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Revue des revues

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ADOLESCENT
 
Psychiatric symptoms and syndromes
among adolescent children of parents
with lithium-responsive or lithium
-non responsive bipolar disorder.
DUFFY A. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 431-433, mars 1998
La qualité de la réponse au lithium reste un facteur de bon pronostic, puisque les enfants et adolescents issus de parents bipolaires répondeurs tendent à avoir une psychopathologie thymique récurrente et rémittente, alors que les enfants de parents ayant mal répondu au lithium ont des troubles de divers registres, souvent comorbides, et des altérations traînantes de l'humeur.
 
The association between attitudes toward suicide and suicidal ideation in adolescents.
STEIN D. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica,
97 : 195-201, mars 1998
A partir d'un questionnaire construit pour les besoins de la cause, 525 adolescents israéliens ont permis de distinguer quatre facteurs principaux, reflétant quatre type d'attitudes : le droit de la société de prévenir le suicide, le suicide en tant que symptôme de maladie mentale, le droit des individus de s'exprimer sur ce sujet, et le fait de prendre le comportement suicidaire au sérieux.
L'important est que les attitudes permissives à l'égard du suicide sont corrélées à l'existence d'une idéation suicidaire, et en sont donc un marqueur repérable. La direction du lien de causalité entre les deux reste à approfondir.
 
Adrenal steroid secretion and major depression in 8-to 16-years-olds, III influence of cortisol/DHEA ratio at presentation on subsequent rates of disappointing life events and persistent major depression.
GOODYER I.M. et coll., Psychological Medicine,
28 : 265-273, mars 1998
Le rapport cortisol/DHEA serait un index plus précis de l'activation de l'axe corticotrope que le cortisol seul, car prenant en compte l'effet antiglucocorticoïde du DHEA. Dans cette étude réalisé auprès de 68 enfants et adolescents (8-16 ans) présentant un premier épisode dépressif et suivis un an, un rapport cortisol/DHEA élevé prédit une persistance de la dépression. Encore plus intéressant, un rapport élevé lors des prélèvements vespéraux prédit la survenue d'événements relationnels décevants. Comme si cet indicateur biologique d'un hypercorticisme se traduisait par des processus cognitifs ou émotionnels susceptibles d'aboutir à un déséquilibre des relations interpersonnelles.
 
Naturalistic experience with the use of dilvaproex* sodium on an in-patient unit for adolescent psychiatric patients.
DELTITO J.A., Acta Psychiatrica Scandinavica,
97 : 236-240, mars 1998
Description "naturaliste » de l'utilisation du divalproex au sein d'une unité d'hospitalisation psychiatrique pour adolescents de 13 à 18 ans. On y trouvera confirmation des indications habituelles, avec au premier chef des états mixtes (16), des états dépressifs (7), des états maniaques (4), enfin des épisodes psychotiques aigus non spécifiés (4). Dans l'ensemble, les résultats sont considérés comme positifs.
 
Lack of continuity - a problem in the care
of young suicides.
HULTEN A., WASSERMAN D.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 97 : 326-333, mai 1998
Voilà une étude particulièrement pertinente, qui met en lumière la pierre d'achoppement des tentatives de prise en charge des adolescents et jeunes adultes suicidaires : les ruptures et discontinuités ainsi que les changements d'interlocuteurs, notamment dans les circuits de psychiatrie adulte. Cette conclusion est tirée de l'étude rétrospective des prises en charge effectuées avant leur décès, auprès de 34 jeunes de 15 à 25 ans. Vingt de ces jeunes avaient déjà fait des tentatives de suicide, qui étaient généralement répertoriées, mais dans le circuit de la psychiatrie adulte, le nombre d'interlocuteurs successifs allait de 3 à 30 différents médecins !
* Indication non reconnue en France, source Vidal 99


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BIOLOGIE
 
Major depression : behavioral markers
of depression and recovery.
TYGE J., SCHELDE M., The Journal of Nervous
and Mental Disease, 186 : 133-140, mars 1998
La dépression, examinée d'un point de vue comportemental et éthologique fortement inspiré des théories de Lorenz et Tinbergen. L'observation porte sur 11 sujets, avec cotation au début et à la fin de leur hospitalisation, à l'aide d'une échelle de 166 items (fournie dans l'article). Il apparaît à l'auteur que la principale caractéristique éthologique de la dépression est une réduction des interactions sociales. La sortie de dépression est marquée par une augmentation des comportements à valeur d'interaction sociale.
 
Major depression : behavioral parameters
of depression and recovery.
TYGE J., SCHELDE M., The Journal of Nervous
and Mental Disease, 186 : 141-149, mars 1998
Pas grand-chose de plus dans ce deuxième article sur l'approche éthologique de la dépression, plutôt redondante, sauf une discussion théorique où la valeur adaptative de la dépression n'apparaît pas très élevée.
 
Omega-3 polyunsaturated fatty acid levels
in the diet and in red blood cell membranes
of depressed patients.
EDWARDS R. et coll., Journal of Affective Disorders,
48 : 149-156, mars 1998
Les acides gras polyinsaturés de la couche de phospholipides de la membrane des neurones auraient une influence plus ou moins directe sur la fonction neurotransmettrice. C'est en tout cas ce qui sous tend cette théorie selon laquelle une diminution des omega-3 PUFAs (Poly Unsaturated Fatty Acids) aurait une influence sur la pathologie dépressive. Cette petite étude montre en effet qu'une diminution des omega-3 PUFAS de la membrane des hématies est corrélée avec l'intensité de la symptomatologie dépressive, chez 10 patients déprimés comparés à 14 témoins.
 
Depletion of omega-3 fatty acid levels in red blood cell membranes of depressive patients.
PEET M. et coll., Biological Psychiatry, 43 : 315-319, mars 1998
Cette importante étude montre que les membranes érythrocytaires de sujets déprimés ont une diminution significative des acides gras polyinsaturés (PUFA) omega3, notamment de l'acide docosahexanoique (DHA). Cette anomalie érythrocytaire peut être reproduite sur les globules rouges de témoins par incubation avec de l'eau oxygénée, ce qui donne un indice sur la nature oxydative de cette altération membranaire.
 
A controlled study of folate levels
in Chinese inpatients with major depression in Hong King.
LEE S. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 73-78, avril 1998
Tentative infructueuse de vérification sur une population chinoise, de l'observation d'une hypofolatémie dans les troubles dépressifs, retrouvée dans diverses études européennes, notamment britanniques.
 
A prevalence study of folate deficiency
in a psychiatric in-patient population.
SKERRITT U.M., Acta Psychiatrica Scandinavica,
97 : 228-231, mars 1998
Plusieurs études récentes ont fait état d'une déficience en folates dans diverses pathologies psychiatriques, notamment dépressives. Certains ont même suggéré une supplémentation alimentaire en folates, comme appoint thérapeutique. Cette étude irlandaise tempère les espoirs apportés par ces données, ne montrant pas de réelle différence dans les taux de folates érythrocytaires entre un groupe d'admissions consécutives hétérogène (pour majorité des déprimés, toutefois) et des témoins appariés.
 
Density of Imidazoline receptors in platelets of euthymic patients with bipolar affective disorder and in brains of lithium-treated rats.
GARCIA-SEVILLA J.A. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 616-618, avril 1998
Les récepteurs plaquettaires à l'imidazoline, de découverte récente, seraient augmentés chez des sujets déprimés. Cette petite étude en examine le statut chez 11 bipolaires euthymiques, ainsi que dans les cerveaux de rats traités par lithium. Rien à signaler, tant chez les humains que chez les rongeurs.
 
Relationship between blood magnesium and psychomotor retardation in drug-free patients with major depression.
WIDMER J., HENROTTE J.G., RAFFIN Y. et coll.,
European Psychiatry, 13 : 90-97, 1998
Quarante pour cent d'une cohorte de 88 sujets déprimés (non traités) ont une augmentation de plus de 25 % du magnésium érythrocytaire et plasmatique. Il y aurait une corrélation avec le ralentissement psychomoteur.


CHRONOBIOLOGIE
 
The influence of climate on suicidal behaviour in Italy.
PRETI A., Psychiatry Research, 78 : 9-20, mars 1998
Tentative de mise en corrélation de diverses variables climatiques enregistrées par les stations météorologiques, et de la mortalité suicidaire, dans 17 villes italiennes. Il apparaît que le taux de suicide est influencé par le degré d'humidité, la pluviosité, et l'ensoleillement, de telle sorte que les régions les plus dangereuses sont les régions les plus sèches et les moins ensoleillées. Il est intéressant que cette influence saisonnière soit particulièrement marquée chez les sujets de plus de 65 ans.
 
Patterns of mood variation during antidepressant treatment.
BENEDETTI F. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 133 - 140, mai 1998
L'utilisation de méthodes statistiques appropriées permet de rechercher, chez 20 patients traités de façon standardisée par fluvoxamine, des fluctuations de l'état subjectif réalisant de "mini-cycles ». Ce phénomène ne concerne qu'un quart des sujets, 8/20 ayant un profil d'amélioration progressive en dent-de-scie, et 7/20 ayant un profil complètement erratique.
 
 
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CLINIQUE
 
Experience of negative symptoms : comparison of schizophrenic patients to patients with a depressive disorder and to normal subjects.
SELTEN J.P. et coll., The American Journal of Psychiatry, 155 : 350-354, mars 1998
Comparés à 20 déprimés et 33 témoins à l'aide d'une échelle d'autoévaluation de la symptomatologie négative, 86 schizophrènes font preuve d'une certaine conscience de leur trouble, en tout cas par référence aux témoins, mais en reconnaissent moins clairement l'importance et les conséquences que ne le font les sujets déprimés. Une confirmation du mauvais insight inhérent à la pathologie psychotique.
 
Lack of insight in mood disorders.
PERALTA V., CUESTA M.J., Journal of Affective Disorders,
49 : 55-58, avril 1998
Vérification sans surprise que dans les troubles de l'humeur, les maniaques délirants et les mélancoliques ont moins de conscience de leur trouble (moins d'insight) que les non délirants. L'insight est aussi altéré chez les maniaques non délirants.
 
Clinical psychomotor retardation and attention in depression.
LEMELIN S., BARUCH P., Journal of Psychiatric Research, 32 : 81 - 88, mars-avril 1998
Cette étude franco-canadienne portant sur une population de 30 sujets déprimés et utilisant l'échelle de ralentissement de Widlocher (ERD) ainsi qu'une batterie de test d'attention montre que les troubles de l'attention ne sont corrélés ni à l'intensité de la dépression, ni à l'existence d'une anxiété associée, mais par contre que la corrélation est bonne avec l'ERD, ce qui fait de cette échelle un outil clinique acceptable de l'évaluation du déficit cognitif dépressif.
 
 

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COGNITION
 
Neuropsychological performance and plasma cortisol, arginine vasopressin and oxytocin in patients with major depression.
VAN LONDEN L. et coll., Psychological Medicine,
28 : 275-284, mars 1998
Chez 56 déprimés non traités, et soumis à une batterie complète de test neuropsychologiques, on observe une corrélation entre la baisse des performances et la cortisolémie, ainsi que de meilleures performances chez les patients ayant un taux de vasopressine élevé. On confirme ainsi l'implication de l'hypercortisolémie dans le déficit cognitif dépressif, et l'on peut penser que la vasopressine intervient indépendamment, par un rôle d'éveil. L'ocytocine ne fait rien, apparemment.
 
Cognitive deficits in schizophrenia
and affective disorders : evidence for a final common pathway disorder.
ZIHL J. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica,
97 : 351-357, mai 1998
Deux groupes de 100 patients, schizophrènes et déprimés, ont un déficit cognitif commun, notamment dans les tests reflétant les capacités d'attention. La seule différence spécifique est dans le test de Wisconsin, moins bien réalisé par les schizophrènes.
 
Self-concept and mood : a comparative study between depressed patients with and without borderline personality disorder.
De BONIS M. et coll., Journal of Affective Disorders,
48 : 191-198, mars 1998
Comparés à des témoins psychiatriques non déprimés, des sujets déprimés ont une perception négative d'eux-mêmes. Ce qui est intéressant dans cette étude, et qui corrobore les données issues de la psychopathologie traditionnelle, est que les déprimés souffrant de trouble borderline de la personnalité ont une perception ambivalente d'autrui, auquel ils attribuent des valeurs tantôt positives tantôt négatives. Ce résultat est obtenu à l'aide d'une procédure standardisée par laquelle le sujet s'évalue et évalue ses proches (version simplifiée du répertoire de Kelly).
 
Executive deficits in major depression.
DEGL'INNOCENTI A. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica,
97 : 182-188, mars 1998
Les épreuves d'exécution de diverses tâches cognitives (test de Stroop, test de Wisconsin, test de fluidité verbale) montrent, chez des déprimés comparés à des témoins, un certain ralentissement, ainsi qu'une moindre souplesse adaptative, mais pas pour autant de persévérations anormales, ni d'atteinte de la faculté de filtrer les informations non pertinentes.
 
Troubles cognitifs dans la dépression. Evaluation neuropsychologique des troubles
de la mémoire et du comportement.
EMILIEN G. et coll., L'Encéphale, 24 : 138-150, mars-avril 1998
Article belge écrit en anglais dans une revue française, et décrivant 6 patients déprimés soumis à une batterie de tests neuropsychologiques ainsi qu'à des inventaires de personnalité. C'est très minutieux, mais pas très interprétable, du fait du petit nombre de patients ; et l'on ne comprend pas bien la corrélation que tentent de faire les auteurs entre les troubles de la mémoire, variables, et les troubles de la personnalité.
 
Differentiation of cognitive and motor slowing in the digit symbol test (DST) : differences between depression and schizophrenia.
VAN HOOF J.J.M. et coll., Journal of Psychiatric Research,
32 : 99 - 104, mars - avril 1998
Le ralentissement dépressif et le ralentissement du schizophrène ont des points communs, mais aussi des différences que s'attache à mettre en évidence cette étude faisant appel à un test cognitif, le Digit Symbol Test (DST), partie intégrante de la batterie de tests de Wechsler. En bref, le ralentissement dépressif est global, alors que le ralentissement des schizophrènes porte plus sur l'appariement des symboles que sur l'écriture.
Semantic priming in major depressive state.
GEORGIEFF N. et coll., Psychiatry Research,
78 : 29-44, mars 1998
Pas d'altération spécifique des processus sémantiques chez les déprimés. Les anomalies constatées dans les tests de reconnaissance verbale sont à mettre au compte du ralentissement ou d'une atteinte plus globale des processus cognitifs liée à la difficulté à soutenir des efforts.
 
 
COMORBIDITÉ
 
Negative symptoms, depression and parkinsonian symptoms in chronic, hospitalised schizophrenic patients.
PERENYI A. et coll., Journal of Affective Disorders,
48 : 163-170, mars 1998
Pas facile, chez les schizophrènes chroniques, de faire la part des symptômes négatifs, d'une pathologie dépressive associée, et de l'effet des médicaments neuroleptiques. En réalité, chez ces 45 patients hospitalisés depuis longtemps et recevant des posologies assez importantes de neuroleptiques, les symptômes négatifs et la dépression peuvent être assez facilement distingués les uns des autres. La durée et la quantité de traitement neuroleptique sont corrélées à ces deux dimensions.
 
Bipolar disorder in adult patients with Tourette's syndrome : a clinical study.
BERTHIER M.L. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 364-370, mars 1998
La maladie des tics coexiste fréquemment avec le trouble bipolaire. Mais cet échantillon de 30 sujets présentant une maladie des tics associée aux diverses formes de trouble bipolaire (type 1, 2, formes schizoaffectives, cyclothymie) a aussi une importante comorbidité avec des troubles non thymiques (divers troubles anxieux, troubles de la personnalité, etc...). Difficile de se repérer dans ce fouillis de pathologies associées ou successives.
 
Depressive signs and symptoms
in schizophrenia : a prospective blinded trial of olanzapine and haloperidol.
TOLLEFSON G.D. et coll., Archives of General Psychiatry,
55 : 250-258, mars 1998
La comparaison de l'olanzapine et de l'halopéridol dans le cadre d'une vaste multicentrique internationale (17 pays) rassemblant près de 2 000 patients schizophrènes dont près de la moitié avaient une symptomatologie associée d'intensité modérée montre, avec les deux neuroleptiques, une amélioration de cette dimension dépressive, mais avec une supériorité significative de l'olanzapine sur l'halopéridol (p < 0,001).
 
The effect of depression on return to drinking : a prospective study.
GREENFIELD S.F. et coll., Archives of General Psychiatry,
55 : 259-265, mars 1998
Une confirmation méthodologiquement rigoureuse de ce que le bon sens clinique pouvait laisser penser : des alcooliques déprimés lorsqu'ils entreprennent un sevrage hospitalier rechutent plus rapidement de leur intempérance que les alcooliques non déprimés.
 
The relationship of suicide attempts, borderline personality traits, and major depressive disorder in a veteran outpatient population.
REICH J., Journal of Affective Disorders,
49 : 151 - 156, mai 1998
La stratification d'un groupe d'anciens combattants déprimés selon l'existence d'un comportement suicidaire ou d'une personnalité borderline permet d'identifier des sous-groupes aux profils assez différents, avec les implications thérapeutiques correspondantes. On remarque que les auteurs trouvent une association entre la personnalité borderline et le trouble anxiété généralisée, à explorer plus avant.
 
Tobacco smoking and bipolar disorder.
GONZALEZ-PINTO A. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry, 59 : 225 - 228, mai 1998
La comparaison de 51 bipolaires de type I du nord de l'Espagne avec un échantillon de la population générale montre chez les patients une proportion significativement supérieure de sujets ayant fumé à un moment ou à un autre, ainsi que significativement plus de gros fumeurs. Le tabagisme ayant souvent précédé la maladie, se pose la question d'un facteur de risque commun.
 
Risperdone versus haloperidol and amitriptyline in the treatment of patients with a combined psychotic and depressive syndrome
MÜLLER-SIECHENEDER F., MÜLLER M.J., HILLERT A.
et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology,
18 : 111-120, avril 1998
Démonstration, chez 123 schizophrènes avec dépression, que l'association d'halopéridol (9 mg en moyenne) et d'amitriptyline (180 mg en moyenne) est supérieure à la rispéridone (7 mg en moyenne, par jour), et pratiquement aussi bien tolérée. Elle est sans doute moins onéreuse, de surcroît.
 
Medication compliance among patients with bipolar disorder and substance use disorder.
WEISS R.D., GREENFIELD S.F., NAJAVITS L.M. et coll.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 59 : 172-174, avril 1988
Chez 44 sujets bipolaires mais aussi toxicomanes, l'observance du traitement thymorégulateur est meilleure avec le valproate qu'avec le lithium, et les patients invoquent les effets secondaires pour cette différence.
 
 

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CULTURE
 
Religiosity and remission of depression in medically ill older patients.
KOENING H.G. et coll., The American Journal of Psychiatry, 155 : 536 - 542, avril 1998
La foi ne déplace peut-être pas les montagnes, mais elle facilite la rémission, en cas d'épisode dépressif. C'est ce que donne à penser cette étude effectuée auprès de patients de plus de 60 ans, consécutivement admis dans un service de médecine somatique, chez qui une dépression avait été détectée. Suivis par téléphone pendant en moyenne 47 semaines après leur sortie, ces sujets ont des délais de rémission d'autant plus courts qu'ils avaient un indice de religiosité élevé. C'est la religiosité personnelle, et non le fait d'être plus ou moins pratiquant, qui fait la différence.
 
Dysfunctional parenting as a risk factor to lifetime depression in a sample of employed japanese adults : evidence for the "affectionless control » hypothesis.
SATO T. et coll., Psychological Medicine, 28 : 737-742, mai 1998
Cette étude effectuée sur un échantillon de 418 employés japonais confirme des données déjà obtenues de populations occidentales, indiquant qu'un dysfonctionnement parental (négligence et manque d'affection associés à une hyperprotection) peut prédisposer à une pathologie dépressive de l'âge adulte.
 
Course of acute affective disorders
in a developing country setting.
BROWN A.S., VARMA V.K., MALHOTRA S. et coll.,
The Journal of Nervous and Mental Disease, 207-213, avril 1998
En Inde, l'évolution des états dépressifs et maniaques est beaucoup plus favorable que dans les pays industrialisés. Ces états sont plus aigus, plus francs, répondent mieux aux thérapeutiques.
 
Use of the center for epidemiologic studies depression (CES-D) scale in Korea.
CHO J. AND KIM K.H. The Journal of Nervous and Mental Disease, 304-310, mai 1998
Validation de la CESD, échelle de détection de la dépression dans le cadre d'études épidémiologiques, en Corée. Les auteurs ont toutefois établi des notes seuil un peu plus élevées que celles utilisées en occident, du fait de la difficulté à l'expression des affects dans les cultures confucéennes.
 
Suicide and homicide after the fall of communist regimes.
LESTER D., European Psychiatry, 13 : 98-100, 1998
Depuis les changements de la fin des années 80 en Europe de l'Est, et la chute du régime communiste soviétique en 1991, les taux d'homicide se sont multipliés. Le suicide n'a pas trop augmenté dans les pays de l'Europe de l'Est, mais par contre il a spécifiquement et mystérieusement augmenté dans les pays de l'ex-URSS, comme s'il avait manqué brusquement un bouc émissaire pour expliquer la misère et les échecs personnels.
 
 

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DÉPRESSIONS RÉSISTANTES
 
Testosterone replacement therapy for hypogonadal men with SSRI-refractory depression.
SEIDMAN S.N., RABKIN J.G., Journal of Affective Disorders, 48 : 157-162, mars 1998
Une nouvelle approche des dépressions résistantes : il est possible que certains hommes souffrant de dépression résistante aient en fait un hypogonadisme, qui rendrait compte de cette non-réponse thérapeutique. L'adjonction de testostérone (400 mg deux fois par semaine pendant deux mois) chez quatre patients souffrant d'hypogonadisme et de dépression, et n'ayant pas répondu à un traitement bien conduit par IRS, améliore spectaculairement les symptômes dépressifs.
 
Serum levels of excitarory amino acids, serine, glycine, histidine, theonine, taurine, alanine and arginine in treatment-resistant depression : modulation by treatment with antidepressants and prediction of clinical responsivity.
MAES M. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica,
97 : 302 - 308, avril 1998
Contrairement à d'autres études, ces auteurs ne retrouvent pas d'anomalies des taux des acides aminés suivants : glutamate, glutamine, glycine, histidine, alanine, arginine, chez des sujets souffrant de dépression résistante. Par contre, des non répondeurs à un nouveau traitement de 5 semaines, sérotoninergique, ont des taux bas d'aspartate, d'asparagine, de sérine, de thréonine et de taurine, qui varient au cours du traitement dans le sens d'une diminution d'aspartate, glutamate et taurine, avec augmentation de la glutamine. Pas limpide.
 
 
ÉCHELLES
 
Health-related quality of life assessment in euthymic and depressed patients with bipolar disorder. Psychometric performance of four self-report measures.
KLINE LEIDY N. et coll., Journal of Affective Disorders,
48 : 207-214, mars 1998
Il s'agit ici d'évaluer au sein d'une population de 62 sujets bipolaires, déprimés ou euthymiques, la
fiabilité et la validité, ainsi que la sensibilité au changement clinique de quatre échelles mesurant à
leur manière la qualité de vie (SF 36, QLDS,
MHI-17, et Cognitive Function scales, pour les curieux). Dans l'ensemble, les résultats sont satisfaisants, et les détails de l'étude pourront servir à ceux qui projettent de bâtir des protocoles dans ce domaine.
 
Responsiveness of observer rating scales by analysis of number of days until improvement in patients with major depression.
LAUGE N., BEHNKE K., SGAARD J. et coll., European Psychiatry, 13 : 143-145, 1998
Comparaison des principales échelles d'évaluation de l'intensité dépressive (HARD, MADRS, MDS, MES, IDS) sur une population de 24 sujets dans le cadre d'un essai ouvert. Pas de différence dans les diverses échelles, qui détectent toutes une action thérapeutique autour du 19ème jour.
 
Can quality of life scales tell us when patients begin to feel the benefits of antidepressants ?
McKENNA S.P., WHALLEY D., European Psychiatry,
13 : 146-153, 1998
Les échelles de qualité de vie, dans la mesure où elles reposent sur la perception du patient lui-même, pourraient être des outils plus sensibles pour capter le tout début de l'action bénéfique d'un antidépresseur. A étayer.
 
 

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EFFETS SECONDAIRES
 
Bupropion as an antidote for
serotonin reuptake inhibitor-induced
sexual dysfunction.
KELLER - ASHTON A., ROSEN R.C.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 59 : 112-115, mars 1998
Les effets secondaires sexuels des sérotoninergiques sont bien connus. On ne voit pas très bien pourquoi l'adjonction d'un autre antidépresseur dépourvu d'effets sur la sexualité corrigerait ces troubles. Mais c'est pourtant ce que proposent ces auteurs, soit en administration continue, soit en prise discontinue, une à deux heures avant l'acte sexuel prévu. En ouvert, cela a l'air de marcher. On attendra les résultats d'une étude plus solide méthodologiquement, avec sérénité puisque le bupropion n'est pas disponible en France.
 
Antidépresseurs et stimulation sexuelle :
la part des choses
CHEBILI S. et coll., L'Encéphale, 24, 180-184, mai-juin 1998
Petite revue assez incomplète (les auteurs ont oublié le bupropion et ne prononcent même pas le nom de la trazodone) sur les antidépresseurs stimulants sexuels, et sur les correcteurs des troubles de la sexualité introduits par les antidépresseurs classiques ou sérotoninergiques.
 
Evaluation prospective du sevrage des antidépresseurs
MOURAD I. et coll., L'Encéphale, 24, 215-222, mai-juin 1998
Difficile de tirer de véritables enseignements de ce suivi prospectif de 16 patients sevrés brutalement de leur antidépresseur, du fait de la diversité des pathologies, des produits en cause, de la raison de l'interruption (inefficacité d'un traitement prescrit depuis au moins deux semaines : comment imputer des éventuels symptômes au sevrage ?), etc...
 
Safety of Mirtazapine in overdose.
BRENNER J.D. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry,
59 : 233 - 235, mai 1998
Six cas de tentative de suicide (ou d'overdose d'enfant) à la mirtazapine, sans issue fatale.
A case of paroxetine-induced akathisia
and a review of SSRI-induced akathisia.
BONT-BRILHAULT F., THIBAUT F., LEPRIEUR A., PETIT M., European Psychiatry, 13 : 109-111, 1998
Un cas d'akathisie apparu après une semaine de traitement par paroxétine chez un sujet de 81 ans, traité par ailleurs par carbamazépine.
 
 

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ENFANCE
 
Modifications comportementales dans la dépression de l'enfant : étude des clignements des paupières et des autocontacts
BRAND, G, L'Encéphale, 24, 194-198, mai-juin 1998
Cette étude compare 14 enfants de 8 à 13 ans, avant et après un traitement pour dépression, sur la fréquence des clignements d'yeux et des autocontacts. L'auteur fait état d'une diminution significative du clignement et des autocontacts lors de l'amélioration du syndrome dépressif.
 
Serum sertraline and N - desmethylsertraline levels in breast-feeding mother-infant pairs.
WISNER K.L. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 690 - 692, mai 1998
Neuf cas de nourrissons tétant une maman traitée par sertraline. Dans tous les cas sauf un les taux plasmatiques de sertraline et de desmethylsertraline chez le bébé sont extrêmement faibles. Les auteurs se perdent en conjectures sur le dernier cas, le taux de l'enfant, moitié de ceux de la mère, restant inexplicables eu égard à la quantité de sertraline contenue dans le lait maternel. Même si les auteurs, américains, se veulent rassurants, nous rappellerons qu'en France, les mentions légales déconseillent une telle prescription chez la mère allaitante.
 
Serum levels of Valproate* and Carbamazepine* in breastfeeding
mother-infant pairs.
WISNER K.L., PEREL J.M.
Journal of Clinical Psychopharmacology, 18 : 167, avril 1998
Ne généralisons pas à partir de trois cas, mais constatons simplement que le nourrisson allaité par une mère traitée par CBZ a des taux sanguins de 15 % de ceux de sa mère, et que les deux qui ont tété une maman thymorégulée par valproate n'ont que 1,5 et 6 % des taux de leur mère.
 
* Précautions d'emploi, en France, chez la femme allaitante, source Vidal 99.
Suicidal children grow up : relations between family psychopathology and adolescents' lifetime suicidal behavior.
PFEFFER C.R., NORMANDIN L. and KAKUMA T.
The Journal of Nervous and Mental Disease, 269-275, mai 1989
Des adolescents repérés antérieurement, au travers d'hospitalisations psychiatriques durant leur enfance, comme étant à risque suicidaire, et ayant effectivement commis un geste autolytique, se trouvent avoir plus souvent des familles désunies, des mères ayant elles-mêmes fait des tentatives de suicide ou des parents abusant de substances diverses.
 
 
ÉPIDÉMIOLOGIE
 
Risk factors for depression in primary care. Findings of the TADEP projet.
SALOKANGAS R.K.R., POUNTANEN O.,
Journal of Affective Disorders, 48 : 171-180, mars 1998
L'utilisation d'un questionnaire de repérage de la dépressivité, la DEPS (Depression Scale) auprès d'une population de 1 643 Finlandais consultants de médecine générale montre une corrélation entre des scores élevés, évocateurs de dépression, et un ensemble de facteurs de risque comme une mauvaise santé physique, un statut socio-économique ou professionnel précaire, l'existence de difficultés conjugales ou relationnelles, des problèmes d'alcool et des événements de vie adverses. Cette corrélation entre les facteurs de risque et la dépression est plus étroite chez l'homme que chez la femme.
 
Prevalence of mood disorders in the rural population of Udmurtia.
PAKRIEV S. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica,
97 : 169-174, mars 1998
Étude épidémiologique estonienne tentant d'évaluer la prévalence des troubles de l'humeur au sein d'une population rurale, par entretien direct auprès d'un échantillon de 855 personnes. L'incidence des dépressions atteint 30 % selon l'ICD 10, et 22 % selon le DSM 4. On retrouve la prédominance féminine (40 % vs 17 % d'hommes), ainsi que l'augmentation d'incidence en cas de veuvage, de divorce ou de perturbation des relations familiales. On trouve aussi une comorbidité marquée avec la phobie sociale ou le trouble somatoforme douloureux.
 
Outcomes of Depression International Network (ODIN). Background, methods and fields trials.
DOWRICK C. et coll., The British Journal of Psychiatry,
172 : 359-363, avril 1998
Description d'un réseau européen, interconnecté par internet, et rassemblant Anglais, Irlandais, Suédois, Norvégiens et Espagnols (dommage qu'il n'y ait pas de centre français), dans le but de recueillir des données sur les facteurs de risque, la prévalence et le pronostic des troubles dépressifs, que ce soit en zones rurales ou en zones urbaines.
 
School setting and teaching experience as risk factors for depressive symptoms in teachers.
JURADO D., GURPEGUI M., MORENO O. et coll.,
European Psychiatry, 13 : 78-82, 1998
Une enquête effectuée auprès d'enseignants espagnols et comportant le CES-D, échelle de repérage épidémiologique de la dépression, trouve un peu plus d'un quart de possibles déprimés, et cette particularité est corrélée au fait de travailler dans le secteur public, en primaire, et d'avoir une plus longue carrière derrière soi.
 
Sex differences in the prevalence and detection of depressive and anxiety disorders in general health care settings : report from the world health organization collaborative study on psychological problems in general health care.
GATER R. et coll., Archives of General Psychiatry,
55 : 405 - 414, mai 1998
Voila les résultats d'une vaste enquête de l'OMS sur la prévalence des troubles anxieux et dépressifs selon le sexe, au travers de 15 centres répartis sur quatre continents. On constate une prédominance féminine des troubles, dans la dépression, et l'agoraphobie et le trouble panique, la répartition étant identique dans tous les centre. Par contre, pour l'anxiété généralisée, l'effet du sexe varie selon les centres. Il s'agit de pathologies repérées dans des consultations de médecine générale.
 
 

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ESSAIS THÉRAPEUTIQUES
 
Meta-analysis of trials comparing antidepressants with active placebo.
MONCRIEFF J. et coll., The British Journal of Psychiatry,
172 : 227-231, mars 1998
Les auteurs analysent les 9 essais comparatifs des premiers antidépresseurs utilisant la technique du placebo actif (atropine) trouvés dans la littérature, pour conclure que cette technique qu'ils estiment plus respectueuse d'une véritable méthodologie aveugle, diminue l'ampleur de l'effet thérapeutique attribué aux premiers antidépresseurs. Attention toutefois, J. Moncrieff est la même qui sur des arguments méthodologiques « intégristes », a prétendu que le lithium n'avait pas fait la preuve de son efficacité.
 
Commentary : meta-analysis of trials comparing antidepressants with active placebos.
HEALY D., The British Journal of Psychiatry,
172 : 232-234, mars 1998
Réponse plutôt pondérée, qui remarque tout de même que la poignée d'études comparant des imipraminiques à l'atropine, dans le traitement d'états dépressifs divers, n'est pas de toute première fraîcheur, et n'est pas facile à extrapoler aux populations et aux thérapeutiques actuelles. De plus qui serait disposé à payer pour ce type d'études, en dehors des tiers payants, et encore ?
 
A randomized, placebo-controlled,
dose-response trial of venlafaxine hydrochloride in the treatment of
major depression.
RUDOLPH R.L. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry,
59 : 116 - 122, mars 1998
Essai thérapeutique classique, en quatre groupes parallèles, évaluant l'efficacité antidépressive de la venlafaxine selon trois posologies (75, 225, 375 mg, comparé au placebo), chez 358 patients déprimés ambulatoires, dont 194 seulement sont allés au bout des 6 semaines d'essai. Tous les groupes thérapeutiques sont statistiquement supérieurs au placebo, les deux plus fortes posologies semblant un peu plus efficaces, mais au prix d'effets secondaires plus importants (nausées, vertiges, somnolence).
 
Statistical approaches to trial durations
in episodic affective illness.
POST R.M. et coll., Psychiatry Research, 78 : 71-88,
mars 1998
Article méthodologique touffu, tentant d'avancer dans le difficile problème des essais thérapeutiques dans les troubles discontinus (dépressions récurrentes, trouble bipolaire). Les essais parallèles sont très lourds à mettre en œuvre, et la durée optimale des phases thérapeutiques au cours des essais croisés ou des procédures séquentielles n'est pas déterminée. Les auteurs présentent trois approches statistiques différentes. Pour spécialistes.
 
A meta-analysis of eight randomized, double-blind, controlled clinical trials of mirtazapine for the treatment of patients with major depression and symptoms of anxiety.
FAWCETT J., BARKIN R.L., The Journal of Clinical Psychiatry, 59 : 123 - 127, mars 1998
Cette méta-analyse de 8 petits essais thérapeutiques américains comparant la mirtazapine* (miansérine de deuxième génération), prochainement commercialisée chez nous, le placebo et pour certains essais l'amitriptyline permet de conclure à une égalité thérapeutique entre les deux principes actifs, supérieurs au placebo. Il s'agissait de patients ayant une anxiété associée repérée par un score minimum de 6 au cluster anxiété de l'échelle de dépression de Hamilton.
 
Once-versus twice-daily venlafaxine
therapy in major depression :
a randomized, double-blind study.
AMSTERDAM J.D. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry, 59 : 236 - 240, mai 1998
Malgré sa brève demi-vie, la venlafaxine est aussi efficace en dose unique quotidienne qu'en dose fractionnée. L'activité antidépressive est donc plus liée à la demi-vie pharmacodynamique qu'à la demi-vie pharmacocinétique.
 
A double-blind, placebo-controlled trial
of nefazodone in the treatment of patients hospitalized for major depression.
FEIGHNER J. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry,
59 : 246 - 258, mai 1998
Classique étude contrôlée contre placebo, réalisée chez des patients hospitalisés pour dépression, traités par néfazodone* (500 mg/j) pendant 6 semaines. Le traitement actif est supérieur au placebo, et une différence statistiquement significative est perceptible à la fin de la première semaine...
 
A meta-analysis of the effects of Venlafaxine on anxiety associated with depression.
RUDOLPH R.L., ENTSUAH R., CHITRA R.
Journal of Clinical Psychopharmacology, 18 : 136-144, avril 1998
Cette méta analyse de 6 essais thérapeutiques classiques suggère que la venlafaxine, comme le font généralement tous les antidépresseurs, est plus efficace que le placebo sur les symptômes anxieux associés à la pathologie dépressive.
 
Predictability of dropout in unipolar depressed outpatients.
HOENCAMP E., HAFFMANS P.M.J., DUIVENVOORDEN H.J., European Psychiatry, 13 : 63-66, 1998
Dans le cadre d'un essai thérapeutique impliquant 119 patients déprimés, et comportant un peu plus d'un quart de sorties prématurées la plupart pour effets secondaires, une régression logistique identifie comme facteurs corrélés à la sortie d'essai trois caractéristiques : les antécédents d'alcoolisme et un fonctionnement psychosocial de mauvaise qualité, selon l'axe 5 du DSM III-R en tant que facteurs favorisant la sortie, et l'existence d'un trouble du sommeil sur l'HSCL 90 en tant que facteur de stabilité dans l'étude.
 
Comparing onset of effect of antidepressants : pragmatic considerations on methods
and end-points.
HACKETT D., European Psychiatry, 13 : 117-123, 1998
Considérations théoriques sur la difficile question de l'évaluation du début de l'action antidépressive d'une molécule.
 
Comparing the onset of action of antidepressants : comparison of different criteria applied to the same data set.
NIKLSON I.A., REIMITZ P.E., European Psychiatry,
13 : 124-127, 1998.
Comparaison de diverses techniques statistiques pour tenter de saisir l'effet antidépresseur précoce d'une molécule. L'une des conclusions est que les techniques utilisées jusqu'alors ont des critères trop stricts pour être aisément applicables, et ces critères devraient être redéfinis.
 
Onset of improvement under fluoxetine
and moclobemide.
STASSEN H.H., ANGST J., DELINI-STULA A.,
European Psychiatry, 13 : 128-133, 1998
A propos d'une méta-analyse d'essais thérapeutiques impliquant la fluoxétine et le moclobémide, antidépresseurs fort différents, diverses considérations méthodologiques sur les méthodes à utiliser pour saisir un effet précoce. Notamment il faudrait effectuer plus de mesures au cours des deux premières semaines du traitement, car c'est là que ça se passe.
 
A double blind comparison of the efficacy
and safety of milnacipran and fluoxetine in depressed inpatients
GUELFI J.D et coll, International Clinical Psychopharmacology, 13 : 121-128, mai 1998
Essai thérapeutique hyperclassique, comprenant deux doses quotidiennes de milnacipran (100 et 200 mg à une dose de fluoxétine 20 mg) dans le traitement d'états dépressifs hospitalisés. La faible dose de milnacipran est au moins aussi efficace que la plus forte dose, et si les résultats sont comparables à la fin des deux mois de l'essai on signale toutefois une supériorité statistique (sinon clinique) de la plus faible dose de milnacipran sur la fluoxétine à J 28. Les effets secondaires ne sont pas contradictoires avec les classiques : perte de poids sous fluoxétine et tachycardie sous milnacipran.
 
A regression analytical approach to estimate the onset of activity of antidepressants.
MÜLLER H., MÖLLER H.J., European Psychiatry,
13 : 134-137, 1998
Modèle de régression ambitionnant la détection précoce de l'effet antidépresseur. Cela permet en tout cas de constater que l'hétéro-évaluation est plus sensible que l'autoévaluation (de 4 jours environ).
 
Early predictors of two month response
with mianserin and selective serotonin uptake inhibitors and influence of definition
of outcome on prediction.
BERLIN I., LAVERGNE F., European Psychiatry,
13 : 138-142, 1998
Cette régression logistique des paramètres de deux essais thérapeutiques impliquant la miansérine, la fluvoxamine et la fluoxétine suggère que l'amélioration précoce est corrélée avec l'amélioration de fin d'essai (56 jours). Un âge plus jeune et un poids moins élevé sont corrélés à une moindre réponse.
 
 
ÉVÉNEMENTS
 
Trauma exposure, postmigration stressors, and symptoms of anxiety, depression and post-traumatic stress in Tamil asylum-seekers : comparison with refugees and immigrants.
SILOVE D. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica,
97 : 175-181, mars 1998
Les demandeurs d'asile Tamils représentent une population à risque psychiatrique. S'ils sont arrivés sur les côtes australiennes, c'est généralement pour fuir des situations insupportables, et la politique de découragement de l'immigration irrégulière en rajoute. On observe bien, dans ce groupe de demandeurs d'asile comparés à des réfugiés réguliers, une augmentation des mesures du stress, mais pas de différence dans la production de symptômes psychiatriques proprement dits, notamment dépressifs.
Prospective study of posttraumatic stress disorder and depression following trauma.
SHALEV A.Y. et coll., The American Journal of Psychiatry, 155 : 630 -637, mai 1998
Cette évaluation prospective de 211 sujets vus dans une unité d'urgences après un événement traumatique montre après un mois, 29,9 % de stress post-traumatique et 19 % de dépression, et après 4 mois 17,5 % de stress post-traumatique et 14,2 % de dépression. La comorbidité dépressive chez les patients souffrant de névrose traumatique est de 44 % aux deux évaluations, et introduit un facteur de gravité particulier. Des stratégies thérapeutiques précoces sont vivement conseillées en cas de traumatisme psychologique grave.
 
The role of defeat and entrapment
(arrested flight) in depression :
an exploration of an evolutionary view.
GILBERT P., ALLAN S., Psychological Medicine,
28 : 585-598, mai 1998
Tentative de prise en compte, dans une perspective évolutionniste, des concepts de défaite et d'encerclement, à l'aide de questionnaires élaborés pour la circonstance. La comparaison de deux populations ­ étudiants et sujets déprimés ­ montre que ces nouvelles variables sont corrélées à la dimension dépressive.
 
A twin study of mortality after spouse bereavement.
LICHTENSTEIN P. et coll., Psychological Medicine,
28 : 635 - 644, mai 1998
Cette étude de jumeaux (la survie du jumeau veuf comparée à la survie du jumeau encore marié) confirme une notion classique mais mal vérifiée, selon laquelle la perte du conjoint introduit un risque accru de mortalité. C'est surtout vrai chez les veufs relativement jeunes (moins de 70 ans), et chez les veufs récents plus que chez les veufs depuis longtemps. Chez la femme, le pic de mortalité est important dans les premières années du veuvage, mais diminue fortement si ce cap initial est franchi.
 
A post hoc comparison of paroxetine and nortripytline for symptoms of traumatic grief.
ZYGMONT M. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry,
59 : 241 - 245, mai 1998
Cette étude ne prouve pas grand-chose, puis qu'elle est ouverte, associant paroxétine à une psychothérapie adaptée aux situations de deuil, chez des sujets venant de subir la perte d'un être cher et correspondant aux critères d'un deuil compliqué. Quatre mois de traitement aboutissent à une diminution d'un peu plus de 50 % des symptômes de l'échelle de deuil compliqué et de l'échelle de dépression de Hamilton. Un résultat d'un ordre de grandeur comparable avait été obtenu dans une autre étude, sous nortriptyline.
 
 
GÉNÉTIQUE
 
Autism, affective and other psychiatric disorders : patterns of familial aggregation.
BOLTON P.F. et coll., Psychological Medicine,
28 : 385-395, mars 1998
Cette étude de la morbidité psychiatrique dans les familles de sujets souffrant d'autisme (comparés à des mongoliens) suggère un lien entre le trouble obsessif compulsif et l'autisme. On trouve aussi un peu plus de troubles de l'humeur dans les familles des autistes, et cette incidence n'est pas uniquement explicable par le stress d'avoir un enfant handicapé.
 
A functional variant of the serotonin transporter gene in families with bipolar affective disorder.
EWALD H. et coll., Journal of Affective Disorders,
48 : 135-144, mars 1998
Confrontation de deux arbres généalogiques de familles danoises affectées par de nombreux cas de trouble bipolaire, avec les loci situés sur le chromosome 17, où siège le gène de la SERT, protéine de transport de la sérotonine. Les résultats sont négatifs, que ce soit pour un variant récemment identifié (délétion de la paire de bases 44) ou pour d'autres variants du gène SERT ou des régions adjacentes.
 
Seasonal mood change and personality :
an investifation of genetic co-morbidity.
JANG K.L. et coll., Psychiatry Research, 78 : 1-8, mars 1998
Cette étude de jumeaux, évaluant 163 jumeaux monozygotes et 134 jumeaux dizygotes sur la saisonnalité de l'humeur et la personnalité à l'aide d'outils appropriés, montre une forte corrélation entre les deux domaines, suggérant que certaines particularités de la personnalité et la sensibilité saisonnière ont un substratum génétique commun.
 
A registry-based twin study
of depression in men.
LYONS M.J. et coll., Archives of General Psychiatry,
55 : 468 - 472, mai 1998
Importante investigation, à l'aide d'un entretien téléphonique standardisé, de 3 372 paires de jumeaux ayant servi dans l'armée à l'époque du Vietnam, tentant d'explorer le poids respectif des facteurs familiaux biologiques et relationnels, ainsi que des facteurs d'environnement non partagé. Il apparaît, et c'est cohérent avec les vieilles distinctions nosologiques, que les "vraies » dépressions, incluant les formes les plus graves, ont une contribution génétique ainsi qu'environnementale individuelle plus importante, et une influence familiale moindre, que les états plus légers ou les dysthymies qui sont gouvernés avant tout par les facteurs environnementaux familiaux et non partagés.
 
 

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IMAGERIE
 
MRI study of cavum speti pellucidi in schizophrenia, affective disorder, and schizotypal personality disorder.
KWON J.S. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 509 - 515, avril 1998
L'existence d'une cavité au sein du septum qui sépare les ventricules cérébraux signe un trouble neurodéveloppemental dans la mesure où ce "cavum » est normalement fusionné à la naissance. Cette étude de neuro-imagerie retrouve une anomalie significative entre un groupe de schizophrènes et des témoins, les mesures effectuées chez un groupe de sujets déprimés et un autre groupe de sujets schizotypiques étant intermédiaires, mais n'atteignant pas la significativité statistique.
 
Structural neuroimaging and mood disorders : recent findings, implications for classification, and future directions.
STEFFENS D.C., RANGA RAMA KRISHMAN K., Biololgical Psychiatry, 43 : 705 - 712, mai 1998
Article de revue sur les données récentes en matière d'imagerie cérébrale appliquée aux troubles de l'humeur. Les auteurs pensent que suffisamment de données plaident pour l'individualisation de dépressions et de manies vasculaires, reposant sur la découverte d'hyperdensités de la substance grise ou blanche, ainsi que de déficits cognitifs.
 
 
 

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LITHIUM
 
Lithium maintenance treatment of depression and mania in bipolar I and bipolar II disorders.
TONDO L. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 638 - 645, mai 1998
Cette belle étude rétrospective évalue l'impact du lithium sur l'évolution de 317 patients bipolaires avec un recul de 8 ans en moyenne, avant lithium, et 6 ans sous lithium. Il apparaît que le lithium est encore plus bénéfique en cas de trouble bipolaire de type II qu'en cas de trouble bipolaire de type I, et que le résultat thérapeutique est d'autant meilleur que le traitement est entrepris tôt dans le cours évolutif de la maladie.
 
 
LONG TERME
 
Three- to 5-year prospective follow-up of outcome in major depression.
VAN LONDEN L. et coll., Psychological Medicine,
28 : 731-736, mai 1998
Suivi prospectif sur 3 à 5 ans, de 56 sujets traités pour dépression dans des conditions standardisées. Après 9 mois, 49 % des sujets sont en rémission complète, 45 % en rémission partielle. Seize pour cent des patients auront besoin de plus de 2 ans pour atteindre la rémission totale. Le taux de récidive sur les deux ans est de 41 %. Pas de contradiction avec les données d'autres études prospectives plus anciennes.
 
Predictors of recurrence in affective disorder. A case register study.
KESSING L.V. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 101 - 108, mai 1998
Le risque de récidive d'un trouble de l'humeur peut être, tout au moins au début de la maladie, influencé par le sexe, l'âge de début et le statut marital. Ultérieurement dans le cours de la maladie, ces prédicteurs perdent leur pouvoir prédictif, la maladie semblant évoluer indépendamment. C'est ce que suggèrent ces auteurs après examen d'une banque de données représentant plus de 20 000 premières admissions pour trouble de l'humeur entre 1971 et 1993 au Danemark.
 
 
Use of pattern analysis to predict differential relapse of remitted patients with major depression during 1 year of treatment with fluoxetine or placebo
STEWART J. W. et coll, Archives of General Psychiatry,
55 : 334-345, avril 1998
Confirmation de l'intérêt de l'identification d'un profil d'effet antidépresseur précoce. Les sujets à amélioration précoce et instable (suggérant une réponse placebo) ne rechutent pas si, une fois stabilisés, on les passe au placebo. Par contre, ceux qui ont eu une réponse progressive/retardée mais soutenue rechutent statistiquement plus souvent. Ceci est vrai pendant les premiers 6 mois du suivi (rechutes) mais pas ultérieurement (récidives).
 
 
MÉDICO-ÉCONOMIE
 
Choosing an antidepressant : effectiveness based pharmacoeconomics.
STEWART A., Journal of Affective Disorders,
48 : 125-134, mars 1998
Le débat médico-économique sur le choix d'un antidépresseur n'est pas tranché, en l'absence de résultats prospectifs indiscutables. Les IRS entraînent un surcoût pharmaceutique, mais permettraient des économies en termes de coûts indirects. La résultante des deux mouvements permet à certains auteurs de prôner leur prescription d'emblée, à d'autres de la déconseiller. L'auteur de cette revue est plutôt pour.
 
The burden of anxiety and depressive disorders : editorial review.
ANDREWS G., Current Opinion in Psychiatry, 11 : 121 - 124, mars 98
Le poids de toute pathologie peut être calculé en termes de DALY (Disability Adjusted Life Year), mesure composite combinant les données de mortalité (nombre d'années perdues par rapport à l'espérance de vie) et les données de handicap (diminution de productivité). En bref, cet éditorial insiste pour dire que la pathologie anxio-dépressive, selon cette nouvelle aune introduite sous l'égide de l'OMS, prend en compte la moitié de l'ensemble du poids de la pathologie psychiatrique. À ce titre, elle constitue une réelle priorité de recherche et d'investissement.
 
Economic comparisons of the pharmacotherapy of depression : an overwiew.
CROTT R., GILIS P., Acta Psychiatrica Scandinavica,
97 : 241 - 252, avril 1998
Cet article de revue de la littérature médico-économique sur le traitement pharmacologique de la dépression va plutôt dans le sens d'une supériorité des antidépresseurs récents, notamment les IRS, sur les imipraminiques, à condition de prendre en compte les coûts indirects comme les coûts directs.
 
Impact of improved depression treatment in primary care on daily functionning and disability.
SIMON G.E. et coll., Psychological Medicine,
28 : 693-702, mai 1998
Résultats un peu décevants, de ce programme de soins antidépresseurs intensifs, associant à la médication divers programmes éducatifs, comportementaux, ainsi qu'un contrôle étroit de l'adhésion thérapeutique, comparé au traitement habituel (consultations et prescriptions). Les patients sont évalués après 4 et 7 mois, et si le traitement intensif aboutit à un état de santé générale un peu meilleur, avec moins de symptômes somatiques, il n'y a pas de différence dans les autres domaines explorés du fonctionnement psychosocial.
 
 
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MESSAGERS CELLULAIRES
 
cAMP-dependent phosphorylation system after short and long-term administration of moclobemide.
MORI S. et coll., Journal of Psychiatric Research,
32 : 111 - 115, mars-avril 1998
Comme quoi 21 jours de traitement par le moclobemide augmentent spécifiquement la liaison de l'AMP cyclique à son récepteur soluble. Obtenu sur des préparations de cortex de rat, et non retrouvé après 1,5 et 12 jours de traitement. Cela suggère donc que la protéine kinase dépendante de L'AMPc est impliquée dans le mode d'action antidépressive du moclobémide.
 
Signal transduction by platelet adenylate cyclase : alterations in depressed patients
may reflect impariment in the coordinated integration of cellular signals
(coïncidence detection).
MOONEY J.J. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 574 - 583, avril 1998
Très très pointu, cet article qui suggère, sur les résultats obtenus à partir de plaquettes et de leucocytes de sujets déprimés (comparés à des témoins), que l'activité de l'adényl cyclase, normalement modulée par les influences contradictoires mais coïncidentes des protéines G inhibitrices et stimulatrices, ne bénéficie plus chez le patient déprimé de cette détection coïncidente des signaux cellulaires.
 
The platelet instracellular calcium response to serotonin in subsyndromal depression
BERK M. et coll, International Clinical Psychopharmacology,
13 : 107-110, mai 1998
La comparaison de 14 sujets témoins et de 16 sujets présentant des symptômes dépressifs ne réalisant pas un syndrome complet ne montre pas, contrairement à ce qui été rapporté dans les dépressions avérées, d'augmentation de calcium intraplaquettaire lors d'une addition de sérotonine.
 
 
NEUROENDOCRINOLOGIE
 
Relationships between thyroid hormone and antidepressant responses to total sleep deprivation in mood disorder patients.
PAREKH P.I. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 392-394, mars 1998
Le mécanisme d'action antidépresseur de la privation de sommeil reste obscur, mais l'axe thyroïdien pourrait être impliqué : en effet, la privation de sommeil entraîne une augmentation importante de la TSH et des autres indices thyroïdiens, et ce phénomène a tendance à être plus important chez les déprimés répondeurs que chez les non répondeurs.
 
Regulation of serotonin 1A, glucocorticoid,
ans mineralcorticoid receptor in rat and human hippocampus : implications for the neurobiology of depression.
LOPEZ J.F. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 547- 573, avril 1998
Des rats soumis à un stress chronique imprévisible ont une augmentation anormale de la sécrétion de cortisol, mais aussi une diminution de la liaison hippocampique des récepteurs glucocorticoïdes 5HTIA et de l'ARNm correspondant. Ces modifications produites par le stress sont prévenues par traitement des animaux par imipramine ou désipramine. Les auteurs trouvent des analogies entre ces constatations muriennes et des mesures effectuées en comparant les ARNm d'hippocampes de 6 sujets déprimés suicidés et de 6 contrôles.
 
Mood and neuropsychological function in depression : the role of corticosteroids and serotonin.
McALLISTER-WILLIAMS et coll., Psychological Medicine,
28 : 573-584, mai 1998
Revue de synthèse extrêmement complète sur le rôle de l'axe corticotrope et ses interactions avec le système sérotoninergique, dans les troubles neuropsychologiques contemporains de l'état dépressif. Le lieu de ces interactions pourrait se situer au niveau de l'hippocampe, avec implication des récepteurs glucocorticoïdes et des récepteurs 5HT1A.
 
Plasma dexamethasone concentration and cortisol response during manic episodes.
CASSIDY F. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 747 - 754, mai 1998
Le test à la dexaméthasone appliqué à 37 maniaques et 7 états mixtes. La diminution relative des taux de dexaméthasone avec l'augmentation des taux de cortisol s'amendent lors de la normalisation de l'humeur.
 
The combined dexamethasone / corticotropin-releasing hormone stimulation test is more closely associated with features of diurnal activity of the hypothalamo-pituitary-adrenocrotical system than the dexamethasone suppression test.
DEUSCHLE M. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 762 - 766, mai 1998
Le titre de cet article le résume assez bien. Pour les insatisfaits du test à la dexaméthasone, voici un test plus performant.
 
 
NEUROMÉDIATEURS
 
Back to the future : the neurobiology
of major depression.
COWEN P.J., Psychological Medicine, 28 : 253-256, mars 1998
Editorial critique sur l'état actuel de la recherche neurobiologique dans la dépression. Un extrait : « ...à l'approche du millénaire, devons nous encore nous interroger sur le rôle de la baisse de sérotonine et de l'hypercortisolémie dans la physiopathologie des maladies dépressives ? ». Bonne question.
 
Recovery from major depression
is not associated with normalization
of serotoninergic function.
DYCK FLORY J. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 320-326, mars 1998
La fonction sérotoninergique, telle qu'elle peut être appréhendée par le test de sécrétion de prolactine après administration de fenfluramine, reste altérée chez des déprimés, au delà de l'épisode. C'est ce qui ressort de cette comparaison de 29 sujets des deux sexes, ayant eu au moins une dépression avant l'année qui précède l'investigation, et comparés à des témoins appariés.
 
Platelet cytosolic calcium responses
to serotonin in depressed patients
and controls : relationship to symptomatology and medication.
DELISI S.M. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 327-334, mars 1998
La sérotonine provoque une augmentation anormale du calcium intracellulaire au sein de plaquettes prélevées chez des patients déprimés, par comparaison avec un groupe contrôle. Cette réponse calcique est corrélée à l'état clinique, avec notamment une potentialisation par l'anxiété associée. Dans la mesure où ce phénomène s'insère dans la cascade d'événements de l'agrégation plaquettaire, il pourrait expliquer le risque cardiovasculaire plus élevé chez les patients déprimés, surtout en cas d'anxiété surajoutée.
 
The neurobiology of tryptophan depletion
in depression : effects of intravenous tryptophan infusion.
PRICE L.H. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 339-347, mars 1998
La déplétion aiguë en tryptophane peut entraîner des symptômes de dépression, mais aussi un phénomène rebond potentiellement antidépresseur. Un test de sécrétion de cortisol après injection de tryptophane montre une réponse accrue chez des sujets qui viennent de subir une déplétion, avec aussi une tendance à la diminution de l'intensité des symptômes dépressifs.
 
Serotoninergic "vulnerability » in affective disorder : a study of the tryptophan depletion test and relationships between peripheral
and central serotonin indexes in citalopram-responders.
ABERG-WISTEDT A. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 97 : 374-380, mai 1998
Cinq sur douze sujets en rémission dépressive sous citalopram montre une aggravation symptomatique lors de l'administration contrôlée d'un test de déplétion en tryptophane. On observe aussi que la cortisolémie est plus élevée chez ces patients que chez ceux qui ne rechutent pas ou que chez les témoins.
 
Platelet MAO activity in patients with dysthymic disorder.
TRIPODIANAKIS J., MARKANOS M., SARANTIDIS D.
et coll., Psychiatry Research, 78 : 173-178, mai 1988
Chez une soixantaine de sujets des deux sexes, souffrant de dysthymie, et comparés à des témoins appariés, on trouve une diminution significative de la MAO plaquettaire seulement chez les femmes, et particulièrement celles qui ont fait une tentative de suicide. De là à penser que cette anomalie est un marqueur de vulnérabilité à la dysthymie et aux comportements suicidaires chez la femme... il n'y a qu'un pas franchi par les auteurs.
 
 
NEUROPHYSIOLOGIE
 
Prefrontal and cerebellar abnormalities
in major depression :
evidence from oculomotor studies.
SWEENEY J.A. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 584-594, avril 1998
Des patients déprimés ont tout un tas d'anomalies oculomotrices fines, liées à des dysfonctionnements préfrontaux ou cérébelleux. On n'en finit pas d'établir le catalogue des perturbations neurophysiologiques observables au cours d'un état dépressif. La liste est un peu lassante, sauf pour les neurophysiogistes peut-être, car la dépression, c'est sans doute autre chose qu'un trouble des saccades oculaires, non ?
 
P300 latency in geriatric depression.
KALAYAM B. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 425-427, mars 1998
Confirmation, sur une population de 43 déprimés âgés, que la dépression s'accompagne d'une latence anormale de la composante P300 des potentiels évoqués auditifs, latence elle même corrélée à des déficits cognitifs (initiation et persévération) renvoyant à une possible altération d'origine vasculaire du circuit cortico-striato-pallido-cortical.
 
 
NEUROPSYCHOLOGIE
 
Auditory event related potentials in major depression : prolonged P300 latency
and increased P200 amplitude.
VANDOOLAEGHE E. et coll., Journal of Affective Disorders,
48 : 105-114, mars 1998
Cette comparaison de divers groupes de sujets déprimés avec ou sans troubles cognitifs, d'Alzheimeriens et de témoins, met en évidence une augmentation de la latence de la composante P300 des potentiels évoqués auditifs, ainsi que de l'amplitude de la composante P200, chez les déprimés. L'augmentation de latence est encore accrue en cas de déficit cognitif. Ces anomalies sont particulièrement accentuées chez les patients qui s'avéreront résistants au traitement antidépresseur.
 
Frontal lobe dysfunction in obsessive-compulsive disorder and major depression :
a clinical-neuropsychological study.
CAVEDINI P. et coll., Psychiatry Research,
78 : 21-28, mars 1998
Cette étude neuropsychologique met bien en évidence chez des obsessionnels un dysfonctionnement frontal (persévérations) non constaté chez un groupe de patients déprimés.
 
Neuropsychological deficits in obsessive-compulsive disorder : a comparison with unipolar depression, panic disorder, and normal controls.
PURCELL R. et coll., Archives of General Psychiatry,
55 : 415 - 424, mai 1998
Les perturbations neuropsychologiques observées dans le trouble obsessif compulsif ne sont pas constatées chez des déprimés, des anxieux et les témoins.
 
 
PERSONNALITÉ
 
Selective alteration of personality and social behavior by serotoninergic intervention.
KNUSTON B. et coll., The American Journal of Psychiatry, 155 : 373-379, mars 1998
Un médicament (même sérotoninergique) peut il changer la personnalité ? Les auteurs pensent que oui, et rapportent une augmentation du comportement d'affiliation sociale ainsi qu'une diminution des affects négatifs et de l'agressivité, chez des volontaires sains. A quand le Zozacpram dans l'eau de boisson ?
 
Self-report ratings and informant's ratings of personalities of depressed outpatients.
BAGBY R.M. et coll., The American Journal of Psychiatry, 155 : 437-438, mars 1998
Dans l'ensemble, il y a une bonne concordance entre l'autoévaluation des dimensions de la personnalité chez des déprimés ambulatoires et l'hétéro-évaluation par un proche. Le questionnaire ici utilisé évalue neuroticisme, extraversion, ouverture aux expériences nouvelles, caractère agréable, caractère consciencieux. Seule différence, les patients se trouvent un peu plus introvertis que ne le constatent leurs proches.
 
Correlations between plasma-neuropeptides and temperament dimensions differ between suicidal patients and healthy controls.
WESTRIN A. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 45-54, avril 1998
Cette recherche de corrélations entre divers neuropeptides, neuropeptide Y, CRH, DSIP (delta sleep inducing peptide) et diverses évaluations du tempérament chez des suicidants et des témoins montre une corrélation positive du neuropeptide Y avec les dimensions de psychasthénie, d'irritabilité des patients, et négative avec le même genre de traits chez les témoins. Dans l'ensemble, le neuropeptide Y dans cette population serait corrélé à la tolérance au stress, le DSIP aux traits d'impulsivité et aux caractéristiques antisociales.
 
Platelet serotonin, monoamine oxidase activity, and [3 H] paroxetine binding related to impulsive suicide attempts and borderline personnality disorder.
VERKES R.J. et coll., Biological Pschiatry,
43 : 640 - 746, mai 1998
Une nouvelle confirmation du lien entre le suicide impulsif et la sérotonine. De plus, chez ces sujets sélectionnés pour leur absence de toute pathologie sur l'axe 1, la sérotonine plaquettaire et les récidives sont corrélées avec l'existence de traits borderline, notamment du sentiment de vide intérieur dont se plaignent durablement ces patients.
 
30 - months stability of personality disorder diagnoses in depressed outpatients.
FERRO T. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 653 - 659, mai 1998
Cette évaluation très complète de la personnalité, associant des mesures catégorielles selon le DSM III-R et une approche dimensionnelle, avec des évaluations prospectives effectuées par des cotateurs aveugles pour le diagnostic initial, chez 108 patients déprimés ambulatoires suivis 30 mois, donne des résultats de stabilité diagnostique fort moyens, surtout chez les hommes et en cas d'antécédent d'abus de substances ou de dépendance.
 
Defensive functioning predicts improvement in major depressive episodes.
HOGLEND P. and PERRY J.C. The Journal of Nervous and Mental Disease, 238-243
Tentative de démonstration d'une influence de la qualité des mécanismes de défense sur l'évolution d'épisodes dépressifs majeurs. Et en effet, on trouve plus souvent des mécanismes adaptatifs chez ceux qui s'améliorent plus rapidement.
 
Premorbid personality traits of patients with organic (ICD-10 F0), schizophrenic (F2), mood (F3), and neurotic (F4) disorders according to the five-factor model of personality.
FURUKAWA T., HORI S., YOSHIDA S. et coll.,
Psychiatry Research, 78 : 179-188, mai 1988
La personnalité prémorbide de divers groupes de patients psychiatriques n'est pas très franchement altérée, et le fait que les troubles névrotiques aient plus de neuroticisme, ou que les déprimés soient un peu plus consciencieux, n'est pas une révélation fracassante.
 
The tridimensional personality questionnaire (TPQ) and depression.
HANSENNE M., PITCHOT W., GONZALES MORENO A.
et coll., European Psychiatry, 13 : 101-103, 1998
Cinquante-trois déprimés et 33 témoins confrontés au questionnaire de personnalité tridimensionnel de Cloninger, font preuve d'un évitement de la souffrance fort élevé, et corrélé à l'intensité de la dépression. Mais aussi d'une recherche de nouveauté diminuée dans sa dimension excitabilité exploratoire.
 
 
PHARMACOLOGIE
 
Increased heart rate in depressed subjects in spite of unchanged autonomic balance ?
MOSER M. et coll., Journal of Affective Disorders,
48 : 115-124, mars 1998
Pas trop "palpitante », cette investigation sur le rythme cardiaque des déprimés. Les auteurs trouvent une augmentation du tonus vagal évalué par une mesure logarithmique de l'arythmie sinusale respiratoire physiologique, ainsi qu'une tachycardie statistiquement (sinon cliniquement) significative (76,6 vs 69,5 chez les témoins).
 
Antidepressantlike effects of chronic nicotine on learned helplessness paradigm in rats
SEMBA J. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 389-391, mars 1998
L'administration prolongée de nicotine aurait un effet antidépresseur chez le rat, si l'on en juge par le test de désespoir acquis. Ce résultat pharmacologique va dans le sens d'un certain nombre d'observations faites chez l'homme sur les interactions entre le tabagisme et l'humeur.
 
Nefazodone in major depression : adjunctive benzodiazepine therapy and tolerability.
RICKELS K., SCHWEIZER E., CASE W.G., et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology, 18 : 145-153, avril 1998
Pas de grandes révélations, dans cet essai ouvert de la néfazodone à diverses posologies, combinées à diverses benzodiazépines. On en retiendra que l'association améliore le sommeil tout au moins initialement mais au prix d'une augmentation de la sédation diurne. La « moins pire » des benzos est le triazolam ; suivi par alprazolam et diazépam, le temazepam n'étant pas très efficace et plutôt sédatif. Pas du tout ce qu'avaient prévu les auteurs en fonction des interactions pharmacocinétiques connues.
 
 
PHARMACOCINÉTIQUE
 
Brain elimination half-life of fluvoxamine measured by 19F magnetic resonance spectroscopy.
STRAUSS W.L. et coll., The American Journal of Psychiatry, 155 : 380-384, mars 1998
La demi-vie d'élimination cérébrale de la fluvoxamine est plus du double de celle du plasma. Ce résultat est obtenu chez 6 patients en fin de traitement, en combinant une technique de spectroscopie par résonance magnétique à une chromatographie plasmatique. On constate aussi que les quelques symptômes de sevrage apparaissant après l'interruption brutale du traitement surviennent après une à deux demi-vie (3 à 5 jours), ce qui satisfait le bon sens. Ces résultats justifient en tout cas les précautions à prendre pour le sevrage, et le bien fondé des prescriptions de vacances thérapeutiques du week-end chez les sujets qui le souhaitent. Une très belle étude pharmacocinétique.
 
Effet de la sertraline sur la clozapinémie.
DARCHY A. et coll., L'Encéphale,
24 : 156-157, mars-avril 1998
Un cas clinique d'augmentation nette de la clozapinémie par adjonction de sertraline. Un tel phénomène a été rapporté avec d'autres IRS. Prudence donc avec tous les éléments de la classe.

PHOTOTHÉRAPIE
 
Seasonal affective disorder and response to light in two patients with learning disability.
COOKE L.B., THOMPSON C., Journal of Affective Disorders, 48 : 145-148, mars 1998
Deux cas cliniques suggérant que des sujets atteints de débilité peuvent avoir, sans avoir « les mots pour le dire », des fluctuations thymiques à caractère saisonnier, et qu'ils bénéficient comme les autres, de cures photothérapiques. Y penser.
 
Light treatment for nonseasonal depression : speed, efficacy, and combined treatment.
KRIPKE D.F. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 109 - 118, mai 1998
Voilà un article à lire avec prudence. L'auteur pense, au terme d'une compilation d'études disparates, que la luminothérapie peut accélérer ou augmenter l'effet antidépresseur des thérapeutiques conventionnelles dans les dépressions non saisonnières.
 
Platelet serotonergic functions and light therapy in SAD.
STAIN-MALMGREN R., KJELLMAN B.F. and ABERG-
WISTEDT A. Psychiatry Research, 78 : 163-172, mai 1988
La dépression saisonnière s'accompagne d'anomalies sérotoninergiques, attestées par une diminution de la densité des sites de transport de la sérotonine plaquettaire, par une diminution de l'affinité pour la sérotonine, ainsi qu'une augmentation de la densité des récepteurs. Les répondeurs à la photothérapie ont une diminution d'affinité pour la sérotonine ainsi qu'une diminution des sites de transport supérieure aux non répondeurs, et le traitement restaure la densité de ces sites de transport.
 
 

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POST-PARTUM
 
An epidemiological and clinical investigation of postpartum psychiatric illness in Japanese mothers.
OKANO T. et coll., Journal of Affective Disorders,
48 : 233-240, mars 1998
Cette étude japonaise retrouve une incidence de 0,34/1 000 naissances de troubles psychiatriques du post-partum, pour la majorité (53 %) d'ordre thymique. Dans près d'un cas sur trois, il existait aussi des symptômes qualifiés d'atypiques, en fait éléments confusionnels ou oniroïdes en l'absence de trouble cérébral organique. Si en général les troubles apparaissent dans les deux semaines après l'accouchement, les formes « atypiques » surviennent plus précocement et durent moins longtemps.
 
Detecting postnatal depression in chinese women. Validation of the chinese version of the Edinburgh postnatal depression scale.
LEE D.T.S. et coll., The British Journal of Psychiatry,
173-2 : 433 - 437, mai 1998
L'échelle de dépression puerpérale d'Edimburgh a encore frappé, et la voici validée en Chine ! Six semaines après l'accouchement, 5,5 % de cette cohorte de 145 jeunes mamans peuvent être considérées comme déprimées.
 
Validation study of the French version
of the Edinburgh Postnatal Depression
scale (EPDS) : new results about use
and psychometric properties.
GUEDENEY N., FERMANIAN J.,
European Psychiatry, 13 : 83-89, 1998
Plus aucune excuse désormais, les études évaluant les dépressions du post-partum effectuées en France peuvent recourir à cet instrument mondialement traduit qu'est l'EPSD.
 
 
PRÉVENTION
 
Maintenance strategies for unipolar depression : a observational study of levels of treatment and recurrence.
DAWSON R. et coll., Journal of Affective Disorders, 49 : 31-44, avril 1998
Cette évaluation des pratiques de traitement prolongé des troubles dépressifs récurrents, issue du programme collaboratif du NIMH sur la psychobiologie de la dépression, donne des résultats nuancés. Autant il semble important pour les patients les plus récurrents, de maintenir le traitement aigu pendant les 8 mois qui suivent l'obtention d'une rémission, autant il semble difficilement justifié d'imposer un traitement d'entretien indéfini, dans la mesure où en deçà de 5 récidives antérieures, l'effet des traitements d'entretien n'est plus perceptible.
 
Dose-response efficacy of paroxetine
in preventing depressive recurrences :
a randomized, double-blind study.
FRANCHINI L. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry, 59 : 229 - 232, mai 1998
Soient 99 patients traités pour une (au moins) deuxième dépression en 18 mois, par 40 mg de paroxétine* Après quatre mois de rémission complète stable, 68 d'entre eux sont randomisés entre 40 mg et 20 mg de paroxétine pendant deux ans. 51 % des sujets sous 20 mg récidivent contre 23 % des sujets sous 40 mg... La prévention à pleine dose est donc plus efficace que la prévention à demi dose. CQFD.
 
 
PSYCHO-IMMUNOLOGIE
 
Fatty acids, cytokines, and major depression.
MARES M., SMITH R.S., Biological Psychiatry,
43 : 313-314, mars 1998
Editorial soulignant l'importance potentielle des données récemment publiées sur les liens entre une baisse des acides gras poly insaturés (PUFA) omega3, une activation immunologique (libération de cytokines), et la dépression.
 
Positive and negative acute phase proteins
in affective subtypes.
HORNIG M. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 9-18, avril 1998
Le lithium, en mono-thérapie, semble corriger l'activation immunitaire contemporaine de la dépression (augmentation de la protéine C-réactive, notamment). La question que se posent les auteurs, et que l'hétérogénéité de leur recrutement ne leur a pas permis de résoudre, est si cette action est réservée aux patients répondeurs.
 
Aberrant interleukin-2 receptor-mediated blastoformation of peripheral blood lymphocytes in a severe major depressive episode.
KANBA S. et coll., Psychological Medicine,
28 : 481-484, mars 1998
Des sujets présentant un épisode dépressif sévère ont une diminution significative de la blasto-transformation médiée par l'interleukine 2, et ce de façon corrélée avec l'intensité de la symptomatologie dépressive.
 
 
PSYCHOTHÉRAPIE
 
Well-being therapy. A novel psychotherapeutic approach for residual symptoms of affective disorders.
FAVA G.A. et coll., Psychological Medicine,
28 : 475-480, mars 1998
Une nouvelle psychothérapie, la thérapie de bien-être (fondée sur l'idée que la thérapie ne doit pas se borner à supprimer des symptômes, mais à promouvoir des états positifs) est comparée à une approche cognitivo-comportementale, dans la prise en charge des symptômes résiduels de patients déprimés en rémission partielle au terme d'approches thérapeutiques pharmacologiques ou comportementales. Les deux thérapies diminuent l'importance de la symptomatologie résiduelle, mais avec un avantage significatif en faveur de la thérapie de bien être. A confirmer toutefois, car deux groupes de 10 sujets, c'est un peu léger.
 
A meta-analysis of the effects of cognitive therapy in depressed patients.
GLOAGUEN V. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 59-72, avril 1998
Excellente méta-analyse des essais thérapeutiques de traitement des troubles dépressifs légers à modérés, par les techniques cognitivo-comportementales. Ca marche dans ces cas, et l'un des auteurs nous en avait déjà donné la primeur (cf « Dépression », N° 13, p 29).
 
Integrating pharmacotherapy
and psychotherapy in the treatment
of a bipolar patient.
SALZMAN C., The American Journal of Psychiatry,
155 : 686 - 688, mai 1998
Un intéressant cas clinique de trouble bipolaire illustrant la nécessaire synergie entre les traitements biologiques et l'approche psychothérapique, sans oublier la difficulté du transfert et du contre-transfert avec ces sujets trop amicaux parfois, souvent rejetants ; comment faire alliance thérapeutique dans un climat de déni ?
 
 
RÉCEPTEURS
 
Abnormal 5-HTID receptor function in major depression : a neuropharmacological challenge study using sumatriptan.
CLEARE A.J. et coll., Psychological Medicine,
28 : 295- 300, mars 1998
Un nouveau test est né, le test au sumatriptan, qui explore la réactivité des récepteurs sérotoninergiques 5HT1D (par la mesure de la sécrétion d'hormone de croissance). Chez ces onze déprimés comparés à 11 témoins appariés, on observe un émoussement de la réponse, ce qui fait dire qu'au delà de l'hyporéactivité 5HT1A déjà rencontrée dans d'autres travaux, les récepteurs 5HT1D sont aussi impliqués.
 
 

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SIDA
 
Randomized, placebo-controlled trial of paroxetine versus imipramine in depressed HIV-positive outpatients.
ELLIOT A.J. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 367-372, mars 1998
Cet essai thérapeutique de facture classique, randomisé, contre placebo et produit de référence, montre que la paroxétine est aussi efficace que l'imipramine, dans le traitement d'états dépressifs au sein d'une population de sujets séropositifs, 45 % d'entre eux étant sidéens. On ne voit d'ailleurs pas pourquoi il en serait autrement, et pourquoi une molécule sérotoninergique ne serait pas chez ces patients tout aussi efficace et tout aussi bien toléré que chez des sujets non séropositifs ou présentant d'autres comorbidités somatiques.
 
Treatment of depressive symptoms in human immunodeficiency virus-positive patients.
MARKOWITZ J.C. et coll., Archives of General Psychiatry,
55 : 452 - 458, mai 1998
Comparaison, chez une centaine de sidéens, de trois psychothérapies (interpersonnelle, cognitivo-comportementale, soutien) ainsi que de l'association soutien-imipramine, pendant 16 semaines. Les deux modalités thérapeutiques qui ont semblé les plus efficaces sont la thérapie interpersonnelle et la chimiothérapie associée au soutien.
 
Treatment of major depression in HIV-seropositive men.
ZISOOK S. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry,
59 : 217 - 224, mai 1998
Encore une fois, on ne voit pas pourquoi la dépression de sujets séropositifs se comporterait différemment face aux entreprises thérapeutiques de la dépression de toute autre population, y compris de sujets présentant d'autres pathologies somatiques associées. Ici, la fluoxétine associée à la psychothérapie de soutien, c'est mieux que la psychothérapie de soutien seule.
 
 
 
SISMOTHÉRAPIE
 
Effects of electroconvulsive therapy in adolescents with severe endogenous depression resistant to pharmacotherapy.
STROBER M. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 335-338, mars 1998
Confirmation chez l'adolescent, pour qui en aurait encore douté, de l'intérêt des électrochocs dans le traitement d'états dépressifs primaires, réfractaires aux traitements médicamenteux. Sur 10 adolescents de 13 à 17 ans, 9 ont été spectaculairement améliorés.
 
The effects of electroconvulsive shock
on the primary cortical auditory potential.
SHAW N.A., Biological Psychiatry, 43 : 595 - 600, avril 1998
Obscure tentative pour élucider le mode d'action des électrochocs chez l'homme à partir de leur effet chez le rat non mélancolique.
 
Variation of Ictal electroencephalographic regularity with low-, moderate-,
and high-dose stimuli during right unilateral elctroconvulsive therapy.
McCALL W.V. et coll., Biological Psychiatry, 43 : 608-611,
avril 1998
La morphologie de l'électroencéphalogramme post ictal pourrait constituer un bon reflet de l'efficience du traitement. L'un des paramètres pertinents serait l'obtention de tracés avec des ondes de forme régulière. Ici, chez onze sujets traités par des intensités variables, allant de supraliminaires à fortes, en passant par moyennes, on assiste à une régularisation croissante du tracé entre les intensités supraliminaires et moyennes, mais l'application d'intensités fortes ne produit pas de modification supplémentaire.
 
Dynamics of ECT normalization of low
G protein function and immunoreactivity in mononuclear leukocytes of patients with major depression.
AVISSAR S. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 666 - 671, mai 1998
Très intéressant : Des mesures répétées de l'immunoréactivité et du fonctionnement des protéines G dans les mononucléaires de patients déprimés traités par électrochocs confirme une diminution fonctionnelle inhérente à l'état dépressif de base, mais aussi une restauration sous traitement. Surtout, la normalisation des paramètres des protéines G leucocytaires précède l'amélioration clinique, dont elle pourrait constituer un élément de prédiction.
Auditing electroconvulsive therapy.
The third cycle.
DUFFET R., LELLIOTT P., The British Journal of Psychiatry, 172 : 401 - 405, mai 1998
Damned ! Malgré vingt ans d'efforts de formation et d'information, et trois audits (ici, c'est le troisième dont les résultats sont publiés), le Royal Collège of Psychiatrists n'a pas réussi à améliorer de façon suffisante le paysage de l'électroconvulsivothérapie britannique. Seuls 59 % des centres ont des équipements conformes aux recommandations, et la formation des jeunes praticiens est encore laissée dans le flou le plus total dans un centre sur trois.
 
 

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SOMMEIL
 
The value of REM sleep parameters
in differentiating Alzheimer's disease from old-age depression and normal aging.
DYKIEREK P. et coll., Journal of Psychiatric Research,
32 : 1 - 10, janvier-février 1998
La comparaison de 35 déments de type Alzheimer, de 39 sujets âgés déprimés et de contrôles appariés, au cours d'un enregistrement polysomnographique de deux nuits en laboratoire de sommeil montre que les paramètres du sommeil REM (surtout la densité, plus que la latence d'apparition) sont d'assez bon discriminants entre démence et dépression, permettant de classer correctement 86 % des sujets.
 
Increased REM sleep density at admission predicts relapse by three months in primary alcoholics with a lifetime diagnosis of secondary depression.
CLARK C.P. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 601 - 607, avril 1998
Serait-il possible d'identifier les alcooliques à fort risque de rechute dans les trois mois après le sevrage ? Surtout s'ils ont déjà connu des dépressions secondaires à leurs excès ? Oui, si l'on en croit cette étude, et s'il n'est pas pensable de pratiquer des enregistrements de sommeil pour détecter ce risque, le clinicien retiendra que la mauvais qualité du sommeil est un élément de mauvais pronostic.
 
 
 

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SUICIDE
 
Aborted suicide attempts :
a new classification of suicidal behavior.
BARBER M.E. et coll., The American Journal of Psychiatry, 155 : 385-389, mars 1998
Le suicide avorté est défini ici comme toute situation où un sujet renonce au dernier moment au passage à l'acte. Sur 135 sujets hospitalisés en milieu psychiatrique et examinés à l'aide de questionnaires standardisés, plus de la moitié reconnaît avoir vécu cette proximité avec l'issue fatale. Ces tentatives avortées sont plus souvent rapportées par des sujets présentant un état limite que dans d'autres catégories diagnostiques. Deux fois plus de patients ayant fait des tentatives avortées ont aussi fait des tentatives de suicide abouties, que ce soit avant ou après, mais comme la forme de suicide la plus fréquente à laquelle ont renoncé les patients au dernier moment est la défenestration, cette nouvelle catégorie dans la « palette » des comportements suicidaires mérite d'être prise en considération.
 
Homicide-suicide in older persons.
COHEN D. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 390-396, mars 1998
L'incidence des conduites d'homicide suivies de suicide entre 1988 et 1994 sur 7 comtés de Floride est de 0,3 à 0,7 pour 100 000 chez les sujets de moins de 55 ans, et de 0,4 à 0,9 chez les sujets plus âgés. Il s'agit le plus souvent de conduites s'inscrivant dans un contexte conjugopathique. Les cas proviennent surtout du sud-ouest de la Floride, où les couples âgés sont souvent d'origine hispanique. On observe une grande différence d'âge entre le meurtrier et la victime plus jeune, et une problématique de jalousie. Autre constatation importante, la dépression est souvent présente et négligée.
 
Thirteen-year follow-up of deliberate
self-harm, using linked data.
HALL D. et coll., The British Journal of Psychiatry,
172 : 239-242, mars 1998
En 1981, 8 304 sujets ont fait l'objet d'une hospitalisation pour tentative de suicide en Écosse. Treize ans après, 31 % avaient été réadmis pour le même motif, 2 % sont décédés de suicide, et 0,6 % de causes indéterminées. Beaucoup de décès accidentels chez l'homme, et de décès par accident ou homicide chez la femme, et le profil de ces morts brutales donne à penser que l'abus d'alcool fournit une contribution substantielle.
Reduction by paroxetine of suicidal behavior in patients with repeated suicide attempts but not major depression.
VERKES R.J. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 543-547, avril 1998
Le traitement par antidépresseurs sérotoninergiques de suicidants non déprimés serait-il possible ? La prescription, pendant un an, de 40 mg de paroxétine* par jour (contre placebo) à des sujets ayant fait une récidive suicidaire, mais chez qui l'examen psychiatrique n'a pu mettre en évidence d'état dépressif caractérisé réduit significativement le nombre de récidives suicidaires (36 % dans le groupe placebo, contre 17 % chez les sujets traités).
 
High Delta Sleep-Inducing Peptide-like immunoreactivity in plasma in suicidal patients with major depressive disorder.
WESTRIM A. et coll., Biological Psychiatry, 43 : 734 - 739, mai 1998
Le DSIP, peptide relié à l'activité de l'axe hypothalamo-hypophysaire corticotrope, est détectable par immunoréactivité. Il est augmenté chez des suicidants déprimés, et chez les témoins, son taux est corrélé avec le cortisol plasmatique. Cohérent.
 
 

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SUJET ÂGÉ
 
A prospective population-based cohort study of the effects of disablement and social milieu on the onset and maintenance of late-life depression. The Gospel Oak Project VII.
PRINCE M.J. et coll., Psychological Medicine,
28 : 337-350, mars 1998
Voilà une étude d'épidémiologie prospective réalisée chez 889 sujets de plus de 65 ans, suivis un an, qui indique assez clairement un lien entre l'existence de handicaps somatiques, et le développement d'états dépressifs. Par contraste, les facteurs de prédisposition génétique, les événement existentiels précoces et les événements graves récents jouent un moindre rôle (en tout cas que chez les sujets plus jeunes). Le mariage, comme la langue d'Esope, est protecteur chez les hommes et néfaste chez les femmes. Mais c'est la qualité du support environnemental qui influe sur la persistance ou non de la dépression.
 
Altered cerebral energy utilization in late life depression.
COOK I.A. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 89 - 100, mai 1998
À l'aide d'une méthode particulière d'EEG quantifié (cordance), il est possible de mettre en évidence une altération de l'activité énergétique cérébrale chez des sujets âgés déprimés, avant traitement. Le traitement semble restaurer des valeurs comparables aux témoins.
 
Blood levels of cytokines in elderly patients with major depressive disorder.
BRAMBILLA F., MAGGIONI M., Acta Psychiatrica Scandinavica, 97 : 309 - 313, avril 1998
Résultats négatifs de cette étude qui explorait d'éventuelles variations des cytokines (IL-1b, IL-6, TNFa) chez dix femme âgées déprimées, comparées à des femmes non déprimées de même âge, et à des femmes plus jeunes. Pas d'influence ni de la dépression, ni de l'âge.
 
 
Buspirone and Imipramine for the treatment of major depression in the elderly.
SCHWEIZER E., RICKELS K., HASSMAN H.
and GARCIA-ESPANA F.
The Journal of Clinical Psychiatry, 59 : 175-183, avril 1988
Essai thérapeutique de deux mois, contre placebo, comparant la buspirone*, et l'imipramine dans le traitement de l'état dépressif majeur du sujet âgé rencontré en médecine générale. L'imipramine est efficace, mais la buspirone pas trop, la significativité statistique n'apparaissant qu'à la dernière évaluation.
 
Contribution of cognitive impairment, depression and psychosis to the outcome of agitated geropsychiatric inpatients with dementia.
KUNIK M.E., GRAHAM D.P., SNOW-TUREK A.L. et coll., The Journal of Nervous and Mental Disease,
299-303, mai 1998
Chez des déments, l'amélioration des dimensions dépressives ou délirantes diminue aussi les troubles du comportement avec agitation. Tout est à prendre en compte dans une approche thérapeutique multifocale.
 
 
THÉRAPEUTIQUE
 
Clozapine in bipolar disorder : treatment implications for other atypical antipsychotics.
FRYE M.A. et coll., Journal of Affective Disorders,
48 : 91-104, mars 1998
À partir de l'expérience de la clozapine et de la rispéridone, réflexion sur l'utilisation des neuroleptiques atypiques dans le traitement du trouble bipolaire. La clozapine semble plus antimaniaque qu'antidépressive, c'est l'inverse pour la rispéridone, qui pourrait même entraîner des virages maniaques.
 
Minor depressive disorder and subsyndromal depressive symptoms : functional impairment and response to treatment.
RAPAPORT M.H., JUDD L.L., Journal of Affective Disorders,
48 : 227-232, mars 1998
Petite étude pleine de trous méthodologiques : Trente patients recrutés de façon désordonnée par voie de presse ou par consultation généraliste, et qualifiés de déprimés mineurs ou de sous-syndromiques, auraient un dysfonctionnement fonctionnel supérieur aux données normatives de la population générale. L'administration en ouvert de 25-100 mg de fluvoxamine pendant deux mois aurait un effet bénéfique sur tout cela. Bien évidemment, les auteurs concluent que « further controlled studies are needed ». Est-ce bien raisonnable ?
 
Which patients receive antidepressants ?
A « real world » telephone study.
BOUHASSIRA M. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 19 - 26, avril 1998
Voilà une astucieuse étude qui a consisté à évaluer l'utilisation des antidépresseurs en faisant appel à un institut de sondage, permettant ainsi l'obtention d'une photographie assez réaliste des pratiques, en cette période troublée où la prescription d'antidépresseurs est considérée simultanément comme excessive et insuffisante. Sur le panel interrogé, 2,75 % étaient sous antidépresseurs au moment de l'enquête (1994). Vient en tête la fluoxétine (31,9 %), les imipraminiques représentant globalement 36,7 % des prescriptions. Les auteurs confirment certaines craintes, puisqu'en effet, pour près d'un sujet sur 4, l'entretien semi structuré téléphonique (MINI) ne retrouve aucun diagnostic ICD 10. Par ailleurs, les prescriptions sont inadéquates (référence du Vidal) dans plus d'un cas sur trois, plus souvent avec les molécules imipraminiques, plus complexes à manier, qu'avec la fluoxétine. Le seul point rassurant est qu'aucun cas d'usage récréatif n'a été retrouvé.
 
Sertraline in the treatment of depression associated with gonadoptropin-releasing hormone agonist therapy.
WARNOCK J.K. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 464-465, mars 1998
Le traitement de l'endométriose par agoniste GnRH entraîne parfois des états dépressifs. Cette étude rétrospective et méthodologiquement peu convaincante suggère qu'un traitement par sertraline pourrait avoir diminué ces symptômes dépressifs. Mais pas de randomisation, pas de vrai contrôle, pas de critères diagnostiques...
 
The SSRI antidepressants :
exploring their « other » possible properties.
ANDREWS W. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 141 - 144, mai 1998
Astucieux, de demander à 53 sujets améliorés par un traitement antidépresseur sérotoninergique, quels autres troubles que la pathologie index ils ont eu l'impression de voir améliorer. Les réponses permettent de suggérer que les IRS, en dehors de leurs indications classiques, peuvent être bénéfiques dans l'irritabilité, les ruminations anxieuses et le neuroticisme. Mais ne sont-ce pas des troubles secondaires aux indications princeps ?
 
Cardiovascular effets of fluoxetine in depressed patients with heart disease.
ROOSE S.P. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 660 - 665, mai 1998
Peu de patients (27) suivis brièvement (7 semaines). On ne sera pas surpris de lire que la fluoxétine est mieux tolérée par ces patients cardiaques que la nortriptyline.
 
Antidepressant prescribing practices of outpatient psychiatrists.
ILFSON M., MARCUS S.C., PINCUS H.A. et coll., Archives of General Psychiatry, 55 : 310-316, avril 1998
En moins de 10 ans (de 1985 à 1993-94) la proportion de patients ambulatoires traités par antidépresseurs est passée de 23 % à 48,6 %. Au bénéfice des troubles les plus légers, la proportion de patients présentant des troubles de l'humeur caractérisés n'ayant pas changé. Triomphe du marketing.
 
 

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TROUBLE BIPOLAIRE
 
Conduct disorder and mania : what does it mean in adults.
CARLSON G.A. et coll., Journal of Affective Disorders,
48 : 199-206, mars 1998
Les troubles des conduites de l'enfance sont souvent le prélude à des comportements d'abus de substances psychoactives de l'âge adulte. Chez les bipolaires, on retrouve aussi significativement plus (trois fois plus, en fait) d'antécédents de troubles des conduites en cas de comorbidité d'abus toxiques que chez les bipolaires purs.
 
Differences in thyroid function between bipolar manic and mixed states
CHANG K.D. et coll., Biological Psychiatry,
43 : 730 - 733, mai 1998
L'existence d'anomalies thyroïdiennes est connue dans le trouble bipolaire à cycles rapides. Il en serait de même pour les états mixtes, si l'on en croit cette évaluation de T3,T4 et TSH effectuée chez 37 patients consécutivement hospitalisés pour manie ou état mixte. Et effectivement, la TSH est plus élevée, et la T4 inférieure chez les patients mixtes comparés aux maniaques simples.
 
Olanzapine in treatment-resistant bipolar disorder.
McELROY S.L. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 119 - 122, mai 1998
Sur 14 maniaques ayant résisté à une séquence thérapeutique comportant au moins un thymorégulateur classique, 8 ont été notablement améliorés par l'olanzapine*. Ceci conduit les auteurs à suggérer une investigation plus approfondie de l'efficacité thymorégulatrice de ce nouveau neuroleptique.
 
Comorbidity of personality disorders with bipolar mood disorders.
ÜCOK A. et coll., Comprehensive Psychiatry,
39 : 72 - 74, mars-avril 1998
Il y a plus de troubles de la personnalité chez des bipolaires 1 que chez les témoins (47,7 % vs 15,5 %). Et les tentatives de suicide sont plus fréquentes chez les patients co-morbides.
 
The high prevalence of « soft » bipolar (II) features in an atypical depression.
PERUGI G. et coll., Comprehensive Psychiatry,
39 : 63 - 71, mars-avril 1998
Akiskal et ses copains de Pise poursuivent leur idée : soixante-douze pour cent de 86 sujets présentant un état dépressif atypique selon les critères du DSM IV présentent des petits signes de bipolarité. Pour ces auteurs, la présentation « atypique » de la dépression est à mettre au compte d'un tempérament déréglé et d'une importante comorbidité anxieuse.
 
12-month outcome of patients with bipolar disorder following hospitalization for a manic or mixed episode.
KECK P.E., The American Journal of Psychiatry,
155 : 646 - 652, mai 1998
Le suivi sur un an après l'hospitalisation, de 134 bipolaires maniaques ou mixtes montre un pronostic de très moyenne qualité, puisque si la rémission partielle est obtenue chez près d'un patient sur deux, la guérison symptomatique et le retour à l'état de fonctionnement antérieur ne sont constatés que chez un patient sur 4. Les éléments de bon pronostic sont un début plus récent de la maladie, une classe sociale plus favorisée ainsi qu'une bonne coopération thérapeutique. Pas de différence entre les manies simples et les états mixtes.
 
Rapid titration of mood stabilizers predicts remission from mixed or pure mania in bipolar patients.
GOLDBERG J.F., GARNO J.L., LEON A.C. et coll., The Journal of Clinical Psychiatry, 59 : 151-158, avril 1988
Examen de la réponse thérapeutique de 12 bipolaires dont 70 états mixtes traités par les divers thymorégulateurs disponibles. Il apparaît que les trois traitements (lithium, divalproex* et carbamazépine) sont également efficaces. Cliniquement importante, la constatation que le résultat clinique semble d'autant meilleur que les posologies (et les taux plasmatiques) efficaces sont atteintes rapidement
 
Congenital dermatologic malformations in severe bipolar disorder.
GUTIÉRREZ B., VAN OS J., VALLÈS V. et coll., Psychiatry Research, 78 : 133-140, mai 1988
L'excès relatif (par rapport à une population témoin) d'anomalies congénitales des empreintes digitales chez des bipolaires, notamment en cas de début précoce de la maladie, est un indice supplémentaire de l'influence possible de troubles précoces du développement dans le développement de certaines formes de la maladie.
 
 

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TROUBLE AFFECTIF
SAISONNIER
 
Effects of tryptophan depletion in fully remitted patients with seasonal affective disorder during summer.
NEUMEISTER A. et coll., Psychological Medicine,
28 : 257-264, mars 1998
Un régime de déplétion en tryptophane entraîne une réapparition de symptômes dépressifs chez des patients soufrant de troubles thymiques hivernaux, alors qu'ils sont parfaitement euthymiques pendant le période estivale. Une confirmation.
 
Negative attributional style in seasonal and non seasonal depression.
LEVITAN R.D. et coll., The American Journal of Psychiatry,
155 : 428-430, mars 1998
Un argument pour séparer les troubles dépressifs saisonniers des troubles dépressifs majeurs communs : si le style d'attribution négative n'est pas différent au départ chez les saisonniers et les non-saisonniers, on constate que l'attribution négative permet de prédire une mauvaise réponse aux antidépresseurs chez les non-saisonniers, mais n'a pas de valeur de prédiction de la réponse à la lumino-thérapie chez les saisonniers.
 
Seasonal affective disorder : report from india (latitude 26°45N').
SRIVASSTAVA S., SHARMA M., Journal of Affective Disoders, 49 : 145 -150, mai 1998
La dépression saisonnière existerait aussi dans les pays où les variations d'ensoleillement sont amorties du fait d'une proximité avec l'équateur. Mais elle semble bien différente, puisque sur les 18 sujets repérés comme candidats saisonniers (sur une série de 93 déprimés consécutifs) on trouve surtout des hommes, et que la symptomatologie végétative inversée classique n'est pas retrouvée. À vérifier sur une série plus importante.
 
Seasonal affective disorder among primary care consulters in january : prevalence and month by month consultation patterns.
EAGLES J.M. et coll., Journal of Affective Disorders,
49 : 1-8, avril 1998
L'évaluation de la fréquence des dépressions saisonnières au sein d'une population consultant un généraliste pendant les trois premières semaines de janvier à la latitude d'Aberdeen donne un résultat fort élevé, proche de 19 %. Ce résultat est douteux, sans doute en partie dû à l'hypersensibilité des critères de SAD ainsi que de l'instrument utilisé, le SPAQ. De surcroît, le groupe de patients ainsi repéré ne consulte pas plus souvent l'hiver que le reste de l'année, tout en ayant une consommation de consultation proche de deux fois plus que les autres.




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DÉPRESSION N° 15 Janvier/Février/Mars 1999