Rapporteur : Docteur Yves THORET
Une enquête menée auprès de 20 revues de psychiatrie a été rapportée par Pierre NOËL.
Quinze d'entre elles mentionnent des mots-clés pour chaque article. Tantôt c'est l'auteur qui les choisit (6 revues), tantôt c'est un travail commun de l'auteur et du Comité de rédaction (9 revues). Le nombre des mots-clés varie entre 3 et 6 par article.
Aucune revue n'utilise un vocabulaire de référence de mots-clés.
Les participants à l'atelier se sont trouvés d'accord pour estimer que l'usage, le choix et la référence des mots-clés n'étaient pas du ressort de l'auteur mais devaient correspondre aux attendes du lecteur, de l'utilisateur. Toute la difficulté réside dans la manière de répondre aux demandes implicites de l'utilisateur, selon son niveau de connaissance du sujet, ses méthodes de travail, son expérience, son niveau de formation.
Il faut aussi faire en sorte qu'un chercheur puisse avoir la garantie qu'il ne " loupera " pas un travail important sur le sujet désigné par un mot-clé.
Les participants à l'atelier ont souhaité que le choix des mots-clés soit effectué par les responsables de la revue, assumant ainsi sa responsabilité éditoriale spécifique.
A titre d'exemple, plusieurs spécialistes de psychiatrie ou de documentation, Mesdames A. CARTIER, M.T. MERCIER, M. THURIN et Monsieur MARZO ont comparé les mots-clés qu'ils avaient choisis à propos de deux articles.
Cet exercice de confrontation a démontré la nécessité d'éviter les redondances, de choisir les mots-clés répondant le mieux à la problématique sous-jacente à l'article, de tenir compte de l'arborescence des concepts, de désigner clairement le champ de connaissances, l'âge des patients et les méthodes d'étude choisies par l'auteur. Ils ont opté de ne pas limiter trop strictement le nombre des mots-clés par article pour ne pas réduire l'écho donné aux aspects les plus originaux du travail indexé. Dans ce sens, le nombre moyen se situe entre 4 et 10, voire plus. Toutefois, il ne faut pas indexer chaque concept. Il convient de souligner ainsi les notions qui occupent une place importante dans le travail présenté. Bien sûr, cela doit être affiné en fonction de la spécialisation d'une revue.
En conclusion, les mots-clés doivent être choisis par une autorité extérieure à l'auteur ; il faut qu'ils soient utiles au clinicien comme au documentaliste ; il faut s'attacher à tenir compte de la hiérarchisation des divers niveaux de mots-clés.
Bien sûr, il faudrait donner aux auteurs des consignes d'indexation plus précises mais cela n'est que rarement suivi par les auteurs.
En fait, comme l'indiquait Jean-Michel THURIN dans une précédente réunion, les rédactions doivent montrer à l'auteur que c'est de son intérêt d'être trouvé dans les articles de référence qu'un lecteur collige au moyen d'un mot-clé.
Rapporteur : Docteur Pierre Noel
Pour répondre à ces questions, le plus simple était de se livrer à une enquête. La rédaction de 20 revues françaises tant psychanalytiques que psychiatriques ont été interrogées.
En voici les résultats :
- Quinze sur vingt utilisent des mots clés. Ce ne sont pas les revues psychanalytiques qui n'en useraient pas. Ce sont une revue phénoménologique, deux revues dont la présentation se rapprochent davantage d'un magazine et deux revues de psychiatrie générale.
- Les rédacteurs en chef vérifient et complètent dans la moitié des cas les mots clés proposés par l'auteur de l'article. Dans un quart des cas, l'auteur est libre de ses choix ; dans l'autre quart, les mots clés sont choisis par le rédacteur en chef. Le nombre de mots clés se situe autour de 3 à 6, rarement moins, mais pouvant aller jusqu'à 7 ou 8, dans un cas jusqu'à 10.
- Aucun thésaurus ou index international n'est utilisé, et cela par aucun des 20 participants à l'enquête ; beaucoup ajoutent qu'ils le regrettent mais qu'ils sont embarrassés par leur maniement ou simplement pour savoir où les consulter.
Psydoc s'est déjà saisi de cette question. Il apparaît, en première analyse, que les mots clés, dans une revue française, devraient répondre à un triple souci : le choix de l'auteur, les références internationales type Medline, les critère des écoles françaises de psychiatrie/psychanalyse.
Dans l'atelier ad hoc de la journée du 6 mars, les mots clés des deux articles pris comme exemple ont illustré cette triple nécessité.