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1. La consultation thérapeutique par Serge Lebovici

 Cas clinique

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 Aspects théoriques

Commentaires de spécialistes

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Aspects théoriques

Commentaires de spécialistes

Commentaire de Didier Houzel sur la vidéo n°3, Place du bébé dans la consultation thérapeutique

La part du bébé, l’adresse au bébé est une question tout à fait intéressante. Personnellement, je m’adresse beaucoup aux bébés, j’aime bien parler avec eux, communiquer avec eux, car les bébés sont très avides de communication. Il faut savoir leur parler. J’ai coutume de dire que la communication ne commence pas par des échanges d’informations. Le bébé ne communique pas seulement pour recevoir des informations précises sur l’environnement ou pour en transmettre, mais pour partager des états psychiques, pour faire l’expérience absolument indispensable, fondamentale, vitale qu’il peut communiquer à autrui, à sa mère d’abord et à d’autres, ce qu’il ressent intérieurement et qu’il peut s’identifier à autrui dans ce qu’il ressent intérieurement. C’est ce que les cognitivistes ont appelé la “ théorie de l’esprit“, récemment. Alors c'est ça qui me paraît important dans la communication avec un bébé au cours d'une consultation thérapeutique en étant pas trop naïf sur la capacité de l’enfant à comprendre le contenu informatif de ce qui lui est dit . Je pense que certains auteurs ont fait croire, ou cru eux-mêmes que le bébé comprenait le langage de manière innée. Même si nous n’en sommes plus là, ce n’est pas pour autant qu’il faut renoncer à s’adresser à eux parce qu’ils vont être très sensibles à cette attention qu’on leur porte, à l’émotion qui est véhiculée dans ce qu’on leur dit. Une autre raison, est qu’on ne pense pas qu’avec son cerveau. On pense avec tout son être, avec tout son corps. L’insistance de Lebovici sur l’importance des vécus corporels me paraît très intéressante et très convaincante. C’est vrai qu’on pense avec son corps, avec ce que l’on ressent en soi, n’importe où et globalement. Mais on a besoin de l’exprimer pour que ça prenne sens. Or les mamans qui s’adressent à leur bébé tout petit font cette expérience et ont besoin de s’adresser à eux pour que leur propre psychisme puisse donner sens à ce qu’elles ressentent, à ce qu’elles vivent, pour que cela se transforme à l’intérieur d’elles-mêmes dans des pensées, ce que Bion avait appelé “ la fonction Alpha ” ou “ la capacité de rêverie maternelle ”. Cela se fait à partir de ce qu’on éprouve et de ce qu’on peut commenter sur ce qu’on éprouve. Donc, dans cette voie, je suis totalement Serge Lebovici.

J’aurais toutefois une réserve : pourquoi à la fin de la consultation Serge Lebovici s’adresse-t-il au bébé dans une attitude un peu critique vis-à-vis des parents ? Je n’ai pas très bien saisi le sens de cette intervention-là, qui m’a paru un peu négative, disqualifiante vis-à-vis des parents. Était-ce parce que le bébé avait été un peu trop oublié pendant toute la consultation? Mais s’il l’avait été ce n’était pas seulement par les parents, mais aussi par le consultant.