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Revue des revues

     Revue des revues









BIOLOGIE
 
Iron overload among a psychiatric outpatient population
FEIFEL, D. et C.W. YOUNG,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 79-84, février 1997.
En repérant à partir d'une file active de 661 patients, ceux susceptibles de présenter une surcharge en fer (fer sérique,% de saturation), les auteurs retrouvent une proportion surprenante de sujets présentant un trouble bipolaire à la fois résistant aux traitements conventionnels et sans antécédents familiaux homologues. Une nouvelle piste à explorer ?
 
Searching for a predictive peripherical biological model in parasuicidal behaviour.
SAIZ P.A., BOBES J., GONZALEZ M.P. et coll.,
European Psychiatry, 12 : 75-81, mars 1997.
A la recherche d'un test prédictif du comportement suicidaire : Cette équipe espagnole tente de mettre au point un modèle prédictif à partir du bilan lipidique et des taux de cortisol. Comparant les mesures effectuées chez 128 suicidants à des témoins, leurs premiers résultats aboutissent à une spécificité et à une sensibilité de l'ordre de 60%. Etonnant, non ? On va bientôt pouvoir se passer des entretiens cliniques.
 
 
CHRONOBIOLOGIE
 
Circadian rest-activity disturbances in seasonal affective disorder.
TEICHER M.H. et coll., Archives of General Psychiatry, 54,
pp 124-132, février 1997
A l'aide d'un actimètre porté au poignet, on constate que les patients souffrant de trouble affectif saisonnier étudiés dans leur environnement naturel sont moins actifs que des témoins, surtout pendant les deux heures qui suivent le lever. Ils ont un décalage-retard de phase d'environ 50 minutes, ainsi qu'un rythme circadien plus variable dans le temps.
 
Effects of tryptophan depletion on drug-free patients with seasonal affective disorder during a stable response to bright light therapy.
NEUMEISTER A. et coll., Archives of General Psychiatry, 54,
pp 133-144, février 1997
Un régime de déplétion rapide en tryptophane annule les effets bénéfiques du traitement par la lumière chez une douzaine de sujets en rémission depuis au moins 2 semaines. Ce résultat implique donc le système sérotoninergique dans le mode d'action de la luminothérapie des troubles affectifs saisonniers.
 
Complex interaction of the sleep-wake cycle and circadian phase modulates mood in healthy subjects.
BOIVIN D.B. et coll., Archives Of General Psychiatry, 54,
pp 145-152, février 1997
Les fluctuations quotidiennes de l'humeur (ici chez le volontaire sain) sont influencées par la manipulation du cycle veille sommeil. Les auteurs ont utilisé pour cette expérience un allongement artificiel du cycle, imposant aux sujets des rythmes quotidiens de 28 et 30 heures pendant plusieurs jours.
 
Seasonal variation in suicides re-examined : no sex difference in Hong Kong and Taiwan.
HO T.P., CHAO A., YIP P., Acta Psychiatrica Scandinavica,
95, pp 26-31, janvier 1997
Contrairement à ce qui s'observe en occident, la variation saisonnière du comportement suicidaire chinois ne comporte qu'un pic annuel, en hiver, et ce pour les deux sexes. Ce résultat, identique à Hong Kong et Taiwan en dépit d'autres différences portant par exemple sur les méthodes de passage à l'acte, diffère de ce que l'on constate dans les cultures occidentales, avec leur classique pic automnal féminin.
 
Effects of light therapy on neuropsychological function and mood in seasonal affective disorder.
MICHALON M., ESKES G.A., MATE-KOLE C.C.,
Journal of Psychiatry and Neurosciences, 22, pp 19-28, 1997
Une trentaine de patients souffrant de dépression saisonnière ont été examinés avant et après un traitement par la lumière, ainsi que l'été suivant. Le traitement était administré avec une procédure de contrôle par une lumière rouge (groupe placebo). Les résultats sont intrigants, puisque si les patients répondent favorablement au traitement, sur le plan de la dépression, les auteurs constatent une altération insensible à la lumière des performances psychomotrices portant sur les fonctions cognitives, notamment sur la mémoire visuelle. Le plus surprenant est que ce déficit cognitif précis persiste l'été, alors que toutes les autres fonctions, tout comme l'humeur, se sont normalisées.
 
Prediction of acute and late responses to light therapy from vocal (pitch) and self-rated activation in seasonal affective disorder.
BOENINK A.D., A.L. BOUHUYS, D.G.M. BEERSMA et
Y. MEESTERS, Journal of Affective Disorders, 42 : 117-126, février 97.
La luminothérapie serait plus efficace chez les patients ayant avant traitement un niveau plus élevé de tension/activation. Ce résultat est obtenu en utilisant comme reflet du niveau d'activation un enregistrement vocal permettant d'évaluer la tonalité du discours.
 
Diurnal variation in the direction of mood switches in patients with rapid-cycling bipolar disorder.
FELDMAN-NAIM S., TURNER E.H. and LEIBENLUFT E., The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 79-84, février 1997.
Dans quel sens se font les fluctuations thymiques circadiennes chez les bipolaires à cycles rapides ? A partir d'une quinzaine de sujets ayant accepté de remplir des échelles d'autoévaluation au lever et au coucher pendant 3 mois, on observe que le virage de la dépression vers l'excitation se fait plutôt dans la journée (64,3%), et que le virage de l'excitation à la dépression a plus souvent lieu la nuit (64,8%). Conséquences : faire attention au moment de la journée où l'on évalue les patients, et utiliser les effets "thérapeutiques" de l'activité et de la lumière d'une part, du repos et de l'obscurité d'autre part, dans la gestion clinique de ces états.
 
 
 
CLINIQUE
 
The prediction of length of major depressive episodes : results from an epidemiological sample of femal twins
KENDLER K.S., WALTERS E.E., KESSLER R.C., Psychological Medicine, 27, 107-117, janvier 1997
Une autre évaluation naturaliste de la durée de l'épisode dépressif majeur, à partir de l'échantillon de jumelles recrutées par Kendler pour sa grande saga d'études génético-environnementales. Le délai de guérison moyen, pour les 235 femme repérées, est de 82 jours, avec prolongation des troubles au delà d'un an pour 22% d'entre elles. Les prédicteurs d'évolution prolongées sont multiples, avec à la fois l'existence de problèmes financiers, la présence de symptômes obsessionnels, les événement traumatiques graves, et aussi le fardeau génétique.
 
 
The Kahlbaum syndrome :
a study of its clinical validity,
nosological status, and relationship with schizophrenia and mood disorder.
PERALTA V. et coll., Comprehensive Psychiatry, 38, pp 61, janvier-février 1997
Pour Kahlbaum, la catatonie était un trouble de l'humeur. Ces auteurs espagnols ont examiné 45 patients répondant aux critères de catatonie selon Kahlbaum, confrontant les données cliniques et démographiques à celles de schizophrènes et de patients souffrant de troubles thymiques. la seule certitude est que la catatonie ressemble peu à un trouble schizophrénique, et plus à trouble thymique. Mais si l'on adopte des définitions rigoureuses de ces deux entités, c'est une "troisième psychose"...
 
 
Distinguishing psychotic depression from melancholia.
PARKER G., J. ROUSSOS, P. MITCHELL et coll.,
Journal of Affective Disorders, 42 : 155-168, février 97.
La comparaison de 25 mélancoliques délirants avec des mélancoliques non délirants appariés pour l'âge et le sexe montre une grande similitude pour l'ensemble des facteurs de risque cliniques, génétiques, sociodémographiques et événementiels recensés, confirmant que la mélancolie délirante n'est qu'une forme clinique de la dépression et non un trouble séparé.
 
 
COMORBIDITÉ
 
Psychiatric disorders in the relatives of depressed probands. II. Familial loading for comorbid non-depressive disorders based upon proband age of onset.
RENDE R. et coll., Journal of Affective Disorders, 42,
pp 23-28, janvier 1997
Reprenant des données familiales publiées il y a déjà plus de 10 ans aux Etats Unis, les auteurs examinent l'incidence familiale de la comorbidité des troubles anxieux, de l'alcoolisme et des comportements antisociaux selon l'âge de début de la maladie dépressive du proposant. Si la comorbidité anxieuse n'est pas différente selon l'âge de début, on trouve plus de co transmission d'alcoolisme et de dépression ainsi que de troubles antisociaux et de dépression dans les familles de formes à début précoce (avant 20 ans).
 
 
Major depression following smoking cessation
COVEY L.S. et coll, American Journal of Psychiatry,
154, pp 263-265, février 1997
Attention : dans les trois mois qui suivent un sevrage tabagique, 2% des sujets sans antécédent psychiatrique peuvent faire un état dépressif majeur. Chez les sujets avec un antécédent dépressif, le risque atteint 17%, et 30% chez les sujets connus comme récurrents. A prendre en compte dans une optique de prévention.
 
 
Comorbidity between dysthymic and major depressive disorders : a family study analysis.
DONALDSON S.K., D.N. KLEIN, L.P. RISO & J.E. SCHWARTZ, Journal of Affective Disorders,
42, pp 103-112, février 97.
Comment comprendre les liens entre le trouble dysthymique, la dépression majeure et la double dépression ? Variantes d'un même trouble (modèle 1) ? Parenté entre dépression majeure, seule et associée, distinctes de la dysthymie pure (modèle 2), ou symétriquement parenté entre dysthymie avec ou sans dépression majeure, distinctes de la dépression isolée (modèle 3) ? Trois entités distinctes (modèle 4) ? Ces quatre éventualités sont testées à partir des familles de patients classés dans chacun des trois groupes, ainsi que de témoins. Aucun des modèles d'association n'est totalement prédicitif des données cliniques, mais les modèles 1 et 3 sont les plus plausibles.
 
Prevalence of anxiety disorders comorbidity
in bipolar depression, unipolar depression
and dysthymia.
PINI S., G.B. CASSANO, E. SIMONINI et coll.,
Journal of Affective Disorders, 42, pp 145-154, février 97.
L'évaluation de la comorbidité de divers troubles anxieux au sein d'une population de bipolaires, d'unipolaires et de dysthymiques met en évidence chez ces derniers une moindre prévalence de trouble panique, mais une association significative avec l'anxiété généralisée. On trouve aussi 11% de phobies sociales chez les unipolaires, et aucune chez les bipolaires.
 
 
CULTURE
 
Depression and anxiety among women in a urban setting in Zimbabwe.
ABAS M.A., BROADHEAD J.C., Psychological Medicine, 27, pp 59-71, janvier 1997
Voici les premiers résultats d'une enquête réalisée auprès de 172 femmes vivant dans une banlieue bidonville de la capitale du Zimbabwe. A l'aide d'instruments construits pour la circonstance, validés ensuite par le PSE, on repère un trouble anxieux ou dépressif dans l'année précédente, chez 30,8% des femmes. C'est beaucoup plus qu'en occident, mais en même temps il semble que l'évolution des troubles soit plus rapidement favorable.
 
The validity of screening for post-traumatic stress disorder and major depression among vietnamese former political prisoners.
SMITH-FAWZI M.C. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 95, pp 87-93, février 1997
Evaluation de méthodes de screening pour le stress post traumatique (Harvard Trauma Questionnaire) et la dépression (sous échelle de dépression de la HSCL-25) au sein d'une population de réfugiés politiques vietnamiens ayant émigré à Boston. Les résultats sont positifs, les deux instruments, d'utilisation aisée, semblant efficaces pour repérer les cas probablement pathologiques. La discussion porte sur les notes-seuil, et méritera de nouvelles études, comparant des contextes différents (camps de réfugiés vs. installation dans un pays d'accueil).
 
Predictors of depression among vietnamese refugees : a longitudinal study of new arrivals
HINTON W.L. et coll, Journal of Nervous and Mental Disease, 185, pp 39-45, janvier 1997
Les réfugiés en provenance du vietnam ne réagissent pas exactement de la même façon selon leur origine ethnique, chinoise ou vietnamienne. Les plus fragiles, les plus enclins à développer une dépression dans les 6 mois de leur arrivée seraient les réfugiés d'origine vietnamienne, et ce d'autant plus qu'ils sont plus âgés, anciens combattants, sans attache personnelle et maîtrisent mal l'anglais. C'est moins net chez les chinois.
 
 
DÉPRESSIONS CHRONIQUES
 
The undertreatment of dysthymia.
SHELTON R.C., DAVIDSON J., YONKERS K.A. et coll.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 59-65, février 1997.
Nos collègues américains se sont lancés dans une vaste étude comparant la sertraline et l'imipramine au placebo dans le traitement de la dysthymie. Indépendamment du résultat de l'essai, les données initiales recueillies auprès des caractéristiques des patients 410 sujets inclus, montrent notamment que bien que le trouble soit chez eux très ancien (30 ans en moyenne) et associé dans un cas sur deux à une dépression majeure, seuls 41,3% ont bénéficié antérieurement d'un traitement antidépresseur, et 56,1% d'une approche psychothérapique !
 
DÉPRESSIONS RÉSISTANTES
 
Dexamethasone augmentation in treatment-resistant depression.
DINAN T.G. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 95,
pp 58-61, janvier 1997
Un nouvelle technique de potentialisation dans les dépressions résistantes ? Chez 10 patients n'ayant pas répondu à un traitement par sertraline ou fluoxétine pendant 6 semaines, l'adjonction de dexamethasone (3 mg) pendant 4 jours a conduit à l'obtention d'une amélioration significative dans 6 cas. On notera que la qualité de la réponse clinique était plus grande lorsque les taux de base de cortisol étaient plus élevés.
 
Predicting outcome of lithium added to antidepressants in resistant depression.
ALVAREZ E., V. PÉREZ-SOLA, J. PEREZ-BLANCO et coll., Journal of Affective Disorders, 42 : 179-186, février 97.
Sur 105 déprimés résistants chez qui l'on a ajouté du lithium (400 à 800 mg/j pendant 4 semaines) au traitement antidépresseur préalable, une rémission est obtenue chez 57 sujets, (guérison rapide et spectaculaire pour 12 d'entre eux). Les répondeurs ont une perte de poids significative, un ralentissement psychomoteur, et peut-être un certain degré d'échappement au test à la dexamethasone.
 
 
DEUIL
 
Measuring core bereavement phenomena.
BURNETT P. et coll., Psychological Medicine, 27, pp 49-57, novembre 1997
Description de la construction d'une échelle de deuil, la CBI (Core Bereavment Items), à partir de trois populations : sujets âgés ayant perdu un époux, enfants adultes ayant perdu un parent, parent ayant perdu un enfant de moins de 18 ans. Une analyse factorielle des 70 items rassemblés à partir de la littérature met en évidence 7 facteurs, dont trois ont été retenus pour constituer l'échelle finale : réminiscences (images et pensées), sentiment de séparation, tristesse déclenchée par les souvenirs. Les résultats préliminaires indiquent une bonne validité. A vérifier sur d'autres populations.
 
A prospective study of risk factors predicting grief intensity following pregnancy loss.
JANSSEN H.J.E.M., Archives of General Psychiatry, 54,
pp 56-61, janvier 1997
Recherche prospective des facteurs qui concourent à compliquer le deuil en cas de perte d'un enfant au cours de la grossesse. La durée de la grossesse, une personnalité névrotique, des symptômes psychiatriques préexistants, l'absence d'enfant au foyer sont les principaux facteurs retrouvés. L'intensité de la symptomatologie psychiatrique préalable concourt à une réaction précoce plus intense, alors que les autres éléments ont un effet constant.
 
 
ENFANCE, ADOLESCENCE
 
Depressive symptoms in Swedish adolescents : normative data using the Birleson Depression Self-Rating Scale (DSRS).
IVARSSON T., GILLBERG C., Journal of Affective Disorders, 42, pp 59-68, janvier 1997
Encore une échelle de dépression, la DSRS, développée pour être utilisée chez des enfants et adolescents. L'échelle est testée auprès d'une population de 524 écoliers de 13 à 18 ans, et met en évidence une idéation ou des antécédents suicidaires chez 9% des sujets.
Electroencephalographic sleep and urinary free cortisol in adolescent dépression : a preliminary report of changes from episode to recovery.
RAO U. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 369-376,
février 1997
Cette petite étude (5 adolescents) suggère une certaine stabilité des paramètres de sommeil entre l'état de dépression et l'état de rémission. Par contre, les mesures du cortisol libre urinaire sont liées à l'état clinique (augmentées dans la dépression, diminuées dans la rémission). Ces résultats reproduisent des données obtenues chez l'adulte.
 
Characteristics of out-patient adolescents with suicidal tendencies.
PELKONEN M. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 95,
pp 100-107, février 1997
Le suivi prospectif de 260 adolescents des deux sexes consécutivement entrés dans une consultation psychiatrique ambulatoire montre des tendances suicidaires pour 42% d'entre eux, avec un passage à l'acte chez 18%. Les tentatives de suicide sont liées à l'existence d'un trouble de l'humeur, à un traitement psychiatrique antérieur, ainsi qu'à un mauvais fonctionnement psychosocial à l'entrée dans la prise en charge. Les patients suicidaires font généralement l'objet de traitements plus intensifs (plus de psychotropes, plus de rendez-vous que les autres.
 
Psychosocial characteristics of adolescents with a past history of dysthymic disorder : comparison with adolescents with past histories of major depressive and non-affective disorders, and never mentally ill controls.
KLEIN D.N., P.M. LEWINSOHN and J.R. SEELEY,
Journal of Affective Disorders, 42 : 127-136, février 97.
Des adolescents avec un passé de trouble dysthymique continuent, au delà de l'épisode, à connaître des difficultés de fonctionnement psychosocial plus grandes que celles d'adolescents ayant des antécédents de dépression majeure ou d'autres adolescents ayant eu des troubles psychiatriques divers, mais ne se situant pas dans la sphère de l'humeur. Ils évoquent en tout cas plus de difficultés interpersonnelles, moins de support social de la part de leurs pairs, ainsi que plus de tracas quotidiens que dans les groupes de comparaison.
 
Characteristics of adolescent girls
with depressive symptoms in a so-called
"normal" sample.
McCLURE E., G.A. ROGENESS and N.M. THOMPSON, Journal of Affective Disorders, 42 : 187-198, février 97.
Sur 31 adolescentes à priori "normales", tirées d'une population scolaire, on trouve 14 jeunes filles décrivant des symptômes dépressifs. Une batterie d'investigations cognitives, comportementales et de tests d'autoévaluation met en évidence plus de troubles du comportement, une image de soi plus défavorable, ainsi, curieusement, que des troubles de la perception visuo-spatiale. Ce dernier point nécessite confirmation, du fait de la faiblesse de l'effectif.
 
 
ESSAIS THÉRAPEUTIQUES
 
A double-blind placebo-controlled multicentre study of sertraline in the acute and continuation treatment of major depression.
OLIE J.P. et coll., European Psychiatry, 12, pp 34-41,
janvier 1997
Cette étude montre bien que la sertraline est supérieure au placebo dans le traitement initial de dépressions majeures, mais elle ne met pas en évidence de différence entre placebo et produit actif dans le maintien de la rémission pendant les 20 semaines de traitement d'entretien, bien que la stabilité du résultat clinique apparaisse supérieure sous sertraline.
 
Caring about risks : are severely depressed patients competent to consent to research ?
ELLIOTT C., Archives of General Psychiatry, 54, pp 113-116, février 1997
Il va bientôt être impossible d'effectuer des recherches avec des patients sévèrement déprimés, si l'on suit l'argumentation de cet auteur qui met en doutes leurs capacités à prendre des décisions dans le cadre du "consentement éclairé". A moins de s'entourer de l'habituel luxe de précautions juridiques dont nos amis anglo-saxons se sont fait une spécialité.
 
 
ÉVÉNEMENTS
 
Gender differences in the onset depression following a shared life event : a study of couples.
NAZROO J.Y., EDWARDS A.C., BROWN G.W., Psychological Medicine, 27, pp 9-19, janvier1997
Très belle étude explorant les différences entre hommes et femmes dans le déclenchement de la dépression. Une centaine de couples ayant récemment vécu un accident existentiel grave a été examinée sur le plan psychiatrique (Present State Examination) ainsi que du point de vue de leur rôle dans l'équilibre familial. Les femmes semblent avoir un plus grand risque de décompensation dépressive, et ce plus grand risque apparaît pour des événements impliquant les enfants, la vie génitale ou les problèmes du foyer. Dans la mesure où le risque est d'autant plus grand que la différenciation des rôles est accusée, les auteurs pensent que les femmes ont plus tendance à se culpabiliser, et les hommes à se distancier de tels événements. Démonstration convaincante de l'influence des stéréotypes culturels sur l'expression de la pathologie dépressive.
 
 
Single mothers, poverty and depression.
BROWN G.W., MORAN P.M., Psychological Medicine, 27, pp 21-33, janvier 1997
Les mères célibataires ont deux fois plus de risque dépressif que les mères de famille classiques, et ce risque ainsi que la chronicité qui s'ensuit est en rapport avec le niveau de difficultés financières, avec la survenue d'événements adverses (blessures narcissiques, situations bloquées). Les auteurs placent la pauvreté et ses conséquences dérivées au centre de leur modèle étiologique.
 
 
GÉNÉTIQUE
 
Psychiatric disorders in the relatives of depressed probands. I. Comparison in prepubertal, adolescent and early adult onset cases.
HARRINGTON R. et coll., Journal of Affective Disorders, 42, pp 9-22, janvier 1997
L'idée de départ était de démontrer une notion ancienne : plus la dépression survient précocément, plus le fardeau génétique est lourd. Pas de chance, il n'y a pas plus d'antécédents familiaux dans les environnements de déprimés prépubères que d'adolescents post-pubères ou d'adultes jeunes. Par contre, les troubles dépressifs débutant avant la puberté surviennent plus souvent dans des familles disjointes et criminelles, et on trouve plus d'antécédents maniaques dans les familles des adolescents que dans celles des sujets plus âgés. La cohorte étudiée est issue de l'étude longitudinale de suivi des enfants déprimés mise en œuvre au Maudsley Hospital.
 
Elevated lymphocyte spiperone binding :
a vulnerability factor for affective psychosis ?
FARTACEK R. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 107-110, janvier 1997
Cette étude de la liaison lymphocytaire de la spipérone marquée, au sein d'un pedigree de bipolaires, montre une augmentation du binding chez les sujets pathologiques (et même chez un sujet initialement considéré comme alcoolique, et n'ayant fait son premier virage maniaque qu'ultérieurement). Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais l'augmentation du binding de la spipérone ne peut donc plus être considérée comme spécifique des troubles schizophréniques.
 
A linkage study of bipolar illness.
BERRETTINI W.H. et coll., Archives of General Psychiatry, 54, pp 27-36, janvier 1997
Voici une étude de linkage effectuée à partir de 310 marqueurs situés sur divers chromosomes, chez 400 sujets issus de 22 familles bipolaires. Les résultats désignent une région péricentromérique du chromosome 18, comme possible support d'un gène de susceptibilité pour le trouble bipolaire. D'autres études indépendantes ayant impliqué cette même région, les auteurs pensent tenir quelque chose de solide. Quand est-ce qu'on clone ?
 
Association analysis of the catechol-O-methyltransferase gene and bipolar affective disorder.
GUTIERREZ B. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 113-115, janvier 1997
Pas d'association significative entre le gène de la COMT et le trouble bipolaire.
 
 
IMAGERIE
 
Quantitative magnetic resonance imaging in geriatric depression and primary degenerative dementia.
PANTEL J. et coll., Journal of Affective Disorder, 42, pp 69-84, janvier 1997
La comparaison par l'IRM de 19 déprimés tardifs, de 27 sujets souffrant de démence d'Alzheimer et de 13 témoins met bien en évidence un certain degré d'atrophie cérébrale chez les déprimés, mais la distribution spatiale de l'élargissement ventriculaire est différente de celle des déments, chez qui l'atrophie est globale.
 
Effects of sertraline on regional metabolic rate in patients with affective disorder.
BUCHSBAUM M.S. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 15-22, janvier 1997
Dans le cadre d'un essai thérapeutique contrôlé de la sertraline versus placebo chez 17 patients souffrant de trouble dépressif majeur, on observe une normalisation du métabolisme cérébral régional de nombreuses régions (incluant le lobe frontal médian, le gyrus cingulaire, le thalamus). Le gyrus frontal médian, connu pour une diminution métabolique dans la dépression, voit son activité augmentée, tout comme le lobe pariétal droit et l'aire occipitale 19 gauche. La recherche de corrélation entre les résultats métaboliques régionaux et l'amélioration clinique n'est pas définitivement concluante car il y a trop peu de patients, mais il est possible que l'amélioration soit liée à l'augmentation du métabolisme du gyrus cingulaire.
 
The anatomy of mood disorders - review
of structural neuroimaging studies.
SOARES J.C., MANN J., Biological Psychiatry, 41,
pp 86-106, janvier 1997
Bonne revue synthétique des principales modifications retrouvées en imagerie cérébrale dans les troubles de l'humeur. Que retenir ? L'existence d'hyperdensités de la substance blanche péri ventriculaire, de diminutions des lobes frontaux, du cervelet, du noyau caudé et du putamen dans la dépression unipolaire, et un élargissement du troisième ventricule, une réduction du cervelet et peut-être du lobe temporal dans le trouble bipolaire. Mais tout ceci est à réinterpréter en fonction des données de l'âge et de l'état cérébrovasculaire.
 
Medial and superior temporal gyral volumes and cerebral asymmetry in schizophrenia versus bipolar disorder.
PEARLSON G.D. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 1-14, janvier 1997
Pour approfondir la spécificité des anomalies structurales retrouvées par l'IRM au niveau des régions médiales et latérales du cortex temporal ainsi que l'asymétrie temporale rapportée dans les troubles schizophréniques, les auteurs ont utilisé un groupe contrôle supplémentaire, constitué de bipolaires. Et en effet, un certain nombre de régions ont des volumes réduits chez les schizophrènes mais pas chez les témoins ou les bipolaires, comme le gyrus temporal supérieur à gauche, le cortex entorhinal, l'amygdale droite. Chez le bipolaire, c'est l'amygdale gauche qui est réduite, et la partie antérieure du gyrus temporal supérieur droit qui est augmentée.
Cerebral perfusion correlates of
depressed mood.
EBMEIER K.P. et coll., The British Journal of Psychiatry, 170,
pp 77-81, janvier 1997
Une vingtaine de patients déprimés ont été examinés à 8 heures du matin et à 8 heures du soir, à l'aide d'une batterie de tests et d'échelles cliniques, ainsi qu'avec une mesure du débit sanguin cérébral régional par le SPECT. L'intérêt de l'étude est qu'elle concerne des sujets unipolaires avec variations circadiennes de l'humeur. On constate une corrélation entre les scores globaux de dépression ainsi qu'un facteur indépendant de dépression vitale "anergique", et une hyperactivité des aires cingulaires et paralimbiques. Il existe aussi un lien entre le facteur d'anxio-dépression et une hypoperfusion du néocortex frontal.
 
I-123 iofetamine single-photon computed emission tomography in rapid cycling bipolar disorder : a clinical study.
GYULAI L. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 152-161,
février 1997
Chez une douzaine de maniaco-dépressifs à cycles rapides examinés à divers stades thymiques, cette étude d'imagerie cérébrale in vivo réalisée à l'aide d'amphétamine marquée à l'iode montre une asymétrie temporale au cours des phases de dépression-dysphorie ou d'excitation-hypomanie, se normalisant au cours des phases d'euthymie.
 
 
LITHIUM
 
Gradual discontinuation of lithium augmentation in elderly patients with unipolar depression.
HARDY B.G., SHULMAZN K. I, ZUCCHERO C., Journal of Clinical Psychopharmacology, 17, pp 22-26, février 1997
Chez le sujet âgé, la potentialisation d'un traitement antidépresseur par le lithium, pratiquée en cas de réponse thérapeutique insuffisante, est un sujet de controverse. C'est surtout la mauvaise tolérance qui est en cause. Cette étude réalisée chez 12 patients suivis pendant un an montre que ceux qui voient leur lithio-thérapie interrompue très progressivement ont moins d'effets secondaires, mais on observe aussi deux récidives sans causes apparentes, et répondant mal à la réinstitution du traitement. Chez les patients sous lithium, on observe aussi deux récidives, mais compréhensibles (décès d'un conjoint dans un cas, accident vasculaire cérébral dans l'autre).
Concurrent treatment of nonresistant major depression with desipramine and lithium : a double-blind, placebo-controlled study.
BLOCH M. et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology, 17, pp 44-48, février 1997
L'association d'emblée de lithium et de désipramine n'est pas plus efficace que la désipramine seule dans le traitement d'états dépressifs d'intensité légère à moyenne. La seule différence (et c'est en double aveugle contre placebo) est une moins bonne tolérance du mélange, avec 30% de sorties d'essai sous lithium. Assez clairement, les résultats obtenus dans les dépressions résistantes ne peuvent être extrapolés aux situations cliniques courantes.
 
Forty years of lithium treatment.
SCHOU M. et coll., Archives of General Psychiatry, 54, pp 9-13, janvier 1997
Revue synthétique de quarante ans de traitement par lithium, par l'un des ses papes, le danois Schou, commenté par quelques cardinaux (Kupfer, Frank, Gershon, Gitlin, etc...). Rien de neuf, mais agréable à lire.
 
Depression during mania : treatment response to lithium or divalproex.
SWANN A.C. et coll., Archives of General Psychiatry, 54,
pp 37-43, janvier 1997
Il semble que la présence de symptômes dépressifs au sein du tableau maniaque affecte profondément le résultat thérapeutique du lithium, nettement diminué, mais pas celui du divalproex. Ceci confirme à la fois le mauvais comportement du lithium devant la dépression, et l'efficacité du divalproex sur les états mixtes et apparentés.
 
 
MÉDICO-ÉCONOMIE
 
Characterizing quality of life among patients with chronic mental illness :
a critical examination of the self-report methodology
ATKINSON M. et coll, The American Journal of Psychiatry, 154, pp 99-105, janvier 1997
Attention à la mesure de la qualité de vie chez les patients psychiatriques chroniques : en comparant des schizophrènes, des bipolaires et des déprimés, on constate que les sujets souffrant de troubles de l'humeur majorent leurs plaintes, ce qui est sans doute attribuable à leur psychopathologie. Il est aussi possible que les schizophrènes, qui avaient dans cette étude des conditions de vie objectivement moins bonnes, n'en rendent pas compte suffisamment, par manque d'insight. Quoi qu'il en soit, c'est à prendre en compte dans l'interprétation des études qui se multiplient sur ce thème.
 
Cost-effectiveness of newer antidepressants compared with tricyclic antidepressants in managed care settings.
REVICKI D.A., BROWN R.E., KELLER M.B. et coll.,
The Journal of Clinical Psychiatry, 58 : 47-58, février 1997.
Cette étude médico-économique compare la néfazodone, la fluoxétine et l'imipramine dans le traitement de la dépression dans le contexte américain de Managed Care Organisations (MCO). Sont pris en compte les coûts médicaux directs rapportés à une mesure des gains en termes de qualité de vie annuelle. C'est assez difficile à déchiffrer pour le non spécialiste, et la méthodologie est hybride, mélangeant une modélisation à partir de données de la littérature et de l'opinion d'un panel d'experts, ainsi que des informations cliniques issues de 70 sujets traités par les trois molécules. Le résultat suggère que les deux molécules les plus récentes, en dépit d'un coût direct supérieur, sont compétitives avec l'imipramine en termes de résultat qualitatif. La néfazodone aurait même un avantage sur la fluoxétine, mais l'étude n'étant pas indépendante de l'industriel concerné, on restera prudent.
 
 
NEURO-ENDOCRINOLOGIE
 
Cortisol-binding globulin levels in
bipolar disorder.
VIETA E. et coll., European Psychiatry, 12, pp 11-15, janvier 1997
La CBG est une alpha-1-glycoprotéine supposée refléter le stress chronique. Les taux sériques de CBG seraient diminués chez les bipolaires de sexe masculin, en période de rémission. La signification de ce résultat n'est pas bien claire, même si les auteurs proposent d'en faire un nouveau marqueur candidat.
 
Comparative antidepressant effects of intravenous and intrathecal thyrotropin-releasing hormone : confounding effects of tolerance and implications for therapeutics.
CALLAHAN A.M. et coll., Biological Psychiatry, 41,
pp 264-272, février 1997
Voila une étude un peu hallucinante, puisqu'elle implique des injections intra rachidiennes de TRH (contre placebo), et que les auteurs ont même réfléchi à l'installation chez des patients d'une pompe à injection intrahécale ! Les deux patients, ayant résisté à tout y compris aux ECT, ont d'abord montré une réponse antidépressive brève mais spectaculaire à l'injection par PL de 500mg de TRH, puis une réponse antidépressive plus soutenue mais épuisable à l'administration répétée par voie systémique, enfin une réactivation de la réponse par une nouvelle injection intrahécale. Les auteurs discutent surtout les mécanismes qui pourraient expliquer cette différence de tolérance selon les voies d'administration.
 
Serotonin transporter expression in rat brain regions and blood platelets : aging and glucocorticoïd effects.
SLOTKIN T.A. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 172-183, février 1997
Cette étude fondamentale effectuée sur le cerveau de rat, montre un effet différent selon l'âge, des glucocorticoïdes sur les mécanismes de transport de la sérotonine, alors que l'inhibition du recaptage par l'imipramine n'est pas influencée. Si l'on extrapole à notre espèce, on peut trouver là une hypothèse explicative pour la diminution de l'efficacité des antidépresseurs avec l'âge.
 
Dehydroepiandrosterone (DHEA) treatment of dépression.
WOLKOWITZ O.M. et coll., Biological Psychiatry, 41,
pp 311-318, février 1997
Et voila la DHEA, promue par notre Beaulieu national (pas cité dans l'article, quelle injustice !) utilisée dans le traitement d'états dépressifs de 6 patients de plus de 50 ans. Les posologies administrées visaient à obtenir des taux circulants comparables à ceux de sujets jeunes, et cette étude ouverte est positive, à la fois sur la dépression et la mémoire. A confirmer en double aveugle, non ?
 
Low plasma cortisol in bulimia nervosa in patients with reversed neurovegetative symptoms of depression.
LEVITAN R.D. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 366-368, février 1997
Des patientes boulimiques ayant des symptômes dépressifs neurovégétatifs inverses (hyperphagie sucrée, hypersomnie) ont une diminution des taux de base de cortisol plasmatique.
 
Maprotiline versus :
comparaison entre leurs actions sur l'axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien
de MENDONCA LIMA, C.A. et coll., L'Encéphale, XXIII :
48-55, janvier-février 1997
A effet thérapeutique équivalent, la maprotiline, noradrénergique, et la fluvoxamine, sérotoninergique, ont des effets sensiblement différent sur l'axe thyroïdien. Si la fluvoxamine ne modifie pas les principaux paramètres, on constate sous maprotiline une augmentation de la réponse de sécrétion de TSH après administration de TRH. Cette observation doit être prise en compte dans l'interprétation des travaux conférant à ce test une valeur prédictive de l'obtention d'une rémission biologique du processus dépressif.
 
Bone mineral density and L-thyroxine treatment in rapidly cycling bipolar disorder
GYULAI L. et coll., Biological Psychiatry, 41 : 503-506,
février 1997
La thyroxine à doses supressives de la TSH est actuellement à l'honneur dans le traitement du trouble bipolaire à cycles rapides résistant aux thérapeutiques habituelles. Pour en évaluer les conséquences sur la masse osseuse, une dizaine de patientes traitées de la sorte pendant au moins 18 mois ont fait l'objet d'une mesure de la densité osseuse. Les résultats sont tout à fait rassurants, en dépit du fait que les patientes recevaient de surcroît des thymorégulateurs qui ont eux mêmes une action ostéopéniante. Il s'agit toutefois de femmes non ménopausées, donc à moindre risque d'ostéoporose, et cette vérification devrait être envisagée sur une population plus âgée.
 
 
NEUROMÉDIATEURS
 
Correlated reductions in cerebrospinal fluid 5-HIAA and MHPG concentrations after treatment with selective serotonin reuptake inhibitors.
SHELINE Y., et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology, 17, pp 11-14, février 1997
Comment la sélectivité affichée des IRS se traduit-elle in vivo ? Vingt-quatre sujets traités pour dépression par fluvoxamine ou fluoxétine voient leur concentration intrahécales de 5HIAA, MHPG et HVA diminuée en 6 semaines de 57%, 48% et 17% respectivement. La corrélation entre 5HIAA et MHPG atteint 0,83. Donc au bout du compte, pas si sélectifs que celà...
 
Lack of behavioral effects of monoamine depletion in healthy subjects.
SALOMON R.M. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 58-64, janvier 1997
Une déplétion en monoamines, réalisée à la fois par l'administration l'AMPT, inhibiteur de la tyrosine hydroxylase, et par l'administration d'une suspension d'acides aminés dépourvue de tryptophane, ne produit pas la moindre modification thymique (ni d'aucune autre sorte) chez des sujets sains, sans antécédents personnels ou familiaux de troubles thymiques. Les auteurs pensent que les monoamines habituellement évoquées dans la physiopathologie dépressive ne sont que les maillons les plus proximaux d'une chaîne d'événements neuronaux encore non identifiés. Mais peut-on totalement extrapoler à la pathologie des résultats obtenus chez des volontaires sains ?
 
Effects of selective serotonin reuptake inhibitors on platelet serotonin parameters in major depressive disorder.
BAKISH D. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 184-190, février 1997
A l'occasion d'un banal essai thérapeutique comparant deux IRS, les auteurs ont évalué les paramètres sérotoninergiques plaquettaires chez 21 déprimés avant, et après un, puis deux mois de traitement, en les comparant à un groupe contrôle. Si les traitements ne modifient pas la densité des sites de recaptage ni les récepteurs 5HT2, on constate une forte corrélation avant traitement entre le score de suicide de l'HDRS et la densité des récepteurs 5HT2, ce qui va dans le sens des données classiques. Les auteurs observent aussi une corrélation entre l'augmentation du Bmax ainsi que l'intensité de l'inhibition du recaptage et le degré d'amélioration clinique.
 
 
PERSONNALITÉ
 
Clinical and personality correlates of outcome in depressive disorders in a Turkish sample.
ULUSAHIN A., ULUG B., Journal of Affective Disorders, 42,
pp 1-8, janvier 1997
Cette étude longitudinale (30 mois), réalisée en turquie auprès de 66 patients déprimés, confirme des données habituelles sur le "risque dépressif" : passage à la chronicité dans près d'un cas sur 10, récidives chez un patient sur trois. La chronicité est plus souvent le fait de femmes, d'un âge supérieur à 30 ans, des modes de début progressifs et tardifs, et liée à l'existence d'une symptomatologie anxieuse et de multiples événements traumatiques. Les patients récurrents ont un score de neuroticisme moins élevé que les sujets à épisode unique.
 
DSM-III-R personality disorders in seasonal affective disorder : change associated with depression.
REICHBORN-KJENNERUD T. et coll.,
Comprehensive Psychiatry, 38, pp 43-48, janvier-février 1997
Les troubles affectifs saisonniers impliqueraient-ils une transformation épisodique de la personnalité ? Non, si l'on retient de cette étude le faible changement de diagnostics catégoriels de personnalité entre l'état dépressif et l'état de rémission, chez ces 45 patients explorés à l'aide du Personnality Diagnostic Questionnaire-Revised. Un peu tout de même, si l'on observe que les scores dimensionnels (reposant sur le nombre de critères positifs sur l'axe II du DSM-III-R) sont significativement augmentés pour les troubles schizotypiques, histrioniques, narcissiques et obsessionnels. Ce phénomène n'est pas retrouvé dans d'autres études concernant les dépressions majeures non saisonnières.
 
Personality differences between patients with major depression and bipolar disorder -the impact of minor symptoms on self-ratings of personality.
SAUER H., P. RICHTER, A. CZERNIK et coll.,
Journal of Affective Disorders, 42 : 169-178, février 97.
Comment faire la part des traits de personnalité et de symptômes thymiques résiduels ? Cette belle étude montre que chez des unipolaires et des bipolaires en rémission, les unipolaires ont des scores de rigidité et de conformisme social plus élevés que les bipolaires, et des scores d'extraversion plus bas, à l'inventaire de personnalité de Munich. Ceci n'est pas nouveau. Mais les auteurs montrent aussi que la symptomatologie résiduelle a un impact significatif sur l'extraversion et le neuroticisme, pas sur la rigidité et le conformisme.
 
 
Defense style in depressed and anxious psychiatric outpatients : an explorative study
SPINHOVEN P. et KOOIMAN C.G. The Journal of Nervous and Mental Disease, 185 : 87-94, février 1997
La confrontation des styles de défense psychologique (par le Defense Style Questionnaire-36) aux symptômes d'anxiété et de dépression (HSCL-90) chez 483 consultants consécutifs en psychiatrie, représentant des catégories diagnostiques diverses (dont des anxieux, des déprimés, des dysthymiques et des codes-V servant de témoins), donne des résultats assez différenciés : les anxieux et dépressifs ont des mécanismes de défense plus immatures que les témoins, les anxieux étant plus "névrotiques" que les déprimés et les témoins. Dysthymiques et paniqueurs ont plus souvent recours à somatisation et dévaluation. Ils se distinguent entre eux par plus d'isolation chez les dysthymiques et plus d'idéalisation chez les paniqueurs. Tout cela est bien intéressant, restent à préciser les relations de causalité, ce que cette étude transversale ne permet pas.
 
 
PHARMACOLOGIE
 
The effect of nefazodone on the single-dose pharmacokinetics of phenytoin in healthy male subjects.
MARINO M.R. et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology, 17, pp 27-32, février 1997
Pas d'influence de la néfazodone sur la pharmacocinétique d'une dose unique de phénytoïne. Intéressera les étudiants en pharmacologie.
 
2-hydroxydesipramine and desipramine plasma levels : how are they related to antidepressant response ?
STERN S.L. et coll., International Clinical Psychopharmacology, 11, pp 219-227, 1996
La mise en corrélation de l'évolution clinique de 36 patients présentant un trouble dépressif majeur bien caractérisé, et traités pendant 5 semaines par désipramine, avec les taux d'équilibre de désipramine et de 2-hydroxydésipramine obtenus au cours des trois dernières semaines suggère une relation linéaire pour la désipramine, et une relation curvilinéaire pour la
2-hydroxydésipramine.
 
Venlafaxine and metabolites are very weak inhibitors of human cytochrome P450-3A isoforms.
VON MOLTKE L.L. et coll., Biological Psychiatry, 41,
pp 377-380, février 1997
Contrairement à de nombreux IRS, la venlafaxine aurait peu d'effet inhibiteur sur le cytochrome P450-3A.
 
 
 
POST-PARTUM
 
Screening for postnatal depression
in a population-based Swedish sample.
WICKBERG B., HWANG C.P.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 95, pp 62-66, janvier 1997
Excellente étude épidémiologique, réalisée auprès de 1584 jeunes mamans tirées de la population générale. La prévalence de la dépression du post partum, (évaluée par la désormais incontournable échelle de dépression post-natale d'Edimburgh) est de 12,5% à 8 semaines, et 8,3% à 12 semaines. Le risque ne semble augmenté que chez les mères isolées, et ni l'âge, la parité ou le statut socio-professionnel n'interviennent. L'outil de dépistage est suffisamment simple, et la pathologie suffisamment fréquente, pour qu'on puisse envisager une évaluation systématique, éventuellement répétée en cas de doute, lors des visites post-natales.
 
 
PRÉVENTION
 
Prophylactic efficacy of phenelzine and imipramine in chronic atypical depression : likelihood of recurrence on discontinuation after 6 months's remission.
STEWART J.W. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 31-36, janvier 1997
Des patients souffrant de dépression atypique chronique, et en rémission depuis au moins 6 mois sous imipramine ou phénelzine, sont randomisés entre produit actif ou placebo. Sous phénelzine, le taux de récurrence est de 23%, contre 87% après substitution par placebo. Sous imipramine, le taux de récurrence est de 41%, peu différent de celui constaté après substitution par placebo (47%). Les auteurs concluent que l'imipramine est beaucoup moins efficace que la phénelzine, sur la dépression atypique, ce que l'on savait déjà, et attribuent la plus forte fréquence de récidives lors de l'arrêt de la phenelzine à des différences de base des deux populations.
 
Intérêt de la tianeptine dans le traitement des dépressions majeures unipolaires récurrentes. Etude versus placebo sur 16 mois et demi de traitement
DALERY J. et coll., L'Encéphale, XXIII, 56-64,
janvier-février 1997
Cette étude de prévention des rechutes et récidives montre que la réapparition d'un syndrome dépressif est significativement moins fréquente sous tianeptine que sous placebo. Mais si la prévention des rechutes est convaincante (p<0,001), celle des récidives l'est moins, la signification statistique n'étant pas atteinte dans l'analyse en intention de traiter (p = 0,067), et tout juste frôlée dans une analyse secondaire
(p = 0,037) excluant certains patients.
 
 
PSYCHOMÉTRIE
 
The major depression rating scale (MDS). Inter rater reliability and validity
across different settings in randomized moclobemide trials.
BECH P. et coll., Journal of Affective Disorders, 42, pp 39-48, janvier 1997
Description d'une nouvelle échelle de dépression, élaborée au Danemark sous l'égide du DUAG, à partir de l'échelle de Hamilton et de l'échelle de mélancolie. La confrontation de cette MDS (Major Depression rating Scale) avec les données issues de plusieurs essais thérapeutiques montre un avantage portant sur la cohérence factorielle ainsi qu' une meilleure validité externe (mise en évidence de différences non détectées par l'échelle de Hamilton), en tout cas lorsqu'elle est maniée par des psychiatres.
 
Plumbing the depths : some problems in quantifying depression severity.
PARKER G. et coll., Journal of Affective Disorders, 42,
pp 49-58, janvier 1997
Ces auteurs australiens ont voulu proposer une nouvelle échelle mesurant la sévérité et le handicap psychosocial dépressif, l'AUSSI (sic). Malheureusement, cet outil semble moins performant que l'échelle de Hamilton ou la GAF.
 
The primary care anxiety and depression (PCAD) scale : a culture-oriented screening scale.
EL-RUFAIE O.E.F., ABSOOD G.H., ABOU-SALEH M.T.,
Acta Psychiatrica Scandinavica, 95, pp 119-124, février 1997
Et voilà encore la nième échelle de dépistage des pathologies anxieuses et dépressives à l'usage du généraliste. Pourquoi pas ? C'est tout de même un peu ennuyeux qu'il soit nécessaire d'élaborer de mini-questionnaires pour aider les généralistes à être attentifs à la détresse psychologique de leurs clients.
 
 
Internal consistency of the Seasonal Pattern Assessment Questionnaire (SPAQ).
MAGNUSSON A., S. FRIIS ad S. OPJORDSMOEN,
Journal of Affective Disorders, 42 : 113-116, février 97.
A partir d'un échantillon de 587 sujets issus de la population générale, le Seasonal Pattern Assesment Questionaire (SPAQ) manifeste une bonne consistance interne.
 
 
SECONDS MESSAGERS
 
No abnormality in the gene for the G protein stimulatory & subunit in patients with bipolar disorder.
RAM A. et coll., Archives of General Psychiatry, 54, pp 44-48, janvier 1997
Les protéines G étant de plus en plus évoquées dans la physiopathologie du trouble bipolaire et dans l'effet de ses traitements, la recherche d'une mutation sur les gènes qui les gouvernent est une démarche logique. Le résultat négatif concernant le gène Gs-a rapporté dans cette étude ne disculpe pas d'autres protéines G qui seront, soyons en sûrs, systématiquement testées dans un proche futur.
 
Lower levels of nucleoside triphosphate
in the basal ganglia of depressed subjects :
a phosphorous-31 magnetic resonance spectroscopy study.
MOORE C.M., et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 116-118, janvier 1997
Les taux de b-nucléoside triphosphate, qui proviennent pour l'essentiel du b-ATP, sont diminués dans les ganglions de la base de sujets présentant une dépression majeure (mesure par résonance magnétique spectroscopique). Cette particularité avait déjà été montrée dans une population de schizophrènes, ce qui en atténue la spécificité.
 
Reduced G protein functions and immunoreactive levels in mononuclear Leucocytes of patients with depression
AVISSAR S. et coll., American Journal of Psychiatry, 154,
pp 211-217, février 1997
L'évaluation des protéines G dans les mononucléaires de 37 patients déprimés non traités (comparés à des témoins), incluant la mesure des protéines G inhibitrices et stimulantes, et de leur état fonctionnel par adjonction d'agonistes muscariniques et ß adrénergiques, montre une baisse significative de l'immunoréactivité Gsa et Gia ainsi qu'une diminution du couplage fonctionnel. La piste est chaude...
 
High levels of Gsa in platelets of euthymic patients with bipolar affective disorder
MITCHELL P.B. et coll, American Journal of psychiatre,
154, pp 218-223, février 1997
Ici, ce sont les taux de Gsa45 et Gsa52 qui sont trop élevés dans les plaquettes de bipolaires euthymiques, ce qui pourrait en faire un marqueur de trait.
 
 
SOMMEIL
 
Electroencephalographic sleep correlates
of episode and vulnerability to recurrence
in depression
BUYSSE D. J et coll, Biological Psychiatry, 41 : 406-419, février 1997
Cette évaluation électroencéphalographique des paramètres du sommeil chez des patients déprimés puis en rémission vise à distinguer les particularités qui peuvent être rattachées à l'épisode, et celles qui pourraient marquer le risque de récidive. Si les composantes spécifiques du sommeil (activité delta totale et relative, profil d'activité REM) sont bien des marqueurs d'état, une diminution de l'activité delta notamment dans les fréquences les plus lentes s'observerait chez les patients qui ont connu une récidive. L'intérêt de l'étude est qu'elle est réalisée auprès de patients traités par psychothérapie interpersonnelle, donc sans contamination par la prescription de psychotropes.
 
Can negative self-schemes in depressives be altered through sleep deprivation ?
BAVING L., H. MAES, M. BOHUS et coll.,
Journal of Affective Disorders, 42 : 93-102, février 97.
Des sujets déprimés ont plus de schémas personnels négatifs et moins de schémas personnels positifs que les témoins. Après une nuit de privation de sommeil, le temps de réaction aux stimulis négatifs n'est pas modifié. Par contre, le temps de réaction aux stimulis positifs est raccourci.
 
Self-reported sleep disturbance as a prodromal symptom in recurrent depression.
PERLIS M.L., D.E. GILES, D.J. BUYSSE et coll.,
Journal of Affective Disorders, 42 : 209-212, février 97.
Confirmation que les déprimés récurrents se plaignent de troubles du sommeil plusieurs semaines avant la récidive. Au delà de l'utilité de cette constatation dans la prise en charge au long cours de tels patients, ceci pose à nouveau la question du rôle étiopathogénique de l'insomnie dans la dépression.
 
 
SUICIDE
 
Ethnicity, social factors, illness and suicide :
a follow-up study of a random sample of the Swedish population.
JOHANSSON L.M. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 95, pp 125-131, février 1997
Le SALLS (Swedish Annual Level of Living Survey) est un inventaire de données recueillies chaque année par entretiens directs, auprès d'environs 8000 sujets représentatifs de la population suédoise. Entre 1979 et 1985, ce sont 47762 suédois autochtones et 4407 d'origine étrangère qui ont pu être interrogés sur divers aspects de leur existence, autorisant une exploitation épidémiologique ne se limitant pas à la psychiatrie. Ici, c'est le suicide qui fait l'objet d'un rapport, puisque 102 sujets de sexe masculin et 46 femmes sont décédés jusqu'en 1993. Les facteurs associés au suicide sont l'origine étrangère, le fait d'avoir moins de 35 ans, ainsi que les antécédents psychiatriques et la mauvaise santé somatique. On retrouve aussi le fait de vivre seul, surtout chez la femme.
 
Eating disorder in women admitted to hospital following deliberate self-poisoning.
KENT A. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 95,
pp 140-144, février 1997
Les troubles du comportement alimentaire sont particulièrement fréquents chez des femmes suicidaires, comparées à une population témoin venant aux urgences pour interventions de petite chirurgie. Il s'agit le plus souvent de boulimie (hors obésité), et l'importance du trouble de l'alimentation est en rapport avec l'impulsivité, l'irritabilité et l'anxiété.
 
Lower risk of suicide during pregnancy.
MARZUK P.M. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 122-123, janvier 1997
En dépit des conséquences thymiques de la grossesse, les femmes enceintes ont moins de passages à l'acte suicidaire que ce qui serait attendu d'une population de référence appariée pour l'age et l'origine ethnique.
 
 
Psychosocial factors and completed suicide in personality disorders.
HEIKKINEN M.E. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 95, pp 49-57, janvier 1997
Curieusement, il n'y a pas tant de différences entre des sujets décédés de suicide selon qu'ils ont ou non un trouble de la personnalité (diagnostiqué par une soigneuse autopsie psychologique). Les sujets à personnalité pathologique avaient seulement plus tendance à avoir eu une relation hétérosexuelle, à vivre seul, à résider en milieu urbain, et ils ont connu moins d'hospitalisations psychiatriques chez leurs parents que les autres. La récolte est pauvre, malgré la remarquable méthodologie de cette étude finlandaise réalisée sur un échantillon représentatif tiré au sort sur le registre de l'ensemble des suicides de l'année 87-88.
 
Cerebrospinal fluid amines and
highter-lethality suicide attempts in depressed inpatients.
MANN J. J, MALONE K.M., Biological Psychiatry, 41,
pp 162-171, février 1997
Les taux de 5HIAA intra-rachidien sont particulièrement bas chez les suicidants qui font des tentatives potentiellement létales ou préméditées. Cette observation n'est pas bien nouvelle, mais conduit les auteurs à faire l'apologie des médicaments qui augmentent le tonus sérotoninergique.
 
Low serum cholesterol in suicide attempters.
KUNUGI H. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 196-200, février 1997
La mesure des taux de cholesterol chez 99 patients examinés dans un service d'urgences au décours d'un geste suicidaire, montre des taux inférieurs à ceux de sujets psychiatriques non suicidaires et de sujets témoins. Ce phénomène concerne les suicidants souffrant de troubles de l'humeur, de troubles névrotiques et de troubles de la personnalité, pas les schizophrènes. Une confirmation.
 
A repetition-prediction study of european parasuicide populations : a summary of the first report from part II of the WHO/EURO multicentre study on parasuicide in
co-operation with the EC concerted action
on attempted suicide.
BILLE-BRAHE U. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 95, pp 81-86, février 1997
Premiers résultats de l'étude européenne (7 pays, mais pas la France) sur la répétition du comportement suicidaire réalisée sous l'égide de l'OMS. Rien de fracassant par rapport aux données classiques (à peu près deux fois plus de femmes, âge moyen de 33-45 ans pour les hommes, 29-45 pour les femmes, majorité d'intoxication, antécédents de TS dans un cas sur deux). La réflexion la plus importante des auteurs est que les différences entre pays n'étant pas négligeables sous divers aspects, la généralisation des résultats globaux de ce type d'études multinationale est d'un intérêt relatif pour l'élaboration de stratégies préventives adaptées à chaque pays.
 
Contacts of suicide attempters with Gps prior to the event : a comparison between Stockholm and Bern.
MICHEL K. et coll., Acta Psychiatrica Scandinavica, 95,
pp 94-99, février 1997
La plupart des patients qui commettent un geste suicidaire sont suivis par un généraliste. Cette comparaison de 66 suicidants suisses et 202 suédois montre que les patients de Berne consultent plus régulièrement et plus fréquemment leur médecin que les patients de Stockholm, avec une augmentation de fréquence des visites dans les deux villes, mais un peu plus en Suède. La verbalisation des idées suicidaires serait plus facile pour les suisses (22% contre 7%), ce que les auteurs attribuent à une meilleure qualité de la relation médecin-malade dans ce pays. Mais le seuil de communication d'une intention suicidaire reste élevé, et il y a encore bien des efforts à déployer de la part des généralistes, pour permettre à leurs patients de s'exprimer sur ce point.
 
5-HT1A Receptor binding sites in
post-mortem brain samples from depressed suicides and controls.
LOWTHER S., F. DE PAERMENTIER, S.C. CHEETHAM et coll., Journal of Affective Disorders, 42 : 199-208, février 97.
Pas de différence de binding aux sites 5-HT1A dans les cerveaux de sujets déprimés suicidés par comparaison avec des cerveaux témoins, quelles que soient les caractéristiques (violentes ou non) de l'acte.
 
Hopelessness and suicidal behavior.
NIMÉUS A., L. TRÄSKMAN-BENDZ and A. ALSÉN,
Journal of Affective Disorders, 42 : 137-144, février 97.
A partir d'un échantillon de suicidants, l'échelle de désespoir de Beck s'avère mauvaise prédictrice d'un suicide ultérieur.
 
 
 
SUJET AGÉ
 
The course of depression in the elderly :
a longitudinal community-based study
in Australia.
HENDERSON A.S. et coll., Psychological Medicine, 27,
pp 119-129, janvier1997
Cette équipe australienne a examiné une cohorte de 1045 sujets de plus de 70 ans, et a pu en revoir une bonne partie de 3 à 6 ans après. Seuls 13% des sujets qui correspondaient initialement au diagnostic ICD 10 de dépression étaient encore pathologiques au deuxième entretien. Sur les non déprimés, seulement 2,5% se sont déprimé ultérieurement. Le plus intéressant dans cette étude réalisée en population générale est que contrairement à ce qui est souvent évoqué dans les suivis de populations cliniques, la dépression au premier entretien ne prédit pas le déclin cognitif au second.
 
Suicidal thougth and associated factors
in an elderly population.
FORSELL Y., JORM A.F., WINBLAD B., Acta Psychiatrica Scandinavica, 95, pp 108-111, février 1997
Sur une population de 969 sujets âgés, 13,3% ont eu des idées suicidaires dans les 15 jours précédent l'entretien. On ne sera pas surpris de constater que si 27% de ceux qui ont des idées suicidaires vagues ont un trouble dépressif majeur, ce chiffre monte à 50% chez ceux dont l'idéation suicidaire est insistante. Les préoccupation suicidaires sont en rapport avec l'existence d'un handicap de la vie de tous les jours, l'institutionnalisation, les troubles de la vue et l'utilisation de psychotropes.
 
 
THÉRAPEUTIQUE
 
The past and future of psychosurgery
OVSIEW, F. et J. BIRD, Current Opinion in Psychiatry, 10,
pp 45-48, janvier 1997
La psychochirurgie a-t-elle encore sa place dans la psychiatrie contemporaine ? La réponse de cette revue critique est la même qu'à la question "existe t'il des patients, obsessionnels ou déprimés, ayant résisté à toutes autres approches thérapeutiques ?". D'autres indications doivent être exclues, comme les états agressifs et les troubles schizophréniques. Et une réflexion adéquate devrait être entreprise sur le développement de nouvelles techniques non mutilantes, autorisé par les progrès de l'imagerie cérébrale et de la stéréotaxie.
Newer antidepressants :
hypotheses and evidence.
SHADER R.I., FOGELMAN S.M., GREENBLATT D.J., Journal of Clinical Psychopharmacology, 17, pp 1-2,
février 1997
Excellent éditorial, où l'on trouve une réflexion ironique sur la tendance irrépressible des industriels à créer des sigles catégoriels pour leurs produits (IRS, NaSSA, RIMA et autres), ainsi qu'une critique argumentée de la recherche de spécificité neuromédiatrice, puisqu'aussi bien, les médicaments les moins spécifiques ne sont pas les moins efficaces...
 
Electrocardiographic effects of fluoxetine and doxepin in patients with major depressive disorder.
BAKER B. et coll., Journal of Clinical Psychopharmacology,17, pp 15-21, février 1997
Le fait que la fluoxétine n'ait aucun effet electrocardiographique détectable, contrairement à la doxépine, chez des patients traités pour dépression, n'est pas bien révolutionnaire, même si la technique electrocardiographique utilisée ici est plutôt raffinée.
 
Tranylcypromine in recurrent brief depression : two case reports.
JOFFE R.T., International Clinical Psychopharmacology, 11,
pp 287-288, 1996
Deux observations suggérant l'intérêt d'un traitement par IMAO pour des dépressions récurrentes n'ayant répondu à aucun autre traitement conventionnel. Le problème sera de trouver suffisamment de patients pour vérifier cet effet thérapeutique sur une grande échelle.
 
A case of serotonin syndrome induced by concomitant treatment with low-dose trazodone and amitriptyline and lithium.
NISIJIMA K., et coll., International Clinical Psychopharmacology, 11, pp 289-290, 1996
Un cas de syndrome sérotoninergique (hyperthermie, rigidité, myoclonies, hyperreflexie, agitation anxieuse) survenu sous une association de trazodone et d'amitriptyline à doses pourtant modérées, chez un patient recevant par ailleurs du lithium.
 
Are there differential effects of fluoxetine in retarded/blunted affect versus agitated/anxious depressives ? A clinical study.
PARTIOT A. et coll., European Psychiatry, 12, pp 21-27,
janvier 1997
Cette petite étude comparant l'évolution sous traitement de patients déprimés agités et ralentis (8 patients dans chaque groupe) montre que la fluoxétine est plus efficace dans le premier cas que dans le second.
 
Initial response to active drug and placebo predicts outcome of antidepressant treatment.
PRIEBE S. et coll., European Psychiatry, 12, pp 28-33,
janvier 1997
La réponse subjective précoce au traitement, ainsi que l'évolution clinique initiale (dans les 4 premiers jours), prédisent dans une certaine mesure le résultat thérapeutique final, que ce soit sous placebo ou sous produit actif. Il est donc utile de prêter attention à la façon dont le patient accueille son traitement, s'il se confirme qu'un préjugé défavorable peut entraver l'action pharmacologique. En d'autres termes, la façon de donner vaut au moins autant que ce que l'on donne.
 
 
Effect of pindolol in hastening responders
to fluoxetine in the treatment
of major depression : a double-blind,
placebo-controlled trial.
BERMAN R.M. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 37-43, janvier 1997
Vérification des données publiées par Artigas, sur la potentialisation de l'effet antidépresseur de la fluoxétine par le pindolol. Le résultat est très clair : pas de différence avec le placebo. Une controverse est née.
 
The pisa syndrome (pleurothotonus) during antidepressant therapy.
SUZUKI T. et coll., Biological Psychiatry, 41, pp 234-236,
février 1997
Le syndrome de la tour de Pise est une déviation posturale habituellement attribuée aux neuroleptiques. En voici un cas, chez un japonais soumis à divers traitements antidépresseurs.
 
Sertraline and akathisia : spontaneous resolution
OLIVERA A.A., Biological Psychiatry, 41, pp 241-242,
février 1997
Quatre cas clinique d'akathisie transitoire sous sertraline. Tout est bien qui finit bien, y compris sur le plan dépressif, mais il faut parfois réduire les doses ou espacer les prises. Cet effet secondaire est rare, mais peut s'observer avec tous les sérotoninergiques du fait d'une interaction avec les circuits dopaminergiques.
Antidepressant and double antidepressant treatment for the affective disorder of epilepsy
BLUMER D., Journal of Clinical Psychiatry 58, pp 3-11,
janvier 1997
Description d'une série de 22 patients épileptiques souffrant de troubles de l'humeur résistants et traités par une association d'antidépresseurs. Plus des deux tiers des patients sont très améliorés par l'adjonction d'un IRS à un imipraminique auparavant inefficace.
 
Fluoxetine treatment of patients with major depressive disorder who failed initial treatment with sertraline
THASE, M.E. et coll, Journal of Clinical Psychiatry, 58,
pp 16-21, janvier 1997
Sertraline et fluoxétine ne sont pas interchangeables : Sur 106 patients n'ayant pas supporté (34) ou n'ayant pas répondu (72) à la sertraline, 63% ont été améliorés par la fluoxétine.
 
 
TROUBLE BIPOLAIRE
 
Criminal behavior in males with affective disorders.
MODESTIN J., HUG A., AMMANN R., Journal of Affective Disorders, 42, pp 29-38, janvier 1997
La dépression est-elle criminogène ? Cette étude suisse trouve un casier judiciaire non vierge chez 42% de 261 sujets hospitalisés pour dépression, contre 32% des témoins. Les différences concernent en fait les bipolaires ainsi que les dépressions mineures et intermittentes, pas les troubles unipolaires.
 
Phenomenology of adolescent and adult mania in hospitalized patients with bipolar disorder.
McELROY S.L. et coll., The American Journal of Psychiatry, 154, pp 44-49, janvier 1997
La manie n'a pas la même présentation chez l'adulte et chez l'enfant. La comparaison de 40 adolescents et 88 adultes hospitalisés pour manie montre que les ados auraient moins de caractéristiques psychotiques selon le DSM-III, plus de caractéristiques mixtes, plus de suicidalité et de symptômes dépressifs et moins de troubles du cours de la pensée. On trouverait aussi moins d'abus de substances toxiques et plus d'antécédents familiaux homologues.




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DÉPRESSION N° 9 Octobre/Novembre 1997