Ces échanges se font soit à loccasion de réunions scientifiques ou de voyages détudes, organisés aussi bien dans notre pays quà létranger par des sociétés françaises de psychiatrie, soit par lintermédiaire des revues que la plupart dentre elles éditent et dont celles qui ont une audience internationale ont des comités éditoriaux internationaux et/ou des correspondants étrangers. Plusieurs ont une rubrique régulière « de létranger » ou publient des numéros spéciaux centrés sur les échanges entre la France et un pays déterminé. Il faut souligner quil existe plusieurs dizaines dassociation binationales réunissant psychiatres français et étrangers originaires dun pays ou dune région.
Nous en donnerons en annexe une liste qui sera loin dêtre exhaustive car elles ne se font pas toujours largement connaître.
Signalons enfin quau cours de ces dernières années ont été signées nombres de conventions bilatérales entre deux institutions, formule qui facilite grandement lorganisation croisée de stages, de séances de formation mais là aussi ces conventions ne sont pas toujours connues des professionnels.
Pour présenter de façon aussi claire que possible létat actuel de ces échanges internationaux nous envisagerons successivement :
I - ceux au sein de lEurope
II - ceux établis par la francophonie
III - enfin ceux avec des pays non européens et non francophones.
(auxquels on peut adjoindre sur ce point la Suisse à partir du 1er janvier 2002). Depuis les directives européennes « Médecine » de 1993 létablissement déquivalences entre les diplôme permettant lexercice de la médecine et de la spécialité psychiatrie, même si le contenu des formation nest pas harmonisé a permis lexercice de la psychiatrie à des médecins européens nayant pas reçu leur formation dans le pays doù ils exercent (à noter quune récente directive 2001/19/EC, reconnaissant la psychiatrie de lenfant comme spécialité à part entière sera applicable à partir du 1er janvier 2003 dans les 4 pays, dont la France, qui ne la considéraient que comme une option).
On a aussi vu des médecins de lEurope du Sud, où le nombre de spécialistes était réduit par rapport à lEurope du Nord, venir se spécialiser en France (surtout après linstauration en 1970 du CES de psychiatrie), puis après les entrés successives de leurs pays dorigine (Espagne, Grèce, Portugal), dans lUnion Européenne y rester pour ceux dentre eux désireux dexercer là où ils sétaient spécialisés. Paradoxalement donc ces échanges dans le domaine de la formation de spécialistes auront au moins un temps accentué le déséquilibre de la démographie médicale entre des régions européennes.
Par contre ceux qui une fois la spécialisation terminée en France sont retournés dans leurs pays dorigine sont autant de précieux relais dans les échanges scientifiques à lintérieur de lUnions Européenne.
Il est particulièrement encourageant que le problème de la formation des futurs spécialistes qui ne pourra , dans lavenir être résolu pour lensemble de lEurope, notamment en ce qui concerne son harmonisation, fasse lobjet dun intérêt particulier de la part de jeunes psychiatres en formation : LAFFEP (Association pour la Formation Française et Européenne en Psychiatrie), fait partie de lEFPT (European Federation of psychiatrie trainess), elle-même fondée en 1993 et travaille en liaison avec les autres organismes européens concernés en particulier avec lUEMS (Union Européenn des médecins spécialistes) et ses deux collèges (Européen Boards) psychiatrie adulte et psychiatrie de lenfant. Le prochain forum de lEFPT doit se tenir à Paris en 2003.
Traditionnellement de nombreux échanges se font entre psychiatres français et des pays limitrophes du nôtre au cours de « Journées détudes » organisées sur un sujet précis dans des villes françaises ou dans des villes européennes proches de nos frontières, journées souvent ouvertes à dautres professionnels de la santé. Mais les comptes rendus de ces journées ne sont malheureusement pas toujours publiés dans des revues référencées et restent donc dans la littérature grise.
I.2 - Relations internationales avec les pays européens hors U E.
On note dans ces pays surtout depuis léclatement de lURSS ou de la Yougoslavie un vif désir pour renouer des relations jadis extrêmement riches (pour ne donner quun seul exemple les grands noms de la psychiatrie russe ont publié nombre de leurs travaux en France ou en français), même si lon constate chez les jeunes psychiatres un attrait pour les échanges avec les pays de langue anglaise. Il faut cependant signaler que les médecins dEurope centrale ou de lest qui viennent se former en France sont le plus souvent intéressés par la psychiatrie psychodynamique, voire par une formation psychanalytique, sans que la question de la langue soit un obstacle.
Cest là que les conventions entre institutions sont particulièrement intéressantes dautant que paradoxalement, elles sont actuellement moins difficiles à signer avec des hôpitaux de pays hors Union européenne quau sein même de celle-ci en raison de la complexité de la réglementation. Nous pouvons citer, à titre dexemple celles signées en lInstitut Marcel Rivière à la Verrière et lHôpital Bohnice à Pragues, et celle entre lhôpital Esquirol et lInstitut Serbski à Moscou, mais il en existe dautres. Ces conventions devraient permettre daffirmer la présence française dans les congrès de lAssociation Européenne de Psychiatrie.
I.3 - Rappel des instances européennes de la psychiatrie
- Association Européenne de Psychiatrie (Strasbourg)
- AFFEP (Paris)
- UMES (Bruxelles)
- OMS - Bureau compétent pour lEurope dans sa totalité. Outre les programmes européens de santé mentale ce bureau qui est compétent pour les bourses.
- Association Mondiale de Psychiatrie : lEurope est divisée en cinq zones : Ouest, Nord, Sud, Centre et Est. Le « zonal representative » pour lEurope de lOuest, dont font partie les société françaises est actuellement Brian Martingale (Londres).
- Il existe au moins deux journaux européens, European Psychiatry et Europeen Journal of psychiatry.
II.1 - Une des sociétés de psychiatrie les plus anciennes, le Congrès de Neurologie de Langue Française (CPNLF), fait alterner ses sessions annuelles entre la France métropolitaine, doutre mer et des villes étrangères de pays francophones. Les présidents de session, les rapporteurs les discutants, les congressistes sont donc originaires de toutes les régions du monde ; let le choix des thèmes est le reflet de lintérêt porté dans ces région à la psychiatrie française. La 96è session (1998) a été tenu dans un DOM (La réunion) pour la première fois et a réuni des neuro psychiatres de lOcéan indien et même du Viet Nam La 99è session (2001) empêchée de se tenir comme prévu à Beyrouth, en raison de la situation politique, a pu se réunir grâce à nos collègues tunisiens à Ammamet. Ces sessions sont bien entendu organisée conjointement avec la société nationale correspondante qui utilise souvent le français comme langue scientifique. Les rapports et les discussions publiées en français constituent souvent des ouvrages de référence.
II.2 - Plusieurs autres sociétés françaises plus récentes organisent des rencontres, des journées scientifiques ou des voyages détudes en liaison avec des psychiatres francophones.
Nous pouvons citer, parmi les « binationale » les association franco cubaine, franco égyptienne, franco hellénique, franco maghrébine, franco mexicaine, France - Moyen Orient, franco vietnamienne, etc.
La société de lInformation Psychiatrie a organisé ses XVIIIème Journées « Psychiatrie, langue et culture » à Fort de France en décembre 99, souvrant ainsi sur lespace caraïbe non exclusivement francophone permettant à des spécialistes hispanophones, détablir ou de rétablir des liens avec la psychiatrie française. Cette même société est en train dorganiser avec lassociation des Psychiatres du Québec, ses XXIè Journées (2002) à Québec sur « La question des neurosciences en psychiatrie », question typiquement nord américaine mais qui sera traité à la française. Ces Journées sont publiées dans la revue du même nom.
En 2001, la revue « Psychiatrie Française (XXXII, I) a consacré un numéro à la psychiatrie française vue de létranger présentant la vision quen ont actuellement les psychiatres de plusieurs pays : Argentine, Canada, Etats-Unis, Grèce, Italie, Pologne, Russie.
En 2002, les échanges avec le Mexique ont été très importants, grâce à laide de lAmbassade de France à Mexico qui avait permis la signature dune convention officielle entre lhôpital Sainte Anne à Paris et un établissement mexicain. Outre les échanges par le biais de lAssociation franco mexicaine, la société de lEvolution Psychiatrique a été invitée par lAssociation piquiatrica mejicona à organiser un symposium dans le cadre de leur XVIIè congrès où le français a été retenu comme 3ème langue officielle et un autre à lUNAM (Universidad Autonoma de Mexico) dont les travaux donneront lieu à des publications conjointes entre les deux pays.
On voit donc que les sociétés françaises organisent de nombreuses réunions scientifiques francophones binationales. On peut regretter que ces échanges se fassent dans un foisonnant désordre.
Il est évident quune coordination au niveau de la Fédération Française de Psychiatrie, dont la plupart de ces sociétés sont membres, permettrait de concentrer les efforts en associant plusieurs dentre elle son ou même projet et dobtenir ainsi de meilleurs résultats. La formule la plus adaptée paraît être celle de réunions de taille moyenne (quelques centaines de participants) centrée sur des sujets traités à peu près exclusivement dans notre pays car négligés ailleurs (p. e. des question de psychopathologie) plutôt que de grands congrès internationaux.
II.3 - Il existe une Fédération francophone internationale de psychiatrie (FIFP) dont le siège est à Paris (Hôpital Sainte Anne) qui organise des congrès internationaux. Elle est elle-même société « affiliée » à lAssociation Mondiale de Psychiatrie dont les sociétés constituantes sont les seules sociétés nationales.
III.1 - Les échanges établis à travers dassociations binationales sont par définition limitées à un seul pays ou à un groupe de pays et dépendent de limportance de celui-ci. Cette formule navait jusquà présent été utilisée quavec de petits pays. Mais à la suite de plusieurs « French American Psychiatric Meeting », tenus alternativement aux Etats-Unis, lors du Congrès de lAPA et en France, une association franco américaine vient dêtre déclaré à la préfecture de Paris (2000). Le développement de ses activités dans le futur permettra dévaluer lintérêt que porte à la psychiatrie française un groupe sans doute réduit mais particulièrement motivé de psychiatres américains.
De la même manière une convention a été signée lors du congrès du Jubilé entre la Fédération Française de Psychiatrie et lAPAL (Associacion psiquiatrica de lamerica latine) qui fédère les association de psychiatrie des pays dAmérique latine et dAmérique centrale. Celles-ci, dont lorigine provient presque toujours décoles européennes, en particulier française, cherchant à établir des échanges qui leur évitait lexclusivité hégémonique des échanges inter américain.
III.2 - Le danger qui guette les échanges à travers des grands organisation comme lAMP ou lOMS est celui de la dilution du contenu scientifique dans des congrès mondiaux devenus trop importants. Lintérêt dune organisationnel comme LAssociation Mondiale de Psychiatrie qui rassemble, rappelons le, non des pays mais des sociétés nationales de psychiatrie, est de permettre de suivre le développement de la psychiatrie dans les pays où cette spécialité médicale était jusquà il y a peu inexistantes. Ce développement est marqué par la naissance de sociétés nouvelles de psychiatre in, ou de neuro psychiatres, dans les pays émergents et par leur réorganisation où elles existaient déjà de plus ou moins longue date. La plupart de ces réorganisation correspondent à des changements politiques mais elles peuvent aussi être dues à lapparition dans un même pays de courants de pensée nouveaux marqué par création dune nouvelle société scientifique. Les échanges des sociétés françaises avec ces sociétés étrangères doivent tenir compte de ces deux ordres de circonstances. On peut espérer que la constitution, il y a dix ans de la Fédération Française de Psychiatrie permette à la psychiatrie française de retrouver au sein de lAMP la place quelle avait en partie perdue du fait de la multiplicité en France des Sociétés nationales. Lors du XII è congrès Mondial de Psychiatrie (Yokohama 2002) 115 sociétés nationales, dont cinq françaises v seront représentées. Aucun français ne fait actuellement partie du bureau de lAssociation mondiale et un seul préside une de ses sections (Military and discorder psychiatry). Mais il a été proposé, sur une initiative française la création dune nouvelle section « Psychanalyse en psychiatrie », lapproche psychanalytique des troubles mentaux ayant progressivement disparue des questions scientifiques discutées au sein de lAssociation Mondiale de psychiatrie. Enfin, plusieurs symposium sont organisés dans le congrès par des sociétés françaises. Ceci montre que pour faciliter les échanges internationaux de la psychiatrie française il vaut mieux les centrer dans des réunions de « sections » judicieusement choisies ou dans des symposium dits régionaux.
On pourrait dailleurs envisager de ne pas se limiter à la seule région dEurope de lOuest et dorganiser en France des réunions regroupant plusieurs des « régions » entre lesquelles est actuellement divisée, pour lAMP, lEurope. De tels symposium régionaux élargis auraient entre autres avantages de mieux faire connaître au niveau international les réalisation de la FFP telles les conférences de consensus (cf. chapitre correspondant).
Dernière mise à jour : lundi 18 mars 2002 15:44:16 envoyer vos commentaires et suggestions