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C. Aussilloux et J-C. Montigny
Il est apparu logique de considérer l’ensemble des formations en psychiatrie prévues et réalisées pour les différentes catégories professionnelles qui ont à l’utiliser dans leur exercice. On constate une hétérogénéité dans les exigences de formation qui ne sont pas toujours proportionnelles à l’importance relative de la psychiatrie dans le métier et une disparité dans les applications locales de ces exigences. Par ailleurs on note des transformations récentes des programmes et des stages, en particulier dans les formations médicales.
Dans la première année il existe un programme de Sciences Humaines et Sociales (70 heures environ), permettant, entre autres, une introduction à la psychologie, la sociologie et l’anthropologie, dans leurs rapports avec la santé. On note une grande diversité dans l’application de ce programme selon les UFR et que le mode d’évaluation de cette année préparatoire au concours n’est pas favorable à un enseignement intégrant la réflexion personnelle.
Dans la deuxième année enseignement de la psychologie médicale, qui associe des enseignements magistraux et des TD, et de séméiologie psychiatrique de durée variable selon les UFR.
Psychiatrie. Des changements effectués à partir de l’année universitaire 2001-2002 suppriment les classiques répartition des enseignements selon les disciplines et créent 11 modules transdisciplinaires dont 7 requièrent un enseignement de psychiatrie de l’adulte ou d’enfants et d’adolescents.
Ce nouveau programme et son organisation apportent une amélioration nette de l’enseignement de psychiatrie, même si son application locale peut singulièrement réduire sa portée. Sur le seul plan quantitatif, le nombre d’heures d’intervention de psychiatres est autour de 50 à 70 heures par étudiant, ce chiffre devant être multiplié par le nombre de sous groupes dans les enseignements dirigés ; sur le plan qualitatif, l’enseignement est beaucoup mieux intégré. Le nombre actuel d’enseignants en psychiatrie est insuffisant pour assurer la qualité de cet enseignement dans les conditions pédagogiques requises.
Psychologie médicale : L’organisation d’un module optionnel de 20 heures est recommandée.
Formation pratique : le stage en psychiatrie n’est pas obligatoire dans toutes les facultés, ce qui paraît une anomalie.
L’arrêté du 19 Octobre 2001 ne prévoit pas un stage obligatoire en psychiatrie, mais “ dans l’ensemble du cursus, des temps de formation à la prise en charge psychologique et psychiatrique des patients sont obligatoires. Ils sont réalisés pendant les stages effectués dans des services et structures, y compris ambulatoires, agréés pour la formation des résidents et habilités pour cette formation. La durée cumulée de ces stages habilités est de six mois ”. Il n’est pas possible actuellement de faire le bilan de la situation.
3. 2. 1. DES de psychiatrie.
Depuis octobre 2001, une réforme de l’enseignement du 3ème cycle modifie le déroulement du DES du psychiatrie adulte, au niveau théorique et pratique
Enseignement théorique
L’enseignement théorique comprend 250 heures sous forme de séminaires et se décline en enseignements généraux et spécifiques (annexe II). Par ailleurs, il comprend les soutenances de la thèse de doctorat en médecine et du mémoire de spécialité.
Formation pratique
- 4 semestres de psychiatrie adulte
- 2 semestres de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
- 2 semestres hors filières que l’on doit effectuer dans une autre spécialité
Les stages sont à choisir dans une liste de services agrées pour le DES de psychiatrie, liste établie tous les ans lors d’une commission de répartition après avis d’une commission d’agrément. Afin de permettre une évaluation correcte des stages et de leur qualité d’encadrement et d’enseignement, une proposition de critères d’agréments a été élaborée en 1999, à l’issue d’une réflexion menée conjointement par des représentants des internes de psychiatrie (SIHP et AFFEP), de l’UEMS, des membres du CNUP et d’associations professionnelles non universitaires (annexe III).
L’obligation d’une année de stage hors filière réduit de façon systématique les possibilités de formation à l’ensemble du champ de la psychiatrie et aux différentes pratiques à trois années, ce qui paraît insuffisant. Il est souhaité par le Collège des enseignants et les Associations d’Internes que l’application de la réforme soit suspendue afin de trouver des solutions permettant le maintien et l’amélioration des conditions de formation : retour au caractère facultatif des stages hors filière, allongement d’une année de l’internat, augmentation des possibilités de post-internat qui resterait non obligatoire ...
3.2.2. DESC de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent
D’une durée de deux ans, une année peut être validée pendant le DES, ce qui porte la durée de formation pour un psychiatre d’enfants et d’adolescents à cinq ans.
Enseignement théorique : cent vingt heures environ, en trois catégories :
Σ Enseignements de base : approfondissement des connaissances dans le développement de l’enfant, la pathologie mentale de l’enfant et de l’adolescent, la législation, les dispositifs médico-sociaux, la sectorisation et la prévention, et la thérapeutique (chimiothérapies, psychothérapies, cures institutionnelles, interventions familiales et sociales, rééducations)
Σ Enseignements optionnels, dont la liste est non limitative, et comprend : épidémiologie, psychosomatique, psychothérapies, nourrisson et interactions précoces, psychiatre d’enfant et famille, affections neurologiques et psychiatrie de l’enfant.
Σ Enseignements complémentaires :
- pour les étudiants dans le DES de psychiatrie : un enseignement du DES de pédiatrie
- pour les étudiants dans le DES de pédiatrie : les enseignements du DES de psychiatrie consacrés à la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent.
Formation pratique : trois semestres dans des services hospitaliers agréés pour le DESC, les étudiants dans le DES de psychiatrie devant effectuer un stage d’un semestre en pédiatrie, ceux inscrits dans le DES de pédiatrie un semestre en psychiatrie. Pour valider l’année supplémentaire nécessaire après les quatre ans du DES, le jeune médecin qui a passé sa thèse peut être assistant chef de clinique, assistant spécialiste dans un service non universitaire ou attaché des hôpitaux avec un minimum de six vacations hebdomadaires. Il peut aussi bénéficier d’une année d’internat supplémentaire après concours local (“ Médaille d’or ”)
Le DESC répond à des besoins de formation en psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent par des objectifs spécifiques à atteindre qui ne sont pas harmonisés entre les différentes UFR.
3.2.3. DESC d’addictologie
Il dure 2 ans, est validé par un mémoire et peut se faire pendant ou après l’internat.
a) Enseignement théorique
6 modules de 3 jours, environ 120 heures.
b) Formation pratique
4 semestres de stages dans des services agréés pour le DES dont 2 semestres dans des services spécifiquement agrées pour le DESC d’addictologie.
3.2.4. Formation des psychiatres à la psychothérapie
Le CNUP et la FFP définissent à leur tour la notion de psychothérapie comme “ un outil à caractère médical qui recouvre un ensemble de pratiques dont l’efficacité a été évaluée dans le traitement des troubles mentaux. ”
Ils ont élaboré un texte proposant un cadre général pour définir les critères de compétence, de formation et d’évaluation nécessaires à l’exercice de la psychothérapie (Annexe V).
Il existe des disparités selon les UFR quant à la part prise par l’enseignement universitaire dans cette formation qui est aussi dispensée dans des instituts spécifiques. Il est nécessaire que chaque faculté puisse fournir une formation fondamentale aux grands courants psychothérapiques ( Psychanalyse , thérapies cognitivo-comportementales , thérapies systémiques , thérapies institutionnelles ) et que le perfectionnement ultérieur dans un de ces domaines relève d’un choix personnel du futur psychiatre.
L’AFFEP propose les dispositions suivantes en s’inspirant du modèle de formation de l’UEMS (Annexe IV) : enseignement commun obligatoire concernant les trois principaux courants théoriques, progressif et modulable.
En 1ère année, cet enseignement serait une formation de base à la technique d’entretien, à la gestion de situations difficiles (20h).
En 2nde année, le travail serait dirigé par un intervenant spécialisé dans l’une de ces trois techniques, sous forme d’une articulation entre théorie et clinique.
Ces deux premières années auraient la vocation d’apporter une sensibilisation approfondie aux techniques psychothérapiques.
En seconde partie d’internat, l’interne entamerait une formation approfondie par le biais d’un travail personnel, soit au sein d’un institut de formation reconnu en rendant cette démarche économiquement accessible aux internes.
La supervision clinique doit être systématisée mettant toujours l’accent sur les aspects relationnels qui émergent lors de la pratique thérapeutique avec les patients que l’interne a vu en urgence, ou suivi en hospitalisation ou en consultation. Il est important d’aboutir à la mise en place conjointe d’une prise en charge par l’interne d’un ou deux patients au long cours et d’une supervision individuelle par un psychiatre référent. Cette prise en charge pourrait se faire selon différentes orientations théoriques au choix de l’interne, et permettre tout autant une approche psychodynamique ou systémique au long cours comme une approche cognitivo-comportementale d’une durée plus brève.
3.2.5. Formation à la recherche.
Elle est fondamentale pour l’avenir de la recherche en psychiatrie, qui est actuellement en France dans une situation de pauvreté notable par rapport à la plupart des pays occidentaux . Mais, plus largement, même pour ceux des psychiatres qui ne feront pas métier de chercheur, l’initiation à la recherche reste un des meilleurs moyens d’acquérir la méthode , l’ esprit critique et une dynamique de remise en cause des connaissances qui seront indispensables à leur pratique et à leur formation continue.
Des séminaires peuvent y être consacrés dans certaines UFR, et le mémoire qui sanctionne la fin du DES peut être un travail de recherche. Cependant, alors qu’une majorité des internes souhaite compléter leur formation par un travail de recherche clinique ou fondamental une faible proportion prépare et obtient un Diplôme d’Etudes Approfondies (DEA). Un très petit nombre bénéficie d’une “ année recherche ” qui, pendant leur internat leur permet d’être dans un laboratoire pour préparer le DEA à temps plein. Seuls 3 à 8 % obtiendraient une thèse d’Université . Une meilleure information au cours du deuxième cycle et en tous cas dès la première année du DES peut amener les futurs psychiatres à franchir ces obstacles académiques.
L’exercice de la psychiatrie, public, privé ou salarié, subit des mouvements évolutifs qu’il est indispensable de prendre en considération et qui nécessitent une formation continue active.
Elle doit être considérée comme une partie intégrante de l’activité professionnelle d’autant plus qu’ en psychiatrie les connaissances théoriques prennent appui sur une approche clinique vivante convoquant d’emblée le soin.
La FMC est un devoir et une obligation morale pour tout médecin. Depuis 1994, la formation médicale continue est référée à une charte qui énonce les principes, les modalités et l’organisation de cette formation afin que les médecins réactualisent et développent leurs connaissances quotidiennes dans la perspective d’assurer la qualité des soins et la santé des individus. Depuis 1996, la formation médicale continue est soumise au code de santé publique par les articles insérés au paragraphe 3 du livre IV titre 1ier, chapître 1ier, section II du code de santé publique et par les ordonnances du 24 avril 1996 portant réforme de la sécurité sociale.
3.3.1Organisation et accès aux actions de formation médicale continue
3.3.1.1 Principes
La FMC doit rester du ressort des psychiatres. Elle doit garantir la qualité, la pluralité et l’indépendance des professionnels et être garantie par un référent scientifique “ fédératif ” représentatif des différents courants théoriques psychiatriques. Elle doit permettre à tout psychiatre d’utiliser ses compétences professionnelles au service de son métier. Elle nécessite un réel effort tant du côté des formateurs que du côté des formés, et la question de l’évaluation de ses effets se trouve posée.
Les différents types de formation offerts doivent couvrir tous les sujets d’actualité importants et reprendre les fondements des différentes pratiques. Les programmes doivent être variés, ouverts et larges afin que chaque praticien puisse choisir et décliner un plan de formation cohérent correspondant à ses intérêts et ses besoins réels afin de pratiquer son métier dans les conditions les plus optimales.
L’accès à ces formations doit être facilité par un dispositif qui ne soit pas trop lourd, ou trop centralisé. La régionalisation permet la diversité, et l’ accessibilité des actions de FMC.
3.3.1.2 Moyens et méthodes
La lecture ou le groupe de lecture permettent de confronter, individuellement ou au travers d’échanges, le travail clinique, théorique et scientifique du psychiatre à l’expérience et l’élaboration des auteurs des textes.
Ateliers de formation et d’implication personnelle : lieux de partage et d’acquisition d’ un savoir faire utile pour la compréhension de la clinique psychiatrique.
Groupes de pairs : Rencontres entre praticiens qui confrontent leurs expériences personnelles au plus profond d’elles-mêmes la théorisation venant secondairement.
Supervision. L’intervention d’un tiers sur l’analyse clinique de la situation exposée et sur la technique utilisée permet une élaboration appréciable du processus thérapeutique.
Le groupe de parole autour d’un cas. C’est un travail proposé le plus souvent aux médecins qui s’engagent à rendre compte de sa pratique.
L’atelier d’écriture. C’est une formation qui fait le pont entre l’écrit et l’oral. Elle contribue à la validation des pratiques.
Les congrès. Ils permettent par une mise à jour des connaissances et par la valeur scientifique du congrès d’éviter la routine d’une technique ou d’un mode de questionnement jamais remis en question.
Les cybersessions. Ce sont des conférences interactives transmises par internet et reçues par les praticiens qui peuvent réagir et questionner.
Les colloques internationaux. Situation particulière qui permet de faire appel à des contextes culturels différents.
3.3.1.3 Evaluation de la formation médicale continue
L’action de formation qui engage un réel effet de la part de tous les protagonistes et qui nécessite un financement ne répond pas toujours à l’attente. La question de l’évaluation de ses effets se trouve posée et les variables de cette évaluation concernent la formation elle-même, le couple “ enseignant-enseigné ” , l’environnement et le coût. Les éléments “ indicateurs ” de l’effet d’une formation intègrent autant la perception du praticien face ses connaissances, à sa pratique et à son intérêt pour tels domaines et telles conditions d’exercice.
3.3.1.4 Le financement
Nœud gordien dans le dispositif obligatoire de la formation, l’obligation impose à l’Etat, aux employeurs et à l’Assurance Maladie d’organiser les moyens pour que chacun bénéficie de la formation la plus adaptée. Pour les praticiens hospitaliers et salariés, cela doit rentrer dans le dispositif général à la charge de l’employeur. Pour les psychiatres libéraux, plusieurs voies sont à étudier : le praticien lui-même doit être prêt à financer sa formation, les caisses nationales d’assurance maladie contribuent à ce financement sous forme de forfait formation, l’industrie pharmaceutique participe aux frais de formation sans orienter la pensée scientifique et en respectant l’indépendance professionnelle.
La formation des infirmiers diplômés d’Etat est régie par l’arrêté du 23 Mars 1992. Le programme théorique comprend différents modules qui ont trait à la psychologie et à la psychiatrie et des stages cliniques sont obligatoires en psychiatrie . Ainsi, la formation dans ce domaine est plus importante que pour les médecins !
Néanmoins une formation complémentaire dans le cadre d’une spécialisation en psychiatrie apparaît indispensable, d’une durée minimale d’un an pour les infirmiers qui se destinent à la psychiatrie. En Europe, outre la France, seuls le Danemark et l’Italie n’ont pas organisé cette spécialisation.
Leur formation comprend un enseignement théorique de 160 heures dans les deux premières années et un module de psychopathologie de l’enfant, de l’adolescent et de l’adulte en troisième année.
Il n’y a pas de stage obligatoire dans les institutions psychiatriques, mais certains étudiants le pratiquent sous forme de stage long, d’une durée de neuf mois quand ils se destinent à exercer en psychiatrie.
A l’issue de la Maîtrise, le DESS de psychologue clinicien comporte des enseignements théoriques dont le programme qui peut différer selon les Universités, est agréé par le Ministère de l’Education Nationale.
Les stages ne comportent pas toujours une expérience dans un service de psychiatrie, ceci en fonction du choix des étudiants et des possibilités d’accueil.
Les responsabilités croissantes des psychologues cliniciens dans les secteurs de psychiatrie, leur installation plus fréquente en tant que psychologues en libéral et la part importante qu’ils prennent dans les psychothérapies nécessitent une formation plus approfondie en psychiatrie, avec des exigences explicites sur le plan théorique et des stages.
. Selon une enquête dans 14 UFR dans la première année d’application de la réforme, (2001-2002), l’enseignement est fait quantitativement de la façon suivante (CNUP M. Lejoyeux)
Σ Apprentissage de l’exercice médical : 4 heures
Σ De la conception à la naissance : 2 heures
Σ Maturation et vulnérabilité : 24 à 34 heures
Σ Handicap, incapacité, dépendance : 2 heures
Σ Vieillissement : 2 heures
Σ Douleurs, soins palliatifs, accompagnements : 2 heures
Σ Synthèse clinique et thérapeutique : 7 à 11 heures
Dans ces mêmes modules et dans plusieurs autres, il est souhaité qu’un enseignant de psychiatrie puisse apporter son point de vue, par exemple sur la puberté normale et pathologique, l’interruption volontaire de grossesse ou encore l’accueil d’un sujet victime de violences sexuelles. L’intervention des psychiatres n’a pas été chiffrée en heures.
En sus des modules transdisciplinaires, des questions sont traitées sous forme de pathologies avec des appellations vastes, nécessitant des développements selon les âges et les sous-catégrories : Névroses, Psychoses et délires chroniques, Troubles de l’humeur et psychose maniaco-dépressive, Troubles de la personnalité, Troubles psychosomatiques : 14 à 19 heures.
Bulletin Officiel du 18 octobre 200, arrêté du 10-9-2001, JO du 19-9-2001
Enseignement Supérieur, Recherche et Technologie Etudes Médicales
(...)
Annexe Z
DIPLME D'ÉTUDES SPÉCIALISÉES DE PSYCHIATRIE
(durée : quatre ans)
I - Enseignements (Deux cent cinquante heures environ)
A - Enseignements généraux
Méthodologie de l'évaluation des pratiques de soins et de la recherche clinique et épidémiologique en psychiatrie, Organisation, Gestion, Ethique, Droit et responsabilité médicale en psychiatrie
B - Enseignements spécifiques
Développement et physiologie du système nerveux, Principes de génétique appliqués à la psychiatrie, pharmacologie (métabolisme, posologie, action et toxicité) des médicaments usuels en psychiatrie, Neurobiologie des comportements, Histoire de la psychiatrie et évolution des concepts, Modèles théoriques de référence : biologique et neuroanatomique, comportemental et cognitif, psychanalytique, systémique, Critères de diagnostic et classification des maladies mentales, Épidémiologie, Sémiologie descriptive et psychopathologie des grands syndromes psychiatriques de l'enfant, de l'adolescent, de l'adulte et de la personne âgée, Grands cadres sémiologiques et nosologiques en neurologie, Toxicomanies et dépendances, Thérapeutiques biologiques, socio-éducatives, institutionnelles, Psychothérapie et thérapies familiales, Organisation et prise en charge des urgences psychiatriques, Psychiatrie légale.
II - Formation pratique
A - 4 semestres dans des services agréés pour le diplôme d'études spécialisées de psychiatrie, dont 1 au moins doit être accompli dans un service hospitalo-universitaire ou conventionné. Ces semestres doivent être effectués dans au moins 2 services ou départements différents.
B - 2 semestres dans un service agréé pour le diplôme d'études spécialisées complémentaires de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent.
C - 2 semestres dans des services agréés pour d'autres diplômes d'études spécialisées ou diplômes d'études spécialisées complémentaires que le diplôme d'études spécialisées de psychiatrie ou le diplôme d'études spécialisées complémentaires de psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent.
Critères d’agréments pour les stages hospitaliers accueillant des internes
a) Dans chaque service, un psychiatre senior référent sera clairement désigné, qui sera l’interlocuteur privilégié de l’interne durant la durée du stage et garant de sa formation pratique.
b) Le travail de l’interne fait l’objet d’une supervision au moins hebdomadaire de la part d’un psychiatre senior. Ce temps spécifique ne peut être confondu avec les réunions de synthèse, l’activité clinique quotidienne, ni les échanges informels entre les internes et les autres médecins. Cette supervision doit être tout à la fois clinique et thérapeutique (psychothérapies et chimiothérapies).
c) L’interne effectue des activités diagnostiques, thérapeutiques et préventives, toujours sous la responsabilité d’un senior. Le degré d’encadrement est modulé en fonction de l’expérience de l’interne. Il doit au cours de son stage avoir pu mener personnellement des entretiens avec les patients à sa charge.
d) L’activité clinique psychiatrique du service est en rapport avec le nombre de postes d’interne ouverts, en évitant les disproportions par excès ou par défaut.
e) L’interne participe personnellement à une présentation clinique au moins hebdomadaire et aux réunions de synthèse.
f) Une séance de bibliographie (articles, textes...) doit se tenir toutes les quinzaines, si besoin en regroupant plusieurs services.
g) L’interne a la possibilité de participer à des activités de recherche, de formation et de congrès.
h) Le service fournit à l’interne des moyens d’accès à l’information psychiatrique (bibliothèque, Internet, reprographie).
i) En dehors du champ précis de sa responsabilité quotidienne, l’interne doit pouvoir accéder pour sa formation aux différentes activités cliniques, de prévention et de soins du service (consultations, centres de psychothérapie, centres de prévention, hôpitaux de jour...)
j) Un projet pédagogique pour les internes doit être élaboré par le service, indiquant les moyens mis à disposition.
k) Le taux d’encadrement par les praticiens hospitaliers seniors doit être suffisant, de un pour un. Sont considérés comme seniors : Praticien Hospitalier temps plein, Praticien Hospitalier temps partiel en équivalent temps plein, assistant spécialiste titulaire, chef de clinique- assistant, Professeur des Universités- Praticien Hospitalier et Praticien Hospitalo-Universitaire.
a) La connaissance d'un ensemble de modèles, de références théoriques, de données validées par la recherche scientifique constituant la psychiatrie et ses bases médicales, notamment les différentes acquisitions sur le fonctionnement psychique, la relation et le comportement, la psychopathologie.
b) La capacité :
Σ D'écoute, d'observation, de compréhension, de communication, en s'appuyant sur le repérage, la discrimination et l'organisation d'éléments sémiologiques.
Σ De prendre en compte l'histoire individuelle ainsi que les contextes psychosociaux et somatiques.
c) La capacité d'élaborer le diagnostic psychiatrique et de formuler des hypothèses psychopathologiques en référence aux différents corpus théoriques. A partir de cette évaluation, pouvoir déterminer l'indication et l'action thérapeutique appropriées, dont les psychothérapies.
d) La capacité d'adapter la psychothérapie à la singularité du patient et de la situation, ainsi qu'à leur évolution. L'exercice de la psychothérapie ne se limite pas à l'application d'une technique.
e) Des capacités et aptitudes personnelles et professionnelles particulières :
Σ Capacité de garantir un cadre thérapeutique qui permette continuité, solidité et disponibilité dans la prise en charge.
Σ Capacité d'aborder et de favoriser l'expression de vécus sensibles et personnels.
Σ Capacité de s'interroger sur son propre fonctionnement et tirer profit de l'expérience clinique.
Σ Capacité à créer un espace de relation contractuel à l'intérieur d'une situation de dépendance, y compris lors de soins sous contrainte.
Σ Capacité d'analyser les risques dans les situations instables ou critiques.
f) La connaissance et l'adhésion aux exigences de l'éthique et de la déontologie médicale, notamment :
Σ En respectant la liberté et la dignité du patient, particulièrement en ce qui concerne son intimité psychique.
Σ En l'informant sur les objectifs et le déroulement de la psychothérapie.
g) La capacité d'évoluer dans sa pratique et de maintenir une perspective de recherche, avec par exemple la participation à des groupes de pairs.
L'enseignement est combiné avec plusieurs niveaux d'implication personnelle. Il associe une formation théorique spécialisée (principalement sous forme de séminaires avec des petits groupes d’étudiants), une formation pratique à travers la responsabilité d’une activité de soins, sous la supervision d’un praticien référent dès la première année (8 stages d’internes de 6 mois chacun, gardes spécialisées aux urgences ou à l’hôpital) et la fréquentation de formations spécifiques à la psychothérapie. La complexité du processus de formation à la psychothérapie implique nécessairement une liberté de choix pour l'étudiant qui doit pouvoir se former aux différentes techniques.
Plus spécifiquement :
Σ Une partie (1/5ème) de l'enseignement du DES de psychiatrie est consacrée à la psychothérapie, elle porte notamment sur les facteurs communs et différentiels des psychothérapies (50 heures lors des 2 premières années du DES).
Σ Au cours des 2 dernières années du DES, enseignement des bases d'au moins 2 approches psychothérapiques dans le cadre de séminaires optionnels (50 heures pour chacun), en relation avec les instituts de formation (possibilité de convention avec l'université). Cet enseignement peut être combiné avec un stage auprès d'un référent pratiquant cette approche.
Σ L’enseignement théorique est complété dans les stages d'interne (conférences, réunions de recherche, participation aux consultations d'un praticien référent).
Σ Prise en charge d'un ou deux patients au long cours, avec une supervision en petit groupe ou individuelle par un référent habilité.
Σ Supervision, par un référent habilité, de la prise en charge de patients :
Σ vus en urgence (gardes obligatoires),
Σ hospitalisés,
Σ suivis en consultation.
Σ Travail collectif autour d'un cas, participation à des protocoles de recherche sur les psychothérapies, participations à des supervisions collectives.
Σ Enseignement des aspects généraux de l'éthique et de la déontologie médicale lors des 2 premiers cycles des études médicales. Enseignement spécifique lors du 3ème cycle des études médicales
Les aspects propres à la psychiatrie de l'enfant et de l'adolescent font partie de la formation. Des aspects plus spécifiques peuvent être approfondis dans le cadre d’une formation spécifique (DESC).
Contrôle continu avec analyse de textes de référence, exposés personnels ou en petits groupes. Rédaction d’un mini-mémoire à partir d'une situation clinique. Rédaction du Mémoire de DES. Appréciation des aptitudes personnelles et des compétences en situation pratique par le collège des enseignants et des superviseurs.
A la suite des réunions qu'elle a organisées, la DGS a sollicité la FFP et le CNUP pour qu'ils constituent une commission chargée de formaliser les conditions suivant lesquelles une compétence dans la psychothérapie des troubles psychiques et du comportement est acquise au cours du cursus des études médicales et de spécialisation en psychiatrie.
La commission a dégagé les axes de compétence exigibles, tant au niveau des connaissances générales et spécialisées que des aptitudes individuelles nécessaires pour une pratique qualifiée.
Il apparaît nettement que la formation ne se situe pas comme un module complémentaire qui ouvrirait un exercice particulier à la suite des études de médecine, mais qu'elle s'appuie sur un processus long d'acquisition et d'intégration de compétences diversifiées dont la spécialisation constitue une étape essentielle.
A l'issue de son travail, la commission FFP-CNUP recommande :
1. Un développement et une harmonisation de la formation à la psychothérapie au plan national, en organisant et en facilitant l'accès à tous ses constituants.
2. La promotion par l'UEMS de critères de compétence et de formation au niveau européen.
3. Le développement de relations organisées entre l'université et les instituts de formation reconnus par la profession (FFP et commissions régionales).
4. Le renforcement du rôle des superviseurs dans la formation pratique.
5. La pérennisation de la commission FFP-CNUP afin de garantir la compétence des futurs psychiatres et la qualité du service rendu aux patients.
“ Elle doit inclure des cours d'une heure par semaine, soit 120 heures au total sur 3 ans. La théorie psychothérapeutique enseignée doit comprendre au moins la théorie psychodynamique et la théorie cognitive et comportementale. D'autres théories peuvent aussi faire partie du programme. La formation en psychothérapie doit comprendre une supervision obligatoire, de 100 heures dont au moins la moitié en individuel, avec une expérience dans différentes approches thérapeutiques. Les cas de psychothérapie individuelle doivent être traités en supervision. ”
Rapport rédigé par Ch. Aussilloux et J.C. Montigny. Le groupe de réflexion et de rédaction était constitué de Jacques Fortineau, Serge Guibert, Cécile Hanon, Luc Mallet, Jean-Claude Rayna (secrétaire), Jean-Paul Tachon, et Jean-Michel Thurin
Dernière mise à jour : jeudi 2 octobre 2003
Dr Jean-Michel Thurin
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