Carré titre








H U M E U R J A L O N S

ENTRE LES LIGNES,
ENTRE LES MAUX...

 
Les instances ordinales viennent de nous mettre en garde contre les risques de la franchise, sinon postale, du moins épistolaire, et sur la nécessité de bien « maîtriser » tant dans leur forme que dans leur contenu, les comptes rendus que nous adressons à nos confrères.
Nous savons tous qu'il est des termes inquiétants, des diagnostics chargés de pessimisme que nous ne saurions exprimer devant les patients et leurs proches. Du moins avions nous la ressource d'en faire librement part à nos correspondants.
8938 Dessin Humeur
C'est bien fini.
 
Fini aussi le tutoiement, suspect sans doute d'inavouables connivences, terminé « le ton trop personnel », prohibée la petite notation humoristique « même dissimulée derrière une formule ésotérique ». Il n'est plus question d'adresser à un confrère des énormités du genre :
 
Cher Vieux,
J'ai vu ton client, le jeune X..., débile caractériel dont les difficultés sont aggravées par une conjoncture familiale pathogène, entre une mère immature et hystérique et un père buveur invétéré et violent.
Dans un tel contexte, il ne faut pas se faire trop d'illusions sur les résultats d'une thérapeutique de quelque nature qu'elle soit.
A part cela, comment ça va chez toi ?
Bien Amicalement.
 
Le temps n'est plus en effet où notre courrier professionnel « pouvait s'assimiler à une production littéraire », propriété de son auteur, et de tels excès de plume peuvent désormais valoir à leur scripteur un de ces procès en dommages-intérêts dont les USA n'ont plus l'exclusive et qui nous arrivent de là-bas dans le cortège des Maquedos, Dyspnée-Landes et autres sérial-quilleurs.
 
Comment faire alors pour communiquer nos observations et impressions intimes ?
 
Il y aurait bien le téléphone. Ça ne laisse en principe pas de traces mais au siècle où nous vivons, qui peut être assuré que son couvert n'est pas posé sur quelque table d'écoute ?
 
On pourrait aussi avoir recours aux riches possibilités du langage codé que nous offrent les DSM, mais il n'est pas certain qu'à l'autre extrémité du circuit l'honorable correspondant dispose du matériel de décryptage nécessaire.
 
Alors, en attendant l'arrivée sur le marché de manuels de conversation médico-médicaux, il va falloir que chacun fasse preuve d'imagination pour aseptiser une pensée parfois trop abrupte afin que le courrier, recarrossé selon les nouvelles normes, puisse satisfaire aux exigences des plus sourcilleuses juridictions. D'où une version « clean » :
 
Mon Cher Confrère,
Je viens de voir votre client le jeune X... Si les capacités intellectuelles de ce sympathique garçon peuvent au premier abord paraître imparfaites je pense qu'elles sont loin d'avoir achevé leur épanouissement et l'apparente rugosité de caractère qui a pu inquiéter l'entourage ne fait que traduire une personnalité déjà fortement affirmée.
Le contexte éducatif est exceptionnel, entre une mère restée affectivement très jeune et pleine de fantaisies et un père sans doute parfois excessif dans ses réactions mais très attaché à de solides valeurs hygiéno-diététiques.
Malgré ces incertitudes, une prise en charge d'inspiration cognitivo-psychopharmaco-familiale pourrait être suggérée, avec bien sûr des réserves quant au résultat, inhérentes à toute thérapeutique...
Prudemment vôtre...
 
Internet c'est bien, Interlignes ça promet d'être mieux.
 

Pierre MOREL



LA RÉDACTION SUR LE WEB
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REVUES ANALYSÉES POUR CE NUMÉRO :
* Acta Psychiatrica Scandinavica, janvier février 1998
* Annals of Pharmacotherapy, 31 (12) 1997
* Archives of Family Medicine, 7 (1) 1998
* Archives of General Psychiatry, janvier-février 1998
* Biological Psychiatry, janvier et février 1998
* Biomedical Letters, 55 (219-220) 1997
* Brain Research, 775 (1-2) 1997
* Clinical Journal of Pain, 13 (4) 1997
* Comprehensive Psychiatry, janvier 1998
* Current Opinion in Psychiatry, janvier 1998
* Depression and Anxiety, 6 (3) 1997, 7 (1) 1998, 7 (2) 1998
* European Neuropsychopharmacology, 7 (4) 1997
* European Psychiatry, 13 : 1, 1-8
* Health Psychology, 17 (1) 1998
* Israel Journal of Medical Sciences, 33 (11) 1997
* Journal of Affective Disorders, janvier et février 1998
* Journal of Clinical Psychopharmacology,
18 : 2 - 8, février 1998
* Journal of Pharmacology and Experimental Therapeutics, 284 (1) 1998
* Journal of Psychopharmacology,
11 (4) 1997, 11 (4-suppl) 1997
* Journal of the American Academy of Child
and Adolescent Psychiatry, 37 (2) 1998
* Lancet, 351 (9099) 1998
* L'Encéphale, janvier-février 1998
* Neuroreport, 9 (1) 1998
* Pharmacology Biochemistry and Behavior, 59 (1) 1997
* Psychiatric Bulletin, janvier 1998
* Psychiatry Research, 77 : 71-78, janvier et février 1998
* Psychopharmacology, 134 (4) 1997
* Psychopharmacology Bulletin, 33 : 647-652, 1997
* The American Journal of Psychiatry, janvier et février 1998
* The British Journal of Psychiatry, janvier et février 1998
* The Journal of Clinical Psychiatry, janvier et février 1997
* The Journal of Nervous and Mental Disease, janvier 1998

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