ÉPIDÉMIOLOGIE EN PSYCHIATRIE : répertoire des travaux francophones de 1989 à 1994



Facteurs de risque liés à la pathologie mentale



Comportements à risque pour une infection HIV chez des patients hospitalisés en psychiatrie

1990-1992

G. BONDOLFI Hôpital de Cery, 1008 PRILLY (Suisse), Tél (41-21) 643.61.11
P. BOVET DUPA, 18 av de Sévelin, 1004 LAUSANNE (Suisse), Tél (41-21) 626.13.26

Objectifs

Déterminer quels sont les comportements à risque d'infection HIV parmi les patients psychiatriques (particulièrement les schizophrènes et les borderline), et juger de leur sensibilité aux campagnes publiques de prévention et d'information. Secondairement, sensibiliser le personnel soignant à ces questions, afin de favoriser une prévention plus ciblée et personnalisée.

Méthodologie

Passation d'un questionnaire pour tous les patients admis à la clinique psychiatrique universitaire de Lausanne au cours d'une période de 6 mois (N=450). Comparaisons établies en fonction de groupes diagnostiques.

Résultats

Deux groupes diagnostiques sont particulièrement à risque : 1) les schizophrènes, par leurs contacts sexuels avec des prostituées ou des partenaires occasionnels ; dans ce sous-groupe en revanche, peu de contacts homosexuels, et peu de toxicomanie intraveineuse. 2) les personnalités borderline, chez lesquelles la toxicomanie intraveineuse et les contacts homosexuels ou bisexuels sont fréquents. Si les patients borderline (dont la moyenne d'âge est plus basse que l'ensemble de l'échantillon) semblent répondre en partie aux campagnes de prévention (usage de préservatif ; pas d'échange de seringues), les schizophrènes semblent y prendre beaucoup moins garde. Une prévention personnalisée devrait leur être proposée dans les institutions psychiatriques.

Mots-clefs

HIV - Facteurs de Risque - Toxicomanie - Schizophrénie - Borderline

Publications

BONDOLFI G, BOVET P. AIDS risk behavior among intravenous drug users hospitalized in a public psychiatric hospital. In N. Loimer, R. Schmid, A. Springer (eds) Drug Addiction and AIDS. Berlin, Springer, 1991, 384-387. BONDOLFI G, BOVET P. HIV risk factors among psychiatric inpatients. WPA, section of epidemiol. & commun. psychiat. Groningen (NL), 1-3 septembre 1993 (abstract).

Le risque dcommission d'un meurtre chez les malades menaux

1992

J.L. SENNINGER CHS, 1 r Calmette, 57206 SARREGUEMINES CEDEX, Tél 87.98.40.76

Objectifs

Mettre en évidence des facteurs de risque de commission d'un meurtre chez des malades mentaux.

Méthodologie

Enquête rétrospective cas-témoins à visée étiologique avec comme population de référence l'ensemble des malades hospitalisés à un moment donné en unités pour malades difficiles au CHS de Sarreguemines. Les 34 cas ont commis un meurtre. Les 68 témoins sont des malades n'ayant pas commis de meurtre et appariés aux cas selon l'âge. Les "facteurs d'exposition" étudiés sont la nature psychotique de la pathologie, les antécédents de meurtre et les menaces de mort perpétrées envers la victime.

Résultats

Les "facteurs d'exposition" étudiés sont des facteurs de risque de commission d'un meurtre chez des malades mentaux. En présence d'un patient exprimant des menaces de mort, l'existence de troubles psychotiques est un facteur prédictif de passage à l'acte meurtrier. En présence de patients ayant des antécédents de meurtre, l'existence de troubles psychotiques ne semble pas constituer un facteur prédictif. Les patients psychotiques exprimant des menaces de mort constituent un groupe à risque de passage à l'acte meurtrier.

Mots-clefs

Malades mentaux - Dangerosité - Meurtre - Facteurs de Risque

Publications

SENNINGER JL. Le risque de commission d'un meurtre chez des malades mentaux. Actualités Psychiatriques, 1993, 1.

Les facteurs prédictifs de comportements agressifs chez les malades mentaux

1993

J.L. SENNINGER CHS, 1 r Calmette, 57206 SARREGUEMINES CEDEX, Tél 87.98.40.76
Ph. WEISS même adresse

Objectifs

Déterminer des facteurs anamnestiques et surtout sémiologiques qui, lorsqu'ils sont présents, soit isolément, soit en association, chez un malade mental lors de son admission en unité pour malades difficiles, prédisent un comportement agressif à court ou moyen terme.

Méthodologie

Chez 43 admissions réalisées en unités pour malades difficiles, a été relevé l'ensemble des agressions commises lors des 3 premiers mois de leur séjour, qui ont été codées sur l'échelle d'évaluation OAS (Overt Aggression Scale) de Yudofsky et col. Parmi ces malades, certains se sont révélés non agressifs (considérés comme des témoins) et d'autres agressifs (considérés comme les cas). Les deux groupes ont été comparés en ce qui concerne des facteurs généraux et des facteurs supposés prédictifs de comportement agressif, selon une étude rétrospective de type cas-témoins.

Résultats

Les facteurs présents avec une différence significative dans le groupe des cas par rapport à celui des témoins sont : l'âge jeune, les comportements addictifs, la mauvaise compliance thérapeutique, la sémiologie psychotique, l'anxiété. Un profil du malade à risque de comportement agressif à court terme (3 mois) en milieu hospitalier peut être esquissé : un jeune psychotique, schizophrène, anxieux, dans une phase de dissociation et/ou de production hallucinatoire.

Mots-clefs

Malades mentaux - Comportements agressifs - Facteurs prédictifs

Publications

SENNINGER JL, WEISS Ph. Les facteurs prédictifs de comportements agressifs chez les malades mentaux. Synapse, 1994, 10. de troubles somatiques et psychiques.


Dernière mise à jour : lundi 23 août 1999 15:23:20

Dr Jean-Michel Thurin