SYMPOSIUM INTERNATIONAL

Organisé par le CIDEF (Centre International de l'Enfance et de la Famille)

Programme CEDRATE - 6 - 8 mars 1997, Paris


LES ENFANTS

DE LA GUERRE

Devenir, mémoire et traumatisme


  • Compte-rendu par Bernard DORAY

  • Synthèse des débats



    LES MISES EN FORME DU TRAUMATISME

    Quelques remarques sociologiques sur les conditions
    de production des récits

    Nicolas DODIER

    Dans sa conférence d'ouverture, Michèle Bertrand a montré, dans le prolongement des analyses de Paul Ricoeur, que la mise en récit, par des personnes, de leur trauma, notamment dans le cadre d'une psychanalyse, participait d'un processus de configuration (ou de reconfiguration) narrative de soi

    . Mais elle a en même temps suggéré que la production de récits n'avait pas en elle-même, à tout coup, une vertu thérapeutique, et qu'il convenait par conséquent de réfléchir aux conditions qu'il fallait réunir pour que tel soit le cas.

    Dans cette communication, je voudrais apporter quelques éléments à cette réflexion. Le point de départ en sera l'étude des conditions sociologiques de productions narratives après un traumatisme, et plus particulièrement dans le cas de trauma ayant acquis, parallèlement à l'itinéraire individuel de chaque victime, une dimension collective. J'aimerais ainsi resituer le cadre dans lequel s'inscrit cette forme particulière de mises en récit que vise la pratique analytique (et, au-delà, diverses autres formes d'intervention thérapeutique) après un traumatisme. Je n'ai pas moi-même réalisé de recherche portant directement sur cette question, mais j'ai eu à réfléchir, à l'occasion d'enquêtes de sociologie sur les réactions aux accidents du travail dans les entreprises, aux questions complexes que soulève le traitement de la responsabilité en cas d'accident. Mes réflexions s'appuieront notamment sur deux ouvrages qui me paraissent très liés aux réflexions de cet atelier. Il s'agit tout d'abord du livre de Michael Pollak sur le maintien de l'identité dans le cadre de l'expérience concentrationnaire

    . La grande portée de cet ouvrage vient de ce qu'il s'intéresse en même temps à l'expérience des camps, telle qu'elle nous est donnée à lire, ou à entendre, d'après des récits de déportés, qu'à la nature même de ces récits, à leurs visées, à leurs conditions de production. Je m'appuierai par ailleurs sur le travail récent d'Allan Young, anthropologue canadien, consacré au PTSD (PostTraumatic Stress Disorder)

    . Ce livre propose une genèse historique de la notion de PTSD. Par là-même, il brosse une histoire de la conception de la mémoire en psychologie et en psychiatrie, depuis les grands bouleversements du XlXème siècle, lorsqu'on a commencé à considérer que la mémoire n'était pas seulement une affaire d'images et de discours, mais incluait également des actes et des conditions corporelles (automatismes, contractions hystériques,...). Allan Young, dans un mélange rare d'approche historique et d'observations actuelles, procède également à un analyse fine des conditions de prise en charge, aux Etats-Unis, des vétérans de la guerre du Vietnam, dans le cadre d'une clinique spécialisée justement dans le PTSD. Il a réalisé pour cela, entre 1986 et 1988, des observations prolongées, de type ethnographique, dans cette institution.

    Mise en récit et mise en forme

    Je ferai remarquer tout d'abord que la notion de récit, pour intéressante qu'elle soit dans une optique thérapeutique, est insuffisante pour une réflexion sur la condition sociale des personnes victimes de traumatismes. La recherche sociologique a intérêt à s'orienter, d'une façon plus générale, vers toutes les situations dans lesquelles les personnes en question sont confrontées à ces dispositifs, variés, qui visent la constitution de rapports sur les traumatismes, soit qu'elles en soient les sujets actifs, soit qu'elles y aient à s'y soumettre. Il y a eu une occurrence soudaine, le trauma. Puis se mettent place, pour la personne, les conditions, plus ou moins faciles, pour que se forge, chez elle, une expérience de ce traumatisme. On peut paraphraser Paul Ricoeur en disant que dans ce processus l'occurrence se fait véritablement événement dans l'histoire de la personne 4. Ce processus est inséparable de tout ce qui se trame, en même temps, autour de l'occurrence traumatique, de la part des acteurs qui s'y intéressent, et donc, pour la personne, de son expérience des diverses mises en forme de l'occurrence traumatique. Et c'est sans doute sur cette question qu'une sociologie qui n'a pas, bien évidemment, les moyens de juger directement des bienfaits des différentes interventions thérapeutiques, peut néanmoins apporter un éclairage.

    Si j'hésite à employer le mot de récit, ou de mise en récit, et notamment dans le cas de traumatisme de guerre, c'est en raison de la diversité des moyens mobilisés dans les sociétés contemporaines pour rendre compte des guerres, parfois même en temps réel, comme l'a rappelé Véronique Nahoum Grappe à plusieurs reprises à propos des conflits en Croatie et en Bosnie. Le format du récit semble en effet trop limitatif vis-à-vis de la variété des dispositifs et des supports par lesquels le traumatisme est, disons, rétrospectivement " mis en forme " 5. Le cadre de notre étude englobe les comptes-rendus suivants : des productions discursives, textuelles et orales, dans le cadre de pratiques thérapeutiques, mais aussi journalistiques, judiciaires, parfois sociologiques, littéraires, historiques, etc. ; des images (photos, films, vidéo) ; des tableaux, des comptages, des statistiques, qui elles aussi, parce qu'elles supposent des châines d'enregistrement en prise sur le terrain, imposent de considérer les individus sous un certain angle ; des expertises, et notamment l'objectivation médico-administrative des dommages, avec toutes ses implications quant à la manière de traiter la souffrance des individus 6 ; des dessins ; des fictions, etc. ; mais aussi les paroles, les cris ou les larmes, voire toutes les attitudes qui constituent également la trame peu objectivée, et souvent difficile à saisir à distance, de ces mises en forme.

    Les questions sont dès lors les suivantes : quelles sont les effets du déploiement de ces mises en forme, pour les victimes de guerre, dans le rapport à soi, à l'événement, et aux autres, dans le moment même de la mise en forme, et aussi dans ses effets différés, en retour ? Et quelles en sont les implications dans le devenir, à terme, des victimes ? La visée thérapeutique n'est bien évidemment que l'une des visées possibles de ces mises en forme. Ceci ne signifie pas, inversement, que ces dernières ne puissent pas avoir une portée bienfaisante. C'est alors à l'issue de ce détour, que l'on peut ensuite, dans un deuxième temps, revenir à la production narrative, considérée cette fois-ci comme exemple spécifique de ces mises en forme. Une boucle est ainsi envisageable, qui articulerait, in fine, les apports de la psychologie, et notamment de la psychanalyse, et de la sociologie. Une amorce de réflexion sur cette question, bien évidemment trop vaste, et à ma connaissance peu défrichée, pourrait être, dans un premier temps, d'inventorier quelques grandes lignes permettant de différencier les mises en forme, et leur rôle dans le devenir des victimes.

    Suggestions comparatives sur les mises en forme du traumatisme

    La visée individuelle ou collective des mises en forme

    Michael Pollak distingue deux visées principales pour les récits des déportés : forger une mémoire pour un collectif, redéfinir son identité individuelle. Par rapport à la formation d'unemémoire collective, plusieurs questions se posent d'emblée : de quelle mémoire collective s'agit-il ? quel est le collectif en question ? Dans le cas des récits de l'expérience concentrationnaire, Pollak montre les différences entre des récits qui visent une " politique d'identité collective ", à l'origine de discours nécessairement particularistes, et des récits visant " l'universalisme de la leçon ". Pour lui, la tension entre ces deux formes de mémoire collective, particulariste et universalisante, traverse les récits des déportés, et leurs usages.

    La deuxième grande catégorie de récits est donc celle des constructions biographiques en tant que " instruments de reconstruction de l'identité ". C'était l'optique privilégiée par Michèle Bertrand, comme psychanalyste, dans sa conférence d'ouverture. Deux formes principales d'identité s'y articulent. Tout d'abord : l'identité comme appartenance. C'est dans la perspective de reconstruire, après le trauma, les bases pour cette forme d'identité, que les déportés mobilisent tant de ressources pour apparaître, dans leurs récits, comme " survivants ", pour expliciter ce que cela signifie, et transformer les barrières qui ont pu s'introduire, à cet égard, avec " les autres ", comme autant d'appuis d'une reconfiguration identitaire. L'autre identité est celle de la continuité de la personne. Elle se rapproche de la notion d'ipséité, notion développée par Paul Ricoeur pour rendre compte de la portée configuratrice du récit pour les personnes qui y figurent comme sujets agissants.

    Parmi les nombreuses questions que soulèvent les rapports entre ces deux formes de mise en récit, j'en noterai deux. D'une part, la formation d'une mémoire collective va parfois dans le sens d'un contrôle, par les instances qui s'en considèrent comme dépositaires, des récits considérés comme représentatifs, ou adéquats. Il s'agit d'écarter les récits qui porteraient atteinte à une conception collective en train de s'échafauder, ou déjà fixée comme doctrine, et de valoriser ceux qui, comme cas exemplaires, viennent renforcer les grandes lignes déjà émergentes de la mémoire collective. Pollak parle à cet égard de la tension relative à " la conformité entre le récit personnel et la signification historique de l'expérience " 9. D'autre part, d'une manière moins tendue, on a pu observer bien des fois qu'il est parfois nécessaire, pour les victimes, de faire le détour, dans un premier temps par les chemins de la mémoire collective pour accéder ensuite à un récit plus individualisé des événements. Sur le plan historiographique, on peut ainsi noter, à propos des récits des déportés, une tendance manifeste : dans un premier temps, les récits ont eu une visée nettement collective, que ce soit sur un plan politique ou judiciaire, avant que ne soient publiés des témoignages où la question de l'identité individuelle du narrateur était déployée comme question de manière plus autonome

    Les contraintes d'objectivité et d'authenticité

    Certains dispositifs imposent aux mises en forme des visées d'objectivité. Ce sont notamment les dépositions judiciaires, les dépositions devant des commissions d'histoire, certains témoignages pour des articles de journaux. Dans ce cadre, la victime d'un traumatisme peut se retrouver elle-même reprise à l'ordre, et parfois sévèrement, quant à sa manière de rapporter les événements. Elle est par exemple régulièrement la cible, à l'audience du tribunal, d'accusations de ce type de la part des magistrats, ou des avocats de la partie adverse, y compris lorsqu'elle n'est là qu'à titre de témoin. En particulier, tout ce qui est hors sujet du point de vue de la procédure est écarté, ce qui crée une situation fort complexe pour des personnes qui, généralement, ne sont justement pas, vis-à-vis des événements qu'elles ont vécus, dans un rapport procédural. On enjoint notamment aux personnes d'adopter une posture de " neutralité " par rapport aux événements, alors même qu'elles en sont les victimes.

    Certains contextes, au contraire, n'imposent pas cette contrainte d'objectivité. La recherche de la vérité des faits, si forte dans le cadre judiciaire, y compris lorsque les professionnels adoptent par devers eux une conception conventionnaliste de la vérité, peut être tout à fait secondaire dans d'autres arènes. Certaines conceptions de la pratique analytique, par exemple, poussent à cette relativisation dans le cadre même de la cure. Cela dit, cette mise à distance des contraintes d'objectivité s'accompagne de l'instauration d'autres formats, qui ont leur propre régime de mise en forme. Considérons par exemple les rapports entre les victimes et leurs avocats. Que demandent ces derniers ? Que leur client puisse fournir une version de ce qui s'est passé dotée d'un pouvoir de persuasion suffisant dans le cadre même imposé par les règles de droit. Peu importe, peut-être, que cela soit vrai, mais il faut par contre, ce qui n'est pas moins contraignant, que cela soit plaidable. Certaines scènes du documentaire de Raymond Depardon sur la procédure des flagrants délits le montrent très bien.

    Aux exigences d'objectivité peuvent aussi se substituer des exigences d'authenticité. On attend alors de la personne qu'elle fasse part, véritablement, de son expérience, qu'elle rapporte non seulement sincèrement, mais avec les mots, les formes ajustées, ce qu'elle a pu ressentir.

    Ces exigences peuvent être non seulement très fortes, mais également à l'origine de jugements de valeur très sélectifs sur les personnes. On pensera par exemple à la manière dont des journalistes de l'audiovisuel peuvent sélectionner, à travers les personnes, des cas intéressants pour la production d'images. Là encore, la victime est soumise à des jugements quant à sa manière de témoigner de ce qu'elle a vécu. Car la question, brutale, et non sans incidence sur la manière dont va être rapporté et partagé, collectivement, l'événement traumatique, est entre autres la suivante : la personne passe-t- elle bien à l'écran ?

    L'entrée dans des jugements en responsabilité

    Certaines situations sont caractérisées par l'emprise de la question de la responsabilité. Du fait des ricochets caractéristiques des débats en responsabilité, cette question se contamine à tous les acteurs engagés, victimes, inculpés, témoins, alliés potentiels de l'une ou l'autre partie. En cas de déposition judiciaire, le témoin peut par exemple tout à fait se retrouver accusé, bien qu'il ne soit pas là, à l'origine, pour cela, quant à sa propre conduite lors des événements. Etre engagé dans les chassés croisés de la responsabilité a toujours un coût, où que l'on soit. Cela ne veut pas dire, à l'inverse, que les victimes de dommages ne souhaitent pas risquer ces accusations, voire qu'elles n'aient pas besoin, dans certains cas, d'y répondre ou de les devancer publiquement. Car il existe aussi un coût, symétrique, au contournement de la responsabilité. On peut mesurer, en effet, lorsque les personnes vivent des occurrences traumatiques dans des contextes qui ne permettent pas de poser la question de la responsabilité, les troubles implications que cette pacification systématique des réactions créent chez elles. Car le sens de la justice risque de s'y trouver systématiquement désamorcé, empêchant alors toute conscience du collectif de s'exprimer

    D'autres situations sont plus floues. Il a été constaté, ainsi, que les personnes atteintes, du fait de la guerre, d'un stress post-traumatique, ont été confrontées à des situations qui échappent à la morale ordinaire. Elles ont tendance à considérer dès lors, dans nombre d'interactions de la vie quotidienne, qu'elles sont implicitement jugées par autrui selon des critères moraux erronés. Et sans doute n'est-ce pas faux, dans bien des cas. C'est un point central du livre d'Allan Young 13. Dans le cadre de la clinique où il a réalisé ses observations, l'acquisition de nouveaux schémas qui permettent aux patients, ici d'anciens soldats de la guerre du Vietnam, de donner forme à ce qui s'est passé, dans des catégories qui justement ne sont pas ceux de la morale ordinaire, ce qui suppose une réorganisation considérable et souvent longue, est, pour les praticiens, une direction majeure du traitement.

    Les modalités de participation de la victime à la mise en forme du traumatismeLà encore, les situations peuvent être très contrastées. On aura, d'un côté, les situations de non participation poussée, voire radicale. Certaines situations de fabrications d'images (photos de reportages, films) sont à cet égard exemplaires, de même que certaines conditions d'expertises médicales. Il conviendrait d'apprécier jusqu'à quel point, et de quelle manière, ces situations ont des effets en retour sur les personnes qui sont confrontées à ces moments d'objectivation de leur propre malheur 14. Dans d'autres situations, et c'est dans cette direction que travaille la pratique analytique, comme nous l'a rappelé dans ce symposium Serge Lebovici, l'accent sera mis sur un processus de " co-construction ", avec tout le parti qu'il convient alors d'en tirer pour la configuration de soi. Enfin, il existe des formes de construction beaucoup plus solitaire de l'événement traumatisant, où la maîtrise, par le sujet, de la mise en forme du trauma, se paye d'une sortie parfois radicale, ou sinon temporaire, comme intermédiaire nécessaire, des conditions ordinaires de l'intersubjectivité (dialogue avec soi-même, dans le for intérieur, production d'écrits intimes,...) .

    Remarques conclusives : les interférences entre les mises en forme

    Les réflexions précédentes orientent vers l'hypothèse de l'existence, en cas de guerre notamment, d'une économie complexe de la muse en forme du traumatisme, dès lors où l'on intègre la gamme hautement diversifiée des dispositifs disponibles, et l'éventail large des acteurs impliqués, dans les sociétés contemporaines, pour réagir aux occurrences traumatiques. Cette économie a sans doute des implications profondes chez les personnes victimes de tels traumatismes.

    Et c'est en tout cas dans la découverte d'un chemin personnel qui tienne compte de cette économie (économie qui leur est en partie imposée) qu'elles peuvent configurer leur propre expérience de ce qui s'est passé. Il ne paraît pas non plus sans intérêt de resituer les pratiques thérapeutiques dans un tel contexte.

    Proposer à une personne de produire, pour son bien, des récits de ce qui s'est passé, n'est pas, en effet, une activité isolée, mais, quoi qu'on veuille, un élément parmi d'autres, tant du point de vue des collectifs impliqués que des victimes, considérées une à une.

    Ceci suggère de mieux saisir les dynamiques de l'identité enclenchées par les différentes conditions de mises en récit de soi. Les différentes dimensions citées plus haut ne sont que des pistes. Elles ouvrent sur les questions suivantes : quelle est la place d'une pratique clinique ? d'une psychanalyse ? d'une simple écoute ? dans l'ensemble de ces dispositifs. Une réflexion sur la confrontation de la muse en forme " clinique ", ou " thérapeutique ", avec les autres mises en forme, semble d'autant plus nécessaire dans les contextes où, comme en situation de guerre, ou d'après-guerre, les frontières entre les différentes formes d'intervention sont extrêmement malléables, notamment pour des raisons liées à l'urgence de la situation. Il existe, à n'en pas douter, une interférence forte, plus ou moins maîtrisée, entre les instances qui participent à la mise en forme du traumatisme. Et ce sont justement ces interférences, et non pas seulement chaque intervention prise isolément (prise en charge psychanalytique, ou psychiatrique, procédure judiciaire, expertise médicale, reportages par les médias, etc.) qui participent au devenir de chaque victime d'un trauma. Cela suppose sans doute de réfléchir, au-delà des appels parfois rhétoriques à une nécessaire " collaboration ", aux dispositifs à inventer pour concevoir des rapports ajustés entre les acteurs. Du point de vue des victimes, il existe tout un travail pour attribuer des places à ces différents acteurs, qu'ils soient distingués les uns des autres, ou assimilés. Et comme on a pu le noter à propos des personnes dont l'existence est soutenue par des programmes sociaux, le fait d'avoir à répéter constamment, auprès d'instances différentes, une mise en biographie de soi, n'est pas sans effet en retour (mais lesquels ?) sur la portée configuratrice, ou non, du travail narratif.




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