Ludwig Binswanger

Paris, puf, 1987, 136p. (éd. orig. allemande 1960)

Dans Mélancolie et manie, publié en 1960, Ludwig Binswanger se propose la tâche générale de décrire les maladies mentales du point de vue de la phénoménologie transcendantale. Dans cette perspective, le monde et les objets mondains - les faits psychiques entre autres - apparaissent comme produits de la conscience ou mieux de la vie transcendantale, et les psychoses sont des avatars de cette vie dont l'auteur envisage de mettre en évidence les moments structuraux défaillants. Si la mélancolie se révèle être un trouble de la constitution des objectivités temporelles et notamment de la présentation, la manie témoigne d'une défaillance dans la constitution intersubjective du monde commun et l'apprésentation alors que l'antinomie maniaque dépressive reflète le défaut constitutif de la structure totale de l'expérience. L'ouvrage se termine sur une comparaison des modes d'expérience maniaque, dépressif et schizophrénique.   Au-delà de la richesse des analyses et de leur pertinence psychopathologique, Mélancolie et manie se donne comme une « contribution à la méthodologie psychiatrique ». Ludwig Binswanger (1881-1966) est à l'origine de la « Daseinsanalyse », courant théorique et pratique qui a influencé toute l'approche psychologique et psychothérapique contemporaines.

Les auteurs de la traduction, Jean-Michel Azorin, psychiatre des Hôpitaux, et Yves Totoyan, appartiennent à l'équipe du professeur Arthur Tatossian, dont on sait le rôle éminent dans la diffusion de la phénoménologie psychiatrique en France.