AMPHETAMINES
Classification :
Stimulants
Historique
Les amphétamines
isolées à la fin du XIXème siècle, voient leur usage réglementé
depuis 1950. Elles peuvent être obtenues auprès des pharmaciens sur
ordonnance et sont notamment utilisées pour soigner les dépressions
nerveuses et l'obésité. L’apogée des amphétamines fût la période d’utilisation
comme " amines de réveil " pour leurs
propriétés psychostimulantes.
L’usage des
amphétamines est un phénomène récent. La première synthèse date des
années ’30. Son utilisation comme stimulants pendant la seconde guerre
mondiale fût intense, chaque soldat allemand ayant dans son sac des
cachets d’amphétamines sous forme de Benzédrine. Ses
propriétés psychostimulantes devenues célèbres, l’es amphétamines
deviennent les produits d’élection de chauffeurs poids lourds
américains. Les cercles de jeunes branchés, habitués de boîtes de nuit
ou les professionnels, en prennent régulièrement. Les amphétamines
deveinnent connues sous le nom de " speed ".
Pourtant ces catégories deviennent rarement accros au produit, sachant
gérer leur consommation.
Dans les années
’60 et ’70, les amphétamines touchent de plus en plus les jeunes, en
parallèle avec le haschisch. Que ce soit pour augmenter leurs
performances intellectuelles ou pour retrouver une certaine empathie, les
jeunes consomment les amphétamines régulièrement.
Les hippies
étaient accros plutôt aux cannabis et LSD. Leur slogan, " speed
kills ", montre le rejet de cette catégorie.
Principalement à
cause de leur usage médical, les amphétamines ne sont pas inscrits
initialement sur le tableau des substances stupéfiants comme l’opium.
Leur usage médical – dans certaines psychothérapies mais surtout dans
les cures d’amaigrissement – reste assez développé même de nos
jours.
La première interdiction concernant les amphétamines vienne de Vienne en
1970, pendant la Conférence Internationale concernant les psychotropes.
La consommation d’amphétamines
en France a enregistrée une augmentation, surtout depuis l’arrivée sur
le marché de la drogue des produits comme l’ecstasy. Les cachets d’ecstasy
– MDMA – contiennent souvent de l’amphétamine pure en mélange avec
d’autres produits psychoactifs.
Modes
d'usage
Elles sont
ingérées, utilisées en injections intraveineuses ou encore sniffées ou
prisées. Elles peuvent être mélangées à un autre produit,
généralement un stupéfiant.
Utilisées par
voie orale ou veineuse (après extraction de la poudre des gélules ou
pilage des comprimés), elles sont considérées par beaucoup comme les
plus dangereuses des drogues. Ingérée per os, comme anorexigènes par
des adultes, elles peuvent entraîner à minima les manifestations de type
persécutif évoquées ci-dessus, mais surtout un état dépressif qui se
manifeste à l'arrêt de la prescription et qui emmène la reprise et
l'escalade des doses.
Absorbées en
intraveineuse par les jeunes, elles procurent un flash comparable par
certains côtés au plaisir de l'héroïne, si ce n'est qu'il n'est pas
suivi de sédation, mais au contraire d'une exacerbation idéomotrice qui
peut basculer vers un état d'allure maniaque. Les overdoses
amphétaminiques se manifestent suite aux injections intraveineuses (perte
de connaissance, collapsus, coma).
Effets
Les amphétamines
sont des stimulants du système nerveux central. En dehors des effets
purement physiques - effets sympathomimétiques – augmentation de la
fréquence cardiaque, hypersudoration, HTA, tachypnée, mydriase,
anorexie, céphalée, sécheresse buccale – les sujets ressentent un
flash violent (sensation " d'éclater ") : il
présentent un tableau maniaque, une excitation intellectuelle. A cette
phase d'exaltation succède un état dépressif, une
" descente " très pénible et des idées dépressives
au réveil.
Les effets
sympathomimétiques des amphétamines se manifestent au niveau du système
nerveux central et à la périphérie. Les récepteurs sont localisés
dans le cœur, au niveau des vaisseaux sanguins et les muscles lisses. Les
effets sont de type adrénergiques.
Les amphétamines
sont pourvues des effets psychologiques très importants : anxiété,
troubles de l’humeur, logorrhée, augmentation de l’agressivité -
risque de passage à l'acte auto et hétéroagressif, accompagnée des
effets de type délire paranoïde avec perte de contrôle émotionnel
L’usage
chronique, prolongé et à forte dose des amphétamines, cause un état de
malnutrition avec troubles vitaminiques, un état généralisé de fatigue
par manque de sommeil et des signes dépressifs. Les dégâts neuronaux
peuvent être évidents – destruction neuronale suivie de troubles du
langage et de la pensée.
L’usage pendant
la grossesse peut avoir des conséquences sur le nouveau-né : retard
staturo-pondéral, malformations cardiaques ou du voile palatin.
Tolérance
et dépendance
La tolérance est
rapide et marquée. La dépendance psychologique est très importante. Les
usagers chroniques peuvent développer une pharmacopsychose
amphétaminique caractérisée par des troubles mentaux similaires aux
psychoses (hallucinations visuelles et auditives, délire paranoïaque).
Les symptômes disparaissent habituellement quelques semaines après l’arrêt
des amphétamines.
Sevrage
La sensation de
fatigue est immédiate. Mais aussi les troubles du sommeil (insomnie d’endormissement,
sommeil peu reposant), irritabilité, et surtout une symptomatologie
dépressive.
Conduite à tenir
La prise en charge
médicamenteuse inclut des antidépresseurs, leur action sur la
sérotonine étant primordiale (on sait que c’est la sérotonine qui
intervient comme neuromédiateur dans les phénomènes de tolérance et
dépressifs). On peut utiliser aussi des anxiolytiques. La médication
neuroleptique (Haldol, Tiapridal) est employée en cas de pharmacopsychose.
La
psychothérapie est très importante, quelle soit individuelle ou de
groupe. |