Cette refondation, basée sur une analyse de létat de santé de la population et des besoins de santé
mentale, repose sur un ensemble déléments permettant :
1- de développer et de diffuser linformation sur la maladie mentale afin den modifier les représentations sociales ;Le plan daction se décline autour de chacun des principes fondateurs de la politique de santé mentale, dans une perspective densemble pluriannuelle. Seul en effet le caractère cumulatif de chacun des axes de la réforme semble de nature à permettre les évolutions attendues depuis de nombreuses années. Santé mentale : lusager au centre dun dispositif à rénover2- de réaffirmer les droits des personnes atteintes de troubles mentaux, le principe du libre choix du praticien et des modalités de soins constituant le fondement même de ces droits ;
3- de répondre aux besoins de santé de la population, et donner lieu à des programmes daction spécifique sur des pathologies ou des problématiques ciblées, notamment du fait de limportance de leur prévalence et des constats dune prise en charge déficiente ;
4- de développer et daccompagner une culture damélioration constante de la qualité des soins et des pratiques professionnelles ;
5- dengager une démarche volontariste visant à développer le partenariat entre les différents acteurs de santé mentale (soignants/sociaux), y compris les représentants des usagers ;
6- de développer linsertion sociale et professionnelle des personnes atteintes de troubles mentaux ;
7- dorganiser une offre de soins psychiatriques diversifiée, graduée et coordonnée en relation avec les besoins de santé mentale ;
8- de développer la recherche fondamentale, épidémiologique et clinique qui est aujourdhui très en retard par rapport aux autres pays occidentaux.
Un deuxième objectif vise à agir sur les représentations de la maladie mentale dans le grand public.
Le dernier axe consistera à développer linformation sur les personnes en situation de handicap
psychique, notamment en matière dinsertion sociale et professionnelle. (Voir Axe 6, page 35).
Calendrier : 1er semestre 2002
- Limpact de cette campagne fera lobjet dune évaluation approfondie et sera ensuite adaptée aux finalités dune campagne de communication grand public. Elle comportera un volet relatif aux thérapeutiques mises en oeuvre pour les pathologies mentales les plus fréquemment rencontrées en population générale (dépression...) :
Calendrier : 2ème semestre 2002
- Dores et déjà, une étude est lancée au sein de lUnion européenne pour évaluer limpact dune démarche de formation et dinformation auprès des médecins généralistes sur la question de la prévention du suicide et les représentations attachées à la souffrance psychique. Les sites choisis en France sont Pontoise, qui bénéficiera de laction dinformation, et un site témoin comparatif situé à Melun. Les résultats quant à lamélioration de la prise en charge des suicidants, sont attendus fin 2002.
- Une réflexion sera entreprise avec les représentants des familles et des usagers et les organismes du secteur social et de linsertion professionnelle, en vue dactions de communication relatives à linsertion professionnelle des personnes souffrant de troubles mentaux :
Calendrier : 2ème semestre 2002
- Cette préoccupation rejoint la volonté du gouvernement de développer des actions destinées à
changer le regard sur les personnes en situation de handicap, telle quannoncée en juillet dernier, et
sera notamment prise en compte dans le cadre de la journée «réussite et handicap» en décembre
2001.
En effet, laction auprès des personnes atteintes de troubles mentaux, du public et des institutions publiques, des associations représentant les usagers du dispositif de santé mentale, les personnes malades ou leur famille, constitue un levier de changement essentiel sur le regard et les comportements du public et des professionnels de santé à légard des personnes atteintes de troubles mentaux et mérite dêtre développée.
Sagissant de lhospitalisation sans consentement des personnes souffrant de troubles mentaux qui peut être effectuée à la demande dun tiers ou doffice sur décision du préfet, et bien que ces mesures constituent toutefois seulement 13 % des hospitalisations en psychiatrie, il est noté une augmentation inquiétante de leur nombre qui a atteint 65 000 mesures au titre de lannée 1999.
En outre, de nombreuses personnes bénéficient de sorties dessai à leur domicile dune durée exagérée,
sans que la mesure dhospitalisation sans consentement soit levée, alors même que les personnes ne
remplissent plus les critères de cette hospitalisation. Nombre de ces sorties dessai ne contiennent pas
ou plus de projet thérapeutique et de réinsertion et maintiennent de fait une obligation de soins sans
base légale, ni garanties quant aux droits des personnes.
- de soutenir activement laction des usagers du système de santé mentale permettant notamment daméliorer les relations entre personnel soignant et personne soignée.
- de modifier les conditions de soins sans consentement afin de mieux garantir les libertés individuelles et la qualité du projet thérapeutique qui sous-tend ces décisions.
- le caractère strictement sanitaire de lhospitalisation sans consentement des personnes atteintes de troubles mentaux sera affirmé ;
- une période dhospitalisation de courte durée (72 heures maximum) sera instaurée à lattention des personnes répondant strictement aux indications dune hospitalisation sans consentement, permettant délaborer un projet de soins individualisé ;
- une alternative à lhospitalisation sans consentement pourra être proposée au malade sous la forme
dun soin ambulatoire faisant lobjet dun strict encadrement et dun projet thérapeutique précis.
- le soutien aux associations dusagers sera renforcé et pérennisé au plan national et local en vue
notamment de développer la représentation régionalisée des usagers et leur action à légard des
personnes souffrant de troubles mentaux. A cet effet, les subventions aux associations nationales
feront lobjet dune augmentation massive en 2002 passant de 0,45 million à 2 millions de francs.
Des conventions pluriannuelles de financement seront conclues avec les associations afin dasseoir les
conditions dun développement durable de leurs activités :
Calendrier : 1er trimestre 2002
- une charte nationale des droits et des devoirs de lusager en santé mentale sera élaborée à partir notamment des dispositions de celle établie par la FNAPSY (Fédération nationale des associations de (ex)patients de psychiatrie) et la conférence des présidents de commission médicale détablissement de centre hospitalier spécialisé.
En effet, il existe encore parfois un décalage dans la prise en compte des attentes réciproques des personnes atteintes de troubles mentaux en cours de traitement et des soignants. Les chartes des usagers en santé mentale sont insuffisamment diffusées et connues des professionnels de santé. Or, elles constituent un moyen important de diffusion et de changement des pratiques.
- le règlement intérieur général des établissements hospitaliers comportera des dispositions tenant compte de la situation particulière des personnes atteintes de troubles mentaux hospitalisées, notamment sans leur consentement, en vue de renforcer les droits de ces personnes.
Ces deux derniers outils (charte des droits et devoirs de lusager en santé mentale, règlement intérieur) intégreront les avancées de la loi relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé, notamment en termes daccès au dossier médical, dinformation et de recueil du consentement :
Calendrier : 1er trimestre 2002
- Afin de renforcer le caractère sanitaire des décisions dhospitalisation sans consentement, seules pourront désormais être hospitalisées dans ce cadre les personnes dont les troubles mentaux avérés nécessitent des soins immédiats, constituent une dangerosité pour elles-mêmes ou pour autrui et rendent impossible le consentement à ces soins. Cette proposition constitue un alignement strict sur les recommandations européennes ;
- cette hospitalisation sans consentement de courte durée sera réalisée, à échéance de 5 ans, à proximité des services durgences, dans le cadre de la mise en oeuvre des schémas régionaux dorganisation sanitaire et dans une logique de partenariat avec les équipes de santé mentale des secteurs de psychiatrie. LANAES, dores et déjà saisie aux fins délaboration de recommandations de bonne pratique en matière durgence psychiatrique, sera sollicitée afin délaborer un protocole de prise en charge des patients pendant cette période. Lobjectif essentiel étant lengagement dune démarche de soins par la personne elle-même :
Calendrier : 4ème semestre 2001
- un groupe de professionnels sera mis en place au cours du premier semestre 2002 pour finaliser les indications et les conditions de passage entre soins ambulatoires et soins à lhôpital ;
- la perspective dune unification des 2 régimes actuels dhospitalisations sans consentement sera approfondie. Elle vise à fonder les indications dune hospitalisation sans consentement sur les indications des recommandations européennes. Une expertise sera également menée afin de déterminer lautorité de décision la plus pertinente au regard de la protection des libertés individuelles des personnes atteintes de troubles mentaux. Dans ce cadre une étude dimpact sur la charge des services déconcentrés du ministère de la santé ou des services judiciaires sera initiée au premier semestre 2002 ;
- une réflexion sera engagée sur laccueil des personnes hospitalisées sans consentement en raison de troubles mentaux dans les établissements de santé disposant de lits de psychiatrie, de manière à assurer la mise en oeuvre des principes de continuité et proximité des soins ;
- une évaluation du fonctionnement des unités psychiatriques intersectorielles fermées accueillant des
personnes nécessitant une prise en charge contenante, ainsi que des unités pour malades difficiles sera
lancée avant la fin de lannée 2001.
Dernière mise à jour : mardi 27 novembre 2001 16:21:40 Dr Jean-Michel Thurin |