Réflexions épistémologiques
sur la notion de violence dans
la psychiatrie moderne
Biologie et pharmacologie
des comportements violents
Violence et toxicomanie :
de l'emprise à la dépendance
Réflexions épistémologiques sur la notion de violence dans la psychiatrie moderne
Résumé
L'auteur expose comment durant les XIXe et XXe siècles la psychiatrie a théorisé une partie des phénomènes de violence. Il étudie d'abord la manie sans délire, puis les rapports de l'aliénation mentale avec la monstruosité ; il envisage ensuite le rôle de la dégénérescence, de la fureur épileptique et de l'héboïdophrénie, puis, dans le registre de la criminologie, l'importance du criminel-né de Lombroso ; il expose enfin les apports de la psychanalyse et de l'éthologie à ces problèmes.
Summary
The author explains why in the course of XIXth and XXth centuries the psychiatry has theorised about a part of violence phenomenons. He studies mania without delusion first, then the link between moral insanity and monstrousness ; he is thinking of the role of degeneration, epileptic fury and heboidophreny after, next in the register of criminology the significance of the born-criminal of Lombroso ; he explains at the last the contributions of psychoanalysis and ethology to these problems.
Mots clés :
Criminel-né- Folie morale- Fureur épileptique- Psychanalyse-
Keys-words
Born-criminal-Moral Insanity-Epileptic fury-Psychoanalysis
Biologie et pharmacologie des comportements violents
Résumé
Les comportements de violence vis à vis d'autrui et de soi-même représentent une variété très large de situations environnementales psychologiques ou étiopathogéniques. Il est utile, malgré l'hétérogénéité du concept de réfléchir sur les déterminants biologiques de ces concepts élargis à l'agressivité, au suicide ou à l'acte délictueux. Chez l'animal il est admis que les systèmes mésencéphalodiencéphaliques de récompense et d'aversion constituent le déterminant anatomique élémentaire de ces phénomènes. Chez l'homme des dysfonctionnements multisites sont à envisager avec la participation des lobes frontaux et corticaux. Sur le plan neurochimique, presque tous les neurotransmetteurs sont incriminés avec en premier chef les amines et la sérotonine, l'hyposérotoninergie étant une des bases biologiques et l'agressivité, impulsivité et tendance suicidaire. La pharmacologie de la violence est limitée par des questions d'ordre méthodologique ; en aigu les neuroleptiques restent toujours conseillés ; en préventif les sérotoninergiques sont en cours d'évaluation.
Summary
Violent behaviour (self aggression or towards another person) represents a wide spectrum of environnemental, psychologiccal or etiological situations. In spite of the heterogeneity of these concepts, it is useful to analyse the potential biological markers of aggression, suicide or violent acts. In animal, both reward and aversive mesencephalodiencephalic systems are the main anatomical systems involved in aggressivity. In human, multisites dysfunctions must be considered, mainly frontal and temporal lobes. The neurochemistry of violence is dominated by neurotransmitters and mainly biogenic amines and serotonin ; hyposerotoninergy appears as the basis of impulsivity and suicidal pulsion. The pharmacology of violence is limited by methodological problems ; in acute situations neuroleptics are the drugs of choice ; in a preventive view, the serotoninergic drugs are under evaluation.
Mots-clés
Violence - Agressivité - Impulsivité - Suicide - Biologie -
Pharmacologie.
Keys-words
Violence - Aggressivity - Impulsivity - Suicide - Biology -
Pharmacology.
Violence et toxicomanie : de l'emprise à la dépendance
Résumé
Maîtriser l'autre pour l'assujettir à ses propres exigences constitue un exercice de violence ordinaire. Tenter la maîtrise sur son propre corps est tout aussi violent. Le corps a ses limites, on en jouit suivant des lois. Le toxicomane a pensé pouvoir imposer les siennes, la jouissance sans limites d'un corps sans limites. Son échec induit la violence: la dépendance d'un corps contraint, dont ils sont victimes, n'est pas la moindre. Mais la vision de ce corps-machine, loin d'inspirer la compassion, induit une réaction perverse de la part des agents sociaux qui ont tendance à déléguer le médecin pour les représenter. Le toxicomane, tiré à hue et à dia en fonction de l'idéologie du moment, subit à nouveau la violence du souci de maîtrise inhérente à une pratique médicale trop sûre d'elle-même.
Il est aujourd'hui une douce violence, la gestion des psychotropes, qui peut aider ou aliéner celui qui en bénéficie. Le médecin devrait choisir le service du sujet souffrant, plutôt que tenter de masquer l'indigence des réponses sociales lorsqu'il est appellé au chevet d'une société malade.
Summary
To overcome and subject somebody to one's rules is a usual assault. To try and overcome one's own body is just as violent. Each body has its limits and must be played by the rules. The drug-addict once thought he could impose his own laws over his own boundless-body and thus use it without any limit. His failure leads to violence : physical dependance being not the least of drastic manifestations of which they are victims. But social workers far from sympathizing with this vision of a clockwork-body, react in a perverse manner by negating their own responsability and delegating their role to medical doctors.Drug addicts are swung left and right according to the ideology in vogue, and are once again victims of a medical profession too self confident and anxious to keep control.
Today, a new soft type of violence, the gestion of psychotrops, can either help or alienate those who benefit by them. The medical doctor should then choose to serve the distressed person instead of trying to hide pauverty of social answers when he's called at a distressed society-bedside.
Mots clés
Toxicomane - Pulsion - Emprise - Dépendance - Violence
Corps - Gestion chimique -Thérapie de substitution.
Key Words
Drug-addict -Instinct - Master - Dependancy - Violence - Body
Chemical gestion - Substitution-therapy