Robert SAMACHER
Nous distinguerons différentes démarches
1) Démarche quantitative / traitement statistique
2) Démarche quantitative/ traitement qualitatif
3) Démarche qualitative/ traitement quantitatif
4) Démarche qualitative/ traitement qualitatif
Cette démarche s'appuie sur une clinique non expérimentale qui tient compte du sujet dans sa singularité .
Comment justifier la pertinence et la validité d'une recherche à partir d'un petit nombre de cas, voire un cas ?
Préalable: Tout objet de recherche se constitue par la logique d'une démarche.
L'hypothèse de départ prendra appui sur une méthodologie qui privilégiera l'analyse des différents niveaux de discours permettant de cerner l'objet de la recherche.
On retiendra au cas par cas, non pas le critère statistique de fréquence mais la méthode par comparaison qui fera ressortir, lorsqu'il s'agit d'un petit nombre de cas les constantes d'un sujet l'autre et aussi les constantes qui reviennent dans le discours individuel.
Postulat : En psychiatrie, ce qui est fondamental, c'est le discours du patient, le "dit" et en particulier le "non-dit".
Il en découle que la réflexion va porter sur l'analyse et la signification du discours et non sur l'observation des comportements et des conduites.
Cette démarche ne s'appuie pas sur la fréquence statistique mais vise le "déchet qualitatif" (G. CANGUILHEM) que les sciences de la nature ne peuvent intégrer. L'objet de cette clinique va apparaître dans le "négatif ", dans les butées:
- accidents
- cas extrêmes
- cas minoritaires
- impasses du travail institutionnel
La recherche du clinicien va porter sur ce que son oreille peut en entendre et la traduction qu'il en donnera.
A. COVELLO et C. LAIRY proposent une nouvelle théorie de l'écoute et de la traduction, ils prennent appui sur la linguistique puisqu'ils étudient les différents niveaux et registres du discours. Ceci va se traduire au niveau méthodologique par la dissociation entre le recueil des données et leur traitement.
1) Le recueil comprend l'écoute, la lecture, la transcription éventuellement après enregistrement (si le sujet donne son accord).
2) Le traitement porte sur l'analyse du discours, non sur sa véracité mais sur le repérage de ce qui se répète, sur le dégagement de constantes par le biais de marqueurs.
On sera attentif non pas à la vérification des premières hypothèses mais à leur évolution, ce qui fait intervenir le facteur temps. On sera sensible à la façon dont se déploient les différents niveaux de discours qui supposent la traduction de plusieurs langages.
Cette méthodologie vient s'ajouter aux autres démarches.
Dernière mise à jour : mercredi 22 août 2001 22:02:13 Dr Jean-Michel Thurin |