Cependant, la démarche nest actuellement que peu répandue en matière de santé mentale, et plus
particulièrement pour la partie évaluation des besoins.
En parallèle, il est également projeté daméliorer les sources de données disponibles. Cela, à la fois par la mise en cohérence de ces sources, et par lexploration de sources nouvelles dinformation, complémentaires, telles que le PMSI ou la recherche épidémiologique.
La démarche retenue à lissue de ces travaux sera inscrite dans la circulaire délaboration des schémas régionaux dorganisation sanitaire de troisième génération en septembre 2002. En complément, des formations seront proposées aux personnels des directions régionales des affaires sanitaires et sociales et aux agences régionales dhospitalisation.
Par ailleurs, une expérimentation de la démarche proposée dans le rapport franco-québecois est prévue dans une région pilote, au printemps 2002.
Démarrage en 2002 dans quatre régions «Tests» du PMSI en psychiatrie.
En outre, le maintien de deux niveaux de planification pour la psychiatrie (départemental et régional) est très peu opérant : peu de schémas départementaux ont été élaborés compte tenu de la lourdeur de cette double procédure et les conseils départementaux de santé mentale ont rarement été réunis.
Cette nouvelle planification doit sinscrire dans le cadre dun découpage territorial cohérent entre secteurs sanitaires généraux et secteurs psychiatriques.
Il sagit de :
- réaliser les concertations en vue de créer des conseils locaux de santé mentale organisés à léchelle
des secteurs sanitaires (mesure législative) ;
- supprimer les schémas départementaux de santé mentale et les conseils départementaux de santé mentale (modification des articles correspondants du code de la santé publique)
Calendrier: 2002-2003
- unifier les schémas régionaux dorganisation sanitaire (modification des articles correspondants du code de la santé publique) ;
Calendrier : 2002-2003
- élaborer un schéma régional dorganisation des soins unique, intégrant un volet psychiatrique obligatoire dans toutes les régions (SROS 3) ;
Calendrier : juillet 2004
- rapprocher les cartes sanitaires somatiques et psychiatriques dans le cadre de la révision des SROS.
Calendrier : juillet 2004
- la psychiatrie communautaire est restée principalement centrée sur le soin sans pour autant aboutir
totalement à lintégration de ces soins dans la communauté ;
- les missions de prévention et de réadaptation ont été peu développées par les secteurs ;
- la nécessaire articulation des prises en charge sanitaires et médico-sociales ou sociales est mal assurée ;
- loffre de soins (structures et moyens) est inégalement répartie sur le territoire ;
- loffre de soins en psychiatrie infanto-juvénile demeure insuffisamment développée ;
- laccès aux soins reste difficile pour certaines populations (adolescents, personnes en situation de précarité, détenus...) ;
Leffort financier des agences régionales de lhospitalisation en 2001 au titre de la santé mentale, estimé à près de 300 MF et très supérieur aux crédits fléchés au niveau national (129 MF), a permis de soutenir principalement trois priorités :
- la diversification des modes de prise en charge ;
- le renforcement du dispositif de pédopsychiatrie, notamment en faveur des adolescents ;
- lamélioration de laccueil et du traitement des urgences psychiatriques et le développement de la psychiatrie de liaison.
La réorganisation de loffre de soins poursuit un objectif de continuité et de qualité des soins : elle doit
permettre de passer dun modèle reposant sur les structures à un modèle axé sur la personne. Il sagit
dassurer une continuité et une adaptation des soins qui garantit la cohérence de sa trajectoire.
Lorganisation sanitaire doit tenir compte de la diversité des troubles et des pathologies rencontrés
dans le champ de la santé mentale. Une réponse graduée, diversifiée et coordonnée aux besoins
sanitaires et sociaux des personnes doit être proposée : toutes les combinaisons doivent être possibles
et différentes propositions mobilisables en fonction des besoins dune personne à un moment donné.
La réorganisation de loffre de soins poursuit un objectif daccessibilité aux soins : loffre de soins
psychiatriques doit assurer une réelle prise en charge de proximité.
A ce stade, 6 points font lobjet de propositions :
- le développement dune prévention globale est une priorité. Cela doit notamment se traduire par le renforcement des actions daide à la parentalité, par la réintroduction de capacités de réponse aux demandes non programmées et par la définition dun programme déclinable au niveau sectoriel ou intersectoriel portant sur deux volets (le rôle de léquipe de psychiatrie et le positionnement du dispositif psychiatrique par rapport au réseau primaire) ;
- la promotion du travail en réseau est une action importante de ladaptation de loffre de soins en permettant de rendre complémentaires et coordonnées les actions menées par les différentes institutions composées elles-mêmes de professionnels différents (médecins généralistes, pédiatres, psychologues, psychiatres, infirmiers, travailleurs sociaux et éducatifs...). Lamélioration des modalités de financement des réseaux (par les ARH et les URCAM) est dores et déjà intégrée dans le projet de loi relatif aux droits des malades et à la qualité du système de santé. Cette disposition permettra daccompagner, dès 2002, la mise en oeuvre des réseaux de santé mentale dans une perspective ville/hôpital et santé/social. Au-delà, la mise en place des conseils locaux de santé mentale constituera une étape ultérieure ;
- ladaptation de lhospitalisation complète est également nécessaire. Pour la psychiatrie générale, il sagit notamment de relocaliser les unités dhospitalisation complète éloignées des bassins de vie quelles desservent dans les centres hospitaliers de proximité. Pour la psychiatrie infanto-juvénile, le renforcement des capacités dhospitalisation complète doit être poursuivi ;
- le dispositif ambulatoire et les alternatives à lhospitalisation au plus près des lieux de vie des populations ainsi que les interventions et lhospitalisation à domicile doivent être développés. La répartition des moyens devra être plus favorable à lambulatoire et aux alternatives à lhospitalisation complète (de lordre de 40 % pour lintra-hospitalier et de 60 % pour lextra-hospitalier) ;
- lorganisation de centres daccueil intersectoriels de 72 heures à proximité des services daccueil des urgences à lhôpital doit permettre daméliorer la prise en charge des situations de crise et de diminuer le recours à lhospitalisation sous contrainte, grâce à lévaluation de la situation médicale, psychologique et sociale de la personne.
Des réponses spécifiques intersectorielles doivent être mises en place afin de mieux prendre en charge certaines pathologies ou populations (adolescents, personnes en situation de précarité, détenus, délinquants sexuels...).
Le rapport de ce groupe de travail est attendu pour la fin 2001.
Formalisation des propositions de ce groupe de travail dans une circulaire dorientations (mai 2002)
Déclinaison de ces propositions dans les prochains schémas régionaux dorganisation sanitaire (SROS)
Calendrier : juillet 2004
Cette recherche a des spécificités qui ne sont pas toujours bien comprises par les représentants des
autres disciplines. Elle se fonde, en clinique ou en épidémiologie sur des paramètres dévaluation
subjective et donc infiniment plus complexes que ceux issus du modèle anatomoclinique médical.
Pourtant un petit nombre de chercheurs de lINSERM ou de psychiatres notamment
hospitalo-universitaires ont montré quils parvenaient à publier des travaux de qualité sur des
thématiques comparables à celles des équipes de psychiatrie des autres pays occidentaux. Linsuffisance
de la formation à la recherche dans les études initiales des psychiatres est préjudiciable, la même
observation pouvant être faite sagissant des psychologues cliniciens (différence majeure avec les pays
anglo-saxons) ou des infirmières.
Au-delà, une coordination des différentes initiatives en la matière semble utile pour éviter lisolement
des équipes qui peut parfois porter atteinte aux projets, de leur conception à leur publication, en
assumant les démarches administratives (demande de promotion, recherche de financement...).
- développer larticulation entre la recherche clinique, celle liée à la pratique quotidienne du clinicien et de son équipe et qui suppose quun temps soit dédié à cette pratique assise sur une solide connaissance méthodologique, et les neurosciences fondamentales (neurobiologie, biologie moléculaire, génétique...) et cliniques (neuropsychologiques, neurophysiologiques, psychologiques...) et les sciences humaines (sociologie, ethnologie, anthropologie) ;
- amplifier la recherche épidémiologique française pour documenter les statistiques sanitaires et aider à la planification de loffre de soins, mais également pour identifier les facteurs de risque et donc sarticuler avec dautres disciplines comme la génétique ;
- approfondir la recherche thérapeutique pour fonder les meilleures stratégies thérapeutiques (médicamenteuses et/ou psychothérapiques), et asseoir scientifiquement les campagnes de prévention ou autres interventions.
Ces orientations pourraient être déclinées dans le cadre dune coordination plus étroite des équipes de chercheurs, sous la forme de la création dune structure fédérative de recherche en santé mentale.
Développer les équipes et réseaux de chercheurs en lien avec lINSERM (travaux en cours de lintercommission en santé mentale de lINSERM).
Développer la recherche fondamentale en lien avec la recherche clinique des équipes soignantes et les neuro-sciences fondamentales (neurobiologie, génétique, biologie) en favorisant lorientation des internes en psychiatrie vers la recherche. Travaux à conduire avec les ministères chargés de lenseignement supérieur et de la recherche .
Calendrier : 1er semestre 2002
Conclure un programme pluriannuel de recherche clinique et dévaluation des stratégies thérapeutiques, en lien avec la fédération française de psychiatrie, lagence française de sécurité sanitaire des produits de santé, lINSERM et lANAES en vue de développer les consensus sur les thérapeutiques à mettre en oeuvre.
Calendrier : 1er semestre 2002
Créer, en lien avec le Ministère de la Recherche, des incitations à des recherches interdisciplinaires
dédiées à la santé mentale et regroupant des équipes de chercheurs et de cliniciens.
Calendrier : 2003
Dernière mise à jour : vendredi 30 novembre 2001 18:37:56 Dr Jean-Michel Thurin