Georges Perec

Bernard Magné

 

Nathan Université, Coll.1281, 1999, 128p.

Avec le recul du temps, l'oeuvre de Georges Perec a trouvé sa place dans la littérature. Unanimement tenue pour majeure, elle reste soumise à deux lectures parallèles, que deux figures de l'écrivain pourraient symboliser : l'oulipien, l'orphelin. Ici le virtuose des contraintes, là le scrutateur attentif d'un passé traversé par « l'Histoire avec sa grande hache ».

Ce livre propose une approche où tous les textes tissent des réseaux de formes et de sens récurrents. Ce sont les aencrages qui, en même temps et d'un même geste, organisent les structures de l'oeuvre et disent, de manière indirecte, oblique, inattendue mais incontestable, l'histoire de l'écrivain. À la fois traces graphiques (encrages) et repères autobiographiques (ancrages), ils s'entrecroisent selon d'étranges parcours. Voici, en 128 pages, une tentative d'inventaire de quelques-uns de ces lieux d'aencrages perecquiens.

 

 

Bernard Magné est professeur à l'Univerité de Toulouse le Mirail. Il a publié entre autres les Cahiers G. Perec, Cahiers des Charges de La vie mode d'emploi, etc

La Lecture de RMP

Bernard Magné : GEORGES PEREC 1 Vol.Nathan Université, coll. 1281 1999, 128p.

Georges Perec n'est pas seulement un « résilient » exemplaire (B.Cyrulnik) et un transfuge de l'analyse (La boutique obscure, Denoel-Gonthier, 1973), c'est un maître du langage et des mots, spécialiste du double sens. Le théâtre est pour lui espace d'illusions, ruses et tromperies ; mélangeant réel et imaginaire. On songe à Pirandello.

Il emprunte à tout le monde… Plagiat ? Non : les emprunts travaillent le texte dans ces « collages textuels », explique Bernard Magné qui le connaît mieux que quiconque.

Le manque, l'arithmétique, le droit problématique de dire « je »…tout cela rappellera quelques souvenirs aux psychiatres et psychanalystes de la fin du XXème siècle (Lacan, pour ne point le nommer).

Mais que « les actes des fous dépassent les prévisions des sages » (La poche Parmentier) n'a pas d'âge.

B.Magné, Pr de littérature contemporaine à l'Université de Toulouse, à juste titre considéré comme le plus grand spécialiste de Perec, nous montre ici le virtuose des contraintes, là le scrutateur attentif d'un passé traversé par « l'histoire avec sa grande hache ».

Les textes de Perec tissent des réseaux de formes et de sens récurrents ; à la fois traces graphiques (encrages) et repères autobiographiques (ancrages). Comment ne pas s'y intéresser ? ne pas devenir à son tour perecquien » ?

RMP