Le comité
H. Allain (Rennes)
J.-M. Azorin (Marseille)
M. Bourin (Nantes)
P. Boyer (Paris)
J.-P. Chabannes (Chambery)
J.-M. Danion (Strasbourg)
G. Darcourt (Nice)
M. Faruch (Toulouse)
M. Ferreri (Paris)
J. D. Guelfi (Villejuif)
J.-P. Kahn (Toul)
J.-P. Olié (Paris)
P.J. Parquet (Lille)
M.F. Poirier (Paris)
A. Puech (Paris)
F. Rouillon (Colombes)
D. Sechter (Besançon)
J.-L. Terra (Lyon)
Pour une complémentarité de la psychiatrie de l'enfant et de la psychiatrie de l'adulte (Daniel Sechter))
Dépression et antidépresseurs: Nouvelles hypothèses (Françoise Radat)
ECT chez l'enfant (Patrick Delbrouck)
Intention suicidaire, tentatives de suicide et dépression >(Françoise Chastang)
Traitement infirmier ambulatoire des troubles émotionnels par résolution de problème (Jean Cottraux)
ECT et SMT : même combat ? (Patrick Delbrouck)
Profils de sommeil et réponse à la thérapie interpersonnelle (Jean Cottraux)
Importance de l'attitude des soignants dans la prise en charge des suicidants - (Françoise Chastang)
Comorbidité Psychiatrique: exemple des troubles dépressifs (Jean-Michel Chignon)
Serge Friedman Dominique Denninger
RÉDACTION :
Vincent Caillard (Rédacteur en Chef)
Daniel Bailly (enfant et adolescent) Thierry Baubet (ethnopsychiatrie) Renaud de Beaurepaire (neurobiologie) Marc Bourgeois (deuil et dépression) Olivier Canceil (génétique) Françoise Chastang (épidémiologie) Jean Michel Chignon (comorbidités) Jean Cottraux (psychothérapie) Quentin Debray (dépression et personnalités) Patrick Delbrouck (ECT, imagerie) Pierre Morel (histoire, humeurs) Françoise Radat (événements stress) Hélène Verdoux (trouble bipolaire)
chronobiologie
clinique
comorbidité
culture
dépressions résistantes
deuil
enfance, adolescence
épidémiologie
essais thérapeutiques
événements
génétique
imagerie
lithium
médico-économie
neuroendocrinologie
neuromédiateurs
neuropsychologie
personnalité
pharmacologie
post-partum
potentialisations
prévention
psycho-immunologie
psychométrie
psychothérapie
seconds messagers
sismothérapie
sommeil
suicide
sujet âgé
thérapeutique
trouble bipolaire
Dépression et schizophrénie : aspects biologiques
(Renaud de Beaurepaire) -
Figures de style (Pierre Morel) -
Même si la symptomatologie dépressive est plus difficile à reconnaître chez l'enfant, car elle s'exprime par des modifications du comportement, des troubles somatiques ou des difficultés scolaires, elle semble peu différente de celle de l'adulte et il faut rechercher l'existence d'une tristesse de l'humeur, d'un ralentissement psychomoteur..., en rupture avec le fonctionnement antérieur.
La classification française des troubles mentaux de l'enfant et de l'adolescent (CFTMEA) est spécifique à cette tranche d'âge, mais elle pose l'ambiguïté de catégories diagnostiques ayant un caractère structurel, se rapprochant de la distinction classique entre dépressions réactionnelles, névrotiques et endogènes de l'adulte. Au contraire, les classifications internationales (DSM IV, CIM 10), utilisées dans la plupart des études épidémiologiques, ont opté pour une description commune des troubles dépressifs de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte.
Les « moments dépressifs », troubles mineurs de l'adaptation avec humeur dépressive, sont fréquents chez l'enfant prépubère ; ils sont considérés comme maturatifs, avec dans leur grande majorité une évolution favorable. Les dysthymies et les épisodes dépressifs caractérisés correspondraient à une prévalence de 2 à 3 % avant la puberté, de 7 à 9 % chez l'adolescent, avec un risque important de rechutes et de récidives puisqu'elles atteindraient 50 à 80 % après 5 ans d'évolution, notamment s'il existe des antécédents familiaux. Ce risque n'est pas le seul et « il faut se dégager de l'équation simpliste qui lierait inéluctablement la pathologie de l'adulte aux troubles dépressifs de l'enfant », mais il peut s'agir d'indices de vulnérabilité.
Les études médicamenteuses menées chez l'enfant déprimé en double aveugle versus placebo ne permettent pas, pour la plupart, de retrouver de différence significative en faveur des antidépresseurs, et la conférence de consensus souligne « qu'un traitement antidépresseur ne saurait être institué en première intention chez un enfant déprimé ». Des données complémentaires apparaissent nécessaires car ces études comportent de nombreux biais méthodologiques tenant à la difficulté d'avoir un échantillon suffisant de sujets, d'âges comparables, présentant une pathologie caractérisée, définie par des critères et une durée d'évolution homogènes, d'autant que l'effet placebo est particulièrement important.
La plasticité de l'organisation psychique est plus importante chez l'enfant et chez l'adolescent, mais des possibilités évolutives et dynamiques subsistent chez l'adulte, la complémentarité des approches biologiques, psychologiques et socio-environnementales se retrouvant aux différents âges de la vie. Il est ainsi important de dépasser des positions idéologiques, ce que peuvent faciliter les échanges et les rapprochements entre psychiatres de l'enfant, de l'adolescent et de l'adulte.
Marcelli D. : « La dépression dans tous ses états, du nourrisson à l'adolescent... et après ». Conférence aux Journées Nationales de la Société Française de Psychiatrie de l'Enfant et de l'Adolescent, Poitiers, 23-25 mai 1997.
Daniel Sechter