Comité d’Interface Psychiatrie Compte-rendu de la réunion du 19 mars 2001



Présents : P. Moron, M. Botbol, J. Garrabé, Ph. Mazet, JM. Thurin (Psychiatrie) B. Escaig (Unafam).

Etaient aussi présents : D. Aunis, L. Dray, M. Nolais

Excusés : Ph. Jeammet, P. Marchais (démisssion, remplacé par JF. Allilaire), JP. Olié

Secrétaire de séance : JM. Thurin

1 – Approbation du compte rendu de la réunion du 4 décembre 2000

Le compte rendu est approuvé.

2 – Réflexion sur la recherche en psychiatrie

D. Aunis - Pour la DG, la psychiatrie est incluse dans les neurosciences. D. Aunis est confirmé dans la position de conseiller du DG pour les neurosciences. Celui-ci a mis en place un Comité de réflexion sur les forces et faiblesses des neurosciences. Il s’agit d’un axe prioritaire. La psychiatrie y est représentée par JM. Danion, également membre de la commission santé mentale et psychiatrie.

Exploitation du génome humain. Il faut réagir très vite (3-4 ans). Les équipes de bio informatique n’existent pas.
Travailler au niveau des instituts fédératifs de recherche avec une activité transversale. S’il y a des actions incitatives associées de moyens, il faut les orienter vers ce qui n’existe pas.
Divertir : mettre en relation des personnes qui travaillent sur des domaines différents. Développer des thèmes allant de la molécule à la psychiatrie.

JM. Thurin - Rapports de la neurologie et de la psychiatrie. Coupure en 1968. Actuellement 12 000 psychiatres et 1200 neurologues en France. Les neurologues ne rencontrent pas la psychopathologie. Le champ de la psychiatrie ne cesse de s’étendre, avec les questions théoriques et thérapeutiques associées. Création de la psychologie médicale, retombées scientifiques des neurosciences.
La psychiatrie est d’abord une pratique clinique. Quasiment par définition, elle implique différents registres (histoire, développement, environnement, facteurs biologiques) qui participent à la vie psychique et à la psychopathologie. Discipline de la complexité, elle devrait associer des recherches fondamentales et des recherches cliniques portant sur le diagnostic (qui implique un recensement des facteurs causaux potentiels) et la thérapeutique (psychothérapie (individuelle et institutionnelle) + médicaments). Cette recherche est très peu développée. Concernant l’évaluation des différentes thérapeutiques, peu de recherche, ce qui est doublement dommage car elles ouvrent sur la précision et l’expérimentation d’hypothèses, etc., et donc aussi sur la recherche fondamentale.
Cette pratique clinique, qui s’est largement extériorisée au cours des 30 dernières années, a conduit à des résultats appréciables.

J. Garrabé – La pathologie mentale représente près du 1/3 des dépenses de santé : 40 milliards de francs.

B. Escaig - La maladie psychiatrique déborde le malade : rôle de l’entourage et répercussions sur l’entourage. Les soins ne sont pas limités à l’hôpital. Au niveau mondial, grande évolution, l’hôpital n’est pas bon tout le temps et il faut que le soin hors l’hôpital se construise. Il s’agit de soins longs, concernant généralement des maladies chroniques. La recherche clinique est particulièrement spécifique à la psychiatrie.

JM. Thurin – Évolution et intégration des modèles à l’ordre du jour. A partir de l’identification de plus en plus complète des facteurs de risque, l’enjeu scientifique est d’étudier comment ils se déclarent, interviennent, s’enchaînent (trajectoires, kindling), se renforcent ou se réduisent. Un facteur peut intervenir à différents niveaux : émotionnel, cognitif, comportemental, psychophysiologique, psychobiologique. Cela implique nécessairement une approche pluri et interdisciplinaire. Possibilités nouvelles introduites par meilleure définition des rapports entre génétique et environnement (cf. Kandel) ; articulation des données issues de la clinique humaine avec recherches expérimentales animales et biologiques cellulaires (mémoire, immunité) ; nouvelles technologies : neuroimagerie fonctionnelle ; adéquation des modèles connexionnistes.
En résumé, intérêt et actualité d’un rapprochement avec les neurosciences, avec approche par niveaux et définition de quelques intermédiaires entre niveaux (processus de la mémoire, axe du stress, ...) et enchaînements de processus. De la molécule à la clinique et de la clinique à la molécule.

M. Botbol – Importance des réseaux de recherche clinique qui ont permis de structurer des équipes (autisme, boulimie, développement). Réussite totale. Regrette que ces programmes aient été interrompus.

P. Moron – Rappelle les conditions de la création du Comité d’Interface Inserm – Psychiatrie en 1991

JM. Thurin – Depuis la création du comité d’interface de psychiatrie, plusieurs rapports ont été réalisés. Organisation de 7 réunions conjointes. Création d’un bulletin spécifiquement consacré à la recherche “ Pour la recherche ” (29 numéros édités. Diffusion 4000, avec plus de 2000 abonnés payants). Psydoc-France, site Internet de référence de la psychiatrie francophone réalisé en collaboration avec l’Inserm, initialement à partir d’une réflexion du C.I. (4 à 6000 consultations individuelles/jour), avec un domaine “ recherche ” très consulté (170 visites sur stress et immunité le 15/3).
Le soutien logistique a essentiellement été individuel. Au cours des dernières années, pas de véritable investissement par l’Inserm des potentialités des C.I.

Regret de la disparition de Dialogue (pas d’évolution vers Internet,que nous avions proposée sur le site des spécialités médicales, Spemed) et des brochures des réunions conjointes. Ces brochures avaient un véritable intérêt, en particulier au niveau d’une information interdisciplinaire.

CR de la deuxième réunion avec Mr Korn ; les jeunes sont satisfaits des recherches entreprises mais elles sont proches des NS et il n’est pas certain que ces recherches soient rapportées à la psychiatrie.

Recherche clinique : les réseaux multicentriques sont bien adaptés à la psychiatrie, avec approches multifactorielles et questions qui peuvent être mieux appréhendées par le laboratoire ou la clinique. La formule RRC Inserm convenait tout à fait, avec une montée en puissance tout à fait significative. Le réseau multicentrique peut être constitué ici sur la maladie, là autre chose (une fonction, un processus physiologique). La suppression des CNEP reste une erreur stratégique très pénalisante pour la psychiatrie.

Il faudrait envisager pour certains programmes des co financements : Inserm + DGS ou Fondation de France ou ministère avec définition d’un plan d’ensemble car les objets ne sont pas forcément les mêmes. En revanche, certaines données peuvent être utilisées pour différentes recherches. A.O. actuel de la Fondation de France sur l’autisme, plutôt orienté sciences fondamentales.

D. Aunis - Présenté comme moléculariste. Avec le temps, évolution du cerveau comme usine chimique vers machinerie de cellules qui ont chacune leur histoire. Une multitude d’empreintes qui ne sont pas visibles a priori. L’explication biologique d’une personnalité ne peut plus se limiter à une combinaison moléculaire et cellulaire. Comment l’approcher ? En sondant par des techniques cliniques. D’où la nécessité de la combinaison neurosciences psychiatrie.

Ph. Mazet - Recherche par réseau multidisciplinaire, étude internationale sur dyslexies très intéressante. On trouve des anomalies identiques et des anomalies liées aux langues.

Problème de calendrier – 3 ans- manque un outil pour récupérer les observations cliniques. L’expérience est répartie dans le pays. Se doter d’un instrument de capture de cette expérience clinique.

3. Réflexion de l’ICSS 2

Membres du comité à inviter : JM ; Thurin, B. Escaig, P. Moron. Envoyer compte –rendu.

4. Veille
Présentation du projet de veille scientifique par V. Demaria.

1) les membres des comités d’interface sont invités à adresser à demaria@tolbiac.inserm.fr
ß des commentaires sur des thèmes importants pour la discipline traités lors d’un congrès ou d’une réunion scientifique dans une Société Savante,
ß la référence d’une publication scientifique,
ß des réflexions issues des entretiens informels avec des chercheurs du domaine ou au cours des réunions de groupes de travail
Ces notes seront discutées au cours du C.I. suivant

2) Un rapport de veille scientifique doit être présenté par chaque C.I. chaque année.
(Cf. texte complet du Service Veille remis en séance)

5. Essais thérapeutiques délaissés : Appel d’offres de l’ESF
Une quinzaine de lettres d’intention seront sélectionnées, et environ 3 projets seront financés.

6. Compte rendu de la réunion conjointe sur le « développement » ( AMP 2000)
Interface particulièrement réussie (avec CI de pédiatrie). Importance des convergences qui démontre que le thème choisi correspondait aux 2 disciplines. Contact a été pris avec Mr Evrard. Communications avec le stress péri-natal qui convergeaient à partir de points de vue très différents. M. Botbol regrette qu’il n’y ait pas eu de brochure Inserm. Va récupérer les textes qui seront publiés dans “Pour la recherche“.

7. Actions
- RC 2002 (fin d’année) “Développement, mémoires, physiopathologie et psychopathologie“
- constitution et avatars de la mémoire ;
- apprentissages
C.O. : JMT, M. Botbol, Ph. Mazet. Pré programme à voir en septembre.

- RC 2003 “Neuroendocrinologie et dépression“

- Évaluation des psychothérapies : il faudrait organiser une réunion entre l’Inserm et la DGS
Violence à personnes vulnérables : thème très important. F. Chapireau délégué. 1 pédo psy interessé : A. Coen

- Stress et immunité : séminaire interdisciplinaire de méthodologie les 26 et 27 octobre 2001

- Diagnostic et génétique :
CR RC “Du bon usage des diagnostics génétiques“. J. Garrabé y était le seul psychiatre. Entretien avec Mr Fellous
Déjà sur les diagnostics mono génétiques, extrême prudence.
2 problèmes :
- vous n’êtes pas encore malade mais vous allez le devenir.
- vous avez une maladie (maladie déclarée),
Comment on vous le dit ?

En ce qui concerne le risque génétique dans les maladies multifactorielles.
S’associer avec les autres disciplines. Chaque comité va organiser une réunion. Association de la psychiatrie avec neurosciences, endocrinologie, diabète, rhumatologie.
Comment le patient comprend petit à petit son diagnostic ? La personne comprend ce qu’elle peut comprendre. Cinétique de l’adaptation à un diagnostic.

8. Composition C.I.
Proposer P. Neveu, F. Casadebaig côté Inserm, Chapireau côté FFP

9. Prochaine réunion : mardi 18 septembre 10 h.


Dernière mise à jour : lundi 28 janvier 2002 9:50:13

Dr Jean-Michel Thurin