I - En préliminaireLes objectifs de ce tableauLe rappel de ...
La psychiatrie : un secteur de santé essentielLes psychiatres : une profession active et dynamique
la recherche planifiée en psychiatrie : un "retard" important
3.1 - Quelques causes générales de ce retardIV - Présentation et analyse des réalisations par organismes et secteurs d'exercice
INSERMV - Présentation et analyse des réalisations par champs de recherche
EpidémiologieEvaluation des psychothérapies
VI - Recherche planifiée, recherches réflexive et empirique
VIII - Quelques propositions pour la recherche
Réorientations
Dégager un état de la recherche psychiatrique française et de ses réalisations ; en commencer l'analyse. Proposer un certain nombre de repères sur ce qui existe aujourd'hui et un "carnet d'adresses" facilitant l'accès à la recherche. Présenter quelques propositions.
Cette présentation est destinée à être complétée par les documents auxquels elle fait référence. Notamment, la brochure de la 2¡ journée d'interface FFP/INSERM** où l'on trouvera la présentation des activités des Sociétés (posters) et les utiles interventions de Ph. Lazar, M. Horassius, Ph. Mazet, S. Parizot, V. Kovess, JL. Martinot et Th. Lempérière.
Ce travail de recensement des activités de la recherche psychiatrique en France ne prétend pas à l'exhaustivité. Il a été réalisé à partir des documents en notre possession à la mi-septembre 1994. Les informations complémentaires permettant une mise à jour seront les bienvenues.
* prévalence des troubles mentaux : 14-18% en population générale* Prévalence de la schizophrénie : près de 1%
* Prévalence de la dépression majeure : de 3 à 6% et même 9% chez les femmes.
Ces pathologies, bien repérables, ne constituent évidemment qu'une faible part des affections psychiatriques. Nombre de troubles n'entravent pas complètement la vie sociale mais ont des conséquences graves pour la personne et son entourage, souvent sur plusieurs générations.
* 1/3 du budget de la Sécurité Sociale* 1/4 des consultations en ville (plus de 10 000 000 de consultations spécialisées par an en ville + consultations "psy" en médecine générale, évaluées à 1/3 de l'activité globale, soit 80 000 000 d'actes en 1990).
* Près d'un million de personnes suivies dans les consultations de secteur en 1989.
* 78 000 personnes hospitalisées en janvier 91 dans un service de psychiatrie. (réf : CNAMTS et Rapport Massé).
Les psychiatres apparaissent comme des professionnels dynamiques en pleine activité clinique et théorique. Que l'on en juge : en 1993, à l'initiative de sociétés françaises :
* au moins, 113 manifestations scientifiques en France* 8 manifestations scientifiques à l'étranger (réf. La lettre de Psychiatrie Française).
* 55 publications scientifiques recensées, soit plus de 1000 articles par an.
(cf schéma ci-dessous).
(cf schéma ci-contre).
" les modèles biologiques ou expérimentaux, sur lesquels
se fonde la recherche clinique dans la plupart d'autres disciplines, se sont
révélés décevants et peu adaptés à
l'étude des affections psychiatriques et des comportements humains
pathologiques ". " malgré d'indéniables succès, les
résultats de la psychopharmacologie se sont révélés
moins efficaces que la clinique empirique et n'ont conduit à aucune
percée thérapeutique majeure ". (Projet de rapport sur la recherche
psychiatrique à l'INSERM rédigé pour et à la
demande du Conseil Scientifique de l'INSERM par un groupe de travail animé
par C. Kordon).
Recherche d'un modèle intégratif distinguant les niveaux d'approche, impliquant la complexité dynamique et spécifiant les complémentarités.
Référence à une spécificité, ouverte à
des initiatives pluridisciplinaires.
Selon deux axes :
De 90 à 93, 42 contrats INSERM, dont 3 réseaux et 7 CNEP.
Le CNRS est particulièrement actif dans le domaine des neurosciences, avec des unités et des réseaux régionaux interdisciplinaires s'inscrivant dans le programme sciences cognitives.
Quelques exemples :
Différentes unités et groupes de recherche en psychologie et psycholinguistique concernent la psychiatrie, avec des recherches générales sur le développement, les acquisitions, les fonctionnements psychiques normaux et pathologiques.
Quelques exemples :
Direction Générale de la Santé - tel : 46 62 45 38 - fax : 46 62 45 32
Malgré un faible budget, la DGS porte une attention importante à la recherche. Celle-ci s'exprime par :
Mission Interministérielle de Recherche et Expérimentation) - tel : 40 56 56 93 - fax : 40 56 56 89
La MIRE ambitionne "d'associer dans les pratiques en Santé mentale le domaine psychiatrique, mais aussi des pratiques sociales moins immédiatement référées à la médecine et au domaine du soin" et "de favoriser la collaboration entre praticiens acteurs de terrain et chercheurs en sciences humaines". Sur dix ans :
Elles proposent des financements et des bourses pour jeunes chercheurs dans des domaines spécifiés.
Par différentes filières, l'Université offre des moyens non négligeables :
La recherche planifiée y est encore peu développée.
Un inventaire rapide fait apparaître que les recherches hospitalières portent sur l'épidémiologie, la psychiatrie biologique, le handicap, la psychiatrie clinique...
Recherches hospitalières en cours : 3 exemples.
Cette rubrique sera progressivement complétée. Pour participer
à sa mise à jour, veuillez cliquer
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- Evaluation comparative multicentrique d'un protocole de prise en charge spécifique des suicidants de 15 à 34 ans. (Prs Kress et Lazartigues. Brest)
- Les tentatives de suicide en Bretagne : étude clinique des récidives (Francis Eudier - Rennes. Investigateur associé : A. Batt)
- Etude épidémiologique de l'influence du cycle menstruel sur le suicide chez la femme (A. Gisselmann - Dijon).
Jusqu'ici, les activités de recherche se sont manifestées
essentiellement sous la forme de publications de travaux originaux et
d'échanges intergroupes. A noter toutefois, la participation depuis
quelques années, de psychiatres libéraux à des études
épidémiologiques (J.M. Angleraud, L. Singer) et évaluatives
(C. Seulin, JM. Thurin). D'autre part, un axe "évaluation des
psychothérapies" tente de se mettre en place malgré un total
manque de moyens (voir plus loin).
287 travaux recensés (réalisés ou en cours de réalisation) en France, au Canada, en Suisse, en Belgique et dans les pays du Maghreb dans le répertoire du G.F.E.P. (1989). Parmi ceux-ci :
Voie ouverte en France par P. Gerin et A. Dazord.
- mesure de l'évolution en fonction de variables
déterminées
* investissement, alliance, durée, stratégie du thérapeute,
pathologie, etc..
Centrée sur :
- la validation d'instruments
- l'application en France de recherches et de traitements développés
à l'étranger.
900 références françaises réunies par Mr Ouafa Achachi, pour l'Association française de thérapie comportementale et cognitive.
Le Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive animé par J. Cottraux, présente les principales recherches et les instruments méthodologiques.
Se déploie selon au moins 7 axes et implique de nombreuses équipes universitaires.
avec des travaux portant sur la schizophrénie, les troubles dépressifs, les T.O.C., l'autisme, la P.M.D (Orsay, Grenoble, Caen).
avec notamment le réseau "génétique et maladies mentales" fondé par E. Zarifian, J. Feingold, J. Mallet, qui travaille sur la schizophrénie ; mais également sur la psychose maniaco-dépressive et la dépression. Ce réseau fait intervenir des équipes de Montpellier, Caen, Lyon, Rouen, Paris. Il faut citer à Ste Anne et en collaboration avec l'INSERM, une étude collaborative avec l'unité de JC. Schwartz sur le récepteur D3 dans les schizophrénies.
avec notamment les équipes de Nice (D. Pringuey), Besançon (D. Sechter), Paris (H. Loo) qui travaillent sur la dépression, les troubles anxieux, les T.O.C. Une association de chronopsychiatrie est en train de se mettre en place et va mener une enquête sur les troubles saisonniers avec une dizaine de centres.
à la fois dans le domaine de la schizophrénie et de la dépression. (D.Widlocher, JM. Danion, P. Hardy) ainsi que des équipes de Lyon (Georgieff), Marseille et Ste Anne. Une association s'est créée, l'AREPCO avec, outre les personnes précédentes, la participation du CREA (Dr Pachoud), de Mmes Andreewski et De Bonis (INSERM) et du Dr Amado.
Il faut également citer les travaux portant sur le domaine de la dépression dans l'Alzeimer et chez les personnes âgées non détériorées.
elle reste d'actualité avec des travaux portant sur : les fonctionnements dopaminergiques, avec mesure des HVA ; la neuroendocrinologie (tests de stimulation neuroendocrinienne) ; le dosage des monoamines, abordant le niveau de corrélation entre les trois systèmes sérotonine, dopamine, noradrénergine ; l'immunologie dans les schizophrénies
avec des recherches génétiques et sur les effets de la méthadone. Un contrat avec la DGS impliquant la collaboration des SMPR de Fresnes (Dr Laurens), de la Santé (Dr Dormoy) et du SHU Ste Anne. Il porte sur l'évaluation clinique, biologique et cognitive du syndrome déficitaire de sevrage chez les héroïnomanes.
Recherche très active que l'on ne peut ici qu'évoquer à travers l'activité de 3 réseaux INSERM.
- (87-89) coordonné par S. Lebovici et Ph. Mazet "les interactions
à l'oeuvre dans le développement du bébé"
- (90-93) coordonné par JP. Visier "évaluation de la
vulnérabilité des ressources psychologiques de la conception
à la petite enfance : étude prédictive et
longitudinale".
- (89-92) et (92-95) coordonnés par P. Ferrari "étude et description des différentes stratégies cognitives des enfants atteints de psychoses infantiles précoces" ; "étude comparative de l'évolution de l'autisme des psychoses infantiles précoces dans leurs diverses composantes : symptomatologiques, cognitives, langagières, relationnelles et psychoaffectives, biologiques".
- (89-92) et (93-96) coordonnés par Ph. Jeammet.
La recherche planifiée ne représente qu'une infime partie de l'activité de la recherche "réflexive", "empirique" des psychiatres. Dans la situation clinique, le praticien a l'occasion d'observer directement l'interaction complexe de facteurs historiques et dynamiques, intrapsychiques et interpersonnels. On trouve ainsi dans les communications et les publications un foisonnement d'hypothèses et d'observations qui évoquent l'intérêt que pourraient avoir des recherches planifiées, issues de la recherche réflexive et directement axées sur la clinique. Cela nécessiterait une structuration avec une meilleure attention au recueil des données et à l'exposé des faits, à la définition des hypothèses, aux différents biais qui menacent les validités interne et externe de la recherche, etc., c'est à dire à la méthodologie. Il y a également toute une évolution nécessaire pour passer d'un individualisme peu fécond à des regroupements autour de questions communes et à la mise au point de programmes de recherches sur des sujets ayant une importance particulière. Ces évolutions sont possibles.
Reflet de la vitalité de la psychiatrie française et de sa diversité, les associations structurent des pôles d'activité théorico-pratique sur des exercices, des domaines, des secteurs d'activité, des moyens thérapeutiques de la psychiatrie particuliers. Leur union ouvre de nouvelles potentialités.
- Rapport sur la recherche de la Fédération. 10 propositions
- Bulletin " Pour la Recherche "
- Conférence de consensus sur la schizophrénie
- Interface DGS, MIRE, ...
- Cinq actions menées en coopération avec l'INSERM
* comité d'interface
* comité de lecture des projets de recherche
* état des lieux des banques de données concernant la psychiatrie, avec, dans un second temps, l'objectif de réaliser une banque de donnée des publications françaises * participation au Comité de rédaction du Journal des Comités d'Interface " Dialogue "
* réalisation de colloques d'interface
donner un nouvel essor à la recherche en psychiatrie française
et améliorer sa représentation internationale
- des modèles : des causalités isolées à l'inventaire des facteurs, y compris sémantiques et sociaux, avec évaluation de leurs poids respectifs dans chaque situation et cas ; du statique simple au dynamique complexe - Plusieurs causes peuvent contribuer à déterminer un effet ; une même cause peut avoir des effets différents -
- des méthodes : les études de cas, pouvant être prolongées par des études multicentriques sont à développer
- de l'organisation : il existe un gisement de connaissances très important et mal exploité. Le travail en réseau et la coordination sur thèmes sont à promouvoir
- du champ : ancrage dans la clinique ; ouverture interdisciplinaire vers le champ médical, les sciences cognitives, la psycholinguistique, la biologie et les sciences sociales.
- de la coopération et des interfaces chercheurs statutaires - cliniciens chercheurs, y compris pour les publications ;
- de l'information sur et de la valorisation des recherches.
- une attention renouvelée aux publications (accès, forme, contenu, valorisation) ; leur décloisonnement et ouverture à l'international
- développement des réseaux
- consolidation d'une infrastructure adaptée
* liaison avec les unités et laboratoires existants
* maillage des secteurs déficitaires ;
- mise en place d'un réseau de documentation
* état de lieux permanent, stimulant l'information, la constitution
de liens et d'échanges entre équipes de recherche
Tableau de la recherche réalisé par JM. Thurin
Remerciements : à l'INSERM ; aux membres du Comité d'interface ; à T. Lempérière, D. Widlöcher, G. Darcourt, C. Koupernick, A. Maruani ; aux chercheurs statutaires, dont les renseignements et les conseils ont permis la réalisation de ce tableau.
* Première réunion conjointe organisée à l'initiative du Comité d'Interface entre l'INSERM et la FFP - Le Vésinet - 30 septembre 1994 - "La recherche en psychiatrie. Expériences, méthodes et perspectives".
** Vous pouvez la demander à la FFP contre un chèque de 50 F pour frais d'envoi.
M. Robin, 08/1997
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Dernière mise à jour : lundi 19 avril 1999 10:30:45 Dr Jean-Michel Thurin