"An Open Door Review of Outcome Studies in Psychoanalysis" : rapport préparé par le comité recherche de l'IPA à la demande du Président ’
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"(P. Fonagy : traduction de JM Thurin ©)
Fenichel, O. (1930). Statistischer Bericht über die therapeutische Tätigkeit 1920-1930. In S. Radó, O. Fenichel, & C. Müller-Braunschweig (Eds.), Zehn Jahre Berliner Psychoanalytisches Institut. Poliklinik und Lehranstalt (pp. 13-19). Wein: Int Psychoanal Verlag.
Il s’agit de la première étude psychanalytique de résultats et d’une première indication de la productivité de ce champ en Allemagne. Cette étude a été décrite en détail dans l'ouvrage de Bergin et Garfield, dans le chapitre consacré aux résultats écrit par Bergin (1971). Elle forme la base de la critique classique d'Eysenck à propos de la psychanalyse dont il a été récemment montré qu’elle avait exagéré la rapidité de la rémission spontanée des patients non traités (McNeilly et Howard, 1991). Pour un autre état des résultats de l'Institut de Berlin, voir von F Boehm (1942) à propos de 419 traitements psychanalytiques terminés (pour référence, voir A. Dührssen 1972).
Erle, J. (1979). An approach to the study of analyzability and the analysis: The course of forty consecutive cases selected for supervised analysis. Psychoanalytic Quarterly, 48, 198-228.
Erle, J. & Goldberg, D. (1979). Problems in the assessment of analyzability. Psychoanalytic Quarterly, 48, 48-84.
Erle, J.,& Goldberg, D. (1984). Observations on assessment of analyzability by experienced analysts. Journal of the American Psychoanalytical Association, 32, 715-737.
Ce programme d'études a été conçu comme une étude naturaliste pré-post utilisant des candidats et des analystes qualifiés de l'institut psychanalytique de New York. Les résultats ont été mesurés en termes d'évaluations menées par les analystes.
Dans la première étude (Erle, 1979) 40 cas dont ont été suivis, 75% étaient des femmes. La majorité des patients étaient de jeunes adultes et leurs diagnostics, évalués par un certain nombre d'analystes séniors ont été situés dans le spectre névrotique. Dans la deuxième étude, un groupe semblable de patients a été traité par des analystes séniors et 160 cas ont été enregistrés. Dans cet échantillon, 60% étaient des hommes et l'intervalle d'âge était considérablement plus large. Il y avait encore davantage de patients présentant des troubles sévères dans cet échantillon, mais ils étaient une minorité.
Au moment des deux études, l'institut de New York a eu une orientation psychologique centrée sur la force du moi. Dans la première étude, l'adhésion au traitement a été assurée par supervision. Les deux tiers des traitements se sont terminés d'un commun accord et les trois quarts des traitements ont duré plus de deux ans. Dans la deuxième étude il n'y avait aucune mesure d'adhésion au traitement mais les thérapeutes étaient tous les analystes expérimentés.
Dans la première étude il n'y avait aucune mesure formelle de résultats. Les jugements ont été établis sur la base de l'impression des candidats concernant l'ampleur du progrès. Les analystes et les superviseurs ont fourni une mesure de changement à partir d'une échelle d'évaluation spécialement développée. Dans la deuxième étude, chaque analyste traitant a rempli un questionnaire semi-structuré où l'information concernant la justification du traitement psychanalytique, le processus de traitement et une description générale de l'analyse étaient incluse. Il n'y avait aucune mesure opérationnalisée de changement, mais une méthode apparentée à la graduation individualisée d'atteinte d'objectifs a été adoptée. Les buts du traitement, cependant, n'ont pas été présentés à l'avance. Les paramètres de résultats recouvraient des dimpensions telles que l'estime de soi, le changement symptomatique, les modifications des défenses, les changements dans les relations et les changements concernant les traits de la personnalité.
Dans la première étude, le diagnostic à fin du traitement était plus grave que celui du diagnostic de départ dans près de la moitié des cas. Cela peut être attribué à l'utilisation de jugements cliniques et à une meilleure connaissance de la pathologie des patients acquise au cours du traitement. Plus de 80% de patients ont été évalués comme ayant "bénéficié de façon substantielle" du traitement s'ils l'avaient poursuivi pendant plus de 4 ans, mais seulement 12% ont été évalués dans cette catégorie s'ils avaient moins de 2 ans d'analyse. De façon générale, la majorité des patients a tiré un certain bénéfice du traitement, mais 40% d'entre eux ont été évalués comme ayant peu changé. Dans la deuxième étude, les patients ont été également notés comme ayant davantage de troubles à l'arrêt qu'au début. Seuls 55% d'entre eux ont été jugés avoir reçu un avantage thérapeutique, mais tous les cas qui avaient montré un changement avaient été jugés être analysables au départ. Tous les cas qui avaient été jugés être analysables à l'évaluation ont manifesté un changement crucial. Dans les deux études, il y avait un rapport important entre la longueur du traitement et les résultats.
Ces études ont essentiellement un intérêt historique à partir du moment où les estimations des résultats par les clinicien sont généralement considérées comme manquant de validité. Il n'y avait aucune tentative d'évaluer la fiabilité ou la validité des mesures et il est douteux que plusieurs des constructions utilisées puissent être réellement évaluées de façon fiable à partir des instruments actuellement disponibles. L'aspect peut-être le plus intéressant de l'étude est le rapport fort démontré entre l'établissement d'un processus psychanalytique (au moins jugé comme tel par le therapeute) et les résultats. D'intérêt accessoire est l'absence de supériorité démontrable enregistrée par les cliniciens expérimentés par rapport aux candidats. L'absence de la différence, cependant, a pu être expliquée par la plus grande sévérité des cas pris en charge par les premiers et de façon discutable par une plus grande sensibilité aux problèmes cliniques d'un clinicien expérimenté.
Kernberg, O., Burstein, E. D., Coyne, L., Applebaum, A., Horwitz, L., & Voth, H. (1972). Psychotherapy and psychoanalysis - The final report of the Menninger Foundation's Psychotherapy Research Project. Bulletin of the Menninger Clinic, 36, 1-275.
Wallerstein, R. S. (1986). Forty-two lives in treatment: A study of psychoanalysis and psychotherapy. New York: Guildford Press.
Le PRP a été lancé dans les années 50 et a constitué la première étude prospective de psychothérapie psychanalytique à long terme aux Etats-Unis (Kernberg et coll., 1972). La recherche s'est conclue avec le rapport de Robert Wallerstein sur le suivi à long terme, l'histoire de ces patients s'étendant sur 30 ans (Wallerstein, 1986).
L'étude a été effectuée avant le développement d'un système diagnostique opérationnalisé ou d'un entretien structuré permettant d'obtenir une information fiable liée à de tels critères. Les fiches individuelles détaillées de cas indiquent que la grande majorité des patients de l'étude souffrait des troubles graves de personnalité, beaucoup d'entre eux réunissant les critères de troubles de la personnalité borderline (TPB) et la plupart réunissant les critères psychodynamiques d'organisation de personnalité limite (Kernberg, 1977). Quarante deux patients ont participé à l'étude. Comme la catégorie diagnostique de TPB était en cours de développement durant le déroulement de l'étude, il n'est pas surprenant qu'il y ait eu de véritables difficultés au moment d'arriver à des décisions diagnostiques définitives. Une proportion significative des patients, au moins 50% dans le groupe psychanalytique, présentaient un fonctionnement de moi limite à partir des tests projectifs. Plus du tiers (35%) abusaient de l'alcool ou d'autres substances et 33% avaient des traits paranoïdes.
Les traitements ont inclus un certain nombre de modalités de traitement, la psychanalyse, la psychothérapie d'expression et la psychothérapie de soutien. Malheureusement, les sujets sont fréquemment passés d'un mode de traitement à un autre et d'un thérapeute à un autre. Plusieurs des thérapeutes étaient expérimentés, bien qu'il y ait eu un nombre significatif de débutants. Plusieurs des patients étaient sévèrement malades et avaient été adressés à Menninger parce qu'ils s'étaient révélés insensibles à d'autres traitements disponibles alors. De façon générale, 27% des 124 patients ont été acceptés comme des "indications héroïques". Ces individus présentaient des symptômes psychotiques significatifs et n'auraient pas été considérés normalement comme appropriés pour un traitement psychanalytique. Au cours des traitements, l'hospitalisation a constitué généralement un recours.
Il y avait 10 entretiens psychiatriques, une batterie approfondie de tests psychologiques, un examen physique, des entretiens avec des membres de famille et une analyse qualitative des fiches individuelles donnant peut-être la représentation la plus complète d'un groupe de patients en traitement dans n'importe quelle étude aujourd'hui. Une innovation importante de l'étude a été l'Échelle d'évaluation de maladie de santé (Luborsky, 1962) qui a constitué la base d'une mesure actuellement largement répandue : la GAS (Échelle de fonctionnement global) (Association américaine de psychiatrie, 1994). La mesure permet à des cliniciens d'attribuer une estimation entre 0 et 100 qui récapitule leur connaissance du fonctionnement de ces patients. Des évaluateurs aveugles indépendants ont été utilisés dans une méthode appariée complexe, à double observation, pour littéralement des milliers d'estimations.
De façon générale, d'après les estimations globales un quart des patients ne se sont pas améliorés. Près d'un quart d'entre eux ont montré une amélioration modérée et plus d'un tiers ont présenté une très bonne amélioration. Dans 14% des cas, il était difficile de déterminer si les patients s'étaient améliorés ou pas. L'amélioration moyenne sur la mesure globale était 13 points. La taux global d'amélioration est approximativement de 60%. Les résultats de l'étude ont été analysés par un certain nombre de chercheurs et les conclusions qu'ils en ont tirées étaient quelque peu différentes. Le rapport initial de Kernberg et de ses collègues a suggéré que les individus avec des traits limites avaient davantage bénéficié de techniques expressives que de techniques de soutien. Le rapport original, cependant, a exclu l'analyse des données qualitatives. Une ré-analyse par Horwitz (1974) a suggéré que les patients présentant une organisation du moi limite s'étaient améliorés de manière significative dans la thérapie de soutien, compte tenu de l'établissement d'une alliance thérapeutique puissante.
Une clarification supplémentaire considérable a été obtenue à partir de la réanalyse des données par Robert Wallerstein (1986). Cette étude a démontré que presque tous les traitements avaient exigé une modification très significative durant le traitement, généralement dans le sens d'une approche moins psychanalytique et plus soutenante. L'étude a également confirmé le résultat général que les patients qui avaient été essentiellement traités avec une approche de soutien avaient réalisé des changements durables de la personnalité (changement structurel) au moins autant que ceux dont le traitement était principalement une psychothérapie d'expression ou une psychanalyse. L'étude a également confirmé le résultat général constatant que ceux qui présentaient un niveau plus élevé de force de moi au début de l'étude avaient généralement tendu à avoir de meilleurs résultats.
Un autre réanalyse a été entreprise par Sidney Blatt (1992). Les patients ont été divisés en deux groupes : ceux avec des problèmes principalement anaclitiques et ceux avec des problèmes principalement d'introjection. Cette catégorisation a été réalisée en utilisant le test de Rorschach à partir d'une échelle développée par Blatt. Les patients anaclitiques souffrent principalement de ruptures des relations interpersonnelles et tendent à utiliser des défenses d'évitement. Les patients présentant des défenses introjective et d'opposition ont des problèmes principalement liés à l'autonomie, à une mauvaise représentation et définition du soi. Blatt a constaté que les patients anaclitiques tendaient à avoir de meilleurs résultats en psychothérapie, alors que ceux qui présentaient des défenses introjectives s'amélioraient davantage en psychanalyse.
Bien qu'il continue à être unique dans son genre, le projet de psychothérapie de Menninger a plusieurs limitations principales qui réduisent sa valeur et empêchent ses résultats d'être considérés de façon définitive. La randomisation n'a été seulement que partiellement réussie : des 42 sujets participant à l'étude, 38 d'entre eux ont suivi le traitement sous les deux modes. De plus, le nombre de thérapeutes débutants a égalé celui des thérapeutes expérimentés. Il y avait un grand excès de mesures avec la procédure d'évaluation aveugle indépendante rapportant littéralement des milliers d'estimations déniant aux investigateurs l'occasion de réaliser des tests de signification statistique. Selon l'auteur du rapport, l'étude semble arriver à des conclusions tout à fait différentes au sujet, par exemple, de la valeur de la thérapie d'expression pour le trouble de la personnalité borderline. La ré-analyse par Blatt du matériel suggère que l'échantillon ait été en premier lieu hétérogène. Malgré ces limitations, l'étude a certainement été productive en termes de publications, se concrétisant pas 0.7 livres et 8.4 publications scientifiques par patient. L'étude demeure un point d'ancrage crucial dans la recherche sur le processus thérapeutique psychanalytique, mais d'autres études nord-américaines à grande échelle sont maintenant instamment nécessaires.
Rad, v M., Senf, W., Bräutigam, W. (1998). Psychotherapie und Psychoanalyse in der Krankenversorgung: Ergebnisse des Heidelberger Katamnesenprojektes. Psychother. Psychosom. med Psychol 48, 88-100
Dans "le projet de suivi de psychothérapie à long terme d'Heidelberg", une étude de conception naturaliste, tous les types de traitement réalisés à la clinique psychosomatique de l'université d'Heidelberg pendant une certaine période (psychothérapie individuelle et de groupe, en hospitalisation ou en externe combiné, ainsi que psychothérapies dynamiques et psychanalyses) ont été inclus. L'intérêt spécifique de ce projet est que - indépendamment de beaucoup d'autre, par exemple des évaluations psychologiques ou de résultat - trois à cinq buts différents de thérapie avaient été systématiquement prédéterminés pour tous les patients avant qu'ils commencent leur traitement (graduation d'atteinte de but). Après la fin de la thérapie et au moment du suivi (3.5 ans après), l'atteinte de ces buts a été évaluée par un cotateur indépendant.
Un total de 208 patients ont été examinés et ont été évalués suivant leur diagnostic (troubles névrotiques, fonctionnels ou psychosomatiques) et le type de traitement. Il n'y a eu aucune tentative d'assortir les cas assortis dans les différents groupes.
Tableau 1. Description des traitements proposés
Evaluation initiale (T1) | 754 |
Traitements proposés (T2) | 208 |
Traitement ambulatoire Psychanalyse (x3/semaine) Psychothérapie dynamique (x1/semaine) |
69 36 33 |
Patients hospitalisés Thérapie de groupe Groupe + individuelle Individuelle |
139 63 60 16 |
En ce qui concerne la symptomatologie, les différents buts de la thérapie, l'évaluation psychologique et la satisfaction du patient, les résultats globaux étaient bons (en partie très bons) et étaient presque invariablement stables durant la période de suivi à long terme. Deux résultats particuliers sont discutés séparément : (a) en ce qui concerne la symptomatologie, les patients du groupe psychanalytique n'ont souvent pas maintenu les résultats qu'ils avaient obtenu à la fin de la thérapie pendant la longue période de suivi ; (b) les patients présentant "des désordres psychosomatiques" ont atteint des résultats remarquablement bons, en particulier si le traitement avait été réalisé au commencement dans le cadre d'une hospitalisation. Les résultats de l'analyse du changement symptômatique chez les patients ambulatoires sont présentés dans le tableau 2 ci-dessous. La comparaison entre le début et la fin du traitement a montré un niveau élevé de de succès dans plus de la moitié du groupe psychanalytique et d'un tiers du groupe de psychothérapie. Au niveau du suivi une partie de cette supériorité a semblé diminuer bien que beaucoup de cette évolution soit expliquée par la disponibilité pour l'évaluation de nouveaux sujets présentant des améliorations plus modérées.
Tableau 2: changement des symptômes basé sur une liste de symptômes développée à Heidelberg
Psychanalyse n (%) | Psychothérapie dynamique n (%) | |
t2 - t3 | 23 | 20 |
Pas de ou changement négatif | 3 (13.0 %) | 1 (5.0%) |
Succès modéré | 7 (30.4%) | 13 (65.0%) |
Bon succès | 13 (56.5%) | 6 (30.0%) |
t2 - t4 | 27 | 18 |
Pas de ou changement négatif | 6 (22.2%) | 2 (11.1%) |
Succès modéré | 13 (48.1%) | 6 (33.3%) |
Bon succès | 8 (29.6%) | 10 (55.6%) |
Le changement a été également évalué en termes de buts individualisés de traitement. Ces résultats étaient plus favorables pour la psychanalyse (voir le tableau 3). Un niveau élevé de succès a été atteint par presque les trois quarts de ceux qui étaient en psychanalyse en termes d'atteinte de leurs buts individualisés de traitement au cours de l'étape de suivi du traitement, en comparaison avec seulement la moitié de ceux qui étaient en psychothérapie.
Tableau 3: buts thérapeutiques individuels du début du traitement au suivi
Importance du changement (t2 vs t4) | Psychanalyse (N=32) | Psychotherapie dynamique (N=18) |
Absence de succès | 3 ( 9.4%) | 4 (22.2%) |
Succès modéré | 6 (18.8%) | 5 (27.8%) |
Bon succès | 23 (71.9%) | 9 (50.0%) |
t2 = Beginning of treatment; t4 = Follow-up
Les buts individuels de traitement se sont ainsi avérés être un outil puissant pour la mesure de l'impact thérapeutique de la psychanalyse. Les résultats sont troublés par la différence significative des taux d'attrition entre le groupe psychanalytique et psychothérapeutique. La question au suivi "A quel point avez-vous été satisfait de votre traitement ?" ?? semble déclencher un effet intéressant et caractéristique : il y a déception relative vis à vis de la psychanalyse comme traitement et une approbation impressionnante de la psychothérapie dynamique au rythme d'une fois par semaine . Les trois modalités de patients hospitalisés - non citées ici - se situent entre les deux. Il semble que les mesures de satisfaction de l'usager sont biaisées par rapport à la psychanalyse. Ceci n'étonne pas à la lumière de la nature de questionnement essentiellement individuel de l'entreprise psychoanalytique (voir le tableau 4).
Table 4: Satisfaction par rapport au traitement au suivi
Échantillon total (incluant les patients hospitalisés) N=148 | Psychanalyse N=32 | Psychotherapie dynamique N= 19 | |
Non satisfait | 18 (12.2%) | 7 (21.9%) | 1 (5.3%) |
Satisfait | 83 (56.1%) | 20 (62.5%) | 9 (47.4%) |
Kordy, H., von Rad, M. & Senf, W. (1989). Empirical hypotheses on the psychotherapeutic treatment of psychosomatic patients in short and long-term time-unlimited psychotherapy. Psychother. Psychosom. 52, 155-163.
Il y a eu un grand nombre de rapports supplémentaires concernant le projet d'Heidelberg. Celui-ci a montré l'existence d'un rapport de dose-réponse dans l'étude. L'étude a exploré l'interdépendance entre la durée et les résultats du traitement psychothérapique en utilisant les données de résultats d'une psychothérapie de groupe d'orientation psychanalytique et d'une thérapie individuelle.
La relation entre la durée et les résultats du traitement ont été analysés chez 209 patients présentant des troubles psychonévrotiques et psychosomatiques pour lesquels un traitement à long terme a été projeté. A partir d'un codage utilisant la classification internationale des maladies (ICD-9), des données évaluatives provenant des thérapeutes (estimations de l'amélioration des symptômes, graduation modifiée d'atteinte de but) et des patients (Test de Giessen, liste de plaintes de Giessen) ont été rassemblées pendant environ six semaines après la dernière séance de thérapie. Le traitement a duré 2.6 ans en moyenne et a inclus un nombre moyen de 146 séances.
Les résultats ont indiqué que le rapport entre l'effort thérapeutique (la durée de traitement et le nombre de séances) et l'effet de la thérapie peut être décrit par un modèle de dose-réponse. Selon cela, une durée de traitement de 2.5 ans avec 160 séances est la plus pertinente. Le modèle est également valide quand les sous-groupes de patients psychosomatiques et psychonévrotiques sont considérés séparément. Il y avait une légère tendance chez les patients psychosomatiques qu'une durée de traitement s'étendant jusqu'à 3.5 ans soit accompagnée d'une augmentation du taux de succès.
Cette étude a fourni des données importantes au sujet de la valeur des traitements psychoanalytiques à long terme. Les mesures symptomatiques et celles d'atteinte d'objectif suggèrent qu'il existe une supériorité d'un traitement plus intensif par rapport à celui à court terme. Il semble que des thérapies plus durables, plus intensives sont plus utile, au moins durant 2 ou 3 années. L'interprétation des résultats est opacifiée par la nature naturaliste de l'étude.
The Heidelberg Study (C): Long-term outcome of out-patient psychoanalytic psychotherapies and psychoanalyses: a study of 53 follow-up interviews (HSC)Heuft, G., Seibuechler-Engec, H., Taschke, M., Senf, W. (1996). Langzeitoutcome ambulanter psychoanalytischer Psychotherapien und Psychoanalysen: eine textinhaltsanalytische Untersuchung von 53 Katamneseinterviews. Forum der Psychoanalyse: Zeitschrift fuer Klinische Theorie und Praxis, 12, 342-355.
Une autre publication du groupe d'Heidelberg a constitué une contribution au développement de nouvelles stratégies pour la méthodologie de suivi se fondant sur des stratégies analytiques qualitatives de textes et sur des buts individualisés de traitement.
L'étude a passé en revue les résultats à long terme de traitements psychothérapiques psychanalytiques (N=36) et d'orientation psychanalytique (N=33) portant sur un total de 69 participants, au moins 2 ans après l'arrêt du traitement chez des patients traités en tant qu'éléments de l'étude prospective d'Heidelberg. De façon générale, 91% de l'échantillon a pu être recruté pour cette étude de suivi. Parmi les patients recrutés, 77% d'entre eux ont accepté l'entretien détaillé et répondu aux questions d'ITG. L'échantillon est décrit dans le tableau 1.
Description de l'échantillon
Sample (N=53) | Psychoanalysis | Psychoanalytic psychotherapy |
Age moyen | 31.2 yrs | 31.2 yrs |
Intervalle d'âge | 20-41 | 19-57 |
Sexe: 73.6 % women | ||
Education (gained Abitur) | 80% | 20% |
Niveau de College | 45% | 20% |
Actuellement étudiants | 48.5% | 35% |
Les résultats de la psychothérapie ont été évalués d'abord par une évaluation de l'entretien de suivi en utilisant une méthodologie qualitative analytique de texte et ensuite en mesurant les différents buts déterminés de façon prospective pour la thérapie (ITG = équivalent à la graduation d'atteinte de but). Une autre innovation de cette étude a été le développement d'une mesure intégrée de résultats - basée sur une méthodologie analytique des textes (l'analuse de contenu des entretiens transcrits - pour obtenir un score total de changement.
Les résultats de l'analyse qualitative des textes ont indiqué que l'image de soi, qui était un souci dominant pour la plupart des patients, a changé dans une direction positive. Les résultats indiquent de "bons" ou "très bons" résultats pour 55% de l'échantillon total, indiquant que représentation de soi s'est modifiée dans une direction positive en fonction du traitement psychanalytique et psychothérapique (voir le tableau 2). L'influence des facteurs sociodemographiques, l'intervalle des variables de cadre et de l'entretien thématique ont été pris en considération mais les détails ne sont pas clairs.
Tableau 2: Resultats de l'analyse de contenu des entretiens dans le Projet d'Heidelberg à 2 ans de suivi
Expert outcome rating based on scoring of follow-up interviews | Psychoanalysis 100 % (n = 33) | Psychoanalytic psychotherapy 100% (n = 20) |
Very good | 12.1 (4) | 10.0 (2) |
Good | 42.5 (14) | 45.0 (9) |
Slight | 33.3 (11) | 25. 0 ( 5) |
Unchanged | 9. 1 (3) | 20.0 (4) |
Deteriorated | 3.0 (1) | - (-) |
Le principe sous-tendant les Buts Individuels de Tratiement (ITG) est illustré par l'exemple suivant. La question qui a indiqué la présence d'un problème avant le traitement pourrait avoir été : "Comment se situe la relation avec votre père ?", si l'amélioration de cette relation a été identifiée comme un objectif du traitement pour ce patient. Ce qui suit illustre le codage des réponses sur l'Echelle ITG.
- Détérioration : "J'ai coupé tout contact avec lui"
- Sans changement (statu quo) : "Mon père est toujours une personne terrible. C'est toujours comme si j'étais effrayé par lui. Nous nous disputons toujours aussi souvent et puis je pleure.
- Légère amélioration : "J'ai d'une certaine façon davantage de distance avec mon père, bien que je ne puisse encore vivre sans crainte en sa présence".
- Bonne amélioration : "Je n'ai plus la même crainte par rapport à mon père, que celle que je ressentais. Je peux le voir plus normalement. Mon rapport avec mon père ne domine plus mes rapports avec les autres hommes"
- Très bonne amélioration : "J'ai une distance confortable avec mon père. Je peux voir ses côtés positifs aussi bien que ses côtés négatifs et me sentir libre pour être impliqué avec lui quand je veux l'être".
L'utilisation de l'ITG évaluant une image légèrement différente est obtenue au sujet de l'efficacité relative de la psychothérapie et de la psychanalyse (voir le tableau 3).
Les estimations d'ITG par un observateur expert (l'interviewer de suivi) ont été contre-vérifiées par un groupe de de cotateurs indépendants qui ont écouté les réponses enregistrées sur bande des patients. De façon générale, 72% des patients traités par la psychanalyse versus 55.6% des patients traités par psychothérapie ont enregistré des "bons" ou "très bons" résultats. Les données fournies par les analyses des textes d'entretien et par les estimations d'ITG ne se recouvrent que partiellement parce qu'elles évaluent différents aspects des résultats.
Tableau 3 : Résultats de la mesure d'atteinte de but à partir des entretiens de suivi du projet d'Heidelberg au suivi de 2 ans
Expert outcome rating based on scoring of ITG | Psychoanalysis 100 % (n = 33) | Psychoanalytic psychotherapy 100% (n = 20) |
Very good / good | 72% | 55.6% |
Slight | 18.7% | 22.2% |
Deteriorated | 9.6% | 22.2% |
Les estimations d'ITG par un observateur expert (l'interviewer de suivi) ont été contre-vérifiées par un groupe de de cotateurs indépendants qui ont écouté les réponses enregistrées sur bande des patients. De façon générale, 72% des patients traités par la psychanalyse versus 55.6% des patients traités par psychothérapie ont enregistré des "bons" ou "très bons" résultats. Les données fournies par les analyses des textes d'entretien et par les estimations d'ITG ne se recouvrent que partiellement parce qu'elles évaluent différents aspects des résultats.
Cette étude souligne l'importance potentielle de mesures individualisées pour les traitements à long terme et plus intensifs telles que celles operationalisées par l'ITG. Cette approche prend une signification clinique à partir du moment où les buts de traitement de l'analyse sont pour la plupart difficiles à saisir en utilisant les instruments normalisés qui sont plus appropriés pour la mesure du changement symptomatique impliquée dans le traitement des désordres psychiatriques principaux. L'étude, bien que non contrôlée, était prospective, soigneusement conçue et mise en application. La conclusion majeure est que la grande majorité de ceux qui ont été traités suivant une approche psychanalytique semblent atteindre les buts qu'eux-mêmes et leurs analystes définissent comme pertinents pour eux et que ce processus se maintient pendant au moins deux ans après la fin du traitement.
Dernière mise à jour : vendredi 5 mars 2004
Dr Jean-Michel Thurin