Les sociétés savantes médicales

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 

 

 

 

 

L'ORGANISATION DES SOCIETES SAVANTES MEDICALES

 

EN FRANCE

 

 

 

 

 

 

Auteurs

 

 

Florence FCURQUET* Hervé MAISONNEUVE*, François STEUDLER**

Alain DUROCHER*, Yves MATILLON*

 

 

 

 

 

Adresse pour la correspondance

 

 

Docteur Hervé MAISONNEUVE

ANDEM, 159 rue Nationale, 75640 PARIS CEDEX 13

 

 

 

 

 

Remerciements

 

 

Nous remercions le Conseil Scientifique de l’ANDEM et Mme C. Cochet pour l'aide apportée à la préparation de cet article. Nous remercions Mr J.F. Pham pour la recherche documentaire.

 

 

 

 

*ANDEM, 159, rue Nationale 75640 Paris Cedex 13

**Centre Européen de Recherche en Sociologie de la Santé (C.E.R.E.S.S.), Université de Strasbourg II, 22 rue Descartes, 67084 Strasbourg Cedex (le Pr François Steudler est aussi membre du Conseil Scientifique de l’ANDEM).

 

 

 

 

L'Agence Nationale pour le Développement de l'Evaluation Médicale (ANDEM) travaille avec différents groupes ou organisations professionnelles et en particulier avec des sociétés savantes. Un échange épistolaire que l’ANDEM a eu avec les sociétés savantes a permis d'étudier les relations entre ces deux types de structures (1). 73 (44 %) des 167 sociétés interrogées avaient répondu, et 50 d'entre elles ont collaboré au travail proposé de recommandations et références médicales ou dentaires (1). Cette recherche a permis de développer un essai d'interprétation sociologique des différentes réactions constatées.

 

Des sociétés contribuant au progrès médicaux

 

Les sociétés savantes sont des groupes "dont les membres rendent compte de leurs travaux et recherches scientifiques ou érudites ou en discutent" (Dictionnaire Larousse, 1970-). Ce sont des "organisations fondées pour un travail commun ou une action commune" (Dictionnaire Robert, 1985) qui consiste à développer le champ disciplinaire dont relèvent les membres par l'organisation de rencontres, de publications, d'interventions diverses, etc. Appelées aussi sociétés scientifiques, voire professionnelles, elles jouent un rôle éminent dans la production et la diffusion du savoir scientifique.

 

Elles contribuent au progrès des connaissances médicales par le développement d'activités dans le domaine de la recherche et dans celui de l'enseignement, en particulier en ce qui concerne l'amélioration des pratiques des professionnels par la formation continue des médecins. En France, elles réunissent en leur sein la plupart des professionnels, spécialisés ou non, en médecine, chirurgie ou odontologie, ou rassemblent des praticiens qui, au sein d'une spécialité, ont individualisé une pratique professionnelle spécifique. L'apparition de nouvelles techniques a conduit à une augmentation du nombre de ces sociétés. Nous ignorons dans notre pays leur nombre exact, les spécialités médicales qu'elles représentent, et leur nombre d'adhérents n'est généralement pas publié. Les enjeux de la formation continue, de l'évaluation, de l'accréditation des établissements de soins ont conduit 40 d'entre elles à former en Novembre 1996 une fédération nationale des sociétés savantes regroupant 30 000 médecins. Elles peuvent être très actives dans leur domaine, en se constituant comme lieu de rencontres et de production de documents, en étant à l'origine de recherches cliniques, de recommandations, d'enseignements de formation continue, en organisant des conférences de consensus ou des congrès, en publiant des revues ou des bulletins.

 

Historique

 

Les sociétés savantes, malgré leur nom, n'étaient pas, au XIXe siècle, dans la plupart des cas, les véhicules principaux du savoir. Ce rôle était dévolu à l'Université, où acquirent pleinement droit de cité des disciplines comme la botanique, la zoologie, ou la géologie. Auparavant ces disciplines étaient la prérogative des sociétés savantes dont l'activité était surtout régionale et dont beaucoup de membres pouvaient être des autodidactes (2). Les sociétés savantes, victimes en quelque sorte de la professionnalisation du savoir, s'ouvrirent néanmoins aux savants engagés dans l'enseignement et la recherche. Elles bénéficièrent à la fin du XIXe siècle et au début du XXe de l'ouverture de l'Université sur les structures locales et industrielles (2). Les académies, dont l'objectif était aussi scientifique, étaient moins spécialisées, moins élitistes et plus proches des institutions officielles et gouvernementales, auxquelles nombre de sociétés savantes, jalouses de leur autorité locale se heurtèrent (2, 3). En 1935, l'académie de chirurgie a été créée à partir de la Société Nationale de Chirurgie de Paris, fondée en 1843 et reconnue d'utilité publique en 1859 (4). Entre 1790 et 1919, il y aurait eu en France environ 80 sociétés savantes médicales créées (2). Dans d'autres pays, par exemple en Écosse, les sociétés savantes se sont multipliées lorsque la profession s'organisait au 19ème siècle (5).

 

Organisations et rôles des sociétés savantes

 

Nous avons effectué une recherche bibliographique (figure). Certains ouvrages répertorient les sociétés savantes en France. Le guide Rosenwald 1995 (Annuaire du corps médical français) cite le Collège des Médecins des Hôpitaux de Paris, des académies, puis une centaine d'associations médicales. Ces dernières comprennent aussi bien des sociétés savantes d'envergure nationale ou locale que des associations à but non scientifique, des syndicats, des fondations, aussi bien Médecins du Monde que l'Institut Pasteur ou le Conseil National de l'Ordre des Médecins. Le statut de ces sociétés est parfois noté avec la liste de leurs membres. L'Annuaire Dentaire détaille l'arborescence de l'Association Dentaire Française qui regroupe des sociétés savantes (locales pour la plupart), des syndicats et des associations diverses sans but scientifique ; elle est distinguée d'autres syndicats et d'une autre cinquantaine de "sociétés scientifiques" diverses, locales ou nationales, L"'Annuaire des Laboratoires d'Analyses de Biologie Médicale" cite une quinzaine de sociétés savantes de biologie, où il comprend par exemple l"'Agence Française du Sang". Dans "Medico" (Flammarion 1995), 150 sociétés savantes sont nommées, et l'Académie de Médecine, en tant qu'Académie d'Etat, est distinguée des autres, avec une explication de cette différence. Les annuaires où l'on trouve le recensement des sociétés savantes ne les définissent pas : ils les classent entre les syndicats, les associations à but non scientifique, les fondations, les académies ou encore d'autres structures privées.

Les ouvrages concernant les sociétés savantes médicales sont peu nombreux. En dehors d'histoires particulières de sociétés savantes médicales françaises, nous avons trouvé seulement des études sur les sociétés étrangères. Les données sont partielles, mais confirment qu'en dehors de structures et d'activités voisines, telles qu'elles sont décrites pour les sociétés savantes aux Etats-Unis (8), il n'y a pas de définition commune et précise pour les sociétés savantes. Ainsi se distinguent-elles difficilement d'autres types d'organismes, dont les objectifs sont totalement différents. L'organisation des sociétés savantes ne répond pas à des règles standardisées ou officielles. La raison initiale de leur existence est rarement connue. Leurs noms ne renseignent pas sur leur statut. Pour les non initiés, les sociétés savantes constituent un ensemble disparate d'associations, de fédérations, dont les limites avec les autres types d'organisation ne paraissent pas bien définies. Le fichier de l'ANDEM contient lui aussi certaines "sociétés" consacrées exclusivement à la formation dans leur domaine ou à la recherche.

La lecture des travaux que nous avons consultés a montré qu'il était souvent difficile de distinguer les aspects "scientifiques" et les aspects professionnels". Par exemple, la première Société des Sciences Vétérinaires et de Médecine Comparée de Lyon, créée en 1829, avait "essentiellement pour objet l'étude des problèmes professionnels", même si dans les statuts en 1898, la vocation scientifique a été reprécisée (6). Plus récemment, la Société Suisse de Médecine interne était une "association scientifique au moment de sa fondation", et "s'est de plus en plus rendu compte de sa responsabilité en tant qu'association professionnelle". Elle a changé ses statuts afin que "le Président [puisse] mieux se consacrer aux tâches de la vie politique professionnelle" (7). Etudiant les sociétés savantes aux États-Unis, J. Bodelle et G. Nicolaon ont distingué celles "qui ont pour but de promouvoir et diffuser la connaissance scientifique", des associations professionnelles "dont le but essentiel est la défense des intérêts de l'industrie, en particulier auprès du gouvernement fédéral". On pourrait faire une distinction analogue en France entre les sociétés savantes dont le but premier est le développement du savoir et les associations professionnelles visant avant tout la protection des membres d'un groupe professionnel. Mais les limites entre les deux sont souvent floues, les sociétés savantes étant amenées à défendre les intérêts de leurs membres (8). Les activités principales de ces dernières sont, aux États-Unis, les publications scientifiques (revues d'intérêt général, journaux scientifiques, abstracts et banques de données), les congrès scientifiques , les activités éducatives et les "activités politiques" qui prennent une importance croissante (8)

Les sociétés savantes sont souvent liées à des fondations sur lesquelles de nombreux travaux ont été réalisés aux Etats-Unis. Ces fondations se différencient entre les institutions nationales (Fondations Carnegie par exemple) concernées par les débats de la société, et les institutions locales, plus intéressées par les besoins de communautés particulières (9). Un conseil des fondations tente de clarifier les rôles de l'ensemble des 25000 fondations américaines (9). Ces fondations ont joué et jouent un rôle fondamental dans les transformations de la société américaine (9), tout spécialement dans le domaine de la médecine (10, 11). Elles peuvent notamment intervenir, mais c'est aussi le cas au Royaume-Uni (12) et en France, dans des domaines où l'Etat peut plus difficilement agir. Les sociétés savantes (et les fondations) sont assez bien décrites aux Etats-Unis.

 

Aucune étude globale sur les sociétés savantes médicales françaises n'a été trouvée dans la littérature, et encore moins d'analyse sur les relations entre celles-ci et leur environnement, et en particulier avec un autre organisme, et jamais à partir de rapports épistolaires. Les sociétés savantes ont été sollicitées par voie épistolaire, compte tenu du contexte de la convention médicale de 1993, dont les signataires ont confié le programme de recommandations et références médicales à un organisme associatif (ANDEM). L'étude de l'échange de lettres que nous avons réalisée (1) a mis en évidence des points intéressants sur le plan de la connaissance théorique de ces acteurs professionnels et de leurs relations. Sur le plan pratique, il a donné la possibilité aux partenaires en présence, sociétés savantes et ANDEM, d'améliorer leur démarche de travail dans le cadre de leur collaboration.

 

Les relations entre les sociétés savantes et l'A-NDEM : Approche sociologique et organisationnelle d"ensemble

 

Lorsqu'on analyse, pour mieux comprendre leurs relations, les caractéristiques organisationnelles de ces deux types de structures (sociétés savantes et ANDEM) on observe un certain nombre de différences notables.

 

D'abord, les sociétés savantes sont fondées sur le bénévolat : elles regroupent des professionnels qui acceptent de consacrer une part de leur temps pour promouvoir leur discipline ou leur spécialité à travers le développement de relations sociale. Elles sont le fruit d'une création volontaire fondée sur un mouvement collectif (même si quelques fortes individualités sont naturellement à l'origine de cette création). Si l’ANDEM a aussi le statut d'association et peut avoir sa source dans l'action de divers groupes et individus, une décision gouvernementale est intervenue dans sa genèse et cette institution a un caractère officiel. C'est ainsi qu'on la trouve mentionnée en tant que telle dans la loi du 31 décembre 1991 portant réforme hospitalière et dans les ordonnances du 26 avril 1996. Elle bénéficie d'un financement lui permettant d'avoir une équipe permanente et des personnels salariés à des titres divers, bien que le bénévolat ou son équivalent n'y soit pas absent, puisque certaines fonctions ne sont pas rémunérées (membres du Conseil d'Administration ou du Conseil scientifique, experts, etc.).

 

En second lieu, alors que les sociétés savantes sont composées de partenaires très nombreux qui sont géographiquement dispersés, l'ANDEM est, elle, localisé en un lieu unique où se retrouve l'essentiel de l'équipe de travail. Cela n'exclut pas qu'elle bénéficie de collaborateurs sur tout le territoire national et à l'étranger tout comme, inversement, la société savante peut avoir un siège central. Toutes deux fonctionnent sur le principe du réseau, mais celui-ci fait partie intrinsèquement de la société, alors qu'il n'est que la résultante d'une politique stratégique lorsqu'il s'agit de l’ANDEM. Toutes deux ont un centre, mais dans le premier cas, ce n’est qu'un point de référence par rapport à une communauté qui en est plus ou moins éloignée spatialement. Dans le second cas, l’ANDEM est implantée dans un lieu unique où se retrouvent physiquement et quotidiennement ses membres.

 

En général, les sociétés savantes ont du mal à prendre des décisions qui n'apparaissent pas comme collectives, alors que l’ANDEM, bien qu'elle respecte tous les règlements qui imposent une participation de divers acteurs (Conseil scientifique, Conseil d'Administration, etc.) apparaît comme beaucoup plus centralisée. Le directeur et l'équipe dirigeante jouissent d'une relative autonomie, ne serait-ce que pour des raisons d'efficacité. En tout cas, une symbiose dans l'action apparaît entre l'équipe dirigeante et les conseils qui l'animent. Les sociétés savantes, comme l’ANDEM, sont très jalouses de leur indépendance ; mais l’ANDEM est beaucoup plus liée à des objectifs précis de travail, à des contraintes contractuelles émanant de l'administration, voire de ses financeurs. Les sociétés savantes ont un profond désir de reconnaissance, car leur existence même en dépend.

 

La dimension culturelle est très importante dans les sociétés savantes ; à côté de leurs fonctions "manifestes", au sens de R.K Merton (13) qui consistent à participer à un processus de diffusion du savoir, coexistent des fonctions "latentes" qui visent à créer des liens sociaux entre des membres souhaitant développer des réflexions communes. Cette dimension socioculturelle est tout aussi fondamentale que la dimension purement technique.

Les sociétés savantes détiennent une forte légitimité qui vient de ce qu'elles rassemblent en leur sein des personnes spécialisées et compétentes dont certaines peuvent jouir d'une grande notoriété et elles savent user de celle-ci pour développer leurs stratégies de reconnaissance. Etant directement en contact avec les professionnels qui constituent leur structure même, elles peuvent considérer, avec l'Université, autre lieu de production et de diffusion du savoir, qu'elles sont les acteurs privilégiés pour définir les politiques et les normes. Bien que l'ANDEM, qui jouit d'un autre type de légitimité, plus officiel, plus politique et administré, n'ait jamais eu la moindre intention de participer à la production de références sans l'association étroite de professionnels, on a pu observer, quelques attitudes d'incompréhension qu'on peut expliquer par un conflit de légitimité, mais aussi par des confusions d'objectif. Des membres de sociétés savantes peuvent ne pas comprendre que l'évaluation soit faite de manière externe, par d'autres professionnels. Certains contestent les conclusions adoptées en terme de recommandations malgré l'intégration des sociétés savantes à la réflexion et la participation active de leurs membres aux productions scientifiques et professionnelles. Mais les associations savantes n'ont pas en général les moyens de telles ambitions. Comme l'écrit Patrick Boulte " Les associations n'utilisent en général pas d'infrastructure lourde. Rares sont celles qui mettent en oeuvre des appareillages coûteux. En revanche, leur action est toujours directement fonction de la valeur des procédés mis au point et des savoirs, savoir-faire et savoir-être de ses membres et de ses salariés." (14).

 

Mieux définir les rôles de chacun

 

Jusqu’à une période récente, les membres de la profession médicale déterminaient eux-mêmes les règles et les standards de leurs connaissances. Aujourd'hui, les structures dirigeantes ont parfois un rôle prépondérant (15). L'évaluation médicale ayant des dimensions technico scientifiques, psychologiques, sociales, économiques, organisationnelles intéresse d'autres acteurs que les professionnels de santé (16). Les difficultés que rencontre l'ANDEM sont liées à une position intermédiaire entre ces structures dirigeantes publiques et les professionnels. Les professionnels ne sont plus les seuls à établir les normes de pratiques. Les sociétés savantes ont tout intérêt à faire partie intégrante de l'élaboration des recommandations et références médicales ; elles devraient même y jouer un rôle prépondérant et déterminer leurs propres standards de manière objective et indépendante. Au nom de la profession médicale, elles auraient dû depuis longtemps (ce que certaines ont toutefois fait) investir le domaine de l'évaluation, corollaire de la formation continue, en gardant à l'esprit que la finalité en est le bénéfice pour la santé publique et la

santé de chaque malade. Les médecins risquent d’être relégué au rang de technicien exécutant en l'absence de participation active (15). Aux États-Unis, au contraire de la France, la tendance des sociétés savantes est d'avoir un rôle politique plus marqué, c'est-à-dire qu'elles s'orientent vers une expertise auprès des organismes d'Etat (8). Il est vrai que la réflexion doit aussi intégrer en France les différents syndicats. Mais sans doute reste-t-il en France à en donner les moyens techniques aux sociétés savantes.

 

Fonctionnement interne

 

Il existe de grandes disparités d'organisation entre les différentes sociétés savantes, ainsi que nous l'avons constaté dans notre étude (1). Il a été impossible de juger des relations des membres au sein des sociétés, en dehors de quelques cas. Chaque décision relève-t-elle d'une réunion des membres du bureau, du conseil, ou liberté est-elle donnée à un représentant responsable ? Il semble que beaucoup de sociétés savantes étaient gênées matériellement pour répondre aux demandes de l’ANDEM, qui imposait des contraintes de temps et de moyens.

 

La constitution des sociétés savantes est centrée avant tout sur les personnes ; peu d'entres elles paraissent se référer à la production scientifique, ou peu d'entres elles en ont les moyens techniques (en témoignent aussi le faible taux de réponse à la sollicitation documentaire et méthodologique lors de notre enquête). On peut s'étonner de l'absence de cette activité si on pense qu'il s'agit de leur vocation première. Certaines sociétés précisent qu'elles n'ont pas pour vocation d'écrire des textes ou des recommandations.

 

Fixer des critères en matière de sociétés savantes

 

Les sociétés savantes ont aussi un problème de représentativité. Quelles sont celles qui font l'unanimité chez les professionnels concernés ? Les Iassociations régionales ou internationales doivent-elles être considérées différemment ? Qui représente qui ? Ceux qui pourraient avoir recours aux sociétés savantes ont besoin de plus d'informations claires : statut, adhérents, relations avec les autres sociétés savantes, organisation, actions, moyens nécessaires. Comment repérer une société savante ? Comment définir ce qu'est une société savante ? A quels critères doit-elle répondre? La transparence est un pré-requis nécessaire à toute collaboration évoquée ci-dessus avec des organismes extérieurs.

Les syndicats et associations à but professionnel doivent en être clairement distingués ; ils appartiennent au processus décisionnel. La défense des intérêts professionnels ne doit pas interférer avec une démarche scientifique impartiale, telle qu'elle est réclamée dans le domaine de l'évaluation. Les sociétés savantes sont des organisations mal connues. Elles gagneraient certainement à être mieux connues qu'elles ne le sont aujourd'hui, à bien identifier leur mission et à mettre en valeur la spécificité de leur rôle. Les rôles des sociétés savantes devraient se développer notamment dans les domaines de l'évaluation médicale et la formation continue. Une meilleure définition de leurs missions et compétences, en tenant compte de leurs demandes, avec une transparence de leur fonctionnement pourra assurer leur reconnaissance par tous les partenaires du système de santé.

 

 

 

 

Références

 

1          Fourquet F, Maisonneuve H, Steudler F, Durocher A, Matillon Y. Les sociétés savantes et le développement de l'évaluation médicale. Analyse d'un échange épistolaire avec l'ANDEM. 1997 (soumis pour publication).

 

2          Fox R. The savant confronts his peers : scientific societies in France, 1815-191,4.

            In "The organization of science and technology in France 1808-1914"

            Cambridge. Cambridge Univ Press. 1980:241-282.

 

3          Léonard J. La médecine entre les savoirs et les pouvoirs. Chapitre 11 : Le poids

            de l'élite. Paris. Aubier Montaigne. 1981:188-194.

 

4          Réglement de l'Académie de chirurgie. Chirurgie. 1980;106:81-87.

 

5          lenkinson J. The role of medical societies in the rise of the scottish medical profession 1730-1939. The Society for the Social History of Medicine. 1991.

 

6          Lyon, médecine et médecins : actes du 112' congrès national des sociétés savantes, Lyon 1987. Paris : Ed du CTHS, 1988:180p.

 

7          Streuli R, Burckhardt P. La société Suisse de médecine interne change ses statuts : changement des convictions ? Rev Suisse Romande. 1993;113:969

 

8          Bodelle J, Nicolaon G. La promotion et la diffusion des connaissances scientifiques aux Etats-Unis : le rôle technique et politique des sociétés savantes. Probl Écon. 1984;1859:11-16.

 

9          Rogers DE, Keenan T. The role of foundations in American society. Health aff. 1990;9:186-194.

 

10        Brown ER. He who pays the piper : foundations, the medical profession, and medical education reform. Int j Health Serv. 1980;10:71-88.

 

11        Feldman PH, Putnam S, Gertels M. The impact of foundation funded commissions on health policy. Health aff. 1992;11, n°4 :207-225.

 

                                                                                                                                                         

18 Avril, 1997

 

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Les sociétés savantes médicales

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                 

 

12        Stocking B. Using evidence : the role of fondations. Ann N Y Acad Sci.

1993;703:291-294.

 

13        Boulte P. Le diagnostic des organisations appliqué aux associations. P.U.F.,

Paris. 1991. p 107.

 

14        Merton RK. Eléments de théorie et de méthode sociologique. Plon, Paris.

1965. p 112-125.

 

15        Reed RR, Evans D. The deprofessionalization of medicine : causes, effects and

responses. JAMA. 19871258:3279-3282.

 

16        Steudler F. L'évaluation mode ou raison ? journal d'économie médicale.

1991 ;9:279-288.

 

 

 

Recherche bibliographique

 

Pour rechercher des travaux sur les sociétés savantes, une banque de données médicales (MEDLINE) et une banque de données en sciences humaines, sociales et économiques (FRANCIS), ont été interrogées. Pour la recherche automatisée, les mots-clés utilisés ont été (en français et en anglais) : "société savante", "medical societies" "dental societies", « scientific societies", ou Il professionnal corporations", « independant practice associations", ou "foundations". Ces mots-clés ont été secondairement croisés avec « médical sociology" ou "social sciences". Une recherche manuelle a aussi été faite dans les "Livres disponibles dans l'édition française" (Les cercles de la librairie, 1996) par sujet, avec les entrées « associations" et dans les sciences médicales avec ouvrages généraux", "organisations", "professions médicales". Cette recherche a permis de lister 147 références dans MEDLINE, en se limitant aux organisations ("foundations", "societies", etc.). Sur l'ensemble, 22 références ont été consultées mais quasiment aucune ne s'est avérée en rapport direct avec notre sujet. Avec FRANCIS, 190 références en anglais et français ont été listées, mais la plupart concernaient les sociétés savantes archéologiques ou historiques. Cinq références concernant la médecine ont été consultées. Beaucoup de documents n'ont pu nous aider qu'indirectement, étant le plus souvent des analyses historiques ou des études d'une société en particulier.

 

                                                                                                                                                         

18 Avril, 1997