Santé mentale et Société de l'information
Helsinki 23.08.2002

CONCLUSIONS


Le point sur les I, par trois experts qui ont pour tâche de diffuser les projets européens.

M. Horst KLOPPENBURG, représentant de la Commission européenne (DG Infosoc, DG Sanco)

La commission européenne, veut que l’on réponde dans la langue où l’on est contacté. On m’a contacté en anglais ...
Le monde de la commission européenne, notre compréhension de la santé mentale diffère d’une prévention. Notre principe s’appuie sur l’article 1.5.2 qui s’appuie sur l’idée de prévention et de promotion. La santé mentale est une démarche active qui n’a rien à voir avec le traitement des troubles mentaux. Ce traitement relève de la compétence des états membres.
Aujourdhui, nous sommes confrontés à différentes expériences sur les influences de la société d’information sur la santé mentale. Même dans la meilleure période, des mises en garde critiques se sont faites entendre. La plupart des sociétés sont conscientes du danger. Même au sein des institutions européennes, on a traversé une transformation profonde. Les situations sur le marché du travail étaient en relation avec des jeunes qui n’avaient jamais été en contact avec le monde du travail. Certaines personnes ont considéré que l’économie européenne devrait devenir la plus compétitive et qu’il y avait une nécessité de prendre en compte Internet. Beaucoup a été fait, y compris dans le domaine de la e-santé ; beaucoup d’idées prometteuses ont été mises au point. Cela s’est fait indépendamment de la déception du public qu’il n’y ait pas eu plus de créations d’emplois. Les effets se sont fait ressentir au niveau de la santé mentale. Travail informatisé non reconnu. Nous avons pu constater que l’espace de travail peut constituer une base de stress (douleurs, troubles digestifs, fonctions cardio-vasculaires). Les services communautaires ont l’intention d’apporter toute leur attention aux conséquences de l’usage de la société d’information dans le travail. Nous pensons que les jeunes, s’ils sont éduqués dès le plus jeune âge ne souffriront pas de cette maladie. Beaucoup d’entre eux n’ont pas accès à Internet. L’école, nous l’espérons, peut apporter une solution à ces problèmes. L’expérience a montré qu’un jeune qui navigue sur Internet ne développe pas de pathologies quand ultérieurement il utilise Internet au travail.
En guise de conclusion, nous pouvons reconnaître que les technologies ont favorisé les possibilités de communiquer autour du globe. Cela fait partie du niveau de vie. Il faut bénir les aspects positifs. Mais il faut avoir aussi en tête les risques pour la santé mentale. C’est pour cela qu’il faut s’y habituer dès le plus jeune âge.

Mme Petra WILSON, représentant de la Commission européenne (DG Infosoc, DG Sanco)

J’évoquerai le 6ème programme cadre pour le développement technologique. Les services de santé relèvent de la compétence des états membres. Nous nous intéressons au développement de nouvelles méthodes. Nous sommes conscients que la bulle financière a éclaté. Des personnes s’inquiètent de la sécurisation du service. Nous voulons construire la société des connaissances pour tous, une société qui n’est pas axée sur les technologies. Un domaine où l’ordinateur, le support clavier, etc. disparaîssent. Synergie entre 3 domaines : Informatique médicale, Bio informatique, Simulation informatique. Appuyer les états membres dans leur fonction de recherche. De nouveaux outils : projets de recherche ciblée, avec un projet relativement petit sur 2 à 3 ans. Maintenant aller vers une recherche comportant des projets intégrés avec réseaux d’excellence. Le projet intégré réunit différents domaines, impliquant chercheurs, industriels, ... avec recherche prolongée sur 5 à 6 ans et un budget de plusieurs millions d’euros. Cela rend les choses plus difficiles. Mais aussi beaucoup plus de flexibilité, avec un plan de travail détaillé sur seulement 18 mois. Autre type d’activité : réseaux d’excellence permettant de réunir des européens sur un même domaine. L’idée est de mettre en place des réseaux de plusieurs centaines de chercheurs. Le soutien se portera sur 5 ans ou plus. Avoir une communauté scientifique qui devienne autosuffisante. Marge de liberté importante, mais charge de gestion importante.
Dans cette période, certains projets ciblés vers les réseaux d’excellence et réseaux intégrés. Place pour la télé médecine ? sans doute. Très brièvement, nous abordons également des activités comme Europe.
Les projets peuvent être consultés à l’adresse Internet suivante :
http://www.cordis.lu

M. Marc DANZON, Directeur, Bureau régional d l’Europe, Organisation Mondiale de la Santé

Ne traitera pas directement le projet : trop difficile. Préfère se situer en relation au travail réalisé de l’OMS. Parlera de santé mentale, sur laquelle greffer société de l’information. Le mot même d’information n’a pas le même sens partout. En français on parle très facilement de communication, alors que les anglais parlent d’information. Le sujet : société de communication et la santé mentale.
L’année 2001 a été une année de l’OMS tournée vers la santé mentale. Pendant longtemps, celle-ci n’a pas été un grand sujet de santé publique et il est important que l’on enlève tous les tabous qui l’entourent. Nous considérons qu’il y a danger pour la santé à laisser la santé mentale dans le tabou dans lequel elle se situe. Les chiffres sont extrêmement élevés pour la dépression, l’alcoolisme, la schizophrénie et probablement les chiffres les plus élevés pour la prise en charge. Cela pose un fantastique problème de ce qu’il faudrait faire.
Ce que nous proposons, c’est qu’il y ait de véritables projets de santé mentale dans chaque pays, c’est à dire la prise en compte simultanée de différents problèmes. Une politique de santé mentale doit impliquer une action sur la société elle-même. Il est important que l’on sorte de la honte et qu’il y ait une meilleure information, en particulier sur la dépression. Information qui touche les familles, le dépressif pour l’aider à sortir de sa dépression. On est un héros si on a fait un infarctus, très mal vu si on a fait une dépression. Dire des choses, en particulier aux familles et dans l’univers du travail. Nous pensons également que les professionnels ne sont pas bons dans ce domaine et l’on essaie de laisser cela aux psychiatres. Nous insistons pour que dans les politiques de santé, il y ait une formation des professionnels de santé. Consommation des psychotropes, mais aussi mauvaise consommation. Peu de connaissance sur l’innovation dans les thérapeutiques. Essayer d’améliorer l’accès aux médicaments, y compris dans les pays développés, pour des raisons d’incompétence limitée des professionnels de santé. Autre dimension, celle de la politique de santé liée au rôle des gouvernements. Opposition à l’univers asilaire qui persiste. La manière dont les sociétés traite les malades mentaux est inacceptable. Demande qu’il soit mis fin à l’enfermement dans les asiles. Compléter la législation sur le respect des patients, en particulier psychiatriques. Pour terminer, un des bons indicateurs est de regarder l’investissement. Il est scandaleux de voir à quel point les budgets alloués pour la psychiatrie et la santé mentale sont minimes. Nous organiserons en janvier 2005 une conférence sur la politique de santé mentale, dans laquelle on inclura la dimension que je devais traiter aujourd’hui.

Mme Vappu TAIPALE, Directrice générale, STAKES, Finlande

Remerciement des intervenants de cette session.
Quelques brèves remarques. Au départ, on avait le sentiment de deux cultures différentes (finlandaise et française). Au fur et à mesure que plus on aborde les questions du quotidien, on s’aperçoit que l’on a des questions similaires. Nous avons une Europe qui nous permet cet échange. On a parlé de Tous les citoyens. Il faut avoir à l’esprit tous ceux des citoyens qui n’on pas ces possibilités. Cette rupture numérique est un problème mondial, mais aussi européen. Je suis persuadée que nous somme tous conscients de l’importance de cette coopération.
Je remercie encore les institutions, mais aussi les personnes et en particulier A. LEFEVRE.


Dernière mise à jour : jeudi 29 août 2002 18:46:50

Dr Jean-Michel Thurin