L'invention de la conscience. Présenté, traduit et commenté par
Etienne Balibar
Michael Dahl, Portrait de John Locke (1 696). Picture Library, National Portrait Gallery, Londres |
Identité et différence Inséré en 1694 dans le grand ouvrage de Locke, fondateur de la théorie moderne de la connaissance, le « traité de l'identité » a laissé une trace remarquable du xviii siècle à nos jours. C'est lui qui engage l'empirisme et la philosophie analytique anglo-saxonne dans un débat sans cesse relancé sur les « critères de l'identité ». Mais son importance vient surtout de ce que, pour la première fois, il donne un nom aux grandes catégories de la métaphysique du sujet: the consciousness, the self, et les associe étroitement dans une problématique de la « conscience de soi ». Pour que celle-ci déploie ses possibilités et ses conflits latents, il faut cependant un moment spécifique de traduction: la proposition par le huguenot français Pierre Coste, traducteur de Locke, des équivalents « la conscience » et « le soi », fournissent à toute la philosophie continentale les moyens de sortir des apories du cartésianisme. C'est l'ensemble de cet événement dont nous sommes encore tributaires, l'invention européenne de la conscience, qui se trouve étudié ici à travers la réédition des textes de Locke et Coste, l'essai d'une nouvelle traduction, le commentaire historique et philosophique.
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Étienne Balibar est né en 1942; il est professeur à l'université de Paris-X. Sa contribution au Vocabulaire européen des philosophies porte sur l'article Conscience dont il est devenu des grand spécialiste de l'analyse historique, sémantique et philosophique. Il a contribué au N°5 (Sept 2001) des Cahiers Henri Ey par la publication de sa conférence sur "l'invention européenne de la conscience". Autres publications: Etienne Balibar, Sujétions et libérations, Cahiers Intersignes, N° 8-9, automne 1994. Etienne Balibar, Conscience et individualité chez Locke, Cours Inédit, Faculté de Nanterre. Etienne Balibar, L'invention européenne de la Conscience, in La Conscience et ses troubles, Séminaire Signoret, De Boeck Université, 1998, pp.169-192 |