Santé mentale :
l’usager au centre d’un dispositif à rénover


Axe 5
Prévenir et gérer des problématiques spécifiques par le développement de programmes d’actions sur des pathologies ou des publics ciblés


Développer la prévention du suicide dans le cadre de la stratégie nationale d’actions face au suicide

Contexte

Chaque année en France, 160 000 personnes font une tentative de suicide et 11 000 en meurent. Le suicide est la 2ème cause de mortalité chez les 15-24 ans après les accidents de la route et la 1ère cause de mortalité chez les 25-34 ans.

Objectif

La Stratégie nationale d’actions face au suicide (2000 - 2005), annoncée le 19 septembre 2000 lors du colloque européen sur la prévention du suicide à Nantes organisé pour promouvoir ce thème dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne, vise à renforcer la cohérence et la qualité des actions dans ce domaine. Elle se décline en 4 domaines principaux : favoriser la prévention, diminuer l’accès aux moyens de suicide les plus létaux, améliorer la prise en charge des personnes en mal être et des familles ou proches des suicidants, mieux connaître la situation épidémiologique.

Actions

«Favoriser la prévention»

Les actions prioritaires qui sont mises en place consistent :

- en l’organisation de sessions nationales de formations de formateurs régionaux sur le repérage et la gestion de la crise suicidaire à partir des conclusions et recommandations de la conférence de consensus sur «la crise suicidaire : mieux repérer et mieux gérer» organisée en octobre 2000 par la fédération française de psychiatrie et l’ANAES ;

- à décliner ces formations par des formations de personnes ressources locales dans neuf champs
d ’actions : médecine générale, urgentistes, pédiatres, secteurs de psychiatrie, gériatres en institution, point accueil écoute, bénévoles de la téléphonie sociale, Éducation nationale, milieu pénitentiaire ;

- à renforcer la pédagothèque du Comité français d’éducation pour la santé dans le domaine du
suicide en vue de labelliser des outils d’éducation pour la santé de manière à aider les jeunes à se prendre en charge et à rechercher eux-mêmes l’aide qui leur est nécessaire.

“Mieux connaître les circonstances des suicides pour limiter l’accès aux moyens létaux” Les actions phares développées consistent à :

- lancer les études épidémiologiques relatives aux circonstances des suicides, le plus souvent impulsifs, par arme à feu ou par utilisation de médicaments ;

- un groupe de travail sur le suicide dans le métro parisien a été mis en place au premier trimestre 2001 en lien avec l’association «Union Nationale pour la Prévention du suicide» et la direction générale de la santé. Ces travaux seront étendus en 2002 à la SNCF.

“Améliorer la prise en charge des personnes en mal être et des familles ou proches de suicidants”
Les actions prioritaires sont les suivantes :

- généralisation des audits cliniques réalisés par l’ANAES auprès des établissements de santé pour l’application des recommandations sur la prise en charge hospitalière des personnes ayant fait une tentative de suicide ;

- mise en place d’un état des lieux sur la diversité de l’activité des associations d’accueil et de téléphonie sociale, composées de bénévoles, oeuvrant dans le domaine du suicide, et élaboration d’un cahier des charges permettant une évaluation qualitative de ces actions. Ces travaux ont débuté au premier semestre 2001 en lien avec l’Union Nationale pour la Prévention du Suicide qui fédère les associations d’accueil et d’écoute oeuvrant dans ce domaine. Ils seront poursuivis en 2002 ;

- élaboration d’outils d’information du public et des professionnels sur les acteurs et institutions locaux impliqués dans la prévention du suicide ; - incitation des référents régionaux sur la prévention du suicide, désignés au sein des DRASS en décembre 2000, à mettre en place, le cas échéant, des actions de prévention du suicide dans le cadre de programmations régionales afin de renforcer la cohérence et l’efficacité de l’intervention des différents intervenants dans ce champ ;

- dans le cadre du PLFSS 2001 et PLFSS 2002 des mesures nouvelles pour renforcer les 17 départements dépourvus de lits en pédopsychiatrie ont été retenues. Cette mesure contribuera notamment à améliorer la prise en charge des jeunes suicidants.

Mieux connaître la situation épidémiologique

Un pôle d’observation du suicide a été mis en place à la DREES en novembre 2000 dont les objectifs pour 2001 sont notamment l’amélioration du recensement des tentatives de suicide suivies à l’hôpital. En lien avec l’INSERM, une expertise collective sera réalisée en 2002 sur les modalités de mise en oeuvre d’autopsies psychologiques pour mieux connaître les circonstances des décès par suicide.
En outre, en lien avec l’Institut national de veille sanitaire (INVS), ce pôle d’observation aura un rôle d’alerte et de surveillance au plan régional.

Axe 5
Prévenir et gérer des problématiques spécifiques par le développement de programmes d’actions sur des pathologies ou des publics ciblés

Proposer aux mineurs en grande difficulté un cadre de prise en charge adéquat à la spécificité de leurs troubles

Contexte

De nombreuses institutions du champ social et médico-social, éducatif, judiciaire et sanitaire sont confrontées à des difficultés importantes dans l’accompagnement ou la prise en charge de mineurs qui leur sont confiés. Difficiles à caractériser, ces jeunes ont connu de façon précoce, des carences affectives et éducatives souvent lourdes, des ruptures, des échecs répétés, les conduisant à fonctionner sur le mode de l’impulsivité et de la transgression, la rupture, les variations d’humeur, l’intolérance à la frustration, l’incapacité d’attendre et de construire un projet, la violence dirigée contre eux ou contre les autres.

Ces jeunes en grande souffrance psychique mettent à mal les structures et les équipes qui les accueillent, les projets qui leur sont proposés et finissent par cristalliser tous les rejets. Les approches traditionnelles et segmentées des acteurs du champ de l’intervention socio-éducative et du champ de la santé mentale ont démontré leurs limites dans la réponse aux besoins de ces publics.

Dans le souci d’une élaboration des pratiques professionnelles qui soient mieux à même de construire des réponses adaptées à ces difficultés, une concertation interministérielle continue est engagée depuis1999.

En mai 2000, à l’initiative des ministères de la Justice et de l’Emploi et de la solidarité, un séminaire de travail Santé Justice sur la prise en charge des mineurs en grande difficulté s’est tenu, produisant réflexions et recommandations dans le champ de la prévention, de l’urgence, de l’hospitalisation et du travail en réseau.

C’est en réponse aux demandes de professionnels des différents champs qui se sont exprimées à cette occasion : besoins de connaissance et reconnaissance réciproque, compréhension des places de chacun, croisements et articulations des champs, régulations, organisations en réseau, que se sont définis les travaux interministériels actuels.

Objectif

Favoriser les collaborations des acteurs et des institutions du champ éducatif, social et médico-social, judiciaire, sanitaire pour la prise en charge des mineurs en grande difficulté.

Actions

Les deux ministères sont engagés dans la réalisation d’un document de référence, outil de guidance pour les institutions et les professionnels en responsabilité de ces mineurs. Cet outil viendra en appui des expérimentations et collaborations inter partenariales locales et comportera notamment :

- le recensement et l’analyse des cadres réglementaires et législatifs concernant chacun des champs d’intervention dans lesquels s’inscrivent les pratiques (champs social et médico-social, éducatif, sanitaire et judiciaire) ainsi que des dispositifs et organisations mis en place pour l’application des politiques, leurs acteurs et leurs métiers... ;

- des apports théoriques multidisciplinaires reprenant l’état des connaissances actuelles sur cette question et susceptibles de venir en appui de l’élaboration des pratiques professionnelles dans les différents champs concernés ;

- le recensement des outils existant aux niveaux régionaux ou locaux (qu’ils soient politiques, institutionnels ou professionnels) permettant l’élaboration d’une prise en charge inter institutionnelle ainsi que des modalités concrètes de mise en oeuvre (typologie des organisations mises en place, travail en réseau, recommandations générales sur la conduite de projets).

Calendrier : mai 2002

Une circulaire interministérielle viendra prochainement fixer des orientations nationales communes très attendues des professionnels.

Calendrier : mars 2002

Des mesures financières à hauteur de 50 MF ont été prévues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour développer dès 2002 la prévention et le travail en réseau nécessaires à l’amélioration de la prise en charge des mineurs en grande difficulté.

Axe 5
Prévenir et gérer des problématiques spécifiques par le développement de programmes d’actions sur des pathologies ou des publics ciblés


Améliorer la prise en charge des personnes en situation de précarité et d’exclusion

Contexte

Si elle traverse toutes les catégories de personnes précarisées, la souffrance psychosociale est difficilement mesurable et ne se range pas dans le champ classique de la pathologie. Elle s’exprime en dehors des lieux traditionnels de la santé mentale par des comportements d’isolement, d’échecs répétés, des conduites à risques, des conduites addictives, des violences contre soi-même et contre autrui qu’on a pu appeler clinique psychosociale.

Sa perception alerte les intervenants du champ social ou de l’insertion mais se heurte à un manque de formation et de soutien. Elle échappe à tout repérage pour les publics les plus éloignés de l’insertion et les personnes isolées (personnes âgées, mères isolées, jeunes des cantons ruraux, bandes de jeunes errants, personnes dans la rue). Dans certains cas, les situations de fragilité psychosociale constituent un frein majeur d’accès aux soins ainsi qu’à la réinsertion.

L’exploitation du volet santé mentale des PRAPS permet de disposer d’un premier aperçu de la prise en charge actuelle des populations précarisées par les équipes de psychiatrie alors que la souffrance psychique en rapport avec la précarité est identifiée dans la quasi totalité des régions comme un problème prioritaire.

Objectifs

Inciter au décloisonnement institutionnel pour favoriser le partenariat local entre la psychiatrie et les autres acteurs sociaux et adapter les pratiques professionnelles aux besoins de ces publics. Il s’agit notamment :

- d’intervenir directement auprès des publics démunis et développer la prévention ;
- de développer le partenariat local entre la psychiatrie et les autres acteurs sociaux ;
- et de développer et adapter l’offre de soins à la spécificité des personnes en situation de précarité.

Actions

Développer la présence de professionnels de la psychiatrie (psychologue, infirmier ou travailleur social) dans les lieux de vie et de passage de ces populations (centres sociaux, missions locales, foyers de jeunes travailleurs, centres d’hébergement et de réinsertion sociale...) ou dans des lieux «banalisés» où sont intégrées les fonctions d’accueil, d’écoute et de soins en vue d’animer un dispositif d’écoute et d’expression de la souffrance et d’apporter aux personnes en grande vulnérabilité ainsi qu’à leurs aidants, un soutien individuel ou collectif. Cette démarche doit être suivie, s’il en est besoin, d’une orientation éventuelle vers une consultation spécialisée ou vers une prise en charge psychiatrique plus structurée.

Améliorer le repérage précoce des situations à risque pour permettre l'accompagnement des événements de vie exposant à une plus forte vulnérabilité (deuil, maladie, divorce, perte d’emploi, naissance...) représente un enjeu majeur de prévention.

Des actions de formation et de sensibilisation des intervenants de première ligne sont essentielles pour réaliser cet objectif. En ce sens, le programme de prévention et de lutte contre la pauvreté et l’exclusion reconduit en juillet 2001, a prévu que 2,29 MEuros soit 15 MF seront dès 2002 spécifiquement destinés à favoriser l’accès aux soins psychiques des publics les plus démunis.

Le partenariat, qui existe d’ores et déjà, le plus souvent à l’initiative de quelques professionnels particulièrement investis dans cette thématique, mérite à la fois une reconnaissance et une institutionnalisation à même de le pérenniser. Cette coopération doit se traduire de façon diversifiée par des actions de formation des professionnels et des bénévoles et d’appui technique des professionnels sociaux dans leur pratique quotidienne (aider au dépistage d’un trouble psychique, orienter). La situation particulière des populations en situation d’exclusion et de précarité nécessite des formes de collaborations spécifiques entre intervenants sociaux et intervenants de santé mentale devant tendre vers une organisation en réseau. L’activation de ces réseaux sera facilitée par les dispositions du projet de loi relatif aux droits des malades et à la qualité du système de santé, avant la mise en oeuvre des conseils locaux de santé mentale.

Huit régions (Aquitaine, Basse-Normandie, Bourgogne, Ile de France, Midi-Pyrénées, Nord-Pas-de-Calais, Pays de la Loire, Poitou-Charentes) ont inscrit les personnes démunies dans leurs thèmes prioritaires et ont envisagé une adaptation de l’offre de services et des pratiques professionnelles à ces publics, dont :

- l’assouplissement des délais de rendez-vous par les CMP afin de favoriser l’accessibilité aux soins à ces personnes ;

- l’intervention dans les structures d’accueil (associations, CHRS...) et éventuellement sur les lieux de passage (psychiatrie de liaison).

L’organisation de l’intersectorialité sur l’ensemble du département est une réponse possible à la mobilité des personnes. L’identification, dans le cadre du projet médical du secteur de psychiatrie, d’équipes psychiatriques de liaison spécialisées sur les problèmes de pauvreté et de précarité ou d’équipes mobiles pour les situations de crise constitue également une réponse adaptée.

Axe 5
Prévenir et gérer des problématiques spécifiques par le développement de programmes d’actions sur des pathologies ou des publics ciblés


Améliorer le repérage précoce et le traitement de la dépression

Contexte

Le Conseil de l’Union européenne a institué en 2001 les États membres à mettre en place des stratégies de prévention des problèmes liés au stress et à la dépression.

En France, la dépression caractérisée, définie objectivement selon des critères scientifiques rigoureux concerne tous les ans au moins 4,7 % de la population, soit près de 3 millions de personnes. Si l’on considère la prévalence vie entière, 17 à 19% de la population souffrent de dépression majeure nécessitant une prise en charge médicale au cours de la vie.

Tous les troubles dépressifs sont associés à une morbidité et une mortalité importantes. On observe des co morbidités somatiques et psychiatriques. Les personnes atteintes de dépression souffrent de 7 maladies contre 3 pour les sujets non déprimés, au cours des trois derniers mois (étude du CREDES 1996). Le principal enjeu de la co morbidité réside dans le fait que la dépression contribue, chez les patients atteints de maladies organiques à la chronicisation des symptômes, à l’augmentation du coût des soins et à une détérioration de la qualité de vie. Les chiffres de mortalité sur une période de 15 mois seraient 4 fois plus élevés chez des patients déprimés, âgés de 55 ans et plus, que chez des sujets non déprimés (Epidemiological Catchment Area Study).

En outre, de nombreux travaux montrent que les troubles dépressifs sont co morbides avec d’autres troubles psychiatriques : troubles de la personnalité, alcoolisme et autres addictions, psychoses. L’association fréquente avec des troubles anxieux accroît le risque de chronicisation et le risque suicidaire. Les troubles de la personnalité (personnalités dépendantes, histrioniques, schizotypiques, borderline ou obsessionnelles) sont corrélés à une évolution clinique moins favorable et représentent un facteur de mauvaise qualité de rémission.

Or, la dépression est sous-diagnostiquée et sous-traitée. 50 à 70 % des dépressions seraient non traitées (Agence du médicament 1998). L’étude Gazel menée sur une cohorte en France indique que seulement 47 % des dépressifs diagnostiqués reçoivent un traitement médicamenteux par antidépresseur ou autres psychotropes. En tenant compte des données d’observance, seuls 5 % des dépressifs recevraient une prise en charge médicale correcte pour leur dépression. (Henry, G-B 1993).

Le CREDES a souligné le caractère paradoxal de ces constats, la consommation d’antidépresseurs étant deux à quatre fois plus élevée en France que dans les pays voisins.

L’importance de la dépression en termes de santé publique impose de traiter spécifiquement cette problématique. Le rapport rendu par un groupe d’experts coordonné par le Professeur Parquet («Itinéraires de déprimés», janvier 2001) rend bien compte de l’existence de nombreux freins à la consultation et au diagnostic et de l’amélioration nécessaire de la prise en charge, dans un contexte où des traitements efficaces dans la prophylaxie des formes majeures de dépression existent et où la pertinence des prises en charge médicamenteuse et psychologique est démontrée.

Objectifs


Ce programme vise à :

- abaisser la prévalence de la dépression en population générale ;

- diminuer la gravité de la dépression ;

- améliorer la prévention du suicide ;

- optimiser les pratiques de soin et de prévention.

Actions

Un comité d’experts sera chargé d’élaborer un plan d’actions, en lien notamment avec les orientations du rapport remis par le Professeur Parquet.

Les médecins généralistes tenant un rôle prépondérant dans la prise en charge de la dépression, il apparaît d’ores et déjà prioritaire de cibler sur ces professionnels les efforts d’information et de formation en vue :

- d’améliorer la reconnaissance de la pathologie de la pertinence des prises en charge médicamenteuses et psychologiques ;

- de favoriser les pratiques d’éducation thérapeutique du patient permettant de lever les difficultés majeures liées à l’observance du traitement ;

- de développer les pratiques de réseau permettant au médecin généraliste d’orienter le patient en tant que de besoin vers les soins spécialisés.

Calendrier : premier trimestre 2002

Axe 6
Insertion sociale et professionnelle


Contexte

Les personnes qui se trouvent en situation de handicap du fait de troubles psychiques graves et durables ne trouvent pas actuellement dans notre pays l’aide qui leur serait nécessaire pour une insertion sociale et professionnelle de qualité, en complément des soins qui leur sont prodigués et en bonne articulation avec ceux-ci.

Cette situation résulte d’un ensemble de facteurs, où l’on peut reconnaître une certaine difficulté à clarifier les notions même de maladie mentale et de «handicap psychique», une grande méconnaissance des besoins d’aide des personnes concernées, et même un certain rejet à leur égard. Si des actions ont été entreprises en matière d’aide à la vie quotidienne et d’aide à l’insertion professionnelle, notamment à l’initiative des associations de familles et des équipes de santé mentale, force est de constater qu’elles sont restées isolées et n’ont pas encore suffisamment inspiré les autorités publiques et les collectivités et institutions sociales normalement en charge de l’aide aux personnes handicapées.

Objectif

Mieux comprendre et mesurer les besoins d’aide des personnes en situation de handicap du fait de troubles psychiques et valoriser les expériences existantes, de façon à promouvoir et développer, dans le cadre commun de la politique en direction des personnes handicapées, toutes formes d’aide, d’accompagnement et d’accueil pertinentes et nécessaires.

Actions

Il importe de souligner que la dynamique engagée dans le champ social et médico-social, ainsi que la nouvelle impulsion donnée à la politique en direction des personnes handicapées, offrent un support pour les actions spécifiques à entreprendre :

- la loi rénovant l’action sociale et médico-sociale, sur le point d’aboutir, offrira le cadre d’un développement des services d’accompagnement et des structures d’accueil et de soins destinés aux enfants, adolescents et adultes souffrant de troubles mentaux, articulés avec le dispositif de soins, en facilitant l’innovation nécessaire ;

- une réflexion exploratoire sur la réforme de la loi d’orientation sur les personnes handicapées vient d’être engagée dans la perspective d’une meilleure prise en compte des diverses composantes du handicap. On doit en attendre une avancée quant à l’approche du handicap résultant de troubles psychiques, les idées à ce sujet ayant particulièrement évolué depuis 1975.

- une mission portant spécifiquement sur la situation des personnes souffrant de handicap du fait de troubles psychiques a été confiée par la Ministre de l’Enfance, de la Famille et des Personnes Handicapées à Monsieur Michel Charzat, député de Paris et maire du XXe arrondissement. Cette mission devra s’attacher à analyser les besoins et réponses possibles en matière d’accompagnement dans la vie sociale, d’aide au logement et d’aide à l’insertion par le travail de ces personnes, ainsi qu’étudier le soutien à apporter à leurs famille et proches. Il lui est également demandé de proposer des moyens propres à améliorer l’accueil que la société réserve aux personnes en situation de handicap en raison de troubles psychiques et à faire mieux comprendre leurs difficultés et leurs attentes.

Les conclusions et propositions de cette mission sont attendues en février 2002, et apporteront des éléments pour la mise au point de programmes nouveaux.

- par ailleurs, il a été confié au CTNERHI (Centre technique national d’études et de recherche sur les handicaps et les inadaptations) une étude afin d’identifier et de décrire les pratiques innovantes en centres d’aide par le travail (CAT), en vue notamment d’élaborer des hypothèses sur les conditions qui permettraient à certaines de ces pratiques de réellement s’intégrer dans leurs missions. Ce travail permettra d’élaborer un recensement et une typologie d’actions que les CAT ont mené au-delà des pratiques habituelles et d’analyser, pour les plus intéressantes, les conditions de leur efficacité. Il offrira une meilleure connaissance et une évaluation du potentiel dynamique de ces établissements médico-sociaux. L’étude se déroulera sur une période de 14 mois, de novembre 2001 à décembre 2002 ;

- une étude portant sur les services d’accompagnement à la vie sociale, visant à une meilleure connaissance des diverses modalités actuelles de mise en oeuvre de ces services, selon les différents types de handicap, est également envisagée en 2002 ;

- concernant le champ professionnel, les difficultés très spécifiques de l’insertion des malades mentaux en milieu ordinaire de travail ont mené l’AGEFIPH dès 1999 à élaborer un document méthodologique sur le thème «maladie mentale et emploi», avec le concours d’un groupe d’experts.
La réflexion se poursuit dans le cadre du chantier de réflexion sur les «appuis spécifiques» à apporter aux personnes selon le type de handicap.

Le projet GALAXIE, qui va être financé dans le cadre du programme EQUAL du FSE, vise également à une prise en compte des personnes atteintes de maladie mentale dans les dispositifs d’insertion socio-économique. Ce projet a notamment pour objectif de «favoriser l’intégration dans l’entreprise des personnes malades mentales, de sensibiliser leurs responsables pour changer les représentations, tant par un souci de prévention et de maintien dans l’emploi, que dans l’approche concertée pour une adaptation du travail aux spécificités des déficiences». Le projet GALAXIE propose ainsi la mise en place de plates-formes d’évaluation, la formation de personnels, la possibilité d’un tutorat et la mise en oeuvre d’actions de prévention et d’information.


Dernière mise à jour : jeudi 29 novembre 2001 14:12:28

Dr Jean-Michel Thurin