Quelles sont les circonstances de la crise suicidaire, Y compris le suicide en collectivité ?

Pr J.P. Soubrier

Groupe Hospitalier Cochin — Saint-Vincent-de-Paul (AP-HP)
Ancien Président de l’Association Internationale pour la Prévention du Suicide

Introduction

Toute crise suicidaire constatée chez un individu doit non seulement faire discuter la structure mentale, définir la personnalité, évaluer le degré de tristesse et de désespoir, mais également faire évaluer le groupe social et l’environnement dans lequel le suicidaire évolue avant qu’il ne devienne suicidant en mettant sa vie en danger pour devenir suicidé. C’est alors que se vérifiera ou non certaine information que l’idéation suicidaire est de l’ordre de la pathologie individuelle et liée ou non à une difficulté d’intégration sociale. On sait depuis Durkheim que " toute perturbation d’un ordre collectif déterminera une exacerbation de l’anomie et en accentuera les effets ".

L’évaluation du risque suicidaire peut, ainsi que je l’ai précisé dans un CD ROM récent, comprendre non seulement l’étude clinique et l’analyse des antécédents mais également l’étude des circonstances de grand stress vital, ce qui comprend un certain nombre de points dont le deuil, le contexte affectif, les difficultés générales personnelles et professionnelles, les dépendances toxiques, et tout ce qui touche à l’estime de soi, et engendre un culpabilisme. Tout ceci évoque la nécessité d’une mise au clair de la situation de la personne et plus encore lorsqu’il s’agit d’une collectivité. Je rappelle que le terme collectivité se définit comme " un ensemble d’individus groupés naturellement ou pour atteindre un but commun ". Je m’en tiendrai donc à ce thème d’autant que le programme de cette Conférence aborde largement les causes de la crise suicidaire.

Ce n’est pas tant l’étude des circonstances de la crise qui importe mais la réponse faite à cette crise suicidaire.

Pour cette présentation sur les circonstances de la crise suicidaire y compris dans les collectivités, j'ai choisi une observation clinique personnelle qui me semble correspondre à la question posée et utile pour la discussion.

En 1982, je suis appelé en consultation suicidologique urgente par les dirigeants d’une entreprise filiale d’un groupe industriel américain auquel ils devaient rendre compte des faits suivants :

Dans le même mois, trois suicides sont survenus chez trois ouvrières de la ligne de conditionnement, appelée " le parc à moules " :

  • deux défenestrations
  • une intoxication médicamenteuse.
  • Quelques semaines plus tard, une laborantine meurt après une absorption de cyanure sur le

    site même, dans les toilettes. Les quatre femmes étaient d’âge moyen de 33 ans, toutes mères de famille, mariées, une seule était célibataire.

    Il s’en suivra une réaction syndicale, une campagne de presse locale et une diffusion nationale de l’événement. Un mouvement de grève récent avait soulevé les difficultés de travail à la chaîne de conditionnement, le rythme passant de 160 à 180 boîtes par minute. " C’est dingue, on ne se parle plus, on se fait des signes " déclarait une ouvrière.

    Une analyse plus profonde de l’événement me permit de relever plusieurs points négatifs :

    1. La direction n’avait pas réagi dans un premier temps, ce qui valut une réaction agressive générale à ce reproche de considérer encore à notre époque le suicide comme un sujet tabou.
    2. L’absentéisme au travail avait atteint un taux maximum de 50 % dans certaines équipes féminines (entre 30 et 50%).
    3. Il n’existait qu’une seule assistante sociale pour 1000 employés.
    4. Le service médical du travail était réduit à une seule consultation épisodique.
    5. Il n’a été retrouvé aucun trouble mental chez les 4 mères de famille décédées. Une seule était connue comme déprimée, celle-ci était néanmoins en arrêt de travail depuis un an.

    Il me fut alors demandé de présenter cette autopsie psychologique devant deux dirigeants venus du siège d'outre-Atlantique et de faire des propositions préventives afin qu’un tel événement ne se reproduise pas. Ce que je fis, en insistant sur :

    1. la réorganisation complète du service social et médical de l’entreprise
    2. l’amélioration de la communication entre le personnel technique, l’entreprise, les services de ressources humaines
    3. la mise en place d’un réseau médico-social en contact avec les médecins de famille, la désignation d’un psychiatre référent.

    En un mot, la réalisation d’un système d’alerte psychologique, base primordiale de toute prévention du suicide dans les collectivités, sujet sur lequel je reviendrai plus loin.

    Toutes ces propositions furent acceptées et à distance plusieurs mois plus tard je fus informé qu’aucun suicide ou tentative de suicide n’avait été constaté et que le taux d’absentéisme était en voie de réduction. Pour toute personne reconnue fragile est organisé un suivi étroit avec une assistante sociale, des contacts avec le médecin traitant par l’intermédiaire d’un psychiatre et une réponse favorable était donnée à toute demande de mutation interne.

    De cette observation, j’ai retenu plusieurs points pour la discussion, excluant toute réflexion sur les causes mentales et sociales du suicide. Il s’agira donc de :

  • Suicide et tabou
  • Absentéisme au travail
  • Média et contagiosité : un problème de collectivité ? (chapitre que j’aurais pu diviser en deux).
  • 1. Suicide et tabou

    Dans un premier temps, l’entreprise garda sous silence sans intervention aucune les quatre suicides. Une notice nécrologique parue dans le journal de cette usine mentionna les disparitions sans en préciser la cause. Cette réserve ou cette prudence ( ?) fut très mal vécue par le personnel d’autant qu’aucune réponse n’était donnée aux difficultés professionnelles signalées par les employés. La notion de suicide tabou est connue de tous.

    L’équipe du Centre de Prévention du Suicide de Los Angeles s’attaqua à cette question dès après l’ouverture du centre au début des années 1960. Ils mirent en évidence que le silence après un suicide ne faisait qu’aggraver la détresse de l’entourage restant. D’où la notion de postvention, phase ultime de la prévention du suicide dans sa phase tertiaire. L’origine du tabou se situerait dans un but protecteur au niveau du sacré pratiqué par les peuplades païennes polynésiennes. Apparemment, les sociétés occidentales n’ont pas suivi les mêmes règles et ce n’est que depuis peu que le suicide n’est plus considéré par le droit canon comme un crime. Rappelons cependant que tout renforcement du tabou suicide ne peut que majorer l’angoisse collective et déclencher des réactions agressives. Ainsi que le déclara Freud, le tabou de la mort n’est pas seulement un signe de deuil mais aussi une marque d’hostilité envers celui qui vient de mourir.

    2. L’absentéisme au travail

    Nous avons relevé que le taux d’absentéisme dans cette entreprise était élevé. Peut-on considérer qu’il s’agit d’un facteur de risque suicidaire ? La réponse viendra de trois études :

  • Pour Greenberg, s’expliquant sur le thème du coût de la dépression : " le coût indirect correspond au coût de la mortalité. Celui-ci est défini comme le nombre de suicides attribuables à la dépression multiplié par la valeur des vies perdues et comprend aussi le coût de l’absentéisme au travail obtenu par le produit du nombre des déprimés, de la durée moyenne de l’absentéisme et du salaire moyen ainsi que le coût de la réduction des capacités productives des personnes déprimées qui continuent à travailler à un rythme supposé réduit. Ces deux derniers coûts sont présentés comme les coûts de la morbidité ". L’auteur suppose en outre, ce que nous envisageons en général, que 60 % des suicides sont dus à la dépression. En fait, le terme dépression n’est pas explicité dans les travaux évoqués ici, ce qui mériterait une analyse plus profonde. L’important est que se trouve confirmée la relation entre suicide et absentéisme au travail. Rappelons que dans notre cas clinique, une seule femme sur les quatre était reconnue déprimée, les autres, au moins deux d’entre elles, n’avaient " que des soucis familiaux ".
  • L’étude de Gotland
  • Il s’agit d’une étude réalisée en 1992 d’après un programme pédagoqique effectué pour les médecins de petite île, comportant une formation sur le traitement des dépressions et la prévention du suicide. Cette étude a permis, outre une diminution de 50 % de nombre des suicides, une réduction des journées d’arrêt de travail.

  • Déjà en 1971, également en Suède, Ruth Etlinger avait exposé la relation entre suicide et absentéisme au travail dans une étude effectuée à partir de dossiers d’assurance. L’hypothèse de départ était d’évaluer la relation entre les troubles somatiques et les tentatives de suicide. Il est apparu alors que l’absentéisme au travail et le comportement suicidaire étaient liés, tant en ce qui concerne les tentatives de suicide et leurs séquelles que les morts par suicide. Le nombre de jours d’arrêt de travail chez les suicidants était proportionnellement supérieur à ceux des non suicidants. Si les derniers avaient un maximum de 10 jours d’arrêt, pour les suicidants le nombre passait les 30 jours et ceci sur une période de 10 ans. Sur le plan épidémiologique, la prévalence (ou fréquence) de troubles mentaux n’était pas démontrée, l’auteur exprimant que " les diagnostics étaient vagues ". Etlinger suggérait en conclusion que les entreprises ou les assurances pourraient s’organiser sur le même modèle que celui connu des centres médico-psychologiques publics.
  • En conclusion, il existe une relation circonstancielle entre suicide et absentéisme au travail qui ne semble pas être concernée par le trouble mental mais une fois de plus évoque le notion d’un désespoir mixte psychologique et social.

    Média et contagiosité

    Dans le cas clinique présenté, il a pu être noté que l’aspect contagieux éventuel d’un premier suicide chez l’une des ouvrières a pu entraîner celui de ses deux camarades puis de la laborantine. Il a pu être noté aussi que la campagne de presse provoquée ou non par les syndicats a fait réagir les dirigeants de l’entreprise et a abouti à une meilleure organisation sociale.

    Dans une brochure récente de l’O.M.S., nous avons fait valoir dès l’introduction que les médias pouvaient être utiles pour la prévention du suicide mais aussi pouvaient influencer une contagiosité. En suicidologie, ce terme est discuté en fonction de ce qui est appelé l’Effet Werther. En 1774, une épidémie de suicide chez les jeunes allemands à été déclenchée par la publication du roman de Goethe où le jeune Werther se tue par dépit amoureux avec une arme à feu. Les épidémies de suicide de ce genre affectent à priori uniquement les jeunes. Ce phénomène dramatique est d’ailleurs depuis l’antiquité connu sous le nom de " suicide des vierges de Mélitus ". A Mélitus, une série de jeunes vierges se tuèrent par pendaison. La communauté dut faire passer une loi très particulière : toute jeune fille suicidée par pendaison sera conduite au cimetière, nue, avec la corde au cou… Il est dit que l’épidémie s’arrêta net.

    En ce qui concerne l’époque actuelle, la publication de livres comme Suicide Mode d’Emploi en France (1982) et Final Exit aux U.S.A. en 1991 diffusé et traduit, a encouragé certains suicidaires à passer définitivement à l’acte.

    Je ne reviendrai pas plus sur cet événement mais signalerai néanmoins que la France est un des rares pays qui a fait voter une loi précise contre la provocation au suicide en 1997, inclue dans le Code Pénal par la suite.

    Il se pose alors la question de savoir comment les média peuvent agir pour protéger la collectivité. Un exemple récent est donné aux U.S.A., tel que nous avons pu en discuter à l’Association Américaine de Suicidologie en 1995. Il s’agit du suicide du musicien et rockstar, Kurk Cobain, âgé de 27 ans, mort le 8 avril 1994 à Seattle (Etat de Washington). Dans la quinzaine précédente, il avait tenté un suicide à Rome. Sa tournée européenne fut annulée. De retour à Seattle, il s’enferme chez lui avec un fusil. Son épouse fait intervenir la police. Son entourage essaie de l’aider sans succès. Il accepte avec réticence d’entrer dans une clinique de Los Angeles le 28 mars, où il ne restera que deux jours, puis il disparaît. L’annonce de son suicide provoqua une immense émotion aux U.S.A. et dans le monde. Il était le célèbre leader du Groupe Nirvana, parfois comparé à l’un des Beatles, John Lennon, marié à une autre vedette, Courtney Love. Comme il était natif de la région de Seattle, le centre de crise de cette ville fut inondé d’appels téléphoniques de jeunes en crise. Ce suicide fit craindre une épidémie de suicide chez les jeunes américains par le fait d’un Effet Werther (voir supra). Cependant de nombreux appels téléphoniques cherchant des informations et des explications furent également dirigés vers ce centre de crise de Seattle et beaucoup d’autres.

    Ceci permit non seulement une dédramatisation de ce suicide " célèbre " mais aussi de fournir des informations protectrices dans un but de prévention du suicide dans sa phase primaire et secondaire et même tertiaire. Il fut organisé une messe publique en présence de la veuve et du Directeur du centre de crise où vinrent se recueillir 7000 jeunes en deuil de leur idole. Tout au long de cette période, les média insistèrent plus sur la carrière prodigieuse du musicien que sur l’aspect pathologique de son acte présenté comme inutile voire stupide. A postériori, il ne fut pas constaté d’augmentation du nombre des suicides à Seattle. Seul un cas fut relié officiellement au suicide du musicien. Il s’agit d’un garçon de 28 ans connu comme étant déprimé, dépendant toxique, isolé et dont le père s’était lui-même suicidé comme Kurt Cobain avec un fusil de chasse.

    Ce genre d’études est maintenant connu sous le label de " cluster suicide studies " que l’on peut traduire par  " étude de suicides survenant dans un groupe social défini ou une collectivité ".

    Ainsi, il faut retenir la nécessité d’une cohésion sociale entre professionnel de toute origine pour sinon prévenir une contagiosité suicidaire en prenant toutes les mesures et selon le moment en encourageant les systèmes d’alerte et pour mettre en place un système préventif de récidive.

    A cet égard, je rappellerai la déclaration de E. Shneidman : " la complexité vient aussi du fait que le suicidaire est incapable de faire la différence entre l’importance ou non de la pression externe. Il éprouve une difficulté à trouver une autre alternative aux problèmes de la vie quotidienne ".

    Conclusion

    La conclusion sera un rappel de la notion de la prévention moderne du suicide dont il est utile d’avoir connaissance pour l’approche de la crise suicidaire y compris dans les collectivités.

  • Au niveau 1 de la prévention primaire :
  • Cela concerne l’information générale avec mise en place de tout système d’alerte et de protection du suicidant potentiel.

  • Au niveau 2 :
  • La prévention intervention incite à une mobilisation et une mise en place d’une conduite thérapeutique adaptée de l’individu et de son environnement proche.

  • Enfin, au niveau 3 :
  • En cas de mort par suicide, elle incite à ne pas considérer le suicide comme un tabou, à prendre en charge ceux de la collectivité qui restent alors dans l’angoisse et l’incertitude et, pour les professionnels contactés, suicidologues ou non, quelle que soit leur profession, y compris les soignants, dédramatiser l’événement.

     

    La prévention du suicide est certes une mission mais chacun des représentants de la collectivité peut y participer. Le sociologue Frédéric de Coninck, dans un passage un peu critique sur la théorie d’Emile Durkheim, écrit : " s’il s’avérait qu’un acte réputé aussi individuel, aussi intime obéissait à des déterminations collectives, on tiendrait une preuve pratiquement a maxima, de la manière dont nos actes dépendent des réalités sociales qui nous dépassent… ".

    Bibliographie

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    S. Freud, Totem et tabou, Petite bibliothèque Payot, Paris, 1971.

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    J.P. Soubrier, Suicide Prevention as a Mission, Conférence d’ouverture au 19ème Congrès de l’Association Internationale pour la Prévention du Suicide, Adélaïde, Australie, mars 1997, in Suicide Prevention — The Global Context, édité par R.J. Kosky, H.S. Eshkevari, R.D. Goldney, R. Hassan, Plenum Press, New York, 1998, p. 2-6..

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    J.P. Soubrier, Collaboration with the Industrial World, 32ème Réunion de l’Association Américaine de Suicidologie, Houston, 1999, U.S.A. in Proceedings, M. Weishaar ed., p. 94-96.

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    Coupures de presse :

  • Loire Matin du 6 juin 1982
  • Le Matin de Paris du 9 juin 1982
  • L’Humanité du 10 juin 1982
  • Le Monde du 4 juin 1982
  • Communiqués de presse radiophoniques :

  • R.M.C. : 12h45 le 2/06/82
  • R.M.C. : 15h45 le 3/06/82
  • R.T.L. : 06h00 le 10/06/82
  • Europe 1 : 08h30 le 10/06/82

  • Dernière mise à jour : dimanche 29 octobre 2000 19:36:11

    Monique Thurin