Delinquants sexuels : strategies de prise en charge et association de techniques therapeutiques

Dr Roland COUTANCEAU[1]

 

 

Introduction :

 

            Pour éclairer la question de la prise en charge des délinquants sexuels, nous nous proposons tout d'abord de souligner les problématiques spécifiques au traitement en psychiatrie et psychologie légale (repères techniques thérapeutiques revisités, évaluation et analyse psychopathologique, pertinence ou pas de l'obligation de soins, réalité transférentielle et contre-transférentielle, enjeux et visées de la stratégie thérapeutique) ; puis nous détaillerons les différentes techniques thérapeutiques utilisées, enfin aux vues de ces analyses nous indiquerons les possibilités d'association thérapeutique (dans leurs indications).

 

 

I. Problematiques :

 

            La thérapeutique en psychiatrie et psychologie légale est à la fois une technique thérapeutique classique (thérapie individuelle, thérapie de groupe, thérapie de groupe, prescription chimiothérapique), sa spécificité s'inscrivant finalement comme liée aux caractéristiques psychopathologiques de ces sujets.

            Pour développer une stratégie thérapeutique, il y a lieu d'abord de procéder à une évaluation qui se doit d'être pluridisciplinaire (à la fois psychiatrique, psychologique, psychopathologique, psychosociologique et psychocriminologique).

            Seule cette lecture pluridisciplinaire peut éclairer les aspects particuliers de la personnalité de base, mais aussi celui du développement psychosexuel particulier, et également d'analyser les éléments psychologiques pré-délictuels, délictuels et post-délictuels (en particulier en attachant un intérêt pour le positionnement psychoaffectif du sujet après son passage à l'acte).

            Sur un plan strictement psychiatrique, on soulignera que la transgression est relativement exceptionnelle chez les sujets psychotiques, et qu'elle n'est pas à priori en lien avec une structure névrotique stricto sensu.

            C'est dire que la plupart des problématiques relèvent de fait de ce qu'on nomme des troubles de la personnalité (à savoir astructuration, déséquilibre psychique, caractère paranoïaque, aménagement pervers).

            Indiquons d'emblée que le risque d'une lecture exclusivement structurale tend à faire penser que le passage à l'acte est inhérent à la psychopathologie basale (ce qui est loin d'être l'éclairage d'une criminologie clinique moderne).

            La conception plurifactorielle du passage à l'acte (personnalité, contexte thymique, éléments motivationnels spécifiques, situation, élément conjecturel final) oriente le clinicien vers une conceptualisation d'une compréhension probabiliste du passage à l'acte (comme potentialité d'occurrence).

            Sur un plan psychologique, on développera bien évidemment les aspects biographiques (avec un regard particulier sur le moment de l'adolescence, sur la vie affective, sur les antécédents judiciaires notamment).

            L'évaluation psychologique analysera également la sémiologie présente (anxiété, recherche de traits névrotiques, axes de psychorigidité, tendances impulsives, instabilité, éventuelle dysthymie).

            Là encore, on privilégiera les éléments suivants (traits névrotiques ayant inhibé le développement interpersonnel, axe de psychorigidité avec tonalité égocentrique, dysthymie avec un regard particulier sur le moment sub-dépressif, souvent moment fécond pour l'émergence d'un passage à l'acte).

            A un niveau plus existentiel, l'évaluation psychologique comprendra également la quête de vécus émotionnels significatifs (frustration, tension interne, vécu dépressif, vécu de l'excitation, vécu de situation conflictuelle) ; et parallèlement un regard sur la dynamique de leur gestion par le psychisme du sujet.

            Certains éprouvés d'animosité (rage, haine, vengeance) seront particulièrement recherchés ; ainsi que tous les éléments psycho-émotionels entourant l'émergence de l'excitation sexuelle dans la subjectivité du sujet.

            Sur un plan psychopathologique, c'est la relecture de la problématique perverse (qu'on peut situer comme résultant d'un triptyque : égocentrisme, relation d'emprise, déni d'altérité) ; problématique que l'on recentrera sur une psychopathologie de l'acte et non comme une psychopathologie structurale de la personnalité.

            L'existence d'antécédents de sévices dans l'enfance seront systématiquement recherchés bien que la clinique ne conduise pas à les considérer comme un facteur prévalent chez les sujets récidivistes.

            A un niveau psychopathologique, c'est la manière subjective dont quelqu'un a vécu ces traumatismes réels de l'enfance ou de l'adolescence qui signent l'investissement de l'imaginaire dans une tentation d'une certaine destructivité.

            L'analyse du champ affectivo-sexuel comprendra à la fois un regard sur le modèle parental, un inventaire des connaissances sexuelles, une appréciation de la vie auto-érotique, une description de l'histoire psychosexuelle adulte concrète (repérage des expériences sexuelles successives) avec un regard plus approfondi sur l'axe relationnel.

            L'abord de la fantasmatique liée à l'activité auto-érotique est fondamentale, car étant le seul élément d'exploration permettant d'apprécier le choix d'objet sexuel, et en ce qui concerne l'attrait pédophilique l'aspect exclusif, prévalent ou simplement secondaire.

            Mais c'est le plan psychocriminologique qui nous semble le plus intéressant car permettant une étude particulière du moment critique du passage à l'acte.

            Dans une évaluation de première intention les éléments pré-délictuels ou présents au moment du délit sont souvent peu émergents du fait d'une position défensive du sujet lors de son interpellation, en début du processus judiciaire.

            Par contre, le positionnement post-délictuel (à comprendre comme la manière psycho-émotionnelle avec laquelle le sujet se situe face à ce qui lui est reproché) s'inscrit à notre sens comme éclairage fondamental dans l'appréciation du sujet dans l'après-coup de son passage à l'acte.

            On peut étudier par exemple le degré de reconnaissance des faits, celui de la contrainte exercée, le vécu surmoïque d'après-coup, l'appréhension ou pas du retentissement psychologique pour la victime, le rapport à la loi.

            Des échelles allant d'une reconnaissance totale à la négation sont à proposer pour les items ci-dessus (qui ne sont pas exhaustifs de l'analyse post-délictuelle, bien évidemment).

            Dans notre analyse psychocriminologique nous diagnostiquons alors des profils allant d'une tonalité névrotiforme à un axe pervers prévalent, avec trois regroupements particuliers immaturo-névrotique, immaturo-égocentrique, immaturo-pervers.

            Ces trois tonalités ne sont pas à situer comme des repères psychopathologiques de la personnalité de base, mais comme des sensibilités dans la manière dont la personnalité réagit à l'interpellation sociale.

            Ce qui est intéressant de façon pragmatique c'est qu'elles orientent vers des formes de prise en charge différentes ; et qu'elle suscite des réactions contre-transférentielles également différentes.

            De façon schématique, les profils immaturo-névrotiques relèvent d'une psychothérapie classique (avec souvent une véritable demande) ; le contre-transfert étant souvent plutôt ouvert, chaleureux et soutenant d'emblée.

            Les profils immaturo-égocentriques traduisent l'impossibilité d'une demande spontanée, relevant donc d'une obligation de soins, souvent bien accepté par le sujet sur injonction.

            Face à ces sujets, les réactions transférentielles comprennent à la fois des vécus de compassion, mais aussi des vécus d'irritation.

            Le plus souvent, on le verra de tels profils sont de bonnes indications de groupes thérapeutiques, permettant de catalyser un travail de mise en mots souvent marqué par une insuffisante élaboration (tout se passant comme si la réalité psychique du sujet était stimulée par l'écoute d'autres sujets ayant la même problématique, contribuant à faire émerger un matériau clinique plus riche, les rendant le cas échéant, plus accessibles à une relation duelle plus personnalisée dans un second temps).

            Enfin les profils immaturo-pervers sont difficiles à prendre en charge même une fois l'obligation de soins posée, relevant plutôt à notre sens de ce que l'on pourrait nommer une évaluation longitudinale préalable pour tenter de modifier quelque peu leur positionnement ; et finalement les rendre accessible à prise en charge thérapeutique stricto sensu.

            Le plus souvent ces profils suscitent une réaction contre-transférentielle faite d'irritabilité, de rejet, ou simplement de vécu d'impuissance.

            L'analyse psychocriminologique se doit également de préciser le rapport à la situation (situation s'installant d'elle-même ou situation établie stratégiquement), avec parallèlement l'analyse du mode opératoire (agression physique, menaces proférées, pression, manipulation).

            C'est dire que l'évaluation pluridisciplinaire des sujets ayant commis une agression sexuelle oriente vers une psychopathologie éminemment différente d'un sujet à l'autre, orientant donc plutôt vers une prise en charge adaptée à chaque problématique psychopathologique.

            On voit également que le psychiatre ou le psychologue se doit de compléter son évaluation classique de la personnalité par un regard psycho-sexologique et bien évidemment psycho-criminologique (puisque le passage à l'acte est l'élément émergent).

            La question de l'obligation de soins que nous avons déjà abordée chemin faisant est donc à conceptualiser dans le rapport à la psychopathologie.

            Poser la nécessité d'une véritable demande, c'est choisir à notre sens de ne traiter que les sujets à dominante immaturo-névrotique.

            Certains théoriciens ont mis en avant l'impossibilité de traiter véritablement quelqu'un qui ne serait pas consentant.

            Cette contrainte de départ peut être théorisée, comme la réalité d'une résistance au transfert ou de l'installation d'emblée d'un transfert négatif que certains craindraient qu'il ne soit cristallisé.

            Mais on peut d'une part nommer ce transfert, l'analyser ; ce qui souvent lui fait perdre une part de son intensité.

            L'injonction de soins peut être vécue comme une blessure narcissique d'être sommé d'accepter un cadre (encore qu'une "castration" relevant d'une instance rationnelle peut souvent être structurante si on en explique au sujet le sens et l'intérêt pour lui-même).

            Dans la pratique de l'obligation de soins, on constate souvent qu'un abord clair, direct du passage à l'acte, de la réalité pénale, de la vie psychosexuelle suscite souvent un intérêt non dissimulé.

            Formulé autrement, la demande non présente, il s'agit de la faire émerger "chemin faisant".

            Confronté, s'abandonnant peu à peu à une certaine authenticité le sujet en vient souvent à adhérer d'une certaine manière au suivi, du moins d'en accepter le principe.

            On pourrait également interroger le contre-transfert de ceux qui ne peuvent assumer en tant que thérapeute l'obligation de soins : que signifie de ne pas pouvoir confronter un sujet transgressif à la loi sociale.

 

            Au delà de l'obligation de soins, il faut également théoriser l'accessibilité au suivi.

            On peut schématiquement définir deux positionnements :

            - une école "minimaliste" de cliniciens thérapeutes qui poseront finalement la nécessité d'une reconnaissance au moins partielle des faits comme permettant une prise en charge

            - une école plus exigeante posant trois conditions préalables : reconnaissance au moins partielle des faits, adhésion minimum à la prise en charge thérapeutique, auto-compréhension partielle du sujet.

 

            Mais comment situer l'enjeu du suivi ?

            Travailler les aspects de la personnalité s'inscrit comme élaboration psychothérapique classique.

            Nommer les thématiques liées à l'anxiété, saisir les processus émotionnels concomitants de mouvements sub-dépressifs, repérer les caractéristiques de la relation à l'autre s'actualisant dans le transfert ; tout cela est parfois difficile mais assez bien connu.

            La prise en charge en psychiatrie légale se doit également de favoriser la lucidité sur le passage à l'acte, sur les éléments motivationnels l'ayant sous-tendu, sur le contexte situationnel et psycho-émotionnel l'ayant accommodé.

            La confrontation du sujet à son passage à l'acte nous semble indispensable même si l'art du tempo en thérapie permet de choisir les moments les plus opportuns.

            Enfin la prise en charge ne peut faire l'économie d'une réflexion sur le risque de récidive.

            Analyser avec le sujet la polyfactorialité ayant accompagné son passage à l'acte, reconnaître avec lui les situations à risque (externe ou intrapsychique), est bien évidemment lui permettre de gérer autrement sa réalité psychosexuelle.

            Pour que cette confrontation ne soit pas trop stigmatisante, le travail sur le passage à l'acte du passé se doit d'aller de pair avec un travail d'accompagnement de sa réalité psychosexuelle actuelle (c'est à dire lui permettre de gérer de façon lucide, réaliste, concrète une vie affectivo-sexuelle, qu'elle soit auto-érotique ou relationnelle).

            Dans le champ relationnel, la difficulté à aborder l'autre, les tensions de toute situation de demande, la peur de l'autre, le jeu relationnel dans la sexualité, l'abord des éléments sexuels, psychologiques, affectifs dans toute relation seront abordés.

 

 

II. Strategies therapeutiques :

 

            Au plan thérapeutique, l'existence de stratégies thérapeutiques variées est nécessaire, supposant donc des équipes pluridisciplinaires, ou un travail en réseau.

            Nous situerons de façon schématique les indications des différentes techniques thérapeutiques.

            En ce qui concerne la psychothérapie individuelle, les éléments suivants seront privilégiés : niveau intellectuel au moins moyen, capacité d'auto-analyse, capacité de symbolisation, capacité d'insight quant aux affects, aptitude à saisir certains auto-leurres, métabolisation authentique.

            Les indications de la psychothérapie de groupe seront notamment : ambivalence face au suivi, insuffisante lucidité quel que soit le niveau intellectuel, égocentrisme prévalent, inhibition sociale habituelle.

            L'objectif thérapeutique sera donc de limiter l'égocentrisme, sociabiliser en développant l'apprentissage et l'affirmation de soi, enfin favoriser l'insight par l'écoute d'autres sujets n'ayant pas tous les mêmes dynamiques défensives.

            On distinguera : les groupes dits psycho-dynamiques plus centrés sur le sens, l'affect, l'auto-analyse, l'aspect psycho-émotionnel dans la relation et les groupes dits "de prévention de la récidive" plus centrés sur la réalité quotidienne, la gestion des fantasmes, le repérage des situations à risque (environnement externe, mais aussi réalité intra-psychique).

            D'autre part, on proposera des entretiens de couple, quand la compagne en est d'accord. L'entretien de tout sujet ayant un lien affectif apparaît comme éclairant soit dans le cadre d'entretiens préliminaires, soit ponctuant le suivi. Le libre choix de la compagne est bien entendu de règle. Parfois une thérapie de couple devient l'axe central du processus thérapeutique (ou même des groupes thérapeutiques en couple).

            L'entretien de couple permet souvent de mieux situer la réalité psychosexuelle concrète ; amenant également le sujet à être plus authentique dans l'abord de sa sexualité.

            Des entretiens familiaux peuvent être indiqués dans les situations incestueuses avec le souci de la mise à plat de tout ce qui s'est joué dans la famille, suite au passage à l'acte incestueux.

            Enfin, les anti-androgènes sont une indication chez les sujets présentant une fantasmatique pédophilique vécue comme obsédante ou chez les sujets se déclarant incapables de réfréner une impulsion (même si un tel discours est souvent peu authentique, à visée auto-discupabilisante dans la subjectivité du sujet ; aspect qui sera travaillé ultérieurement dans le processus thérapeutique)

            Enfin, une chimiothérapie non spécifique peut être prescrite ; traitement symptomatique au cas par cas (bouffées anxieuses, composante sub-dépressive, troubles du sommeil).

            On signalera plus particulièrement l'utilisation d'antidépresseurs sérotoninergiques (avec une recherche d'action sur l'aspect obsédant de la fantasmatique) ; la pertinence de cette prescription d'antidépresseur étant discutée selon les auteurs (certains la jugeant équivalente à la prescription d'anti-androgènes, d'autres préférant la prescription spécifique d'anti-androgènes dans des indications précises).

            Rappelons bien évidemment que toute prescription médicamenteuse ne peut être faite qu'avec l'assentiment du sujet (selon la déontologie médicale classique).

 

 

III. Association de techniques therapeutiques :

 

            L'association de techniques thérapeutiques résulte de l'analyse pluridisciplinaire de la personnalité et du passage à l'acte.

            A titre indicatif on peut ainsi associer :

 

            * Une chimiothérapie hormonale et une psychothérapie de soutien (individuelle ou de groupe)

            La prescription d'anti-androgène est à proposer dans les indications suivantes :

                        - sujet présentant une fantasmatique pédophilique vécue comme obsédante

                        - sujet se déclarant incapable de réfréner une impulsion

                        - certains déficients mentaux.

            La prescription d'anti-androgènes (d'antidépresseurs sérotoninergiques) ne peut bien évidemment constituer l'axe central d'une telle prise en charge.

            Une thérapie centrée sur la relation interpersonnelle, sur la vie affectivo-sexuelle complète bien évidemment alors cette prescription.

 

            * Le suivi individuel (ou de groupe) pour le père incestueux, et parallèlement quelques entretiens en couple ou quelques entretiens familiaux pour la mise à plat.

            Là encore, la prise en charge associe un travail spécifique sur le sujet condamné mais parallèlement vise à rétablir ou à mettre à plat les éléments psycho-émotionnels de la relation aux protagonistes du cadre familial.

            Le travail thérapeutique porte sur la personnalité en elle-même, sur l'analyse du passage à l'acte, mais aussi sur les conséquences dans le présent du sujet.

 

            * La prise en charge en thérapie de groupe, avec parallèlement des entretiens de couple (pour des sujets ayant commis un acte pédophilique ou une agression sexuelle sur majeure).

            La technique thérapeutique associe un travail centré sur le fonctionnement psychique du sujet, dans son rapport à celui d'autres sujets du même type ; avec parallèlement l'accompagnement concret de la vie psychoaffective (pour des couples qui en ont accepté le principe).

            L'abord de la problématique avec un protagoniste privilégié de la vie quotidienne du sujet permet de ne pas laisser le questionnement psychique se circonscrire à un espace thérapeutique privilégié.

            De plus l'écoute des femmes de sujet ayant commis une agression sexuelle a permis de souligner la nécessité pour elles d'un espace d'écoute, de questionnement, de confrontation ; leur permettant dans un second temps d'accompagner l'évolution psychoaffective profonde de leur compagnon.

 

            * Des thérapies de groupe avec parallèlement la mise en place d'une thérapie duelle (peu opérante dans un premier temps).

            La stimulation par le groupe du fonctionnement psychique du sujet catalyse la production de matériaux psychiques (d'un sujet parfois peu élaborant seul –alexithymie-) ; facilitant une perlaboration, une métabolisation dans une thérapie duelle (qui dans un premier temps était apparue un peu lourde, un peu difficile pour le thérapeute, avant la thérapie de groupe).

 

 

Conclusions :

 

            Ainsi, il existe une créativité thérapeutique à développer, en se laissant simplement guider par l'analyse psychopathologique et psycho-criminologique ; il s'agit de mieux comprendre que tout travail thérapeutique est un travail sur le présent et le passé, sur le sujet et sur sa relation avec l'entourage, travail thérapeutique qui est à la fois un travail intrapsychique du sujet sur lui-même mais aussi un accompagnement psycho-éducatif, psycho-sexologique, psychoaffectif.

            On soulignera de façon très concrète, que la participation d'un proche du sujet a l'espace thérapeutique d'une manière ou d'une autre permet de façon plus simple et réaliste la confrontation du sujet à sa réalité psychique et psychoaffective, une plus grande transparence, une moindre résistance, et finalement une adhésion plus facile du sujet lui-même au processus thérapeutique, dans la mesure où il en constate les conséquences et les bienfaits dans sa réalité psychoaffective relationnelle de tous les jours (l'amenant à vivre de façon plus légère une obligation de soins vécue dans un premier temps comme quelque peu contraignante).

            De façon plus générale, la créativité en psychiatrie et psychologie légales se doit d'accepter que l'espace thérapeutique soit à la fois un travail d'analyse du moi, d'analyse du ça ; ou dit plus simplement à la fois un travail psycho-éducatif et un travail psychothérapeutique stricto sensu ; dit autrement encore le travail d'accompagnement du sujet dans le cadre d'une obligation de soins vise à la fois à faire maturer la personnalité (non spécifique) mais aussi à clarifier les relations mentales liées à la fantasmatique et à la sexualité, repérer des situations à risque (conflit interne, situation externe), gérer sa sexualité et réinvestir la vie sociale du sujet parfois un peu marginalisé par la stigmatisation de la scansion sociales (repères d'évolution spécifiques)


 



[1] Psychiatre des Hôpitaux - Antenne de Psychiatrie et Psychologie Légales