EHLERS CL, SOMES C, SEIFRITZ E, RIVIER JE.
Depression and Anxiety 6 : 1-9, 1997.
Recherche expérimentale, chez le rat, sur les effets d'un déséquilibre central entre deux peptides, le CRF et le NPY. Les auteurs montrent que l'administration centrale de CRF est insomniante, et produit des anomalies frontales des potentiels évoqués auditifs, et ces anomalies sont normalisées par l'injection concomitante de NPY. Résultats qui apporteraient des arguments en faveur de l'hypothèse d'une diminution du NPY, associée à (ou liée à, car les deux sont en équilibre interactif dans l'hypothalamus) une augmentation du CRF, dans la dépression et l'anxiété.
Serotonergic function and negative and depressive symptomatology in schizophrenia and major depression.ABEL KM, O'KEANE V, MURRAY RM, CLEARE J. Psychoneuroendocrinology 22 : 539-548, 1997 Étude des effets d'une stimulation sérotoninergique (par la fenfluramine) chez des déprimés et des schizophrènes. Les effets sont opposés sur la sécrétion de prolactine. Ce qui amène à penser que le fonctionnement du système sérotoninergique est augmenté chez les schizophrènes et diminué chez les déprimés. Le test permettrait de distinguer, parmi les symptômes négatifs, ceux qui relèvent de la dépression et de la schizophrénie. |
SHIAH IS, YATHAM LN, LAM RW, ZIS AP. Neuropsychopharmacology 17 : 382-390, 1997
Une étude du mécanisme d'action du valproate (qui, on le sait, est utilisé comme antimaniaque et thymo-stabilisateur) sur les systèmes sérotoninergiques (dont le fonctionnement est évalué par le test à l'ipsapirone chez des volontaires sains traités pendant une semaine). Les résultats montrent que le valproate augmente la transmission sérotoninergique en sensibilisant les récepteurs 5-HT1A présynaptiques, sans modifier les 5-HT1A postsynaptiques.
YATHAM LN, ZIS AP, LAM RW et coll. Neuropsychopharmacology 17 : 258-263, 1997
Étude du statut des systèmes sérotoninergiques chez des maniaques et des déprimés en utilisant un ligand 5HT1D (le sumatriptan, qui augmente normalement la sécrétion d'hormone de croissance). Les résultats montrent que la sécrétion de GH est émoussée chez les déprimés, et pas chez les maniaques, ce qui contribuerait à confirmer que les fonctions sérotoninergiques sont perturbées chez les déprimés, et pas chez les maniaques.
STEINBERG BJ, TRESTMAN R, MITROPOULOU V et coll. Neuropsychopharmacology 17 : 264-273, 1997
Étude de l'effet d'une stimulation cholinergique chez des patients présentant des troubles de la personnalité (séparés en personnalité border-line et autres troubles de la personnalité, et comparés à des contrôles). Effet évalué à la fois sur l'humeur et les réponses hormonales. Résultats nombreux et complexes, le seul vraiment significatif étant que la stimulation cholinergique produit une réaction dépressive chez les border-line. Les auteurs analysent comment les différents traits qui constituent la personnalité border-line (instabilité affective et relationnelle, troubles de l'identité, sentiments de vide) ont des liens avec la dépression. Et ils proposent une opposition biologique entre ces traits, qui seraient acétylcholine-dépendants, et le trait impulsivité-agressivité qui serait plutôt sérotonine-dépendant.
LEE T.M.C. et coll., Journal of Affective Disorders, 46, pp 25-38, octobre 1997
Il existe plusieurs hypothèses physiopathologiques sur les troubles dépressifs saisonniers et le mécanisme de leur traitement par la lumière. Est-ce un problème de photopériode, de décalage de phase, de mélatonine ou de quantité de photons ? C'est cette dernière hypothèse qui serait la plus vraisemblable, au terme d'une méta-analyse d'essais thérapeutiques privilégiant l'administration de lumière bi-quotidienne (matin et soir) sur les autres modalités d'administration unique (matin, milieu de journée ou soir).
LEIBENLUFT E. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry,
58, pp 383-388, septembre 1997
La facilité d'accès à la mélatonine outre-atlantique justifie tout à fait cette évaluation de son retentissement chez des patients par ailleurs traités pour trouble bipolaire. L'expérience ne porte ici que sur 5 patients souffrant de cycles rapides et traités pendant trois mois, mais on ne relève pas d'effet significatif sur l'humeur ou le sommeil, en dehors d'un retard d'endormissement, et au sevrage, d'une légère élévation thymique.
PRASCHAK-RIEDER N. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry, 58, pp 389-392, septembre 1997
Trois cas de tentatives de suicide au début du traitement par la lumière de dépressions saisonnières. Comme s'il y avait eu une action thérapeutique dissociée, avec levée d'inhibition précédant l'amélioration de l'humeur, et permettant le passage à l'acte.
PARTONEN T., VAKKURI O. et LÖNNQVIST J.,
Biological Psychiatry, 42 : 509-513, septembre 1997
Pas de différence dans la suppression de la sécrétion de mélatonine par la lumière entre une dizaine de déprimés saisonniers et les contrôles. On note bien chez les patients une certaine sensibilité à la lumière se traduisant par une réduction de la somnolence diurne, mais aucun lien avec l'effet thérapeutique de la luminothérapie proprement dite.
SWEDO S.E. et coll., J. Am. Acad. Child. Adolesc. Psychiatry, 36, pp 816-821, juin 1997.
Étude de l'efficacité de la photothérapie, en double aveugle contre placebo, utilisant la technique du crossover, chez 28 enfants âgés de 7 à 17 ans présentant une dépression saisonnière. Les résultats montrent une diminution significative des scores de dépression obtenus à l'aide du SIGH-SAD version parent durant les phases photothérapie comparativement aux phases placebo, sans différence entre les phases placebo et contrôle. Les résultats obtenus à partir du SIGH-SAD version enfant sont moins probants. Interrogés à la fin de l'étude, 78 % des parents et 80 % des enfants rapportent que c'est durant les phases photothérapie que "l'enfant se sentait le mieux".
Increased rate of psychosis and psychomotor change in depression with age.BRODATY H., LUSCOMBE G., PARKER G. et coll., Psychological Medicine 27 : 1205-1213, septembre 1997 Cette étude australienne utilisant l'échelle CORE, centrée sur les symptômes de mélancolie, confirme à partir d'une population de 285 déprimés unipolaires, que le degré de psychose et de mélancolie augmente avec l'âge. Il en est de même pour l'intensité de la dépression telle que mesurée par l'échelle de Hamilton, ainsi que pour l'anorexie et l'amaigrissement. L'aggravation des troubles en fonction de l'âge ne dépend pas de l'âge de début de la maladie. |
Reviving the diagnosis of neurasthenia.HICKIE I., HADZI-PAVLOVIC D. et RICCI C., Psychological Medicine, 27 : 989-994, septembre 1997 Cet important éditorial défend la reviviscence du concept de neurasthénie (entre dépression anxieuse/atypique et syndrome de fatigue chronique), à partir de considérations épidémiologiques et cliniques. On ne peut manquer, en écho à ces auteurs australiens, de penser à la regrettable désuétude dans laquelle est tombée notre psychasthénie, qui a pourtant une consistance clinique et psychopathologique au moins égale. Mais qui connaît encore les travaux de Janet ? |
SCHRADER G.D., Comprehensive Psychiatry, 38 : 260-263,
septembre-octobre 1997
Chez les déprimés chroniques (plainte dépressive durant plus de deux ans, 87 patients), l'anhédonie apparaît plus comme un trait que comme un symptôme : elle se corrèle avec le risque morbide familial, ainsi qu'avec l'introversion, le neuroticisme et les attitudes dysfonctionnelles, et pas avec l'intensité de la dépression.
BRIEGER P., MARNEROS A., Journal of Affective Disorders, 45 : 117-126, septembre 1997
Très bonne synthèse historique de l'évolution des concepts de cyclothymie et de dysthymie, allant de l'antiquité jusqu'aux classifications les plus récentes. C'est surtout le concept de cyclothymie qui pose problème et conserve une ambiguïté : variante de trouble maniaco-dépressif, trouble subaffectif ou tempérament ?
CASSIDY F. et coll., Journal of Affective Disorders, 46, pp 79-82, octobre 1997
Parmi les 9 critères diagnostiques de dépression du DSM-III-R, quatre seulement ont une utilité diagnostique pour distinguer les états mixtes des états maniaques : anhédonie, asthénie, sentiments d'inutilité et de culpabilité, pensées récurrentes de mort ou idéation suicidaire. Les troubles psychomoteurs et les modifications neurovégétatives n'apportent rien au diagnostic.
SAX K.W., STRAKOWSKI S.M., KECK P.E.Jr et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 1299-1301, septembre 1997
Les troubles de l'humeur avec caractéristiques psychotiques ont une présentation clinique un peu différente selon l'âge de début. Les sujets à début précoce (avant 18 ans) sont plus énergiques, ont moins de troubles du sommeil, une plus grande tendance suicidaire, alors que les patients à début plus tardif (20-25 ans) ont des idées délirantes plus importantes. La dépression est plus fréquente chez les sujets à début tardif (après 35 ans).
FAVA M., UEBELACKER L.A., ALPERT J.E. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 568-576, octobre 1997
Tentative de mise en corrélation des sous-types cliniques de dépression (mélancolique, atypique, hostile, anxieuse, double, avec troubles de la personnalité) et de la réponse thérapeutique à la fluoxétine pendant 2 mois. Les seules différences retrouvées sont une efficacité un peu supérieure chez les non-anxieux, et un peu inférieure chez les mélancoliques.
Somatic symptoms in anxious-depressed school refusersBernstein G.A. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 661-668, mai 1997 Les plaintes somatiques sont une caractéristique associée fréquemment retrouvée chez les enfants et les adolescents présentant des troubles anxieux et/ou dépressifs. 44 adolescents présentant un refus scolaire associé à des troubles anxieux et/ou dépressifs ont été ici évalués. Un adolescent sur trois environ se plaignait d'au moins 5 symptômes somatiques. Les symptômes somatiques les plus fréquemment retrouvés appartenaient au registre "système nerveux autonome" (céphalées, sueurs, étourdissements) (45 %) et à la sphère gastro-intestinale (maux d'estomac, nausées, vomissements) (34 %). La sévérité des symptômes somatiques était significativement corrélée aux scores d'anxiété et de dépression obtenus à l'aide d'échelles d'auto-évaluation (RCMAS et BDI). Pour les auteurs, ces résultats soulignent bien la nécessité de rechercher systématiquement un trouble anxieux et/ou dépressif devant tout enfant présentant des plaintes somatiques cliniquement inexpliquées, afin d'éviter les investigations médicales inutiles et de permettre la mise en uvre rapidement d'un traitement adapté. |
The clinical impact of bipolar and unipolar affective comorbidity on obsessive-compulsive disorder.
PERUGI G. et coll., Journal of Affective Disorders, Près de 16 % de cette série de 315 obsessionnels ont un trouble bipolaire associé. Et ce type de comorbidité modifie le profil clinique de la pathologie obsessionnelle : début plus progressif, avec une évolution plus épisodique, des préoccupations sexuelles et religieuses plus fréquentes, moins de rituels de vérifications. Par contraste, les obsessionnels avec comorbidité unipolaire sont plus âgés, ont une évolution plus chronique, émaillée de plus de tentatives de suicide. Leurs obsessions sont plus agressives, avec des contenus philosophiques et superstitieux. |
RACHBEISED J.A., WEINTRAUB E., The Journal of Clinical Psychiatry, 58, pp 406-407, septembre 1997
Deux cas cliniques montrant l'intérêt de l'utilisation du valproate chez des sujets présentant des épisodes maniaques s'inscrivant dans le cadre d'une évolution sidéenne grave.
KEIN P. et OERTEL J., Biological Psychiatry, 42 : 519,
septembre 1997
Un cas clinique de dépression associée à un hémangiome de la partie rostrale du pont, avec comme interprétation une atteinte des corps cellulaires des neurones sérotoninergiques ascendants à projection corticale et limbique, situés dans cette région.
FARAONE S.V. et BIEDERMAN J., The Journal of Nervous and Mental Disease, 185 : 533-541, septembre 1997
Il pourrait y avoir un lien familial entre le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité et la pathologie dépressive, probablement en termes de facteurs de risque communs. C'est ce que suggère cette revue des études épidémiologiques familiales sur la comorbidité des deux troubles.
EVEB C. et coll, L'Encéphale, XXIII : 397-399, septembre-octobre 1997
Un cas clinique de « folie sénile à ectoparasites » (syndrome d'Ekbom) de survenue tardive chez une patiente suivie depuis plusieurs années pour trouble bipolaire. Comorbidité, ou complication délirante du trouble de l'humeur ? Ça se discute, et est-il licite de considérer comme co-morbides un thème et une maladie ?
Religiosity and depression : ten-year follow-up of depressed mothers and offspring.MILLER L. et coll., J. Am. Acad. Child. Adolesc. Psychiatry ; 36, pp 1416-1425, octobre 1997 Étude originale portant sur 60 mères et leurs 151 enfants suivis pendant 10 ans. Le degré de religiosité a été évalué à l'aide d'un auto-questionnaire portant sur l'appartenance religieuse, l'importance du sentiment religieux, et la fréquence d'assistance aux offices religieux. Chez les enfants à haut risque de dépression (mères déprimées), un haut degré de religiosité chez la mère et la concordance dans ce degré de religiosité entre mère et enfant apparaissent être des facteurs de protection contre la dépression, et ce indépendamment de la qualité de l'attachement de la mère à l'enfant, du fonctionnement social maternel et des caractéristiques socio-démographiques maternels. Un retour aux valeurs sûres ? |
Tolerance of suicide, religion and suicide rates : an ecological and individual study in 19 western countries.NEELEMAN J., HALPERN D., LEON D. et LEWIS G., Psychological Medicine 27 : 1165-1171, septembre 1997. La religion est un facteur de protection contre le suicide. Et cela passe par une moindre tolérance à l'acte suicidaire, qui intervient différemment chez l'homme et chez la femme : plus liée à une sorte de conformisme social chez l'homme, plus indépendante chez la femme. Cette belle étude confronte les résultats d'un questionnaire sur les valeurs sociales (administré à près de 30 000 sujets dans 19 pays occidentaux), aux statistiques sur le suicide, et concerne les années 1989-1990. |
BRAAM A.W. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 96, pp 199-205, septembre 1997
Le fait d'être croyant serait un facteur de protection, chez le sujet âgé, en cas de survenue d'un épisode dépressif, et surtout en cas de mauvais état de santé général. C'est ce qui ressort de cette étude prospective réalisée en 5 vagues d'évaluations sur un an, auprès d'un échantillon de 177 sujets représentatifs de la population générale des 55-89 ans aux Pays Bas. Les croyants guérissent mieux que les non-croyants.
Depressive symptoms among international exchange students, and their predictors.FURUKAWA T., Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 242-246, octobre 1997 Voila une étude prospective originale, qui a consisté à évaluer l'apparition d'une symptomatologie dépressive chez 144 jeunes Japonais au cours d'une année de séjour linguistique dans divers pays occidentaux. Si l'on constate une augmentation significative de l'expression de symptômes dépressifs après les premiers 6 mois du séjour, les scores retrouvent le niveau de départ au terme du séjour. La seule corrélation prédictive mise en évidence est le niveau initial de neuroticisme. Mais la perception d'un bon niveau de support social est de nature à diminuer la symptomatologie dépressive. |
LIN K.M., TAKEUCHI D., KURASAKI K.S. et coll., Comprehensive Psychiatry, 38 : 249-259, septembre-octobre 1997
Les résultats de cette étude épidémiologique réalisée auprès de 1 747 Sino-Américains de Los Angeles sont un peu surprenants : Les auteurs, à l'aide d'une version adaptée du CIDI, ont repéré 6,4 % de sujets neurasthéniques, la moitié d'entre eux n'ayant aucun diagnostic associé présent ou passé. Il n'y a pas, dans cet échantillon, de pathologie psychiatrique plus fréquente. Et si l'on recherchait un peu plus activement les cas de neurasthénie et de psychasthénie dans nos cultures occidentales aussi ?
McCRACKEN C.F.M., BONEHAM M.A., COPELAND J.R.M. et coll., The British Journal of Psychiatry, 171 : 269-273,
septembre 1997
Cette évaluation épidémiologique de la pathologie dépressive et démentielle chez des sujets âgés issus de minorités ethniques vivant dans une zone de Liverpool montre de 2 à 9 % de démences et de 5 à 19 % de dépression, selon les critères, et ces résultats ne sont guère différents de ceux de la population « indigène ». Mais attention au diagnostic de démence, qui peut être évoqué par excès chez des sujets ne maîtrisant pas la langue du pays d'adoption, et pour qui les questions de dépistage sont souvent culturellement inadaptées.
KUSUMAKAR V., YATHAM L.N., Psychiatry Research,
72 : 145, septembre 1997
Une étude prometteuse quoique ouverte, montrant la réponse en un mois de traitement par la lamotrigine, un nouvel anticonvulsivant, de 72 % d'un groupe de 20 déprimés bipolaires ayant résisté à diverses combinaisons de thymorégulateurs (dont du divalproex) et d'antidépresseurs.
HAYS J.C. et coll., Psychiatry Research,
72, pp 149-160, octobre 1997
Qu'est ce qui différencie les sujets dont la dépression se chronicise ? Ce n'est pas tant la gravité de l'épisode ou l'histoire familiale que le manque de support social ou l'existence d'une pathologie somatique associée. Au delà de 60 ans, les effets d'événements traumatiques récents sont plus marqués, mais la contribution des facteurs somatiques est moins importante.
MORENO F.A., GELENBERG A.J., BACHAR K. et
DELGADO P.L., The Journal of Clinical Psychiatry,
58 : 437-439, octobre 1997
Une (petite) pièce à verser au dossier controversé de la potentialisation par le pindolol des antidépresseurs chez les patients « résistants ». Pas de différence entre le pindolol et le placebo. Mais l'essai ne porte que sur 10 sujets, traités en cross-over.
ROBERTSON J.-M. et TANGUY P.E., J.
Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 822-825, juin 1997
Les auteurs rapportent le cas d'un enfant de 10 ans présentant un trouble bipolaire diagnostiqué à l'âge de 5 ans. Le lithium, la carbamazépine et l'acide valproïque ont été essayés, sans succès et avec d'importants effets secondaires. Un essai avec la mélatonine entraîna une amélioration rapide de l'insomnie et jugula un épisode maniaque débutant. La mélatonine, en association avec l'alprazolam, fut poursuivie durant 15 mois sans aucune récurrence maniaque ni réapparition de l'insomnie. Ce cas est discuté au vu des données de la littérature supportant l'hypothèse d'une perturbation des rythmes circadiens dans le trouble bipolaire.
Treatment-refractory depression :
|
Psychotherapy of refractory depressions.THASE ME. Depression and Anxiety 5 : 190-201, 1997. De plus en plus souvent les déprimés sont traités par les généralistes qui leur donnent des antidépresseurs, et de plus en plus souvent les psychiatres ne voient les déprimés que quand les antidépresseurs ont échoué. Leur revient alors le travail de psychothérapie. Les psychothérapies ont considérablement évolué au cours de ces dernières dizaines d'années. Quelle que soit la méthode psychothérapique utilisée, cela nécessite de la part du thérapeute tout un travail d'évaluation du malade, de son environnement et de ses stratégies pour faire face à ses difficultés, cela nécessite un engagement fort et actif du thérapeute (fini de laisser le patient dans ses silences et ses soliloques monotones), cela nécessite de demander au patient de continuer le travail psychothérapique à domicile avec des directives claires et structurées, cela nécessite beaucoup de temps et d'investissement de la part du thérapeute, etc. Tout en sachant, rappelle l'auteur, que la démoralisation est souvent contagieuse... |
QUINLAN PE, KING CA, HANNA GL, GHAZIUDDIN N. Depression and Anxiety 6 : 40-42, 1997
Analyse des symptômes psychotiques chez 150 adolescents hospitalisés pour dépression. Seulement 10 % ont des délires et/ou des hallucinations, ce qui est inférieur aux données habituelles de la littérature. Ce groupe psychotique présente plus d'idées suicidaires, et plus d'antécédents de stress post traumatique.
RENOUF A.G. et coll, J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 998-1004, juillet 1997
Étude longitudinale prospective portant sur 94 garçons et 67 filles, âgés en moyenne de 11,5 ans, suivis sur une durée moyenne de 4,5 ans. L'analyse transversale des résultats montre que les troubles dépressifs et les troubles des conduites sont associés à un déficit des compétences sociales, les troubles dépressifs étant aussi associés à une faible estime de soi. L'analyse longitudinale montre cependant qu'à terme les enfants ayant des antécédents de troubles des conduites ont des compétences sociales significativement plus altérées que les enfants ayant des antécédents de troubles dépressifs, la baisse de l'estime de soi constatée chez les enfants ayant des troubles dépressifs apparaissant de plus temporaire et directement lié à l'état dépressif.
CANALS J. et coll, Acta Psychiatrica Scandinavica,
96 : 287-294, octobre 1997
Cette cohorte d'adolescents de 18 ans (304 sujets) vivant en Catalogne a une morbidité psychiatrique de 30 % (selon l'ICD-10) et de 20 % (selon le DSM-III-R). Comme prévu, les jeunes filles sont plus touchées, et les troubles les plus fréquents sont la dysthymie, la dépression majeure et la phobie simple. Il apparaît qu'une bonne communication parents-enfants est un facteur de protection efficace.
Relationship of Beck depression inventory factors to depression among adolescents.BENNETT D.S., AMBROSINI P.J., BIANCHI M. et coll., Journal of Affective Disorders, 45 : 127-134, septembre 1997 L'analyse factorielle de l'inventaire de dépression de Beck, rempli par 328 adolescents rencontrés à une consultation spécialisée dans la dépression, montre l'intérêt des trois premiers facteurs (attitude personnelle négative, baisse des performances, symptômes somatiques) pour discriminer les adolescents déprimés de ceux avec troubles du comportement ou sans diagnostic. De surcroît, les deux premiers facteurs permettent de discriminer les déprimés des anxieux. Le quatrième facteur (inquiétudes sur le corps) n'est pas discriminant. |
Offspring of depressed parents :
|
First-episode major depressive and dysthymic disorder in childhood : clinical and sociodemographic factors in recovery.Kovacs M. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 777-784, juin 1997 Étude de l'évolution naturelle de la dépression majeure et du trouble dysthymique chez 112 enfants âgés de 8 à 13 ans. Deux ans après le début de l'épisode initial, les taux de guérison étaient de 86 % pour la dépression majeure et 7 % pour le trouble dysthymique. La durée moyenne de l'épisode dépressif majeur était de 9 mois, significativement raccourcie en cas de trouble dysthymique associé. Celle du trouble dysthymique était de 3,9 ans, significativement allongée en cas de comportements perturbateurs associés. Aucun effet n'a été retrouvé en ce qui concerne la stratégie thérapeutique utilisée. Si la durée du premier épisode dépressif chez l'enfant apparaît particulièrement longue, les auteurs soulignent aussi le manque de données actuel concernant les caractéristiques cliniques qui permettraient une meilleure adaptation du traitement. |
KESSLER R.C., DAVIS C.G. et KENDLER K.S.,
27 Psychological Medicine : 1101-1119, septembre 1997
Cette évaluation rétrospective, au sein de l'étude de comorbidité américaine, des liens entre les traumatismes de l'enfance et la survenue ultérieure de troubles mentaux montre une influence de ces événements précoces sur la production de troubles dépressifs, anxieux, addictifs et de passages à l'acte, sans que cette influence persiste au delà de l'enfance, et sans spécificité des diverses catégories de traumatismes explorés au regard des catégories nosolosiques.
The development of a refined measure of dysfunctional parenting and assessment of its relevance in patients with affective disorders.PARKER G., ROUSSOS J., HADZI-PAVLOVIC D. et coll., Psychological Medicine 27 : 1193-1203, septembre 1997 Le Parental Bonding Instrument évalue les soins et la surprotection parentaux. Sa nouvelle version s'enrichit d'une évaluation de l'indifférence et de l'hypercontrôle parental, des maltraitances, et s'appelle désormais la MOPS (Measure of Parental Style). Ça a l'air bien. |
Kashani J.H. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry,
36, pp 1426-1433, octobre 1997
Sur 300 enfants d'âge pré-scolaire (2-6 ans) hospitalisés consécutivement dans une unité spécialisée, 8 ont été repérés comme présentant les critères diagnostiques DSM IV pour la dysthymie (ainsi que la version modifiée du critère B proposée pour la recherche) à partir de diverses sources d'information (enfant, parents, enseignant). Comme quoi la dysthymie n'attend pas le nombre des années !
Recurrence of major depressive disorder in hospitalized children and adolescents.Emslie G.J. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 785-792, juin 1997 Parmi 70 enfants et adolescents hospitalisés pour dépression majeure, 59 furent réévalués 1 à 5 ans après l'épisode initial. Si le taux de guérison était de 98 % dans l'année qui a suivi l'évaluation initiale, 61 % des sujets ont aussi présenté au moins un autre épisode dépressif majeur durant la période de suivi. Parmi ceux-ci, 47.2 % avaient présenté un nouvel épisode dépressif dans l'année suivant la guérison de l'épisode initial et 69.4 % dans les deux ans. Les auteurs ont constaté qu'en changeant les critères de guérison (augmentation de la durée de la période asymptomatique requise) on diminuait le nombre de récurrences rapportées. Si cette étude suggère que l'évolution des épisodes dépressifs majeurs chez l'enfant pourrait être différente de celle observée chez l'adulte (durée plus courte, récidives plus fréquentes), elle souligne aussi la nécessité de mieux définir les critères de rémission, guérison, rechute et récidive à cet âge de la vie. |
Does growing old increase the risk
|
TONGWOO S. et GALLO J.J., Psychological Medicine,
27 : 1051-1063, septembre 1997
Les déprimés qui consultent un psychiatre et ceux qui consultent un généraliste ne sont pas les mêmes, c'est bien connu. En voici une nouvelle illustration tirée de l'étude épidémiologique ECA, avec pour les déprimés du généraliste moins de dysphorie, moins de sentiments de culpabilité et d'incapacité, plus d'asthénie.
SZEGEDI A., WETZEL H., ANGERSBACH D. et coll.,
Journal of Affective Disorders, 45 : 167-178, septembre 1997
Comparaison de la maprotiline et de la paroxétine chez 245 déprimés mineurs et 298 déprimés majeurs. Les taux de réponse sont proches dans les deux formes cliniques de dépression. Affirmer toutefois que la dépression mineure est à traiter au même titre que la dépression majeure se heurte toutefois à l'absence d'un groupe placebo.
BOUCHARD J.-M. et coll., Journal of Affective Disorders,
46, pp 51-58, octobre 1997
Quelle drôle d'idée, que de comparer les perfusions de citalopram à celles de viloxazine, dans le traitement de dépressions hospitalisées. On aurait plutôt attendu une comparaison avec la référence en la matière, qu'est la clomipramine. Le résultat est que le citalopram semble plus actif que son comparateur et entraîne moins de nausées...
THASE M.E., The Journal of Clinical Psychiatry,
58, pp 393-398, septembre 1997
Essai thérapeutique assez classique, contre placebo, montrant l'efficacité de la forme à libération programmée (prise unique quotidienne) de venlafaxine. Quelques nausées, et une augmentation modérée de la diastolique.
Rey-Sanchez F. et Gutierrez-Casares J.R., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 1443-1447, octobre 1997
Étude en ouvert portant sur 45 enfants âgés en moyenne de 10.7 + 2.0 ans présentant un épisode dépressif majeur sévère (CGS : 3.0 + 0.7). La paroxetine a été débutée à la dose de 10 mg/jour, puis augmentée progressivement en fonction de l'état clinique (dose totale moyenne : 16.2 + 5,3 mg/jour). Au bout de 1 mois et 3 mois de traitement, les scores CGS étaient améliorés (respectivement 2.2 + 0.8 et 1.2 + 0.7). A la fin du traitement (durée moyenne : 8.4 + 1.3 mois), tous les sujets étaient en rémission. Seuls 4 sujets ont présenté des effets secondaires (nausées, vomissements, douleurs abdominales, anxiété). Des données intéressantes en attendant les résultats de l'étude contrôlée actuellement en cours aux USA.
Dysfunctional parenting and a lifetime history of depression in a volunteer sample of Japanese workers.
SATO T., UEHARA T., SAKADO K et coll., Confirmation japonaise d'une constatation faite en occident : il existe un lien entre le dysfonctionnement parental (notamment la carence maternelle telle que mesurée par le Parental Bonding Instrument) et le développement ultérieur d'une pathologie dépressive. |
WATSON C.G. et coll., The Journal of Nervous and
Mental Disease, pp 645-646, 1997
Chez ces 110 femmes battues, on retrouve surtout des états de stress post-traumatiques, mais aussi des états dépressifs, ainsi que des abus toxiques ou alcooliques ; à un moindre degré, des comportements d'évitement.
The corticotropin-releasing hormone challenge in depressed abused, depressed nonabused, and normal control children.KAUFMAN J. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 669-679, octobre 1997 Des enfants déprimés ayant été victimes de maltraitances, ont une réponse de sécrétion d'ACTH excessive en réponse au test au CRF, qu'on les compare à des témoins ou à des déprimés non traumatisés. Il est remarquable que ce phénomène s'observe lorsque les enfants continuent à subir des difficultés persistantes, telles que violence dans la famille, misère, isolement social, confirmant ainsi des données obtenues antérieurement dans diverses espèces animales sur l'interaction des stress précoces et actuels. |
STEIN M.B. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 680-686, octobre 1997
Violences sexuelles subies et névroses de guerre, même combat ! Cette étude montre en effet que les anomalies du test à la dexamethasone (hyper-supression) rapportées dans le stress post-traumatique d'anciens combattants se retrouvent chez 19 jeunes femmes ayant subi des agressions sexuelles graves dans l'enfance ou dans l'adolescence.
KITAYAMA I. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 687-696, octobre 1997
Concerne le rat japonais, mais intéressant tout de même : contraints à une activité locomotrice forcée, certains rats « craquent » (modèle de dépression), d'autres récupèrent. Il se trouve que les rats « déprimés » ont une dégénérescence des neurones noradrénergiques corticaux, par comparaison aux rats soumis à divers autres types de stress aigus ou aux rats résistants. Et de surcroît, un traitement prolongé par imipramine semble restaurer la densité neuronale des rats déprimés.
RICHARDS M., HARDY R. et WADSWORTH M., Psychological Medicine 27 : 1121-1128, septembre 1997
Rien de nouveau sous le soleil : les études épidémiologiques les plus sophistiquées continuent à démontrer qu'il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade... en l'occurrence, que le divorce et la séparation peuvent préluder à dépressions, états anxieux, et comportements d'alcoolisation.
Attention-deficit hyperactivity disorder with bipolar disorder : a familial subtype ?Faraone S.V. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 1378-1387, octobre 1997 Étude de type épidémiologique portant sur 140 enfants présentant un trouble hyperactivité avec déficit de l'attention (THADA), 120 enfants sans THADA, et leurs 822 parents du premier degré (respectivement 454 et 368). Les enfants présentant un THADA ont été séparés en 2 sous-groupes, avec et sans trouble bipolaire (TBP) associé. Les résultats : Les parents des enfants avec THADA ont un risque significativement plus élevé de présenter un THADA que les parents des enfants sans THADA. De ce point de vue, aucune différence significative n'est retrouvée en fonction de l'existence ou non d'un TBP associé au THADA. Par comparaison aux parents des enfants sans THADA et avec THADA seul, les parents des enfants avec THADA + TBP ont un risque significativement plus élevé de présenter à la fois un TBP ou une dépression majeure sévère ; dans ce cas, l'association THADA + TBP est retrouvée chez les parents avec une fréquence plus élevée que ne le laisserait supposer le simple hasard ; de même, une tendance est retrouvée chez ces parents pour l'association THADA + manie. Une très belle étude qui suggère que l'agrégation familiale THADA + TBP pourrait constituer une entité nosologique distincte, génétiquement déterminée. |
SCHÜRHOFF F., STEVANIN G., TROTTIER Y. et coll., Psychiatry Research, 72 : 141-144, septembre 1997
Que ce soit chez des schizophrènes ou chez des bipolaires (deux affections où un phénomène d'anticipation génétique est soupçonnée), pas d'indice de l'existence d'une protéine porteuse d'une expansion polyglutamique. Chercher ailleurs...
KATO T., WINOKUR G., McMAHON F.J. et coll., Biological Psychiatry, 42 : 311-316, septembre 1997
A la recherche d'une anomalie de l'ADN mitochondrial dans le trouble bipolaire, et notamment d'une délétion analogue à celle rapportée dans d'autres affections telles que l'ophtalmoplégie externe progressive familiale, où des cas de trouble bipolaire ont été rapportés, les auteurs ont étudié un certain nombre de patients (20 bipolaires et 14 unipolaires), ainsi que des témoins. Mais les résultats sont négatifs.
DAHMEN N., FEHR C., REUSS S. et HIEMKE C.,
Biological Psychiatry, 42 : 317-323, septembre 1997
Très très pointue, cette étude fondamentale, dont on retiendra simplement que l'administration unique de désipramine est capable de stimuler l'expression de gènes précoces qui peuvent mettre en branle des mécanismes de transduction plus tardifs, susceptibles d'altérer la synthèse de diverses protéines. Est-ce en rapport avec l'activité antidépressive de la molécule ? Impossible à dire à ce stade.
MYNETT L.A., MURPHY V.E., MANLEY P. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 486-494, septembre 1997
Pas de liaison génétique avec des marqueurs situés dans la région péricentromérique du chromosome 18, pour ces 7 familles de bipolaires irlandais. Mais 7 familles, ce n'est pas beaucoup.
REES M, NORTON N, JONES I, et coll. Molecular Psychiatry 2 : 398-402, 1997.
Mise en évidence d'une anomalie du transporteur de la sérotonine chez des malades bipolaires. L'anomalie serait un excès de l'allèle 12 du VTNR (variable-number-tandem-repeat, autrement dit nombre de fois où la paire de bases 16-17 est répétée, qui peut être 9, 10 ou 12 fois) localisé dans le 2ème intron du gène. C'est la deuxième fois qu'une telle anomalie du transporteur est retrouvée, par des chercheurs indépendants. Pour une fois qu'une découverte de génétique est confirmée ! (Quoique d'autres auteurs ne l'ont pas retrouvée).
KUNUGI H, HATTORI M, KATO T, et coll. Molecular Psychiatry 2 : 457-462, 1997.
Encore l'allèle à 12 paires du VTNR (variable-
number-tandem-repeat) que certains, mais pas tous, trouvent augmenté chez les bipolaires. Ici, des auteurs japonais confirment un lien entre VTNR et troubles bipolaires chez les Japonais (alors que ce ne serait pas le cas chez les Français). Donc, possible variabilité ethnique.
STRATAKIS CA, SARLIS NJ, BERRETTINI WH, et coll. Molecular Psychiatry 2 : 483-485, 1997.
De nombreux éléments cliniques et biologiques font penser que la dépression pourrait être en grande partie liée à une anomalie de fonctionnement de l'axe corticotrope, au sommet duquel il y a le CRH (corticotropin-releasing hormone). Une hypothèse à vérifier était qu'il existe une anomalie génétique dans l'expression du CRH. Résultats négatifs : pas de lien entre le gène du CRH et les troubles bipolaires dans 22 familles de bipolaires analysées (étude de linkage).
MRI findings in patients with affective disorder a meta-analysis.
VIDEBECH P., Acta Psychiatrica Scandinavica, Cette excellente méta-analyse des constatations effectuées en résonance magnétique nucléaire auprès de patients souffrant de troubles de l'humeur uni et bipolaires, montre que ces pathologies considérées comme fonctionnelles ne sont pas exemptes de stigmates organiques : augmentation du rapport ventriculo-parenchymateux et autres indices d'atrophie cérébrale, ainsi que de lésions attestées par des hyperdensités de la substance blanche. On n'a jamais pu démontrer que ces anomalies pouvaient être imputées aux traitements, y compris aux ECT, mais il est possible que leur présence puisse expliquer certaines complications confusionnelles iatrogènes. |
BAUMANN B., BORNSCHLEGL C., KRELL D. et BOGERTS B., Journal of Affective Disorders, 45 : 179-188,
septembre 1997
Il existerait un élargissement des sillons de la convexité, prédominant dans les régions frontales, ainsi qu'une augmentation de volume du troisième ventricule chez les déprimés endogènes comparés aux déprimés névrotiques. Mais ceci ne concerne que les femmes.
Subcortical hyperintensities on magnetic resonance imaging in patients with severe depression -- a longitudinal evaluation.
HICKIE I., SCOTT E., WILHELM K. et coll., Confirmation, avec un recul de 6 mois à deux ans, que chez des sujets présentant des dépressions tardives avec facteurs de risque cérébro-vasculaire, l'existence d'hyperintensités de la substance blanche signe un risque de passage à la chronicité et d'altération cognitives évolutives. |
ODAGAKI Y. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 697-703, octobre 1997
Si le lithium agit sur les protéines G, ce n'est en tout cas pas sur les mécanismes de transduction associée à une inhibition de l'adényl-cyclase, selon ces expériences conduites sur des plaquettes humaines ou sur des préparations membranaires de cerveau de rat.
ENGSTRÖM C., ASTRÖM M., NORDQVIST-KARLSSON B. et coll., Biological Psychiatry, 42 : 425-433, septembre 1997
L'histoire familiale permet de distinguer, au sein d'une population de 98 bipolaires ceux (51) sans antécédents familiaux et ceux ayant des antécédents familiaux du premier (37) ou du second (10) degré. Les sujets à forme familiale semblent avoir une forme plus sévère, avec début plus jeune, et moindre réponse prophylactique par le lithium, ce qui contredit une notion classique. Pourquoi ? Difficile à dire, sauf peut-être à remarquer que les patients de cette série avaient des lithiémies assez modestes (entre 0,59 et 0,69 mMol/l). Mais cela n'explique pas tout.
LUBRICH B, PATISHI Y, KOFMAN O, et coll.
Molecular Psychiatry 2 : 407-412, 1997.
Un des mécanismes d'action les plus couramment attribués au lithium est qu'il produit une déplétion cérébrale en inositol, mais cette « hypothèse inositol » a été critiquée parce que (entre autres raisons) il est apparu que le lithium ne déplète le cerveau en inositol que lors d'un traitement aigu, et pas en chronique. Jusqu'à présent les travaux sur le sujet n'appréciaient les taux d'inositol que sur le cerveau entier. Ici, les auteurs ont étudié les effets du lithium structure par structure. Ils trouvent qu'il n'y a que dans l'hypothalamus qu'un traitement chronique par le lithium produit une déplétion en inositol. Un nouvel argument en faveur d'une mise en jeu primaire de l'hypothalamus dans la dépression.
CARPINIELLO B., LAI G., PARIANTE C.M. et coll.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 235-241, octobre 1997
L'évaluation subjective de la qualité de vie apparaît indépendante des conditions matérielles, du diagnostic psychiatrique ainsi que des modalités évolutives de l'affection causale. C'est du moins ce qui apparaît de cette évaluation par entretiens structurés, pratiquée chez 25 schizophrènes et 20 patients souffrant de dépression majeure. La seule corrélation qui est retrouvée concerne les autoévaluations de dépression et l'existence d'une cognition dépressive.
Quality of life and lifestyle disruption in euthymic bipolar disorder.
ROBB J.C. et coll., Journal of Psychiatric Research, Cette évaluation du degré d'interférence de la pathologie avec la vie quotidienne de patients bipolaires en période euthymique donne des résultats plutôt spectaculaires, puisqu'il apparaît que la perte de qualité de vie est comparable avec celle subie par des patients polysclérotiques, et supérieure à celle d'insuffisants rénaux graves, ou de sujets souffrant de polyarthrite rhumatoïde. |
STEIGER A., HOLSBOER F., Psychiatry Research,
72 : 81-88, septembre 1997
Pas de différence substantielle de profil de sécrétion nocturne de prolactine en fonction de l'état thymique chez ces 12 hommes déprimés.
MELLER W.H. et coll., The American Journal of Psychiatry,
154, pp 1454-1455, octobre 1997
Voila une information importante, car si elle était confirmée, elle constituerait un lien entre dépression et infertilité féminine : en effet, les profils de sécrétion de LH semblent différents chez 10 femmes déprimées comparées à 13 femmes témoins.
DOM L.D. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 555-568, septembre-octobre 1997
Contrairement à l'adulte déprimé, pour qui est souvent rapportée une augmentation du niveau de T4, l'enfant déprimé a plutôt dans cette étude une diminution de la T4 par comparaison aux témoins. On observe aussi dans cette étude, une diminution de la TSH. Ces particularités concernent les garçons et non les filles.
INDER W.J. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 744, octobre 1997
Il existe une corrélation forte entre les taux périphériques d'arginine vasopressine (AVP) et les taux de cortisol et d'ACTH, chez 47 patients déprimés comparés à 11 volontaires sains. Ceci indique qu'il existe une synergie dans l'activation corticotrope, entre l'AVP et le CRH, impliqué dans d'autres études.
SEIFRITZ E. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 543-554, septembre-octobre 1997
La privation de sommeil atténue la réponse de sécrétion de prolactine (mais non de cortisol) après stimulation par une perfusion de 20 mg de citalopram en 30 minutes. Cela peut s'interpréter soit comme une activation dopaminergique, soit comme une down-regulation 5HT1A ou 5HT2.
GARCIA-SEVILLA J.A. et coll., Biological Psychiatry,
42, pp 704-712, octobre 1997
L'augmentation de l'immunoréactivité des protéines Gµi2 des membranes de plaquettes de patients déprimés constatée dans cette étude est cohérente avec l'hypothèse d'une hypersensibilité des récepteurs alpha2A adrénergique dans la dépression. D'ailleurs, le traitement par divers antidépresseurs (citalopram, clomipramine, imipramine) diminue cette immunoréactivité
PRICE LH, CAPPIELLO A, MALISON RT, et coll. Neuropsychopharmacology 17 : 246-257, 1997
Avec l'idée que les corticoïdes exercent une action inhibitrice sur les récepteurs 5HT1A chez les déprimés (et que cela a un rôle dans la physiopathologie de la dépression), les auteurs ont étudié les interactions entre l'axe corticotrope et les 5HT1A en traitant des déprimés par un anticorticoïde (kétoconazole) avant de leur faire un test à l'ipsapirone. Ils sont très déçus de s'apercevoir que cela ne change rien.
VON LONDEN L, GOEKOOP JG, VAN KEMPEN GMJ, et coll. Neuropsychopharmacology 17 : 284-292, 1997
La vasopressine et l'ocytocine sont des hormones sécrétées au cours du stress, et on manque de données concernant leur statut chez les déprimés. Les auteurs retrouvent ici des taux élevés, parfois même très élevés de vasopressine chez les déprimés, en particulier chez les mélancoliques. L'ocytocine est très variable, mais en moyenne normale. La vasopressine a un rôle dans la régulation de l'axe corticotrope, et dans ce groupe de patients vasopressine et cortisol sont en général simultanément élevés. Sodium et osmolarité sont significativement plus basses chez les patients. Il existe aussi une corrélation (légère) entre vasopressine et retard psychomoteur (Échelle de Widlöcher). Signalons que des études précédentes par d'autres auteurs n'avaient jamais montré d'augmentation de la vasopressine chez les déprimés, et que les résultats positifs de la présente étude sont probablement liés à l'importance de l'échantillon (52 patients et 37 contrôles) et à l'excellente méthodologie utilisée (plusieurs dosages par jour).
FERNANDES C, MCKRITTICK CR, FILE SE, MCEWEN BS. Psychoneuroendocrinology 22 : 477-491, 1997
Analyse chez l'animal des effets d'un traitement chronique par les corticoïdes sur le comportement et les récepteurs sérotoninergiques. Cela dissocie les effets sur l'anxiété (inchangée) et la dépression (attitude dépressive des animaux). Quant aux récepteurs, les
5-HT1A sont diminués (dans l'hippocampe) et les
5-HT2A augmentés (cortex pariétal), et pour les auteurs cette dissociation serait caractéristique de la dépression.
DEUSCHLE M, BLUM WF, STRASBURGER CJ, et coll. Psychoneuroendocrinology 22 : 493-503, 1997
Découverte d'une augmentation de l'IGF-I (effecteur du système somatotrope) dans le plasma des déprimés. Pour les auteurs, cette augmentation serait plutôt liée à l'hypercortisolisme (qui stimulerait la transcription du gène de l'IGF-I dans le foie), et pas aux autres facteurs de régulation de l'IGF-I qui sont le statut nutritionnel et la sécrétion de l'hormone de croissance.
NAGA VENKATESHA MURTHY P.J. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 740-743, octobre 1997
Tout comme chez les déprimés majeurs, des patients dysthymiques ont avant traitement une diminution de l'amplitude de la composante P300 des potentiels évoqués. Et cette amplitude se normalise en trois mois, parallèlement au traitement efficace du trouble de l'humeur.
Cognitive deficits in patients suffering from chronic fatigue syndrome, acute infective illness or depression.VOLLMER-CONNA U., WAKEFIELD D., LLOYD A. et coll., The Bristish Journal of Psychiatry, 171 : 377-381, octobre 1997 Pas de réelle différence dans les déficits cognitifs propres à la dépression, au syndrome de fatigue chronique ou à une banale maladie infectieuse. La batterie de tests utilisés dans cette étude s'avère donc fort peu spécifique, et/ou les processus cognitifs étudiés sont vraiment distants. |
REES A., HARDY G.E., BARKMAN M., Journal of Affective Disorders, 45 : 143-154, septembre 1997
Recherche de corrélation entre la symptomatologie anxio-dépressive (chez les clients d'un centre psychothérapique) et la présence de troubles de la personnalité appartenant au cluster C (évitante, dépendante, obsessive-compulsive). Sauf à observer que 22 % des consultants correspondent à ce cluster de personnalité, il n'y a rien de bien informatif dans les quelques corrélations retrouvées.
BAGDY R.M., KENNEDY S.H., DICKENS S.E. et coll., Journal of Affective Disorders, 45 : 155-160, septembre 1997
Inspirés par les travaux de Fava et coll proposant d'isoler une forme de dépression caractérisée par l'existence de « crises de rage », ces auteurs ont voulu comparer les 25 plus coléreux et les 25 moins coléreux d'une série de 126 sujets déprimés. Le bon sens clinique ne sera pas heurté par l'absence de différence clinique entre les deux groupes, hormis une plus grande susceptibilité et le fait que les déprimés hostiles sont moins sympathiques que les déprimés pacifiques.
OULIS P., LYKOURAS L., HATZIMANOLIS J. et coll., European Psychiatry, 12 : 316-318, septembre 1997
Les troubles de la personnalité associés à un diagnostic de schizophrénie (102 patients) ou de trouble de l'humeur (62 patients) sont les mêmes. Cette constatation met en cause : soit la spécificité des catégories de troubles de la personnalité selon le DSM-III-R, soit l'idée qu'aux grandes catégories nosologiques, sont associées des particularités spécifiques de la personnalité, soit les deux.
Concomitant use of selective serotonin reuptake inhibitors with other cytochrome P450 2D6 or 3A4 metabolized medications : how often does its really happen ?
GREGOR K.J. et coll., Journal of Affective Disorders, L'impact des antidépresseurs sérotoninergiques sur les isosymes du cytochrome P450 est variable selon les molécules, et a donné lieu à de nombreuses publications comparatives contradictoires. Mais quelle est la réalité de la coprescription de ces antidépresseurs et de substances pouvant être affectées par une telle interaction ? Pour s'en faire une idée, les auteurs ont examiné les 544 309 prescriptions d'IRS effectuées en novembre 1995 dans le cadre de divers systèmes de soins outre-atlantique, et enregistrés par une filiale d'Eli Lilly & C°. Cela concerne la fluoxétine, la paroxétine et la sertraline, et on trouve environ un quart de cas comportant une prescription associée de l'une des 33 molécules répertoriées comme dépendant du CYP2D6 ou du CYP3A4. Pas de différence significative entre les trois antidépresseurs, bien qu'il soit notoire qu'ils sont assez différents dans leur impact enzymatique. On peut donc penser que l'incidence de telles interactions est faible, et constater que les confrères n'ont pas été sensibles (à tort ou à raison) aux discours des firmes sur les différences pharmacocinétiques entre ces molécules concurrentes. Les conséquences cliniques ? Cette étude ne permet pas de les repérer. |
MAES M. et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology,
17, pp 358-364, octobre 1997
Après une semaine de traitement par 100 mg de trazodone, l'adjonction de 20 mg de fluoxétine aboutit à une augmentation nette des taux sanguins de trazodone et de mCPP (son métabolite actif), et au bout d'un mois, l'effet thérapeutique est supérieur à celui obtenu par adjonction de placebo ou de pindolol. Comme quoi dans ce cas au moins, la potentialisation pharmacocinétique est plus convaincante que la potentialisation pharmacodynamique.
Extrapyramidal symptoms associated
|
BLOCH M., STAGER S., BRAUN A. et coll.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 433-436, octobre 1997
Quatre sujets sur les 7 bégayeurs (sans antécédent psychiatrique) ayant accepté de participer à un essai thérapeutique du pimozide, ont développé des symptômes dépressifs marqués. Une nouvelle illustration du phénomène bien connu de l'effet dépressogène des neuroleptiques.
SOLAI L.K., MULSANT B.H., POLLOCK B.G. et coll.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 440-443, octobre 1997
La sertraline, administrée chez des sujets âgés traités par nortriptyline, a un effet assez variable, modéré le plus souvent, mais pouvant atteindre chez quelques sujets une augmentation de 50 % des taux, voire plus aux posologies plus élevées (100 ou 150 mg de sertraline). Même si les résultats sont en rapport avec la notion d'une inhibition modérée du CYP2D6 par la sertraline, la prudence reste de mise, comme d'ailleurs avec tous les IRS.
BERNAZZANI O. et coll., Journal of Affective Disorders,
46, pp 39-50, octobre 1997
L'évaluation, au cours du second trimestre de leur grossesse, de 313 futures mamans revues 6 mois après l'accouchement pour détecter une éventuelle dépression, permet de mettre en évidence quatre variables contribuant au risque dépressif : existence d'une symptomatologie dépressive préexistante, antécédents psychiatriques personnels, traumatismes psychologiques de l'enfance ou de l'adolescence, et faible niveau occupationnel.
STOWE Z.N., OWENS M.J., LANDRY J.C. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154 : 1255-1260, septembre 1997
La sertraline, comme d'autres antidépresseurs ayant donné lieu à des évaluation du même ordre, est présente dans le lait maternel, à des concentrations supérieures aux concentrations sériques. On observe aussi que la concentration est supérieure dans la fraction tardive, plus lipophilique, de la tétée. On trouve des concentrations sériques faibles de sertraline chez 3 des 11 nourrissons testés et de démesthylsertraline chez 6 d'entre eux. Ces concentrations n'auraient pas été détectées par des laboratoires d'analyse standard, car inférieures au seuil habituel de détection. Cette étude très complète enrichit la base de données permettant peut être l'élaboration de directives en la matière, car si réglementairement, il est déconseillé de traiter par antidépresseurs des femmes allaitantes ou d'allaiter quand on est sous antidépresseur, il faut parfois peser les inconvénients peut-être mineurs de tels choix thérapeutiques et les avantages majeurs de l'allaitement maternel désiré.
Effectiveness of community based screening for depression.GREENFIELD S.F. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 1391-1397, octobre 1997 Le bilan de la journée nationale sur la dépression qui a été instituée depuis 1991 aux États-Unis est plutôt positif : Cinquante-six pour cent d'un échantillon de 805 sujets repérés par les procédures de dépistage se sont prêtés au suivi médical conseillé. On observera que le suivi est plus facilement accepté par les patients les plus sévèrement déprimés ou ceux ayant déjà l'expérience d'un traitement antérieur. On observera aussi que 72 % des sujets s'étant prêtés à un entretien ultérieur s'avèrent effectivement déprimés, et que pour les sujets qui refusent la prise en charge, près d'un tiers invoquent clairement des obstacles économiques liés à leur situation personnelle ou à l'inadéquation de leur protection sociale. |
MAES M., VANDOOLAEGHE E., NEELS H. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 349-358, septembre 1997
Les taux sériques de zinc sont abaissés chez des patients souffrant de dépression résistante, et ce d'autant plus que la dépression est sévère. Par ailleurs, il existe une corrélation inverse entre le zinc sérique et le rapport des cellules CD4+ / CD8+, ainsi qu'une corrélation positive avec les protéines, l'albumine et la transferrine sérique. Ces particularités suggèrent un lien entre le phénomène de chimio-résistance et des anomalies des réponses immunitaires.
Hospital Anxiety and Depression scale (HAD) : some psychometric data for
|
FURUKAWA T. et coll., Journal of Affective Disorders,
46, pp 1-14, octobre 1997
Présentation de raffinements statistiques (ROC et SSRLs) permettant d'optimiser les performances d'une autoévaluation de la dépression, la CES-D. Les auteurs, japonais, sont très contents, et on les croira sur parole. Article méthodologique pour spécialiste averti.
AHEARN E.P., Journal of Psychiatric Research, 31, pp 569-580, septembre-octobre 1997
Revue critique assez positive sur l'utilisation des échelles visuelles analogiques dans l'évaluation de la symptomatologie dépressive. Ces outils (y compris les échelles multiples) apparaissent fiables et sensibles.
DENICOFF K.D. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 593, septembre-octobre 1997
La méthodologie de l'évaluation graphique prospective de l'humeur sous forme d'un diagramme a été bien codifiée par Post dans le cadre de ses recherches effectuées sous l'égide du NIMH. En voici une illustration convaincante, à partir de 30 sujets suivis pendant deux ans. La fiabilité interjuges est bonne, et les corrélations avec les échelles de dépression et de manie est tout à fait satisfaisante.
LEMELIN S., BARUCH P., VINCENT A. et coll., The Journal of Nervous and Mental Disease, 185 : 542-548, septembre 1997
L'utilisation d'une version informatisée du test de Stroop (test d'attention où il faut dénommer des couleurs associées à des mots plus ou moins signifiants) suggère que le déficit attentionnel des déprimés pourrait comporter une composante de distractibilité, et une composante de diminution des facultés de traitement de l'information. Pour fanatiques du test de Stroop.
A clinical psychotherapy trial for adolescent depression comparing cognitive, family and supportive therapy.BRENT D.A., HOLDER D., KOLKO D., et coll., Archives of General Psychiatry, 54 : 877- 885, septembre 1997 La thérapie cognitivo-comportementale apparaît significativement plus efficace que la thérapie de soutien, mais aussi que la thérapie comportementale systémique, en ce qui concerne l'amélioration de la symptomatologie dépressive chez les adolescents étudiés. Par contre, pas de différence nette dans la suicidalité ou le fonctionnement global. Article très intéressant pour son résultat, ainsi que pour les considérations méthodologiques qu'il soulève. |
Controlled acute and follow-up trial of cognitive therapy and pharmacotherapy in out-patients with recurrent depression.
BLACKBURN I.M. et MOORE R.G., The Bristish Journal Cette étude démontre de façon assez convaincante que la thérapie cognitivo-comportementale, que ce soit à court terme (traitement aigu de 4 mois) ou à long terme (phase prophylaxique de 2 ans) est au moins aussi efficace que le traitement pharmacologique, chez des patients récurrents. Bien sûr, il s'agit de sujets ambulatoires avec un score initial moyen de 20 à l'HDRS-17, et les effectifs sont faibles. Ces résultats ne sauraient donc être extrapolés aux dépressions récurrentes les plus sévères. |
Prodromes, coping strategies, insight and social functioning in bipolar affective disorders.
LAM D. et WONG G., Psychological Medicine, Interrogés à distance de leur épisode aigu, la majorité d'un groupe de 40 bipolaires est capable de repérer les signes prodromiques de leurs dépressions ou manies, ainsi que de décrire les stratégies cognitives ou comportementales qu'ils mettent en uvre pour gérer ces premiers symptômes. Seuls 25 % des sujets ne voient pas venir la dépression et 7,5 % la manie. Et il semble y avoir un lien entre le niveau d'insight et d'anticipation, et la qualité de fonctionnement psychosocial. Voila en tout cas qui peut donner lieu à une approche cognitivo-comportementale permettant une meilleure gestion des troubles. |
YOUNG L.T., WOODS C.M., ROBB J.C. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 413-415, septembre 1997
Le traitement prolongé par lithium diminue chez le bipolaire la rybosylation de l'ADP plaquettaire, ce qui est inverse de ce qui est constaté chez l'animal. La régulation des sous-unités a des protéines G aboutirait donc à une down-régulation en cas de pathologie, mais pas chez les témoins.
WALTER G. et REY J.M., J. Am. Acad. Child. Adolesc. Psychiatry, 36, pp 809-815, juin 1997
Recueil de données sur l'utilisation de la sismothérapie chez les sujets âgés de moins de 19 ans à partir de l'étude des registres de tous les hôpitaux de la Nouvelle Galles du Sud (Australie) entre 1990 et 1996. Quarante-deux patients répertoriés, âgés de 14 à 18 ans, pour 49 cures et 450 séances d'électrochoc (soit 0,93 % de tous les traitements administrés durant la période considérée), 50 % d'amélioration significative. Efficacité plus marquée dans les troubles de l'humeur, moindre en cas de trouble de la personnalité associé. Effets secondaires mineurs et transitoires (les plus fréquents : maux de tête, troubles de la mémoire, confusion, nausées). Des données comparables à ce qui est rapporté chez l'adulte, mais un traitement qui reste exceptionnel à cet âge de la vie.
BORONOW J., STOLINE A. et SHARFSTEIN S.S.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 1285-1291, septembre 1997
Intéressant cas clinique illustrant la difficulté à traiter contre son gré, et à surmonter les réticences de sa famille, un patient présentant pourtant une spectaculaire mélancolie délirante et catatonique. L'histoire ne finit pas bien, et le patient n'a pas eu ses électrochocs. God bless America !
POLLMACHER T. et coll., Biological Psychiatry,
42, pp 713-720, octobre 1997
En dehors d'un raccourcissement de la latence du sommeil REM et d'une augmentation de sa densité, les profils de sommeil des déprimés et des narcolepsiques n'ont rien de commun, et rien ne permet de penser qu'il y ait des facteurs physiopathologiques communs aux deux troubles.
REYNOLDS III C.F., BUYSSE D.J., BRUNNER D.P. et coll., Biological Psychiatry, 42 : 560-567, octobre 1997
Évaluation, contre placebo, de l'effet sur les variables de sommeil d'un traitement d'entretien par nortriptyline chez des sujets âgés souffrant de dépression récurrente. Le traitement n'améliore pas l'endormissement ni la durée totale du sommeil, mais en améliore l'efficience, avec une augmentation du sommeil delta au cours de la première période de sommeil profond, ainsi qu'une augmentation de l'activité REM (contrairement à une notion classique) tout au long de la nuit.
McCRACKEN J.T., POLAND R.E., LUTCHMANSINGH P. et EDWARDS C., Biological Psychiatry, 42 : 577-584, octobre 1997
Des adolescents déprimés ont une augmentation du sommeil REM, plus d'éveils et une diminution du sommeil lent profond par comparaison aux témoins. On constate aussi lors de l'administration de scopolamine au cours de la deuxième nuit, une réponse différente de celle des témoins, interprétée par les auteurs comme la marque d'une altération de la transmission cholinergique.
The prediction of suicidal intent in depressed patients.
VAN GASTEL A., SCHOTTE C. et MAES M., Chez 338 déprimés de tout poil, hospitalisés pour des troubles allant de la dépression mélancolique au trouble de l'adaptation avec humeur dépressive, l'idéation suicidaire est liée à la gravité de la dépression, à un mauvais fonctionnement psychosocial l'année qui précède l'hospitalisation, ainsi qu'à des antécédents d'hospitalisations antérieures. On repère aussi une constellation symptomatique favorisante, faite de désespoir, de sentiments d'inutilité et d'incapacité, entre autres. Par contre il est difficile de faire le lien entre l'idéation et le passage à l'acte, qui dans cette série semble lié à l'existence d'un trouble associé de la personnalité. |
GOLDEY R., WINEFIELS A., SAEBEL J. et coll., Comprehensive Psychiatry, 38 : 264-268, septembre-octobre 1997
Quel est le lien entre les sentiments d'hostilité et de rage et la survenue de tentatives de suicide ? Cette étude prospective de 3 130 adolescents évalués 4 et 8 ans après une première rencontre apporte peu de confirmation à l'idée habituelle que le suicide serait une « agression retournée contre soi ». La corrélation est faible entre l'attitude agressive envers autrui ou la société et le développement ultérieur d'idéation suicidaire, et inexistante chez les 12 sujets qui ont effectivement tenté de se suicider.
PERSSON M.L., WASSERMAN D., GEIJER T. et coll., Psychiatry Research, 72 : 73-80, septembre 1997
Une population hétérogène de suicidants suédois (dépressions, dysthymies, troubles de l'adaptation, toxicomanies) a fait l'objet d'un examen des distributions alléliques de la tyrosine hydroxylase. Les auteurs constatent une sur-représentation hautement significative de l'allèle TH-K3 chez les suicidants avec trouble de l'adaptation, ainsi qu'une moindre fréquence de l'allèle TH-K1.
MANN J.J. et coll., The American Journal of Psychiatry,
154, pp 1451-1453, octobre 1997
Chez des sujets hospitalisés pour dépression, on trouve une fréquence supérieure de l'allèle U du gène de la tryptophane hydroxylase (enzyme limitante de la synthèse de sérotonine) en cas de tentative de suicide.
RICH C.L., ISACSSON G., Journal of Affective Disorders,
45 : 135-142, septembre 1997
Et si le traitement de la dépression s'était amélioré, au fil des ans et de l'arrivée de nouvelles molécules ? C'est ce que suggère cette comparaison des rapports toxicologiques d'autopsie de suicidés du début des années 90, comparés aux résultats obtenus à San Diego dix ans avant. Deux fois plus de dosages positifs aux antidépresseurs (15 vs 8 %), donc deux fois plus de traitements, mais pas plus de surdosages (5 %). On constate aussi que les hommes de race noire sont moins traités que les femmes caucasiennes.
PROULX F., LESAGE A.D. et GRUNBERG F.,
The British Journal of Psychiatry, 171 : 247-250, septembre 1997
L'examen d'une centaine de suicides perpétrés par des patients hospitalisés montre que près d'un sujet sur deux se suicide hors les murs de l'hôpital. Les techniques les plus utilisées sont la pendaison et la précipitation de hauteurs. Même si la majorité d'entre eux n'était pas hautement prévisible, le fait que pour 45 %, il s'agisse de troubles de l'humeur, et pour 35 % de schizophrènes, signe tout de même une certaine forme d'échec thérapeutique.
HURD YL, HERMAN MM, HYDE TM, et coll.
Molecular Psychiatry 2 : 495-500, 1997.
Mise en évidence d'une augmentation de la prodynorphine dans le putamen et le noyau caudé (surtout dans le compartiment striosomal) de cerveaux de suicidés. Intéressant parce que cela apporte une nouvelle démonstration d'un lien entre la dépression et le système des opiacés (peptides de la douleur et de l'analgésie). Mais interprétation très difficile du fait des régions cérébrales impliquées.
Suicide and substance misuse.NEELEMAN J. et FARRELL M., The Bristish Journal of Psychiatry, 171 : 303-304, octobre 1997 Cet éditorial pose assez bien la question de l'influence des comportements toxicomaniaques dans la morbidité suicidaire des jeunes, et de leur nécessaire prise en compte si l'on ambitionne d'en faire diminuer l'incidence. |
LESTER D., CANTOR C.H., LEENAARS A.A. et coll., European Psychiatry, 12 : 300-304, septembre 1997
La comparaison des données sur le suicide entre 1960 et 1990 au sein des diverses composantes du Royaume Uni et de l'Irlande montre certaine hétérogénéité selon les régions : augmentation en Irlande et Ecosse, diminution puis stabilisation en Angleterre et pays de Galles. Il existe aussi une hétérogénéité dans le suicide masculin jeune, et ceci est à mettre en rapport avec des indicateurs sociaux tels que le chômage.
Strategies for preventing suicide.LEWIS G., HAWTON K. et JONES P., The Bristish Journal of Psychiatry, 171 : 351-354, octobre 1997 L'examen de diverses stratégies de prévention du suicide doit rendre extrêmement modeste tous ceux qui se consacrent au problème sur le terrain clinique, tant les stratégies dirigées vers les sujets à risque ont peu d'impact. Ce sont surtout les mesures générales telles que la réglementation de l'accès aux moyens de mourir, la gestion sociale du chômage, qui peuvent avoir un impact perceptible. |
Risk factors for suicide in patients with schizophrenia : nested case-control study.ROSSAU C.D. et MORTENSEN P.B., The Bristish Journal of Psychiatry, 171 : 355-359, octobre 1997 Pourquoi les schizophrènes se suicident ? L'examen des 508 suicides de schizophrènes issus d'une cohorte de 9 156 patients montre un risque particulier dans les 5 jours qui suivent la sortie de l'hôpital, surtout s'il y a eu de multiples admissions dans l'année qui précède. Les permissions sont aussi un moment à risque. |
LINDEMAN S., LÄÄÄRÄ E., HIRVONEN J. et LÖNNQVIST J., Psychological Medicine 27 : 1219-1222, septembre 1997
Contrairement à une idée reçue, il n'y a pas plus de suicides féminins chez les médecins finlandais. C'est la population médicale dans son ensemble qui a un taux de suicide de 2 à 4 fois supérieur à la population générale.
OQUENDO MA, MALONE KM, MANN JJ.
Depression and Anxiety 5 : 202-211, 1997
Intéressante réflexion sur le suicide, ses facteurs de risque et sa prévention. Apparaît la notion de seuil suicidaire, qui serait un trait de personnalité ou une organisation mentale ou une prédisposition neurobiologique, aux facteurs précipitants qui contribuent à la probabilité de l'acte. Avec classement des facteurs de risque selon qu'ils ont un lien avec le seuil ou avec les facteurs précipitants. La dépression se classe parmi les facteurs précipitants. À partir de là les auteurs proposent un cadre pour des stratégies de prévention.
KOENIG H.G., et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 1369-1375, octobre 1997
Accablant : sur 153 patients déprimés âgés de plus de 60 ans et repérés dans un service de médecine, seuls 40 % reçoivent un antidépresseur à un moment ou à un autre de leur hospitalisation ou d'un suivi de 11 mois. Le plus souvent, il s'agira d'ailleurs de l'amitriptyline, et à une posologie moyenne de 50 mg par jour (donc pas le plus conseillé chez le sujet âgé, et pas à la posologie la plus efficace !).
KOENIG H.G. et coll., The American Journal of Psychiatry,
154, pp 1376-1383, octobre 1997
La prévalence des troubles dépressifs chez des sujets de plus de 60 ans hospitalisés en médecine est de 10 à 20 % pour les dépressions majeures, et de 14 à 25 % pour les dépressions mineures. Sont opposées ici diverses approches diagnostiques plus ou moins inclusives ou prenant en compte les facteurs somatiques potentiellement étiologiques. Si les critères les plus rigoureux identifient bien les cas les plus indiscutables et les plus lourds, ils laissent de côté un patient sur deux pour qui la dépression, bien que secondaire ou « impure », n'en nécessite pas moins une prise en charge spécifique.
ALEXOPOULOS G.S. et coll., Archives of General Psychiatry,
54, pp 915-922, octobre 1997
La dépression du sujet âgé s'inscrit souvent dans un contexte de pathologie cérébrale vasculaire. L'hypothèse émise par ces auteurs est celle d'une atteinte des systèmes préfrontaux ou de leurs modulateurs par des lésions macroscopiques ou par une accumulation de micro-lésions qui au delà d'un certain seuil critique, aboutissent à une hypofrontalité. Les conséquences de cette conception sont d'une part l'intérêt de la prévention des facteurs de risque cérébro-vasculaires dans la prévention de la dépression du sujet âgé, et au plan thérapeutique, le choix de molécules antidépressives prenant en compte leurs effets sur les processus post-ischémiques.
GOLDSTEIN D.J. et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology, 17, pp 365-369, octobre 1997
Voici une étude « maison » visant à rassurer sur l'importance de la perte de poids sous fluoxétine chez le sujet âgé. Ce n'est que chez les sujets dont l'index de masse corporelle est élevé que l'on observe un nombre statistiquement supérieur (par comparaison au placebo) de sujets qui perdent plus de 5 % de leur poids sous traitement (6/161), et ce ne saurait être considéré comme un effet indésirable négatif. Chez les sujets à masse corporelle normale ou basse, la proportion n'est pas significativement différente du placebo (4/164), et un seul patient devra interrompre le traitement du fait de cette perte de poids.
SCHMAND B., JONKER C., GEERLINGS M.I. et
LINDEBOOM J., The Bristish Journal of Psychiatry,
171 : 373-376, octobre 1997
Attention : les plaintes mnésiques des sujets âgés peuvent en partie s'expliquer par un contexte dépressif, mais elles peuvent aussi refléter une prise de conscience d'un réel déclin cognitif. L'un n'empêche pas l'autre.
Dexaméthasone suppression test identifies
|
MENECIER P. et coll., L'Encéphale, XXIII : 400-401,
septembre-octobre 1997
Un cas clinique tout à fait exceptionnel d'escalade toxicomaniaque à la fluoxétine (jusqu'à 280 mg par jour) avec syndrome de sevrage et sans syndrome sérotoninergique, chez une polytoxicomane.
BAGDY R.M., KENNEDY S.H., SCHULLER D.R. et coll., Journal of Affective Disorders, 45 : 161-166, septembre 1997
Le seul intérêt d'isoler une forme clinique de dépressions hostiles/coléreuses (Fava et coll) serait d'ordre thérapeutique : ces patients répondraient préférentiellement à des antidépresseurs sérotoninergiques. Hélas, ce schéma séduisant est probablement faux, si l'on se fie à cette analyse de variance croisant les deux profils de patients (hostiles/non hostiles) à trois types de traitements : désipramine, IRS et venlafaxine. Aucune différence d'efficacité selon les produits ou les profils cliniques ne peut être retenue.
BENAZZI F., Journal of Affective Disorders,
46, pp 73-78, octobre 1997
A partir d'une série consécutive de 203 sujets traités pour dépression, l'auteur constate une incidence de virages maniaques trois fois plus importante chez les bipolaires que chez les unipolaires (17,3 % vs 5,8 %). Ce n'est pas surprenant. Par contre, l'incidence des virages chez les bipolaires n'apparaît pas très élevée.
DENICOFF K.D., et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 1456-1458, octobre 1997
Il est tout à fait possible que le valproate, associé en tri-thérapie aux autres thymorégulateurs actuellement disponibles, puisse aider des bipolaires résistants, mais cette étude comporte trop de défauts méthodologiques pour le démontrer sans contestation.
MANNION L., CARNEY P.A., European Psychiatry,
12, pp 372, 1997
Trois cas cliniques de syndrome de sevrage à la paroxétine. Banal, puisque les rapports de tels incidents, généralement bénins, concernent avec une faible fréquence tous les médicaments de la classe des IRS. Tout de même, ces trois cas sont intéressants puisque les précautions avaient été prises pour réaliser un sevrage progressif.
JACOBSON N., WEIBER R., European Psychiatry,
12, pp 372, 1997
Deux cas cliniques de réactions aiguës survenant une semaine après l'arrêt de la venlafaxine : crise aiguë d'angoisse majeure et jamais ressentie auparavant, suivie d'une automutilation dans un cas, et troubles majeurs de l'équilibre dans l'autre cas. L'imputabilité n'est cependant pas totalement certaine, de l'aveu même des auteurs. A suivre...
MOSS J.H., The Journal of Clinical Psychiatry, 58, pp 405-406, septembre 1997
Exemple astucieux d'utilisation du placebo (avec l'accord de la patiente) pour obtenir une ascension posologique acceptable, face à une hypersensibilité alléguée aux antidépresseurs. La préparation est effectuée sous forme de gélules par la pharmacie de l'hôpital, la patiente ne sait jamais vraiment la posologie reçue, et n'est pas encouragée à faire le bilan de ses éventuels effets secondaires.
SSRI-related toxic serotonin syndrome : improvement by discontinuation of treatment and propranolol.
DURSUN S.M., BURKE J.G., NIELSEN F. et coll., Trois cas cliniques de syndrome sérotoninergique, chacun secondaire à un IRS différent. Dans les trois cas, l'arrêt du traitement et l'utilisation de propranolol ont abouti à une issue favorable. |
BUYSSE D.J., REYNOLDS III C.F., HOUCK P.R. et coll.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 426-432, octobre 1997
Contrairement à certaines craintes, le lorazépam n'interfère pas négativement (au contraire) avec l'effet thérapeutique de la nortryptyline et de la psychothérapie interpersonnelle chez le sujet âgé déprimé récurrent.
Are SSRIs better than TCAs ? Comparison of SSRIs and TCAs : a meta-analysis.STEFFENS DC, KRISHNAN RR, HELMS MJ. Depression and Anxiety 6 : 10-18, 1997. Méta-analyse de 36 essais cliniques d'IRS et tricycliques (TCA), sélectionnés par Medline, avec comparaison de l'efficacité, des sorties d'essai et des effets secondaires. Résultats : pas de différence dans l'intention de traitement, TCA significativement plus efficaces que les IRS chez ceux qui vont au bout de l'essai (respectivement 68,2 et 63,2 % des patients répondeurs), les patients sous TCA arrêtent plus souvent leur traitement du fait des effets secondaires, pas de différence entre les deux pour les sorties d'essai liées à un manque d'efficacité. De plus : les IRS coûtent plus cher, mais nécessitent moins d'examens de laboratoire et moins de consultations pour surveiller le traitement. |
KESSLER R.C., RUBINOW D.R., HOLMES C. et coll., Psychological Medicine, 27 : 1079-1089, septembre 1997
Résultats concernant l'épidémiologie du trouble bipolaire de type I, issue de l'étude nationale américaine sur la comorbidité psychiatrique des trouble du DSM-III-R. La prévalence sur la vie entière est estimée à 0,4 %, avec une morbidité négativement corrélée au niveau économique et au niveau de formation. Le trouble touche plus souvent des sujets en milieu urbain, célibataires ou divorcés, de race noire. La comorbidité avec au moins un autre diagnostic DSM III-R est la règle, et pour 59,3 % des sujets, le premier épisode thymique est survenu après l'autre trouble. Moins d'un patient sur deux faisait l'objet d'un traitement récent.
McQUEEN G.M. et coll., Journal of Affective Disorders,
46, pp 69-72, octobre 1997
Pour ces auteurs, l'existence d'une symptomatologie psychotique à l'acmé d'un épisode maniaque traduit l'intensité du processus, mais ne préjuge pas du pronostic à court terme, et sur 62 maniaques, les psychotiques ne se distinguent pas des non psychotiques après l'accès, lorsqu'ils ont retrouvé leur niveau thymique de base, en termes de bien-être et de niveau général de fonctionnement.
BOWDEN CL, DAVIS J, MORRIS D, et coll.
Depression and Anxiety 6 : 26-30, 1997
Intérêt de (et longues considérations théoriques sur) l'application du concept statistique d'effet de taille (effect size, qui se définit comme la différence des moyennes divisées par les déviations standard). Ici application à une étude comparant l'efficacité du lithium vs valproate dans le traitement de la manie aiguë. Cela permet de rendre significatifs de nombreux résultats qui ne le sont pas par les méthodes habituelles... Les amateurs ne devraient pas manquer.
ALI SO, DENICOFF KD, KETTER TA, et coll. Neuropsychiatry, Neuropsychology, and Behavioral Neurology 10 : 223-231, 1997
Étude des symptômes psychosensoriels chez les malades bipolaires. Utilisation de la Silberman-Post Psychosensory Rating Scale (SP-PSRS), échelle exhaustive de 77 items, chez 51 patients et 39 contrôles, avec évaluations itératives pendant 3 ans, couplées à un essai thérapeutique lithium vs carbamazépine en double aveugle et en alternance les deux premières années, puis associées la troisième année. Les bipolaires de type II ont plus de symptômes psychosensoriels que les bipolaires de type I, et les cycleurs rapides plus que ceux qui n'ont pas de cycles rapides. La présence de symptômes psychosensoriels n'a aucune valeur prédictive sur la réponse thérapeutique au lithium ou à la carbamazépine ou à l'association des deux.
- Note de l'éditeur : le contenu de cette rubrique est sous l'entière responsabilité de la rédaction.
Retour Sommaire