Psydoc-fr, le projet

Réseau Documentation Publications et Recherches en Psychiatrie - France

Le projet qui suit a été conçu en 1992 par le Comité d'Interface FFP / INSERM. Il a été annoncé par C. Kordon (CODIS. INSERM) à Ph. Lazar (Directeur Général de l'INSERM) dans sa note d'octobre 1994. Il est inscrit comme objectif pour 1995 dans le rapport moral de la FFP, présenté par son secrétaire général JM. Thurin le 10 février et adopté au cours du CA du 16 juin 1995.

I - Réseau publications

1) Situation et objectifs

La littérature psychiatrique française

- La littérature psychiatrique française est actuellement disséminée, sous utilisée et donc dévalorisée. Constituée d'une cinquantaine de publications, dont une trentaine de publications importantes, généralement non spécialisées, elle représente au moins un millier d'articles qui paraissent chaque année. Combien sont lus ? Combien sont utilisés ? Il existe un très riche gisement bibliothécaire également éparpillé malgré une volonté de transformer cette situation. Au lieu d'une amélioration et d'une précision progressive à partir de travaux déjà existants, une double tendance se dessine : la publication "originale" sous documentée et la publication en langue anglaise avec des impératifs d'approche qui ne correspondent pas toujours à la culture française.

Prédominance de l'anglais et de la culture américaine dans la littérature scientifique en psychiatrie

- Les enjeux qui concernent ce second point sont soulignés dans un courrier de JP. Vignat qui souhaite alerter les psychiatres français, et en premier lieu les universitaires, sur le risque que comporte la généralisation d'un thésaurus américain : "à un concept non retenu par le DSM ne correspondra aucun mot-clé ; les travaux le concernant ne seront donc pas répertoriés et, de ce fait, deviendront d'autant plus inaccessibles que se généralisera l'emploi des banques de données bibliographiques" . Un article récent, paru dans INSERM Actualité (Mai 1994), à partir du rapport de l'Académie de médecine, décrit cette situation qui n'est pas propre à la psychiatrie et émet différents voeux parmi lesquels l'importance des banques de données et le rôle des Associations. "Il serait donc du plus haut intérêt de constituer des banques de données dont la source serait plus large". Les associations peuvent et doivent jouer un rôle, et même un rôle de premier plan, dans la défense de la francophonie. Elles apportent en effet la caution des scientifiques et peuvent agir avec plus de souplesse qu'un organisme officiel". - Deux grandes bases de données scientifiques occupent une position dominante : MEDLINE et PASCAL. Une autre base spécialisée, PSYCINFO, est intéressante mais est une base américaine (donc littérature anglo-saxonne quasi exclusivement).

Tant par les périodiques indexés que par la langue, la représentation excessive de l'anglais est évidente. Selon les cahiers de formation aux bases de données organisées par l'IMA-INSERM):

a) pour MEDLINE : 37% de périodiques américains et 12,5% de périodiques britanniques (soit près de 50% de périodiques anglo-saxons), avec 63% d'articles en anglais. La liste des périodiques français indexés dans MEDLINE figurant en annnexe montre une cruelle absence de périodiques d'importance dans le champ concerné.

b) pour PASCAL, on peut consulter la liste des périodiques du fond documentaire qui montre un certain nombre de périodiques français ; cependant, la langue anglaise est utilisée à 63% contre 12% pour la langue française. Un handicap est apparu : les documentalistes de l'IMA et du réseau documentaliste ont souligné combien, depuis quatre ou cinq ans, l'intérêt de PASCAL pour les publications de psychiatrie et/ou de psychanalyse est devenu moindre (défaut de bonne indexation). Par ailleurs, quiquonque aura tenté une consultation dans cette base aura pu en constater le coût et la dispersion des informations qui en font un outil d'usage spécialisé.

c) PSYCHINFO est une base américaine, intéressante certes mais où ne nous figurons pratiquement pas.

Transformation de l'accès à l'information et nouveaux outils de communication

- L'accès à l'information va être totalement transformé dans les années qui viennent avec la généralisation de l'accès individuel et institutionnel aux serveurs Internet. De même que les modalités de communication et d'échange scientifique avec l'existence des messageries, forums, etc.

Une base de données accessible par les moyens modernes - c'est à dire le micro-ordinateur personnel - et pratiquement gratuite - créera une nouvelle donne :

- pour l'accès des psychiatres aux publications françaises existantes et leur utilisation ;

- pour l'accessibilité internationale des publications et des travaux français.

La consultation de la littérature et de son actualité devrait faire partie des "habitudes de base" du psychiatre. Des initiatives sont déjà prises par différentes associations pour en faciliter la mise en oeuvre (information sur les ouvrages parus, sur les articles étrangers,...) ; mais ces différents canaux restent pour le moment séparés ou très parcellaires compte tenu de l'étendue du champ de la psychiatrie, de la diversité des intérêts des psychiatres et des problèmes auxquels ils sont confrontés. Un accès à la littérature, facilement thématisé tout en restant ouvert, contribuera à limiter les effets de ségrégation et d'éparpillement qui se sont révélés si néfastes pour la recherche française en psychiatrie et dont la volonté de dépassement a été déterminante dans la fondation de la FFP. Il contribuera à signaler les redondances et favorisera les articulations.

Il est aujourd'hui important et possible de récupérer en langue française ce que l'on peut appeller "la littérature grise" dans le champ de la psychiatrie et de lui donner un pôle d'identification sous la forme d'un accès serveur médiatisé. D'autre part, la mise en place d'outils nouveaux et attractifs, avec une très bonne accessibilité individuelle, devrait participer à l'évolution souhaitée des habitudes de publication des cliniciens vers plus de rigueur sans pour autant dénaturer l'approche clinique et les modèles féconds auxquels ils se rattachent.

L'IMA a manifesté son intérêt pour ce projet et voit la possibilité d'intégrer une telle base dans le réseau DIC-DOC, tout en précisant qu'il faudra évaluer le coût de l'opération, en matériel et en personnel.

2) Mise en oeuvre

Recensement et mise en coopération des différents intervenants de la publication à l'indexation

La Fédération peut coordonner une participation des différentes revues à la mise en oeuvre de cette base, selon une méthodologie très simple et peu coûteuse. Globalement, il s'agit :

1) d'intégrer au fur et à mesure de leur parution les sommaires des différents numéros de revues, saisis sur disquette informatique, avec les résumés des articles et leurs mots clés, tels qu'ils ont été définis par leurs auteurs (ou les responsables de revues). Cette saisie doit répondre à des critères de mise en forme précis (placer les items : titre, nom de l'auteur, nom de la revue, etc ... dans un ordre donné) identiques ou très proches des sommaires "naturels". Le travail supplémentaire est donc minime, comparé au service offert et à la publicité (au sens fort) pour la publication. Du côté des psychiatres, la consultation se fait par micro-ordinateur.

2) de constituer un groupe "Thésaurus" d'interface entre la profession, les réseaux documentaires français, les revues et l'INSERM comme correspondant du MESH. La tâche de ce groupe sera ainsi d'examiner les mots clés utilisés, de les rapporter aux synonymes correspondants en langue anglaise et de proposer de nouveaux termes à la base de vocabulaire.

Cette action, partant de l'actualité, peut être complétée progressivement par l'adhésion de fonds bibliothécaires à la base.

Sur le plan logistique, plusieurs étapes.

1 - Choix d'un logiciel permettant d'intégrer les sommaires des publications, avec pour chaque article résumé et mots clés.

2 - Mise en place d'un serveur et de l'infrastructure correspondante.

3 - Présentation de l'utilisation aux revues (mode de formatage des données sur une disquette ; mise en place d'un groupe "technique" de travail incluant des responsables de publications ; expérimentation de la procédure.

4 - Mise en place progressive, à partir de revues volontaires ; présentation aux fonds et réseaux bibliothécaires.

5 - Constitution d'un groupe Thésaurus (fichier mots-clés) chargé de comparer les mots clés utilisés spontanément à ceux de Medline, avec soit mise en place de synonymes soit création puis validation de nouveaux mots clés. Ce travail est capital car c'est l'outil qui permet l'interrogation, par les professionnels concernés, de la base en question. On peut prévoir des réunions de "standardisation" des termes employés comme mots-clés. Il faudra certainement s'inspirer de la version française du thesaurus de Medline ou de celui de Pascal, mais en insitant sur des concepts français dans la spécialité (éviter de se voir imposer la terminologie dérivée du DSM-IV et suivants ...)

6 - Ouverture du serveur, accès Internet

7 - Mise en place progressive de "pages" et alimentation de la base

8 - Réflexion et mise en place d'un mode d'interrogation incluant des "descripteurs", formule plus intéressante que celle des mots clés car ouvrant, en particulier, à des transversalités et à des approches analogiques fines.

Les quatre premières étapes sont réalisées, la cinquième en cours. Une étape menée parallèlement s'est révélée particulièrement importante : la publication dans "Pour la Recherche" d'une présentation de 21 revues qui ont fait connaitre leur politique éditoriale en matière de recherche et leurs critères de publication. Ce tableau à la fois individualisé et synoptique pourra être affiché sur Internet, comme l'ont fait des grands groupes d'édition étrangers pour leurs revues de langue anglaise (Springer, Elsevier)

L'étape 1 a été réalisée avec F. Marchand (Ingénieur d'étude INSERM). Il existe déjà un outil de gestion bibliographique très performant, Bibliomac (concepteur B.Lassalle. Université de Lille), avec lequel les chercheurs, documentalistes de l'INSERM et du CNRS sont familiarisés. Il permet de stocker jusqu'à 13 000 000 de "fiches" (avec résumé). Ses facilités d'acquisition automatique le rendent aisément utilisable. On peut récupérer des fichiers textes aussi bien que des bases déjà constituées ou des consultations sur serveurs. Un émulateur incorporé permet d'accéder aux banques de données et le concepteur est toujours prêt à y intégrer d'autres possibilités. L'étape 8 est envisagée. Sa mise en place nécessite un véritable développement et donc du temps et un budget.

3) Extensions possibles

- Les fonds documentaires établis par les laboratoires de recherche et les bibliothèques peuvent être soit intégrés au fonds commun, soit être liés au serveur principal (l'essentiel est la facilité d'accès et l'adoption d'un standard évitant les redondances inutiles de travail)

- Les communications de Congrès. Compte tenu du nombre de manifestations scientifiques annuellement organisées, leur fréquentation devient paradoxalement de plus en plus difficile et nombre de communications restent (au moins longtemps) inaccessibles, malgré leur intéret.

- les DEA

II. Réseau recherches

A l'occasion de la première réunion conjointe d'interface entre l'INSERM et la FFP (30 septembre 1994), un état des lieux des structures et des recherches existantes a été réalisé par JM. Thurin, secrétaire général de la FFP. L'intérêt de ce travail a été largement souligné et a conduit à sa publication, sous forme résumée, dans "Pour la Recherche".
Cette première réalisation visait non seulement une connaissance précise de l'existant mais aussi, surtout, une démarche de décloisonnement et d'animation de la recherche, tout à fait indispensables en psychiatrie. Ce travail a également été communiqué au CNRS qui y voit une démarche intéressante et se propose de contribuer à sa mise à jour.
Afin de la réaliser dans le domaine des recherches en cours, un courrier a été adressé aux services universitaires. Cette démarche a permis de recueillir une information très importante. L'ensemble permet d'envisager une démarche d'information - animation - communication sur Internet selon deux modes
- une présentation synoptique ouvrant à des présentations plus détaillées par lien hypertexte à partir du rapport publié dans "Pour la Recherche"
- une base de données recensant les recherches en cours et récentes, leurs auteurs, leur domiciliation, leurs principales publications et collaborations avec d'autres équipes françaises et étrangères
- Des projets très ambitieux, permettant une infirmation spécifique directe en ligne et diverses aides méthodologiques sont actuellement en cours de production (C. Kordon) et pourraient servir ultérieurement de référence

III. Présentation et animation des activités scientifiques émanant des Sociétés et coordonnées par la FFP

Présentation

Cette partie peut être aisément mise en place sous forme de pages Internet construites à partir du travail de recensement de données très éparpillées réalisé par la FFP depuis sa création. Dans un second temps, comme pour les laboratoires et unités de recherche, leur réalisation sera confiée à chacune des Sociétés et Équipes

Animation

L'information constitue en elle-même une animation. Il est prévu toutefois de ompléter ce niveau - par l'ouverture d'une information sur les réunions scientifiques - un forum de discussion

IV. Annexes

Annexe 1 : les principales publications françaises en psychiatrie


Dernière mise à jour : mercredi 26 mars 2003 17:11:03

Dr Jean-Michel Thurin