CHRONOBIOLOGIE
The influence of seasonal change on suicidal behaviour in Italy.
PRETI A., Journal of Affective Disorders, 44 : 123-130, juillet 1997
L'étude de la fréquence des suicides et tentatives de suicide en Italie de 1974 à 1994 montre une nette influence saisonnière, avec un pic printanier. L'incidence mensuelle semble corrélée au temps d'ensoleillement et entretien une relation inverse avec la pluviosité. L'influence saisonnière est plus marquée chez l'homme que chez la femme.
Growth hormone response to sumatriptan
(5-HT1D Agonist) challenge in seasonal affective disorder : effects of light therapy.
LAKSHMI N et coll., Biological Psychiatry, 42 : 24-29, juillet 1997
Le test au sumatriptan explore au travers de la sécrétion d'hormone de croissance l'état des récepteurs sérotoninergiques 5HT1D. Appliqué à 11 sujets souffrant de dépression saisonnière avant et après traitement par la lumière, ce test confirme un émoussement de la fonction sérotoninergique en phase de dépression hivernale, avec restauration de la sécrétion de GH après traitement par la lumière
Seasonal variation in core temperature regulation during sleep in patients with winter seasonal affective disorder.
SCHWARTZ P.J. et coll., Biological Psychiatry, 42 : 122-131, juillet 1997
On sait qu'en général, la température corporelle nocturne est plus élevée dans la dépression, par comparaison avec l'état de rémission. Une observation analogue a été faite chez des déprimés saisonniers, par comparaison avec la rémission thérapeutique après traitement par la lumière. Cette étude démontre maintenant qu'il existe un cycle naturel de la température centrale chez des déprimés saisonniers, avec minima en été et maxima en hiver. Cette fluctuation thermique n'est pas retrouvée chez les témoins.
Spectral properties of phototherapy for seasonal affective disorder : a meta-analysis.
LEE T.M.C., CHAN C.C.H., PATERSON J.G. et coll.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 117-121, Août 1997
Cette méta-analyse portant sur 40 articles sur la photothérapie montre que ce sont les longueurs d'onde moyennes (bleu-vert-jaune) qui sont essentielles à l'effet thérapeutique. Rouge et infra rouge sont inefficaces, tout comme violet et ultraviolet. On pourra donc d'autant plus facilement s'en passer qu'elles sont dangereuses.
Alterations of blood platelet MAO-B activity and LSD-binding in humans after sleep deprivation and recovery sleep.
SCHREIBER W. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 323-332, mai-juin 1997
La privation de sommeil est thérapeutique grâce à la sérotonine. C'est ce que l'on peut penser de l'observation d'une augmentation du Kd et du Bmax du LSD au niveau plaquettaire, ainsi que de l'augmentation de l'activité MAO B, le lendemain d'une privation totale de sommeil. Après une nuit de récupération, tout rentre dans l'ordre. Mais ces observations effectuées chez le volontaire sain devraient être vérifiées chez le sujet déprimé.
Rapid tryptophan depletion in
drug-free depressed patients with
seasonal affective disorder.
NEUMEISTER A., PRASCHAK-RIEDER N., HEbELMANN B. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154 : 1153-1155, Août 1997
Bien que de nombreux indices fassent penser que la sérotonine est impliquée dans la physiopathologie du trouble dépressif saisonnier, une déplétion rapide en tryptophane n'a pas d'effet comportemental décelable chez onze sujets déprimés saisonniers non traités. Mais la démonstration n'est pas totalement convaincante, les sujets étant déjà en phase dépressive lors de l'expérience.
Circadian profiles of melatonin in melancholic depressed patients and healthy subjects in relation to cortisol secretion and sleep.
VODERHOLZER U., LAAKMANN G., BECKER U. et coll., Psychiatry Research, 71 : 151-162, août 1997
Pas de différence de sécrétion de mélatonine chez ces 9 mélancoliques d'une trentaine d'années, non traités depuis au moins trois semaines, et des témoins appariés. Voila qui contredit des études précédentes, réalisées chez des patients plus âgés et souvent traités.
Circadian rest-activity disturbances in children with seasonal affective disorder.
Glod C.A. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry,
36, pp 188-195, février 1997
Étude comparative des rythmes circadiens concernant l'activité motrice chez 12 enfants indemnes de toute pathologie et 14 enfants présentant une dépression saisonnière. Les résultats montrent chez les enfants présentant une dépression saisonnière une diminution significative de l'amplitude des rythmes avec aplatissement des oscillations, sans modification de phases. Ces résultats sont comparables à ceux rapportés chez les enfants déprimés majeurs (dépression non saisonnière), mais différents de ceux observés chez l'adulte.
CLINIQUE
Pleomorphic expressions of unipolar depressive disease : towards a new diagnostic paradigm.
JUDD L.L., Journal of Affective Disorders, 45 : 1-4, août 1997
Pleomorphic expressions of unipolar depressive disease : summary of the 1996 CINP President's Workshop.
Judd L.L., Journal of Affective Disorders, 45 : 109-116, août 1997
En 1996, a eu lieu à La Jolla, en Californie, un atelier "Présidentiel" dans le cadre du CINP, visant à élaborer une doctrine commune sur une vision unitaire des troubles dépressifs, incluant les formes sous-syndromiques, généralement négligées. L. Judd, maître d'uvre de cette démarche, introduit et résume ces débats consensuels...
The relationship between major and subthreshold variants of unipolar depression.
MAIER W., GÄNSICKE M., WEIFFENBACH O.,
Journal of Affective Disorders, 45 : 41-52, août 1997
A partir d'une population de sujets consultant en médecine générale, ainsi que d'un échantillon de la population générale, il est possible de retrouver une proportion substantielle d'états dépressifs "non-majeurs", affectés d'un potentiel évolutif peu différent de celui des états dépressifs caractérisés.
The depressive spectrum : diagnostic classification and course.
ANGST J., MERIKANGAS K., Journal of Affective Disorders, 45 31-40, août 1997
La cohorte de jeunes adultes de Zurich montre une grande fluctuation diagnostique au cours des 15 ans de suivi prospectif, et confirme l'importance des états sous-syndromiques, que l'on voit apparaître comme prodromes et états résiduels des troubles dépressifs récurrents.
Reversed neurovegetative symptoms of depression : a community study of Ontario.
LEVITAN R.D., LESAGE A., PARIKH S.V. et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 934-940,
juillet 1997
Qu'en est-il au juste, ce ces dépression "atypiques" par la présence de caractéristiques neurovégétatives inverses ? Cette importante étude épidémiologique repère 653 patients ayant eu une dépression au sein de 8116 sujets âgés de 15 à 64 ans vivant dans l'Ontario. Quatre catégories sont ainsi distinguées : 11,3 % des sujets ont des symptômes végétatifs inverses, 5,8 % fluctuent entre les symptômes classiques et les symptômes inverses. Le résultat inattendu est que les déprimés typiques et atypiques sont très proches les uns des autres, mais que par contre, les sujets fluctuants ont une forme de dysrégulation thymique plus grave, avec comorbidité, abus de substances, et forte consommation de services médicaux.
Cluster analytic validation of the DSM melancholic depression. The threshold model : integration of quantitative and qualitative distinctions between unipolar depressive subtypes.
SCHOTTE C.K.W., MAES M., CLUYDTS R., et COSYNS P., Psychiatry Research, 71 : 181-196, août 1997
A partir d'un groupe de 220 sujets hospitalisés pour dépression, cette analyse statistique identifie deux clusters principaux : le cluster mélancolique et le cluster non-mélancolique. Et voilà validé le sous-type mélancolique du DSM III, ainsi que l'idée que la dépression s'exprime sur un continuum de sévérité, la forme mélancolique avec ses symptômes distincts représentant les degrés les plus intenses.
The role and clinical significance of subsyndromal depressive symptoms (SSD) in unipolar major depressive disorder.
JUDD L.L., AKISKAL H.S., PAULUS M.P.,
Journal of Affective Disorders, 45 : 5-18, août 1997
La répartition des troubles et symptômes dépressifs unipolaires (prévalence sur un mois dans le cadre de l'étude épidémiologique ECA) est la suivante : 2,3 % de troubles dépressifs majeurs, 2,3 % de trouble dysthymique, 1,5 % de troubles dépressifs mineurs, 3,9 % de troubles sous-syndromiques. Ces derniers peuvent constituer des formes prodromales ou résiduelles de troubles majeurs, ou évoluer pour leur propre compte. Un an après la première évaluation, 71 % des sujets restent symptomatiques, avec souvent des changements de catégorie diagnostique au sein des troubles unipolaires.
Prevalence, correlates, and course of minor depression and major depression in the national comorbidity survey.
KESSLER R.C., ZHAO S., BLAZER D.G. et coll.,
Journal of Affective Disorders, 45 : 19-30, août 1997
Il n'y a pas de discontinuité entre la dépression mineure, la dépression majeure à 5-6 symptômes, et la dépression majeure à 7-9 symptômes. On observe une croissance continue du nombre moyen d'épisodes, de la durée de l'épisode le plus long, du handicap, de la comorbidité, et de la morbidité familiale. Voilà qui accrédite, à partir du "National Comorbidity Survey" de 1994, l'idée qu'il faut prendre au sérieux les dépressions mineures ou les états sous-syndromiques, dans une optique de prévention.
Double depression : a distinctive subtype of unipolar depression.
KELLER M.B., HIRSCHFELD R.M.A., HANKS D.,
Journal of Affective Disorders, 45 : 65-74, août 1997
Discussion sur l'existence et la signification clinique de la "double dépression", considérée généralement comme une forme clinique affectée d'un pronostic péjoratif.
Do psychotic, minor and intermittent depressive disorders exist on a continuum ?
CORYELL W., Journal of Affective Disorders,
45 : 75-84, août 1997
Si l'on peut admettre l'existence d 'un continuum au sein des troubles dépressifs unipolaires, allant des états sous-syndromiques aux troubles dépressifs majeurs caractérisés les plus sévères, les dépressions mélancoliques au sens européen du terme semblent devoir se démarquer de ce "spectre dépressif", et en tout cas n'ont pas de contiguïté avec les sous-syndromes dépressifs.
All roads lead to depression : clinically homogeneous, etiologically heterogeneous.
WINOKUR G., Journal of Affective Disorders,
45 : 97-108, août 1997
Le regretté George Winokur, récemment disparu, plaide une dernière fois pour une conception hétérogène des troubles dépressifs, en dépit de manifestations cliniques homogènes.
First-episode major depression :
few sex differences in course.
SIMPSON H.B., NEE J.C., ENDICOTT J.,
Archives of General Psychiatry, 54 : 633-642, juillet 1997
On connaît le classique déséquilibre sexuel dans la prévalence des troubles dépressifs, plus fréquents chez la femme. Cette investigation prospective de 96 hommes et 101 femmes à partir de leur premier épisode dépressif, et pendant 15 ans, ne montre pas de différence nette dans les modalités évolutives. Rémission dans la plupart des cas, mais récidive dans les 5 ans. Pas de différence non plus dans le délai d'obtention de la rémission, dans la durée de l'intervalle libre, ou dans le risque de passage à la chronicité.
COMORBIDITÉ
Prospective longitudinal study of depression and anosognosia in Alzheimer's disease.
STARKSTEIN S.E. et coll., The British Journal of Psychiatry, 171 : 47-52, juillet 1997
Sur 62 sujets souffrant de maladie d'Alzheimer et suivis une à deux années, une majorité des patients déprimés le restent, alors que les troubles dépressifs mineurs (dysthymie) ne persistent guère. Un patient sur 5, non déprimé à l'évaluation initiale, le deviendra ultérieurement. On ne sera pas surpris de constater que l'anosognosie progresse au fil du temps.
Panic disorder with familial bipolar disorder.
MACKINNON D.F. et coll., Biological Psychiatry,
42 : 90-95, juillet 1997
La comorbidité avec le trouble panique pourrait permettre de distinguer une forme familiale de trouble bipolaire : à partir d'une population de 528 sujets appartenant à 57 familles de bipolaires, étudiées par ailleurs avec des techniques d'analyse de linkage, on constate que les apparentés des 10 proposants ayant les deux troubles associés ont plus de trouble panique, plus de formes bipolaires de type II, plus de cyclothymie et de dysthymie, et moins d'abus de substance que les autres.
Elevated platelet factor 4 and ß-Thromboglobulin plasma levels in depressed patients with ischemic heart disease.
LEGHRISSI-THODE F., WAGNER W.R., POLLOCK B.G.
et coll., Biological Psychiatry, 42 : 290-295, Août 1997
Pourquoi la dépression contribue-t-elle au risque de mortalité chez les sujets ayant fait un infarctus ? Peut être à cause d'un activation plaquettaire plus importante chez les patients co-morbides, avec comme conséquence un risque accru de thrombose. On observe en tout cas chez ces patients une augmentation du facteur plaquettaire 4 et des taux de thromboglobulien B, non retrouvée chez les témoins ou chez des cardiaques euthymiques.
Hopelessness, impulsiveness and intent among suicide attempters with major depression, alcohol dependence, or both.
SUOMINEN K., ISOMETSÄ E., HENRIKSSON M. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 142-149, Août 1997
Les tentatives de suicides des déprimés sont plus élaborées, et les tentatives de suicide des alcooliques plus impulsives. Sans intérêt.
Panic-associated suicidal and agressive ideation and behavior.
KORN M.L. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 481-488, juillet-août 1997
Au cours de l'attaque de panique, l'idéation et les comportements suicidaires ou agressifs sont fréquents. La présence d'une comorbidité dépressive multiplie par deux l'incidence de ces idées et comportements, et par cinq les idées homicides... La comparaison porte sur 19 sujets souffrant de trouble panique isolé, et sur 28 sujets avec comorbidité trouble panique-dépression.
Comparison of induced and independant major depressive disorders in 2,945 alcoholics.
SCHUCKIT M.A., TIPP J.E., BERGMAN M. et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 948-957, juillet 1997
Sur près de 3000 alcooliques examinés dans le cadre de l'étude collaborative sur la génétique de l'alcoolisme, on trouve un épisode dépressif majeur préexistant ou indépendant chez 15,2 % des sujets, et au moins un épisode dépressif secondaire aux abus toxiques chez 26,4 %. Les deux types d'épisodes dépressifs sont assez distincts, les sujets présentant des épisodes indépendants étant plus souvent de sexe féminin, de race caucasienne, ayant moins d'expériences toxiques et de cures de sevrage, plus d'antécédents suicidaires et d'antécédents familiaux de troubles de l'humeur.
Brainstem evoked response abnormalities in late-life depression with vascular disease.
KALAYAM B., ALEXOPOULOS G.S., MUSIEK F.E. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154 : 970-975, juillet 1997
Les sujets âgés souffrant de pathologie vasculaire cérébrale associée à une dépression présentent des anomalies des potentiels évoqués auditifs, portant sur la latence de l'onde V, ce qui correspondrait à une démyélinisation au niveau du pont et du mésencéphale.
Relationship between objective and subjective sleep measures in depressed patients and healthy controls.
MCKHANN G.M., BOROWICZ L.M., GOLDSBOROUGH M.A. et coll. The Lancet, 3 mai 1997 : 1282-1284.
Il est classique de penser que les troubles dépressifs sont une complication très fréquente de la chirurgie cardiaque, en particulier des pontages coronariens. La dépression après de telles interventions concernerait environ un opéré sur quatre, mais les études sur ce sujet ont toujours manqué de rigueur méthodologique. Ici, les auteurs montrent qu'en fait la majorité des patients déprimés après un pontage étaient déjà déprimés avant. Mais, ils montrent aussi que la chirurgie cardiaque est à l'origine d'un déclin des fonctions cognitives. Ils ne retrouvent cependant pas de corrélation claire entre le déclin des fonctions cognitives et la survenue d'une dépression (124 coronariens évalués un mois avant et un an après chirurgie).
CULTURE
Subjective experience of persistent schizophrenia and depression among
US Latinos and Euro-Americans.
JENKINS J.H., The British Journal of Psychiatry,
171 : 20-25, juillet 1997
Le seul intérêt de cette étude est la tentative d'appréhender les patients psychiatriques au delà de leurs symptômes et de leur identité pathologique. Mais elle est peu informative, tout au plus constate-t-on que la moitié des 80 patients interrogés, schizophrènes et déprimés, n'intègrent pas la maladie dans la description de leur existence, et que l'origine ethnique colore leur façon de décrire celle-ci.
Common mental disorders in
primary care in Harare, Zimbabwe :
associations and risk factors.
PATEL V. et coll., The British Journal of Psychiatry,
171 : 60-64, juillet 1997
Au Zimbabwe, les troubles anxio-dépressifs communs sont plus fréquents chez la femme âgée, et sont souvent chroniques. Ils s'expriment par de multiples plaintes, sont rattachés à la sorcellerie, ou au fait de "penser trop". On trouve aussi des corrélations avec la pauvreté, l'infertilité et une enfance malheureuse chez la femme, ainsi qu'avec la répétition des consultations de guérisseurs traditionnels.
Problems in validating endogenous depression in the Arab culture by contemporary diagnostic criteria.
HAMDI E. et coll., Journal of Affective Disorders,
44 : 131-144, juillet 1997
Mise en évidence de la difficulté d'exporter des critères diagnostiques occidentaux dans d'autres cultures, ici la culture arabe. La concordance entre DSM-IV, ICD 10, RDC et critères de Newcastle est modeste (0,58), chez ces 100 patients déprimés recrutés dans les Emirats. On constate que l'expression de la dépression fait plus souvent appel à des métaphores somatiques, ainsi qu'à des références religieuses. La dépression "endogène" est moins chargée de culpabilité et comporte moins de baisse de libido qu'en occident.
Personality traits of Japanese patients
in remission from an episode of primary unipolar depression.
VON ZERSSEN D. et coll., Journal of Affective Disorders,
44 : 145-152, juillet 1997
Cette étude de personnalité effectuée auprès de patients japonais (27 déprimés en rémission, 4 sujets psychiatriques divers eux aussi en rémission, et 25 contrôles), retrouve un pattern transculturel de vulnérabilité où domine la rigidité, avec peut-être aussi une certaine conformité aux normes sociales et une intolérance aux frustrations.
Major depressive disorder, depressive symptoms, and bilateral hearing loss
in hispanic adults.
LEE D.J., GOMEZ-MARIN O., Journal of Affective Disorders, 44 : 189-196, juillet 1997
Pas de baisse d'acuité auditive chez des hispano-américains (cubain, mexicains) ayant des antécédents dépressifs, contrairement à ce qui a été rapporté dans d'autres populations. Sauf dans un sous-groupe de porto-ricains qui ont une symptomatologie dépressive plus sévère.
Depressive disorders among older residents
in a Chinese rural community.
LIU C.Y., WANG S.J., TENG E.L. et coll.,
Psychological Medicine, 27 : 943-950, juillet 1997
Treize pour cent de pathologie dépressive (trouble dépressif majeur dans un cas sur deux) dans cette population de chinois âgés vivant en zone rurale. Les facteurs de risque déterminants sont les déficits cognitifs, les handicaps fonctionnels et l'association avec des maladies somatiques chroniques.
Vulnerability of jews to affective disorders.
LEVAV I., KOHN R., GOLDING M., et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 941-947, juillet 1997
Les juifs sont ils différents des autres face à la dépression ? En partie seulement : en effet, si l'épidémiologie de la dépression chez la femme juive ne permet de distinguer aucune différence par rapport à d'autres populations confessionnelles, il en va autrement pour l'homme. En effet, la fréquence de la dépression y est plus importante, avec comme résultat une égalité de vulnérabilité entre les sexes (contrairement à l'habituelle proportion de 1 : 2). Serait-ce le prix à payer pour une moindre morbidité alcoolique ou toxicomaniaque chez les juifs ? C'est en tout cas l'explication avancée par les auteurs.
DÉPRESSIONS RÉSISTANTES
Clomipramine augmentation
in treatment-resistant depression.
AMSTERDAM J.D., GARCIA-ESPANA F., ROSENZWEIG M. Depression and Anxiety 5 (2) : 84-90, 1997.
Essai d'une addition de clomipramine à un traitement par un IMAO classique dans des dépressions résistantes. C'était osé (et interdit en France). Et c'est dangereux et peu efficace : la moitié des patients sont sortis de l'étude pour intolérance, et l'effet n'est favorable que chez 22 % des patients restants. L'addition d'un autre imipraminique aux IMAO est mieux tolérée et un peu plus efficace (43 % d'évolution favorable sans sortie d'étude). Et l'addition de clomipramine à la fluoxétine est efficace dans 36 % des cas (une sortie d'étude). Pas de dosages sanguins (alors que la clomipramine est parfois augmentée jusqu'à 300mg/j). Aucune modification de la pression artérielle n'est rapportée. Les sorties d'essai sont essentiellement liées à la survenue d'un syndrome sérotoninergique, lié à l'inhibition très puissante du recaptage de la sérotonine par la clomipramine.
DEUIL
Diagnostic criteria for complicated grief disorder.
HOROWITZ M.J., SIEGEL B., HOLEN A. et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 904-910, juillet 1997
Pensées intrusives, bouffées émotionnelles intenses, sentiments de vacuité et de solitude, évitement des activités rappelant le disparu, troubles du sommeil, désinvestissement personnel, tels sont les éléments qui permettent de parler de deuil pathologique, lorsqu'ils persistent plus d'un an après un décès.
Psychological distress and Bereavement
MIDDLETON W. et coll., The Journal of Nervous and
mental Disease, 185 : 447-453, juillet 1997
Le suivi pendant un an de 115 sujets soumis à un deuil (43 conjoints, 39 "enfants" adultes, et 33 parents) montre au fil du temps une diminution des scores des échelles reflétant dépression et anxiété, et une bonne corrélation avec les scores de deuil. Pas de différence entre les trois groupes, dans la dynamique du deuil.
The many faces of depression following spousal bereavement.
ZISOOK S., PAULUS M., SCHUCHTER S.R. et coll.,
Journal of Affective Disorders, 45 : 85-96, août 1997
Chez 328 veufs et veuves suivis 2 à 25 mois après l'événement fatal, on trouve toute la palette des réactions dépressives, allant de la dépression majeure aux états sous-syndromiques, le risque dépressif étant accru en cas d'antécédent personnel de trouble dépressif antérieurement au veuvage.
Persistent changes in corticotropin-releasing factor systems due to early life stress : relationship to the pathophysiology of major depression and post-traumatic stress disorder.
HEIM C. et coll, Psychopharmacology Bulletin,
33, pp 185-192, 1997
Le stress précoce prédisposerait au développement ultérieur de troubles psychiatriques, que ce soit des états dépressifs ou des états de stress post-traumatiques. Et la base neurobiologique de ce mécanisme physiopathologique hypothétique serait une dysrégulation durable des neurones qui produisent le CRF, hormone du stress. Basé sur des observations animales, ce modèle doit maintenant être testé chez l'homme, avant d'être considéré comme valide.
ENFANCE, ADOLESCENCE
Conduct disorder with and without mania in a refered sample of ADHD children.
BIEDERMAN J., et coll, Journal of Affective Disorders,
44 : 177-188, juillet 1997
A partir d'un échantillon de 140 enfants avec trouble de l'attention et hyperactivité, il semble possible de distinguer ceux qui ont des troubles des conduites sociales, et un sous groupe ayant de surcroît une pathologie maniaque. Ces derniers ont plus d'antécédents familiaux de troubles thymiques, et ont un fonctionnement psychosocial inférieur ainsi que plus d'hospitalisations psychiatriques. Ceux qui n'avaient que des troubles des conduites ont plus fréquemment évolué vers une personnalité antisociale. Les implications thérapeutiques de cette observation méritent d'être soulignées.
The failure of "adult" interventions with adolescent depression. What does it mean
for theory, research and practice ?
MUELLER C., ORVASCHEL H.,
Journal of Affective Disorders, 44 : 203-216, juillet 1997
Excellente revue de la littérature : Pourquoi, en effet, l'approche psychiatrique classique, élaborée chez l'adulte d'âge moyen, est elle mise en échec par la dépression de l'adolescent ? Les différences cliniques ne sont pas si importantes, et pourtant, il reste impossible de proposer un programme thérapeutique, (psychothérapique ou pharmacologique) dont l'efficacité soit établie.
Depression in children and adolescents :
recent advances.
FOMBONNE E., Current Opinion in Psychiatry,
10 : 275-281, juillet 1997
Que retenir de récent dans la dépression infanto-juvénile ? Une explosion de travaux épidémiologiques, avec interrogation sur les liens entre le suicide et les troubles de l'humeur chez l'enfant ; les diverses comorbidités notamment avec les troubles des conduites. Sur le plan thérapeutique, l'impact des antidépresseurs sur la dépression de l'enfant et de l'adolescent reste à préciser, rien n'est démontré.
Cardiovascular effects of therapeutic doses
of tricyclic antidepressants in children
and adolescents
Wilens T.E. et coll, J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 35, pp 1491-1501, novembre 1996
Méta-analyse portant sur 24 études (publiées de 1967 à 1996) incluant 730 enfants et adolescents traités par imipramine, amitriptyline, désipramine ou nortriptyline. Les résultats montrent qu'à doses thérapeutiques les antidépresseurs tricycliques n'entraînent chez l'enfant et l'adolescent que des modifications souvent mineures des paramètres cardio-vasculaires. Parmi les facteurs étudiés, on retiendra que l'effet âge apparaît particulièrement modéré, que des différences émergent suivant le type d'antidépresseur considéré, et que les modifications ECG apparaissent corrélées aux valeurs des taux plasmatiques. Les auteurs s'interrogent sur la signification clinique de ces modifications cardio-vasculaires induites par les tricycliques et soulignent le manque de données concernant les conditions physiologiques préalables à l'instauration du traitement. Des recommandations pratiques sont proposées en fin d'article.
Cigarette smoking, major depression, and other psychiatric disorders among adolescents
Brown R.A. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry,
35, pp 1602-1610, décembre 1996
Un échantillon représentatif de 1709 adolescents, âgés de 14 à 18 ans, a été évalué à 1 an d'intervalle en moyenne à l'aide de deux entretiens semi-structurés (le K-SADS à T1 et le Longitudinal Interval Follow-up Evaluation à T2). L'analyse transversale des résultats retrouve une relation hautement significative entre l'utilisation de tabac, les troubles liés à l'utilisation de drogues (abus ou dépendance) et les comportements perturbateurs (THADA, trouble des conduites). L'analyse prospective montre que l'utilisation de tabac augmente significativement le risque de présenter un épisode dépressif majeur et de développer un trouble lié à l'utilisation de drogues. A l'inverse, les antécédents d'épisode dépressif majeur apparaissent comme le seul facteur prédictif de l'utilisation de tabac. Le sexe n'a pas été retrouvé comme un facteur influençant les résultats. Cette étude, comme d'autres, soulignent les relations étroites chez l'adolescent entre troubles affectifs et troubles liés à l'utilisation de substances psychoactives.
Childhood adversity and vulnerability
to mood and anxiety disorders.
YOUNG E.A., ABELSON J.L., CURTIS G.C., NESSE R.M. Depression and Anxiety 5 (2) : 66-72, 1997.
Étude rétrospective des événements stressants dans l'enfance de patients déprimés ou anxieux à l'âge adulte. Les résultats montrent que trois éléments (indifférence parentale, violences physiques, abus sexuels) sont présents dans 35 % des cas, très souvent associés à divers traumatismes psychologiques tels qu'une mésentente, un divorce ou une maladie mentale chez les parents. Et plus les traumatismes de l'enfance sont importants, plus les troubles anxieux et dépressifs commencent tôt. L'association très fréquente entre une maladie mentale chez les parents et les traumatismes psychologiques chez l'enfant rend très complexe la séparation entre les facteurs génétiques et environnementaux dans la genèse de l'anxiété et de la dépression.
ÉPIDÉMIOLOGIE
Diagnostic boundaries, reasoning
and depressive disorder, I.
Development of a probabilistic morbidity model for public health psychiatry.
WAINWRIGHT N.W.J., GILKS W.R. et coll.,
Psychological Medicine, 27 : 835-846, juillet 1997
Certainement passionnante, cette description d'un modèle probabiliste visant à autoriser des diagnostics psychiatriques plus flexibles car tenant compte des facteurs d'incertitude. Mais la démonstration mathématique et le déchiffrage des histogrammes, courbes et formules présentées échapperont au psychiatre moyen...
Dignostic boundaries, reasoning and depressive disorder, II. Application of a probabilistic model to the OPCS general population survey of psychiatry morbidity
in Great Britain.
SURTEES P.G., WAINWRIGHT N.W.J., GILKS W.R. et coll., Psychological Medicine, 27 : 847-860, juillet 1997
L'application du modèle probabiliste (un degré d'incertitude diagnostique tenant compte du degré d'intensité du trouble) à la dépression, telle qu'elle peut être appréhendée dans le recensement effectué en 1993 auprès de plus de 10.000 sujets, donnerait selon les auteurs, une meilleure stabilité diagnostique, et une évaluation plus fine des facteurs de risque pour le développement d'une pathologie dépressive.
Fifteen years on : evolving ideas in researching sex differences in depression.
WILHELM K., PARKER G., and HADZI-PAVLOVIC D., Psychological Medicine, 27 : 875-884, juillet 1997
Cette cohorte de 380 enseignants des deux sexes, suivis pendant 15 ans, montre chez la femme une forte association entre la pathologie anxieuse et dépressive, avec des scores de névrosisme plus élevés dans le "beau sexe". Anxiété et nevrosisme, facteurs de risque dépressif chez la femme ?
Depression in Finland : a computer assisted telephone interview study.
ISOMETSÄ E., ARO S. et ARO H.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 122-128, Août 1997
Estimation de la prévalence dépressive en Finlande à l'aide d'un entretien téléphonique assisté par ordinateur, proposé à 2293 sujets tirés au sort dans la population générale. La prévalence ajustée pour l'âge et sur 6 mois est de 4,4 % pour la dépression, et 1,7 % pour la dysthymie. Des résultats dans l'ensemble conformes à ce qui était attendu, avec de surcroît une confirmation de l'association évoquée par d'autres auteurs entre le tabagisme et la dépression.
Gender differences in DSM-IV alcohol use disorders and major depression as distributed in the general population : clinical implications.
HANNA E.Z. and GRANT B.F., Comprehensive Psychiatry, 38 : 202-212, juillet-août 1997
Y a-t-il une différence selon le sexe dans la comorbidité alcoolisme-dépression ? A partir d'un recensement épidémiologique sur l'alcoolisme (plus de 40.000 sujets interrogés), voila confirmée la prédilection féminine pour la dépression, opposée à celle des hommes pour l'alcoolisme, ainsi que la particulière gravité des formes associées, et le risque suicidaire plus marqué chez la femme.
Incidence of major depressive disorder and dysthymia in young adolescents
Garrison C.Z. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry,
36, pp 458-465, avril 1997.
Étude épidémiologique portant sur une population d'adolescents scolarisés âgés de 11 à 16 ans. Deux évaluations réalisées à 12 mois d'intervalle à l'aide du
K-SADS (versions parent et adolescent). Taux d'incidence à un an retrouvés : dépression majeure 3.3 %, dysthymie 3.4 %. Parmi les facteurs de risque potentiels étudiés, seul le niveau de cohésion familiale (évalué à l'aide du questionnaire FACES-II) apparaît prédictif de la survenue d'un épisode dépressif majeur.
ESSAIS THÉRAPEUTIQUES
Brofaromine versus imipramine in in-patients with major depession - a controlled trial.
VOLZ H.P. et coll., Journal of Affective Disorders, 44 : 91-100, juillet 1997
Étude contrôlée en double aveugle comparant 100 à 150 mg de brofaromine ou d'imipramine (pas de groupe placebo) chez 198 sujets souffrant de divers troubles thymiques allant de la dépression bipolaire au trouble dysthymique. Les deux molécules obtiennent le même résultat clinique, autour de 13 points à l'échelle de Hamilton à 21 items au bout de 4 et 6 semaines. Plus d'effets cardio-vasculaires et anticholinergiques sous imipramine, plus de troubles du sommeil sous brofaromine.
Double-blind randomized controlled study of the efficacy and tolerability of two reversible monoamine oxidase. A inhibitors, pirlindole and moclobemide, in the treatment of depression.
TANGHE A., GEERTS S., VAN DORPE J. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 134-141, Août 1997
Essai thérapeutique assez banal comparant deux RIMA, le pirlindole et le moclobemide, dans le trouble dépressif majeur. Les seules différences portent sur les effets secondaires, moindres sous pirlindole. On ne peut rien dire de l'efficacité, inévaluable sans contrôle placebo.
Nefazodone for juvenile mood disorders
Wilens T.E. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 481-485, avril 1997.
Étude en ouvert portant sur 7 enfants, âgés de 9 à 17 ans, présentant des troubles de l'humeur (3 épisodes dépressifs majeurs et 4 troubles bipolaires) réfractaires aux traitements médicamenteux usuels. Administrée à des doses variant de 200 à 600 mg/jour pendant 6 à 24 semaines, la néfazodone (antidépresseur non imipraminique à la fois noradrénergique et sérotoninergique) s'est avérée efficace dans 4 cas (impression clinique globale), sans aucune action dans 1 cas et à l'origine d'un virage hypomaniaque dans 2 cas (chez 2 enfants présentant un trouble bipolaire). Peu d'effets secondaires rapportés (principalement une somnolence diurne). A suivre.
ÉVÉNEMENTS
Non-verbal behavioral interactions of depressed patients with partners and strangers : the role of behavioral social support and involvement in depression persistence.
HALE W.W. et coll., Journal of Affective Disorders,
44 : 111-122, juillet 1997
Voila une investigation originale, basée sur une approche éthologique, consistant à évaluer l'interaction non verbale de sujets déprimés avec leur partenaire habituel, ainsi qu'avec un étranger, sur des périodes de conversation de 10 minutes, le tout étant suivi sur une période de 6 mois, autorisant donc une tentative de corrélation avec l'évolution de la dépression. Conformément à leur hypothèse de départ, les auteurs observent une moindre interaction entre le patient et son partenaire qu'avec l'étranger. Le défaut d'encouragement et de stimulation du partenaire s'accroît lorsque la dépression persiste.
Predicting the short-term outcome of first episodes and recurrences of clinical depression : a prospective study of life events, difficulties, and social support networks.
BRGHA T.S., BEBBINGTON P.E., STRETCH D.D. et coll.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 298-306, juillet 1997
Étude prospective répétant 3 à 6 mois après une première évaluation, un bilan clinique et psychosocial chez 119 patients traités pour un trouble dépressif majeur. Cliniquement, la sévérité et la durée de l'épisode index prédisent, l'évolution ultérieure. Contrairement aux attentes, le déclenchement de l'épisode à la suite d'un événement adverse n'est pas de bon pronostic. Enfin, un bon support social est un important facteur de rémission, sauf s'il s'agissait d'un premier épisode.
GÉNÉTIQUE
No evidence for an association of affective disorders with high- or low-activity allele of Catechol-o-Methyltransferase gene.
KUNUGI H., VALLADA H.P., HODA F. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 282-285, Août 1997
Une mutation de la COMT détermine le niveau d'activité de cet enzyme qui inactive les catécholamines. Les auteurs ont voulu vérifier si la distribution allélique de la COMT était différente chez des sujets bipolaires (n=107), chez des unipolaires (n=62) ou chez des témoins (n=121). Ce n'est pas le cas.
Exclusion of expansion of 50 GAC/CTG trinucleotide repeats in bipolar disorder.
GUY C., BOWEN T., DANIELS J.K. et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 1146-1147, Août 1997
Pour explorer plus avant la possibilité d'une anticipation génétique dans la transmission du trouble bipolaire, ont été testés pour la présence de répétitions de trinucléotides CAG/CTG une cinquantaine de loci suspects, y compris sur le chromosome X. Malheureusement, cette recherche faisant appel à une technique particulièrement performante s'est avérée négative.
Subject and informant variables affecting family history diagnoses of depression and dementia.
HEUN R., MAIER W., MÜLLER H., Psychiatry Research, 71 : 175-180, août 1997
Quel crédit peut on accorder aux informateurs interrogés dans le cadre d'enquêtes familiales ? Cette importante étude, réalisée autour de pathologies démentielles et dépressives, montre que la sensibilité est en général plutôt faible, mais augmente avec le degré de sévérité du trouble. Elle augmente pour la démence, avec l'âge du sujet. Pour la dépression, la fiabilité diagnostique augmente lorsque l'informateur a lui aussi vécu cette épreuve. Mais les faux positifs sont aussi plus fréquents en présence d'une pathologie psychiatrique autre que la dépression, que ce soit chez le proposant ou chez l'informateur.
A controlled family history study of childhood-onset depressive disorder.
KOVACS M., DEVLIN B., POLLOCK M. et coll.,
Archives of General Psychiatry, 54 : 613-624, juillet 1997
Les familles de 125 sujets ayant débuté leur pathologie thymique dans l'enfance comportent 5 fois plus de morbidité dépressive (vie entière) que les familles de 55 sujets psychiatriques témoins sans troubles de l'humeur. On retrouve notamment deux fois plus de trouble thymiques récurrents, et les mères de ces jeunes sujets ont plus souvent eu des dépressions à début précoce. Entre autres considérations, les auteurs suggèrent que ces formes de dépression à début précoce pourraient constituer une population assez homogène utilisable dans une perspective de recherche génétique et familiale.
Increased prevalence and earlier onset of mood disorders among relatives of prepubertal versus adult probands
Neuman R.J. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry,
36, pp 466-473, avril 1997.
Étude comparative de l'agrégation familiale des troubles affectifs réalisée à partir de sujets prépubères et adultes présentant des troubles de l'humeur (dépression majeure et trouble bipolaire). Une fois l'effet cohorte contrôlé, la prévalence des troubles affectifs majeurs (dépression majeure et trouble bipolaire) apparaît deux fois plus élevée chez les parents du premier degré des sujets prépubères comparativement à ceux des sujets adultes. Le risque cumulé de présenter un trouble affectif majeur sur la vie entière apparaît aussi significativement plus élevé chez les parents du premier degré des sujets prépubères. Des arguments supplémentaires pour les tenants de l'hypothèse du "phénomène d'anticipation" ?
IMAGERIE
A quantitative magnetic resonance imaging study of cerebral and cerebellar gray matter volume in primary unipolar depression : relationship to treatment response and
clinical severity.
PILLAY S.S. et coll., Biological Psychiatry, 42 : 79-84,
juillet 1997
L'évaluation du volume de la substance grise cérébrale et cérébelleuse chez 38 déprimés unipolaires, traités par fluoxétine (8 semaines), et 20 témoins appariés, ne montre pas de différence entre les déprimés et les sujets témoins, ni entre les répondeurs et les non répondeurs. Toutefois, chez les non répondeurs, il existe une corrélation inverse entre l'intensité de la dépression et le volume de substance grise dans les deux structures, ainsi qu'avec le volume cérébelleux total.
Neuroanatomical correlates of happiness, sadness, and disgust.
LANE R.D., REIMAN E.M., AHERN G.L. et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 926-933, juillet 1997
La joie, la tristesse et le dégoût sont corrélés à des variations locales du débit sanguin cérébral, avec augmentation de la perfusion au niveau du thalamus et du cortex préfrontal médian (aire 9 de Brodmann). On observe aussi une activation des structures temporales antérieures et postérieures, lorsque ces émotions sont suscitées par un film, alors que la remémoration triste augmente l'activité de la partie antérieure de l'insula, et que la joie concerne plutôt le cortex frontal mesoventral. Douze volontaires de sexe féminin se sont prêtées à l'expérience.
The functional neuroanatomy of
mood disorders.
SOARES J.C., MANN J.J., Journal of Psychiatric Research, 31, pp 393-432, juillet-août 1997
Tentative de synthèse des données neuroanatomiques recueillies à propos des troubles de l'humeur, à l'aide des techniques d'imagerie fonctionnelle les plus récentes. Les anomalies les plus constamment évoquées sont une hypofrontalité ainsi qu'une hypoperfusion des ganglions de la base. Un dysfonctionnement temporal est évoqué dans les formes bipolaires, moins constamment dans les formes unipolaires. Les antidépresseurs corrigent certaines des anomalies métaboliques, ce qui n'est pas le cas semble-t-il des ECT...
LITHIUM
Autosomal recessive inheritance
of affective disorders in families of
responders to lithium prophylaxis ?
ALDA M. et coll., Journal of Affective Disorders,
44 : 153-158, juillet 1997
Il est possible que la qualité de la réponse prophylactique au lithium permette de différencier les familles de bipolaires susceptibles d'obéir à une hérédité de type autosomique récessive. La constatation est d'importance, et devrait être testée systématiquement. En tout cas, dans les 96 familles étudiées ici, la transmission sexuelle ou la transmission polygénique sont exclues.
Lithium : evidence reconsidered.
MONCRIEFF J., The British Journal of Psychiatry,
171 : 113-119, août 1997
Enfer et damnation ! Si l'on en croit cette collègue britannique, toutes les études thérapeutiques concernant le lithium sont diversement biaisées, et rien ne démontrerait vraiment qu'il est efficace dans la manie, dans la prophylaxie du trouble bipolaire ou même dans la potentialisation des traitements antidépresseurs... Et en plus c'est un agent toxique, qu'il conviendrait d'oublier une nouvelle fois ! Plutôt partial.
Lithium : balancing risks and benefits.
COOKSON J., The British Journal of Psychiatry,
171 : 120-124, août 1997
Et voila le chevalier blanc, à la défense du lithium injustement malmené. Sur le thème "tout biais n'annule pas toute observation", les critiques portées par Moncrieff plus haut sont relativisées. En réalité, pour y voir vraiment clair, il faudrait remettre en chantier des études contrôlées, mais avec quels moyens logistiques ? Qui peut trouver un quelconque intérêt économique à étudier l'effet thérapeutique de ce métalloïde dépourvu de toute valeur commerciale ?
MÉDICOÉCONOMIE
Predictors of service utilization in veterans with bipolar disorder : a prospective study.
BAUER M.S. et coll., Journal of Affective Disorders,
44 : 159-168, juillet 1997
Chez 103 bipolaires suivis un an par le service médical des anciens combattants, la prédiction des coûts de santé sur ce laps de temps n'est influencée que par l'existence d'un épisode thymique majeur au début de l'étude, et par la présence d'un antécédent de maltraitance dans l'enfance. Les autres prédicteurs habituellement retrouvés (états mixtes, cycles rapides, caractéristiques psychotiques, abus de substance) n'ont pas d'influence particulière dans cette étude.
The differential effects of mood
on patients rating of life quality and satisfaction with their care.
ATKINSON M.J., CALDWELL L.,
Journal of Affective Disorders, 44 : 169-176, juillet 1997
L'appréciation par des patients déprimés, de leur qualité de vie et du dispositif de soins qui leur est proposé, est biaisée par leur état thymique.
The need for psychiatric treatment
in the general population :
the Camberwell needs for care survey.
BEBBINGTON P.E., MARSDEN L. and BREWIN C.R., Psychological Medicine, 27 : 821-834, juillet 1997
Évaluation au sein d'une population londonienne défavorisée, des besoins de soins psychiatriques, à l'aide du GHQ dans une première phase, et du SCAN, du SRPS et du LEDS dans une seconde, le tout conduisant à une mesure de la NFCAS-C (Need for Care Assessment Scale). Les auteurs retrouvent chez un sujet sur dix des besoins psychiatriques, qui ne sont satisfaits que dans moins d'un cas sur deux.
NEUROENDOCRINOLOGIE
Pituitary - adrenal cortical axis measures
as predictors of substained remission
in major depression.
O'TOOLE S.M. et coll., Biological Psychiatry,
42 : 85-89, juillet 1997
Comment authentifier la guérison d'un épisode dépressif ? Importante question car sa réponse permettrait d'interrompre en toute sécurité une chimiothérapie antidépressive devenue inutile (sauf si nécessité de prévention des récidives). Cette étude montre que les 9 sujets sur 35 qui ont pu arrêter leur traitement pendant un mois sans rechuter avaient une durée préalable de l'épisode plus courte que les autres, ces derniers ayant des taux de corticotropine, des taux de base de cortisol ainsi qu'une sécrétion plus importante de cortisol après administration d'ACTH.
Low cerebrospinal fluid corticotropin-releasing hormone concentrations in eucortisolemic depression.
GERACIOTI T.D., LOOSEN P.T. and ORTH D.N.,
Biological Psychiatry, 42 : 165-174, août 1997
Pas bien claire, cette étude neuroendocrinienne qui trouve des taux de CRH abaissés dans le LCR de sujets présentant des dépressions avec symptômes atypiques, et une cortisolémie normale. Le groupe est faible (n=10), pourquoi d'ailleurs avoir sélectionné des patients non typiques ? La conclusion suggérée par l'absence de corrélation entre le CRH du LCR et les taux périphériques d'ACTH et de cortisol, est qu'il y a contamination par du CRH d'origine extra-hypothalamique.
Thyrotropin and prolactin responses to TRH in delusional (psychotic) and nondelusional depressed patients.
LYKOURAS L. MARKANOS M., PAPKOSTAS Y. et coll., European Psychiatry, 12 : 259-262, 1997
Pas de différence de réponse au test au TRH, que ce soit dans la sécrétion de thyrotropine ou dans celle de prolactine, entre des déprimés majeurs délirants (mélancoliques) et non délirants.
A view on noradrenergic, hypothalamic-pituitary-adrenal axis and extrahypothalamic corticotrophin-releasing factor function in anxiety and affective disorders : the reduced growth hormone response to clonidine.
COPLAN J.D. et coll., Psychopharmacology Bulletin,
33, pp 193-204, 1997
Le test à la clonidine est altéré (dans le sens d'une réponse de sécrétion d'hormone de croissance diminuée) dans divers troubles tels que la dépression, les troubles anxieux et le stress post-traumatique, et cette anomalie indiquerait une désensibilisation des récepteurs post-synaptiques a2 adrénergiques. Il pourrait aussi y avoir un lien avec l'hyperactivité des neurones qui produisent le CRF, entraînée (au moins chez le primate) par les événements stressants de la petite enfance.
The thyroid axis and mood disorders : overview and future prospects.
ESPOSITO S. et coll., Psychopharmacology Bulletin,
33, pp 205-218, 1997
Bonne revue synthétique, assortie de recommandations thérapeutiques argumentées, des liens entre l'axe thyroïdien et les troubles de l'humeur. Sont résumés les troubles thymiques contemporains des variations de la fonction thyroïdienne, tout comme les variations de la fontion thyroïdiennes lors des fluctuations de l'humeur, sans oublier les stratégies de potentialisation des traitements antidépresseurs et anti-maniaques.
The influence of estrogen on monoamine oxidase activity.
CHAKRAVORTY S.G., HALBREICH U.,
Psychopharmacology Bulletin, 33, pp 229-234, 1997
L'amélioration thymique et cognitive des femmes ménopausées traitées par substitution oestrogenique serait due à un effet indirect sur l'activité de la MAO. Une revue (un peu disparate) de la littérature sur ce thème.
Anxiety and mood disorders associated
with gonadotropin-releasing hormone
agonist therapy.
WARNOCK J.K., BUNDREN J.C.,
Psychopharmacology Bulletin, 33, pp 311, 1997
Quatre cas cliniques de femmes traitées pour endométriose par un agoniste GnRH, qui ont développé une symptomatologie psychiatrique incluant des troubles paniques, mais aussi des états dépressifs avec ou sans caractéristiques psychotiques.
Prevalence of antithyroid antibodies
in mood disorders.
HAGGERTY J.J.Jr., SILVA S.G., MARQUARDT M, et coll. Depression and Anxiety 5 (2) : 91-96, 1997.
Dosage des anticorps antithyroïdiens (antimicrosomiaux et antithyroglobuline) chez 218 déprimés unipolaires, 51 maniaques et 26 états mixtes, comparés à 80 troubles de l'adaptation et 144 contrôles sains sur le plan psychiatrique. Une légère augmentation chez les bipolaires déprimés, mais rien de bien significatif. Donc en contradiction avec des données antérieures de la littérature.
HPA axis dysfunction in depression : correlation with monoamine system abnormalities.
MOKRANI M.C., DUVAL F., CROCQ M.A. et coll. Psychoneuroendocrinology 22 (supp.1) : S63-S68, 1997.
Intéressante étude sur les monoamines cérébrales impliquées dans la régulation de l'axe corticotrope dans la dépression. Les auteurs font plusieurs tests de stimulation endocrinienne chez des déprimés ayant une cortisolémie freinable ou non freinable au test à la dexaméthasone. La seule différence entre les deux groupes est la réponse au test à la clonidine, ce qui signe un dysfonctionnement alpha-2 chez les déprimés non freinables (et n'est pas en faveur d'une origine sérotoninergique à l'hyperactivité corticotrope dans la dépression).
Antiglucocorticoid therapies in depression : a review.
MURPHY B.E.P. Psychoneuroendocrinology 22 (supp.1) : S125-S132, 1997.
Revue sur le traitement de la dépression par les anticorticoïdes (à propos d'une étude personnelle de l'auteur). Il s'agit d'une voie thérapeutique nouvelle, aux protocoles mal définis, aux résultats souvent contradictoires, et pour des mécanismes d'action toujours mal compris. Mais c'est une voie de recherche passionnante. L'auteur propose une hypothèse (trop complexe pour être développée ici) qui permet d'unifier toutes ces contradictions.
Growth hormone response to the GABA-B agonist to baclofen in major depressive disorder.
DAVIS L.L., TRIVEDI M., CHOATE A., et coll. Psychoneuroendocrinology 22 (3) : 129-140, 1997.
Aucune différence dans la réponse de l'hormone de croissance à une stimulation par le baclofen (un agoniste du récepteur au GABA-B) chez des déprimés comparativement à des contrôles. Les auteurs sont un peu déçus, ils défendent une théorie gabaergique de la dépression, ils y croient et espéraient autre chose. Ils finissent par se demander si leur groupe contrôle n'était pas un mauvais groupe contrôle.
A meta-analysis of the effect of hormone replacement therapy upon depressed mood.
ZWEIFEL J.E., O'BRIEN W.H. Psychoneuroendocrinology
22 (3) : 189-212, 1997.
Méta-analyse des études sur les effets antidépresseurs des suppléments en hormones sexuelles chez les femmes ménopausées. Littérature assez restreinte (28 études). Il en ressort que les strogènes et les androgènes, seuls ou en association, sont efficaces, et que la progestérone est moins efficace. Suit une discussion sur les limitations de ces études, et diverses recommandations méthodologiques.
NEUROMÉDIATEURS
Effects of subchronic treatment with valproate on L-5-HTP-induced cortisol responses in mania : evidence for increased central serotoninergic neurotransmission.
MAES M., CALABRESE J., JAYATHILAKE K., et MELTZER H.Y., Psychiatry Research, 71 : 67-76, juillet 1997
On ne sait pas très bien comment marche le valproate dans le trouble bipolaire. Cette étude suggère un possible mécanisme d'action sérotoninergique, qui viendrait compléter son action gabaergique bien connue. En effet, la sécrétion de cortisol après administration de 5-HTP est augmentée chez 10 maniaques traités par valproate pendant trois semaines.
Are two antidepressant mechanisms
better than one ?
STAHL S.M., The Journal of Clinical Psychiatry,
58 : 339-340, août 1997.
Dissertation didactique sur l'évolution de la construction des antidépresseurs, d'abord non spécifiques, (mais d'efficacité établie y compris dans les cas les plus graves), puis spécifiques (et peut-être moins efficaces), multi-spécifiques enfin, et mieux tolérés, mais pas encore plus efficaces.
Reduced whole blood serotonin in major depression.
CLEARE A.J. Depression and Anxiety 5 (2) : 108-111, 1997.
Teneur plasmatique en sérotonine chez 17 déprimés comparés à 57 contrôles : la sérotonine est significativement plus basse chez les déprimés, sans relation avec le degré de dépression. Les taux les plus bas sont retrouvés chez ceux qui ont des antécédents de suicide. Il existe aussi une variation saisonnière significative. (signalons que le plasma sanguin contient 1 % de la sérotonine sanguine, les 99 % restants étant contenus dans les plaquettes).
Relapse of depression after rapid depletion of tryptophan.
SMITH K.A., FAIRBURN C.G., COWEN P.J.
The Lancet 29 mars 1997 : 915-919.
Nouvelle démonstration de l'effet dépressogène d'une déplétion en tryptophane (chez 15 femmes ayant des antécédents de dépression, mais normothymiques lors du test). Il est bien prouvé qu'un régime pauvre en tryptophane diminue rapidement la teneur cérébrale en sérotonine. Ce type d'expérience constitue donc une des meilleures preuves de l'implication de la sérotonine dans la dépression. Il est intéressant de signaler que la déplétion en tryptophane a surtout produit une irritabilité et un ralentissement psychomoteur, mais peu d'idées suicidaires.
NEUROPSYCHOLOGIE
Prefrontal dysfunction in depressed patients performing a complex planning task :
a study using positron emission tomography.
ELLIOTT R., BAKER S.C., ROGERS R.D. et coll., Psychological Medicine, 27 : 931-942, juillet 1997
Des patients déprimés ont un déficit cognitif s'exprimant dans la résolution du test de la tour de Londres. Les sujets normaux activent au cours de cette épreuve un réseau associant le cortex préfrontal, le cortex cingulaire antérieur, postérieur, ainsi que des structures sous-corticales comme le striatum, le thalamus et le cervelet. Le PET scan révèle que les déprimés n'activent pas les régions cingulaires et le striatum, et ont une activation diminuée dans les régions corticales préfrontales et postérieures.
Developmental precursors of affective illness in a general population birth cohort.
VAN OS J., JONES P., LEWIS G., et coll.,
Archives of General Psychiatry, 54 : 625-632, juillet 1997
Les troubles de l'humeur (au moins certains d'entre eux) auraient ils comme d'autres affections psychiatriques, une origine neurodéveloppementale ? Cette hypothèse, déjà soulevée à partir de résultats d'études d'imagerie cérébrale, n'est pas contredite par cette étude qui a suivi une cohorte de 5362 sujets évalués tous les deux ans tout au long des 40 premières années de leur existence. En dehors du sexe féminin, facteur de risque dépressif bien connu, de mauvais résultats aux tests scolaires, des perturbations du développement psychomoteur, des troubles de la parole, des comportements moteurs anormaux observés au cours des examens pratiqués pendant la période scolaire constituent des facteurs de risque du développement de troubles thymiques, que ce soit dès l'enfance ou plus tard, à l'âge adulte.
PERSONNALITÉ
Serotoninergic autoreceptor blockade
in the reduction of antidepressant latency : personality variables and response
to paroxetine and pindolol.
TOME N.B. et coll., Journal of Affective Disorders,
44 : 101-110, juillet 1997
Les tempéraments (selon Cloninger) influencent le résultat thérapeutique sous antidépresseurs. A l'occasion d'un essai de potentialisation antidépressive (paroxétine) par le pindolol (contre placebo) pendant 6 semaines suivi d'une période de 6 mois par paroxétine seule, l'utilisation de la version abrégée du questionnaire de personnalité de Cloninger (TCI-125) montre qu'à 6 semaines, l'évolution clinique semble meilleure lorsque les scores de dépendance à la récompense sont élevé et que les scores d'évitement de la souffrance sont bas. Dans le groupe des patients ayant reçu le pindolol, c'est un score élevé à la recherche de sensations et un score bas à l'évitement de la souffrance qui sont corrélés à un meilleur résultat à 6 semaines, puis à 6 mois.
Exploring the TPQ as a possible predictor
of antidepressant response to nefazodone
in a large multi-site study.
NELSON E., CLONINGER C.R., Journal of Affective Disorders, 44 : 197-200, juillet 1997
Et revoilà Cloninger et ses copains, tentant d'établir une corrélation entre des traits de personnalité et l'évolution sous traitement antidépresseur (ici la néfazodone, clone de la trazodone). Certes, la taille respectable de l'échantillon (plus de 1000 sujets issus d'une vaste multicentique permet la mise en évidence d'une différence statistique, avec corrélation entre certaines caractéristiques de personnalité et l'amélioration thérapeutique, mais les auteurs reconnaissent eux même (variance prise en compte pour 1,1 % seulement) que c'est inutilisable en clinique.
Impulsivity in self-mutilative behavior : psychometric and biological findings.
HERPERTZ S. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 451-466, juillet-août 1997
Le comportement automutilateur est fortement influencé par les caractéristiques d'impulsivité de la personnalité. Le test à la fenfluramine (sécrétion de prolactine) met en évidence un déficit sérotoninergique fonctionnel chez ces patients. Rien de bien révolutionnaire.
PHARMACOLOGIE
Cholecystokinin tetrapeptide-induced calcium mobilization in T cells of patients with panic disorder, major depression, or schizophrenia.
AKIYOSHI J. et coll., Biological Psychiatry, 42 : 151, juillet 1997
Le fonctionnement des récepteurs à la Cholecys-tokinine (CCKB) est augmenté dans le trouble panique, comme en témoigne une mobilisation supérieure du calcium dans les lymphocytes T après administration de CK tetrapeptide, par comparaison avec des schizophrènes, des déprimés, ou des paniqueurs traités.
Venlafaxine-clomipramine combination.
BENAZZI F., European Psychiatry, 12 : 265, 1997
Deux cas cliniques d'association venlafaxine-clomipramine. L'un montre une absence d'interaction métabolique entre les deux drogues, taux sanguins de clomipramine à l'appui, l'autre suggère une telle interaction. La question reste posée, en attente d'autres rapports de pharmacovigilance.
Desipramine pharmacokinetics when coadministered with paroxetine or sertraline in extensive metabolizers.
ALDERMAN J., PRESKORN S.H., GREENBLATT D.J. et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology, 17 : 284-291, août 1997
Illustration concrète de l'interaction pharmacocinétique différentielle de deux sérotoninergiques par le biais de l'inhibition du cytochrome P450 CYP2D6, chez des volontaires sains métaboliseurs extensifs recevant 50 mg de désipramine depuis plus de 3 semaines. La paroxétine augmente les paramètres pharmacocinétiques de la désipramine de 300 à 500 %, alors que la sertraline les augmente de 18 à 44 %.
The effects of perphenazine on the concentration of nortriptyline and its
hydroxy-metabolites in older patients.
MULSANT B.H., FOGLIA J.P., SWEET R.A. et coll.,
Journal of Clinical Psychopharmacology, 17 : 318-321, août 1997
Chez 25 sujets âgés, l'addition de perphénazine augmente de façon consistante les taux de nortriptyline, ce qui va de pair avec son action inhibitrice du cytochrome CYP2D6.
The effect of fluvoxamine on serum prolactin and serum sodium concentrations : relation to platelet 5-HT 2A receptor status.
SPIGSET O., MJÖRNDAL T.,
Journal of Clinical Psychopharmacology, 17 : 292-297, août 1997
Cette petite étude pharmacologique effectuée chez 8 volontaires suggère que la fluvoxamine peut entraîner une augmentation des taux de prolactine chez les sujets qui ont un binding plaquettaire du LSD augmenté, traduisant une hypersensibilité 5HT2A. La natrémie baisse de façon non significative sous traitement, mais remonte significativement au sevrage.
Fluoxetine and norfluoxetine plasma concentrations in major depression :
a multicenter study.
AMSTERDAM J.D., FAWCETT J., QUITKIN F.M. et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 963-969, juillet 1997
A partir d'une base de données de 839 patients traités pour trouble dépressif majeur par fluoxétine à posologie fixe de 20 mg par jour pendant 2 mois, aucune corrélation entre les taux sanguins de fluoxétine et de norfluoxétine et l'évolution clinique n'est détectable.
A molecular and cellular theory
of depression.
DUMAN R.S., HENINGER G.R., NESTLER E.J.,
Archives of General Psychiatry, 54 : 597-606, juillet 1997
Certaines formes de dépression pourraient résulter d'altérations structurelles et fonctionnelles de certains groupes de neurones, et les antidépresseurs agiraient en stimulant des facteurs neurotrophiques. Les antidépresseurs sont ils des agents "SOS neurones" luttant contre les effets du stress ? Commentaires de Post à ces intéressantes considérations théoriques.
Adverse effects of smoking marijuana while receiving tricyclic antidepressants
Wilens T.E. et coll, J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 45-48, janvier 1997
Les auteurs rapportent 4 cas d'adolescents âgés de 15 à 18 ans traités par antidépresseurs tricycliques pour un trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivté et qui ont développé un syndrome confusionnel transitoire après avoir fumé du haschich. Si les interactions haschich-antidépresseurs tricycliques restent mal connues sur le plan pharmacologique, cet article souligne la nécessité d'informer les adolescents et leur famille des risques potentiels pouvant résulter d'une telle association.
Predicting desipramine levels in children and adolescents : a naturalistic clinical study
Biederman J. et coll., J. Am. Acad. Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 384-389, mars 1997
Étude portant sur 90 enfants et adolescents (âgés de 4 à 18 ans), traités par la désipramine pour des troubles divers, chez qui 2 dosages plasmatiques au moins ont été réalisés. Les résultats confirment l'importance des variations inter-individuelles dans les taux plasmatiques pour une même dose de désipramine. Cependant, chez un même sujet et à dose constante, les taux plasmatiques restent relativement stables au cours du temps : pour un taux plasmatique initial compris entre 200 et 300 ng/ml, le risque pour que les taux suivants dépassent 300 ng/ml est de l'ordre de 7 %, celui pour qu'ils dépassent 500 ng/ml (considérés comme toxiques) de l'ordre de 1.7 %. A partir de leurs résultats, les auteurs proposent également une méthode utilisant la clearance de la désipramine pour prévoir les taux plasmatiques en cas de changement de dose. Une étude originale qui apporte des données intéressantes sur la conduite pratique d'un traitement antidépresseur chez l'enfant.
Two additional sudden deaths with tricyclic antidepressants
Varley C.K. et McClellan J., J. Am. Acad.
Child Adolesc. Psychiatry, 36, pp 390-394, mars 1997.
Depuis 1990, 5 cas de mort subite ont été rapportés chez des enfants traités par la désipramine. Deux cas supplémentaires de mort subite sont ici présentés, l'un chez un enfant de 9 ans traité par la désipramine à la dose de 3.3 mg/kg/jour, l'autre chez un enfant de 7 ans traité par l'imipramine à la dose de 6 mg/kg/jour et la thioridazine à la dose de 1 mg/kg/jour. Sans qu'aucune explication physiopathologique satisfaisante puisse être avancée.
POST-PARTUM
Post-partum psychiatric illness in Arab culture : prevalence and psychosocial correlates.
GHUBASH R., ABOU-SALEH M.T.,
The British Journal of Psychiatry, 171 : 65-68, juillet 1997
La prévalence des troubles psychiques du post-partum dans les émirats arabes est analogue à celle rapportée dans les pays occidentaux : proche de 20 %. Les femmes à problèmes psychologiques, avec difficultés conjugales, sont ici comme ailleurs, les plus exposées.
Interpersonal psychotherapy for depressed antepartum women : a pilot study.
SPINELLI M.G., The American Journal of Psychiatry, 154 : 1028-1030, juillet 1997
Dans cet essai ouvert concernant 13 futures mamans déprimées, la psychothérapie interpersonnelle parait une alternative efficace aux traitements médicamenteux, si délicats à manier en cas de grossesse.
Effects of the postpartum period on nortriptyline pharmacokinetics.
WISNER K.L. et coll., Psychopharmacology Bulletin,
33, pp 243-248, 1997
Après l'accouchement, les femmes traitées par nortriptyline risquent de voir une augmentation nette des taux sanguins, culminant autour de la 6eme semaine après la naissance. Il est donc conseillé de pratiquer une surveillance pharmacocinétique pour détecter des taux toxiques à ce moment.
Nortriptyline and its hydroxymetabolites in breastfeeding mothers and newborns.
WISNER K.L. et coll., Psychopharmacology Bulletin,
33, pp 249-252, 1997
Six observations de nouveau-nés nourris au sein par des mamans traitées par nortriptyline. Les taux de nortriptyline sont généralement indétectables dans le sang des enfants, les taux de 10 hydroxy-notryptiline étant plus élevés, quoique fort bas. Aucun conséquence clinique décelable à court terme.
POTENTIALISATIONS
Randomized, double blind, placebo controlled trial of pindolol in combination with fluoxetine antidepressant treatment.
PEREZ V., GILABERTE I., FARIES D., ALVAREZ E., ARTIGAS F. The Lancet 31 mai 1997 : 1594-1597.
La saga España continue. Dans cette étude, qui se veut méthodologiquement irréprochable (double aveugle chez 132 déprimés suivis six semaines), Artigas confirme que l'addition d'un bêta-bloquant (le pindolol) à un IRS (la fluoxétine) est plus efficace que l'IRS seul, cela augmente le nombre de répondeurs et la précocité de la réponse. Quelques bizarreries dans les résultats. A suivre.
PRÉVENTION
Which elderly patients with remitted depression remain well with continued interpersonal psychotherapy after discontinuation of antidepressant medication ?
REYNOLDS III C.F., FRANK E., HOUCK P.R. et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 958-962, juillet 1997
C'est la qualité du sommeil qui est le meilleur indicateur du maintien de la rémission chez des sujets âgés continuant le traitement par psychothérapie interpersonnelle mensuelle, au delà de l'interruption du traitement pharmacologique (par nortriptyline). Quatre-vingt dix pour cent des patients sous psychothérapie et dormant bien restent asymptomatiques pendant l'année de surveillance, contre 31 % des patients dormant bien mais sans psychothérapie, 33 % des patients dormant mal sous psychothérapie, et 17 % des patients dormant mal sans psychothérapie.
PSYCHO-IMMUNOLOGIE
Increased allergic reactivity of atopic type
in mood disorders and schizophrenia.
DABKOWSKA M., RYBAKOWSKI J.K., European Psychiatry, 12 : 249-254, 1997
Il y aurait plus de réactions allergiques (cutanées et respiratoires) chez des déprimés, bipolaires et non bipolaires, ainsi que chez des schizophrènes que dans la population de référence. On trouve une concentration d'IgE anormalement élevée dans près d'un cas sur deux. Le phénomène est plus fréquent dans les troubles de l'humeur, chez l'homme, et s'accompagne d'une hyperactivité corticotrope.
Lower serum dipeptidyl peptidase IV in treatment resistant depression : relationships with immune-inflammatory markers.
MAES M., DE MEESTER I., VERKERK R. et coll. Psychoneuroendocrinology 22 (2) : 65-78, 1997.
La DPP IV (dipeptyl peptidase IV) est une enzyme aux fonctions multiples, elle inactive les peptides, est impliquée dans l'activation des cellules immunitaires et participe à la production des cytokines. Les auteurs montrent que la DPP IV est diminuée dans toutes les formes de dépression (aiguë, chronique ou résistante), et qu'il existe un lien, chez les déprimés seulement, entre la DPP IV et les CD4+. La baisse de DPP IV est aussi contemporaine d'un syndrome inflammatoire. Les traitements chroniques par les antidépresseurs ne modifient pas la DPP IV quand la dépression est résistante. Suivent des hypothèses sur les interactions possibles entre ces différents éléments (DPP IV, inflammation, cytokines) chez les déprimés résistants.
Neuroendocrine measures and lymphocyte subsets in depressive illness : influence of a clinical interview concerning life experiences.
GRIFFITHS J., RAVINDRAN A.V., MERALI Z., ANISMAN H. Psychoneuroendocrinology 22 (4) : 225-236, 1997.
Étude des effets d'un entretien clinique dirigé, centré sur les événements quotidiens vécus comme positifs et négatifs, chez des déprimés et des contrôles. Les effets sont évalués sur les lymphocytes sanguins, le cortisol, l'ACTH et la noradrénaline. Aussi bien chez des déprimés que chez les contrôles, et quel que soit leur contenu, les entretiens ont tous produit une augmentation des lymphocytes NK, sans modifier les autres paramètres. Les auteurs concluent que les entretiens dirigés produisent un type particulier de stress, qui affecte sélectivement les cellules Natural Killer, et que les déprimés sont aussi sensibles que les non déprimés à ce type de stress.
PSYCHOMÉTRIE
Performance on the delayed word recall
test (DWR) fails to differentiate clearly between depression and Alzheimer's disease
in the elderly.
O'CARROLL R.E., CONWAY S., RYMAN A. et coll., Psychological Medicine, 27 : 967-972, juillet 1997
L'évaluation d'un test bâti pour détecter la maladie d'Alzheimer, le DWR, auprès de déprimés et de déments montre une médiocre spécificité diagnostique. Un test à oublier...
Measurement of anhedonia :
additional remarks.
LOAS G., European Psychiatry, 12 : 266, 1997
Considérations pointues sur les échelles de Plaisir... Pour spécialistes.
Agreement between face-to-face and telephone-administered mood ratings in patients with rapid cycling bipolar disorder.
FELDMAN-NAIM S., MYERS F.S., CLARK C.H. et coll., Psychiatry Research, 71 : 129-132, juillet 1997
Vérification, mais auprès de 14 patients seulement, de la fiabilité de l'administration téléphonique de questionnaires d'évaluation de l'humeur chez des patients souffrant de cycles rapides, par comparaison à leur administration conventionnelle au cours d'entretiens cliniques.
PSYCHOTHÉRAPIE
Acute and one-year outcome of a randomised controlled trial of brief cognitive therapy for major depressive disorder in primary care.
SCOTT C., TACCHI M.J., JONES R. et coll.,
The British Journal of Psychiatry, 171 : 131-134, août 1997
Au terme de cet essai contrôlé, il se confirme qu'une thérapie cognitive brève, confiée à des mains expertes, potentialise nettement les traitements antidépresseurs habituels, et que l'effet thérapeutique se maintient dans le temps (une année de suivi). Le problème est dans la nécessité que le traitement soit pratiqué par des thérapeutes hautement expérimentés, ce qui est un objectif irréaliste en soin primaire.
SECONDS MESSAGERS
Forskolin-stimulated platelet adenylyl
cyclase activity is lower in persons with
major depression.
MENNINGER J.A., TABAKOFF B., Biological Psychiatry,
42 : 30-38, juillet 1997
Le résultat de cette étude, parfaitement résumé dans le titre, est obtenu en comparant les plaquettes de 17 sujets déprimés à celles de 20 sujets témoins. La différence est significative chez les hommes, pas chez les femmes, et il n'y a pas de corrélation avec l'intensité de la dépression ni l'utilisation d'antidépresseurs.
Altered Ca2+-homeostasis in single
T-lymphocytes of depressed patients.
ALDENHOFF J.B. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 315-322, mai-juin1997
La stimulation par la phytohémagglutinine augmente normalement le calcium intracellulaire dans 40 % des lymphocytes T. Chez les déprimés, cette réponse intracellulaire ne se produit plus que dans 20 % des cellules. Il s'agit d'un phénomène lié à la phase dépressive, puisqu'il est réversible lors du retour à la normale de l'humeur sous l'effet d'un traitement par psychothérapie interpersonnelle.
Reduced frontal cortex inositol levels in postmortem brain of suicide victims and patients with bipolar disorder.
SHIMON H., AGAM G., BELMAKER R.H. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154 : 1148-1150, Août 1997
Les taux d'inositol et d'inositol monophosphatase sont diminués dans le cortex frontal de bipolaires et aussi de sujets décédés de suicide, par comparaison à des témoins. Pas de différence par contre pour d'autres régions du cerveau, comme le cortex temporal ou le cervelet.
High intracellular calcium concentrations
in transformed lymphoblasts from subjects with bipolar I disorder.
EMAMGHOREISHI M., SCHLICHTER L., LI P.P. et coll.,
The American Journal of Psychiatry, 154 : 976-982, juillet 1997
La concentration intracellulaire du calcium ionisé est plus élevée dans les lymphoblastes B issus de sujets bipolaires de type I que dans les cellules issues de témoins ou de sujets souffrant de pathologies psychiatriques non thymiques. Ce n'est pas le cas des cellules de bipolaires de type II ou de déprimés.
Meta-analysis of erythrocyte Na, K-ATPase activity in bipolar illness.
LOONEY S.W., EL-MALLAKH R.
Depression and Anxiety 5 (2) : 53-65, 1997.
De nombreux travaux ont rapporté des taux élevés de sodium intracellulaire chez les patients bipolaires (que ce soit en phase maniaque ou en phase dépressive), ce qui a fait penser qu'il pourrait exister une diminution de l'activité de la pompe à sodium chez ces patients. Mais il existe aussi des publications contradictoires qui ne vont pas dans le sens de cette hypothèse. Ici les auteurs ont repris et méta-analysé toutes les études faites sur le sujet. Ils concluent qu'il existe réellement une diminution de l'activité de l'ATPase chez les patients maniaques ou dépressifs, mais seulement en comparaison de leur état euthymique, alors qu'il n'existe pas de différence comparativement aux contrôles. Cette analyse n'est donc pas en faveur d'un rôle très important de la pompe à sodium dans la physiopathologie des troubles bipolaires.
SISMOTHÉRAPIE
Sleep-onset rapid eye movement after electroconvulsive therapy is more frequent in patients who respond less well to electroconvulsive therapy.
GRUNHAUS L. SHIPLEY J.E., EISER A. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 191-200, août 1997
Voila un possible marqueur de résistance aux électrochocs : chez 25 patients traités par ECT et enregistrés en polysomnographie, la précocité de l'apparition du sommeil REM à l'endormissement est plus fréquente chez les patients (souvent délirants) qui répondront mal à la cure.
No early effects of electroconvulsive therapy
on tryptophan metabolism and disposition in endogenous depression.
MOKHTAR A.S.E., MORGAN C.J., BRADLEY D.M. et coll., Biological Psychiatry, 42 : 201-205, août 1997
Un unique électrochoc n'altère pas significativement la biodisponibilité cérébrale du tryptophane, évaluée indirectement dans cette étude par le rapport plasmatique entre le tryptophane et les acides aminés qui sont en compétition pour les mécanismes de transport central.
Plasma noradreline response to electroconvulsive therapy in depressive illness.
KELLY C.B. and COOPER S.J., The British Journal of Psychiatry, 171 : 182-186, août 1997
Les électrochocs diminuent la noradrénaline plasmatique chez les mélancoliques, et cette variation est corrélée avec l'amélioration clinique. Il n'en est pas de même pour les patients présentant des dépressions non mélancoliques, chez qui les électrochocs ont plutôt tendance à augmenter la noradrénaline plasmatique.
Lack of relapse with tryptophan depletion following successful treatment with ECT.
CASSIDY F., MURRY E., WEINER R. D et CARROLL B.J., The American Journal of Psychiatry, 154 : 1151-1152, Août 1997
La sérotonine est peut-être impliquée dans la physiopathologie de la dépression, et elle a peut-être un rôle à jouer dans le mode d'action des électrochocs. Mais la déplétion en sérotonine ne fait pas rechuter des patients récemment améliorés par ce traitement. Tout se complique...
Neuroendocrine effects of electroconvulsive therapy (ECT).
SWARTZ C.M., Psychopharmacology Bulletin,
33, pp 265-272, 1997
Les effets neuro-endocriniens de l'ECT sont mal connus. C'est ce que l'on peut retenir de cette revue de la littérature un peu confuse, mais émaillée de considérations méthodologiques utiles. On peut penser qu'une meilleure connaissance des concomitants neuroendocriniens de ce traitement permettrait d'objectiver certains paramètres de son utilisation : quand s'arrêter, quel est l'intervalle optimal des séances d'ECT d'entretien ?
SOMMEIL
First night effect in depression : new data and a new approach.
ROTENBERG V.S., HADJEZ J., KIMHI R. et coll.,
Biological Psychiatry, 42 : 267-274, Août 1997.
L'effet "première nuit" caractérise les modifications initiales du sommeil observées en polysomnographie, mais non retrouvées les nuits suivantes (d'où l'intérêt de pratiquer plusieurs enregistrements consécutifs). On observe souvent un allongement de la latence du sommeil REM. Cette investigation portant sur 20 déprimés et 8 témoins, pendant 2 ou 3 nuits consécutives, montre que pour les patients qui ont cet effet de première nuit, la latence d'apparition du sommeil REM les nuits suivantes est inférieure à celle des patients de l'autre groupe. Le sommeil delta est mieux préservé en cas d'effet de première nuit, et les auteurs pensent que ce phénomène reflète une meilleure adaptabilité au stress.
Subjective sleep quality and suicidality in patients with major depression.
AGARGUN M.Y. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 377-382, mai-juin 1997
Chez les déprimés, il y a une association entre la mauvaise qualité subjective du sommeil et l'idéation suicidaire. Mise en corrélation chez 41 patients, de la sous-échelle de suicide de la SADS avec le Pittsburgh Sleep Quality Index.
Critical analysis of the theories advanced to explain short REM sleep latencies and other anomalies in several psychiatric conditions.
LE BON O. et coll., Journal of Psychiatric Research,
31, pp 433-450, juillet-août 1997
Excellent article de synthèse, présentant d'une manière attrayante (arguments pour, arguments contre) les nombreuses et diverses théories élaborées depuis un quart de siècle pour rendre compte des modifications du sommeil constatées dans divers troubles psychiatriques, en insistant sur le raccourcissement de la latence du sommeil REM et sur les troubles de l'humeur.
Sleep changes after 4 consecutive days
of venlafaxine administration
in normal volunteers.
SALIN-PASCUAL R.J., GALICIA-POLO L. et DRUCKER-COLIN R., The Journal of Clinical Psychiatry,
58 : 348-354, août 1997
Les effets de la venlafaxine sur le sommeil sont les suivants : augmentation du temps d'éveil et de stade I, au détriment des stades II et III, réduction progressive, allant jusqu'à la suppression, du sommeil REM ; enfin, production de mouvements périodiques des membres inférieurs. Étude de phase 1 réalisée avec 8 volontaires étudiés pendant 4 nuits, la venlafaxine étant administrée à la dose quotidienne de 75 mg les deux premiers jours, 150 mg les deux derniers jours.
Subthreshold depressions : clinical and polysomnographic validation of dysthymic, residual and masked forms.
AKISKAL H.S., JUDD L.L., GILLIN J.C. et coll.,
Journal of Affective Disorders, 45 : 53-64, août 1997
A l'appui de sa démarche d'extension du spectre des troubles de l'humeur au delà des limites syndromiques, Akiskal amalgame des résultats obtenus en polysomnographie auprès de sujets non déprimés (borderline ou sous-syndromiques).
Relationship between objective and
subjective sleep measures in depressed
patients and healthy controls.
ARMITAGE R., TRIVEDI M., HOFFMAN R., RUSH A.J. Depression and Anxiety 5 (2) : 97-102, 1997.
Comparaison entre les troubles du sommeil rapportés par les malades (subjectifs) et ceux objectivés par un tracé EEG (objectifs), chez des déprimés et des contrôles sains. Dans l'ensemble, il apparaît que les déprimés ont une appréciation subjective de leur sommeil adéquate et comparable (à quelques détails près) a celle des contrôles. Mais ce qui est bizarre, c'est que les résultats des analyses de sommeil trouvent que les tracés des contrôles et des déprimés sont à peu près identiques (en particulier les déprimés n'ont pas de raccourcissement de la latence de sommeil paradoxal). Problème d'échantillonnage ?
SUICIDE
Intensive in-patient and community intervention versus routine care after attempted suicide. A randomized controlled intervention study.
VAN DER SANDE R. et coll., The British Journal of Psychiatry, 171 : 35-41, juillet 1997
A lire cette étude, on a l'impression que quoiqu'on fasse, hospitalisation, thérapie cognitive, visites à domicile, on n'influe pas sur les récidives des suicidants... Il doit bien y avoir un moyen, tout de même... Persévérons !
Association of N-Acetyl-ß-Glucosaminidase levels with seriousness of suicide attempts.
GARVEY M.J. et UNDERWOOD K., Biological Psychiatry,
42 : 286-289, Août 1997
Pourquoi mesurer la N-acétyl-B-Glucosaminidase (NAG) ? Parce que cette enzyme lysosomiale serait associée d'une part à l'excrétion de 5HIAA, et d'autre part à la densité des sites de liaison à l'imipramine, eux-mêmes liés au transporteur de la sérotonine. Et les auteurs rapportent que les taux de NAG de 7 sujets ayant fait des tentatives de suicide graves sont significativement inférieurs à ceux de 3 sujets ayant fait de "petites" tentatives de suicide. C'est un peu léger pour faire de la NAG un marqueur du risque suicidaire.
Parasuicide, depression and
the anticipation of positive
and negative future experiences.
MACLEOD A.K., PANKHANIA B., LEE M. et coll., Psychological Medicine, 27 : 973-978, juillet 1997
Les sujets suicidaires ont dans l'ensemble une diminution de l'anticipation d'expériences positives, sans augmentation des anticipations négatives, sauf pour l'avenir très immédiat. Ce profil cognitif est indépendant de l'existence ou non d'une dépression.
Suicide by jumping.
GUNNELL D. and NOWERS M.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 1-6, juillet 1997
Cette revue de la littérature sur les suicides par précipitation de hauteurs cherchait à mettre en évidence des spécificités psycho-sociales chez ces candidats à la mort violente. La seule différence trouvée est une sur-représentation des sujets hospitalisés, peut-être par manque d'autres moyens disponibles. La précipitation représente 5 % des décès par suicide en Angleterre et au Pays de Galles.
Psychosocial intervention following
suicide attempt : a systematic review
of treatment interventions.
VAN DER SANDE R., BUSKENS E., ALLART E. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 43-50, juillet 1997
Une méta-analyse des études sur la prise en charge psycho-sociale des suicidants retrouve les résultats négatifs mis en évidence dans d'autres études : pas de protection contre les récidives par les centres de crise, résultats tout aussi mauvais si une hospitalisation est proposée. Les auteurs isolent toutefois 4 études suggérant les résultats positifs d'interventions cognitivo-comportementales. A vérifier...
Suicides among physicians, engineers
and teachers : the prevalence of reported depression, admissions to hospital and contributory causes of death.
LEINDEMAN S., LÄÄ E., VUORI E. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 68-71, juillet 1997
Évaluation des suicides commis entre 1986 et 1993 en Finlande, par médecins, ingénieurs et enseignants. Ce sont les médecins qui payent le plus lourd tribut, et tout particulièrement les psychiatres. Parmi les explications avancées, la sous médicalisation des dépressions chez les médecins, surtout les hommes.
The utilization of antidepressants
-- a key issue in the prevention of suicide : an analysis of 5281 suicides in Sweden during the period 1992-1994.
ISACSSON G., HOLMGREN P., DRUID H. et coll.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 96 : 94-100, Août 1997
Parallèlement à l'expansion de la prescription des antidépresseurs en Suède depuis le début des années 1990, on a observé une diminution des suicides. Y-a-t'il un rapport ? En tout cas, sur 5281 suicides recensés entre 1992 et 1994, on ne détecte des taux d'antidépresseurs que chez 16,5 % des sujets, avec des niveaux toxiques pour 4,4 %. Et les "nouveaux antidépresseurs" (fluvoxamine, citalopram, miansérine...) sont plus représentés que les imipraminiques. Les auteurs hasardent l'estimation d'une fourchette de 40-80 % de sujets déprimés non traités.
A cross-cultural breakdown of Swedish suicide.
FERRADA-NOLI M., Acta Psychiatrica Scandinavica,
96 : 108-116, Août 1997
Le taux de suicide des immigrants en Suède est 1,5 fois celui des autochtones. Il est aussi plus élevé que le taux de référence du pays d'origine. Les immigrants les plus touchés sont les russes, les finlandais et les hongrois.
Benzodiazepine receptors in
the post-mortem brain of suicide victims
and schizophrenic subjects.
PANDEY G.N., CONLEY R.R., PANDEY S.C. et coll., Psychiatry Research, 71 : 137-150, août 1997.
Les sites de liaison aux benzodiazépines dans le cortex préfrontal sont augmentés dans les suicides violents, pas dans les suicides non violents. Cette étude montre aussi qu'ils sont diminués par les traitements neuroleptiques chez les schizophrènes.
5-HT1D and 5-HT1E/F binding sites in depressed suicides : increased 5-HT1D binding in globus pallidus but not in cortex.
LOWTHER S., KATONA C.L.E., CROMPTON M.R.,
HORTON R.W. Molecular Psychiatry 2 : 314-321, 1997.
Nouvel essai d'objectiver une anomalie de fonctionnement des systèmes sérotoninergiques dans le cerveau des déprimés. Les auteurs retrouvent une diminution du nombre des 5-HT1D dans le globus pallidus et pas dans le cortex frontal (aucune différence pour les 5-HT1E/F). Intéressant parce que cela fait penser que le globus pallidus est impliqué dans la physiopathologie de la dépression, ce que l'on ne soupçonnait pas, et peut-être plus particulièrement dans l'impulsivité suicidaire, puisque les résultats montrent que les différences les plus importantes sont retrouvées chez les malades qui ont emprunté les moyens les plus violents pour se suicider.
SUJET ÂGÉ
The effect of gender and age at onset of depression on mortality.
PHILIBERT R.A., RICHARDS L., LYNCH C.F. et WINOKUR G., The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 355-360, août 1997
Cette étude "naturaliste" effectuée chez 192 sujets âgés hospitalisés pour dépression montre que la mortalité pour pathologie cardiorespiratoire associée est supérieure chez ceux (surtout les femmes) dont le premier épisode dépressif a été tardif, par contraste avec les sujets souffrant de dépressions récurrentes ayant débuté avant la quarantaine. Il est donc possible qu'une première dépression chez un sujet âgé soit en rapport avec un trouble comorbide somatique négligé.
One hundred cases of attempted suicide
in the elderly.
HEPPLE J., QUINTON C., The British Journal of Psychiatry, 171 : 42 - 46, juillet 1997
Sur 64 femmes et 36 hommes âgés de 75 ans en moyenne, ayant fait une tentative de suicide et suivis 3 ans en moyenne, 42 mourront, dont 12 de probable suicide. Douze des femmes ont fait une récidive non mortelle, mais les 5 récidives chez les hommes ont toutes été létales. Le risque est majeur chez les hommes divorcés, déprimés et suivis par une structure psychiatrique.
Seasonal changes in psychological well-being in a an elderly population.
EAGLES J.M. et coll., The British Journal of Psychiatry,
171 : 53-55, juillet 1997
Contrairement à ce qui a pu être rapporté dans d'autres populations, notamment les femmes non ménopausées, les sujets âgés (1466 individus suivis pendant 21 mois) n'ont guère de variations saisonnières de leur bien être psychologique (évalué par le GHQ), indépendamment du sexe.
Suicide and deliberate self-harm
in the elderly.
NOWERS M., Current Opinion in Psychiatry, 10 : 314-317, juillet 1997
La conclusion de cette revue des travaux récents sur le sujet est que le suicide du sujet âgé peut dans une large mesure être prévenu. Les sujets à risque ont souvent des comportements autoagressifs repérables, et ils souffrent généralement de troubles psychologiques, notamment dépressifs, accessibles à une approche thérapeutique.
Depressive pseudodementia.
PITT B. and YOUSEF G., Current Opinion in Psychiatry,
10 : 318-321, juillet 1997
Utile rappel que le diagnostic de maladie d'Alzheimer est un diagnostic d'exclusion, qui ne peut être affirmé qu'à la suite d'un examen neuropathologique. Le sujet âgé qui semble décliner est peut-être un déprimé méconnu. Y penser. Les auteurs de cette excellente revue nous fournissent de surcroît une échelle diagnostique de la pseudo - démence.
The role of estrogen in late-life depression : opportunities and barriers to research.
MEYERS B.S., MOLINE M.I., Psychopharmacology Bulletin, 33, pp 289-292, 1997
Quelle est la place des strogènes dans le traitement des diverses formes de troubles dépressifs post-ménopausiques ? Une réflexion et quelques suggestions d'études à mettre en uvre.
Effect of demographic and clinical variables
on time to antidepressant response in geriatric depression.
FLINT A.J., RIFAT S.L. Depression and Anxiety 5 (2) : 103-107, 1997.
Étude des facteurs prédictifs de la réponse thérapeutique chez 101 patients déprimés âgés traités par de la nortriptyline. Sur 19 variables prédictives étudiées, 3 ressortent comme significatives : (1) une forte anxiété avant traitement est corrélée à une réponse retardée (en moyenne 5 semaines), (2) l'hospitalisation et (3) une tentative de suicide prédisent une réponse plus rapide.
THÉRAPEUTIQUE
Nature's Prozac ?
NASH M. Times, 22 septembre 1997 : 84-85
Le millepertuis va-t-il supplanter la fluoxétine ? C'est ce que l'on pourrait croire à la lecture de cet article du très sérieux (?) Times. En tout cas les pilules et potions contenant du millepertuis (hypericum perforatum) font fureur aux États-Unis, et la petite fleur jaune serait l'antidépresseur N°1 en Allemagne. D'ailleurs, il a bien été montré, in vitro, qu'elle a des propriétés inhibitrices du recaptage des monoamines, surtout de la sérotonine. Et elle n'a aucun des effets secondaires des IRS. Attendons que la Sécurité sociale s'en mêle : le coût journalier d'un traitement par le millepertuis est près de 10 fois moins cher que celui par un IRS.
Discontinuation symptoms after
treatment with serotonin reuptake inhibitors : a literature review.
ZAJECKA J., TRACY K.A. et MITCHEL S.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 291-297, juillet 1997
Cette revue de la littérature a repéré 33 cas publiés de syndrome de sevrage aux antidépresseurs sérotoninergiques, ainsi que trois cas chez le nouveau né. Ces symptômes concernent surtout paroxetine, fluvoxamine et venlafaxine, moins fluoxétine et sertraline. Ils associent asthénie, étourdissements et sensations vertigineuses, insomnie, anxiété, agitation, nausées, céphalées, et peuvent durer 3 semaines, ou céder à la réintroduction du médicament.
Rapid conversion from one monoamine oxidase inhibitor to another.
SZUBA M.P., HORNIG-ROHAN M., et AMSTERDAM J.D., The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 307-310, juillet 1997
Voilà qui ne nous concernera guère, puisque la France est cruellement privée d'IMAOs de première génération, à une dernière exception près, l'iproniazide. En tout cas, moyennant une surveillance attentive, il est possible de passer rapidement de la phenelzine à la tranylcypromine et vice versa, sans trop de problèmes. A déconseiller toutefois, sans justifications cliniques particulières.
Fluoxetine in depressed alcoholics.
A double blind, placebo controlled trial
Cornelius J.R. et coll., Archives of General Psychiatry,
54 : 700-705, août 1997
Cette étude contrôlée en double aveugle d'une durée de 12 semaines, réalisée chez une cinquantaine de sujets déprimés et alcooliques, montre que la fluoxétine a un effet bénéfique sur les deux troubles associés.
Use of thyroid hormone to diminish the cognitive side effects of psychiatric treatment.
TREMONT G., STERN R.A., Psychopharmacology Bulletin,
33, pp 273-280, 1997
L'adjonction de T3 pourrait diminuer les troubles mnésiques des ECT, tout comme les difficultés cognitives alléguées par les patients sous lithium. A confirmer toutefois, par des études contrôlées, car les données sur lesquelles reposent ces espoirs sont encore minces.
Sertraline in coexisting major depression,
and diabetes mellitus.
GOODNICK P.J. et coll., Psychopharmacology Bulletin,
33, pp 261-264, 1997
Étude ouverte du traitement pendant 10 semaines de 28 diabétiques non insulino-dépendants et déprimés, par la sertraline à 50 mg/jour. L'effet antidépresseur est satisfaisant, et l'on retrouve une corrélation entre une meilleure réponse thérapeutique et des taux plaquettaires initiaux de sérotonine plus élevés. On note aussi une amélioration de l'adhésion au régime, ce qui n'est pas toujours obtenu lors de l'emploi des antidépresseurs non spécifiquement sérotoninergiques, généralement orexigènes.
TROUBLE BIPOLAIRE
Thyroid function tests in first-episode bipolar disorder manic and mixed types.
ZARATE C.A., TOHEN M., and ZARATE S.B.,
Biological Psychiatry, 42 : 302-304, Août 1997
Cette évaluation très complète de la fonction thyroïdienne chez des patients présentant un premier épisode maniaque pur ou mixte, met en évidence chez les sujets mixtes une discrète mais significative élévation de la TSH, tous les autres paramètres étant par ailleurs non différents. Des investigations complémentaires devraient préciser si ce phénomène est spécifique de l'état mixte, ou lié à la tendance aux cycles rapides propre à ces patients.
Rapid cycling bipolar affective disorder :
lack of relation to hypothyroidism
POST R.M. et coll, Psychiatry Research 72 : 1-7, août 1997
Contrairement à d'autres études, cette équipe prestigieuse évaluant le fonctionnement thyroïdien de patients non traités depuis au moins 6 semaines, ne trouve pas de différence entre 31 bipolaires à cycles rapides, et 36 bipolaires témoins, en ce qui concerne le fonctionnement thyroïdien.
Psycho-education in bipolar disorder :
effect on expressed emotion
HONIG A. et coll., Psychiatry Research
72 : 17-22, août 1997
L'éducation et le soutien psychologique aux familles, ça marche pour les bipolaires : cette étude qui comporte un groupe témoin resté sur la liste d'attente montre que l'inclusion dans des groupes de soutien familial est bien perçue (peu de sorties) et fait diminuer le niveau d'expression émotionnelle (EE) dans l'entourage. Les patients dont les proches ont bien répondu ont moins d'hospitalisations que ceux dont les proches restent dans le groupe à EE élevée.
Bipolar depression : an underestimated treatment challenge.
HLASTALA S.A., FRANK E., MALLINGER A.G. et coll. Depression and Anxiety 5 (2) : 73-83, 1997.
Étude comparative de la durée des traitements des épisodes maniaques et dépressifs chez des bipolaires de type 1, les auteurs se demandant si les maniaques guérissent plus rapidement que les déprimés. C'est effectivement le cas, comme prévu, les maniaques guérissent toujours, et généralement de façon assez rapide, alors qu'environ 40 % des déprimés ne sont toujours pas stabilisés après un an de traitement. D'où certaines différences dans la nature physiopathologique des deux pôles des troubles bipolaires, mais les auteurs ne s'intéressent pas à cet aspect de la question.
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