L'expérience que j'ai vécue avec les enfants sortant directement de la guerre, Rwanda, août 94) m'a prouvée que non seulement le récit peut être thérapeutique, mais qu'il est le moyen le plus sûr d'aider les enfants à vivre avec leurs souvenirs (puisqu'il n'est pas question d'oublier).

Seulement, il faut savoir orienter et tirer profit de ces récits.

La guerre étant une épreuve trop dure pour les enfants, il est préférable que l'enfant qui l'a vécue la raconte seulement quant il en a envie et à qui il veut. Ce n'est sûrement pas la tournée d'une équipe de psychologues dans les centres pour enfants non accompagnés ou dans les camps de déplacés de guerre qui guérit le traumatisme, c'est peut-être la permanence des personnes attentives auprès des enfants, des personnes qui ont le temps et la patience d'attendre le moment où l'enfant aura lui-même décidé de parler.

La formation de plusieurs agents de terrain à l'écoute serait une stratégie à adopter, parce que dans ce domaine, l'approche culturelle est d'une très grande importance.

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