, que sommes nous prêts à faire pour la soutenir ? L'approbation ne suffit pas. Nous sommes immergés dans la politique la plus politicienne.... et on ne fait rien sans se salir les mains. SDK


Mardi 16 novembre 1999
Je me rends compte que je me laisse aller à essayer de dire ce que je pense, et que du coup, je perds mon langage diplomatique au risque d'être inentendu, inattendu, et rejeté. C'est la réflexion qui me vient en lisant mon mess age d'hier. SDK


Lundi 15 novembre 1999
Le fait que l'APA ait décidé de supprimer son bureau des affaires internationales, qui fait suite à la décision de réduire (?) les membres étrangers de cette association américaine au même statut que les autres membres, me parait à mattre en relation avec une constante de la politique américaine : quand on est en difficulté, on joue la carte de l'isolationnisme.

Cette politique a courte vue, économique ( qui fait faire quelques économies immédiates), conservatrice et rétrograde se fonde sur l'idée que " chacun chez soi et les vaches seront bien gardées ". Or c'est une double ineptie : ineptie en temps de mondialisation ; ineptie des lors qu'ils s'agit, tout au contraire d'activité de relation avec l'autre. SDK


Dimanche 14 novembre 1999
J'ai bien du mal à comrendre les liens ou séparations qui semblent si claires pour certains entre santé mentale et psychiatrie. Pour moi, ou bien l'une (la santé mentale ) englobe l'autre (la psychiatrie) comme une préoccupation civique englobe des actions techniques; ou bien, ce sont deux ensembles differents, mais qui ont des plages communes si grandes que la différence n'est pas toujours apparente. J'ajoute que vouloir en faire deux entité distinctes absolument est une façon de tenter d'éliminer la complexité de la chose SDK


Samedi 13 novembre 1999
Au congrès de Buenos Aires auquel je participai récemment, j'ai été frappé par le nombre de jeunes collègues présents. Les vieux, les nantis n'étaient heureusement pas majoritaires. Ici aussi, malgré les craintes et les difficultés que génère la diminution du numerus clausus limitant la formation des psychiatres, les jeunes sont nombreux, et portent avec aux l'avenir du métier. C'est donc à leur écoute que nous devons rester, surtout quand ils ne véhiculent pas fidèlement le discours de leurs ainés et formateurs. SDK


Vendredi 12 novembre 1999
Quelle surprise ( et encore quel contraste ) entre le souvenir de l'armistice ( qui fut aussi celui de la nuit de cristal des nazis) et l'enthousiasme de toute la presse de ce matin pour le prodiges de la bourse et la création de richesses (pour qui ?)
Cette surprise n'est pas irritation politique. Elle renvoie manifestement à la place qui peut être faite, dans la presse et dans les prises de décisison politique, à la santé mentale, alors que jamais il n'est question de l'homme, de ses plaisirs, de ses besoins (à moins que s'enrichir ne soit un besoin vital, ce qui m'obligerait a revoir mes convictions théoriques qui mettent la sécurité et l'amour au premier plan.), de ses limites. SDK


Jeudi 11 novembre 1999
Je passe une partie de mon temps à lire le livre d' Eric Halbsbawn sur le court XX siecle, ne serait ce que, bien qu'il s'agisse d'un hostorien connu dont tous les livres étaient jusque là traduits en français, celui ci a été refusé par les éditeurs français pour cause de pensée unique (incluant la pensée dominante chez les histrions intellectuels des médias, et le souci de rentabilité immédiate). Jusque là, (je suis loin d'avoir terminé), il est passionnant.

La guerre de 14-18 a été une boucherie, probablement la première guerre mondiale qui ait tant tué, en s'appuyant sur des moyens materiels importants. Il y a là comme une affreuse caricature du décalage qui se manifeste partout ( y compris en médecine) entre le développement et la consommation industrielle et la perte de la dimension humaine de la vie. SDK


Mercredi 10 novembre 1999
Une réforme des études médicales est lancée, et ce que nous pouvons en savoir dans la presse augure d'une réforme en trompe l'oeil. J'ai deux questions qui me paraissent élémentaires et essentielles : comment se fait-il que tous les intervenants sur ce sujets, et tous les sujets de cet objet n'aient pas été consultés ? En tous cas, en tant que responsable d'un syndicat, je n'ai pas souvenir que l'on nous ait seulement consulté). J'ajoute qu'il paraît qu'un texte sur es psychothérapies serait en préparation par un député de l'opposition, et que c'est une nouvelle de bouche à oreille. L'autre question est qu'il faut paut être alors sortir des débats de sociétés savantes et d'experts pour en faire un vrai débat pûblic....pourquoi pas par les moyens que nous connaissons, à savoir les conférences de consensus ? SDK


Mardi 9 novembre 1999
Comment la chute du mur de Berlin est devenue une idole virtuelle. Car on ne peut être frappé que par la stéréotypies des réactions et commentaires sur cet évènement historique, et l'absence d'interprétations, sauf à lui donner un sens unique. Ce mode de pensée unique, que l'on retrouve aussi bien dans la montée des intégrismes que dans la multiplication des sectes, dans l'invocation du marché comme seule solution possible, cette pensée rétrécie est en train d'atteindre la psychiatrie. On remplace un mur matériel par des murs mentaux. C'est une possible définition de la folie.SDK


Lundi 8 novembre 1999
Je recois le compte rendu des journées thématiques organisées par Edgard Morin, auxquelles j'avais été convié ( Relier les conaissances : le défi du XXI siecle .- Le Seuil - Paris 1999 ) C'est tout à fait passionnant. Pour ce qui concerne la formation des psychiatres et les méthodes pédagogiques utilisées, je cite cet extrait de son introduction, qui elle concerne l'ensemble de l'enseignement en France: " La non-pertinence ...de notre mode de connaissance et d'enseignement, qui nous apprend à séparer et non à relier ce qui pourtant est " tissé ensemble".

et plus loin :" Incapable d'envisager le contexte et le complexe ...., l'intelligence devient aveugle et irresponsable".
C'est bien pourquoi la psychiatrie doit rester une discipline unique, fondée autour le complexité des relations interhumaines, de leur métabolisation intrapsychique et de leur connotations biologiques. SDK


Dimanche 7 novembre 1999
Je lis un courrier d'un collègue qui félicite les associations psychiatriques argentines d'avoir su travailler ensemble pour organiser le congrès de Buenos Aires (congres régional de l'AMP). Que dirait-il alors de ce que nous faisons par le biais de la FFP ? Et si le nouvel "exemple français" n'était plus la clinique de Charcot, le modèle du secteur, ou la malheureuse sécurité sociale, mais la démostration constante et agie de l'UNITE DE LA PSYCHIARIE. SDK


Samedi 6 novembre 1999
Je ne sais pas si c'est la conséquence du temps distrait pour mes activités associatives et syndicales ou si c'est un effets général, mais j'ai le net sentiment que la pression fiscale a considerablement augmenté, et que, en cette fin d'année je fais davantage de cheques pour les divers impots et taxes que je n'en reçoit des patients. Au fond, au nom de la solidarité, je paye des impots, et, au nom de l'accès aux soins égal pour tous, je reçois des patients bé,névolement. Admirable métier.SDK


Vendredi 5 novembre 1999
Je tombe, dans un journal destiné aux médecins généralistes, sur une publicité pleine d'humour pour un somnifère ( à propos duquel, par ailleurs, j'ai entendu des bruits assez inquiétants sur l'accoutumance qu'il pourrait entrainer...) : la publicité insiste sur les charmes irrésistibles de ce médicaments et, comme pour les alcools insinue qu'il ne faut pas sepriver de consommer à condition de consommer modérémént. Je trouve cela passionnant sur le plan du marketing, révélateur sur ce que peuvent etre ces drogues prescrites sans connaissances psychiatriques suffisantes, et je trouve cela intolérable comme argument de vente d'un médicament . Le meilleur médicament n'a pas forcemment mauvais gout ou des effets secondaires désagréables, mais il n'a certainement pas à être " attirant". Il suffirait qu'il soit neutre, en dehors de ses effets soignants. SDK


Jeudi 4 novembre 1999
Un titre de journal de ce matin me renvoie aux liens etroits qui existent entre santé mentale et politique sociale : le secours catholique constate que travailler n'empêche pas l'extrême pauvreté. Cette paupérisation progressive d'une part de plus en plus importante de la population, avec son cortège d' insalubrité, de carence culturelle et de malaise et d'angoisse quotidienne n'est pas sans poser de graves questions de santé mentale, et en particulier celle des enfants grandis dans de telles conditions. Et cela implique qu'au titre de la santé mentale, les psychiatres acceptent d'émettre un avis d'experts sur les politiques, en particilier économiques menées, et de leurs conséquences sur la population a venir. SDK


Mercredi 3 novembre 1999
Plus les hommes politiques se dévaluent et se conduisent en homme d'affaires ou en chefs de bande, plus c'est la société civile qui porte les espoirs et a les possibilités d'une véritable reflexion politique. Et, pour ce qui nous concerne, c'est le rôle que nous donnons aux sociétés savantes, et, par affinité, en particulier à l'AFP. SDK


Mardi 2 novembre 1999
J'ai un peu le sentiment que la psychiatrie française est en train de retrouver un lustre et une écoute qu'elle avait perdu, tout en se contentant de se rappeler les bons souvenirs des brillances de l'École française du siecle dernier. Un peu comme des anciens combattants se souviennent de leur guerre, sauf que celle ci ne fut pas la notre, mais celle de nos ancetres.
C'est sur de nouveaux créneaux que nous sommes écoutés, entendus et attendus : le souci de l'unité de la psychiatrie, la place de la psychiatrie sociale, la formation aux et les indications de psychothérapies. SDK



Samedi 16 octobre 1999
Demain, il y a une manifestation de médecins, dans laquelle, pour la première fois, je crois, la psychiatrie défilera sous une bannière unitaire. Je l'annonce mais ne la commenterai pas, car je serai parti ensuite jusque début novembre, date à laquelle reprendront mes mouvements d'HUMOR. SDK
P.S.- En effet, je n'ai pas l'intention de m'encombrer pendant ce voyage d'un portable, et prendrai des notes à la main. Ce sera moins lourd et tout aussi efficace.


Vendredi 15 octobre 1999
Je pars au début de la semaine prochaine pour l'Argentine ou doivent se créer un certain nombre d'associations bi nationales de psychiatrie. Je me sens chargé là d'une responsabilité écrasante, car je n'y vais pas pour organiser le tourisme professionnel de quelques uns mais pour voir comment les échanges intéresseront TOUS les psychiatres.
Au fond, il s'agit de faire prendre en masse la mayonnaise de multiples initiatives individuelles, auxquelles les auteurs tiennent comme à la prunelle de leurs yeux. SDK


Jeudi 14 octobre 1999
Dans un hebdomadaire pour les médecins, je lis que la majorité des médecins qui votait traditionnellement à droite se méfie désormais d'une droite qui a lancé, avec quelle détermination et quelle rudesse, le plan Juppé, plan qu'on continue à vouloir appliquer avec quelques bémols.
Les médecins sont un peu comme les petits commercants : ils commencent à se rendre compte, après tout le monde, que les critères de la société libérale, tout en invoquant en permanence l'initiative individuelle, ne fait que renforcer les poles économiques forts ....et que, dans ce contexte, ils sont destinés à être laminés.
A moins, bien sur, qu'ils ne s eretrouvent employés par des multinationales de l'assurance, du service, ou du médicament. SDK


Mercredi 13 octobre 1999
Au cours de cette réunion de la commission de qualification, on est, une fois de plus, frappé par la qualité de nombre de médecins qui sont venus s'installer ou se réfugier en France, de tout ce qu'ils peuvent nous apporter, et de la rigueur voire des réticences aévec lesquelles ils sont traités dans notre pays d'accueil. SDK


Mardi 12 octobre 1999
Devant l'Ordre des médecins où je passais la journée pour étudier des dossiers de qualification en psychiatrie et pour l'option de psychiatrie de l'enfant, il y a un médecin qui fait la greve de la faim dans sa voiture, et se déclare persécuté par l'Ordre. Devant lui, quelques personnes sont assises sur des chaises pliantes en signe de soutien, et des policiers en civil surveillent la scène. Pendant ce temps, l'immeuble de l'Ordre est transformé en fort Knox, les portes ne s'ouvrent qu'avec parcimonie. Bref, une mise en scène telle qu'on ne voit pas bien le lien entre l'action publique et les faits en cause. De cette incoherence naît un malaise.
Peut-être faut-il s'en souvenir quand les professions de santé mettent en place des manifestations publiques. SDK


Lundi 11 octobre 1999
Il ya des sociologues optimistes, comme celui qui a écrit dans l'article Education de l'Encyclopéria Universalis " C'est ...du coté de l'éducation que toute société en devenir doit chercher la solution à la plupart des contradictions, des difficultés, des bouleversements qui la secouent."
C'est cette idée que nous appliquons au domaine de la santé mentale, en pleine évolution (ou régression, en tous cas en plein mouvement ) en nous préoccupant autant non seulement de l'éducation professionnelle post-universitaire, mais de la formation des psychiatres. Pas étonnant que cela rencontre des réserves et des résistances chez les conservateurs, qu'ils le soient par peur, par goût du pouvoir, ou par idéologie. SDK


Dimanche 10 octobre 1999
Puisque je citai hier Victor Hugo, je récidive. En effet, il a, de façon concise et précise complètement rendu compte de ce qui rassemble tan de collegues autour de l'ensemble AFP/SPF, de ce qui a justifié la naissance de la FFP : " l'union est le moyen, l'unité est le but". SDK


Samedi 9 octobre 1999
Combien de fois faudra-t-il répéter que les présidents d'associations ou de syndicats ne sont pas les propriétaires ou les chefs de ces groupes, mais leurs porte paroles. Victor Hugo le disait déja daéns ses notes : "chef d'un parti, esclave d'un parti". SDK


Vendredi 8 octobre 1999
La curiosité est aussi à la base de la démarche clinique. Car celle ci ne consiste pas a ranger et classer par série ce qu'on perçoit, mais à découvrir (je dis bien découvrir) des signes et des associations inattendues. SDK


Jeudi 7 octobre 1999
Ce ne sont pas les connaissances qui font le progrès, mais la curiosité. Les connaissances, dès lors qu'elles sont communement admises se rangent du coté des forces d'inertie, du coté de l'université ou de l'application. SDK


Mercredi 6 octobre 1999
Aucun progrès ne se fait sans s'accompagner de régression. Belle maxime qui peut, bien entendu, s'appliquer à quelques "progrès" dont bénéficie notre métier, de l'informatisation aux nouveaux médicaments, ou a l'émergences de conepts psychanalytiques originaux. Reste, à chaque fois, à évaluer (belle tâche pour nos férus d'évaluation ) à mesurer les avantages et la part des inconvénients, car le progrès pour le progrès est une bétise, quand ce n'est pas une fuite en avant. SDK


Mardi 5 octobre 1999
Au lieu de se laisser prendre aux délices des interminables discussions sur la définition, forcément idéologique, de ce que serait la santé mentale, il faut poser le probleme autrement.
Les discussions, en effet, ne débouchent que sur les incompatibilités et d'humeur et de conviction sur certaines idées de la psychiatrie.
Par contre, si l'on pose, comme un postulat que la santé mentale existe, en ce qu'elle est l'approche collective, sociale des questions de maladie et de souffrance mentale, non seulement la psychiatrie y trouve sa place, mais on peut alors directement passer à la question suivante, la seule qui mérite d'agir : qu'est-ce qui se fait (et il se FAIT bien des expériences), comment peut-on améliorer ce qui se fait, et qu'est ce qu'on pourrait faire pour que ces expériences se multiplient et se modélisent. SDK


Lundi 4 octobre 1999
Dans mon billet d'hier, j'évoquai la tolérance. Au cours de la journée Brisset a été évoqué l'intéret qu'ils portait à la fois aux étrangers débarquant en France, et aux expériences étrangères. C'est ce qui justifie au fond, le congrès de Paris 2000.
C'est aussi pourquoi on ne peut être, comme psychiatre, que désolé qu'une forte proportion d'un peuple se situe du coté des xénophobes...en Autriche. SDK


Dimanche 3 octobre 1999
Encore un mot sur Charles Brisset . Il ne nous a pas donné seulement un syndicat original, il n'a pas seulement été le principal rédacteur du manuel de psychiatrie bien connu, il n'a pas seulement oeuvré puissamment pour l'union de la psychiatrie en préfigurant la Fédération. Il nous a donné, et confié un style de travail fait de courtoisie (qui n'empêche pas la rigueur), de tolérance (qui ne signifie pas faiblesse), de confiance (qui conduit a déléguer) et de vision à long terme (qui n'empêche pas les actions immédiates et partielles.) SDK


Samedi 2 décembre 1999
Journée d'hommage à Charles BRISSET pour le dixième anniversaire de sa mort. La journée offre un interessant mélange d'émotion et d'actualité professionnelle; et ce mélange s'est retrouvé dans toutes interventions. Les uns et les autres, pour une fois, parlaient autant avec leur coeur qu'avec leur intelligence.
On s'est rendu compte alors que, si les problématiques posées par Charles Brisset, celles qu'ils a su formuler sont souvent encore actuelles, on s'est rendu compte que bon nombre des combats auquels il a été mélé, ceux qu'il a initiés, ont, dans l'ensemble été gagnés. Même si certain d'entre eux sont remis sur le métier. Ce rappel historique montre a l'évidence la neccesité et l'utilité de l'engagement syndical SDK


Vendredi 1 octobre 1999
Voilà maintenant neuf mois, une gestation, que j'envoie ces messages, ces bouteilles à la mer ou sur les flots du réseau internet. Et le temps d'une grossesse que j"essaie d'y meler humeur et humour, réflexions, propositions, associations. Et tout cela sans jamais savoir si ces envois sont recueillis par quelqu'un, s'ils ont pour les lecteurs le moindre sens, le moindre intérêt. Par moment, je me fais l'effet d'un boeuf de labour qui creuse son sillon sans savoir où il va et sans savoir à quoi ca sert.
Dans une quinzaine de jours, je vais m'absenter sans pouvoir continuer. On verra si cette interruption entrainera une quelconque réaction de mes interlocuteurs anonymes.SDK


Jeudi 30 septembre 1999 A la veille d'une journée d'hommage à Charles Brisset,la question se pose bien sur d'une histoire hagiographique et/ou convenue. C'est dans ce contexte, et au moment de cette interrogation que me parvient le livre d'André Bolzinger : " La réception de Freud en France" ( ed. L'Harmattan ) qui veut montrer que l'on peut encore ( et sans doute toujours) affiner et préciser des notions prétendument historiques . Freud pionnier de la neuropathologie infantile, et les débats avec les disciples de Charcot. Comme dans une psychanalyse, l'histoire personnelle du sujet se tisse à chaque instant, celle de nos maitres et de nos institutions est sans cesse à réactualiser. SDK


Mercredi 29 septembre 1999
Un livre récent me renvoie à un assez ancien colloque FFP-INSERM sur le cas unique. Il s'agit du livre paru au PUF sur "le cas en controverse" qui propose une série de reflexions sur le cas raconté ou utilisé dans les échanges entre psychanalystes. Si certaines positions auto-justificatives peuvent être discutables pour des médecins, c'est un ouvrage passionnant et qui invite à réflechit sur notre clinique et l'usage que nous en faisons.SDK


Mardi 27 septembre 1999
Lors de la mise en place du dernier annuaire des psychiatres français, on a pu se rendre compte de ce que de nombreux collègues étaient bi ou multi-lingues. Quelle liberté de pensée ont-ils ainsi acquis à ne pas rester enfermés dans le moule des figurations induites par la langue que l'on emploie sans pouvoir la relativiser. SDK


Lundi 27 septembre 1999
A peine une guerre est -t-elle en passe de se terminer, en laissant la place aux "carpetbaggers" commerciaux de la reconstruction et du libéralisme, qu'une autre se met en place, comme s'il ne fallait réagir systématiquement que trop tard.
Cette démarche traditionnelle on n'intervient que lorsque la maladie est déclarée ; ou ailleurs on n'intervient que lorsque le crime est commis ) si elle paraît respecter la liberté individuelle et protéger de toute ingérence a priori, ne tient compte ni des possibilités de prévention, ni des capacités d'anticipation des politiques, ni des économies réalisées en prévenant plutot qu'en traitant ( il est vrai que j'ai parlé d'économie et pas de création de richesse, ou de profit sur le dos des victimes.) SDK


Dimanche 26 septembre 1999
Vu un joli film "Voyage", qui pose de façon concrète, et à props des évènement dramatiques de la derniere guerre, la question de la continuité entre les générations, et donc de la mémoire ou plutôt de la transmission et de la construction de souvenirs, de la recherche de repères chez ceux qui n'y étaient pas (descendants, ou survivants). Ce film devrait être projeté à un public professionnel pour en discuter. SDK



Samedi 25 septembre 1999
La journée d'hommage a Charles Brisset approchant, je repense à ce qui était au centre de son action ; a savoir l'identité du psychiatre, et par consequent sa place dans la société. Ce souci d'identité qui l'a conduit à parler, par exemple, de psychiatres de fait (comme on a parlé un oment de psychanalystes laics.) A creuser SDK


Vendredi 24 septembre 1999
Un article de presse dénonce la carence des médecins français face à l'autisme, au nom d'un groupe de familles completement orienté vers une approche particulière . Il s'agit là d'un travail de lobbying intéressant en ce qu'il appelle deux commentaires:
- le premier est que l'on ne gagne jamais rien a denoncer démagogiquement un "méchant" ( ici les médecins). Il vaudrait mieux élaborer avec eux, qui ne s'y refuse pas, des programmes communs.
- la seconde remarque est méthodologique : on ne peut à la fois démontrer la complexité de l'autisme, les difficultés de son traitement et son nécessaire démantelement clinique, et réduire clinique et traitement à une méthode unique et simple qui resoudrait tout.
On voit là tous les ingrédients d'un travail de secte : le désarroi des "fidèles", la réponse élémentaire médiatisée. SDK


Jeudi 23 septembre 1999
15% des français sont atteints de dépression titrent les journaux. Quelle aubaine ! Quelle aubaine pour nous qui passons notre temps a répéter que les maladies et la soufrrance psychique touchent un grand nombre de français, et qu'il s'agit la d'un important probleme de santé publique, plutot négligé par les pouvoirs ( publics et privés). Tant pis si ces affirmations un peu grandiloquentes s'appuient sur des statistiques probablement biaisées par les criteres de depression utilisés, qui ne correspondent pas à la clinique quotidienne. SDK


Mercredi 22 septembre 1999
La liste des médicaments supprimés appelle quelques remarques méthodologiques. S'il est évident que l'utilité d'une molécule évolue avec le temps, et que les médicaments devraient être régulièrement réévalués, c'est peut être sombrer dans la pubicationnite que de ne s'appuyer que ou principalement sur les études écrites faites. Celles sont sont en effet beaucoup trop dépendantes des modes et des laboratoires. Ces réévaluations ne peuvent qu'être accompagnées par des études cliniques, de clinique quotidienne ( et non essentiellement hospitalière). Ce qui renvoie au vaste champs des études de clinique quotidienne et a la participation des praticiens surtout de ville à la recherche systematique ou scientifique. SDK


Mardi 21 septembre 1999
Je viens de quitter une institution ou je travaillais depuis longtemps, et, très gentiment on m'y a offert une réunion de départ. Les discours entendus m'ont frappé, en ce qu'ils me rappelaient des débats du dernier conseil de l'AFP sur ma capacité à représenter la psychiatrie francaise à l'étranger.
Je crois en effet que cela repose moins sur un quelconque charisme que sur la possibilité, la volonté et l'effort de dire simplement des choses éventuellement compliquées (et non le contraire) au risque de paraître simpliste et benet.SDK


Lundi 20 septembre 1999
Si le congrès de Paris 2000 est important, il ne peut que s'inscrire dans une stratégie visant à redonner a la psychiatrie francaise, le lustre qu'elle avait perdu, ou dont elle s'était progressivement dépouillée. En effet, on peut se dire que, depuis la politique de secteur, elle n'a pas offert grand chose au monde.
Sa montée en puissance, sa capacité (même si ce n'est jamais assez) à refléchir aux problèmes avant qu'ils ne se posent, la manière dont nous pouvons appréhender la prévention (voir la semaine d'information sur la santé mentale, que nous avons su penser, mais que l'on a bien du mal à gerer), ou la psychiatrie de liaison, loin de se satisfaire d'être cantonné dans une quelconque "exception fançaise" ( le village gaulois entouré d'ennemis, le coq paranoïaque) peut servir de modèle universel et provisoire. SDK


Dimanche 19 septembre 1999
Petit a petit, on commence à prendre conscience de l'importance de l'enjeu que représente, pour la psychiatrie francaise, le congrès du jubilé en juin 2000. Du coup, chacun se sent déchiré entre deux mouvements contradictoires : d'un coté l'excitation et l'exhaltation que porte un tel projet, et de l'autre la peur d'y être imparfait, voire englouti. Du coup, des tas de précisions, parfois inutiles sont réclamées au titre des réassurances.
Cette inquiétude, cette anxiété sont plutôt bon signe. On ne fait pas avancer un tel navire sans quelque apprehension. SDK


Mardi 14 septembre 1999
C'est toujours un peu douloureux de voir une belle idée sombrer dans les petites mesquineries et rivalités institutionnelles et idéologiques. D'autant que la semaine de Santé Mentale était faite pour cela, pour que des échanges puissent s'y faire, sans a priori porfessionnels ou autres. Le comité d'organisation, au lieu de chercher à perfectionner un outil relationnel a voulu y mettre un "contenu". De tribune, la semaine est alors devenue étalage des difficultés à s'entendre, faute de s'écouter. Un paradoxe pour des psychiatres. SDK


Lundi 13 septembre 1999
Les psychiatres sont légalistes, et leurs positions ne deviennent "politiques" que lorsque les besoins essentiels de l'homme sont atteints. Aussi sont-ils toujours mis en difficultés dans les régimes autoritaires quels qu'ils soient. Mais ils le sont aussi, a minima, dans les démocraties qui mettent le mépris des individus au profit de la norme, l'insécurité socio-économique, et l'incertitude sur l'avenir en avant comme méthode de management de la vie quotidienne des personnes. SDK


Dimanche 12 septembre 1999
C'est toujours difficile de se rendre compte que le travail fait par un certains nombre d'individus pour des raisons multiples dont la promotion personnelle est un des éléments, peut profiter à tous à condition que l'on soit bien clair et bien d'accord sur les idées véhiculées. C'est le choix du vertex dont parle Bion, c'est le consensus qui ne veut pas dire homogénéité que nous essayons de mettre en place, c'est la coopération entre les personnes pour un but communb. SDK


Samedi 11 septembre 1999
Un " coup de gueule" de mon ami Noël dans l'Information psychiatrique attire notre attention sur la collusion entre des intérêts assurantiels ( un jour, j'ai entendu DENIS Kessler expliquer que le malade était responsable de sa maladie, et que les assurances n'avaient pas a l'irresponsabiliser.) et de marketing médicamenteux : il s'agit de la pression actuelle pour faire "consommer" des médicaments à titre "preventif", creant ainsi de toute piece des lots de clients obligatoires et assidus. La prévention de la schizophrénie mérite quand même une reflexion d'une autre nature et d'une autre tenue. SDK


Vendredi 1O septembre 1999
Il est né, le divin enfant, à savoir l'annuaire des psychiatres de l'an 2000. Plus complet et plus précis que jamais, c'est un outil de travail indispensable, et une preuve de l'efficacaité d'une association bien rodée.
On y voit combien la psychiatrie est une spécialité importante, ce que les psychiatres devraient en core mieux faire savoir aux autres. SDK


Vendredi 1O septembre 1999
Il est né, le divin enfant, à savoir l'annuaire des psychiatres de l'an 2000. Plus complet et plus précis que jamais, c'est un outil de travail indispensable, et une preuve de l'efficacaité d'una association bien rodée.
On y voit combien la psychiatrie est une spécialité importante, ce que les psychiatres devraient encore mieux faire savoir aux autres. SDK


Mercredi 8 septembre 1999
Parmi mes collègues, certains considèrent comme une lubie l'intérêt que je porte aux liens internationaux. Outre le fait que je me sens fidèle à moi même en créant des liens comme j'ai toujours tenté de le faire en France, je crois que nous avons non seulement un grand interet à nous appuyer sur nos collègues étrangers dans les combats et réflexions actuelles qui n'ont rien de national; mais aussi que nous avons un devoir de solidarité professionnelle avec tous ceux qui se débatent devant des situations difficiles, qu'il s'agisse de se confronter aux effets psychiques de catastrophes naturelles, de problèmes socio-économiques, ou de contraintes politiques. SDK


Mardi 7 septembre 1999
Je ne sais pas comment il faut prendre cette rentrée : des horreurs partout dans le monde, des bétises à n'en plus finir ( en particulier dans un certain nombre de déclarations officielles concernant la médecine ; mais on devrait en prendre l'habitude), ou l'excitation de projets dynamiques. En fait, j'ai le sentiment que le travail syndical prend une forme et un poids de sérieux et de scientificité rarement atteint jusqu'à présent. La qualité des textes produits me paraissent aussi importants que ceux qui ont anticipé les journées de Bonneval. Un renouveau de la psychiatrie, redéfinie, sortie d'un flou installé depuis des années, est en route. Les sociétés savantes y sont pour quelque chose. SDK


Lundi 6 septembre 1999
Puisque tout le monde va parler aujourd'hui de la rentrée scolaire, si l'on parlait un peu des vacances. Les vacances, c'est le moment de l'année ou l'on fait ce qui vous plait, ou on fait les efforts " pour le plaisir".
Alors, je souhaite que pour nous tous, notre activité professionnelle soit, de fait, des vacances perpétuelles....vacances pendant lesquelles on gagnerait sa vie, y compris sur le plan financier. SDK


Dimanche 5 septembre 1999
Sur les plages désormais désertes, les bandes d'adolescents ont fini de se lamenter sur la rentrée prochaine. Seule reste l'angoisse du lendemain. De quoi celui ci sera-t-il fait ? Il sera fait de la même matiere que les années précedentes : travail, devoirs, craintes et espoirs des résultats. La différence majeure se fera dans la rencontre: comment sera le nouveau professeur, comment seront les collègues . Ce qui change tout le temps, et ne saurait se réduire à des schémas simplistes, ce sont les rencontres interhumaines. SDK


Samedi 4 septembre 1999
Les femmes auraient des réactions differentes des hommes devant la douleur. La belle constatation, et la belle affaire. Que la difference des sexes soit une difference essentielle, on le savait un peu. Qu'elle soit essentielle parceque investie et surinvestie dans pratiquement tous les gestes de la vie quotidienne, cela fait belle lurette qu'on l'a constater.
Mais qu'on veuille en faire un panorama pseudo scientifique en alignant ligne a ligne les comportement dans tel ou tel domaine, que de temps et de peine perdus.SDK


Vendredi 3 septembre 1999
Des lecteurs de La Lettre de psychiatrie Française me font constater que des "HUMORS" publiées sur papier ne sont pas facilement lisibles. Trop diffluentes, trop immédiates, allant trop dans tous les sens.Aussi me vois-je conduit à les compléter par une rubrique de cette Lettre qui s'appellera " Les flancs de l'Aventin". J'expliquerai pourquoi dans La Lettre
Mais cela me fait dire que, quels que soient les facilités des moyens modernes de communication, rien ne peut remplacer la rencontre ente les personnes, le dialogue interhumain. Nos réunions, séminaires, congrès et....diners ont encore de beaux jours devant eux. SDK


Jeudi 2 septembre 1999
Je reviens sur un article déja évoqué d'Olivier Betourné dans Le Monde sur l'évolution défavorable des grandes maisons d'édition. Il veut; dit-il, s'opposer au modèle américain. C'est quelque chose que l'on entend souvent aussi en psychiatrie, à propos des dérives gestionnaires ( managed care ) et biologisantes.Je ne crois pas qu'il faille si vite se contenter de cet "anti-américanisme" primaire. Le modèle dont il est question n'est pas plus américain qu'autre chose : les américains l'ont subi avant nous, s'y sont laissé prendre, le regrettent actuellement et nous crient casse cou.
Le même phénomène se produit dans tous les services au public, et il est justement dénoncé dans un article du dernier numéro du Monde diplomatique a propos de l'éducation nationale et de la recherche.
Le modele libéral ne peut que nuire à la qualité des services publics, et l'économie de marché ne peut s'appliquer telle quelle aux mondes de la santé, de l'éducation, de la culture, c'est à dire aux mondes qui répondent aux besoins essentiels des individus. SDK


Mercredi 1 septembre 1999
Dans un récent Monde, on se plaint de l'évolution défavorable de l'édition, dominée par la gestion de fonds et le marketing. Voilà plusieurs fois que je reviens a cet aspect des choses.Probablement parceque nous ( sciences humaines, comme on dit et comme s'il pouvait y en avoir d'autres.) en sommes les premieres victimes. Le marketing tue la reflexion, et sans la réflexion gratuite, pas de progrès possible. SDK


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Dernière mise à jour : vendredi 10 septembre 1999 17:29:41

Dr Jean-Michel Thurin