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La formation à la psychothérapie se fait à la fois par l’acquisition de connaissances et par une expérience personnelle destinée à mieux comprendre ses propres réactions. La condition idéale pour une telle expérience est une démarche personnelle dans un cadre non hiérarchisé. Il y a donc une certaine incompatibilité entre l’organisation universitaire et cette formation. Mais cette incompatibilité n’est pas absolue. Un degré suffisant de formation peut être exigé pour tout futur psychiatre, en sachant que les étudiants ne sont pas tous aussi sensibles aux phénomènes relationnels et que leur niveau de formation s’en trouve variable. Par ailleurs il est bon que les futurs praticiens fassent des expériences personnelles au sein d’associations de psychothérapeutes en complément de leur cursus universitaire.
L’objectif de l’Université doit donc être de garantir que tout psychiatre a acquis la formation suffisante pour être capable de réaliser des psychothérapies, de permettre aux plus doués d’atteindre une compétence de qualité supérieure et de donner à tous le goût de continuer sa formation tout au long de sa vie professionnelle.
L’organisation actuelle tend à répondre à ces objectifs. Elle comporte une formation de base obligatoire pour tous, des formations optionnelles pour les plus motivés et une ouverture pour les démarches personnelles.
Elle permet l'acquisition d'une aptitude personnelle à la relation psychiatrique et une formation aux méthodes psychothérapiques.
L'objectif de la formation psychothérapique en psychiatrie n'est pas de former des psychanalystes ou des spécialistes de telle ou telle psychothérapie spécialisée. Il est celui d'une formation permettant à tout étudiant en psychiatrie d'affiner son approche relationelle, d'utiliser de manière plus rigoureuse et plus contrôlée ses capacités et son écoute individuelles, de mieux tolérer les situations angoissantes et difficiles, de mieux repérer et utiliser la dimension transférentielle.
L'important n'est pas l'acquisition de modèles théoriques mais la sensibilisation au transfert du patient et au contre-transfert de l'examinateur. Diverses formules sont utilisées, entraînant plus ou moins d'implication de l'étudiant. Les présentations de cas commentées ou la projection d’enregistrements vidéo de consultations permettent d’initier les débutants à la dynamique relationnelle. La présentation, dans des groupes de discussion, de cas rapportés par les participants est une autre étape. Enfin, l’entraînement aux entretiens non directifs faits devant un psychiatre expérimenté (avec ou non utilisation de la vidéo) permet une expérience plus personnelle.
Tout cursus de formation par le D.E.S. comprend une information sur les principaux modèles psychothérapiques. Il s’agit de séminaires sur les quatre grands courants : psychanalytique, cognitiviste, comportemental, systémique. Parfois sont envisagées l'hypnose, la relaxation ....
Une méthode largement utilisée donne satisfaction. Il s'agit de séminaires consacrés à la prise en charge de pathologies spécifiques : les réactions aux psychotraumatismes, les troubles de la personnalité, les troubles des conduites alimentaires ou à des situations particulières : la pathologie familiale, la psychiatrie de liaison, les hôpitaux de jour ... etc ...
Au delà de cette information l’étudiant a la possibilité de réaliser des psychothérapies sous contrôle de superviseur. Un certain degré de supervision est réalisé dans le cadre universitaire. Les formules utilisées sont : les discussions sur des entretiens, des groupes dits "d'intercontrôle", dans lesquels chaque participant rapporte son expérience personnelle et tous discutent les problèmes posés, ce qui permet une sensibilisation aux phénomènes préconscients sinon inconscients. Pour une formation plus approfondie, il est fait appel à des superviseurs indépendants à la hiérarchie universitaire.
Il s'agit d'une formation qui, par définition, est complémentaire de la précédente. Dans les Facultés où les étudiants ont la possibilité de choisir entre plusieurs services universitaires, les orientations psychothérapiques peuvent être très différentes d’un service à l’autre. Ainsi les étudiants, en fonction de leurs motivations, peuvent choisir où ils vont et quand ils y vont.
Il existe des séminaires de réflexion approfondie qui peuvent durer plus d'une année et auxquels la participation est facultative.
Sont réalisées des expériences de "formation corporelle" ou d'entraînement à la relaxation.
Certains étudiants s'engagent dans des psychothérapies de longue durée contrôlées individuellement.
Les supervisions en groupe sont plus ou moins approfondies.
Le prototype en est l’analyse didactique et un parcours de formation psychanalytique. Il y a d’autres orientations : la formation au psychodrame analytique, à la thérapie familiale (systémique ou psychanalytique), aux thérapies cognitivo-comportementales, à l’hypnose ...etc ...
Il s’agit de formations plus complètes que celles qui peuvent être données dans le cursus commun à tous les psychiatres. Elles correspondent souvent à une surspécialisation.
L’Université n’a pas mission de se charger de telles formations et ne serait d’ailleurs pas la mieux placée pour le faire.
Les étudiants font leur choix en fonction de leurs motivations. A l’heure actuelle, les orientations privilégiées par les étudiants sont les méthodes cognitivo-comportementales, la psychanalyse et les psychothérapies systémiques.
Juin 1999
Dernière mise à jour : vendredi 31 mars 2000 14:50:19 Dr Jean-Michel Thurin
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