R. Misès, N. Quemada, M. Botbol, Cl. Bursztejn, B. Durand, J. Garrabé,
B. Golse, Ph. Jeammet, A. Plantade, Ch. Portelli, J.P. Thevenot
La CFTMEA 2000 représente la quatrième révision de la Classification Française : sans modifier ni les principes ni les modes d'utilisation de l'édition précédente, les auteurs ont introduit des innovations qui concernent plusieurs chapitres de l'axe I ainsi que les équivalences avec la CIM 10 ; enfin apparaît un axe I bébé (0-3 ans).
Les catégories de l'axe II restent, elles, inchangées, tant pour les facteurs organiques que pour les facteurs d'environnement.
1°). Pour la sous-catégorie 1.0 "Psychoses précoces", apparaît la dénomination conjointe "Troubles envahissants du développement" : l'introduction de cette terminologie est justifiée car, dans l'ensemble, c'est bien la même problématique qui se trouve couverte par les deux termes ; cependant, ceci n'inclut pas une adhésion des pédopsychiatres français aux théories étiologiques réductrices qui ont fait rejeter le concept de psychose, tant par le DSM que par la CIM 10.
Dans ce groupe des "Psychoses précoces Troubles envahissants du développement", à côté des catégories antérieurement mentionnées, ont été introduits "le Syndrome d'Asperger" (1.03) et les "Troubles désintégratifs de l'enfance" (1.05).
2°) La sous-catégorie 1.1 "Schizophrénie" est considérablement augmentée, afin de faire place aux modes actuels de classement de ces troubles à l'adolescence.
3°) La sous-catégorie 1.3 "Troubles délirants" est clairement distinguée des troubles schizophréniques de l'adolescence.
4°) La sous-catégorie 1.4 regroupe les "Troubles psychotiques aigus"
5°). Enfin "les Troubles thymiques" (1.4), bien que n'appartenant pas strictement au registre psychotique, apparaissent ici afin de classer les cas où, par leur sévérité et leur massivité, les perturbations thymiques viennent obérer temporairement le rapport au réel, tout en s'associant souvent, en cours d'adolescence, à des manifestations psychotiques avérées. Sur ces bases, sont détaillées diverses formes cliniques, déjà utilisées par la CIM 10, qui concernent les épisodes maniaques ou dépressifs.
Il garde son intitulé, mais il se voit augmenté d'une sous-catégorie "Syndrome de stress post-traumatique" de façon à inclure des manifestations qui ont suscité de nombreux travaux au cours des dernières années, sous la référence au stress.
Il reste inchangé.
Antérieurement "Troubles des fonctions instrumentales et des apprentissages", il devient "Troubles du développement et des fonctions instrumentales". Plus complet que dans l'édition précédente, il est divisé en trois grandes sous-catégories :
- "Troubles de la parole et du langage",
- " Troubles cognitifs et des acquisitions scolaires",
- " Troubles psychomoteurs", d'où l'instabilité se trouve exclue, pour être classée au chapitre suivant qui regroupe des manifestations à dominante comportementale.
Antérieurement "Troubles liés à l'usage de drogue et d'alcool", a été totalement remanié ; il devient une grande catégorie des "Troubles des conduites et des comportements".
Certaines de ces manifestations constituent des syndromes d'individualisation récente, décrits en particulier aux âges extrêmes, chez le très jeune enfant et chez l'adolescent. La Classification Française prend donc ici en compte les orientations symptomatiques et comportementales, mais elle oblige, en même temps, le clinicien à s'interroger sur la signification de ces troubles. Plutôt que d'en, faire, trop vite, des entités dotées d'une entière autonomie et individualisées, exclusivement, sur les manifestations extérieures, il convient, en effet, par une étude clinique et psychopathologique élargie, de rechercher, en premier, la présence d'une pathologie sous-jacente qui commanderait, prioritairement, la classification du sujet dans l'une des quatre premières catégories de l'axe I : dans ce cas, le syndrome comportemental coté au chapitre 7 apparaittra seulement au titre de catégorie complémentaire.
En dehors de cette éventualité, lorsque le syndrome comportemental suffit pour délimiter le cadre clinique, les catégories du chapitre 7 sont utilisées comme catégorie principale.
Ces cadres concernent des domaines très diversifiés:
-"Troubles hyperkinétiques" (7.0), où l'instabilité trouve sa place.
- "Troubles des conduites alimentaires" (7.1) où des précisions sont apportées sur les anorexies atypiques, les boulimies atypiques, les troubles des conduites alimentaires du nouveau-né, du nourrisson, de l'enfant.
- "Tentatives de suicide" (7.2).
- "Troubles liés à l'usage de drogue et d'alcool" (7.3).
- "Troubles de l'angoisse de séparation" (7.4).
- "Troubles de l'identité et des conduites sexuelles" (7.5) ; dans ce cadre sont différenciés les troubles de l'identité sexuelle, les troubles de la préférence sexuelle et d'autres manifestations de la même série.
- "Phobies scolaires" (7.6). - Autres troubles caractérisés des conduites (7.7) ; sous ce titre, se trouvent classés divers comportements dont la signification reste incertaine.
Il reste inchangé.
Dernière mise à jour : jeudi 8 mars 2001 16:44:08 Dr Jean-Michel Thurin |
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