le Livre Blanc

de la Fédération Française de Psychiatrie


15. Qu’est-ce qui caractérise le mieux à vos yeux l’évolution du “statut du malade” au cours des 30 dernières années ?



Je comprends mal la question mais la première pensée que j'ai eu était la notion de pension A.A.H. qui représente à mes yeux un grand progrès. Et puis bien sur à fur et à mesure de l'avancée des connaissances de l'inconscient Freudien chez les médecins le patient n'est sans doute plus réduit à des organes comme il l'était encore.

Martine Burdet Dubuc

Diminution de l'assymétrie d'information, droits, transparence, respect du , groupes d'entraide ...

Vincent Camus

Sa prise de pouvoir médiatico-judiciaire

Paul Cleirec

Meilleure compréhension des mécanismes psychopathologiques (le sujet n'est pas clos). Meilleure responsabilisation médico-légale du patient (comprendre n'est pas justifier ni autoriser). Précipitation (on veut bien comprendre un moment mais pas trop) dans les soins. 15 jours d'hôpital et pas plus !? : Banalisation des soins (+ 8 à 15 % de demandes de soin par an). Je ne cesse de m'interroger sur la pertinence psychiatrique du terme "urgences" (viendrait-il du paysage audiovisuel français ?). Ce terme est trop utilisé ou revendiqué par certains comme un passe-droit qui justifie tout séance tenante avec mécanisation automatique des soignants au mépris du travail en cours. Amélioration de la chimiothérapie psychiatrique pour le patient adulte avec des efforts patents pour diminuer les effets secondaires. Stagnation injustifiable de la chimiothérapie en psychiatrie de l'enfant: L'enfant a-t-il plus le droit de souffrir que l'adulte (comme autrefois pour les paracentèses "à vif"?) pourquoi l'AMM existe-t-elle pour des vieux produits aux effets secondaires marqués alors que persiste l'interdiction d'AMM pour des produits moins nocifs ou apparaît des AMM sans remboursement de Sécu?). insuffisance de recherches pharmaceutiques efficientes en psychiatrie de l'enfant . Multiplicité des psychothérapies : au risque de s'y perdre. Avancées spectaculaires dans la compréhension du développement socio-affectif du bébé et du nourrisson (cf. Après Winnicott, Bowlby, et Ainsworth plus anciens, avec Terry Brazelton, Fitzhugh Dodson Esther Bick, Myriam David..). Bien qu'un consensus semble s'être développé pour accepter le caractère primordial des six voire des trois premières années de la vie, nos soins sont encore trop tardifs (90% après 3 ans).

Patrice Duquenne

Peut-être un peu plus de droit à la parole et un peu plus de considération... quoique...

A. Fournier

Des intentions louables mais le probléme ce déplace sur des sujets de sociétes (drogues, sexe, suicides etc...)

Christian Richard-Foy

Le malade est de plus en plus considéré, on remarque moins de stigmatisation de la maladie mentale et les droits d'un malade mental ne sont plus piétinés comme du temps des "hérésies"

Ghizlane Benjelloun

Au cours des vingt dernières années le statut du malade mental s'est trouvé, à mes yeux, bénéficier de deux progrès notables. D'une part son statut civil a été réglé par la loi du 3 janvier 1968 d'une manière qui dissocie la capacité civile de l'hospitalisation et, quand c'est nécessaire, protège les biens d'une façon très souple. D'autre part, et à l'encontre de la loi du 30 juin 1838, l'essentiel de la thérapeutique ne s'est plus résumé dans une restriction préalable de la liberté individuelle, mais dans la légitimité des soins à prodiguer dans des institutions diversifiées et avec des statuts appropriés..

Georges Lanteri Laura

Une bien plus grande autonomie et un pronostic moins péjoratif.

Charles Alezrah

Le malade évolue avec la société dominée par les produits de la science et leur consommation et la mutation des savoirs. Le malade devient usager- citoyen : homme de droit revendiquant la santé comme un bien.

Brigitte Helen

Il est théoriquement devenu acteur. le problème est qu'on ne souligne que ses droits et pas ses devoirs, comme partout ailleurs.

Marie-Françoise Livoir Petersen

Sans doute dans cette dernière décennie, l'émergence du « sujet », de la personne, du respect de l'autonomie dans ses aspects individuels... Mais nous sommes loin du compte.

Bernard Jolivet et Frédéric Raffaitin


Dernière mise à jour : mercredi 12 juin 2002 9:30:29

Dr Jean-Michel Thurin