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H U M E U R J A L O N S

DES OHMS
AU SERVICE DES HOMMES
 
Dans un an l'électrochoc soufflera ses 60 bougies puisque c'est le 15 avril 1938 qu'Ugo CERLETTI se risqua à essayer sa méthode sur un patient.
 
Réalise t-on que cette thérapeutique est la seule à avoir survécu, la seule à avoir résisté victorieusement à la marée montante des innovations de la pharmacologie, la Jeanne Calmante de notre arsenal de soins en quelque sorte...
 
Pendant des années ce fut une méthode d'application simple, pour ne pas dire simpliste, utilisable dans l'hôpital psychiatrique le plus reculé de la France profonde. Ampoule
 
J'ai connu l'époque de ces arts premiers : une vague prémédication atropino-tonicardio-sédative suffisait à apaiser les éventuelles appréhensions de l'opérateur et vogue l'électron... Lorsqu'on pouvait craindre quelque fragilité osseuse, un anesthésiste consentait sans difficulté à se déplacer au lit du malade, aux lieux et heures proposés par le psychiatre, pour exercer ses talents curarisateurs. Très peu d'accidents quoi qu'on en ait dit et très exceptionnellement graves. C'était le bon temps.
 
Très peu d'accidents c'est évidemment encore trop et il est normal de chercher à éradiquer les risques. Les choses allaient donc se compliquer.
 
C'est désormais chose faite par la grâce d'une "instruction" ministérielle du 9 septembre 1996 adressée, remarquons-le, non pas aux praticiens mais aux Préfets et autres Directeurs des Affaires Sociales et destinée à "faciliter le contrôle des médecins inspecteurs de la santé publique" et à "permettre aux établissements pratiquant la sismothérapie de se soumettre plus facilement aux obligations réglementaires".
 
 
 
 
 
Le second paragraphe se préoccupe du patient dont il faut "rechercher dans tous les cas "le consentement après lui avoir apporté "toute information nécessaire sur les effets attendus et les effets indésirables éventuels".
 
C'est quand même beau "l'instruction" quand elle est dispensée par des administratifs avertis et compétents. Que celui qui n'a jamais rencontré de stupeur mélancolique ou catatonique leur jette la première pierre.
 
Viennent ensuite les directives techniques : "si l'établissement est spécialisé en psychiatrie et n'a aucun site anesthésique, une salle spécifique doit être réservée à cette activité", comportant un nombre de postes "calculés en fonction du nombre de sismothérapies pratiquées". Chaque poste doit être pourvu de l'arrivée des fluides médicaux, être équipés d'un dispositif d'assistance respiratoire muni d'alarmes de surpression et de débranchement, permettre l'aspiration par le vide, permettre d'assurer le contrôle continu du rythme cardiaque, de la teneur du sang en oxygène et l'affichage du tracé électrocardiographique avec des appareils munis d'alarme.
 
Tout ceci, en période de restriction budgétaire ne devrait évidemment pas poser de problèmes mais il y a les impondérables, je veux dire les facteurs humains dont il n'est pas question.
 
Je ne parle bien sûr pas des angoisses du malade confronté à cette inquiétante étrangeté technologique, pas nécessairement rassurante, parfois après un trajet plus ou moins long et une plus ou moins longue attente si l'on a recours à un établissement de proximité, équipé mais sans vocation psychiatrique et qui a d'autres urgences à résoudre. Ces menus déplaisirs sont, je suppose, inclus dans le forfait des "effets indésirables éventuels" prévus au paragraphe 2.
Mais "l'anesthésie doit être pratiquée pa un anesthésiste réanimateur qui est responsable de ses suites "et je pense bêtement à la raréfaction des anesthésistes, à la charge croissante d'astreintes qui est la leur et qui fait que le temps n'est plus où ils pouvaient sans délai répondre aux sollicitations des psychiatres.
 
 
Qui pourra encore dans ces conditions pratiquer selon les règles une électroconvulsivothérapie dans les conditions de fréquence et d'horaire souhaitables ? Il est à craindre que nombre de services "périphériques" soient amenés à renoncer à une thérapeutique qui même si elle ne répond plus qu'à des "indications précises et limitées" n'en demeure pas moins un recours efficace incontestable.
 
E.C.T 2002, Odyssée des Spasmes...
 
Pierre MOREL

REVUES ANALYSÉES POUR CE NUMÉRO :
* Acta Psychiatrica Scandinavica, septembre et octobre
* American Journal of Psychiatry septembre et octobre
* Archives of General Psychiatry, septembre et octobre
* Biological Psychiatry, septembre et octobre
*British Journal of Psychiatry septembre et octobre
* Comprehensive Psychiatry, septembre-octobre
* Current Opinion in Psychiatry, septembre
* Encéphale septembre et octobre
* European Psychiatry, N° 6
* Journal of Affective Disorders, septembre
* Journal of nervous and Mental Disease septembre et octobre
* Journal of Clinical Psychiatry septembre, octobre
* Journal of Clinical Psychopharmacology, octobre 1996
* Journal of Psychiatric Research, septembre/octobre
* Journal of Psychopharmacology, automne 1996
* Psychological Medicine, septembre
* Psychopharmacology Bulletin N° 2 1996


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DÉPRESSION N° 7 Mai/Juin 1997