Forum autisme : archives 1998



Objet : Bob repond a G. Bouquerel (forum autisme)
Reçu le : 26/11/98 10:42
Objet : Salut et fraternité , l'esprit est ici, il repassera par là.
Salut et fraternité, Dr Gilles Bouquerel,
J'ai écrit :

"Je ne veux pas rentrer dans le débat qui est de savoir ce qui revient à l'esprit ( en tant sujet pensant, cherchant à connaître, etc...) et ce qui revient au corps (la matière, objet réel, objet de la connaissance, etc...). Ce qui m'intéresse c'est l'efficacité des idées, des concepts, pour résoudre un problème précis, comprendre l'autisme".

Je l'avoue, cela peut paraître un peu brutal.

- Vous posez la question : l'âme est-elle neurologique ?

- Vous posez la question : L'esprit existe-t-il comme objet d'une science, fut-elle molle, ou d'un art, fut-il mineur ? Est-ce important pour mon travail de psychiatre de poser l'esprit comme objet de ce travail ? oui/non.

- Vous dites : Je suis tout à fait persuadé pour ma part que l'autisme a un très fort substratum physiologique. J'aimerais savoir de quoi il s'agit, et aussi par quelles voies ce substratum se manifeste-il, et encore pourquoi il se manifeste comme ceci et non comme celà. La causalité linéaire anomalies---->manifestations ne nous apprend rien sur justement la machinerie du cerveau qui semble fort complexe.

    ----------------------------------

J'ose vous donner une réponse, elle est toute personnelle, et un peu longue.

La mémoire, le langage, le raisonnement, l'initiative, la tristesse, la joie, etc... sont-elles des manifestations de l'esprit ?

Y-a- t-il de l'esprit sans mémoire, langage, raisonnement ?

Vous avez peut-être déja remarqué, le mot "esprit" vient d'être utilisé dans deux sens legèrement différents. De quel esprit parlons-nous ? De quel esprit parlez-vous ?

Plus sérieusement ;

La mémoire :

- C'est la mémoire à court terme et le "circuit de Papez", c'est la mémoire utilisée dans le calcul mental. Il y a des lésions cérébrales qui ne touchent que cette fonction de "l'esprit" sans toucher le langage parlé, ou le sens de l'équilibre, ou la capacité de ressentir la peur, etc... comme dans l'ictus mnésique. cette mémoire est très volatile.

- C'est aussi la mémoire instrumentale, celle qu'on utilise quand on fait de la bicyclette ou lorsqu'on conduit une voiture.

- Cest encore la mémoire à long terme, celle des raisonnements, des joies que l'on a éprouvées, etc... C'est la mémoire de l'évocation. Cette mémoire est mal connue sur le plan neurologique.

Y-a-t-il 3 types de mémoire ou plusieurs dizaines, faudra-t-il inventer de nouveaux concepts ou de nouveaux moyens d'investigation pour continuer à faire ce découpage, est-on près de la solution du problème ou non, seul l'avenir nous le dira.

On peut faire la même chose pour le langage, le raisonnement,..

La Science a cette capacité d'utiliser des concepts nouveaux (circuits neuronaux, schème opératoire, autorégulation, etc...) pour interroger les anciens concepts comme celui d' "esprit" , mais il y en a d'autres (matière, réalité, univers, infini, etc...). Sont-ils encore pertinents (ces anciens concepts), ont-ils changé de statut, faut-il les rédéfinir, les adapter à de nouveaux contextes, etc...?

Par exemple, je définirai bien volontiers "l'esprit" par "le but ultime de la connaissance scientifique concernant le cerveau". "L'esprit" devient alors un "concept horizon", (le mot n'est pas de moi, je ne suis pas assez fort pour cà).

La question : arrivera t-on à expliquer l'esprit ? devient alors : est-ce que la Science pourra expliquer le fonctionnement du cerveau au point de savoir en fabriquer un qui fonctionne tout seul ?

Il me semble que personne n'a la réponse à cette question. La question reste trop générale pour avoir actuellement un sens pour un scientifique.

Ainsi, le concept "d'esprit" est trop flou pour être vraiment utile au scientifique : Il faut soit le rédéfinir, et je viens d'en donner un exemple, soit le laisser au philosophe, au psychologue, en espérant qu'ils en feront un bon usage. Certaines sectes, par exemple, l'utilisent pour aliéner, asservir, démolir des personnes dites "fragiles". Dans ce que l'on appelle "les théories de l'Esprit" le concept est probablement utilisé dans un sens très précis, mais ce sont des théorie que je ne connaît pas.

Pour moi, faire de la science, c'est comme explorer des contrées inconnues. S'il faut traverser un fleuve, il faut fabriquer une barque, sinon on reste sur le bord du rivage et le voyage s'arrête là. En Science, c'est pareil les concepts, les idées, les théories, les modèles sont des outils qui permettent d'avancer (de traverser des fleuves et des océans). Certains de ces concepts deviennent tellement indispensables, qu'on a l'impression qu'ils ont toujours été là, qu'ils représentent la réalité, qu'ils sont la réalité.

Pour revenir à l'autisme, je pense que les terme de refoulement, sentiment d'abandon, frustration, inconscient, perversion, etc... empruntés à la psychiatrie sont caduques. Ils ont conduit à culpabiliser les parents plus qu'à apporter des solutions. Il faut de toutes évidence d'autres concepts pour avancer. Les concepts de la neurologie me semble actuellement les mieux adaptés à ce problème.

Temple Grandin, qui témoigne sur son autisme, écrit sur son site :

http://www.odyssee.net/~patboul/articles/AGRANDI.html

"J'ai un système auditif qui fonctionne comme un amplificateur au maximum de sa puissance. Mes oreilles se comportent comme un microphone qui ramasse et amplifie le son. J'ai deux choix:

1) Je poursuis l'écoute et me laisse envahir par un déluge de sons, ou

2) Je me coupe de la source des sons.

Je suis incapable de parler au téléphone dans un bureau ou un aéroport bruyant, alors que d'autres gens peuvent le faire. Moi, je ne peux pas".

Elle écrit aussi :

"Beaucoup d'autistes sont hypersensibles aux sons et aux touchers.

Les enfants autistes ont des problèmes pour moduler les influx sensoriels"

On ne peut pas ignorer ces écrits qui sont d'une très grande précision et qui en même temps nous indique des directions de recherche. Les concepts de la neurologie semblent actuellement les plus adaptés pour tout simplement décrire les comportements très particuliers des autistes. Et décrire et déjà le début d'une explication.

En conclusion : je dis simplement que l'autisme est actuellement un grand mystère, mais il ne faut pas qu'il le reste. Que des pistes pleines de promesses nous sont offertes et qu'il faut les explorer, que les pistes neurologique et neurobiologique sont les plus facile car les outils sont déja en place.

Bien cordialement,

    Robert(Bob) MARY : mailto:rmary@planet.net


Objet : Ph. Granato répond à G. Bouquerel
Reçu le : 24/11/98 9:02
Expéditeur : pgranato@nordnet.fr

La vie est un songe. Les machines rêvent-elles et les ordinateurs? (confère la déconnection de Al 9001 ( je crois) dans 2010 l'Odysée de l'éspace de Stenley Kubrick). Et si oui ? Alors ont-elles une âme ? Je n'en sais rien ... Seulement, à partir d'un certain degré de complexité il semble apparaître une autonomisation du système. C'est ce que constatent les spécialistes en cybernétique.

Aussi, l'aspect purement organiciste du cerveau avec le grand nombre de neurones et de synapses ne pouraît se réduire aux même fonctionnalités qu'un cerveau de mammifère. L'organisation intime des neurones, et l'adaptation de ces derniers face à l'environnement ne se fait pas au hazard. Le grand génie de S. Freud est d'avoir repéré la triangulation oedipienne comme une constante humaine en dehors de rares exeptions. Il s'agit en fait d'une réaction particulière de l'enfant vis à vis du progéniteur de sexe opposé. Ne s'agit-il pas du repérage d'un bout de programme " organo-informatique " cela indépendemment des cultures, sexes, races et continents. Les théories cognitivo-comportementales se calquent sur cet aspect de programmation ou de dé-programmation et/ ou re-programmation.

Oui, je pense que l'autisme à une base organique. Et les troubles clinique : alonness, sameness, trouble de la socialisation seraient l'expression d'un défaut de neurotransmetteurs, défaut de connection neurologique...

Cependant, ne s'agit-il pas là d'un besoin de rationnaliser ce drame humain qui tombe sur la famille, car la solution ne se trouve pas plus chez les neurologues ou chez lespsychiatres. Ces derniers permettent de potentialiser les ressources de l'enfant et d'adapter l'environnement de la famille et des soignants à l'enfant autiste. En effet, l'automutilation d'un enfant autiste nous renvoie à une culpabilité, une impuissance avec le sentiment insupportable d'être la cause de cet état. Une voie d'abord qui me semble prometteuse est la biologie moléculaire et éventuellement la thérapie génique.

Amicalement votre
Dr philippe Granato


Objet : Diane répond à Marianne / C.F. (Forum autisme)
Reçu le : 24/11/98 9:02
Bonjour Marianne

Je m'excuse pour la réponse tardive à vos informations. Ne prenez pas cela pour un manque d'intérêt. Je suis très heureuse que vous portiez de l'attention à mes questions. Je suis allée visiter le site "ta main pour parler". Je me suis rappelée d'avoir vaguement entendu parlé de cette technique. Cependant je dois vous avouer que mon manque de connaissance sur ce sujet me laisse perplexe. Je serais grandement intéressée que vous me fassiez part de votre cheminement.
Encore merci pour votre dévouement ,

Diane


Salut et fraternité,

L'âme est-elle neurologique ?
Certes oui, en ce sens que sans neurone, point d'âme. Mais nous parlons de notre âme, de nos sentiments, de nos pensées, qui ont, je le suppose, pour vous comme pour moi une grande importance. Si je vous disais, preuves à l'appui, que tout ça est neurologique, je serais dans le vrai, mais vous pourriez me dire que je rate quelque chose de central en vous. Et je ne pense pas que vous seriez plus satisfaits si je vous disais que votre âme est le reflet de vos circuits neuronaux, ce qu'elle est cependant surement. La vida es un sueno ?

Cete discussion sur l'autisme, c'est au fond et toujours, le débat sur l'objet de la psychiatrie, où il y a quand même psy à côté de l'iatre. L'esprit existe-til comme objet d'une science, fut-elle molle, ou d'un art, fut-il mineur ? Est ce important pour mon travail de psychiatre de poser l'esprit comme objet de ce travail ? oui/non.

L'esprit, j'ai jamais vu ça moi. Pourquoi cependant chacun s'en va disant qu'il pense, qu'il ressent, qu'il est triste ou gai, alors qu'on ne sait pas vraiment ce qu'il en est. Et pourtant les personnes que je rencontre disent souffrir de ce qui se passe dans cet esprit qui n'existe pas. Dois-je les désillusionner ?

Je suis tout à fait persuadé pour ma part que l'autisme a un très fort substratum physiologique. J'aimerais savoir de quoi il s'agit, et aussi par quelles voies ce substratum se manifeste-il, et encore pourquoi il se manifeste comme ceci et non comme celà. La causalité linéaire anomalies---->manifestations ne nous apprend rien sur justement la machinerie du cerveau qui semble fort complexe.

Bien à vous

Dr Gilles Bouquerel


Objet : Réponse à Laurence Furic
Reçu le : 23/11/98 14:07
Expéditeur : Bob, rmary@planete.net

Chère Laurence,

Votre mot nous a beaucoup touché . Il est terrible, le diagnostic d'autisme. Mais quelque part, c'est peut-être une chance qu'on ait pu le faire si tôt! Je ne peux pas vous dire comme çà, où en sont les recherches en France. En tout cas, une chose est certaine : il faut vivre où vous vous sentez le mieux, et ne pas orienter votre vie uniquement en fonction de votre enfant handicapé.

Vous nous avez envoyé un courrier où il y a , je crois , 3 adresses électroniques, au sujet de la "secretin", mais nous n'avons pas très bien compris ce dont il s'agissait. Est-ce une liste de parents qui ont utilisé la "secretin"? Ou veulent-ils le faire ? Ou veulent-ils avoir des renseignements dessus ? Nous avons hésité à nous inscrire, car nous avons eu peur que cela nous engage trop loin... Pouvez-vous nous éclairer ? Ce qui nous étonne, c'est qu'en France, c'est le black-out total sur cette "secretin". Nous avons reçu votre réponse, et celle d'un médecin, le Docteur Ribas. Nous avons écrit (par E-mail) au Professeur Catherine Barthélémy de Tours (CHU Bretonneau 37044 TOURS Cédex ) et nous n'avons pas eu de réponse.

Ce qui est effarant, en France, c'est le nombre de" chapelles" qui existent sur l'autisme ! Il y a encore des professionnels, et j'en suis témoin, qui culpabilisent les parents, surtout les mères. Quand j'ai lu "La vie Ripolin" de Vautrin, j'ai cru y lire notre histoire, alors que cela se passe dans les années 75, et Pauline est née en 1990 !

Il y a les gens qui sont pour le tout psy. et ceux qui sont pour le tout éducatif . Il y a ceux qui font de la C.F., et ceux qui ne veulent pas en entendre parler. Il y a ceux qui sont convaincu que l'autisme est d'origine neurologique, et qui rejètent tous les psys, et ceux qui ont l'attitude opposée...

"Alors quand tu es parent, il faut se retrouver au milieu de tout çà, en tout cas essayer d'y retrouver ton enfant..."

S'ils savaient , tous ces gens, comme on en a assez des querelles d'école, et combien nous voudrions qu'ils fassent l'effort de dépasser leurs différents et leurs intérêts , pour mettre leurs connaissances en commun et aider nos enfants à s'en sortir. C'est une expérience qui peut être très enrichissante, d'avoir un enfant autiste. Il y a de très beaux moments et d'autres terriblement durs. C'est aussi un extraordinaire défi intellectuel.

Notre manière à nous d'aimer Pauline, c'est aussi de chercher tout ce qui pourra la faire progresser, de rencontrer des gens dans les associations, sur le forum, d'essayer de comprendre comment "fonctionne" l'autisme, etc... Je ne sais pas ce qui existe comme associations aux U.S.A., mais il doit bien y en avoir pas loin de chez

vous. Et puis il ne faut pas rester seul face à l'autisme. Il faut rencontrer d'autres parents, des amis, et aussi des professionnels compréhensifs et capable de s'engager auprès de vous ou de votre enfant...

Bien à vous et bienvenue sur le forum,
   Marianne et Robert(Bob) MARY --> mailto:rmary@planet.net


Objet : Marianne répond à Diane (Forum autisme)
Envoyé le : 20/11/98 16:37

Chère Madame Lefebvre,

Difficile de décrire la C.F. (communication facilitée) à l'écrit !!!
C'est une technique qui a d'abord été mise au point en Australie par Rosemary Crossley (fin des années 80), puis introduite en France par Anne-Marguerite Vexiau. Le mieux pour en savoir plus, est que vous regardiez sur le site de l'association "Ta main pour parler" dont je vous donne l'adresse :

http://www.visuelco.fr/tmpp.html
Ou bien lire le livre d'A-M Vexiau "Je choisis ta main pour parler" Collection Réponses chez Laffont.

Si cela vous intéresse, après que vous ayez pris connaissance de ce qu'est la C.F., j'aimerais bien essayer de vous décrire ce que je fais avec Pauline, et l'itinéraire que nous avons parcouru ensemble. Je peux vous dire, à mon humble avis, ce qu'on peut en attendre, ce que cela a pu nous apporter, mais aussi les réserves que j'ai envie d'émettre. Je suis loin d'accepter tout ce qui est écrit dans le bulletin de T.M.P.P., mais je pense qu'il y a beaucoup de bonnes choses à tirer de cette technique pour faire progresser les enfants autistes. Il faut trier !!!

    Marianne
     mailto:rmary@planet.net     


Objet : Re: Bonjour Dr Granato
Reçu le : 20/11/98 16:38
Expéditeur : Gilles,Bouquerel, ghbook@club-internet.fr

Salut et fraternité,

L'âme est-elle neurologique ?

Certes oui, en ce sens que sans neurone, point d'âme. Mais nous parlons de notre âme, de nos sentiments, de nos pensées, qui ont, je le suppose, pour vous comme pour moi une grande importance. Si je vous disais, preuves à l'appui, que tout ça est neurologique, je serais dans le vrai, mais vous pourriez me dire que je rate quelque chose de central en vous. Et je ne pense pas que vous seriez plus satisfaits si je vous disais que votre âme est le reflet de vos circuits neuronaux, ce qu'elle est cependant surement. La vida es un sueno ?

Cete discussion sur l'autisme, c'est au fond et toujours, le débat sur l'objet de la psychiatrie, où il y a quand même psy à côté de l'iatre. L'esprit existe-til comme objet d'une science, fut-elle molle, ou d'un art, fut-il mineur ? Est ce important pour mon travail de psychiatre de poser l'esprit comme objet de ce travail ? oui/non.

L'esprit, j'ai jamais vu ça moi. Pourquoi cependant chacun s'en va disant qu'il pense, qu'il ressent, qu'il est triste ou gai, alors qu'on ne sait pas vraiment ce qu'il en est. Et pourtant les personnes que je rencontre disent souffrir de ce qui se passe dans cet esprit qui n'existe pas. Dois-je les désillusionner ?

Je suis tout à fait persuadé pour ma part que l'autisme a un très fort substratum physiologique. J'aimerais savoir de quoi il s'agit, et aussi par quelles voies ce substratum se manifeste-il, et encore pourquoi il se manifeste comme ceci et non comme celà. La causalité linéaire anomalies---->manifestations ne nous apprend rien sur justement la machinerie du cerveau qui semble fort complexe.

Bien à vous

Dr Gilles Bouquerel


Merci de m'ouvrir un espace.

Je suis la maman de deux petits garçons. L'aîné, Joseph, trois ans depuis le 25 octobre, a été évalué aux Etats-Unis, avec un autisme. Le second, Jacob, seize mois et des poussières qui changent chaque jour, a "rattrapé" son frère dans son développement.

Leur papa, mon mari, est français comme nous trois, et vit aux Etats-Unis, où il poursuivait une carrière de musicien de jazz, jusqu'à notre arrivée et l'annonce de la différence de notre petit garçon qu'il a fallu prendre en charge rapidement.

Je n'ai pas d'autre compétence dans le domaine de l'autisme qu'un peu de bon sens et beaucoup d'amour.
Je suis intéressée à participer à un forum pour garder le contact avec ma langue, mon pays, ma culture et partager avec ceux qui le souhaitent les expériences nouvelles et passées qui sont les miennes.

Je suis nouvelle sur le réseau Internet et j'y découvre un monceau d'informations, dans lequel je suis sûre il y a à trier.

Laurence Furic
Maman de Joseph & Jacob
furax@bestweb.net


Objet : Message à Bob
Envoyé le : 17/11/98 5:10
Expéditeur : Lefebvre Diane, dlefebvr@dr.cgocable.ca Bonjour M.Bob

Je viens de lire votre message sur le forum. Je suis du Québec et je travaille auprès d'enfants autistes. Vous dites que votre épouse pratique la communication facilité avec Pauline. Est-ce un système de communication non-orale tel le langage gestuel ou un système de pictogramme ? Je suis curieuse de savoir ce qui ce fait ailleurs. J'apprécierais que vous me donniez des détails.
Pour ma part je crois aussi que l'autisme découle d'une "défaillance neurologique". Il est vrai cependant que plus la science évolue plus on va vers des explications neurologiques de toutes les maladies psychiatriques. Ceci , à mon humble avis , permettrait d'abattre bien des préjugés. J'aime bien la métaphore du Dr Granato.
Au plaisir
Diane Technicienne en éducation spécialisée


Objet : Bonjour Docteur Granato
Envoyé le : 17/11/98 1:38
Expéditeur : Bob, rmary@planete.net

Cher Docteur Granato,

Lors de ma demande d'abonnement au forum sur l'Autisme, le10/01/98, j'ai écrit :
"je suis convaincu que l'autisme est un syndrome neurologique et non psychiatrique. Les travaux les plus intéressants sur le sujet me semble être ceux du Professeur D. Sauvage et de son équipe à Tours (CHU Bretonneaux, F37044 Tours Cedex)".

Vous me demandez très gentiment pourquoi je pense que l'autisme n'est pas une maladie psychiatrique.

Il y a à l'adresse suivante, qui est celle du forum : http://psydoc-fr.broca.inserm.fr/forautisme.html la réponse à une question similaire que me posait le Docteur Denys Ribas il y a quelques mois sous le titre "Bob répond à Denys Ribas".

Pour être rapide, je pense actuellement que la compréhension de l'autisme passera plutôt par des termes comme aphasie, dyslexie, apraxie, filtration des informations sensorielles, etc... empruntés à la neurologie, plutôt que refoulement, sentiment d'abandon, frustration, inconscient (au sens psychanalytique du terme), perversion, etc... empruntés à la psychiatrie.

La naissance de la neurologie moderne se situe au XIXè siècle, c'est l'époque des confrontations anatomocliniques

D'autres concepts venant d'autres horizons peuvent se révéler féconds comme probablement ceux venant des "théories de l'esprit" , mais la route semble encore longue.

Je ne nie pas que les concepts de la psychiatrie, ont leur utilité dans certaines situations, mais ils ont aussi montré leur limite, et c'est le cas pour l'autisme. Ils ont amené, par exemple, les psychiatres à lourdement culpabiliser les parents.

Je ne veux pas rentrer dans le débat qui est de savoir ce qui revient à l'esprit ( en tant sujet pensant, cherchant à connaître, etc...) et ce qui revient au corps (la matière, objet réel, objet de la connaissance, etc...). Ce qui m'intéresse c'est l'efficacité des idées, des concepts, pour résoudre un problème précis,"libérer l'enfant autiste, le rendre donc le plus autonome possible. Notre petite Pauline grandit et le temps presse !

Confraternellement vôtre,

Robert(Bob) MARY


Objet : Communication facilitée
Envoyé le : 16/11/98 22:59
Expéditeur : François NICOLAS, francois.nicolas@ircam.fr

J'ai moi-même essayé de pratiquer, très intuitivement la CF avec Simon (17 ans). Cela n'a rien donné de significatif. Des membres du forum ont-ils l'expérience de cela et comment faut-il procéder? Comment évaluer cette pratique?


Objet : Réponse du Dr Granato au courrier d'abonnement au forum autisme du Dr Bob Mary (mardi 20 janvier 1998)

Rappel du courrier de Bob

Bonjour,

Je suis médecin urgentiste à l'hôpital de Saint-Denis dans le 93. Marié, je suis Papa de deux enfants, Pierre (11 ans) et Pauline (6ans). Pauline est autiste.

J'aimerais participer à votre Forum sur l'autisme. Pour ma part, je suis convaincu que l'autisme est un syndrome neurologique et non psychiatrique. Les travaux les plus intéressants sur le sujet me semble être ceux du Professeur D. Sauvage et de son équipe à Tours (CHU Bretonneaux, F37044 Tours Cedex).

Ma femme pratique la Communication Facilité (CF) avec Pauline.

A bientôt.

          Bob

E-mail : rmary@planete.net

--------------

Je suis psychiatre, je travaille entre autres dans une M.A.S. Je pense que le clivage entre psychiatrie et neurologique tant à disparaître. En effet, l'avénement de nouveaux outils d'explorations morphologiques et fonctionnels fait progresser la psychiatrie dans la mesure ou il apparaît exister des causes organiques dans la mesures ou certains territoires du SNC sont impliqués dans ce symptôme ou syndrome psychiatrique. Une métaphore que j'aime : le neurologue est l'éléctricien du SCN, alors que le psychiatre tant à devenir l'éléctronicien et l'informaticien du SNC. Ce progrés amènent les neurologues à s'accaparer de pans entiers de la psychiatries : la démences et même la dépression.Les deux disciplines vont se rejoindrent à nouveau. Mais cela est pour la petite histoire l'essentiel est le patient.

Mais pourquoi pensez-vous que l'autisme ne serait pas une maladie psychiatrique ?

Confraternellement votre

Dr Granato


Objet : recherche sur la trisomie 9
Envoyé le : 31/10/98 0:28
Expéditeur : Defives@aol.com

Je suis depuis peu Auxiliaire d'Integration apures notemment d'une fillette agee de 4 ans atteinte de trisomie 9. Cette maladie etant rare, je ne trouve pas de docs ni ne site internet s'y rapportant. Pouvez vous m'eclairer sur ce type de trisomie si cela est possible.
Merci d'avance

----

Cher ami,
Voici un site où vous pouvez peut-être trouver des informations. Tenez-moi au courant et bonne lecture.
http://www3.ncbi.nlm.nih.gov/Omim/searchomim.html
Cette banque d'informations du John Hopkins Hospital, répertorie 6 000 syndromes héréditaires.

Il est accessible sur l'Internet dans sa version plein texte, c'est à dire qu'on retrouve la totalité de l'information recherchée. Son accès est gratuit, alors qu'existe une version sur papier payante.

Robert (Bob)


Objet : Secretin Ferrin
Reçu le : 4/11/98 18:47
Expéditeur : Bob, rmary@planete.net

Bonjour à tous, Nous avons reçu cette nuit ce courrier de la part de nos amis Ella et Arthur Kruse, vivant dans le Nouveau-Mexique (U.S.A.) et grands-parents d'un enfant autiste de 9 ans. Nous-même sommes parents d'une petite fille autiste âgée de 8 ans. Ce témoignage me semble très intéressant. Le nom du Docteur Rimland ne m'est pas tout à fait inconnu, Oliver Sachs le cite plusieurs fois dans "Un anthropologue sur Mars".Est-ce quelqu'un serait au courant de cette découverte ? Avez-vous déjà entendu parler de cette hormone nommée " secretin ferrin" ? Y-a-t-il quelqu'un sur le Forum qui pourrait nous renseigner ? Y-a-t-il des projets de recherche en France dans ce domaine ? Bien cordialement,     Marianne LIGNAC-MARY (14/10/98), BR>.   ------------------------------------------------------------------------------- -- 1998 National Broadcasting Company, Inc. ALL RIGHTS RESERVED.

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for accuracy of transcription. No license is garanted to the user of this
material other than for research. User may not reproduce any copy of the
material except for user's pers

*****

SHOW: Dateline NBC

DATE: October 7, 1998

BREAKING THE SILENCE

Announcer: From our studios in New York, here again is Jane Pauley.

JANE PAULEY: It's one of medicine's most profound mysteries, but tonight, a
development some hail as a breakthrough that may literally break through the
silence of autism. It's called secretin therapy, and it's making a remarkable
difference for some autistic children. Equally remarkable is where it came
from: not medical researchers, not the federal government, but one mother and
father who did what most any parent would do, they refused to give up. John
Larson has our story.

Ms. VICTORIA BECK: We'd, for a long time, envisioned that moment when we'd
have a couple of little kids in the back seat of our car and take family trips
and do family things, and--and everything had seemed to have just followed in
step with what we had dreamed about.

JOHN LARSON reporting: (Voiceover) As their home video shows, everything had
been going so well for the Beck family.

(Home video of Victoria Beck and Parker)

Mr. GARY BECK: (Filming Parker) Hi!

LARSON: (Voiceover) The younger of two kids, Parker Beck was a happy, healthy
two-year-old. But not long after his second birthday, those smiles
inexplicably began to fade.

(Home video of Parker)

Unidentified Girl: (On video) Parker!

Ms. BECK: (On video) I called him.

Mr. G. BECK: (On video) How come he didn't look?

Ms. BECK: He wouldn't look at us. He would shift his gaze, he would--he was
irritable. He would throw his head back and scream high-pitched screams.

LARSON: (Voiceover) It seemed Parker no longer heard his parents' voices.

(Home video of Parker)

Ms. BECK: (On video) Park!

Mr. G. BECK: (On video) Parker! Call him.

LARSON: (Voiceover) He stopped talking, stopped sleeping through the night,
and
began oddly spinning.

(Home video of Parker)

Mr. G. BECK: (On video) Say `Mommy.'

LARSON: (Voiceover) Although their pediatrician assured them Parker would get
over it, the Becks sensed it was something more.

(Home video of Parker)

Mr. G. BECK: (On video) Parkey, can you say `Mama?' Say `Mama.'

LARSON: Do you remember that night and looking at each other and it really
fully, for the first time, dawning on you something's wrong?

Ms. BECK: Mm-hmm.

LARSON: Remember that moment?

Mr. G. BECK: We were both in Utah, and we actually were both on our knees and
in front of the window--just hugged each other and said, `No matter what,
we'll
find an answer.'

LARSON: Made yourselves a promise.

Ms. BECK: Yep.

LARSON: (Voiceover) That promise would lead them on a journey that would
involve dozens of doctors and months of frustration as Parker got worse.
Parker was showing all the symptoms of autism, one of most terrifying and
hopeless diagnoses a parent can hear. Victoria remembers her doctor offered
little comfort.

(Becks with John Larson; home video of Parker)

Ms. BECK: He put his pen down and looked at me and said, `Mrs. Beck,' he
said, `let me tell you something. Miracles don't happen in these situations.
If you're looking for something like a "Lorenzo's Oil," it doesn't exist. So
why don't you wa--stop wasting your time trying to find one?'

LARSON: (Voiceover) At least 550,000 American children like these suffer from
autism, and the numbers are on the rise. Imagine your child disconnecting
from
the world, a child whose eyes look but don't see, whose ears hear but don't
listen, whose cries never end, and doctors offer little help.

(Home video of Susan and Patrick Connors; video of Parker; videos of other
children with autism)

Ms. BECK: We don't know what's wrong with this child. We'll call them
autistic and we'll just kind of put them all in a box. We don't know what
causes it. We have no idea how to fix it.

LARSON: (Voiceover) Making matters even worse, doctors have often blamed
mothers for somehow causing their children's autism.

(Home video of mother struggling with child)

Dr. BERNARD RIMLAND: "Refrigerator mothers" was the term that was being used.

LARSON: (Voiceover) Dr. Bernard Rimland, director of the Autism Research
Institute, is an internationally recognized leader in the field. He remembers
how mothers were unfairly described.

(Dr. Rimland picking up box)

Dr. RIMLAND: They were cold and dispassionate and didn't really care very
much
for their kids and their kids decided that they would just sort of become
autistic rather than having to interact with a mother who didn't care much for
them. That was the theory, and it was believed by close to 100 percent of the
professionals who dealt with the parents.

LARSON: You said the psychologist said, `You know, maybe you're the problem.'

Ms. BECK: Uh-huh.

LARSON: Was that the suspicion?

Ms. BECK: He sat down with me and said, `Victoria, we really have to figure
out who we're treating here, you or Parker.' And I said, `I don't care who you
think you're treating, I'm telling you there's something wrong with my son.
Either you jump on board and help me, or I'll go out this door right now, and
I'll walk down the street and keep walking until I find a doctor who will.'

LARSON: (Voiceover) It wasn't just Parker's behavior plaguing his parents, it
was Parker's health. For two years, he suffered constant diarrhea and
vomiting.

(Video of Parker)

LARSON: And then, in 1996, almost two years after his parents say Parker got
sick, they brought him here, to the University of Maryland medical system,
where he underwent a test called an endoscopy to try and find out what was the
matter with his digestive system. Ultimately, the test told them nothing. It
was just another frustrating dead end. Or was it?

(Voiceover) A few days later, something completely unexpected happened:
Parker's diarrhea disappeared, and he began sleeping through the night for the
first time in two years.

(Home video of Parker; Parker with his sister)

Ms. BECK: And 10 days after the procedure, Parker's therapist called me
downstairs and said, `I think you'd better come and take a look at this.'

(Voiceover) And Parker, who had been totally non-verbal, is now reciting flash
cards as quickly as she could hold them up.

(Home video of Parker with therapist)

LARSON: This is a boy who hadn't talked for two years.

Ms. BECK: That's right. And she was holding up a picture of me and he was
saying, `Mommy.' And then she held up Gary's picture, and he said, `Daddy.'

LARSON: You must have been thrilled?

Ms. BECK: We were stunned.

LARSON: And you hadn't heard him saying `Daddy' for a long time?

Mr. G. BECK: Never. He--he mumbled it before he lost his language, but this
was was clear as could be.

Mr. PARKER BECK: Where's daddy?

Mr. G. BECK: Where's daddy?

Ms. BECK: There he is.

LARSON: (Voiceover) For Victoria and Gary, it was nothing short of a miracle.
Their little boy was back, talking, listening, but they worried how long would
it last. What had brought about the sudden, wonderful change? Could it have
been that test at the hospital?

Ms. BECK: We asked the hospital, `Tell us exactly what he was given. Give us
the dosage of the anesthesia. Tell us exactly what that--what you do with the
procedure.'

LARSON: (Voiceover) Together, Victoria and Gary pored over every detail of the
test. Finally, they learned Parker had been given a small amount of a hormone
called secretin, used in diagnosing problems with the pancreas. Secretin is
extracted from pigs, but very similar to a naturally occurring hormone in
humans. Maybe secretin was responsible. She told the doctors.

(Home video of Parker playing with Victoria; Becks walking through front lawn;
bottle of secretin; syringe of secretin; bottle of secretin)

Ms. BECK: They were just really kind of fascinated but, I think, kind of
disbelieving at the same time.

LARSON: Was it sort of, `That's a wonderful story, little lady...'

Ms. BECK: Patronizing.

LARSON: `...but that's not what's going on'?

Ms. BECK: `We're very happy for you, Mrs. Beck. Now just get out of our
face
for a while.'

Mr. G. BECK: `Leave us alone.'

LARSON: (Voiceover) And what was worse, after giving Parker one more dose of
secretin, according to his mother, the University of Maryland cut him off.
She
feared Parker would lose everything he had gained.

(Home video of therapist playing baseball with Parker)

LARSON: I mean, it might be what's saving his life...

Ms. BECK: That's right.

LARSON: ...and they won't give it to you.

Ms. BECK: No.

LARSON: What was the reason?

Ms. BECK: Well, we were told at the time that it wasn't FDA approved.

Mr. P. BECK: (Talking with therapist) Tuesday.

Unidentified Woman: (Working with Parker) Tuesday.

Mr. P. BECK: (Talking with therapist) Tuesday.

Woman: (Working with Parker) Tuesday.

LARSON: (Voiceover) The University of Maryland declined DATELINE's request to
discuss Parker Beck's treatment. But what we do know is that the hospital
followed the rules laid down for them by the FDA, rules generally written to
prevent doctors from experimenting with risky or untried treatments. The FDA
had not approved secretin as a treatment for anything including autism, only
for helping diagnose digestive problems, precisely the way it had been used on
Parker. Using secretin for any other reasons falls under what's called
"off-label use," a medical gray area that, in this case, many doctors seem
reluctant to enter.

(Video of Parker with his therapist; test tubes; FDA logo; medical monitors;
doctors standing over patient on table; bottle of secretin)

LARSON: How hard was it to get a doctor to say, `OK, I believe you. Let's
prescribe some secretin and see what happens'?

Ms. BECK: Well over a year after the endoscopy.

LARSON: A year?

Ms. BECK: A year.

LARSON: And you talked to more than one or two doctors?

Ms. BECK: Dozens of doctors said no.

LARSON: And this is you saying, `I think this has saved my child's life. He's
back.' And they're saying, `We don't feel authorized to give it to you'?

Ms. BECK: That's right.

LARSON: (Voiceover) Parker did not get any more secretin for months. His
parents say that, while he did not regress, he stopped improving. It took
months of telephone calls and scanning the Internet, but finally Victoria and
Gary were able to find one doctor willing to give Parker more secretin. And
sure enough, Parker seemed to improve. And it was during that time that other
parents with autistic children heard about Parker's dramatic recovery.

(Parker coloring; Gary Beck typing on computer; Victoria and Gary working;
Parker with therapist)

Ms. LINDA CARLTON: My child would cry every single day of his life, and there
was nothing you could do but to console them, walk them around, and that was
all, wait for it to pass.

LARSON: (Voiceover) Last month we talked with parents of autistic children,
parents who had almost given up hope until they heard of Victoria's discovery
and managed to get secretin for their children.

(Group of parents with autistic children with Larson; unidentified woman;
unidentified man; Victoria)

Ms. LINDA PEACOCK: After that secretin, no more diarrhea; he's potty trained,
looking me in the eyes talking. He's talking, he's talking, he's
talking--five
and six words. And he's saying, `Look how pretty outside.'

Ms. SHERRY BATTISTI: He was staring right in my face, looking at my eyes,
looking like, `Mom, I haven't seen you in a year.'

ADRIENNE: I was able to hold him, talk to him, tickle him. He waved for the
first time since he was a year old. This was the ni--that night, the night of
the first secretin infusion.

LARSON: (Voiceover) To date, DATELINE has learned from Dr. Rimland that
unofficially about 200 children have received secretin, and more than half of
those have shown some positive response.

(Rimland)

Dr. WOODY McGUINNESS: In my book, Victoria Beck is a veritable hero.

LARSON: (Voiceover) Dr. Woody McGuinness is a general practitioner from
Phoenix, Arizona. He was one of the first doctors to take Victoria and her
discovery seriously. He now specializes in treating autistic children.

(Dr. McGuinness)

LARSON: In your medical opinion, is it possible that--that a mother in New
Hampshire has discovered a miracle treatment, maybe even a cure?

Dr. McGUINNESS: Yes.

LARSON: Really?

Dr. McGUINNESS: Unequivocally.

LARSON: (Voiceover) McGuinness believes that for many children secretin
regulates digestive problems, which in turn causes changes in their brain
chemistry. Secretin is not helping everyone.

Last month Susan Connors invited DATELINE to watch as her seven year-old
autistic son Patrick received his first infusion of secretin.

(Nurse filling syringe with secretin; Patrick receiving shot)

Unidentified Doctor: OK, now we're almost through putting the secretin in.

LARSON: (Voiceover) It was administered by one New York state doctor willing
to
venture into off-label use of the hormone. While Patrick initially showed
signs of improvement, it faded quickly. Even a second infusion did not seem
to
help.

(Doctor; Patrick laughing on operating table; Patrick with Susan)

Ms. SUSAN CONNORS: Hippo.

PATRICK: Hippo.

Ms. CONNORS: Good boy.

Dr. RIMLAND: I think that there's no assurance that any given child will
respond, so it would be very premature for parents to assume that their kid is
going to be one of those who will experience this as a breakthrough. On the
other hand, I would encourage every parent to look into the possibility that
their child may be one those who will benefit.

LARSON: So here lies perhaps the biggest dilemma of all. It appears we may
now
have a treatment which possibly could help thousands of children, but no
conclusive studies have been done yet, so parents and doctors are operating in
the dark. If it works, how much of this stuff should a child receive and how
often should they get it? And even more importantly, who should get it? Even
for parents who were lucky enough to find some doctor somewhere willing to go
off-label and prescribe secretin, the supply is extremely limited.

(Voiceover) So when you talk to these parents, parents who have found doctors
willing to supply secretin, they will not risk that supply by revealing the
name of the doctors.

(Room full of parents; unidentified woman; Ms. Peacock; women on a couch)

Ms. PEACOCK: They helped my son, I'm not going to hurt them.

Ms. BECK: I don't want our supply, or Parker's supply of it, to be cut off.

LARSON: (Voiceover) And because it's limited, they're forced to experiment
about how much secretin to give their children and how often.

(Syringe being filled secretin)

Mr. P. BECK: (Playing cards) I think you have a cow?

Ms. BECK: (Playing cards) Yes, I do.

Mr. P. BECK: (Playing cards) May I have it?

LARSON: (Voiceover) Today, Parker continues to thrive, his secretin supply
secure, for now.

(Parker playing cards with his parents)

Mr. P. BECK: (Playing cards) Dad, do you have a jaguar?

Mr. G. BECK: (Playing cards) Go fish.

LARSON: Could Victoria Beck go down in medical history as someone who opened a
whole new door?

Dr. RIMLAND: I think she could, and I wouldn't be surprised to find that she
has.

Ms. BECK: And forgive us our debts...

Mr. P. BECK: ...as we forgive our debtors.

LARSON: (Voiceover) Though clinic trials are still under way, Victoria is
convinced that secretin is responsible for helping Parker escape from the box
of autism...

(Parker saying prayer with Victoria)

Ms. BECK: Amen.

LARSON: (Voiceover) ...that an overlooked, natural hormone is the answer to
their prayers.

(Victoria tucking Parker in bed)

Ms. BECK: Good night, Parker.

Mr. P. BECK: Good night, mommy.

PAULEY: Definitive proof that secretin therapy works will only come after more
research. Preliminary tests are under way, but it could be a long while
before
secretin is approved by the FDA to treat this disorder. If you'd like to
learn
more about using secretin to treat autism, you can get the latest information
from our Web site, www.dateline.msnbc.com.

Announcer: Coming up: A sick toddler and his fugitive parents are found after
a
more than two-week manhunt.

Unidentified Man: We in fact have received the two Fink children.

Announcer: How did the FBI rescue them, and was it in time?

(Announcements)

  -------------------------------------------------------------
Ella,

Haven't heard from Don Jaime about a Web site for your non-lewd
limerick placement, but here is what my brother the doctor wrote:

Apparently the "medication" is secretin, which is a hormone which causes
the stomach to secrete acid. (It is Secretin Ferring, the name of
the company that makes it.) Secretin is necessary for the absorption of
vitamin B12. I don't normally think of it as a medication as much as a
diagnostic tool since to check for B12 deficiancy from "pernicious
anemia." After determining low B12, you can give B12 and measure the
blood level. Then you can give secretin and see if the absorption of B12
goes up.

Here is some stuff I got off the web. There was only one article in
Medline, which I have included. There is also a web site which she could
use and follow. I'll send you more info if I hear of it.

http://www.autism.org/

Secretin is a natural substance, produced by all mammals. While it is not
a drug, and it is not harmful, the FDA nevertheless requires that it be
sold only by prescription. Secretin is usually given by slow injection
(infusion), but there are other methods of administration which are
being considered. The only FDA-approved use for secretin is in the
diagnosis of gastrointestinal problems, not as a treatment for any
disorder.

To the best of our knowledge, about 120 autistic children have been
treated with secretin so far in the U.S. to date. There are fewer than 20
physicians who have used secretin to treat autistic children; however
these physicians do not wish to be identified, because using secretin as a
treatment has not been specifically approved by the FDA, and because
these physicians are concerned that they will not be able to deal with a
flood of new patients.

Finding a physician who will infuse secretin (a 2-minute job) is
therefore a problem. Another problem may be the availability of secretin. I
have advised Ferring Pharmaceuticals, the firm which makes secretin,
about the secretin autism connection and urged them to consider a
sharp increase in production, but that is of course their decision.


MEDLINE Record


Improved social and language skills after secretin administration in
patients with autistic spectrum disorders.


------------------------------------------------------------------------
Abstract: We report three children with autistic spectrum disorders who
underwent upper gastrointestinal endoscopy and intravenous
administration of secretin to stimulate pancreaticobiliary secretion.
All three had an increased pancreaticobiliary secretory response when
compared with nonautistic patients (7.5 to 10 mL/min versus 1 to 2
mL/min). Within 5 weeks of the secretin infusion, a significant
amelioration of the children's gastrointestinal symptoms was observed,
as was a dramatic improvement in their behavior, manifested by improved
eye contact, alertness, and expansion of expressive language. These
clinical observations suggest an association between gastrointestinal
and brain function in patients with autistic behavior.

Author:
* Horvath K
* Stefanatos G
* Sokolski KN
* Wachtel R
* Nabors L
* Tildon JT
Address: Department of Pediatrics, University of Maryland School of
Medicine, Maryland, USA.


Abbreviated Journal Title: J Assoc Acad Minor Phys
Journal Title Code: BGE
Date Of Publication: 1998
Journal Volume: 9
Page Numbers: 9 through 15
Country of Publication: UNITED STATES
Language of Article: Eng
Type Of Article:
* JOURNAL ARTICLE
Issue/Part/Supplement: 1
ISSN: 1048-9886


MESH Headings:
* Autism (Central Concept)
* Case Report
* Child, Preschool
* Communication (Central Concept)
* Follow-Up Studies
* Gastric Juice
* Gastroscopy
* Human
* Interpersonal Relations (Central Concept)
* Male
* Secretin (Central Concept)
Chemical Abstract Service Registry Number:
* 1393-25-5 (Secretin)
Article ID: 98246761
=============================

HHH BM.ddc@OF.CUM

BobBR>


Je ne suis pas du tout psychiatre.Je suis masseur-kinésithérapeute et j'exerce en libéral.Je désire m'inscrire au forum autisme simplement pour avoir plus d'informations,plus de sources différentes,plus d'avis aussi au sujet de ce handicap.
En effet un de mes amis a un enfant dont on a diagnostiqué un autisme. Puis avec d'autres parents d'enfants autistes,ils ont créé une association ( Espoir Autisme Corse) dont vous comprendrez aisément les motifs.

Si vous désirez avoir plus d'informations sur cette association: http://corsica-costaverde.com/eac.htm

Cordialement aussi.
Jean-Toussaint MALLERONI


D'autre part, je suis (Marianne LIGNAC-MARY) prof de maths, et à ce titre, je fais partie de l'A.P.M.E.P.( Association des Professeurs de Mathématiques de l'Enseignement Public). Je suis donc allée aux Journées Nationales de l'Association qui ont eu lieu à Rouen le W.E. dernier. En 1996, j'ai emmené mes deux enfants avec moi à ces journées à Albi. Le comité local de l'Association m'avait trouvé gentiment un couple de jeunes éducateurs qui se sont occupés de Pauline pendant tout le séjour. Tout s'est très bien passé, ce jeune couple et leur maman (et belle-maman!) ont été formidables, je les en remercie encore ! L'an prochain, ces journées auront lieu à Gérardmer, en Lorraine. Je voudrais bien y aller avec mes deux enfants de nouveau, et il m'est venu l'idée qu'il existait peut-être d'autres parents profs de maths ayant des enfants autistes qui n'osaient pas demander s'ils peuvent venir, et qui alors se privent du plaisir d'assister aux journées.

J'ai eu aussi une autre idée : je n'ai jamais entendu parler d'enseignement des maths auprès des enfants autistes. D'une part on pense généralement que ces enfants ne sont pas organisés, n'ont pas les structures mentales nécessaires, mais d'autre part, on sait que parmi eux, il y a des calculateurs prodiges. J'aimerais rencontrer des gens qui se posent les mêmes questions que moi, qui ont peut-être déjà essayé des méthodes de calcul ( sans parler de maths, ne soyons pas trop ambitieux !), mais au moins savoir ce qui est ou a été tenté dans ce domaine. Ce serait peut-être intéressant de travailler dans cette direction, de mettre en commun des idées. Est-ce qu'il est possible d'apprendre à compter à un enfant autiste qui ne parle pas ? Est-ce qu'il est alors possible de faire des opérations ? Je sais qu'il leur est très dur , voire quasi-impossible d'accorder du sens aux opérations, mais y-a-t-il des travaux là-dessus ? Je remarque aussi que ma fille semble très intéressée par les livres et cartes de géographie, les figures géométriques de certains de mes livres. Qu'en-est-il des représentations graphiques, des figures ? Est-ce que les autistes reconnaissent les formes géométriques les plus simples? ( cercle, carré , triangle, etc...). Je sais que cela fait beaucoup de questions, mais pourquoi pas, si on peut faire avancer le schmilblic? Bien amicalement à tous,

    Marianne LIGNAC-MARY

Bob


Objet : site bourguette

Reçu le : 3/11/98 14:22
Expéditeur : HONTALVA, HONTALVA@wanadoo.fr
Adressé à : Thurin Jean-Michel, jmthurin@internet-medical.com

Venez visiter notre site http://www.bourguette-autisme.org


Objet : Réponse pour Mmes M.S. et N.G.

Reçu le : 30/09/98 18:02
Expéditeur : Patrice Duquenne, paduquenne@nordnet.fr

1) Dysfonctionnement de l'axe hypothalamo-hypophysaire :
L'axe hypothalamo-hypophysaire est le centre cérébral du contrôle de la vie végétative (température centrale), et des sécrétions hormonales. Il est composé de l'hypothalamus, partie du cerveau, qui en est le chef d'orchestre et a sous sa dépendance par le biais de facteurs sanguins de relargage l'activité hypophysaire (petite glande appendue à la face inférieure du cerveau) . L'hypophyse dans sa partie antérieure sécrète des stimulines (FSH et LH pour les glandes sexuelles, TSH pour la glande thyroïde, ACTH pour les corticosurrénales). Plusieurs études ont, avec des résultats contradictoires, mis en cause l'hypothèse d'un trouble de l'axe hypothalamo-hypophysaire. Lors des 16èmes Journées d'études sur l'autisme et le polyhandicap de mars 1998, le professeur Basquin a rappelé que d'une part l'on ne connaissait pas actuellement les causes exactes des troubles autistiques, et, d'autre part qu'il faudrait encore beaucoup de temps pour pouvoir comprendre les interactions qui existent entre

2) Mise en évidence des effets cliniques et biochimiques de l'amisulpiride et de la bromocriptine sur les systèmes dopaminergiques dans l'autisme.
L'amisulpiride est un neuroleptique ("tranquilisant majeur") de la famille des benzamides substitués. L'activité thérapeutique ainsi que certains des effets secondaires (non désirables) des neuroleptiques est corrélée à leur activité sur le métabolisme (la synthèse et surtout la dégradation) de la dopamine (neuromédiateur de transmission entre certaines cellules cérébrales). Au décours de l'autisme, l'emploi de certains neuroleptiques peut se justifier soit pour contrôler l'agitation, la violence ou l'agressivité, soit au contraire pour désinhiber (stimuler) les périodes de repli et d'indifférence (cas du Dogmatil). Leur utilisation doit toujours être prudente et temporaire avec arrêt au delà du troisième mois en l'absence de résultats probants ...

La Bromocriptine est à l'opposé des neuroleptiques une molécule qui mime les effets de la dopamine. On dit qu'elle a une action dopaminergique. Elle est utilisée dans la maladie de Parkinson, et, dans le traitement de certains effets secondaires des neuroleptiques ...

3) Lien entre les antécédents familiaux maniaco-dépressifs d'un enfant autiste et les remarques précédentes :
Aucun lien de causalité linéaire, dans l'état actuel de nos connaissances, ne peut être retenu.

Espérant avoir répondu, le plus clairement possible à vos interrogations, je vous prie de bien vouloir recevoir, Madame, l'expression de ma considération. Dr Duquenne Patrice pédopsychiatre hospitalier paduquenne@Nordnet.fr


Reçu le : 28/09/98 9:02
Expéditeur : M. S.

Dr. Thurin,

Pouvez-vous m'expliquer ce que veut dire :
1. "Mise en évidence d'un dysfonctionement de l'axe hypothalamo- hypophysaire dans l'autisme"

2. "Mise en évidence des effets cliniques et biochimiques de l'amisulipride et de la bromocriptine sur les systèmes dopaminergiques dans l'autisme"

Est-ce qu'un enfant autiste dans un famille de maniaco-depressifs peut avoir un lien avec ces deux citations ?

Merci de me répondre.



Mme N. G
Suite a votre mail, je vous fais une breve presentation de mon fils P. qui souffre d'un atuisme atypique.

Il est age de 5 ans et suit une therapie dans un hopital de jour, 5 demi-journees par semaine. Il n'a presente aucun probleme majeur jusqu'a l'age de 2 ans, il a un jumeau dizygote.

Faisant des recherches sur Internet, aux Etats Unis et au Canada, je trouve souvent mentionne un traitement a base de vitamine B6 et de magnesium a hautes doses, traitement egalement cite par le Pr Lelord en France. Pouvez-vous me renseigner a ce sujet ?

Pouvez-vous egalement me donner votre position sur la Dimethylglysine ?

En esperant bientot vous lire.


Objet :
Envoyé le : 9/06/98
Expéditeur : Benoit Tanguay, btanguay@sympatico.ca

Je suis dentiste et j'ai déjà lu ( je ne sais plus ou) que le mercure est un élément négatif pour la santé mentale et qu'il peut y avoir un lien avec l'autisme ?

Benoit


Objet : renseignements
Envoyé le : 8/06/98 21:59
Expéditeur : BOTBOL, mbotbol@compuserve.com

Adresse de Sesame autisme
L'adresse nationale est : 18 rue Etex, 75018 Paris, tel 01 42 28 5 709


Objet : Re: renseignements
Envoyé le : 8/06/98
Expéditeur : Bob, rmary@planete.net

Je suis allé samedi dernier (6 juin) à une journée nationale sur l'autisme au palais des congrès à Paris (Porte Maillot) organisée par EDI Formation avec Autisme France consacrée au "Syndrome d'Asperger et Autisme de haut niveau". Cette journée a était présidée par le Professeur Catherine BARTHELEMY du CHU Bretonneau à TOURS et Présidente de arapi.
(arapi : association pour la recherche sur l'autisme et la prévention des inadaptations)
C'était très intéressant, et il me semble avoir compris beaucoup.
Amitiés et à bientôt.       Bob


Objet : merci Envoyé le : 1/06/98 5:38 Expéditeur : "Dr Souède", Alain.Souede@wanadoo.fr

Pedopsy lacanien pur et dur dans un IME et suivant dans un groupe dit iteratif -prise en charge conjointe HJ et IMP- des enfants dits autistes je me permettrai avec votre accord de lire votre courrier a mon équipe qui entre Borel Maisonny et Lacan cherche a faire progresser les enfants dans le sens d'une socialisation..aussi. Amitiés;

A. Souède IMP
Les Platanes Nîmes 30000


Réponse de Bob

Cher ami et confrère,

Vous vous êtes rendu compte que je cherche des réponses tant théoriques que pratiques et je suis heureux de recevoir votre courrier. Ces réponses n'existent pas encore, ou sont encore très parcellaires.

La discussion, par forum électronique, semble être une bonne formule (ce n'est pas la seule) pour faire avancer les idées et mieux comprendre les autistes.

Je suis d'accord pour diffuser et faire diffuser l'état de mes réflexions si vous pensez que ce que je viens d'écrire (sans notes) est suffisamment intéressant et bien écrit. Je serais heureux de connaître les réactions et commentaires que suscite ce texte qui a l'ambition d'ouvrir une discussion et non d'énoncer des vérités toutes faites.

J'ai déjà essayé de lire Lacan, mais je pense ne pas avoir les connaissances en linguistique nécessaires pour comprendre. Que veut dire groupe iteratif.

Amitiés, et à bientôt..
Bob. Bob


Bob répond à Denys Ribas.

Je vous remercie pour vos propositions de discussion.

Voici ce que je pense actuellement, mais c'est une pensée qui s'élabore et qui présente encore beaucoup de contradiction.

Je suis d'accord avec vous : l'opposition pathologie neurologique (dont l'étiologie serait organique) et pathologie psychiatrique (dont l'étiologie serait non organique, disons psychique) semble un peu artificielle. C'est une opposition plus méthodologique que métaphysique.

1) Je pense que cette opposition est historiquement datée. En effet les aphasies par exemple sont devenues neurologiques quand on a découvert qu'elles étaient liées à des lésions hémisphériques (gauche pour la plupart), c'est à dire au XIX ème siecle. Faire un diagnostic en neurologie revient à faire un diagnostic topographique, c'est à dire deviner le lieu de la lésion dans le système nerveux (périphérique ou centrale, ...).

Autre exemple : la confusion mentale que je préfère appeler syndrome confusionnel est un syndrome qui emprunte beaucoup à la sémiologie psychiatrique mais dont la recherche étiologique est organique (on dit aussi médicale, c'est à dire métabolique, toxique, infectieuse, etc...) et la prise en charge thérapeutique est essentiellement médicale et parfois réanimatoire. Que le syndrome confusionnel soit associé à des signes de localisation neurologique ou non, il reste essentiellement médical (par opposition à psychiatrique selon le jargon couramment utilisé), bien que les psychiatres soient des médecins. Ici l'opposition semble être plus méthodologique qu'idéologique, mais il faut rester vigilant.

2) Autre opposition historiquement datée, l'opposition entre le corps et l'esprit. Opposition datant, je pense, de la Grèce Antique (Aristote ?), réactivée par le XVII ème siècle (représenté ici par Descartes) et qui concerne depuis toutes les sciences. Existe- t-il un monde des idées différent du monde réel ? Exemple : les objets mathématiques (nombres, théorèmes, axiomes, etc...) sont-ils réels ? (voir le très beau livre "Matière à penser" cosigné par J.P. Changeux et A. Connes). Les physiciens théoriciens (et non les philosophes) se posent la question : les électrons, ou les atomes sont-ils bien réels ? alors que ces deux concepts (ces deux idées) font partie de la vie quotidienne et sont à l'initiative de très nombreuses technologies de ce siècle (radio, TV, ordinateur, micro-ondes, réseau informatique). Ces questions, bien entendu, sont posées en termes très techniques (comme le formalisme de la théorie quantique des champs).

Cette opposition fait partie à mon avis d'un vaste débat ouvert probablement il y a très longtemps, et qui n'est pas prêt de se refermer. Le rôle de la science n'est pas, à mon avis, de clore le débat mais de l'enrichir.

Berthold Brecht aurait écrit "les idées font du vent, le vent pousse le monde".

3) Alors, d'où vient l'opposition que j'ai mise en avant lorsque je me suis présenté sur le forum ? Pour être court, je pense que les concepts venant de la psychanalyse, et qui se sont révélés utiles (et même efficaces) pour décrire, comprendre, et traiter les névroses semblent être moins efficaces dans le cas des psychoses, et inadaptés dans le cas de l'autisme. Plus précisément, je pense que la psychanalyse représente, pour simplifier, deux attitudes différentes :

  • - une attitude théorique qui a consisté à rechercher les causes (recherche étiologique) des névroses, d'en proposer des mécanismes et de les classer (selon leurs causes ou leurs mécanismes). Par opposition le DSM IV propose, une classification selon les syndromes, ce qui serait d'après les auteurs une classification débarrassée de toute position idéologique.
  • - une attitude thérapeutique qui a la particularité d'offrir aux patients un lieu où la parole peut s'exprimer librement (se libérer). Je suis persuadé que cette attitude réclame de la part du psychiatre beaucoup de savoir, et de savoir faire.
    Je pense actuellement que la compréhension de l'autisme (pour être rapide) passera plutôt par des termes comme aphasie, dyslexie, apraxie, filtration des informations sensorielles, etc... empruntés à la neurologie, plutôt que refoulement, sentiment d'abandon, frustration, etc... empruntés à la psychiatrie.
    D'autres concepts venant d'autres horizons peuvent se révéler féconds comme ceux venant des "théories de l'esprit", mais la route semble encore longue.

    Quelle est donc pour moi, la place du psychiatre dans l'autisme ?

    Probablement que l'attitude que j'ai appelée thérapeutique a sa place, en revanche la recherche étiologique n'est pas, à mon avis, du domaine de la psychiatrie. Par analogie, le psychiatre peut aider un diabétique ou un asthmatique, à mieux vivre avec sa maladie, mais pas à trouver la cause de sa maladie. Quant à la génétique, c'est une technique puissante qui donne au médecin un pouvoir difficile à gérer; la meilleure façon de gérer ce pouvoir est sûrement de le partager avec les patients comme vous le proposez.

    Je pense qu'il ne faut pas attendre que l'on découvre d'éventuelles causes génétiques aux syndromes autistiques pour déculpabiliser les parents.

    En prenant l'exemple de la trisomie 21 :

  • - je suis persuadé que les parents des trisomiques culpabilisent d'avoir fait un enfant ayant des difficultés pour devenir autonome alors que plus personne ne conteste le déterminisme génétique de cette maladie.
  • - la connaissance de l'origine génétique de la trisomie n'est pas d'une grande aide pour l'éducation de ces enfants. La génétique ne nous dit pas non plus comment traiter les fréquentes malformations cardiaques de ces enfants.

  • J'attends beaucoup de la génétique, mais pas tout.

    Quant à l'autisme, le mystère reste pour moi, encore complet.

    Les acquis qui me semblent incontestables sont les suivants :

    a) L'enfant autiste souffre de ne pas pouvoir communiquer comme peut souffrir un aphasique, c'est à dire que la volonté de communiquer existe (sauf lorsque l'autiste déprime ou sent qu'on ne va pas pouvoir l'aider ou le comprendre). Ces difficultés dont les mécanismes (au sens neuro-physiologique du terme) sont inconnues, sont inévitablement sources de malentendus entre l'enfant et ses parents. Il est possible qu'on puisse agir sur ces malentendus sans comprendre les mécanismes de l'autisme.

    b) Les stéréotypies n'ont pas de signification psychologique (type obsession) mais bien neurologique (non encore élucidé). Quant à l'impossibilité de pointer de l'index pour désigner, il est probable comme le pense A.M. Vexiau, que c'est une apraxie (bien mystérieuse et probablement très handicapante). Ma petite Pauline utilise mon bras, ou la direction de son regard (fugace ou furtif) pour désigner l'objet qu'elle convoite.

    c) Je pense que l'enfant autiste (je pense à Pauline) comprend les états mentaux de l'autre (même si la mimique ne correspond pas toujours) car, par exemple, lorsque Pauline est détendue, elle rit aux éclats lorsque son frère fait des grimaces et essaye même de les reproduire.

    J'aimerais maintenant recevoir dans ma boite électronique vos réactions, vos précisions, vos remarques après tant d'affirmations qui peuvent vous sembler péremptoires. J'ai également essayé de faire court.
    Avec toute mon amitié, et à bientôt.

    Bob


    Objet : Fwd: Bob, + Deux questions pour la discussion dans le forum
    Reçu le : 22/05/98 8:23
    Expéditeur : Dr Denys Ribas, denysribas@compuserve.com

    Voici, avec beaucoup de retard mes deux premières proposition de débat sur l'autisme.

  • 1. Autisme et X fragile

    Les connaissances sur l'X fragile ont considérablement évolué ces dernières années. Dans un peu plus d'un cas d'autisme sur 10 on retrouve cette anomalie génétique. Ceci justifie un dépistage systématique dans la population des autistes et celle des petits patients présentant un retard de développement en pédopsychiatrie. En effet seule une faible part, du même ordre, des enfants presentant un X fragile ont les symptomes d'un autisme.

    Avec l'expérience, il me semble que des différences cliniques sont repérables chez les enfants X fragile : difficulté de maîtriser l'excitation, morsures des mains ou des poignets à ce moment là, absence de l'évitement du regard.

    Par ailleurs, les enfants X fragiles présentant des symptômes psychiatriques font des progrès importants avec un traitement précoce en hôpital de jour incluant une psychothérapie.

    Pour le moment, l'enfant lui-même ne bénéficie pas directement du diagnostic, qui n'a pas de conséquence thérapeutique. En revanche, la révélation de ce diagnostic a des conséquences psychiques importantes sur les parents et sur les thérapeutes. Maladie génétique transmise par la mère, limite biologique au rêve de guérison nécessitent d'être élaborées. Certains collègues, de ce fait, ne font pas ce dépistage, par méconnaissance ou par peur d'une démobilisation et d'un découragement. Ceci me semble une double erreur. D'une part nous devons à nos patients et à leur famille une recherche sans compromis quant aux étiologies d'un état pathologique, d'autre part, l'identification d'une maladie génétique a des conséquences très importantes pour les grossesses futures, non seulement de la famille restreinte, mais aussi pour les autres membres de la famille maternelle et il ne nous appartient pas éthiquement de choisir de les priver de cette information. En effet un diagnostc prénatal est possible, permettant alors la "liberté" pesante d'un avortement thérapeutique.
    Ceux qui ont vu comme moi la naissance d'un deuxième enfant X fragile dans une famille lorsque l'on ne connaissait pas le diagnostic savent que ce n'est pas une question théorique.
    Les conséquences psychiques sont donc très lourdes pour les familles, avec en plus le problème du dépistage et de l'information des soeurs qui peuvent être transmettrices : quand le faire, avec quelle potentialité traumatique ?
    A mon sens un travail psychique attentif et important doit être fait auprès des familles, mais il s'impose aussi entre nous et avec nos collègues des services de génétique.

    Enfin, il est important d'être informé des particularités de cette transmission génétique qui modifie les règles que nous pensions intangibles d'une altération d'un chromosome sexuel. Il s'agit en effet d'un allongement de la répétition d'une séquence de nucléotides, et la symptomatologie est proportionnelle à cet allongement. La révolution est que cet allongement augmente avec la reproduction au changement de génération. Un grand père maternel, décrit dans un cas de notre expérience comme sombre et taciturne, peut donc être à l'origine de la transmission de la mutation !
    Cette particularité complique encore l'intégration psychique de la maladie génétique en lui donnant une allure de malédiction oedipienne.
    Enfin la prévision de l'atteinte d'une fille ne semble pas simple car il apparaît que les deux chromosomes X d'une fille ne sont aussi interchangeables par le métabolisme qu'on le pensait autrefois...

    Questions : Qu'en pensez-vous ? Quelle est votre expérience ? Quelle est votre attitude quand au dépistage systématique ?

  • 2. Autisme et communication facilitée

    Un père, Bob, qui demande à participer au forum nous signale que sa fille autiste est suivie en communication facilitée. J'ai été très intéressé par la conférence faite il y a quelques années par Jane Remington-Gurney sur sa pratique de la comminication facilitée avec des patients isolés de la communication par leurs troubles neurologiques, et évidemment passionné par le livre de Birger Selling (et sa mère) "Une âme prisonnière".

    Cet intérêt pour une technique qui m'apparaît réaliser un travail psychique à deux, le bénéfice d'une anticipation créatrice et a la valeur de la recherche d'une expression, fût-elle naïve, de l'expression d'un sujet même avec la croyance d'une altération organique. En même temps toutes les problématiques de la suggestion, de la séduction sont convoquées par une technique qui semble nécessiter une capacité à un état quasi hypnotique de receptivité émotionnelle de la facilitatrice. Or celle-ci n'est en rien préparée à un travail qui convoque l'identité primaire et le risque d'inversion de la suggestion existe. Ceci m'a fait préfacer le livre de Anne-Marguerite Vexiau, "Je choisis ta main pour parler" en proposant l'idée d'une "folie" utile au sens de la folie maternelle primaire.

    Les collègues que j'ai envoyés découvrir auprès d'elle cette technique ont préféré ne pas poursuivre cette formation, du fait d'un certain malaise devant la conviction proche d'une croyance mystique de Mme Vexiau. Elle considère les autistes comme des enfants apraxiques dont on méconnait la richesse mentale et s'est engagée avec passion dans la diffusion de cette technique. Il me semble qu'une reprise dépassionnée de cette question s'impose. Les enfants autistes de mon hôpital de jour dont les parents ont souhaité qu'ils soient suivis par cette technique m'ont semblé l'investir.

    Question : Quelles sont vos expériences et votre sentiment ?

    P.S. Remarque plus personnelle pour Bob.

    Il n'est pas scientifique d'opposer une étiologie organique à un état pathologique avec la nature psychiatrique de ses conséquences. En effet, d'une part toute personne a un psychisme, quelque soit son état neurologique, d'autre part personne n'oserait prétendre que les maladies psychiatriques n'ont aucune étiologie organique. La mélancolie dont on connaît la prédisposition héréditaire est ainsi une maladie spécifiquement psychiatrique, au risque mortel, dont la psychanalyse a permis de mieux comprendre les autoaccusations. Enfin, on ne peut plus opposer relations précoces et constitution depuis que l'on sait avec Brazelton les capacités innées à la relation du nouveau-né. Ce point est souligné par un cognitiviste comme Hobson. Par ailleurs, la "plasticité cérébrale" implique que les expériences relationnelles participent à l'organisation cérébrale. Les choses sont donc infiniment plus complexes...

    Voici mes premières propositions de discussion, avec mes amitiés.

    Denys Ribas


    Dernière mise à jour : samedi 7 août 1999 9:55:46

    Dr Jean-Michel Thurin