ÉPIDÉMIOLOGIE EN PSYCHIATRIE : répertoire des travaux francophones de 1989 à 1994
Consommation de psychotropes et de toxiques
La consommation de psychotropes en population générale dans le département de l'Isère
1990
Ch. CANS RHEOP, 23 av Albert 1er de Belgique, 38000 GRENOBLE, Tél 76.46.81.06
M. ROTILY CAREPS, Pav. D, CHU, BP 217XF, 38043 GRENOBLE CEDEX, Tél 76.51.10.56
M. NICOLAS même adresse
Objectifs
Les objectifs de cette enquête à but pragmatique sont les suivants :
1 quantifier le recours aux psychotropes parmi la population de plus de 15 ans du département,
2 caractériser cette prise de psychotropes quant à ses indications, son mode de prescription et son observance,
3 dégager des recommandations en vue d'une meilleure utilisation.
Méthodologie
L'annuaire téléphonique de 1989 a été choisi comme base de sondage (sondage aléatoire à deux degrés) avec les critères d'inclusion suivants : être âgé de plus de 15 ans, résider habituellement dans le département de l'Isère, et ne pas être dans l'impossibilité de communiquer (problème de langue).
L'enquête s'est déroulée pendant 3 semaines au mois de décembre 1990, le questionnaire était bref et la communication téléphonique devait durer entre 5 et 15 minutes maximum.
Pour estimer la prévalence globale de la consommation de psychotropes, on a eu recours à des pondérations afin de corriger les biais d'échantillonnage (les poids ont été définis par le rapport des distributions observées sur les distributions attendues pour les variables sur lesquelles on voulait pondérer).
Résultats
Parmi les 2019 abonnés soumis à l'enquête, 1334 ont accepté de répondre.
La prévalence de la consommation de psychotropes durant les 3 derniers mois sur notre échantillon est de 14,3% (12,4-16,2).
Les individus de plus de 65 ans consomment trois fois plus que ceux de moins de 65 ans, et seul le fait de vivre seul a été retrouvé comme facteur de risque de cette consommation. Les caractéristiques de la consommation sont très différentes entre les sujets jeunes et les sujets âgés, et c'est chez ces derniers que le risque d'accoutumance à ces médicaments est le plus fort.
Les médicaments le plus souvent consommés sont les anxiolytiques (53%), puis les hypnotiques (31%), et les antidépresseurs (11%). La place des benzodiazépines est importante puisqu'elles représentent globalement 66% de la prescription, et en particulier 95% de la prescription d'anxiolytiques et 54% de la prescription d'hypnotiques.
Mots-clefs
Psychotropes - Prévalence - Enquête téléphonique
Publications
CANS Ch, ROTILY M. La consommation de psychotropes en population générale dans le département de l'Isère. Rev. Epidém. et Santé Publ., 1990, 38, 281-286.
NICOLAS M. Consommation de psychotropes en Isère. Thèse de Médecine, Grenoble, 1991.
Consommation d'alcool en population générale active. Département de la Vienne
1992
F. CASADEBAIG INSERM U.302, 44 ch de Ronde, 78110 LE VESINET
F. FACY même adresse
Objectifs
Décrire la consommation de produits psychotropes licites (alcool, tabac, médicaments) dans une population active de province. Rechercher les groupes à risque soit en relation avec une forte consommation d'alcool, soit avec des usages multiples de produits psychotropes. Rechercher les corrélations entre usage de produits psychotropes et données subjectives de santé (questionnaire de santé perceptuel de Nottingham).
Méthodologie
L'étude a été réalisée sur deux groupes socio-professionnels (ressortissants du régime de sécurité sociale agricole ou hospitalier) à l'aide d'auto-questionnaire soit lors de la visite médicale pour la population du régime agricole (pas de refus) soit distribué sur le lieu de travail et renvoyé par la poste pour les travailleurs du milieu hospitalier.
52% de réponses.
Résultats
Au total, la proportion de buveurs excessifs dans une population jeune et en activité est importante, puisqu'elle touche 13% de l'ensemble des hommes.
La distinction entre groupes socio-professionnels fait apparaître un groupe plus particulièrement exposé, les salariés agricoles (27% de buveurs excessifs de vin). Dans ce groupe, les jeunes de moins de 25 ans ont une consommation de vin très diminuée par rapport à leurs aînés mais qui est nettement plus élevée que chez les autres jeunes.
La consommation associée de tabac et d'alcool, qui à des doses excessives représente un risque pour la santé, concerne 3% de la population masculine.
Mots-clefs
Consommation d'Alcool - Population au Travail
Publications
CASADEBAIG F, FACY F. Consommation d'alcool en population générale active. Département de la Vienne. Revue de la Société Française d'Alcoologie, 1992, 14, 1, 31-39.
CASADEBAIG F, FACY F. Les entretiens de la prévention routière. Paris, 1993.
Hypnotiques et personnes âgées
1993
A. GUY ORS du Limousin, 24 r Donzelot, 87037 LIMOGES CEDEX, Tél 55.32.03.01
A. OCHOA même adresse
D. HENIAU-MARQUET " "
L. MERLE " "
Objectifs
Estimer la proportion de la population âgée du Limousin prenant des hypnotiques.
Décrire les caractéristiques de la prescription et en estimer les effets iatrogènes.
Comparer la prescription avec les recommandations nationales.
Méthodologie
Travail au sein du groupe des médecins généralistes du réseau sentinelle.
Qui : Toute personne âgée de 75 ans et plus, consultant son médecin et prenant ou non un hypnotique.
Quoi : Tout médicament prescrit à visée hypnotique.
Comment : Questionnaire individuel rempli à chaque consultation d'avril, juin, et aoñt 1992.
Analyse faite par l'ORS du Limousin sur logiciel Epi Info.
Résultats
436 patients ont été inclus dans l'enquête.
63% des patients se plaignent d'insomnie.
52% sont des insomnies d'endormissement.
56% des patients prennent des hypnotiques et 96% d'entre eux de façon quotidienne. Pour 93% des patients traités, il y a au moins une benzodiazépine.
La dépendance au traitement est plus élevée chez les femmes.
Les hypnotiques n'augmentent pas la somnolence diurne.
En revanche, ils augmentent la fréquence des amnésies : 46% contre 28% chez les non traités et des troubles psychiques : 23% contre 9%.
La prescription (dose et durée de traitement) est souvent éloignée des recommandations nationales ; la posologie recommandée est dépassée dans 53% des cas.
Mots-clefs
Hypnotiques - Personnes âgées - Réseau Sentinelle
Profil pathologique des consommateurs d'hypnotiques et de tranquilisants
1990-1991
J.P. LEPINE Service de Psychiatrie, Hôpital Bichat, 46 r H. Huchard, 75018 PARIS, Tél 40.25.82.62
P. BOYER CCME, Hôpital Sainte-Anne, 1 r Cabanis, 75014 PARIS
W. REIN
J.P. DREYFUS SOFRES Médical
Objectifs
Prévalence des consommateurs de tranquillisants et d'hypnotiques dans un échantillon de la population française.
Profil pathologique des utilisateurs comparés aux non-utilisateurs.
Méthodologie
Etude en deux phases :
- Questionnaire postal adressé à un échantillon de sujets de 15 ans ou plus de la population française.
- Sélection de 3 groupes : utilisateurs réguliers, occasionnels et non-utilisateurs puis entretien en face à face.
- Diagnostic porté en utilisant les sections du CIDI suivantes : dépression majeure, dysthymie, troubles panique, anxiété généralisée, phobies et troubles obsessionnels compulsifs.
- Questionnaire sur les troubles du sommeil et les plaintes somatiques.
Résultats
4438 réponses la première phase. 443 sujets interviewés en face à face.
Au cours de l'année : utilisateurs 32% dont réguliers (5 à 7 jours par semaine durant 12 mois ou plus) 7% et occasionnels 25%.
Influence du sexe (femmes 36%, hommes 26%) et de l'âge en ce qui concerne les utilisateurs réguliers.
Association entre l'utilisation de tranquillisants et les troubles psycho-pathologiques ainsi que les plaintes somatiques et les troubles du sommeil.
Mots-clefs
Pharmaco-Epidémiologie - Psychotropes - Dépression - Anxiété
Publications
LEPINE JP, BOYER P, REIN W, DREYFUS JP. A french national survey of tranquillisers users. VIth European Symposium on "Psychiatric Epidemiology and Social Psychiatry", Zurich, 8-10 avril 1992 (Abstract).
LEPINE JP, BOYER P, REIN W, DREYFUS JP. Une enquête nationale sur la consommation de tranquillisants. Congrès de l'Association des Epidémiologistes de Langue Française. Epidémiologie et Santé Mentale. 4-5 décembre 1992 (Abstract).
Enquête épidémiologique usr la prescription d'antidépresseurs
1991-1992
G. MENARD Centre Régional de Pharmacovigilance, CHRU Pontchaillou, Avenue du Pr Léon Bernard, 35043 RENNES CEDEX
H. ALLAIN même adresse
C. BENETON " "
J.M. N'GUYEN " "
Objectifs
Une enquête épidémiologique régionale a été réalisée auprès de médecins libéraux (généralistes et psychiatres) afin d'étudier la prescription des antidépresseurs. Les objectifs de l'enquête résidaient dans la définition du profil du malade traité, les critères de la maladie elle-même et la prescription avec évaluation subjective de son efficacité.
Méthodologie
Une enquête longitudinale, par voie postale, a été effectuée au niveau des quatre départements bretons. Les médecins, inclus après tirage au sort, recueillent les données sur une semaine pour les psychiatres, sur quinze jours pour les généralistes.
Les malades inclus étaient ceux vus en consultation sur cette période et dont le traitement comprenait au moins un antidépresseur.
Les résultats sont présentés de façon descriptive. Les différences existant entre les deux groupes de patients (malade suivi par un généraliste ou un psychiatre) seront analysées par l'intermédiaire d'une régression logistique.
Résultats
La participation des médecins a été décevante : seuls 21% des généralistes et 37% des psychiatres ont répondu favorablement à la demande d'enquête. Sur les 111 patients inclus, on note une forte prédominance du sexe féminin (76%). 42% des malades sont sans occupation professionnelle. Le diagnostic précis est établi dans 96% des cas. Le syndrome dépressif majeur est dominant (54% chez les généralistes et 36% chez les psychiatres).
Le traitement est jugé adapté (75% des cas) et entraîne une amélioration subjective en moins de 6 mois pour 59% des patients. Les rechutes sont toutefois nombreuses (52% des malades). Les antidépresseurs les plus prescrits sont de type sérotoninergique. Aucune différence significative n'est retrouvée entre les deux groupes de patients, hormis la présence d'associations médicamenteuses.
Mots-clefs
Antidépresseurs - Prescription - Efficacité - Consommation médicamenteuse
Publications
MENARD G, ALLAIN H, BENETON C, N'GUYEN JM. Enquête épidémiologique sur la prescription d'antidépresseurs. Psychologie Médicale, 1992, 24, 1550-1554.
Prescription des benzodiazépines dans le secteur sanitaire de Colmar
1992
J.Y. METZGER Centre Psychothérapique, CH L. Pasteur, Hôpitaux Civils Colmar, 39 av de la Liberté, 68024 COLMAR CEDEX, Tél 89.80.41.37 - Fax 89.80.44.99
J.P. SICHEL même adresse
A.M. FENDER SIM
Objectifs
Enquête menée auprès de 225 médecins généralistes du secteur sanitaire de Colmar, pour évaluer quantitativement et qualitativement la prescription de benzodiazépines et médicaments apparentés.
Méthodologie
L'enquête s'est déroulée durant la semaine du 20 au 27 janvier 1992.
Un questionnaire court a été envoyé aux 225 médecins exerçant en secteur libéral.
Ce questionnaire comportait des renseignements anonymes concernant le praticien et une colonne "patient" concernant la prescription.
Résultats
La prescription apparaît dans 9,4% des actes effectués. Elle prédomine chez les femmes et les sujets âgés.
80,4% sont des renouvellements et 60,4% des traitements de plus d'un an.
Elles sont faites pour 62,9% à la demande du patient, dans 71,1% en annexe d'une consultation effectuée pour un motif différent de l'anxiété ou de l'insomnie.
Mots-clefs
Médecine générale - Benzodiazépines - Prescription
Publications
METZGER JY, SICHEL JP, FENDER AM. Prescription des benzodiazépines dans le secteur sanitaire de Colmar. J. Méd. Strasbourg, 1993, 24 (1-2), 9-14.
Les anxiolytiques et les hypnotiques en Bretagne
1990
J.M. NGUYEN Centre Régional de Pharmacovigilance, CHRU Pontchaillou, 35033 RENNES CEDEX
H. ALLAIN même adresse
J.P. MARTINET CHS en Psychiatrie, Avenue du Général Leclerc, 35000 RENNES
C. BENETON Centre Régional de Pharmacovigilance, CHRU Pontchaillou, 35033 RENNES CEDEX
J.M. REYMANN Laboratoire de Pharmacologie, Faculté de Médecine, Avenue du Pr Léon Bernard, 35043 RENNES CEDEX
R. DECOMBE même adresse
Objectifs
Une double enquête pharmaco-épidémiologique a été menée auprès de 54 médecins généralistes des quatre départements bretons, appartenant à un groupe de formation, pour connaître la fréquence de prescription, les caractéristiques sociologiques des patients consommateurs d'anxiolytiques et d'hypnotiques, ainsi que les indications de telles prescriptions.
Méthodologie
Une enquête de type transversal, par courrier, a été effectuée auprès de médecins généralistes en deux temps : une semaine enquête "consommation" et une semaine "motivation de prescription". Les sujets inclus consistaient en tout patient vu en consultation au cabinet ou au domicile, et dont le traitement comprenait un anxiolytique ou un hypnotique. Les résultats sont présentés de manière descriptive. Une analyse par rapport à la population totale donnera les chiffres d'incidence et de prévalence de la consommation. Les éventuelles différences existant dans les indications seront mises en évidence par la méthode du khi 2.
Résultats
La population consommatrice est préférentiellement âgée de plus de 60 ans, de sexe féminin, en retraite ou sans profession. L'analyse des modalités de prescription et de consommation des anxiolytiques et des hypnotiques révèle une prévalence de 17%, une incidence de 1,76%, une fréquence élevée (78%) de renouvellements de prescription, ainsi qu'un fort pourcentage de traitements administrés depuis plus de 9 ans. Les médicaments prescrits sont variés. Le Bromazépam (13,3% des prescriptions) et le Lorazépam (22,7%) arrivent en tête de liste. Ils sont peu associés aux antidépresseurs (8%). L'insomnie et, bien sñr, la dépendance sont les facteurs de risque essentiels des traitements de plus d'un an.
Mots-clefs
Enquête - Benzodiazépines - Tranquillisants - Hypnotiques
Publications
NGUYEN JM, ALLAIN H, MARTINET JP, BENETON C, REYMANN JM, DECOMBE R. Les anxiolytiques et les hypnotiques en Bretagne : une étude pharmaco-épidémiologique. Annales de Médecine Interne, 1991, 3, 163-167.
BENETON C, NGUYEN JM, ALLAIN H, MARTINET JP, REYMANN JM, LE BAIL P, DECOMBE R. Prescription et consommation de tranquillisants et d'hypnotiques en Bretagne. XII journées de Pharmacovigilance, 1er symposium européen de Pharmacovigilance, Strasbourg, 1990.
Insomnie et consommation d'hypnotiques en population générale. Evaluation cognitive du retentissement diurne de l'insomnie
1993-1995
M. OHAYON Centre de Recherche Philippe Pinel de Montréal 10905 Henri-Bourassa Est, MONTREAL, Québec, H1C 1H1 (Canada), Tél (514) 648.8461
M. CAULET même adresse
L. FOURNIER " "
Objectifs
Cette étude conduite à Montréal porte sur les troubles du sommeil, et la consommation de psychotropes dans la population générale.
Les auteurs ont pour but d'identifier les facteurs déterminant la consommation de psychotropes utilisés pour leurs effets hypnotiques.
Méthodologie
L'étude a été réalisée en population générale à Montréal à partir d'un échantillon représentatif constitué de 1723 sujets parlant français.
Les interviews ont tous été réalisés par téléphone.
3 groupes de sujets ont été identifiés :
- les utilisateurs avec trouble du sommeil,
- les non-utilisateurs avec trouble du sommeil,
- les non-utilisateurs sans trouble du sommeil.
En comparant les utilisateurs et les non-utilisateurs sans trouble du sommeil, les auteurs examinent 8 variables : l'âge (>= 55 ans), le sexe, la présence d'une maladie physique, le fait de consulter, l'insatisfaction par rapport à l'endormissement et la quantité de sommeil, une phase d'endormissement de plus de 15 minutes, des rêves absents ou rares.
Ces variables sont associées de façon significative à la consommation de psychotropes.
Quand les utilisateurs sont comparés aux non-utilisateurs avec troubles du sommeil, 3 variables sont associées à la consommation de psychotropes : l'âge, le fait d'avoir été marié, la fréquence des réveils nocturnes.
Résultats
1. La consommation de psychotropes pour insomnie concerne 5% de la population générale à Montréal. Ces produits sont habituellement prescrits par un médecin généraliste (72,9%).
2. 4,5% de la population utilisent des benzodiazépines (88,2% de l'ensemble des utilisateurs de psychotropes).
3. Cette utilisation de psychotropes est habituellement chronique. Elle est plus fréquente chez les femmes et les personnes âgées.
4. Il apparaît que l'utilisation de psychotropes n'augmente pas la qualité de sommeil, lorsque les utilisateurs sont comparés aux insomniaques non traités pour ce qui est de leur satisfaction.
Mots-clefs
Insomnie - Population générale - Psychotropes - Benzodiazépine
Publications
OHAYON M, CAULET M. Insomnia and psychotropic drug consumption. Prog. Neuro-Psychopharmacol. et Biol. Psychiat., 1995,19.
OHAYON M. Epidemiological study on insomnia in General Population, Sleep (sous presse).
OHAYON M. Use of an expert system (Eval) in mental health epidemiological surveys. Proceedings of the Twelfth International Congress on Medical Informatics, MIE-1994, 6 p (sous presse).
Consommationde psychotropes : étude effectuée sur 2819 salariés du Nord de la France
1989-1991
B. PAMART-DENEAUX Service de Médecine du Travail, Université de Lille II, CERESTE, 5 av Oscar Lambret, 59037 LILLE CEDEX
J.L. EDME même adresse
Ch. MIRABAUD Laboratoire Roche, NEUILLY SUR SEINE
E. ELOY Inspection Médicale du Travail, DRTE, 13 r Faidherbe, 59000 LILLE
P. FRIMAT Service de Médecine du Travail, Université de Lille II, CERESTE, 5 av Oscar Lambret, 59037 LILLE CEDEX
Objectifs
Evaluer la consommation de psychotropes en milieu de travail et les conséquences éventuelles qui peuvent en résulter. Recenser les facteurs professionnels en relation avec cette consommation.
Méthodologie
Etude cas-témoins. Recueil des données par échantillonnage, par 35 médecins du travail de services interentreprises au cours de la visite systématique, pendant 2 semaines, au moyen d'un questionnaire comportant des données professionnelles, médicales et extraprofessionnelles.
La consommation de psychotropes est estimée durant les 2 semaines précédant l'enquête.
Résultats
La population se composait de 67,6% d'hommes et de 32,4% de femmes ayant une moyenne d'âge respective de 34,9 ans (+/- 9,89) et 34,4 ans (+/- 10,07). La consommation de psychotropes est plus importante chez les femmes (16,5% versus 9,6%, p < 0,001). Différents facteurs extraprofessionnels favorisent cette consommation : l'âge (p < 0,001) et l'existence de problèmes extraprofessionnels (p < 0,001) dans les 2 sexes.
L'analyse multivariée a mis en évidence comme facteurs objectifs de conditions de travail favorisant la prise de psychotropes chez l'homme le rendement (p < 0,01) et chez la femme, les nuisances physiques (p < 0,01), l'exposition aux toxiques (p < 0,02), l'absence de polyvalence (p < 0,05), un changement récent dans le travail (p < 0,05) ; le travail sur écran supérieur à 4 heures par jour chez les femmes est presque significatif (p = 0,09). Parmi les facteurs subjectifs, nous retrouvons l'insatisfaction dans les relations avec la hiérarchie (p < 0,01) pour les femmes, et l'insatisfaction dans les relations avec les collègues (p < 0,02) ainsi que l'insatisfaction globale dans le travail (p < 0,001) pour les hommes.
Mots-clefs
Psychotropes - Consommation - Salarié - Conditions de Travail - Enquête - Médicament - Médecine du Travail
Publications
PAMART-DENEAUX B, EDME JL, MIRABAUD Ch, ELOY E, FRIMAT P. Consommation de psychotropes chez les salariés (étude descriptive chez 2819 personnes) -
Résultats
préliminaires. Rev. Méd. Trav., 1989, XVI, 259-264.
PAMART-DENEAUX B, EDME JL, MIRABAUD Ch, ELOY E, FRIMAT P. Consommation de psychotropes et conditions de travail. Arch. Mal. Prof., 1991, 52, 313.
PAMART-DENEAUX B, EDME JL, MIRABAUD Ch, ELOY E, FRIMAT P. Use of psychotropic drugs of an epidemiological study of 2819 employees in Northerm France. Nervure, 1991, IV, 30-33.
Consommation de psychotropes et conditions de travail. 18me Réunion Scientifique ADELF, Beaune, 4-5 décembre 1992.
Travail sur écran et consommation de psychotropes. Etude longitudinale
1992-1994
B. PAMART-DENEAUX Service de Médecine du Travail, Université de Lille II, CERESTE, 5 av Oscar Lambret, 59037 LILLE CEDEX, Tél 20.44.56.02
M.C. NUTTENS DIM, Hôpital Calmette, CHRU, 59037 LILLE CEDEX
D. DHALLUIN Service de Médecine du Travail, 7 pl du Wetz d'Amain, 62000 ARRAS
V. MILLET Laboratoire Roche, NEUILLY SUR SEINE
J.L. EDME Service de Médecine du Travail, Université de Lille II, CERESTE, 5 av Oscar Lambret, 59037 LILLE CEDEX, Tél 20.44.56.02
J.L. SALOMEZ DIM, Hôpital Calmette, CHRU, 59037 LILLE CEDEX
P. FRIMAT Service de Médecine du Travail, Université de Lille II, CERESTE, 5 av Oscar Lambret, 59037 LILLE CEDEX, Tél 20.44.56.02
Objectifs
Etudier les relations entre les conditions de travail sur écran et la prise de psychotropes chez les femmes, en tenant compte par ajustement des conditions de vie extraprofessionnelles et étudier l'influence des conditions de travail subjectives sur la prise de psychotropes.
Méthodologie
Enquête de type exposée-non exposée, longitudinale sur 3 ans.
Exposée : femme travaillant sur écran informatique >= 3 h/j.
Témoin : salariée travaillant moins de 3 h/j ou ne travaillant pas sur écran ; travaillant dans la même entreprise ou le même type d'entreprise que les témoins.
Exclusion : CDD, intérimaire, stagiaire, période d'essai, psychose aiguâ ou chronique et épileptique.
Stratification sur l'âge et la catégorie socioprofessionnelle.
Recueil des données au cours de la visite systématique par le médecin du travail par questionnaire médical et professionnel et par autoquestionnaire professionnel et extraprofessionnel.
Résultats
Etude transversale (année 1992).
Cohorte de 752 femmes (342 témoins, 36,7 +/- 8,58 ans et 457 exposées, 35,8 +/- 7,67 ans).
Consommation de psychotropes après ajustement sur l'âge (9% chez témoins et 13,15% chez exposées - p = 0,034).
Les conditions de travail sont moins bonnes pour les preneurs de psychotropes (rythme imposé, demande de rendement, travail plus monotone, moins bon environnement social au travail et demande au travail plus importante).
La consommation de psychotropes augmente significativement avec la dégradation des conditions de travail (p = 0,036).
En analyse multivariée, nous retrouvons comme facteur favorisant la prise de psychotropes l'âge > 25 ans et surtout > 45 ans, un mauvais index d'environnement social et un mauvais score de Karasek, et l'existence de problèmes extraprofessionnels.
Le fait de travail sur écran apparaît également à la limite du seuil de signification (p = 0,049) alors qu'en analyse univariée, il n'existe pas de facteurs favorisant la prise de psychotropes dans les conditions de travail spécifiques au travail sur écran.
L'analyse longitudinale est actuellement en cours.
Mots-clefs
Psychotropes - Consommation - Ecran - Salarié - Conditions de Travail - Enquête - Médicament - Médecine du Travail
Publications
Travail sur écran et consommation de psychotropes. XXIVe Congrès International de Médecine du Travail, Nice, 27 septembre - 1er octobre 1993.
Carte noire pour nuits blanches. La consommation de psychotropes dans l'agglomération rouennaise
1992-1993
G. de RIDDER LERS (Laboratoire d'Etude et de Recherche Sociales), IRTS, BP 5, 76380 ROUEN CANTELEU, Tél 35.36.27.44
C. LEGRAND même adresse
Ph. LE MOIGNE " "
M. BUSSI Institut de Géographie, Université de Rouen, Rue T. Becket, 76130 MONT SAINT AIGNAN
Objectifs
et principaux aspects méthodologiques
Définissant santé et confort du logement d'un point de vue sociologique, ce projet ambitionne dans un premier temps de mieux connaître la répartition spatiale de la consommation de psychotropes, adjuvants au sommeil dans l'espace de l'agglomération rouennaise à l'aide d'une cartographie des données détenues par les administrations gérant la couverture maladie ; puis, dans un deuxième temps, à la faveur d'une enquête qualitative, d'illustrer les représentations sociales qui permettent de faire un lien entre aspiration aux modes d'habiter et comportements de santé dans le domaine du sommeil.
Résultats
Analyse statistique de corrélation entre données socio-démographiques, d'habitat et consommation de psychotropes.
La méthodologie cartographique permet de construire une typologie des zones urbaines sensibles vis-à-vis de la consommation de psychotropes.
L'enquête auprès de prescripteurs et d'utilisateurs s'attache à lier les itinéraires sociaux dans le système d'habitat et la perception individuelle du confort du logement, et à révéler en quoi les trajectoires sociales dans l'habitat sont explicatives de ces comportements de santé.
Mots-clefs
Psychotropes - Consommation - Groupes sociaux - Espace urbain - Cartographie
Publications
DE RIDDER G, LEGRAND C. Politique de la ville, un traitement urbain de la mélancolie sociale ? A paraître in Collection Politique de la Ville.
DE RIDDER G. L'ordinaire des précaires. Revue Informations Sociales, 1994, 37.
Alcool : indicateurs. Production, consommation, conséquences des consommations excessives
1994
A. TREHONY ORS de Bretagne, BP 1605, 35016 RENNES CEDEX, Tél 99.33.98.94
O. PIQUET même adresse
Objectifs
Observer le facteur de risque que représente l'alcool pour la population bretonne par rapport à la France. Mesurer l'évolution sur une période longue.
Méthodologie
Une dizaine d'indicateurs statistiques sont suivis depuis 1987 répartis selon 3 groupes :
- la consommation de boissons alcooliques et non-alcooliques. Il s'agit d'une consommation moyenne estimée en litres par habitant et par an, à l'échelon national (cependant l'enquête de l'INSEE sur la consommation alimentaire auprès des ménages et l'enquête INRA-ONIVINS sur la consommation de vin, fournissent des données concernant la zone Ouest).
- la production et le commerce des boissons (Source INSEE fichier SIRENE sur l'activité principale des entreprises, et statistiques de la Direction Régionale des Douanes de Bretagne).
- les effets des consommations excessives. Ce sont les condamnations pour conduite en état alcoolique, les accidents corporels avec présence du facteur alcool, la mortalité par maladie alcoolique.
Résultats
Depuis une trentaine d'années, les taux de décès par alcoolisme (alcoolisme et psychose alcoolique, cirrhose, alcoolique ou sans précision, du foie) diminuent en Bretagne. En 1980, ils sont au tiers ou à la moitié de ce qu'ils étaient en 1968. En Ille-et-Vilaine pour les hommes et dans le Finistère pour les femmes, les taux de décès par cirrhose du foie sont passés en-dessous de la moyenne française.
Cependant, la vigilance aux conséquences de l'alcoolisme reste particulièrement forte en Bretagne : les condamnations pour conduite en état alcoolique y sont de deux à trois fois supérieures à la moyenne nationale.
Mots-clefs
Consommation d'Alcool - Economie - Alcoolisme - Accident Circulation - Mortalité - Bretagne
Publications
TREHONY A, PIQUET O. Alcool : indicateurs. Production, consommation, conséquences des consommations excessives. Rennes, ORSB, 1994, 21 p.
Consommation de benzodiazépines dans un centre hospitalo-universitaire
1989
S. VANDEL Laboratoire de Pharmacologie Clinique, CHU, 25030 BESANCON CEDEX, Tél 81.66.91.67
S. NEZELOF Service de Psychiatrie et Psychologie Médicale, CHU, 25030 BESANCON CEDEX
B. BONIN même adresse
A. DOMINIQUE-MESNAGE " "
G. BERTSCHY " "
M. JACQUET Pharmacie Centrale, CHU, 25030 BESANCON CEDEX
P. BIZOUARD Service de Psychiatrie et Psychologie Médicale, CHU, 25030 BESANCON CEDEX
Objectifs
Etude de la consommation de benzodiazépines dans un CHU sur un an (1989).
Classement des services par importance de consommation.
Dans 6 services médicaux : enquête au niveau des patients sur 1 jour.
Méthodologie
Données administratives : nombre de patients hospitalisés par service et liste des benzodiazépines prescrites dans chaque service, et de leur quantité.
Unité de consommation considérée : 1 comprimé ou une ampoule.
Enquête patients dans les 6 services médicaux les plus prescripteurs :
- connaissance du traitement par le patient,
- origine de la prescription de la benzodiazépine (réclamée par le patient ou non),
- ancienneté de la consommation.
Résultats
Classement des services par ordre de consommation.
Les benzodiazépines les plus fréquemment prescrites : lorazépam 27%, clorazépam 23%.
Sur les 227 patients hospitalisés dans les 6 services médicaux les plus consommateurs :
- 110 prennent une benzodiazépine (48%) ;
- 33 (14%) reçoivent plus d'une molécule de benzodiazépine ;
- dans 80% des cas, c'est le patient qui a demandé la benzodiazépine ;
- 74% des patients prenaient une benzodiazépine avant l'hospitalisation ;
- chez 16% de cette population, l'hospitalisation a pu induire la prise (avec risque de dépendance) de benzodiazépine.
Mots-clefs
Benzodiazépine - Consommation - Patients hospitalisés
Publications
VANDEL S, NEZELOF S, BONIN B, DOMINIQUE-MESNAGE A, BERTSCHY G, JACQUET M, BIZOUARD P. Consommation de benzodiazépines dans un centre hospitalo-universitaire. L'Encéphale, 1992, XVIII, 401-405.
Dernière mise à jour : mardi 24 août 1999 11:36:24
Dr Jean-Michel Thurin