La place de la victime d'agression sexuelle évolue avec la société qui l'entoure. Hier ignorée et suspecte, réduite dans la procédure pénale au rang « d'objet de preuve », elle est aujourd'hui au c¦ur d'un vaste mouvement de reconnaissance. Cette réhabilitation est le résultat de toute une histoire sociale dans laquelle les mouvements féministes, les associations de défense et la presse ont largement participé. Ces changements ont permis de découvrir que des personnes âgées, ainsi que des hommes pouvaient aussi subir des maltraitances sexuelles. Quelle est la réalité de ce phénomène dans les maisons de retraite, les prisons et dans l'Armée ? Quel type de réponse peut-on lui apporter ?
La domination masculine et l'agression
L'agression sexuelle est un phénomène criminologique complexe, marqué par la prévalence masculine de ses auteurs. Cette quasi-exclusivité renvoie aux rapports existant entre le passage à l'acte violent et l'identité sexuelle masculine.
Celle-ci s'est mise en place à partir de modèles appartenant au genre masculin, socialement déterminé et issu de la hiérarchisation des sexes. La domination accaparée par l'homme résulte d'un phénomène de culture, visant à lui assurer la maîtrise du pouvoir, du travail et des richesses. Cette domination est un phénomène de longue durée et la parité homme-femme, votée par quelques démocraties occidentales, est encore loin de s'appliquer à l'ensemble des nations. « A la fin du vingtième siècle les femmes ne possèdent que le un centième des biens matériels de l'humanité » selon un rapport de l'ONU (25), et sur le total des condamnations prononcées pour infractions sexuelles par les tribunaux français, sur une période de trois ans de 1999 à 2001, les hommes représentent plus de 97 % des condamnés.
L'étude psycho-dynamique de l'agression sexuelle démontre qu'elle ne saurait se réduire à la simple recherche de la satisfaction sexuelle. Celle-ci n'est souvent que secondaire voire même absente ou en tout cas, toujours insatisfaisante. Le passage à l'acte agressif révèle avant tout la violence interne du sujet qui impose à la victime la toute-puissance de sa pulsion d'emprise. L'intention est avant tout celle de la domination rendue possible par le déni de l'altérité de la victime.
Cette primauté de l'emprise issue d'une faille du narcissisme primaire investit alors l'agression du pouvoir de consolider l'identité et de maîtriser l'angoisse liée à la peur de la femme et de l'étranger. Ces troubles de l'identité sexuelle peuvent être analysés à partir de différentes grilles de lecture, anthropologiques, sociologiques, systémiques, criminologiques, psycho-dynamiques. Toutes ont leur pertinence, mais aucune ne peut rendre compte seule de la complexité du phénomène. L'éclatement de la famille, la perte de la fonction paternelle, l'indifférenciation des genres, l'injonction au plaisir et à la consommation, souvent mis en avant comme facteurs actuels de la délinquance ne sont cependant pas des phénomènes universaux. La violence sexuelle est une résultante de tous les facteurs individuels et environnementaux en jeu, dans laquelle la place et la qualité de la victime est tout aussi prépondérante.
Victimes Adultes Vulnérables en institution
La vulnérabilité est un concept difficile à appréhender. De quelle vulnérabilité parle-t-on, et comment identifier cet état qui pourraient induire le passage à l'acte agressif ?
Est vulnérable selon le Larousse celui qui est « susceptible d'être blessé, d'être attaqué ». Dans le code pénal, la vulnérabilité est une notion juridique qui constitue « la circonstance aggravante » (article 222-29 du CP) .
En santé publique, le concept de vulnérabilité renvoie à celui de risque et permet d'identifier des groupes ayant une prédisposition interne à subir un dommage. Les personnes âgées ou celles qui appartiennent à une minorité sont repérées comme telles, parce qu'elles sont faibles, sans défenses, et ayant perdu une partie de leur autonomie. Ce sont bien ces qualités de fragilité et de dépendance qui au delà du sexe biologique semblent favoriser la vulnérabilité à l'agression.
La tentation de la toute-puissance est particulièrement présente dans les institutions qui regroupent ces personnes. La mission d'aide et d'assistance risque alors de se transformer en relation de pouvoir et de domination. Les dérives qui pervertissent les missions de ces établissements se déclinent toujours autour d'une maltraitance institutionnelle marquée par l'autoritarisme, la sur hiérarchisation et la perte de l'humanité des relations à l'intérieur et à l'interface de chaque groupe. La raison du plus fort s'y exerce avec d'autant plus d'efficacité qu'elle place le sujet faible en situation d'isolement, et le professionnel en position haute, de toute-puissance et d'impunité.
1. Maltraitances sexuelles en Maison de Retraite
Il ne s'agit pas ici de stigmatiser les maisons de retraite et les personnels qui assurent dignement leurs fonctions, mais de repérer les déterminants de la violence de certaines institutions En effet, les violences sur les personnes âgées sont commises dans la majorité des cas à leur domicile et par un proche. Mais, cela ne peut occulter la réalité de la maltraitance en institution spécialisée.
La violence sexuelle peut-elle être le fait d'un agresseur âgé ? La question mérite d'être posée.
L'idée même qu'un vieillard puisse être coupable de violence sexuelle paraît tabou, et bien souvent le système de défense de l'agresseur âgé est de nier en raison de son âge, comme s'il était incongru de l'imaginer capable de tels actes. Cette assertion, souvent acceptée comme une évidence, sous-tend l'idée que l'excitation génitale serait le seul déterminant de l'agression sexuelle, ce qui est contesté par la majorité des auteurs. L'absence ou la baisse de l'activité génitale liées à l'âge ne signifient nullement la disparition de la libido.
Seul le décalage entre le désir et la réalisation de l'acte sexuel peut engendrer des réactions négatives d'agressivité. La perversion et les perversités sexuelles n'ont aucune raison de disparaître avec l'âge La désinhibition, la détérioration mentale, la désocialisation sénile peuvent au contraire favoriser des passages à l'acte violents contenus jusque là.
Selon J H Soutoul (38) ,« des cas de violence au niveau des organes génitaux ont été signalées : pincements, pénétrations digitales...L'agresseur exerce une autorité morale sur la victime. C'est presque toujours un homme »
La détérioration intellectuelle ou la confusion mentale sont certainement des facteurs facilitants le passage à l'acte agressif. Ils ne peuvent cependant suffire à rendre compte de la complexité du phénomène. La domination n'est pas un état assimilable à une maladie ou à une détérioration. C'est un acte volontaire. Sa dimension de mécanisme de défense qui pousse à l'attaque et à la domination sous l'effet de la pulsion d'emprise ne disparaissent pas avec l'âge.
On peut également s'interroger sur la place de la gérontophilie dans les agressions sexuelles commises sur les vieilles personnes. La fétichisation de la vieillesse, l'érotisation de la personne âgée entraîneraient-elles le passage à l'acte violent ? Rien n'est moins sûr. La différence d'âge, même très importante peut être reconnue, assumée, et vécue comme une composante de la relation amoureuse. Comme le démontre Krafft Ebing (19) dans ses observations, l'agression des vieilles femmes n'est pas le fait de la particularité de ce choix d'objet, mais exprime avant tout la mise en acte de la pulsion sadique de destructivité. Les cas qu'il rapporte font état avant tout, de la violence d'hommes frustes, alcooliques et asociaux qui tuent après avoir violé. La vieille femme n'est choisie que parce qu'elle est faible, sans défense, et à disposition. Son élimination renvoie sans doute aussi à la pulsion de mort et au désir matricide inconscient. La question qui préoccupe les auteurs d'aujourd'hui n'est pas celle de l'existence de cette paraphilie, mais celle de la place de la violence dans tout le champ pervers.
D'autre part, il faut rappeler que la maltraitance asilaire est un phénomène ancien mais dont chacun s'accommodait. Peu importait ce qui se passait à l'intérieur des murs, du moment qu'on ne le voyait pas. La tranquillité des familles valait bien qu'on détourne les yeux du sort réservé aux vieillards enfermés. La situation a nettement changé avec la disparition des asiles et la sur-médiatisation des faits de société.
Pour Mr Hubert Falco (4), Secrétaire d'Etat aux personnes âgées, la situation demeure très préoccupante : « sur les 600 000 lits que comptent les 10 000 maisons de retraite, 20 000, soit un tiers, sont indignes »
Les agressions commises sur les pensionnaires ne relèvent pas de la seule responsabilité des personnels, mais de toute l'institution qui laisse s'installer ou encourage ces dérives et en tire avantage.On retrouve dans ces établissements transformation structurelle de la relation de service en relation de pouvoir et de domination. L'attention bienveillante attendue se transforme alors en mépris, reproches et agressions.
Pour l'association AFPAP(4) c'est « malheureusement la recherche des profits qui est à l'origine de la maltraitance en institution ... Certains établissements privilégient la rentabilité au détriment de la qualité des soins».
Les statistiques de ALMA(3), association membre du comité de vigilance créé par le Secrétariat d'Etat aux personnes âgées, classe les agressions physiques en troisième position après les maltraitances psychologiques et financières. Toujours selon cette même source 10 % des auteurs de la maltraitance sont les personnels ( 58 % les familles et 18 % l'entourage)
La situation de dépendance est plus ou moins bien vécue par les personnels qui peuvent avoir du mal à gérer les troubles du comportement liés à l'âge et à la détérioration.
Le soin suppose avant tout une relation, un engagement subjectif dans un rapport à l'autre qui peut devenir conflictuel. C'est la responsabilité de l'institution de repérer ces difficultés et d'en faire un outil de travail. Quand ce n'est pas le cas, quand ce contenant ne joue pas son rôle, les professionnels risquent alors de se retrouver eux mêmes mal-traités et de chercher leurs gratifications dans un autre domaine. La manipulation agressive des plus faibles devient alors une forme de revanche .Les agressions sont très rarement décrites en termes d'abus sexuels directs mais le dysfonctionnement qui les autorise et le discours qui les accompagne, insultes, rudoiement, tutoiement, autoritarisme ont une connotation sexiste entretenant le pouvoir des forts sur les faibles.
La dénonciation
La vulnérabilité interne de la victime est un frein à la dénonciation des mauvais traitements subis. « La personne peut craindre qu'on ne la croie pas, ou penser qu'il n'y a personne sur qui compter, que ça serait pire si elle se plaignait ou dénonçait les personnes mal traitantes. La peur des représailles et la culpabilité peuvent lui faire redouter de devoir quitter l'établissement, elle se sent coupable de son état de dépendance, d'être encore en vie et à la charge de la société »(4).
On retrouve ici les mêmes processus qui empêchent toutes les victimes de dénoncer leurs agresseurs. Peur de ne pas être crues, culpabilité, soumission à l'agresseur, majorées par la tendance de l'institution à la minimisation et à l'incrédulité.
Parmi les raisons qui poussent les proches et les intervenants au silence, il faut citer les intérêts particuliers, l'absence de solutions alternatives, la peur du scandale, de la fermeture de l'établissement, la perte de son emploi
Il ne suffit donc pas pour lutter contre la maltraitance en maison de retraite de donner plus de moyens matériels, il faut les optimiser dans un cadre de vie humain, chaleureux, attractif et ouvert sur l'extérieur. Pourquoi telle institution mieux dotée que telle autre laisse se développer la crainte et l'insécurité, alors que telle autre, moins riche, est chaleureuse et bienveillante ?
2. Maltraitances sexuelles dans les Prisons.
« La prison n'est pas un monde à part. Elle reproduit de manière exacerbée le mode de fonctionnement de la société qui la crée. On y retrouve tous les mécanismes d'identité et de pouvoir qui se jouent autour du sexe et de la supériorité du masculin »(40).
L'opinion publique est aujourd'hui interpellée par la sur médiatisation du phénomène carcéral et oscille entre la compassion humanitaire et la demande sécuritaire. Comme tout lieu clos et interdit, la prison suscite des fantasmes et la question des « châtiments sexuels » imposés aux détenus mérite d'être analysée. J. Genet(13) a exalté la poétique d'une homosexualité sanctifiée, teintée de prostitution et de sublimation, obsédée par le culte de la virilité et de la sueur. A l'opposé de cette vision idéalisée et romanesque, les travaux des chercheurs ainsi que les témoignages des anciens détenus et des associations de défense démentent ce mythe d'une hyper sexualité punitive et mettent avant tout l'accent sur la misère sexuelle qui règne dans les établissements pénitentiaires.
Le Caïdat
Lieu de la sanction la prison est aussi lieu de souffrance et de révolte. Lieu explosif, elle doit toujours être la plus forte pour maintenir l'ordre.
La prison est aussi un endroit dangereux où les émeutes et les règlements de compte sont une réalité souvent sanglante. La sanction y fait office de régulateur, et la menace du coup de lame, ou du cachot est toujours présente. Il importe avant tout de ne pas passer pour un faible et de savoir se faire respecter tout en respectant le territoire de l'autre. Cette maîtrise doit se prouver par la bravoure, la solidarité, l'endurance et la supériorité. Le faible, l'efféminé, le pointeur, la balance sont exclus de cette « communauté guerrière », et il faut les faire payer parce qu'ils donnent le mauvais exemple, et ne respectent pas le code de l'honneur.
Modèle de l'hétérosexualité machiste
Le seul discours autorisé entre détenus sur la sexualité est celui du dénigrement de la femme et la sur-valorisation des prouesses viriles. L'absence de relations sexuelles et la perte de toute intimité donnent lieu à une néo-sexualité marquée selon les cas par une baisse de la libido, au recours à la masturbation et à la pornographie, à des ébauches de relations sexuelles dans les parloirs, et à toutes les manifestations d'un narcissisme exacerbé tendant à manifester, pour se rassurer, toutes les marques extérieures de la masculinité : machisme, musculation, culte du corps. La surenchère sexiste permet de supporter la privation et l'agression des faibles devient un défoulement méritoire, une exhibition de sa masculinité, un label de virilité.
Les difficultés du signalement, Les résistances à la dénonciation
Selon « L'atlas de la Sexualité dans le monde » (24 ), il y aurait dans les prisons Australiennes 25% des prisonniers masculins de 18 à 25 ans qui déclareraient avoir été agressés sexuellement.
Ce chiffre n'engage que son auteur et nous n'avons retrouvé aucune statistique sur la réalité du phénomène dans les prisons françaises. Selon Welzer Lang (40), « les réactions administratives ne sont pas codifiées. Les attitudes semblent varier considérablement selon les cas Š La saisie judiciaire affirmée n'est pas toujours effectuéeŠ.L'administration ne répertorie pas l'abus en tant que tel dans la nomenclature des incidents pouvant arriver en détention. Elle avance cependant le chiffre d'une vingtaine d'affaires graves de viol par an. Toutefois dans un rapport officiel de l'administration pénitentiaire de 1993, elle comptabilisait 160 actions disciplinaires dans l'année pour le motif imprécis d'affaires de m¦urs »
La source des témoignages recueillis, provient essentiellement des associations militantes, Observatoire International des Prisons (OIP), Amnesty International, ou SOS homo-phobie. Ces données, même si elles ne sont pas totalement impartiales, convergent cependant toutes pour dénoncer la sous-estimation administrative du phénomène. Les données de la direction pénitentiaire seraient très en deçà de la réalité puisqu'elle ne comptabilise que les signalements officiels. Enfin la presse elle-même ne relate que les affaires les plus spectaculaires qui ont dépassé le stade du secret. Or le problème est bien justement celui de la loi du silence qui empêche la dénonciation.
Chiffres de 2003, recueillis auprès de l'Administration Centrale (28 )
X = (Chiffres non communiqués à ce jour )
1. Les Agressions sexuelles directes
La recherche de la satisfaction sexuelle semble secondaire. La jouissance reconnue n'est pas celle du plaisir génital mais celle de la domination. C'est la dimension punitive de l'acte qui semble le primum movens de l'agression sexuelle. C'est un acte de revanche du fort sur le faible qu'il faut humilier et avilir. La question du plaisir sexuel est évacuée selon les règles du code de l'honneur.
Les modalités de la violence imposée, les coups par derrière, le viol à plusieurs est également dénié grâce au même alibi. Avec des « sous hommes » point n'est besoin d'utiliser les mêmes codes qu'avec « les vrais hommes ». «Juste après le viol, les gardiens m'ont dit qu'étant gay, j'avais du me régaler ». Ce témoignage cité par Amnesty international(2), d'un homme violé par un codétenu dans une prison fédérale de Virginie aux Etats-Unis, semble bien correspondre à cet état d'esprit.
2. Les équivalents d'agressions sexuelles
Les insultes, les menaces, le racket, le chantage et l'utilisation domestique avilissante sont des agressions sexuelles indirectes permanentes faisant toujours état du statut de « sous homme». Le confinement aux tâches ménagères, au nettoyage des toilettes, à la vaisselles se justifie toujours par l'appartenance à une sous catégorie féminine, naturellement corvéable et à disposition. La répartition des rôles entre l'homme et la femme se rejoue ici pleinement dans cette domination qui réduit le féminin à la soumission domestique.
L'interdiction et l'exclusion du territoire des vrais hommes sont aussi des formes de discrimination sexiste. C'est empêcher le droit d'accès aux espaces de vie collective, aux cours de promenade, douches, coursives, salles d'activité. L'interdiction peut même aller jusqu'à celle de lever les yeux, de croiser le regard, l'obligation de baisser la tête...
La place des surveillants
L'agression des victimes en milieu carcéral ne peut s'appréhender sans prendre en compte la place du surveillant dans l'organisation et le vécu de la détention..
Les violences sexuelles commises par des surveillants sont exceptionnellement relatées. Le journal « le Monde » a cependant rapporté des agressions de ce type à Fleury Mérogis en 1996 et 1999.
Une approche systémique est ici nécessaire pour se représenter le monde du travail des agents de l'administration pénitentiaire. La connotation sociale très négative du « maton », et la réalité de la pénibilité de la fonction sont des éléments essentiels pour comprendre la place de la culture machiste au sein de cette profession. Mal vus par leur hiérarchie et par la population pénale, il reçoivent en première ligne toute l'agressivité du milieu. Réduits à un rôle passif de porte clés, on les engage en même temps à faire du relationnel pour assurer l'ordre et la sécurité avec des détenus qui font masse face à leur isolement. Ils doivent alors développer des stratégies personnelles mêlées de prestance, d'intimidation, de négociation, et respecter eux mêmes les valeurs communes aux détenus. Mais quoiqu'ils fassent, la suspicion, la méfiance, les menaces, les insultes et les agressions physiques seront toujours là pour activer le lien paradoxal qui les unit à la population pénale et à leur administration.
Il est rare qu'un surveillant choisisse cette profession par vocation. La majorité d'entre eux « ne l'aiment pas » et sont de plus mal reconnus et soutenus par leurs directions.
Dans ce contexte de tension sociale exacerbée, il n'est pas rare d'assister alors à des dérives de permissivité, voire de connivence avec les caïds et de propension complice à fermer les yeux et à laisser faire des pratiques discriminatoires sexistes qui mettent les détenus faibles en danger d'agression. Ce qui valide cette analyse c'est la permanence du statut des victimes violentées, toujours des faibles, des pointeurs, des balances et des homosexuels. Divulguer le motif d'écrou d'un pointeur, le mettre dans une cellule de dominants, le laisser seul aux douches avec « des durs » sont des équivalents directs de maltraitance sexuelle.
Ce dysfonctionnement est celui de toute l'institution qui le tolère et le génère
Les réactions des victimes aux agressions
La peur des représailles, l'isolement et l'enfermement dans la cellule, l'exclusion, la dépression, l'humiliation, la culpabilité, l'identification à l'agresseur, la honte, les ruminations anxieuses, toutes les formes de régressions, jusqu'au suicide, sont autant de symptômes post traumatiques qui n'ont en commun que le lieu de leur expression, et la permanence de la violence institutionnelle qui les contient.
La difficulté du dévoilement et du dépôt de plainte sont ici sans commune mesure avec celles rencontrées par les victimes à l'extérieur. La honte et la culpabilité, la peur de sa mauvaise réputation, celle de passer pour un pointeur, un homosexuel ou une balance obligent beaucoup de victimes à se terrer et à ne rien dire. La crainte d'être transféré dans un autre établissement est un autre frein à la dénonciation avec la peur de revivre ailleurs les mêmes problèmes et de s'éloigner de sa famille pour les parloirs.
Enfin il faut citer ici le problème de l'état antérieur et de la perversion toujours possible des bénéfices secondaires de l'agression avec la chronicisation du statut de victime, la perte de sens, le renversement de la victimité, le déni de l'infraction qui a conduit en prison, les fausses allégations, la prostitution utilitaireŠ(21).
« Ce qui se joue dans l'abus sexuel, en prison comme ailleurs, ce sont aussi des rapports sociaux symboliques, obéissant aux structures de l'imaginaire d'une société donnée» (40). La gestion de la violence, instituée comme régulateur des rapports sociaux à l'intérieur de la détention, relève de la responsabilité directe de l'administration. La concentration des facteurs de risques établit un état de tension permanent propice à tous les abus et atteintes à la dignité des personnes. Il revient à la direction de maintenir la transparence et l'engagement éthique necessaire pour défendre en permanence entre les détenus et les personnels, les valeurs de l'humanisme face aux tentations de l'exclusion et de la domination.
3. Maltraitances sexuelles dans l'Armée
La domination et la potentialité agressive masculine ne peuvent s'analyser sans référence à la place de l'Armée dans l'organisation sociale.
Elle est essentiellement une communauté d'hommes, structurée par la nécessité de la force et de la hiérarchie défendant les valeurs de la maîtrise et du sacrifice de soi.
Pour entrer dans cette institution, le jeune homme devra passer par un rite initiatique pour quitter le monde des femmes et accéder à la dignité du soldat. La fin de la conscription en France, et le service militaire obligatoire pour les filles dans certains pays n'infirment pas la prégnance de ces valeurs dans l'idéologie militaire.
La hiérarchisation qui est à la base de l'organisation des forces armées et qui gère dans un rapport de pouvoir tous ses membres, risque de favoriser des dérives et des abus de violence homophobe ou misogyne. On distinguera ici les victimes en temps de paix et les victimes de guerre.
En temps de paix
La sur-représentation masculine est-elle réellement un facteur de vulnérabilité pour les femmes militaires ? La littérature n'en rend pas compte, de même qu'elle ne répertorie pas les agressions commises entre soldats.
Dans un rapport de médecine légale et criminologique, Pierre Moutin (29) a présenté une étude sur 500 militaires délinquants examinés à l'Hôpital d'Instruction des Armées du Val de Grâce pendant six ans. Il n'a retrouvé que trois agresseurs ayant commis leur abus à l'intérieur de la caserne. Il s'agissait de « trois appelés ayant agressé et sodomiséŠ un de leurs camarades engagé, supposé homosexuel, immature et inhibéŠ ». Aucune observation de violence sexuelle imposée par un gradé sur un subordonné n'a été répertoriée.
L'auteur constate cependant que si « les infractions contre les m¦urs sont rares, il est certain que ces problèmes virils sont ici sous-estimés ».
Les statistiques des affaires pénales militaires de 2002 (27) confirment l'absence d'infractions sexuelles recensées à l'intérieur de l'enceinte militaire. Les 17 cas recensés par cette juridiction relèvent d'agressions commises en dehors de l'enceinte militaire et en dehors du service, pour un total de 364 infractions de droit commun .
Plus qu'une analyse quantitative du phénomène c'est l'interprétation qualitative des faits qui est révélatrice du cadre des agressions. On retrouve dans le viol collectif tous les ingrédients du passage à l'acte homophobe et misogyne banalisés par la représentations de l'aval institutionnel du bizutage. L'étude de la personnalité de ces jeunes appelés agresseurs, est aussi significative des facteurs de risque : La potentialité transgressive antérieure, l'homosexualité refoulée retournée en homophobie active, la peur des femmes et les antécédents dyssociaux violents, l'immaturité, l'addiction à l'alcool et la rencontre avec une victime faible et vulnérable. La minimisation des faits par les accusés s'appuie sur la logique de la domination sexiste et la primauté du besoin. La victime n'existe pas en tant que telle parce qu'elle n'existe même pas. Ce qui compte c'est uniquement sa passivité qui lui tient lieu d'identité.
En temps de guerre
Il faut différencier l'Armée Institution qui condamne sans restriction les dérives guerrières du viol, et les bandes armées qui peuvent le pratiquer sans conscience. L'horreur infligée est sans doute en miroir avec l'horreur du combat, mais la barbarie de l'un ne saurait légitimer sa répétition. L'impunité des crimes de guerre, malgré la création des juridictions pénales internationales souligne une fois encore le recours à l'alibi de la primauté de la force pour légitimer le droit des vainqueurs d'abuser des femmes des vaincus.
Réponses et prise en charge
L'évaluation des agressions sexuelles dans les institutions regroupant des personnes vulnérables reste imprécise et sans doute sous-estimée en raison de l'opacité structurelle de ces établissements. Il s'agit d'un phénomène complexe qui ne saurait se traiter de façon univoque dans le seul face-à-face médecin- patient.
La prise en charge et la prévention sont indissociables et ne peuvent résulter que d'une mise en commun des savoir-faire. La spécificité du psychiatre sera de savoir articuler son action au sein d'une politique plus vaste de défense des personnes défavorisées. L'amélioration des conditions de vie dans les maisons de retraite et les prisons, la facilitation du signalement et l'accompagnement dans les démarches judiciaires, le repérage et le changement des mécanismes institutionnels mal traitants, l'aménagement des conditions de travail des personnels, sont autant de d'objectifs qui ne relèvent pas de sa responsabilité directe mais qui doivent cependant orienter son travail.
Sa spécificité de soignant reste avant tout celle de la rencontre avec la victime, pour établir avec elle une relation de confiance permettant de comprendre ses modes de vie et de fonctionnement, de repérer ses forces et ses faiblesses, d'évaluer ses réactions au traumatisme, ses capacités internes à s'engager dans la réparation, d'analyser ses processus de défense et ses potentiels de cicatrisation, de trouver les alliances possibles avec son entourage, de réconforter, d'accompagner les démarches de signalement, de soulager les douleurs. Ces soins n'ont rien de spécifique hormis la remise en perspective des dérives institutionnelles et sociales qui ont conduit à la maltraitance.
Le signalement
Que ce soit en maison de retraite, en prison ou dans l'Armée, le signalement de la maltraitance est toujours une épreuve pour la victime qui craint les réactions négatives qu'il pourrait susciter. Pour indispensable qu'il soit, ce signalement ne peut cependant être assimilé à un acte thérapeutique en soi et l'action pénale n'est pas une thérapie, même si elle fait partie intégrante du traitement de la maltraitance. Le rôle du médecin sera de mettre en place une relation thérapeutique pour aider la victime à s'y engager, librement et volontairement. L'accompagnement à la dénonciation suppose avant tout une relation de confiance pour redonner son prix et sa valeur à la parole, et permettre à la victime de redevenir acteur de sa réparation.
Les fausses allégations
Ici comme ailleurs le problème de l'installation dans le statut de victime et la répétition des conduites victimaires est toujours possible.
En dehors des traces physiques qui viennent confirmer sans ambiguïté l'agression sexuelle, celle-ci n'est pas toujours cliniquement décelable. L'abus de dénonciation peut aussi recouvrir des règlements de compte à l'image des fausses allégations dans les divorces conflictuels pour la garde des enfants. Il s'agit donc d'éviter les écueils d'une suspicion systématique ou d'une sacralisation du discours de la victime. Le psychiatre recherchera donc le sens de ces allégations dans l'histoire du sujet. Les processus de détérioration intellectuelle, d'interprétations délirantes ou les phénomènes hallucinatoires peuvent faciliter ces fausses allégations, de même que la volonté de régler par ce biais là des comptes. Ni la vieillesse ni le statut de détenu ne sont des garanties de la véracité des faits dénoncés.
La loi du silence et l'inversion de la victimité
On sait que l'institution maltraitante est celle qui fonctionne sur le secret, la sur-hiérarchisation et l'abus de pouvoir. Il est facile d'accuser la vieille personne de délirer et d'augmenter ses médicaments pour « la calmer ». Il est tout aussi commode de déplacer un détenu, de le transférer et de lui « mettre la pression » pour qu'il se taise. Là encore il ne s'agit pas de stigmatiser ces établissements, mais de repérer, de dénoncer et de s'opposer à ces dérives.
La résistance doit aussi s'opposer aux effets pervers de l'inversion de la victimité. La maltraitance et les agressions physiques qui frappent les détenus les transforment en victimes, et cette inversion peut les amener à effacer, voire à légitimer les infractions qui les ont conduit en prison. Ces atteintes à leur dignité les confortent dans la tentation de répéter les mêmes conduites d'agression et de victimisation antérieures et risque de les enfermer dans un statut d'éternelles victimes.
Le dispositif de soin
En prison, le rôle du psychiatre n'est pas sans ambiguïté. Entre le cautionnement complice et la dénonciation idéologique, il lui a fallu trouver sa place. La loi de 94 en transférant la responsabilité sanitaire des détenus à l'administration hospitalière a contribué à cet équilibrage et à la mise en place d'un dispositif de soins cohérent dans tous les établissements.
Si la victime présente un état de décompensation psychiatrique aigu réactionnel, le dispositif de soin en place dans la prison risque d'être insuffisant et inadapté. Le recours à l'hospitalisation ne se discutera pas en terme d'indication, mais posera le problème de ses modalités d'application. L' H.O d'un détenu selon la loi de 90 et l'article D 398 du code de procédure pénale demeure très compliquée à mettre en place et soulève le problème de toutes les hospitalisations des personnes incarcérées.
Une Commission Santé Justice est actuellement en charge de ce dossier avec le projet de création d'unités hospitalières spécialement aménagées (UHSA) .
L'hospitalisation ne peut cependant être que temporaire et ne règle pas la question de la prise en charge à long terme. Elle introduit cependant le problème de la distance à mettre entre la victime et son agresseur. Lorsque la prison ou la maison de retraite sont maltraitantes, comment introduire cette distance pour que ces institutions ne deviennent pas des lieux d'acharnement ?
L'autre risque pour la victime est de s'isoler et de se faire oublier et de s'enfoncer dans une dépression que personne ne soupçonne et ne traite. La lutte contre cet isolement relève de la responsabilité de tous intervenants extérieurs, les visiteurs, les aumôniers, les formateurs, les associations, les enseignants, les assistants sociaux. Le psychiatre devra veiller à ce que la parole et les informations circulent entre tous ces professionnels et bénévoles afin que se tisse un véritable réseau, seul capable de répondre au besoin de transparence et d'efficacité. Le devoir d'assistance et le droit d'ingérence trouvent ici un terrain particulier d'application.
La place du médecin
La mission du soignant peut-elle se limiter au soin direct de la thérapie individuelle ? Sa présence au sein des prisons lui confère une place privilégiée de témoin et d'acteur. La prise en compte des phénomènes sociaux de l'agression et sa place dans ces structures interrogent directement le champ de sa responsabilité. Chaque praticien y répond à sa façon, sachant que sa liberté de parole est un atout pour prévenir, soigner, et dénoncer les abus. Plutôt que de se questionner sur le bien-fondé de la médicalisation de la lutte contre le caïdat et les phénomènes institutionnels d'abus de pouvoir, il vaut mieux se demander comment les intégrer dans la pratique soignante.
La lutte contre les perversions de l'institution appartient au domaine du soin parce qu'il engage la victime dans une thérapie de la résistance et de la responsabilisation face à toutes les formes d'oppression.
Le traitement médical doit enfin trouver sa place dans la politique de santé publique. La place de plus en plus importante de la judiciarisation des conflits et des conduites avec le recours quasi systématique à l'expertise médicale, le développement de la médecine légale et de la bio-éthique, les enjeux économiques de l'indemnisation des victimes, la sur médiatisation de tous les faits de société, le phénomène culturel de la sacralisation, de la diabolisation et de la recherche des boucs émissaires, placent la médecine dans une situation qui l'interpelle bien au-delà de la simple thérapie. Cette évolution oblige la médecine à se positionner dans un champ social qui tend de plus en plus à la solliciter et à la responsabiliser dans des domaines qui lui étaient jusque là étrangers. Peut-elle s'en désintéresser quand le problème de l'indemnisation des victimes la concerne directement ? La reconnaissance médicale du PTSD (34) dans le DSM 4 a été à l'origine du dédommagement financier des vétérans du Vietnam. La réhabilitation des victimes revient à l'ensemble de la société et prouve bien la nécessité de redéfinir le champ de la médecine et d'en limiter les contours.
La perte d'autonomie physique, psychique ou sociale instaure un double lien de dépendance et de pouvoir entre le sujet invalidé et son entourage, proche ou professionnel. La relation d'aide et de service peut très vite se transformer en une relation de pouvoir et de domination, et réveiller chez celui qui est censé en prendre soin un vécu de supériorité et d'impunité conduisant aux abus. Cette dérive est toujours possible. Les institutions chargées du soin ou de la garde de ces personnes peuvent ainsi devenir maltraitantes si elles ne mettent pas en place à titre préventif et curatif un travail de supervision et d'élaboration des phénomènes relationnels en cours. Il faut aussi pour lutter contre ces dérives maintenir une vigilance permanente et développer une éthique de la résistance aux tentations qui ne cesseront jamais de provoquer la conscience humaine.
RESUME
L'analyse des chercheurs et les travaux des professionnels de terrain convergent sur le fondement anthropologique de la hiérarchisation des sexes et de la domination masculine comme un des déterminants du phénomène de l'agression sexuelle. Cette prévalence du pouvoir masculin conduit à s'interroger sur les liens qui se jouent dans la rencontre avec une personne vulnérable pour conduire au passage à l'acte violent. En recentrant notre étude sur les agressions sexuelles infligées aux personnes âgées dans les maisons de retraites, aux détenus et aux victimes de l'armée, nous nous interrogerons sur le phénomène de la violence sur les personnes vulnérables en institution et nous tenterons d'apporter des réponses pour leurs prises en charge.
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Dernière mise à jour : vendredi 28 novembre 2003 Renseignements