COMMUNIQUE :
PSYCHOTHERAPIES : DROITS DES MALADES ET SECURITE SANITAIRE
Le 23 Mars sest tenu à lAssemblée Nationale un colloque intitulé " les psychothérapies et la loi ", à linitiative de Bernard ACCOYER, Député de Haute Savoie et du Dr Christian VASSEUR, Secrétaire général de lAssociation Française de Psychiatrie.
Les travaux ont été marqués par une série dinterventions particulièrement denses de la part dun plateau de spécialistes et duniversitaires de haut niveau : Mme Marilia AISENSTEIN, Dr Jean-Louis BALDACCI, Pr Catherine CHABERT, Mme Dominique CLERC MAUGENDRE, Dr Jean COURNUT, Dr Daniel GRUNWALD, Secrétaire général adjoint du Conseil National de lOrdre des Médecins, Pr Patrick GUYOMARD, Pr Jacques HOCHMANN, le Dr Bernard JOLIVET, Pr Jean-Jacques KRESS, Pr Roger MISES, Pr René ROUSSILLON, Pr Daniel WIDLÖCHER.
Ce colloque avait été organisé à la suite du dépôt, par Bernard ACCOYER, le 13 octobre 1999, dune proposition de loi n ° 1844 co-signée par 81 députés qui visait à réserver lusage du titre de psychothérapeute à des personnes titulaires de diplômes universitaires car, actuellement, quiconque le souhaite peut visser sa plaque de " psychothérapeute " et prétendre " soigner ".
Les débats avec une assistance nombreuse et active de spécialistes psychiatres et psychologues, ont dégagé plusieurs axes de réflexions et propositions. De lavis quasi unanime, ce vide juridique constitue un réel danger pour la santé mentale, la santé publique et la sécurité sanitaire ainsi quune atteinte aux droits des malades. Ces derniers devraient en effet pouvoir être clairement informés sur la compétence et le sérieux des thérapeutes car la situation actuelle rend possible toutes les dérives, notamment financières, physiques, voire sectaires.
Les psychothérapies doivent être considérées comme un véritablement traitement. A ce titre, cest leur prescription et leur application qui apparaissent comme devant être réservées à des professionnels détenteurs de diplômes universitaires attestant dune formation institutionnelle garantissant une compétence théorique doublée dune expérience pratique et dun travail sur soi.
Au-delà du vide juridique, la situation actuelle soulève plusieurs problèmes : la formation universitaire qui mériterait dêtre revue, le nombre très insuffisant de médecins psychiatres, lévaluation et la prise en charge des soins psychiatriques par lAssurance Maladie. La question de la place des psychothérapies dans le panier de soins reste en débat.
Des représentants du cabinet du Secrétaire dEtat chargé de la santé et de la Direction Générale de la Santé se sont déclarés intéressés par le thème du colloque et conscients de la nécessité de faire progresser ce problème ancien et beaucoup plus complexe quil ny paraît.
A partir des interventions prononcées, il sest donc dégagé lidée quil convient, non pas de créer un nouveau titre, mais de réserver la prescription et la conduite des psychothérapies à des médecins psychiatres et à des psychologues cliniciens. Il faudrait néanmoins prévoir pour ceux qui disposent dune solide expérience des psychothérapies, mais ne possèdent pas ces diplômes, une possibilité dévaluation des compétences et de validation.
A lissue de cette journée, nombre de participants et les organisateurs souhaitent que la législation en matière de psychothérapies puisse évoluer, dans le but dassurer la sécurité des soins et la transparence.
Ce débat trouvera naturellement toute sa place dans le prochain projet de loi de modernisation sanitaire, qui affiche lambition de renforcer les droits des malades.
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