Tel : 01 53 93 43 00
CREDES : Thérèse Lecomte, Dominique Polton, Nadine Raffy-Pihan
INSERM-OMS : Françoise Casadebaig, Nicole Quemada
Psychiatres, chefs de service : Guy Baillon, Jean Philippe Gidon, Serge Guibert, Jacques Pellet Jean-Luc Roelandt
Prix préférentiel réservé aux adhérents de la FFP, sur présentation dun justificatif de cotisations à votre association : 100 francs au lieu de 170 francs.
Envoyer votre commande au Credes, accompagné de votre justificatif, au Service Diffusion, 1 rue Paul Cézanne, 75008, Paris.
Le contexte général de la régulation des dépenses de santé se caractérise actuellement, en France, par la volonté affichée des tutelles publiques de favoriser lémergence de nouveaux modes de production des soins. Au niveau organisationnel, il sagit de soutenir la mise en place de " réseaux " et, au plan du financement des dépenses, de fonder lallocation des ressources sur des appréciations quantitatives (SROSS) et qualitatives (Accréditation) relatives aux caractéristiques sanitaires locales.
Certes, une telle évolution semble devoir pérenniser le " Secteur Psychiatrique " (SP), pensé et construit dés son origine comme un réseau reposant à la fois sur la complémentarité des prises en charge et, depuis 1982, sur son intégration financière autour de la dotation globale de financement des hôpitaux participant au Service Public. Ainsi, le réseau institutionnel de soins psychiatriques mis en place dans les années 60, a donné naissance plus tardivement au réseau de soins relationnel, fondé sur les échanges et les liens développés par les équipes soignantes avec dautres partenaires de la communauté.
Cette évolution induit une exigence accrue relative à la spécification de lefficience des soins psychiatriques sectorisés. En tant quinnovation organisationnelle " pionnière ", il est logique que lon se tourne vers lui pour apprécier certaines des difficultés et certains des effets inhérents aux réformes en cours. Plus prosaïquement, si lallocation des ressources repose de façon croissante sur lévaluation des performances des structures de soins, le réseau de soins psychiatrique devra nécessairement rendre des comptes en la matière.
Dans un tel contexte, lhétérogénéité des réseaux de soins psychiatriques, au nombre de 825 en France, qui se définissent pourtant comme des entité fonctionnelles a priori homogènes tant dans les objectifs que dans les principes de leur organisation, semble indiscutable.
Le manque déléments pour apprécier la capacité des réseaux de soins psychiatriques, à satisfaire le besoin de santé en psychiatrie renvoie à un double constat :
- lévaluation en psychiatrie est peu développée comparativement à la plupart des autres spécialités médicales. Les indicateurs nationaux et régionaux donnés aujourdhui par les rapports de secteur, les enquêtes épidémiologistes, ne suffisent pas à mettre en évidence lorganisation optimale, compte tenu des moyens mis en uvre, en termes de qualité des soins et de résultats.
- la faiblesse de ce développement tient dans une large mesure à une vraie spécificité du domaine peu favorable, en raison des pathologies concernées comme des moyens de prévention ou de soins disponibles, à la définition dobjectif précis et, plus encore, à la mesure du degré de réalisation de ces objectifs.
Sans vouloir nier les difficultés inhérentes a la spécificité du domaine, il nous semble cependant que lévaluation en psychiatrie, notamment en termes de résultats, reste possible, à condition cependant de changer de paradigme en matière dappréciation de lefficacité. Le modèle dominant en matière de santé est bien sûr lessai thérapeutique, fondé sur une logique dagrégation de travaux et de leurs résultats issus de pondérations implicites relatives à la qualité des différentes études, aux critères de jugement retenus et aux pratiques quil est possible denvisager (AMM dun médicament, résultats dune conférence de consensus, RMO). Si lon admet quil est de la spécificité même de la prise en charge psychiatrique de ne pouvoir la plupart du temps faire lobjet dessais contrôlés dont les résultats seraient susceptibles de contribuer à lélaboration de stratégies thérapeutiques, il convient donc de sinterroger sur les méthodes alternatives.
Loutil dévaluation proposé, testé actuellement sur 6 sites, rentre dans cet objectif et sera utilisé dans plusieurs autres sites. Sa réalisation, en collaboration avec le centre de collaboration de lOMS pour les maladies mentales, a bénéficié dune coopération très active de plusieurs experts : médecins psychiatres et épidémiologistes. Les équipes financières de trois hôpitaux ont validé la partie " évaluation des coûts ".
Cet outil dévaluation comprend deux volets. il sagit à la fois :
Loutil de réflexion sur les pratiques permettra de décrire et danalyser les pratiques et les fonctionnements en réseau des soins psychiatriques sectorisés. Une batterie dindicateurs nous permettra dappréhender la permanence et la continuité des soins, ladéquation entre loffre et la demande, lorganisation des urgences, les objectifs des soins avec les patients, les liens existants entre le réseau de soins psychiatriques avec les partenaires du monde médical, social, culturel et familial.
Lanalyse médico-économique portera sur lensemble des patients schizophrènes de la file active. Pour chacun des patients, on établira sur la base dun relevé des consommations sur une période dun an, les coûts directs et indirects. Les résultats seront évalués à laide déchelles cliniques, de qualité de vie, de satisfaction des besoins. Ainsi, pour chaque patient schizophrène de létude, on pourra évaluer son coût annuel tant du point de vue de lassurance maladie que des autres financeurs (Etat, famille, associations) et mettre en relation ce coût avec différents résultats mesurés à 12 mois dintervalle.
La réalisation de cette étude devrait montrer que les secteurs peuvent se doter doutils, leur permettant danalyser leurs pratiques et également dapprécier leur propre performance en termes de coût et defficacité médicale. La démarche mis au point pourra dès lors être proposé à lensemble des réseaux de soins psychiatriques soucieux dévaluer leur pratiques dans une perspective daccréditation. La comparaison coût-efficacité des différentes structures de soins évalués devraient par ailleurs faire évoluer le système de soins. On pourra ainsi démontrer lintérêt ou non de la mise en place des alternatives, tant du point de vue des coûts que des résultats.
Dernière mise à jour : mercredi 9 juin 1999 18:11:45 Dr Jean-Michel Thurin