REVUE DES REVUES









BIOLOGIE

CRF/NPY interactions : a potential role in sleep dysregulation in depression and anxiety.

EHLERS CL, SOMES C, SEIFRITZ E, RIVIER JE.
Depression and Anxiety 6 : 1-9, 1997.

Recherche expérimentale, chez le rat, sur les effets d'un déséquilibre central entre deux peptides, le CRF et le NPY. Les auteurs montrent que l'administration centrale de CRF est insomniante, et produit des anomalies frontales des potentiels évoqués auditifs, et ces anomalies sont normalisées par l'injection concomitante de NPY. Résultats qui apporteraient des arguments en faveur de l'hypothèse d'une diminution du NPY, associée à (ou liée à, car les deux sont en équilibre interactif dans l'hypothalamus) une augmentation du CRF, dans la dépression et l'anxiété.

Serotonergic function and negative and depressive symptomatology in schizophrenia and major depression.

ABEL KM, O'KEANE V, MURRAY RM, CLEARE J. Psychoneuroendocrinology 22 : 539-548, 1997

Étude des effets d'une stimulation sérotoninergique (par la fenfluramine) chez des déprimés et des schizophrènes. Les effets sont opposés sur la sécrétion de prolactine. Ce qui amène à penser que le fonctionnement du système sérotoninergique est augmenté chez les schizophrènes et diminué chez les déprimés. Le test permettrait de distinguer, parmi les symptômes négatifs, ceux qui relèvent de la dépression et de la schizophrénie.

Effects of divalproex sodium on 5-HT1A receptor function in healthy human males : hypothermic, hormonal, and behavioral responses to ipsapirone.

SHIAH IS, YATHAM LN, LAM RW, ZIS AP. Neuropsychopharmacology 17 : 382-390, 1997

Une étude du mécanisme d'action du valproate (qui, on le sait, est utilisé comme antimaniaque et thymo-stabilisateur) sur les systèmes sérotoninergiques (dont le fonctionnement est évalué par le test à l'ipsapirone chez des volontaires sains traités pendant une semaine). Les résultats montrent que le valproate augmente la transmission sérotoninergique en sensibilisant les récepteurs 5-HT1A présynaptiques, sans modifier les 5-HT1A postsynaptiques.

Sumatriptan-induced growth hormone release in patients with major depression, mania, and normal controls.

YATHAM LN, ZIS AP, LAM RW et coll. Neuropsychopharmacology 17 : 258-263, 1997

Étude du statut des systèmes sérotoninergiques chez des maniaques et des déprimés en utilisant un ligand 5HT1D (le sumatriptan, qui augmente normalement la sécrétion d'hormone de croissance). Les résultats montrent que la sécrétion de GH est émoussée chez les déprimés, et pas chez les maniaques, ce qui contribuerait à confirmer que les fonctions sérotoninergiques sont perturbées chez les déprimés, et pas chez les maniaques.

Depressive response to physostigmine challenge in borderline personality disorder patients.

STEINBERG BJ, TRESTMAN R, MITROPOULOU V et coll. Neuropsychopharmacology 17 : 264-273, 1997

Étude de l'effet d'une stimulation cholinergique chez des patients présentant des troubles de la personnalité (séparés en personnalité border-line et autres troubles de la personnalité, et comparés à des contrôles). Effet évalué à la fois sur l'humeur et les réponses hormonales. Résultats nombreux et complexes, le seul vraiment significatif étant que la stimulation cholinergique produit une réaction dépressive chez les border-line. Les auteurs analysent comment les différents traits qui constituent la personnalité border-line (instabilité affective et relationnelle, troubles de l'identité, sentiments de vide) ont des liens avec la dépression. Et ils proposent une opposition biologique entre ces traits, qui seraient acétylcholine-dépendants, et le trait impulsivité-agressivité qui serait plutôt sérotonine-dépendant.

CHRONOBIOLOGIE

Pathophysiological mechanism of seasonal affective disorder.

LEE T.M.C. et coll., Journal of Affective Disorders, 46, pp 25-38, octobre 1997

Il existe plusieurs hypothèses physiopathologiques sur les troubles dépressifs saisonniers et le mécanisme de leur traitement par la lumière. Est-ce un problème de photopériode, de décalage de phase, de mélatonine ou de quantité de photons ? C'est cette dernière hypothèse qui serait la plus vraisemblable, au terme d'une méta-analyse d'essais thérapeutiques privilégiant l'administration de lumière bi-quotidienne (matin et soir) sur les autres modalités d'administration unique (matin, milieu de journée ou soir).

Effects of exogenous melatonin administration and withdrawal in five patients with
rapid-cycling bipolar disorder.

LEIBENLUFT E. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry,
58, pp 383-388, septembre 1997

La facilité d'accès à la mélatonine outre-atlantique justifie tout à fait cette évaluation de son retentissement chez des patients par ailleurs traités pour trouble bipolaire. L'expérience ne porte ici que sur 5 patients souffrant de cycles rapides et traités pendant trois mois, mais on ne relève pas d'effet significatif sur l'humeur ou le sommeil, en dehors d'un retard d'endormissement, et au sevrage, d'une légère élévation thymique.

Suicidal tendencies as a complication of light therapy for seasonal affective disorder :
a report of three cases.

PRASCHAK-RIEDER N. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry, 58, pp 389-392, septembre 1997

Trois cas de tentatives de suicide au début du traitement par la lumière de dépressions saisonnières. Comme s'il y avait eu une action thérapeutique dissociée, avec levée d'inhibition précédant l'amélioration de l'humeur, et permettant le passage à l'acte.

Suppression of melatonin secretion by bright light in seasonal affective disorder.

PARTONEN T., VAKKURI O. et LÖNNQVIST J.,
Biological Psychiatry, 42 : 509-513, septembre 1997

Pas de différence dans la suppression de la sécrétion de mélatonine par la lumière entre une dizaine de déprimés saisonniers et les contrôles. On note bien chez les patients une certaine sensibilité à la lumière se traduisant par une réduction de la somnolence diurne, mais aucun lien avec l'effet thérapeutique de la luminothérapie proprement dite.

A controlled trial of light therapy for the treatment of pediatric seasonal affective disorder.

SWEDO S.E. et coll., J. Am. Acad. Child. Adolesc. Psychiatry, 36, pp 816-821, juin 1997.

Étude de l'efficacité de la photothérapie, en double aveugle contre placebo, utilisant la technique du crossover, chez 28 enfants âgés de 7 à 17 ans présentant une dépression saisonnière. Les résultats montrent une diminution significative des scores de dépression obtenus à l'aide du SIGH-SAD version parent durant les phases photothérapie comparativement aux phases placebo, sans différence entre les phases placebo et contrôle. Les résultats obtenus à partir du SIGH-SAD version enfant sont moins probants. Interrogés à la fin de l'étude, 78 % des parents et 80 % des enfants rapportent que c'est durant les phases photothérapie que "l'enfant se sentait le mieux".

CLINIQUE

Increased rate of psychosis and psychomotor change in depression with age.

BRODATY H., LUSCOMBE G., PARKER G. et coll., Psychological Medicine 27 : 1205-1213, septembre 1997

Cette étude australienne utilisant l'échelle CORE, centrée sur les symptômes de mélancolie, confirme à partir d'une population de 285 déprimés unipolaires, que le degré de psychose et de mélancolie augmente avec l'âge. Il en est de même pour l'intensité de la dépression telle que mesurée par l'échelle de Hamilton, ainsi que pour l'anorexie et l'amaigrissement. L'aggravation des troubles en fonction de l'âge ne dépend pas de l'âge de début de la maladie.

Reviving the diagnosis of neurasthenia.

HICKIE I., HADZI-PAVLOVIC D. et RICCI C., Psychological Medicine, 27 : 989-994, septembre 1997

Cet important éditorial défend la reviviscence du concept de neurasthénie (entre dépression anxieuse/atypique et syndrome de fatigue chronique), à partir de considérations épidémiologiques et cliniques. On ne peut manquer, en écho à ces auteurs australiens, de penser à la regrettable désuétude dans laquelle est tombée notre psychasthénie, qui a pourtant une consistance clinique et psychopathologique au moins égale. Mais qui connaît encore les travaux de Janet ?

Does anhedonia correlate with depression severity in chronic depression ?

SCHRADER G.D., Comprehensive Psychiatry, 38 : 260-263,
septembre-octobre 1997

Chez les déprimés chroniques (plainte dépressive durant plus de deux ans, 87 patients), l'anhédonie apparaît plus comme un trait que comme un symptôme : elle se corrèle avec le risque morbide familial, ainsi qu'avec l'introversion, le neuroticisme et les attitudes dysfonctionnelles, et pas avec l'intensité de la dépression.

Dysthymia and cyclothymia : historical origins and contemporary develpment.

BRIEGER P., MARNEROS A., Journal of Affective Disorders, 45 : 117-126, septembre 1997

Très bonne synthèse historique de l'évolution des concepts de cyclothymie et de dysthymie, allant de l'antiquité jusqu'aux classifications les plus récentes. C'est surtout le concept de cyclothymie qui pose problème et conserve une ambiguïté : variante de trouble maniaco-dépressif, trouble subaffectif ou tempérament ?

The performance of DSM-III-R major depression criteria in the diagnosis of bipolar mixted states.

CASSIDY F. et coll., Journal of Affective Disorders, 46, pp 79-82, octobre 1997

Parmi les 9 critères diagnostiques de dépression du DSM-III-R, quatre seulement ont une utilité diagnostique pour distinguer les états mixtes des états maniaques : anhédonie, asthénie, sentiments d'inutilité et de culpabilité, pensées récurrentes de mort ou idéation suicidaire. Les troubles psychomoteurs et les modifications neurovégétatives n'apportent rien au diagnostic.

Comparison of patients with early-, typical-, and late-onset affective psychosis.

SAX K.W., STRAKOWSKI S.M., KECK P.E.Jr et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 1299-1301, septembre 1997

Les troubles de l'humeur avec caractéristiques psychotiques ont une présentation clinique un peu différente selon l'âge de début. Les sujets à début précoce (avant 18 ans) sont plus énergiques, ont moins de troubles du sommeil, une plus grande tendance suicidaire, alors que les patients à début plus tardif (20-25 ans) ont des idées délirantes plus importantes. La dépression est plus fréquente chez les sujets à début tardif (après 35 ans).

Major depressive subtypes and
treatment response.

FAVA M., UEBELACKER L.A., ALPERT J.E. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 568-576, octobre 1997

Tentative de mise en corrélation des sous-types cliniques de dépression (mélancolique, atypique, hostile, anxieuse, double, avec troubles de la personnalité) et de la réponse thérapeutique à la fluoxétine pendant 2 mois. Les seules différences retrouvées sont une efficacité un peu supérieure chez les non-anxieux, et un peu inférieure chez les mélancoliques.

COMORBIDITÉ

Somatic symptoms in anxious-depressed school refusers

Bernstein G.A. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 661-668, mai 1997

Les plaintes somatiques sont une caractéristique associée fréquemment retrouvée chez les enfants et les adolescents présentant des troubles anxieux et/ou dépressifs. 44 adolescents présentant un refus scolaire associé à des troubles anxieux et/ou dépressifs ont été ici évalués. Un adolescent sur trois environ se plaignait d'au moins 5 symptômes somatiques. Les symptômes somatiques les plus fréquemment retrouvés appartenaient au registre "système nerveux autonome" (céphalées, sueurs, étourdissements) (45 %) et à la sphère gastro-intestinale (maux d'estomac, nausées, vomissements) (34 %). La sévérité des symptômes somatiques était significativement corrélée aux scores d'anxiété et de dépression obtenus à l'aide d'échelles d'auto-évaluation (RCMAS et BDI). Pour les auteurs, ces résultats soulignent bien la nécessité de rechercher systématiquement un trouble anxieux et/ou dépressif devant tout enfant présentant des plaintes somatiques cliniquement inexpliquées, afin d'éviter les investigations médicales inutiles et de permettre la mise en œuvre rapidement d'un traitement adapté.

The clinical impact of bipolar and unipolar affective comorbidity on obsessive-compulsive disorder.

PERUGI G. et coll., Journal of Affective Disorders,
46, pp 15-24, octobre 1997

Près de 16 % de cette série de 315 obsessionnels ont un trouble bipolaire associé. Et ce type de comorbidité modifie le profil clinique de la pathologie obsessionnelle : début plus progressif, avec une évolution plus épisodique, des préoccupations sexuelles et religieuses plus fréquentes, moins de rituels de vérifications. Par contraste, les obsessionnels avec comorbidité unipolaire sont plus âgés, ont une évolution plus chronique, émaillée de plus de tentatives de suicide. Leurs obsessions sont plus agressives, avec des contenus philosophiques et superstitieux.

Valproic acid treatment of
AIDS-related mania.

RACHBEISED J.A., WEINTRAUB E., The Journal of Clinical Psychiatry, 58, pp 406-407, septembre 1997

Deux cas cliniques montrant l'intérêt de l'utilisation du valproate chez des sujets présentant des épisodes maniaques s'inscrivant dans le cadre d'une évolution sidéenne grave.

Depression associated with pontine vascular malformation.

KEIN P. et OERTEL J., Biological Psychiatry, 42 : 519,
septembre 1997

Un cas clinique de dépression associée à un hémangiome de la partie rostrale du pont, avec comme interprétation une atteinte des corps cellulaires des neurones sérotoninergiques ascendants à projection corticale et limbique, situés dans cette région.

Do attention deficit hyperactivity disorder and major depression share familial risk factors ?

FARAONE S.V. et BIEDERMAN J., The Journal of Nervous and Mental Disease, 185 : 533-541, septembre 1997

Il pourrait y avoir un lien familial entre le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité et la pathologie dépressive, probablement en termes de facteurs de risque communs. C'est ce que suggère cette revue des études épidémiologiques familiales sur la comorbidité des deux troubles.

Trouble affectif bipolaire et syndrome d'Ekbom : à propos d'un cas

EVEB C. et coll, L'Encéphale, XXIII : 397-399, septembre-octobre 1997

Un cas clinique de « folie sénile à ectoparasites » (syndrome d'Ekbom) de survenue tardive chez une patiente suivie depuis plusieurs années pour trouble bipolaire. Comorbidité, ou complication délirante du trouble de l'humeur ? Ça se discute, et est-il licite de considérer comme co-morbides un thème et une maladie ?

CULTURE

Religiosity and depression : ten-year follow-up of depressed mothers and offspring.

MILLER L. et coll., J. Am. Acad. Child. Adolesc. Psychiatry ; 36, pp 1416-1425, octobre 1997

Étude originale portant sur 60 mères et leurs 151 enfants suivis pendant 10 ans. Le degré de religiosité a été évalué à l'aide d'un auto-questionnaire portant sur l'appartenance religieuse, l'importance du sentiment religieux, et la fréquence d'assistance aux offices religieux. Chez les enfants à haut risque de dépression (mères déprimées), un haut degré de religiosité chez la mère et la concordance dans ce degré de religiosité entre mère et enfant apparaissent être des facteurs de protection contre la dépression, et ce indépendamment de la qualité de l'attachement de la mère à l'enfant, du fonctionnement social maternel et des caractéristiques socio-démographiques maternels. Un retour aux valeurs sûres ?

Tolerance of suicide, religion and suicide rates : an ecological and individual study in 19 western countries.

NEELEMAN J., HALPERN D., LEON D. et LEWIS G., Psychological Medicine 27 : 1165-1171, septembre 1997.

La religion est un facteur de protection contre le suicide. Et cela passe par une moindre tolérance à l'acte suicidaire, qui intervient différemment chez l'homme et chez la femme : plus liée à une sorte de conformisme social chez l'homme, plus indépendante chez la femme. Cette belle étude confronte les résultats d'un questionnaire sur les valeurs sociales (administré à près de 30 000 sujets dans 19 pays occidentaux), aux statistiques sur le suicide, et concerne les années 1989-1990.

Religiosity as a prospective or prognostic factor of depression in later life ; results from a community survey in the Netherlands.

BRAAM A.W. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 96, pp 199-205, septembre 1997

Le fait d'être croyant serait un facteur de protection, chez le sujet âgé, en cas de survenue d'un épisode dépressif, et surtout en cas de mauvais état de santé général. C'est ce qui ressort de cette étude prospective réalisée en 5 vagues d'évaluations sur un an, auprès d'un échantillon de 177 sujets représentatifs de la population générale des 55-89 ans aux Pays Bas. Les croyants guérissent mieux que les non-croyants.

Depressive symptoms among international exchange students, and their predictors.

FURUKAWA T., Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 242-246, octobre 1997

Voila une étude prospective originale, qui a consisté à évaluer l'apparition d'une symptomatologie dépressive chez 144 jeunes Japonais au cours d'une année de séjour linguistique dans divers pays occidentaux. Si l'on constate une augmentation significative de l'expression de symptômes dépressifs après les premiers 6 mois du séjour, les scores retrouvent le niveau de départ au terme du séjour. La seule corrélation prédictive mise en évidence est le niveau initial de neuroticisme. Mais la perception d'un bon niveau de support social est de nature à diminuer la symptomatologie dépressive.

An epidemiological study of neurasthenia in Chinese-Americans in Los Angeles.

LIN K.M., TAKEUCHI D., KURASAKI K.S. et coll., Comprehensive Psychiatry, 38 : 249-259, septembre-octobre 1997

Les résultats de cette étude épidémiologique réalisée auprès de 1 747 Sino-Américains de Los Angeles sont un peu surprenants : Les auteurs, à l'aide d'une version adaptée du CIDI, ont repéré 6,4 % de sujets neurasthéniques, la moitié d'entre eux n'ayant aucun diagnostic associé présent ou passé. Il n'y a pas, dans cet échantillon, de pathologie psychiatrique plus fréquente. Et si l'on recherchait un peu plus activement les cas de neurasthénie et de psychasthénie dans nos cultures occidentales aussi ?

Prevalence of dementia and depression among elderly people in black and ethnic minorities.

McCRACKEN C.F.M., BONEHAM M.A., COPELAND J.R.M. et coll., The British Journal of Psychiatry, 171 : 269-273,
septembre 1997

Cette évaluation épidémiologique de la pathologie dépressive et démentielle chez des sujets âgés issus de minorités ethniques vivant dans une zone de Liverpool montre de 2 à 9 % de démences et de 5 à 19 % de dépression, selon les critères, et ces résultats ne sont guère différents de ceux de la population « indigène ». Mais attention au diagnostic de démence, qui peut être évoqué par excès chez des sujets ne maîtrisant pas la langue du pays d'adoption, et pour qui les questions de dépistage sont souvent culturellement inadaptées.

DÉPRESSIONS RÉSISTANTES

An open study of lamotrigine in refractory bipolar depression.

KUSUMAKAR V., YATHAM L.N., Psychiatry Research,
72 : 145, septembre 1997

Une étude prometteuse quoique ouverte, montrant la réponse en un mois de traitement par la lamotrigine, un nouvel anticonvulsivant, de 72 % d'un groupe de 20 déprimés bipolaires ayant résisté à diverses combinaisons de thymorégulateurs (dont du divalproex) et d'antidépresseurs.

Psychosocial and physical correlates
of chronic depression.

HAYS J.C. et coll., Psychiatry Research,
72, pp 149-160, octobre 1997

Qu'est ce qui différencie les sujets dont la dépression se chronicise ? Ce n'est pas tant la gravité de l'épisode ou l'histoire familiale que le manque de support social ou l'existence d'une pathologie somatique associée. Au delà de 60 ans, les effets d'événements traumatiques récents sont plus marqués, mais la contribution des facteurs somatiques est moins importante.

Pindolol augmentation of treatment-resistant depressed patients.

MORENO F.A., GELENBERG A.J., BACHAR K. et
DELGADO P.L., The Journal of Clinical Psychiatry,
58 : 437-439, octobre 1997

Une (petite) pièce à verser au dossier controversé de la potentialisation par le pindolol des antidépresseurs chez les patients « résistants ». Pas de différence entre le pindolol et le placebo. Mais l'essai ne porte que sur 10 sujets, traités en cross-over.

The use of melatonin in a boy with refractory bipolar disorder.

ROBERTSON J.-M. et TANGUY P.E., J.
Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 822-825, juin 1997

Les auteurs rapportent le cas d'un enfant de 10 ans présentant un trouble bipolaire diagnostiqué à l'âge de 5 ans. Le lithium, la carbamazépine et l'acide valproïque ont été essayés, sans succès et avec d'importants effets secondaires. Un essai avec la mélatonine entraîna une amélioration rapide de l'insomnie et jugula un épisode maniaque débutant. La mélatonine, en association avec l'alprazolam, fut poursuivie durant 15 mois sans aucune récurrence maniaque ni réapparition de l'insomnie. Ce cas est discuté au vu des données de la littérature supportant l'hypothèse d'une perturbation des rythmes circadiens dans le trouble bipolaire.

Treatment-refractory depression :
definition and characteristics.

BERMAN RM, NARASIMHAN M, CHARNEY DS, et coll. Depression and Anxiety 5 : 154-164, 1997.

Treatment of refractory depression.

NELSON JC. Depression and Anxiety 5 : 165-174, 1997.

Alternative approaches to refractory depression in bipolar illness.

POST RM, LEVERICH GS, DENIKOFF KD, et coll. Depression and Anxiety 5 : 175-189, 1997.

Refractory depression in children
and adolescents.

BOTTERON KN, GELLER B. Depression and Anxiety
5 : 212-223, 1997.

Ensemble de quatre articles qui donnent une vue très exhaustive de la clinique, des stratégies thérapeutiques actuelles, et des perspectives thérapeutiques futures, dans les dépressions résistantes, chez l'adulte et chez l'enfant. Sont abordées de nombreuses questions : définition de la résistance, posologie, critères de réponse, observance, dépression secondaire, facteurs prédictifs de la réponse en fonction de la forme clinique de dépression, marqueurs biologiques, associations d'antidépresseurs, addition au traitement de différentes molécules (lithium, thyroxine, psychostimulants, tryptophane, pindolol, etc), arbres de décision, nouveaux thymostabilisateurs (antagonistes calciques, lamotrigine, gabapentine), lumière, inositol, choline, folates, particularités des dépressions résistantes chez l'enfant, et toutes sortes de conseils pour rationaliser les traitements.

Psychotherapy of refractory depressions.

THASE ME. Depression and Anxiety 5 : 190-201, 1997.

De plus en plus souvent les déprimés sont traités par les généralistes qui leur donnent des antidépresseurs, et de plus en plus souvent les psychiatres ne voient les déprimés que quand les antidépresseurs ont échoué. Leur revient alors le travail de psychothérapie. Les psychothérapies ont considérablement évolué au cours de ces dernières dizaines d'années. Quelle que soit la méthode psychothérapique utilisée, cela nécessite de la part du thérapeute tout un travail d'évaluation du malade, de son environnement et de ses stratégies pour faire face à ses difficultés, cela nécessite un engagement fort et actif du thérapeute (fini de laisser le patient dans ses silences et ses soliloques monotones), cela nécessite de demander au patient de continuer le travail psychothérapique à domicile avec des directives claires et structurées, cela nécessite beaucoup de temps et d'investissement de la part du thérapeute, etc. Tout en sachant, rappelle l'auteur, que la démoralisation est souvent contagieuse...

ENFANCE, ADOLESCENCE

Psychotic versus nonpsychotic depression in hospitalized adolescents.

QUINLAN PE, KING CA, HANNA GL, GHAZIUDDIN N. Depression and Anxiety 6 : 40-42, 1997

Analyse des symptômes psychotiques chez 150 adolescents hospitalisés pour dépression. Seulement 10 % ont des délires et/ou des hallucinations, ce qui est inférieur aux données habituelles de la littérature. Ce groupe psychotique présente plus d'idées suicidaires, et plus d'antécédents de stress post traumatique.

Relationship of depressive, conduct,
and comorbid disorders and social functioning in childhood

RENOUF A.G. et coll, J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 998-1004, juillet 1997

Étude longitudinale prospective portant sur 94 garçons et 67 filles, âgés en moyenne de 11,5 ans, suivis sur une durée moyenne de 4,5 ans. L'analyse transversale des résultats montre que les troubles dépressifs et les troubles des conduites sont associés à un déficit des compétences sociales, les troubles dépressifs étant aussi associés à une faible estime de soi. L'analyse longitudinale montre cependant qu'à terme les enfants ayant des antécédents de troubles des conduites ont des compétences sociales significativement plus altérées que les enfants ayant des antécédents de troubles dépressifs, la baisse de l'estime de soi constatée chez les enfants ayant des troubles dépressifs apparaissant de plus temporaire et directement lié à l'état dépressif.

Prevalence of DSM-III-R and ICD-10 psychiatric disorders in a Spanish population of 18-years-olds

CANALS J. et coll, Acta Psychiatrica Scandinavica,
96 : 287-294, octobre 1997

Cette cohorte d'adolescents de 18 ans (304 sujets) vivant en Catalogne a une morbidité psychiatrique de 30 % (selon l'ICD-10) et de 20 % (selon le DSM-III-R). Comme prévu, les jeunes filles sont plus touchées, et les troubles les plus fréquents sont la dysthymie, la dépression majeure et la phobie simple. Il apparaît qu'une bonne communication parents-enfants est un facteur de protection efficace.

Relationship of Beck depression inventory factors to depression among adolescents.

BENNETT D.S., AMBROSINI P.J., BIANCHI M. et coll., Journal of Affective Disorders, 45 : 127-134, septembre 1997

L'analyse factorielle de l'inventaire de dépression de Beck, rempli par 328 adolescents rencontrés à une consultation spécialisée dans la dépression, montre l'intérêt des trois premiers facteurs (attitude personnelle négative, baisse des performances, symptômes somatiques) pour discriminer les adolescents déprimés de ceux avec troubles du comportement ou sans diagnostic. De surcroît, les deux premiers facteurs permettent de discriminer les déprimés des anxieux. Le quatrième facteur (inquiétudes sur le corps) n'est pas discriminant.

Offspring of depressed parents :
10 years later.

WEISSMAN M.M. et coll., Archives of General Psychiatry, 54, pp 932-942, octobre 1997

Les enfants de déprimés méritent un regard, sinon un suivi, attentif. Ils sont en effet à haut risque de développer des troubles anxieux durant l'enfance, une dépression à l'adolescence, ainsi qu'une dépendance alcoolique à l'adolescence et au début de l'âge adulte. C'est en tout cas ce qu'indique cette étude prospective évaluant 182 rejetons de 91 familles de déprimés, dix ans après la première rencontre.

First-episode major depressive and dysthymic disorder in childhood : clinical and sociodemographic factors in recovery.

Kovacs M. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 777-784, juin 1997

Étude de l'évolution naturelle de la dépression majeure et du trouble dysthymique chez 112 enfants âgés de 8 à 13 ans. Deux ans après le début de l'épisode initial, les taux de guérison étaient de 86 % pour la dépression majeure et 7 % pour le trouble dysthymique. La durée moyenne de l'épisode dépressif majeur était de 9 mois, significativement raccourcie en cas de trouble dysthymique associé. Celle du trouble dysthymique était de 3,9 ans, significativement allongée en cas de comportements perturbateurs associés. Aucun effet n'a été retrouvé en ce qui concerne la stratégie thérapeutique utilisée. Si la durée du premier épisode dépressif chez l'enfant apparaît particulièrement longue, les auteurs soulignent aussi le manque de données actuel concernant les caractéristiques cliniques qui permettraient une meilleure adaptation du traitement.

Childhood adversity and adult psychiatric disorder in the US National comorbidity survey.

KESSLER R.C., DAVIS C.G. et KENDLER K.S.,
27 Psychological Medicine : 1101-1119, septembre 1997

Cette évaluation rétrospective, au sein de l'étude de comorbidité américaine, des liens entre les traumatismes de l'enfance et la survenue ultérieure de troubles mentaux montre une influence de ces événements précoces sur la production de troubles dépressifs, anxieux, addictifs et de passages à l'acte, sans que cette influence persiste au delà de l'enfance, et sans spécificité des diverses catégories de traumatismes explorés au regard des catégories nosolosiques.

The development of a refined measure of dysfunctional parenting and assessment of its relevance in patients with affective disorders.

PARKER G., ROUSSOS J., HADZI-PAVLOVIC D. et coll., Psychological Medicine 27 : 1193-1203, septembre 1997

Le Parental Bonding Instrument évalue les soins et la surprotection parentaux. Sa nouvelle version s'enrichit d'une évaluation de l'indifférence et de l'hypercontrôle parental, des maltraitances, et s'appelle désormais la MOPS (Measure of Parental Style). Ça a l'air bien.

Dysthymic disorder in clinically referred preschool children

Kashani J.H. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry,
36, pp 1426-1433, octobre 1997

Sur 300 enfants d'âge pré-scolaire (2-6 ans) hospitalisés consécutivement dans une unité spécialisée, 8 ont été repérés comme présentant les critères diagnostiques DSM IV pour la dysthymie (ainsi que la version modifiée du critère B proposée pour la recherche) à partir de diverses sources d'information (enfant, parents, enseignant). Comme quoi la dysthymie n'attend pas le nombre des années !

Recurrence of major depressive disorder in hospitalized children and adolescents.

Emslie G.J. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 785-792, juin 1997

Parmi 70 enfants et adolescents hospitalisés pour dépression majeure, 59 furent réévalués 1 à 5 ans après l'épisode initial. Si le taux de guérison était de 98 % dans l'année qui a suivi l'évaluation initiale, 61 % des sujets ont aussi présenté au moins un autre épisode dépressif majeur durant la période de suivi. Parmi ceux-ci, 47.2 % avaient présenté un nouvel épisode dépressif dans l'année suivant la guérison de l'épisode initial et 69.4 % dans les deux ans. Les auteurs ont constaté qu'en changeant les critères de guérison (augmentation de la durée de la période asymptomatique requise) on diminuait le nombre de récurrences rapportées. Si cette étude suggère que l'évolution des épisodes dépressifs majeurs chez l'enfant pourrait être différente de celle observée chez l'adulte (durée plus courte, récidives plus fréquentes), elle souligne aussi la nécessité de mieux définir les critères de rémission, guérison, rechute et récidive à cet âge de la vie.

ÉPIDÉMIOLOGIE

Does growing old increase the risk
for depression ?

ROBERTS R.E. et coll., The Amercian Journal of Psychiatry,
154, pp 1384-1390, octobre 1997

A la question formulée dans le titre de l'article, une réponse de normand : oui, l'âge, par ce qu'il apporte de pathologies somatiques chroniques, d'isolement, de difficultés cognitives, de problèmes de voisinage et de réduction des activités, voit augmenter le risque dépressif. Non, des sujets âgés en parfaite santé physique et à l'insersion sociale normale n'ont pas plus de risque dépressif que des sujets plus jeunes. Ces enseignements sont tirés du suivi d'une cohorte de près de 7 000 sujets sélectionnés en 1965, et dont une bonne partie a été revue en 1994 et 1995.

Symptom profiles of depression among general medical service users compare with speciality mental health service users.

TONGWOO S. et GALLO J.J., Psychological Medicine,
27 : 1051-1063, septembre 1997

Les déprimés qui consultent un psychiatre et ceux qui consultent un généraliste ne sont pas les mêmes, c'est bien connu. En voici une nouvelle illustration tirée de l'étude épidémiologique ECA, avec pour les déprimés du généraliste moins de dysphorie, moins de sentiments de culpabilité et d'incapacité, plus d'asthénie.

ESSAIS THÉRAPEUTIQUES

Response to treatment in minor and major depression : results of a double-blind comparative study with paroxetine and maprotiline.

SZEGEDI A., WETZEL H., ANGERSBACH D. et coll.,
Journal of Affective Disorders, 45 : 167-178, septembre 1997

Comparaison de la maprotiline et de la paroxétine chez 245 déprimés mineurs et 298 déprimés majeurs. Les taux de réponse sont proches dans les deux formes cliniques de dépression. Affirmer toutefois que la dépression mineure est à traiter au même titre que la dépression majeure se heurte toutefois à l'absence d'un groupe placebo.

Citalopram and viloxazine in the treatment
of depression by means of slow drop infusion. A double-blind comparative trial.

BOUCHARD J.-M. et coll., Journal of Affective Disorders,
46, pp 51-58, octobre 1997

Quelle drôle d'idée, que de comparer les perfusions de citalopram à celles de viloxazine, dans le traitement de dépressions hospitalisées. On aurait plutôt attendu une comparaison avec la référence en la matière, qu'est la clomipramine. Le résultat est que le citalopram semble plus actif que son comparateur et entraîne moins de nausées...

Efficacy and tolerability of once-daily venlafaxine extended release (XR)
in outpatients with major depression.

THASE M.E., The Journal of Clinical Psychiatry,
58, pp 393-398, septembre 1997

Essai thérapeutique assez classique, contre placebo, montrant l'efficacité de la forme à libération programmée (prise unique quotidienne) de venlafaxine. Quelques nausées, et une augmentation modérée de la diastolique.

Paroxetine in children with major depressive disorder : an open trial

Rey-Sanchez F. et Gutierrez-Casares J.R., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 1443-1447, octobre 1997

Étude en ouvert portant sur 45 enfants âgés en moyenne de 10.7 + 2.0 ans présentant un épisode dépressif majeur sévère (CGS : 3.0 + 0.7). La paroxetine a été débutée à la dose de 10 mg/jour, puis augmentée progressivement en fonction de l'état clinique (dose totale moyenne : 16.2 + 5,3 mg/jour). Au bout de 1 mois et 3 mois de traitement, les scores CGS étaient améliorés (respectivement 2.2 + 0.8 et 1.2 + 0.7). A la fin du traitement (durée moyenne : 8.4 + 1.3 mois), tous les sujets étaient en rémission. Seuls 4 sujets ont présenté des effets secondaires (nausées, vomissements, douleurs abdominales, anxiété). Des données intéressantes en attendant les résultats de l'étude contrôlée actuellement en cours aux USA.

ÉVÉNEMENTS

Dysfunctional parenting and a lifetime history of depression in a volunteer sample of Japanese workers.

SATO T., UEHARA T., SAKADO K et coll.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 306, octobre 1997

Confirmation japonaise d'une constatation faite en occident : il existe un lien entre le dysfonctionnement parental (notamment la carence maternelle telle que mesurée par le Parental Bonding Instrument) et le développement ultérieur d'une pathologie dépressive.

Lifetime prevalences of nine common psychiatric/personality disorders in female domestic abuse survivors.

WATSON C.G. et coll., The Journal of Nervous and
Mental Disease, pp 645-646, 1997

Chez ces 110 femmes battues, on retrouve surtout des états de stress post-traumatiques, mais aussi des états dépressifs, ainsi que des abus toxiques ou alcooliques ; à un moindre degré, des comportements d'évitement.

The corticotropin-releasing hormone challenge in depressed abused, depressed nonabused, and normal control children.

KAUFMAN J. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 669-679, octobre 1997

Des enfants déprimés ayant été victimes de maltraitances, ont une réponse de sécrétion d'ACTH excessive en réponse au test au CRF, qu'on les compare à des témoins ou à des déprimés non traumatisés. Il est remarquable que ce phénomène s'observe lorsque les enfants continuent à subir des difficultés persistantes, telles que violence dans la famille, misère, isolement social, confirmant ainsi des données obtenues antérieurement dans diverses espèces animales sur l'interaction des stress précoces et actuels.

Enhanced dexamethasone suppression of plasma cortisol in adult women traumatized by childhood sexual abuse.

STEIN M.B. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 680-686, octobre 1997

Violences sexuelles subies et névroses de guerre, même combat ! Cette étude montre en effet que les anomalies du test à la dexamethasone (hyper-supression) rapportées dans le stress post-traumatique d'anciens combattants se retrouvent chez 19 jeunes femmes ayant subi des agressions sexuelles graves dans l'enfance ou dans l'adolescence.

Long-term stress degenerates, but imipramine regenerates, noradrenergic axons in the rat cerebral cortex.

KITAYAMA I. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 687-696, octobre 1997

Concerne le rat japonais, mais intéressant tout de même : contraints à une activité locomotrice forcée, certains rats « craquent » (modèle de dépression), d'autres récupèrent. Il se trouve que les rats « déprimés » ont une dégénérescence des neurones noradrénergiques corticaux, par comparaison aux rats soumis à divers autres types de stress aigus ou aux rats résistants. Et de surcroît, un traitement prolongé par imipramine semble restaurer la densité neuronale des rats déprimés.

The effects of divorce and separation on mental health in a national UK birth cohort.

RICHARDS M., HARDY R. et WADSWORTH M., Psychological Medicine 27 : 1121-1128, septembre 1997

Rien de nouveau sous le soleil : les études épidémiologiques les plus sophistiquées continuent à démontrer qu'il vaut mieux être riche et bien portant que pauvre et malade... en l'occurrence, que le divorce et la séparation peuvent préluder à dépressions, états anxieux, et comportements d'alcoolisation.

GÉNÉTIQUE

Attention-deficit hyperactivity disorder with bipolar disorder : a familial subtype ?

Faraone S.V. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 1378-1387, octobre 1997

Étude de type épidémiologique portant sur 140 enfants présentant un trouble hyperactivité avec déficit de l'attention (THADA), 120 enfants sans THADA, et leurs 822 parents du premier degré (respectivement 454 et 368). Les enfants présentant un THADA ont été séparés en 2 sous-groupes, avec et sans trouble bipolaire (TBP) associé. Les résultats : Les parents des enfants avec THADA ont un risque significativement plus élevé de présenter un THADA que les parents des enfants sans THADA. De ce point de vue, aucune différence significative n'est retrouvée en fonction de l'existence ou non d'un TBP associé au THADA. Par comparaison aux parents des enfants sans THADA et avec THADA seul, les parents des enfants avec THADA + TBP ont un risque significativement plus élevé de présenter à la fois un TBP ou une dépression majeure sévère ; dans ce cas, l'association THADA + TBP est retrouvée chez les parents avec une fréquence plus élevée que ne le laisserait supposer le simple hasard ; de même, une tendance est retrouvée chez ces parents pour l'association THADA + manie. Une très belle étude qui suggère que l'agrégation familiale THADA + TBP pourrait constituer une entité nosologique distincte, génétiquement déterminée.

A preliminary study on early onset schizophrenia and bipolar disorder : large polyglutamine expansions are not involved.

SCHÜRHOFF F., STEVANIN G., TROTTIER Y. et coll., Psychiatry Research, 72 : 141-144, septembre 1997

Que ce soit chez des schizophrènes ou chez des bipolaires (deux affections où un phénomène d'anticipation génétique est soupçonnée), pas d'indice de l'existence d'une protéine porteuse d'une expansion polyglutamique. Chercher ailleurs...

Quantitative analysis of leukocyte mitochondrial DNA deletion in affective disorders.

KATO T., WINOKUR G., McMAHON F.J. et coll., Biological Psychiatry, 42 : 311-316, septembre 1997

A la recherche d'une anomalie de l'ADN mitochondrial dans le trouble bipolaire, et notamment d'une délétion analogue à celle rapportée dans d'autres affections telles que l'ophtalmoplégie externe progressive familiale, où des cas de trouble bipolaire ont été rapportés, les auteurs ont étudié un certain nombre de patients (20 bipolaires et 14 unipolaires), ainsi que des témoins. Mais les résultats sont négatifs.

Stimulation of immediate early gene expression by desipramine in rat brain.

DAHMEN N., FEHR C., REUSS S. et HIEMKE C.,
Biological Psychiatry, 42 : 317-323, septembre 1997

Très très pointue, cette étude fondamentale, dont on retiendra simplement que l'administration unique de désipramine est capable de stimuler l'expression de gènes précoces qui peuvent mettre en branle des mécanismes de transduction plus tardifs, susceptibles d'altérer la synthèse de diverses protéines. Est-ce en rapport avec l'activité antidépressive de la molécule ? Impossible à dire à ce stade.

Lack of evidence for a major locus for bipolar disorder in the pericentromeric region of chromosome 18 in Irish Pedigrees.

MYNETT L.A., MURPHY V.E., MANLEY P. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 486-494, septembre 1997

Pas de liaison génétique avec des marqueurs situés dans la région péricentromérique du chromosome 18, pour ces 7 familles de bipolaires irlandais. Mais 7 familles, ce n'est pas beaucoup.

Association studies of bipolar disorder
at the human serotonin transporter gene (hSERT ; 5HTT).

REES M, NORTON N, JONES I, et coll. Molecular Psychiatry 2 : 398-402, 1997.

Mise en évidence d'une anomalie du transporteur de la sérotonine chez des malades bipolaires. L'anomalie serait un excès de l'allèle 12 du VTNR (variable-number-tandem-repeat, autrement dit nombre de fois où la paire de bases 16-17 est répétée, qui peut être 9, 10 ou 12 fois) localisé dans le 2ème intron du gène. C'est la deuxième fois qu'une telle anomalie du transporteur est retrouvée, par des chercheurs indépendants. Pour une fois qu'une découverte de génétique est confirmée ! (Quoique d'autres auteurs ne l'ont pas retrouvée).

Serotonin transporter gene polymorphisms : ethnic difference and possible association with bipolar affective disorder.

KUNUGI H, HATTORI M, KATO T, et coll. Molecular Psychiatry 2 : 457-462, 1997.

Encore l'allèle à 12 paires du VTNR (variable-
number-tandem-repeat) que certains, mais pas tous, trouvent augmenté chez les bipolaires. Ici, des auteurs japonais confirment un lien entre VTNR et troubles bipolaires chez les Japonais (alors que ce ne serait pas le cas chez les Français). Donc, possible variabilité ethnique.

Lack of linkage between
the corticotropin-releasing hormone (CRH) gene and bipolar affective disorder.

STRATAKIS CA, SARLIS NJ, BERRETTINI WH, et coll. Molecular Psychiatry 2 : 483-485, 1997.

De nombreux éléments cliniques et biologiques font penser que la dépression pourrait être en grande partie liée à une anomalie de fonctionnement de l'axe corticotrope, au sommet duquel il y a le CRH (corticotropin-releasing hormone). Une hypothèse à vérifier était qu'il existe une anomalie génétique dans l'expression du CRH. Résultats négatifs : pas de lien entre le gène du CRH et les troubles bipolaires dans 22 familles de bipolaires analysées (étude de linkage).

IMAGERIE

MRI findings in patients with affective disorder a meta-analysis.

VIDEBECH P., Acta Psychiatrica Scandinavica,
96, pp 157-168, septembre 1997

Cette excellente méta-analyse des constatations effectuées en résonance magnétique nucléaire auprès de patients souffrant de troubles de l'humeur uni et bipolaires, montre que ces pathologies considérées comme fonctionnelles ne sont pas exemptes de stigmates organiques : augmentation du rapport ventriculo-parenchymateux et autres indices d'atrophie cérébrale, ainsi que de lésions attestées par des hyperdensités de la substance blanche. On n'a jamais pu démontrer que ces anomalies pouvaient être imputées aux traitements, y compris aux ECT, mais il est possible que leur présence puisse expliquer certaines complications confusionnelles iatrogènes.

Changes in CSF spaces differ in endogenous and neurotic depression. A planimetric CT scan study.

BAUMANN B., BORNSCHLEGL C., KRELL D. et BOGERTS B., Journal of Affective Disorders, 45 : 179-188,
septembre 1997

Il existerait un élargissement des sillons de la convexité, prédominant dans les régions frontales, ainsi qu'une augmentation de volume du troisième ventricule chez les déprimés endogènes comparés aux déprimés névrotiques. Mais ceci ne concerne que les femmes.

Subcortical hyperintensities on magnetic resonance imaging in patients with severe depression -- a longitudinal evaluation.

HICKIE I., SCOTT E., WILHELM K. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 367-374, septembre 1997

Confirmation, avec un recul de 6 mois à deux ans, que chez des sujets présentant des dépressions tardives avec facteurs de risque cérébro-vasculaire, l'existence d'hyperintensités de la substance blanche signe un risque de passage à la chronicité et d'altération cognitives évolutives.

LITHIUM

Lack of interfering effects of lithium on receptor/G protein coupling in human platelet and rat brain membranes.

ODAGAKI Y. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 697-703, octobre 1997

Si le lithium agit sur les protéines G, ce n'est en tout cas pas sur les mécanismes de transduction associée à une inhibition de l'adényl-cyclase, selon ces expériences conduites sur des plaquettes humaines ou sur des préparations membranaires de cerveau de rat.

Relationship between prophylactic effect of lithium therapy and family history of affective disorders.

ENGSTRÖM C., ASTRÖM M., NORDQVIST-KARLSSON B. et coll., Biological Psychiatry, 42 : 425-433, septembre 1997

L'histoire familiale permet de distinguer, au sein d'une population de 98 bipolaires ceux (51) sans antécédents familiaux et ceux ayant des antécédents familiaux du premier (37) ou du second (10) degré. Les sujets à forme familiale semblent avoir une forme plus sévère, avec début plus jeune, et moindre réponse prophylactique par le lithium, ce qui contredit une notion classique. Pourquoi ? Difficile à dire, sauf peut-être à remarquer que les patients de cette série avaient des lithiémies assez modestes (entre 0,59 et 0,69 mMol/l). Mais cela n'explique pas tout.

Lithium-induced inositol depletion in rat brain after chronic treatment is restricted to the hypothalamus.

LUBRICH B, PATISHI Y, KOFMAN O, et coll.
Molecular Psychiatry 2 : 407-412, 1997.

Un des mécanismes d'action les plus couramment attribués au lithium est qu'il produit une déplétion cérébrale en inositol, mais cette « hypothèse inositol » a été critiquée parce que (entre autres raisons) il est apparu que le lithium ne déplète le cerveau en inositol que lors d'un traitement aigu, et pas en chronique. Jusqu'à présent les travaux sur le sujet n'appréciaient les taux d'inositol que sur le cerveau entier. Ici, les auteurs ont étudié les effets du lithium structure par structure. Ils trouvent qu'il n'y a que dans l'hypothalamus qu'un traitement chronique par le lithium produit une déplétion en inositol. Un nouvel argument en faveur d'une mise en jeu primaire de l'hypothalamus dans la dépression.

MÉDICO-ÉCONOMIE

Symptoms, standards of living and subjective quality of life : a comparative study of schizophrenic and depressed out-patients.

CARPINIELLO B., LAI G., PARIANTE C.M. et coll.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 235-241, octobre 1997

L'évaluation subjective de la qualité de vie apparaît indépendante des conditions matérielles, du diagnostic psychiatrique ainsi que des modalités évolutives de l'affection causale. C'est du moins ce qui apparaît de cette évaluation par entretiens structurés, pratiquée chez 25 schizophrènes et 20 patients souffrant de dépression majeure. La seule corrélation qui est retrouvée concerne les autoévaluations de dépression et l'existence d'une cognition dépressive.

Quality of life and lifestyle disruption in euthymic bipolar disorder.

ROBB J.C. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 509-518, septembre-octobre 1997

Cette évaluation du degré d'interférence de la pathologie avec la vie quotidienne de patients bipolaires en période euthymique donne des résultats plutôt spectaculaires, puisqu'il apparaît que la perte de qualité de vie est comparable avec celle subie par des patients polysclérotiques, et supérieure à celle d'insuffisants rénaux graves, ou de sujets souffrant de polyarthrite rhumatoïde.

NEUROENDOCRINOLOGIE

Nocturnal secretion of prolactin and cortisol and the sleep EEG in patients with major endogenous depression during an acute episode and after full remission.

STEIGER A., HOLSBOER F., Psychiatry Research,
72 : 81-88, septembre 1997

Pas de différence substantielle de profil de sécrétion nocturne de prolactine en fonction de l'état thymique chez ces 12 hommes déprimés.

Luteinizing hormone pulse characteristics in depressed women.

MELLER W.H. et coll., The American Journal of Psychiatry,
154, pp 1454-1455, octobre 1997

Voila une information importante, car si elle était confirmée, elle constituerait un lien entre dépression et infertilité féminine : en effet, les profils de sécrétion de LH semblent différents chez 10 femmes déprimées comparées à 13 femmes témoins.

Baseline thyroid hormones in depressed
and non-depressed pre-and early-pubertal
boys and girls.

DOM L.D. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 555-568, septembre-octobre 1997

Contrairement à l'adulte déprimé, pour qui est souvent rapportée une augmentation du niveau de T4, l'enfant déprimé a plutôt dans cette étude une diminution de la T4 par comparaison aux témoins. On observe aussi dans cette étude, une diminution de la TSH. Ces particularités concernent les garçons et non les filles.

Arginine vasopressin is associated
with hypercorticolemia and suicide attempts in depression.

INDER W.J. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 744, octobre 1997

Il existe une corrélation forte entre les taux périphériques d'arginine vasopressine (AVP) et les taux de cortisol et d'ACTH, chez 47 patients déprimés comparés à 11 volontaires sains. Ceci indique qu'il existe une synergie dans l'activation corticotrope, entre l'AVP et le CRH, impliqué dans d'autres études.

NEUROMÉDIATEURS

Effect of sleep deprivation on neuroendocrine response to a serotoninergic probe in healthy male subjects.

SEIFRITZ E. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 543-554, septembre-octobre 1997

La privation de sommeil atténue la réponse de sécrétion de prolactine (mais non de cortisol) après stimulation par une perfusion de 20 mg de citalopram en 30 minutes. Cela peut s'interpréter soit comme une activation dopaminergique, soit comme une down-regulation 5HT1A ou 5HT2.

Density of guanine nucleotide-binding proteins in platelets of patients with major depression : increased abundance of the Gµi2 subunit and down-regulation by antidepressant drug treatment.

GARCIA-SEVILLA J.A. et coll., Biological Psychiatry,
42, pp 704-712, octobre 1997

L'augmentation de l'immunoréactivité des protéines Gµi2 des membranes de plaquettes de patients déprimés constatée dans cette étude est cohérente avec l'hypothèse d'une hypersensibilité des récepteurs alpha2A adrénergique dans la dépression. D'ailleurs, le traitement par divers antidépresseurs (citalopram, clomipramine, imipramine) diminue cette immunoréactivité

Effect of antiglucocorticoid treatment on
5-HT1A function in depressed patients and healthy subjects.

PRICE LH, CAPPIELLO A, MALISON RT, et coll. Neuropsychopharmacology 17 : 246-257, 1997

Avec l'idée que les corticoïdes exercent une action inhibitrice sur les récepteurs 5HT1A chez les déprimés (et que cela a un rôle dans la physiopathologie de la dépression), les auteurs ont étudié les interactions entre l'axe corticotrope et les 5HT1A en traitant des déprimés par un anticorticoïde (kétoconazole) avant de leur faire un test à l'ipsapirone. Ils sont très déçus de s'apercevoir que cela ne change rien.

Plasma levels of arginine vasopressin elevated in patients with major depression.

VON LONDEN L, GOEKOOP JG, VAN KEMPEN GMJ, et coll. Neuropsychopharmacology 17 : 284-292, 1997

La vasopressine et l'ocytocine sont des hormones sécrétées au cours du stress, et on manque de données concernant leur statut chez les déprimés. Les auteurs retrouvent ici des taux élevés, parfois même très élevés de vasopressine chez les déprimés, en particulier chez les mélancoliques. L'ocytocine est très variable, mais en moyenne normale. La vasopressine a un rôle dans la régulation de l'axe corticotrope, et dans ce groupe de patients vasopressine et cortisol sont en général simultanément élevés. Sodium et osmolarité sont significativement plus basses chez les patients. Il existe aussi une corrélation (légère) entre vasopressine et retard psychomoteur (Échelle de Widlöcher). Signalons que des études précédentes par d'autres auteurs n'avaient jamais montré d'augmentation de la vasopressine chez les déprimés, et que les résultats positifs de la présente étude sont probablement liés à l'importance de l'échantillon (52 patients et 37 contrôles) et à l'excellente méthodologie utilisée (plusieurs dosages par jour).

Decreased 5-HT1A and increased 5-HT2A receptor binding after chronic corticosterone associated with a behavioral indication of depression and not anxiety.

FERNANDES C, MCKRITTICK CR, FILE SE, MCEWEN BS. Psychoneuroendocrinology 22 : 477-491, 1997

Analyse chez l'animal des effets d'un traitement chronique par les corticoïdes sur le comportement et les récepteurs sérotoninergiques. Cela dissocie les effets sur l'anxiété (inchangée) et la dépression (attitude dépressive des animaux). Quant aux récepteurs, les
5-HT1A sont diminués (dans l'hippocampe) et les
5-HT2A augmentés (cortex pariétal), et pour les auteurs cette dissociation serait caractéristique de la dépression.

Insulin-like growth factor-I (IGF-I) plasma concentrations are increased in depressed patients.

DEUSCHLE M, BLUM WF, STRASBURGER CJ, et coll. Psychoneuroendocrinology 22 : 493-503, 1997

Découverte d'une augmentation de l'IGF-I (effecteur du système somatotrope) dans le plasma des déprimés. Pour les auteurs, cette augmentation serait plutôt liée à l'hypercortisolisme (qui stimulerait la transcription du gène de l'IGF-I dans le foie), et pas aux autres facteurs de régulation de l'IGF-I qui sont le statut nutritionnel et la sécrétion de l'hormone de croissance.

NEUROPSYCHOLOGIE

Normalization of P300 amplitude following treatment in dysthymia.

NAGA VENKATESHA MURTHY P.J. et coll., Biological Psychiatry, 42, pp 740-743, octobre 1997

Tout comme chez les déprimés majeurs, des patients dysthymiques ont avant traitement une diminution de l'amplitude de la composante P300 des potentiels évoqués. Et cette amplitude se normalise en trois mois, parallèlement au traitement efficace du trouble de l'humeur.

Cognitive deficits in patients suffering from chronic fatigue syndrome, acute infective illness or depression.

VOLLMER-CONNA U., WAKEFIELD D., LLOYD A. et coll., The Bristish Journal of Psychiatry, 171 : 377-381, octobre 1997

Pas de réelle différence dans les déficits cognitifs propres à la dépression, au syndrome de fatigue chronique ou à une banale maladie infectieuse. La batterie de tests utilisés dans cette étude s'avère donc fort peu spécifique, et/ou les processus cognitifs étudiés sont vraiment distants.

PERSONNALITÉ

Covariance in the measurement of depression/anxiety and three cluster C personality disorders (avoidant, dependant, obsessive-compulsive).

REES A., HARDY G.E., BARKMAN M., Journal of Affective Disorders, 45 : 143-154, septembre 1997

Recherche de corrélation entre la symptomatologie anxio-dépressive (chez les clients d'un centre psychothérapique) et la présence de troubles de la personnalité appartenant au cluster C (évitante, dépendante, obsessive-compulsive). Sauf à observer que 22 % des consultants correspondent à ce cluster de personnalité, il n'y a rien de bien informatif dans les quelques corrélations retrouvées.

Personality and symptom profiles of the angry hostile depressed patient.

BAGDY R.M., KENNEDY S.H., DICKENS S.E. et coll., Journal of Affective Disorders, 45 : 155-160, septembre 1997

Inspirés par les travaux de Fava et coll proposant d'isoler une forme de dépression caractérisée par l'existence de « crises de rage », ces auteurs ont voulu comparer les 25 plus coléreux et les 25 moins coléreux d'une série de 126 sujets déprimés. Le bon sens clinique ne sera pas heurté par l'absence de différence clinique entre les deux groupes, hormis une plus grande susceptibilité et le fait que les déprimés hostiles sont moins sympathiques que les déprimés pacifiques.

Comorbidity of DSM-III-R personality disorders in schizophrenic and unipolar mood disorders : a comparative study.

OULIS P., LYKOURAS L., HATZIMANOLIS J. et coll., European Psychiatry, 12 : 316-318, septembre 1997

Les troubles de la personnalité associés à un diagnostic de schizophrénie (102 patients) ou de trouble de l'humeur (62 patients) sont les mêmes. Cette constatation met en cause : soit la spécificité des catégories de troubles de la personnalité selon le DSM-III-R, soit l'idée qu'aux grandes catégories nosologiques, sont associées des particularités spécifiques de la personnalité, soit les deux.

PHARMACOLOGIE

Concomitant use of selective serotonin reuptake inhibitors with other cytochrome P450 2D6 or 3A4 metabolized medications : how often does its really happen ?

GREGOR K.J. et coll., Journal of Affective Disorders,
46, pp 59-68, octobre 1997

L'impact des antidépresseurs sérotoninergiques sur les isosymes du cytochrome P450 est variable selon les molécules, et a donné lieu à de nombreuses publications comparatives contradictoires. Mais quelle est la réalité de la coprescription de ces antidépresseurs et de substances pouvant être affectées par une telle interaction ? Pour s'en faire une idée, les auteurs ont examiné les 544 309 prescriptions d'IRS effectuées en novembre 1995 dans le cadre de divers systèmes de soins outre-atlantique, et enregistrés par une filiale d'Eli Lilly & C°. Cela concerne la fluoxétine, la paroxétine et la sertraline, et on trouve environ un quart de cas comportant une prescription associée de l'une des 33 molécules répertoriées comme dépendant du CYP2D6 ou du CYP3A4. Pas de différence significative entre les trois antidépresseurs, bien qu'il soit notoire qu'ils sont assez différents dans leur impact enzymatique. On peut donc penser que l'incidence de telles interactions est faible, et constater que les confrères n'ont pas été sensibles (à tort ou à raison) aux discours des firmes sur les différences pharmacocinétiques entre ces molécules concurrentes. Les conséquences cliniques ? Cette étude ne permet pas de les repérer.

Effects of trazodone and fluoxetine in the treatment of major depression : therapeutic pharmacokinetic and pharmacodynamic interactions through formation of metachlorophenylpiperazine.

MAES M. et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology,
17, pp 358-364, octobre 1997

Après une semaine de traitement par 100 mg de trazodone, l'adjonction de 20 mg de fluoxétine aboutit à une augmentation nette des taux sanguins de trazodone et de mCPP (son métabolite actif), et au bout d'un mois, l'effet thérapeutique est supérieur à celui obtenu par adjonction de placebo ou de pindolol. Comme quoi dans ce cas au moins, la potentialisation pharmacocinétique est plus convaincante que la potentialisation pharmacodynamique.

Extrapyramidal symptoms associated
with cyclic antidepressantt treatment :
a review of the literature and
consolidating hypotheses.

GILL H.S. et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology, 17, pp 377-389, octobre 1997

Solide revue sur les effets extrapyramydaux des antidépresseurs, incluant les imipraminiques, les IMAOs, et surtout les IRS, puisqu'il semble bien que ces effets (akathisie, dystonies, parkinsonisme) soient le fruit d'une interaction entre les systèmes sérotoninergiques et dopaminergiques.

Pimozide-induced depression in men
who stutter.

BLOCH M., STAGER S., BRAUN A. et coll.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 433-436, octobre 1997

Quatre sujets sur les 7 bégayeurs (sans antécédent psychiatrique) ayant accepté de participer à un essai thérapeutique du pimozide, ont développé des symptômes dépressifs marqués. Une nouvelle illustration du phénomène bien connu de l'effet dépressogène des neuroleptiques.

Effect of sertraline on plasma nortriptyline levels in depressed elderly.

SOLAI L.K., MULSANT B.H., POLLOCK B.G. et coll.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 440-443, octobre 1997

La sertraline, administrée chez des sujets âgés traités par nortriptyline, a un effet assez variable, modéré le plus souvent, mais pouvant atteindre chez quelques sujets une augmentation de 50 % des taux, voire plus aux posologies plus élevées (100 ou 150 mg de sertraline). Même si les résultats sont en rapport avec la notion d'une inhibition modérée du CYP2D6 par la sertraline, la prudence reste de mise, comme d'ailleurs avec tous les IRS.

POSTPARTUM

Psychosocial predictors of depressive symptomatology level in postpartum women.

BERNAZZANI O. et coll., Journal of Affective Disorders,
46, pp 39-50, octobre 1997

L'évaluation, au cours du second trimestre de leur grossesse, de 313 futures mamans revues 6 mois après l'accouchement pour détecter une éventuelle dépression, permet de mettre en évidence quatre variables contribuant au risque dépressif : existence d'une symptomatologie dépressive préexistante, antécédents psychiatriques personnels, traumatismes psychologiques de l'enfance ou de l'adolescence, et faible niveau occupationnel.

Sertraline and desmethylsertraline in human breast milk and nursing infants.

STOWE Z.N., OWENS M.J., LANDRY J.C. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154 : 1255-1260, septembre 1997

La sertraline, comme d'autres antidépresseurs ayant donné lieu à des évaluation du même ordre, est présente dans le lait maternel, à des concentrations supérieures aux concentrations sériques. On observe aussi que la concentration est supérieure dans la fraction tardive, plus lipophilique, de la tétée. On trouve des concentrations sériques faibles de sertraline chez 3 des 11 nourrissons testés et de démesthylsertraline chez 6 d'entre eux. Ces concentrations n'auraient pas été détectées par des laboratoires d'analyse standard, car inférieures au seuil habituel de détection. Cette étude très complète enrichit la base de données permettant peut être l'élaboration de directives en la matière, car si réglementairement, il est déconseillé de traiter par antidépresseurs des femmes allaitantes ou d'allaiter quand on est sous antidépresseur, il faut parfois peser les inconvénients peut-être mineurs de tels choix thérapeutiques et les avantages majeurs de l'allaitement maternel désiré.

PRÉVENTION

Effectiveness of community based screening for depression.

GREENFIELD S.F. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 1391-1397, octobre 1997

Le bilan de la journée nationale sur la dépression qui a été instituée depuis 1991 aux États-Unis est plutôt positif : Cinquante-six pour cent d'un échantillon de 805 sujets repérés par les procédures de dépistage se sont prêtés au suivi médical conseillé. On observera que le suivi est plus facilement accepté par les patients les plus sévèrement déprimés ou ceux ayant déjà l'expérience d'un traitement antérieur. On observera aussi que 72 % des sujets s'étant prêtés à un entretien ultérieur s'avèrent effectivement déprimés, et que pour les sujets qui refusent la prise en charge, près d'un tiers invoquent clairement des obstacles économiques liés à leur situation personnelle ou à l'inadéquation de leur protection sociale.

PSYCHO-IMMUNOLOGIE

Lower serum zinc in major depression is a sensitive marker of treatment resistance
and of the immune/inflammatory response
in that illness.

MAES M., VANDOOLAEGHE E., NEELS H. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 349-358, septembre 1997

Les taux sériques de zinc sont abaissés chez des patients souffrant de dépression résistante, et ce d'autant plus que la dépression est sévère. Par ailleurs, il existe une corrélation inverse entre le zinc sérique et le rapport des cellules CD4+ / CD8+, ainsi qu'une corrélation positive avec les protéines, l'albumine et la transferrine sérique. Ces particularités suggèrent un lien entre le phénomène de chimio-résistance et des anomalies des réponses immunitaires.

PSYCHOMÉTRIE

Hospital Anxiety and Depression scale (HAD) : some psychometric data for
a Swedish sample.

LISSPERS J., NYGREN A. et SÖDERMAN E.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 281-286, octobre 1997

Étude de la structure factorielle de la HAD, en référence à l'échelle de dépression de Beck ainsi qu'à l'échelle d'anxiété de Spielberger. Confirmation de la bimodalité de cette échelle, sur un échantillon de 1 300 suédois tirés au sort dans la population générale (48 % de réponses). En dépit de certaines contradictions, la HAD semble un outil de dépistage efficace d'une pathologie anxio-dépressive.

Application of the Center for Epidemiologic Studies depression scale among
first-visit psychiatric patients : a new approach to improve its performance.

FURUKAWA T. et coll., Journal of Affective Disorders,
46, pp 1-14, octobre 1997

Présentation de raffinements statistiques (ROC et SSRLs) permettant d'optimiser les performances d'une autoévaluation de la dépression, la CES-D. Les auteurs, japonais, sont très contents, et on les croira sur parole. Article méthodologique pour spécialiste averti.

The use of visual analog scales in mood disorders : a critical review.

AHEARN E.P., Journal of Psychiatric Research, 31, pp 569-580, septembre-octobre 1997

Revue critique assez positive sur l'utilisation des échelles visuelles analogiques dans l'évaluation de la symptomatologie dépressive. Ces outils (y compris les échelles multiples) apparaissent fiables et sensibles.

Preliminary evidence of the reliability
and validity of the prospective life-chart methodology (LCM-p).

DENICOFF K.D. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 593, septembre-octobre 1997

La méthodologie de l'évaluation graphique prospective de l'humeur sous forme d'un diagramme a été bien codifiée par Post dans le cadre de ses recherches effectuées sous l'égide du NIMH. En voici une illustration convaincante, à partir de 30 sujets suivis pendant deux ans. La fiabilité interjuges est bonne, et les corrélations avec les échelles de dépression et de manie est tout à fait satisfaisante.

Distractibility and processing resource deficit in major depression. Evidence for two deficient attentional processing models.

LEMELIN S., BARUCH P., VINCENT A. et coll., The Journal of Nervous and Mental Disease, 185 : 542-548, septembre 1997

L'utilisation d'une version informatisée du test de Stroop (test d'attention où il faut dénommer des couleurs associées à des mots plus ou moins signifiants) suggère que le déficit attentionnel des déprimés pourrait comporter une composante de distractibilité, et une composante de diminution des facultés de traitement de l'information. Pour fanatiques du test de Stroop.

PSYCHOTHÉRAPIE

A clinical psychotherapy trial for adolescent depression comparing cognitive, family and supportive therapy.

BRENT D.A., HOLDER D., KOLKO D., et coll., Archives of General Psychiatry, 54 : 877- 885, septembre 1997

La thérapie cognitivo-comportementale apparaît significativement plus efficace que la thérapie de soutien, mais aussi que la thérapie comportementale systémique, en ce qui concerne l'amélioration de la symptomatologie dépressive chez les adolescents étudiés. Par contre, pas de différence nette dans la suicidalité ou le fonctionnement global. Article très intéressant pour son résultat, ainsi que pour les considérations méthodologiques qu'il soulève.

Controlled acute and follow-up trial of cognitive therapy and pharmacotherapy in out-patients with recurrent depression.

BLACKBURN I.M. et MOORE R.G., The Bristish Journal
of Psychiatry, 171 : 328-334, octobre 1997

Cette étude démontre de façon assez convaincante que la thérapie cognitivo-comportementale, que ce soit à court terme (traitement aigu de 4 mois) ou à long terme (phase prophylaxique de 2 ans) est au moins aussi efficace que le traitement pharmacologique, chez des patients récurrents. Bien sûr, il s'agit de sujets ambulatoires avec un score initial moyen de 20 à l'HDRS-17, et les effectifs sont faibles. Ces résultats ne sauraient donc être extrapolés aux dépressions récurrentes les plus sévères.

Prodromes, coping strategies, insight and social functioning in bipolar affective disorders.

LAM D. et WONG G., Psychological Medicine,
27 : 1091-1100, septembre 1997

Interrogés à distance de leur épisode aigu, la majorité d'un groupe de 40 bipolaires est capable de repérer les signes prodromiques de leurs dépressions ou manies, ainsi que de décrire les stratégies cognitives ou comportementales qu'ils mettent en œuvre pour gérer ces premiers symptômes. Seuls 25 % des sujets ne voient pas venir la dépression et 7,5 % la manie. Et il semble y avoir un lien entre le niveau d'insight et d'anticipation, et la qualité de fonctionnement psychosocial. Voila en tout cas qui peut donner lieu à une approche cognitivo-comportementale permettant une meilleure gestion des troubles.

SECONDS MESSAGERS

Platelet endogenous adenosine 5'-Diphosphate ribosylation in drug-free and lithium-treated subjects with bipolar disorder.

YOUNG L.T., WOODS C.M., ROBB J.C. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 413-415, septembre 1997

Le traitement prolongé par lithium diminue chez le bipolaire la rybosylation de l'ADP plaquettaire, ce qui est inverse de ce qui est constaté chez l'animal. La régulation des sous-unités a des protéines G aboutirait donc à une down-régulation en cas de pathologie, mais pas chez les témoins.

SISMOTHÉRAPIE

An epidemiological study of the use of ECT
in adolescents.

WALTER G. et REY J.M., J. Am. Acad. Child. Adolesc. Psychiatry, 36, pp 809-815, juin 1997

Recueil de données sur l'utilisation de la sismothérapie chez les sujets âgés de moins de 19 ans à partir de l'étude des registres de tous les hôpitaux de la Nouvelle Galles du Sud (Australie) entre 1990 et 1996. Quarante-deux patients répertoriés, âgés de 14 à 18 ans, pour 49 cures et 450 séances d'électrochoc (soit 0,93 % de tous les traitements administrés durant la période considérée), 50 % d'amélioration significative. Efficacité plus marquée dans les troubles de l'humeur, moindre en cas de trouble de la personnalité associé. Effets secondaires mineurs et transitoires (les plus fréquents : maux de tête, troubles de la mémoire, confusion, nausées). Des données comparables à ce qui est rapporté chez l'adulte, mais un traitement qui reste exceptionnel à cet âge de la vie.

Refusal of ECT by a patient with recurrent depression, psychosis, and catatonia.

BORONOW J., STOLINE A. et SHARFSTEIN S.S.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 1285-1291, septembre 1997

Intéressant cas clinique illustrant la difficulté à traiter contre son gré, et à surmonter les réticences de sa famille, un patient présentant pourtant une spectaculaire mélancolie délirante et catatonique. L'histoire ne finit pas bien, et le patient n'a pas eu ses électrochocs. God bless America !

SOMMEIL

REM sleep disinhibition at sleep onset : a comparison between narcolepsy and depression.

POLLMACHER T. et coll., Biological Psychiatry,
42, pp 713-720, octobre 1997

En dehors d'un raccourcissement de la latence du sommeil REM et d'une augmentation de sa densité, les profils de sommeil des déprimés et des narcolepsiques n'ont rien de commun, et rien ne permet de penser qu'il y ait des facteurs physiopathologiques communs aux deux troubles.

Maintenance nortriptyline effects on electroencephalographic sleep in elderly patients with recurrent major depression : double-blind, placebo- and
plasma-level-controlled evaluation.

REYNOLDS III C.F., BUYSSE D.J., BRUNNER D.P. et coll., Biological Psychiatry, 42 : 560-567, octobre 1997

Évaluation, contre placebo, de l'effet sur les variables de sommeil d'un traitement d'entretien par nortriptyline chez des sujets âgés souffrant de dépression récurrente. Le traitement n'améliore pas l'endormissement ni la durée totale du sommeil, mais en améliore l'efficience, avec une augmentation du sommeil delta au cours de la première période de sommeil profond, ainsi qu'une augmentation de l'activité REM (contrairement à une notion classique) tout au long de la nuit.

Sleep electroencephalographic abnormalities in adolescent depressives : effects of scopolamine.

McCRACKEN J.T., POLAND R.E., LUTCHMANSINGH P. et EDWARDS C., Biological Psychiatry, 42 : 577-584, octobre 1997

Des adolescents déprimés ont une augmentation du sommeil REM, plus d'éveils et une diminution du sommeil lent profond par comparaison aux témoins. On constate aussi lors de l'administration de scopolamine au cours de la deuxième nuit, une réponse différente de celle des témoins, interprétée par les auteurs comme la marque d'une altération de la transmission cholinergique.

SUICIDE

The prediction of suicidal intent in depressed patients.

VAN GASTEL A., SCHOTTE C. et MAES M.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 254-259, octobre 1997

Chez 338 déprimés de tout poil, hospitalisés pour des troubles allant de la dépression mélancolique au trouble de l'adaptation avec humeur dépressive, l'idéation suicidaire est liée à la gravité de la dépression, à un mauvais fonctionnement psychosocial l'année qui précède l'hospitalisation, ainsi qu'à des antécédents d'hospitalisations antérieures. On repère aussi une constellation symptomatique favorisante, faite de désespoir, de sentiments d'inutilité et d'incapacité, entre autres. Par contre il est difficile de faire le lien entre l'idéation et le passage à l'acte, qui dans cette série semble lié à l'existence d'un trouble associé de la personnalité.

Anger, suicidal ideation, and attempted suicide : a prospective study.

GOLDEY R., WINEFIELS A., SAEBEL J. et coll., Comprehensive Psychiatry, 38 : 264-268, septembre-octobre 1997

Quel est le lien entre les sentiments d'hostilité et de rage et la survenue de tentatives de suicide ? Cette étude prospective de 3 130 adolescents évalués 4 et 8 ans après une première rencontre apporte peu de confirmation à l'idée habituelle que le suicide serait une « agression retournée contre soi ». La corrélation est faible entre l'attitude agressive envers autrui ou la société et le développement ultérieur d'idéation suicidaire, et inexistante chez les 12 sujets qui ont effectivement tenté de se suicider.

Tyrosine hydroxylase allelic distribution
in suicide attempters.

PERSSON M.L., WASSERMAN D., GEIJER T. et coll., Psychiatry Research, 72 : 73-80, septembre 1997

Une population hétérogène de suicidants suédois (dépressions, dysthymies, troubles de l'adaptation, toxicomanies) a fait l'objet d'un examen des distributions alléliques de la tyrosine hydroxylase. Les auteurs constatent une sur-représentation hautement significative de l'allèle TH-K3 chez les suicidants avec trouble de l'adaptation, ainsi qu'une moindre fréquence de l'allèle TH-K1.

Possible association of a polymorphism
of the tryptophan hydroxylase gene with suicidal behavior in depressed patients.

MANN J.J. et coll., The American Journal of Psychiatry,
154, pp 1451-1453, octobre 1997

Chez des sujets hospitalisés pour dépression, on trouve une fréquence supérieure de l'allèle U du gène de la tryptophane hydroxylase (enzyme limitante de la synthèse de sérotonine) en cas de tentative de suicide.

Suicide and antidepressants in South Alabama : evidence for improved treatment
of depression.

RICH C.L., ISACSSON G., Journal of Affective Disorders,
45 : 135-142, septembre 1997

Et si le traitement de la dépression s'était amélioré, au fil des ans et de l'arrivée de nouvelles molécules ? C'est ce que suggère cette comparaison des rapports toxicologiques d'autopsie de suicidés du début des années 90, comparés aux résultats obtenus à San Diego dix ans avant. Deux fois plus de dosages positifs aux antidépresseurs (15 vs 8 %), donc deux fois plus de traitements, mais pas plus de surdosages (5 %). On constate aussi que les hommes de race noire sont moins traités que les femmes caucasiennes.

One hundred in-patient suicides.

PROULX F., LESAGE A.D. et GRUNBERG F.,
The British Journal of Psychiatry, 171 : 247-250, septembre 1997

L'examen d'une centaine de suicides perpétrés par des patients hospitalisés montre que près d'un sujet sur deux se suicide hors les murs de l'hôpital. Les techniques les plus utilisées sont la pendaison et la précipitation de hauteurs. Même si la majorité d'entre eux n'était pas hautement prévisible, le fait que pour 45 %, il s'agisse de troubles de l'humeur, et pour 35 % de schizophrènes, signe tout de même une certaine forme d'échec thérapeutique.

Prodynorphin mRNA expression is increased in the patch vs matrix compartment
of the caudate nucleus in suicide subjects.

HURD YL, HERMAN MM, HYDE TM, et coll.
Molecular Psychiatry 2 : 495-500, 1997.

Mise en évidence d'une augmentation de la prodynorphine dans le putamen et le noyau caudé (surtout dans le compartiment striosomal) de cerveaux de suicidés. Intéressant parce que cela apporte une nouvelle démonstration d'un lien entre la dépression et le système des opiacés (peptides de la douleur et de l'analgésie). Mais interprétation très difficile du fait des régions cérébrales impliquées.

Suicide and substance misuse.

NEELEMAN J. et FARRELL M., The Bristish Journal of Psychiatry, 171 : 303-304, octobre 1997

Cet éditorial pose assez bien la question de l'influence des comportements toxicomaniaques dans la morbidité suicidaire des jeunes, et de leur nécessaire prise en compte si l'on ambitionne d'en faire diminuer l'incidence.

Suicide in the United Kingdom and Ireland.

LESTER D., CANTOR C.H., LEENAARS A.A. et coll., European Psychiatry, 12 : 300-304, septembre 1997

La comparaison des données sur le suicide entre 1960 et 1990 au sein des diverses composantes du Royaume Uni et de l'Irlande montre certaine hétérogénéité selon les régions : augmentation en Irlande et Ecosse, diminution puis stabilisation en Angleterre et pays de Galles. Il existe aussi une hétérogénéité dans le suicide masculin jeune, et ceci est à mettre en rapport avec des indicateurs sociaux tels que le chômage.

Strategies for preventing suicide.

LEWIS G., HAWTON K. et JONES P., The Bristish Journal of Psychiatry, 171 : 351-354, octobre 1997

L'examen de diverses stratégies de prévention du suicide doit rendre extrêmement modeste tous ceux qui se consacrent au problème sur le terrain clinique, tant les stratégies dirigées vers les sujets à risque ont peu d'impact. Ce sont surtout les mesures générales telles que la réglementation de l'accès aux moyens de mourir, la gestion sociale du chômage, qui peuvent avoir un impact perceptible.

Risk factors for suicide in patients with schizophrenia : nested case-control study.

ROSSAU C.D. et MORTENSEN P.B., The Bristish Journal of Psychiatry, 171 : 355-359, octobre 1997

Pourquoi les schizophrènes se suicident ? L'examen des 508 suicides de schizophrènes issus d'une cohorte de 9 156 patients montre un risque particulier dans les 5 jours qui suivent la sortie de l'hôpital, surtout s'il y a eu de multiples admissions dans l'année qui précède. Les permissions sont aussi un moment à risque.

Suicide mortality among medical doctors in Finland : are females more prone to suicide than their male colleagues ?

LINDEMAN S., LÄÄÄRÄ E., HIRVONEN J. et LÖNNQVIST J., Psychological Medicine 27 : 1219-1222, septembre 1997

Contrairement à une idée reçue, il n'y a pas plus de suicides féminins chez les médecins finlandais. C'est la population médicale dans son ensemble qui a un taux de suicide de 2 à 4 fois supérieur à la population générale.

Suicide : risk factors and prevention in refractory major depression.

OQUENDO MA, MALONE KM, MANN JJ.
Depression and Anxiety 5 : 202-211, 1997

Intéressante réflexion sur le suicide, ses facteurs de risque et sa prévention. Apparaît la notion de seuil suicidaire, qui serait un trait de personnalité ou une organisation mentale ou une prédisposition neurobiologique, aux facteurs précipitants qui contribuent à la probabilité de l'acte. Avec classement des facteurs de risque selon qu'ils ont un lien avec le seuil ou avec les facteurs précipitants. La dépression se classe parmi les facteurs précipitants. À partir de là les auteurs proposent un cadre pour des stratégies de prévention.

SUJET AGÉ

Use of antidepressants by nonpsychiatrists in the treatment of medically ill hospitalized depressed elderly patients.

KOENIG H.G., et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 1369-1375, octobre 1997

Accablant : sur 153 patients déprimés âgés de plus de 60 ans et repérés dans un service de médecine, seuls 40 % reçoivent un antidépresseur à un moment ou à un autre de leur hospitalisation ou d'un suivi de 11 mois. Le plus souvent, il s'agira d'ailleurs de l'amitriptyline, et à une posologie moyenne de 50 mg par jour (donc pas le plus conseillé chez le sujet âgé, et pas à la posologie la plus efficace !).

Depression in medically ill hospitalized older adults : prevalence, characteristics, and course of symptoms according to six diagnostic schemes.

KOENIG H.G. et coll., The American Journal of Psychiatry,
154, pp 1376-1383, octobre 1997

La prévalence des troubles dépressifs chez des sujets de plus de 60 ans hospitalisés en médecine est de 10 à 20 % pour les dépressions majeures, et de 14 à 25 % pour les dépressions mineures. Sont opposées ici diverses approches diagnostiques plus ou moins inclusives ou prenant en compte les facteurs somatiques potentiellement étiologiques. Si les critères les plus rigoureux identifient bien les cas les plus indiscutables et les plus lourds, ils laissent de côté un patient sur deux pour qui la dépression, bien que secondaire ou « impure », n'en nécessite pas moins une prise en charge spécifique.

The "vascular depression" hypothesis.

ALEXOPOULOS G.S. et coll., Archives of General Psychiatry,
54, pp 915-922, octobre 1997

La dépression du sujet âgé s'inscrit souvent dans un contexte de pathologie cérébrale vasculaire. L'hypothèse émise par ces auteurs est celle d'une atteinte des systèmes préfrontaux ou de leurs modulateurs par des lésions macroscopiques ou par une accumulation de micro-lésions qui au delà d'un certain seuil critique, aboutissent à une hypofrontalité. Les conséquences de cette conception sont d'une part l'intérêt de la prévention des facteurs de risque cérébro-vasculaires dans la prévention de la dépression du sujet âgé, et au plan thérapeutique, le choix de molécules antidépressives prenant en compte leurs effets sur les processus post-ischémiques.

Fluoxetine in medically stable, depressed geriatric patients : effect on weight.

GOLDSTEIN D.J. et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology, 17, pp 365-369, octobre 1997

Voici une étude « maison » visant à rassurer sur l'importance de la perte de poids sous fluoxétine chez le sujet âgé. Ce n'est que chez les sujets dont l'index de masse corporelle est élevé que l'on observe un nombre statistiquement supérieur (par comparaison au placebo) de sujets qui perdent plus de 5 % de leur poids sous traitement (6/161), et ce ne saurait être considéré comme un effet indésirable négatif. Chez les sujets à masse corporelle normale ou basse, la proportion n'est pas significativement différente du placebo (4/164), et un seul patient devra interrompre le traitement du fait de cette perte de poids.

Subjective memory complaints in the elderly : depressive symptoms and future dementia.

SCHMAND B., JONKER C., GEERLINGS M.I. et
LINDEBOOM J., The Bristish Journal of Psychiatry,
171 : 373-376, octobre 1997

Attention : les plaintes mnésiques des sujets âgés peuvent en partie s'expliquer par un contexte dépressif, mais elles peuvent aussi refléter une prise de conscience d'un réel déclin cognitif. L'un n'empêche pas l'autre.

Dexaméthasone suppression test identifies
a subset of elderly depressed patients. with reduced platelet serotonin transport
and resistance to imipramine inhibition
of transport.

SLOTKIN TA, HAYS JC, NEMEROFF CB, CARROLL BJ. Depression and Anxiety 6 : 19-25, 1997.

Comparaison des caractéristiques du transporteur de la sérotonine des plaquettes chez des déprimés jeunes et âgés, et suppresseurs ou non suppresseurs au test à la dexaméthasone (DST). Les propriétés du transporteur (densité et affinité) sont identiques dans les deux groupes, à l'exception des sujets âgés suppresseurs au DST, chez lesquels le recaptage de la sérotonine est faible. Chez les non-suppresseurs le recaptage est normal. Confirme l'existence d'un trouble du recaptage de la sérotonine chez les sujets âgés, ce qui pourrait expliquer certaines résistances thérapeutiques. L'étonnant est que l'hypercortisolémie semble normaliser ce trouble.

THÉRAPEUTIQUE

Dépendance et tolérance à la fluoxétine. A propos d'une observation

MENECIER P. et coll., L'Encéphale, XXIII : 400-401,
septembre-octobre 1997

Un cas clinique tout à fait exceptionnel d'escalade toxicomaniaque à la fluoxétine (jusqu'à 280 mg par jour) avec syndrome de sevrage et sans syndrome sérotoninergique, chez une polytoxicomane.

Differential pharmacological treatment response in high angry hostile and low angry hostile depressed patients : a retrospective analysis.

BAGDY R.M., KENNEDY S.H., SCHULLER D.R. et coll., Journal of Affective Disorders, 45 : 161-166, septembre 1997

Le seul intérêt d'isoler une forme clinique de dépressions hostiles/coléreuses (Fava et coll) serait d'ordre thérapeutique : ces patients répondraient préférentiellement à des antidépresseurs sérotoninergiques. Hélas, ce schéma séduisant est probablement faux, si l'on se fie à cette analyse de variance croisant les deux profils de patients (hostiles/non hostiles) à trois types de traitements : désipramine, IRS et venlafaxine. Aucune différence d'efficacité selon les produits ou les profils cliniques ne peut être retenue.

Antidepressant associated hypomania
in outpatient depression : A 203 case study
in private practice.

BENAZZI F., Journal of Affective Disorders,
46, pp 73-78, octobre 1997

A partir d'une série consécutive de 203 sujets traités pour dépression, l'auteur constate une incidence de virages maniaques trois fois plus importante chez les bipolaires que chez les unipolaires (17,3 % vs 5,8 %). Ce n'est pas surprenant. Par contre, l'incidence des virages chez les bipolaires n'apparaît pas très élevée.

Valproate prophylaxis in a prospective clinical trial of refractory bipolar disorder.

DENICOFF K.D., et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 1456-1458, octobre 1997

Il est tout à fait possible que le valproate, associé en tri-thérapie aux autres thymorégulateurs actuellement disponibles, puisse aider des bipolaires résistants, mais cette étude comporte trop de défauts méthodologiques pour le démontrer sans contestation.

Withdrawal symptoms associated with paroxetine.

MANNION L., CARNEY P.A., European Psychiatry,
12, pp 372, 1997

Trois cas cliniques de syndrome de sevrage à la paroxétine. Banal, puisque les rapports de tels incidents, généralement bénins, concernent avec une faible fréquence tous les médicaments de la classe des IRS. Tout de même, ces trois cas sont intéressants puisque les précautions avaient été prises pour réaliser un sevrage progressif.

Possible delayed venlafaxine withdrawal reaction : two case reports.

JACOBSON N., WEIBER R., European Psychiatry,
12, pp 372, 1997

Deux cas cliniques de réactions aiguës survenant une semaine après l'arrêt de la venlafaxine : crise aiguë d'angoisse majeure et jamais ressentie auparavant, suivie d'une automutilation dans un cas, et troubles majeurs de l'équilibre dans l'autre cas. L'imputabilité n'est cependant pas totalement certaine, de l'aveu même des auteurs. A suivre...

A novel placebo lead-in behavior strategy for sertraline dosing in a depressed patient highly sensitive to medication side effects.

MOSS J.H., The Journal of Clinical Psychiatry, 58, pp 405-406, septembre 1997

Exemple astucieux d'utilisation du placebo (avec l'accord de la patiente) pour obtenir une ascension posologique acceptable, face à une hypersensibilité alléguée aux antidépresseurs. La préparation est effectuée sous forme de gélules par la pharmacie de l'hôpital, la patiente ne sait jamais vraiment la posologie reçue, et n'est pas encouragée à faire le bilan de ses éventuels effets secondaires.

SSRI-related toxic serotonin syndrome : improvement by discontinuation of treatment and propranolol.

DURSUN S.M., BURKE J.G., NIELSEN F. et coll.,
European Psychiatry, 12 : 321-323, septembre 1997

Trois cas cliniques de syndrome sérotoninergique, chacun secondaire à un IRS différent. Dans les trois cas, l'arrêt du traitement et l'utilisation de propranolol ont abouti à une issue favorable.

Does lorazepam impair the antidepressant response to nortriptyline and psychotherapy ?

BUYSSE D.J., REYNOLDS III C.F., HOUCK P.R. et coll.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 426-432, octobre 1997

Contrairement à certaines craintes, le lorazépam n'interfère pas négativement (au contraire) avec l'effet thérapeutique de la nortryptyline et de la psychothérapie interpersonnelle chez le sujet âgé déprimé récurrent.

Are SSRIs better than TCAs ? Comparison of SSRIs and TCAs : a meta-analysis.

STEFFENS DC, KRISHNAN RR, HELMS MJ. Depression and Anxiety 6 : 10-18, 1997.

Méta-analyse de 36 essais cliniques d'IRS et tricycliques (TCA), sélectionnés par Medline, avec comparaison de l'efficacité, des sorties d'essai et des effets secondaires. Résultats : pas de différence dans l'intention de traitement, TCA significativement plus efficaces que les IRS chez ceux qui vont au bout de l'essai (respectivement 68,2 et 63,2 % des patients répondeurs), les patients sous TCA arrêtent plus souvent leur traitement du fait des effets secondaires, pas de différence entre les deux pour les sorties d'essai liées à un manque d'efficacité. De plus : les IRS coûtent plus cher, mais nécessitent moins d'examens de laboratoire et moins de consultations pour surveiller le traitement.

TROUBLE BIPOLAIRE

The epidemiology of DSM-III-R bipolar I disorder in a general population survey.

KESSLER R.C., RUBINOW D.R., HOLMES C. et coll., Psychological Medicine, 27 : 1079-1089, septembre 1997

Résultats concernant l'épidémiologie du trouble bipolaire de type I, issue de l'étude nationale américaine sur la comorbidité psychiatrique des trouble du DSM-III-R. La prévalence sur la vie entière est estimée à 0,4 %, avec une morbidité négativement corrélée au niveau économique et au niveau de formation. Le trouble touche plus souvent des sujets en milieu urbain, célibataires ou divorcés, de race noire. La comorbidité avec au moins un autre diagnostic DSM III-R est la règle, et pour 59,3 % des sujets, le premier épisode thymique est survenu après l'autre trouble. Moins d'un patient sur deux faisait l'objet d'un traitement récent.

Levels of functioning and well-being in recovered psychotic versus nonpsychotic mania.

McQUEEN G.M. et coll., Journal of Affective Disorders,
46, pp 69-72, octobre 1997

Pour ces auteurs, l'existence d'une symptomatologie psychotique à l'acmé d'un épisode maniaque traduit l'intensité du processus, mais ne préjuge pas du pronostic à court terme, et sur 62 maniaques, les psychotiques ne se distinguent pas des non psychotiques après l'accès, lorsqu'ils ont retrouvé leur niveau thymique de base, en termes de bien-être et de niveau général de fonctionnement.

Effect size of efficacy measures
comparing divalproex, lithium and
placebo in acute mania.

BOWDEN CL, DAVIS J, MORRIS D, et coll.
Depression and Anxiety 6 : 26-30, 1997

Intérêt de (et longues considérations théoriques sur) l'application du concept statistique d'effet de taille (effect size, qui se définit comme la différence des moyennes divisées par les déviations standard). Ici application à une étude comparant l'efficacité du lithium vs valproate dans le traitement de la manie aiguë. Cela permet de rendre significatifs de nombreux résultats qui ne le sont pas par les méthodes habituelles... Les amateurs ne devraient pas manquer.

Psychosensory symptoms in bipolar disorder.

ALI SO, DENICOFF KD, KETTER TA, et coll. Neuropsychiatry, Neuropsychology, and Behavioral Neurology 10 : 223-231, 1997

Étude des symptômes psychosensoriels chez les malades bipolaires. Utilisation de la Silberman-Post Psychosensory Rating Scale (SP-PSRS), échelle exhaustive de 77 items, chez 51 patients et 39 contrôles, avec évaluations itératives pendant 3 ans, couplées à un essai thérapeutique lithium vs carbamazépine en double aveugle et en alternance les deux premières années, puis associées la troisième année. Les bipolaires de type II ont plus de symptômes psychosensoriels que les bipolaires de type I, et les cycleurs rapides plus que ceux qui n'ont pas de cycles rapides. La présence de symptômes psychosensoriels n'a aucune valeur prédictive sur la réponse thérapeutique au lithium ou à la carbamazépine ou à l'association des deux.

- Note de l'éditeur : le contenu de cette rubrique est sous l'entière responsabilité de la rédaction.

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