L'organo-dynamisme comme anthropologie
Philippe Prats
Que l'on parle de «maladie mentale» ou de «maladie psychique », ces notions ont non seulement une histoire qui leur est propre, mais de plus signifient une position philosophique précise. Henri Ey, en constituant sa théorie organo-dynamique, avait en vue ce sens qui dessine la figure de la folie. Il savait qu'on ne pouvait pas constituer une psychiatrie qui soit une science autonome sans en même temps constituer une philosophie du sujet. La maladie psychique n'a de sens qu'au regard d'une position d'être qu'elle signifie. La psychiatrie dans la mesure où elle constitue une ontologie en même temps qu'elle se constitue comme une pratique clinique s'insère dans le débat sur le Sujet. C'est aussi la perspective éclairante de cette oeuvre, son insertion dans l'histoire de la notion de conscience initiée au XVIIIe siècle. C'est cette aventure qui est ici retracée ; ses vicissitudes, ses victoires mais aussi ses doutes. La recherche ontologique prend avec Henri Ey un nouveau départ au risque d'être pour toujours hors les modes. |
|
L'Harmattan, Paris, 2001, 280p. Collection Trouvailles et Retrouvailles dirigée par J. Chazaud. |
Philippe Prats est professeur de philosophie à Nancy. Il est fondateur du Cercle Henri Ey de Nancy et membre de l'Asso. pour la Fondation H. Ey. Plusieurs de ses interventions dans les congrès de psychiatrie sont publiées dans les Cahiers Henri Ey. |