N° 7 Mai/Juin 1997



Sommaire


Le comité

SCIENTIFIQUE

H. Allain (Rennes)

J.-M. Azorin (Marseille)

M. Bourin (Nantes)

P. Boyer (Paris)

J.-P. Chabannes (Chambery)

J.-M. Danion (Strasbourg)

G. Darcourt (Nice)

M. Faruch (Toulouse)

M. Ferreri (Paris)

J. D. Guelfi (Villejuif)

J.-P. Kahn (Toul)

J.-P. Olié (Paris)

P.J. Parquet (Lille)

M.F. Poirier (Paris)

F.Rouillon (Créteil)

D. Sechter (Besançon)

J.-L. Terra (Lyon)

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Editorial

La complexité dans la simplicité (Jean-Paul Chabannes)

Focus

(F. Chastang)
Stimulation magnétique transcrânienne (P. Delbrouck)
Bon anniversaire, Mr Schou (H. Verdoux)
L'effet "protecteur" du déficit schizophrénique (H. Verdoux)
Anxio-dépression : le retour (F. Chastang)
Accès auxsoins et prévention du suicide
ECT et théophylline (P. Delbrouck)
Le BDNF est-il un antidépresseur endogène ? (R. de Beaurepaire)

Jalons

Troubles de la personnalité et dysthymie : données récentes (Fabienne Houdas)

Sexualité, dépression et antidépresseurs (Patrick Delbrouck)

Le comité de

RÉDACTION



PUBLICATION :

Serge Friedman
Dominique Denninger

RÉDACTION :

Vincent Caillard
(Rédacteur en Chef)



Daniel Bailly (enfant et adolescent)
Thierry Baubet (ethnopsychiatrie)
Renaud de Beaurepaire (neurobiologie)
Marc Bourgeois (deuil et dépression)
Françoise Chastang (épidémiologie)
Jean Michel Chignon (comorbidités)
Jean Cottraux (psychothérapie)
Quentin Debray (dépression et personnalités)
Patrick Delbrouck (ECT, imagerie)
Pierre Morel (histoire, humeurs)
Françoise Radat (événements stress) Hélène Verdoux (troubles bipolaires)

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Revue des revues

chronobiologie
clinique
comorbidité
culture
dépressions chroniques
dépressions résistantes
deuil
enfance, adolescence
épidémiologie
essais thérapeutiques
événement
génétique
imagerie
lithium
médico-économie
neuro-endocrinologie
neuromédiateurs
neuropsychologie
personnalité
pharmacologie
post-partum
prévention
psycho-immunologie
psychométrie
sismothérapie
sommeil
suicide
sujet âgé
thérapeutique
trouble bipolaire

Biologie

SAD, mais pas trop triste

(Renaud de Beaurepaire)

Humeur

Des ohms au service des hommes(Pierre Morel)







EDITO


LA COMPLEXITÉ DANS LA SIMPLICITÉ
 
Paraphrase d’un célèbre slogan politique, la continuité dans le changement, la formule “la complexité dans la simplicité” nous semble coller de plus en plus à la réalité de la prescription de psychotropes.
 
L’acte de prescription est un acte signé. Oh, quoi de plus banal de nos jours que d’apposer une signature au bas d’un document ! Quel est celui parmi nous qui peut nier n’avoir jamais signé une “foultitude” de documents sans en avoir lu les détails. Si la signature engage notre responsabilité au regard des autres, elle n’est pas toujours suffisante pour stimuler convenablement notre culpabilité. Certaines routines deviennent même dangereuses car elles amènent à des signatures réflexes, exemptes de la réflexion nécessaire à leur cohérence. Les prescriptions n’échappent pas à ce phénomène. La progression générale des prescriptions d’antidépresseurs montre à l’évidence que le réflexe est installé. Le rapport Zarifian, par trop tronqué par la presse qui s’en est fait l’écho, dévoile combien dans la distribution des psychotropes, nous répondons trop souvent plus à une demande qu’à une nécessité clinique. Quoi que l’on puisse trouver comme excuses à nos comportements, nous restons seuls responsables du traitement pris par le patient à partir du moment où nous avons signé l’ordonnance. Responsable, voilà bien le grand vocable dont chacun aime être affublé quand il s’agit de mettre en exergue ses qualités, mais dont chacun tente de se dégager quand il implique une sanction. Or, nous ne pouvons être responsables à moitié et là, en matière de prescription d’antidépresseurs, une gageure s’instaure. Tout aujourd’hui devient plus simple et dans le même temps tout se complique à vau-l’eau.
 
Tout devient plus simple, Mon Maître aujourd’hui retraité depuis une dizaine d’années, m’affirmait dernièrement : “Quelle chance vous avez aujourd’hui de pouvoir administrer des antidépresseurs qui ont si peu d’effets secondaires pour une telle efficacité. Quand j’ai commencé, il n’y avait même pas d’antidépresseurs. Par la suite, nous avons pu guérir des gens, mais en les faisant grossir, en leur donnant une soif éternelle, en les faisant trembler, etc...”. Cela est certain, nous avons bien de la chance et notre profession doit beaucoup de l’amélioration de son image de marque aux progrès acquis dans le domaine des antidépresseurs mais... !
Tout se complique, la prescription devrait devenir de plus en plus rationnelle du fait d’une mise en commun de données cliniques (pour peu que l’on veuille bien évoluer dans ce domaine également) et d’acquis progressifs de la neurobiologie. Cependant, quel est celui qui, lorsqu’il signe sa prescription, se souvient que le circuit glutamatergique est sous contrôle d’un système noradrénergique ? Qui pense, au moment d’administrer un I.R.S., aux interactions sérotonine/dopamine ? Mieux même, y a-t-il beaucoup de praticiens qui se sont posés la question d’une opportunité de co-prescription d’un I.R.S. et d’une benzodiazépine au regard des modes d’action plus ou moins contradictoires de ces deux catégories de molécules ?
 
Quand tout se complique, tout nous rend plus responsables que jamais. Quand tout se simplifie, tout nous pousse à la facilité. Dieu que rien n’est simple !
 
Docteur Jean-Paul CHABANNES

DÉPRESSION N°7 Mai/Juin 1997