Utilisation
Dans les pays
occidentaux circulent depuis quelques années des produits venus d’Orient
qui, auréolés de leur exotisme, prennent une place de plus en plus
importante parmi les produits psychoactifs.
Le Ma Huang
fait partie de ces nouveaux produits. Cette plante se trouve en Chine et
en Sibérie, mais aussi en Inde ou en Occident sous d'autres espèces.
Le Ma Huang (éphédra
sinensis, équisetina) a comme propriété principale, en médecine
traditionnelle, de lutter contre les crises d'asthme et
les crises de bronchites aiguës.
La
substance active de cette plante se trouve être un alcaloïde : l'éphédrine,
isolée pour la première fois en 1885 au Japon et synthétisée
chimiquement en 1920.
Le Ma Huang
ne fut pas seulement utilisé dans le domaine médical, mais fut utilisé
dans d'autres domaines comme les arts martiaux, pour ses propriétés
dopantes, ou celui des techniques méditatives pour sa propriété à
libérer la respiration et à « éclairer l'esprit » par une
augmentation de la capacité respiratoire
et une bronchodilatation.
Devant les
inconvénients de l'utilisation de l'éphédrine, principalement
l'augmentation importante de la pression artérielle et la nécrose des
muqueuses, les herboristes chinois utilisèrent alors la globalité de
la plante (il existe une action antagoniste des parties nodales et
internodales de la tige) qui renferme à elle seule six autres alcaloïdes
notamment la Pseudoéphédrine qui a l'avantage de réduire le rythme
cardiaque et de ce fait, la pression artérielle. Il va sans dire que
l'utilisation de ce produit nécessite une prescription et une
surveillance médicale régulière.
Utilisation
toxicomanogène
Actuellement il est aisé
de se procurer des produits contenant du Ma Huang sous diverses formes:
sachets d'infusion, pilules, comprimés et tablettes: on répertorie
plus de 200 préparations. Ces produits sont utilisés pour la perte de
poids, la stimulation psychique et physique par le biais de
l'augmentation de la masse musculaire. On peut en trouver dans les
magasins asiatiques des « Chinatowns » de différents pays
et dans les magasins diététiques. Il n'est pas rare de les retrouver
dans certains catalogues de vente par correspondance. Sous forme de
sachets d’infusion s'appelant « Ephedra herb tea » et
renfermant de 10 à 50 mg d'éphédrine pour 2 grs d'herbe sèche, le Ma
Huang séché est mélangé à du thé, ce qui enlève le goût amer et
astringent de l'éphédrine.
Mais
l'utilisation la plus médiatisée est appelée « ecstasy
herbal », produit auréolé de vertus aphrodisiaques et
euphorisantes. Ce sont ces propriétés
stimulantes de l'éphédrine sur le plan physiologique et
psychique qui seraient recherchées lors de certaines « raves
party » notamment en Grande Bretagne. L' « ecstasy
herbal » est différente du MDMA, dérivé amphétaminique. L'éphédrine
dont les effets sont proches de l'adrénaline a de bonnes chances d'être
utilisée lors de ces rassemblements.
La prise répétée
de tels produits peut aisément conduire vers une conduite
toxicomaniaque. Une absorption continuelle de telles substances provoque
une dépendance ; la baisse de ses effets entraîne un phénomène
de tolérance aboutissant au manque. Ces substances ayant pour effet
d'exciter le système
nerveux central, on constate l’apparition d'anxiété, de tremblements
et d'insomnie.
Il est
curieux de constater que les vendeurs de ces produits clament la légalité
et plus encore l'absence d’effets secondaires alors que depuis 1993 la
Food and Drug Administration a relevé 600 cas d'effets secondaires
(nausées, vomissements, palpitations, poussée hypertensive, psychose
paranoïde, dépression respiratoire, convulsions, coma) et 17 décès
dus à l'utilisation de « l'éphédrine contenue dans le Ma Huang ».