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Amphétamines 2 CB Ecstasy
GHB HMB Ice
Kétamine LSD MBDB
PCP Poppers  


GHB
Acide gamma-hydroxybutirique 

Historique
L'apparition du GHB remonte aux année soixante (1961), quand Henri LABORIT et ses collaborateurs ont réussi à le synthétiser.

Le GHB est un constituant endogène du cerveau des mammifères où il est synthétisé à partir de l'acide gaba-amino-butyrique (GABA). Le GHB, augmente le taux de dopamine dans le cerveau et agit sur les endorphines (précurseurs endogènes des opiacés). L'usage thérapeutique du GHB est essentiellement à visée anesthésique - en gynécologie et chirurgie - dans les traitements de l'insomnie et de la narcolepsie, de l'alcoolisme ou du syndrome de sevrage alcoolique.

Le rôle du GHB dans plusieurs viols perpétrés aux USA et en France est apparu depuis quelques années. Si les américains ont fait tout de suite le tapage médiatique qui leur est caractéristique, les français ont attendu jusqu'en 1998. Au mois de mars 1998, les services de police s'interrogent sur la provenance d'une substance qui défraie la chronique aux USA, suite à une OD : deux ados ont fabriqué une poudre dans la cuisine familiale et se trouvent en état comateux à l'hôpital de Pennsylvanie. Les enquêteurs découvrent que les gosses ont trouvé la recette de fabrication sur le Web, mais manque de chance le site était anglais, donc les mesures exprimés en système rosbeef. A partir de ce moment, les demandes de renseignements affluent, la presse se mobilisent (Echo des Savanes, l'Evènement de jeudi…) , la télé se manifeste (Envoyé Spécial). Pourtant i, il a fallu que les services de Police découvrent un jeune mort par une OD pour que réellement le GHB soit finalement reconnu comme un véritable danger.

Jusqu'au mois de mars 1998 on pouvait en plus commander sont GHB sous forme KIT aux Etats-unis, la livraison étant assuré par les boîtes de livraison rapide, et ce sans la moindre contrainte douanière.

Depuis, les choses ont changé. La possession du GHB est interdite et la fabrication puni par la loi. Pourtant il faut se poser une question : de quels moyens on dispose dans la lutte contre la toxicomanie et surtout contre les trafics de substances de synthèse, compte tenu du fait que la Commission des Stups met un temps élève pour statuer sur la dangerosité de certains produits.

Trafic
Le GHB - gammahydroxybutyrate - se présente sous forme de liquide incolore, inodore avec un goût désagréable, salé. Il est conditionné dans des petite fioles en plastique ou en verre. Il est commercialisé dans les « boîtes branchées » de Londres ou aux Pays Bas. Aux Etats-Unis et au Canada sa vente est illégale, mais paradoxalement il est possible d'en posséder en toute légalité.  Il existerait une forme solide « crystale », qui permettrait le transport du GHB entre les différents pays.

Le GHB est connu sous le nom de « Liquid Ecstasy » ou « Liquid X » à cause de son effet socialisant qui rappelle l'effet empathique de l'Ecstasy.

Pharmacodynamique et pharmacocinétique
L'utilisation du GHB est exclusivement par voie orale, mais dans la littérature spécialisée on trouve quelques cas de prise par voie intraveineuse. Son absorption par voie orale est très rapide - entre 15 et 20 minutes - la concentration plasmatique maximales étant atteinte en 60 minutes. L'élimination sous forme de dioxyde de carbone CO2 est très rapide, d'ou son dosage très difficile.

En dose inférieure à 1 gramme, on estime que les effets persistent environ 1 à 2 heures.

À dose modérée (1 à 2 g), le GHB cause une relaxation importante qui survient en 5 à 10 minutes si l'usager est à jeun et en 15 à 30 minutes en présence d'aliments.

À dose plus élevée (2 à 4 g), les effets sur le contrôle moteur et verbal sont plus prononcés et on observe un effet relaxant qui cause de la somnolence ou induit le sommeil. Ces effets peuvent durer jusqu'à 3 ou 4 heures.

À raison de 4 à 8 grammes, un sommeil très profond, apparenté au coma, d'une durée d'environ 4 heures, est induit en 5 à 15 minutes. L'augmentation de la dose ingérée accentue la profondeur et la durée du sommeil ou du coma qui peut persister jusqu'à 24 heures, bien que, la plupart du temps, l'éveil survienne après 1 à 2 heures et que la rémission soit complète dans les 8 heures suivant la consommation.

 



 

Effets

Les effets les plus fréquemment rapportés - pour des doses modérées - sont : quiétude, sensualité, légère euphorie et communication facile. A plus fortes doses on observe des vertiges, une incoordination motrice, une incohérence verbale, des étourdissements et une somnolence.

 

Usage toxicomanogène

Au cours des années 80, l'usage du GHB était extrêmement répandu chez les body-builders qui l'utilisaient pour sa capacité à stimuler la libération de l'hormone de croissance favorisant ainsi la réduction des graisses et l'augmentation de la masse musculaire. Le phénomène GHB est parti des  Etats-Unis, dans les salle de body-building. Il semble intéressant de mentionner l’apparition d’un nouveau produit renommé dopant, ayant en plus des fortes capacités empathogènes, le HMB - beta-hydroxy beta-methylbutyrate - produit endogène très prisé dans les milieux culturistes américains. Ce nouveau produit anabolisant tend à remplacer la consommation du GHB, qui est de plus en plus victime de sa mauvaise publicité.

Les effets aphrodisiaques du GHB ont fait l'objet de plusieurs études de médecine légale suite aux viols perpétrés sous l'influence du produit. L'augmentation des performances sexuelles attribuée au GHB fait de ce produit une drogue très prisée par certains adultes.

A l'heure actuelle, les spécialistes s'accordent à considérer que le mélange de Rohypnol® et de GHB ou d’alcool et GHB, serait incriminé dans plus de viols que ceux recensés. Les propriétés amnésiantes du GHB sont redoutables et peuvent expliquer parfois le nombre peu élevé de plainte pour viol.

Le principal effet toxique du GHB est une dépression respiratoire proportionnelle à la dose. À 10 mg/kg, les symptômes rapportés sont l'amnésie et l'hypotonie. Entre 20 et 30 mg/kg, il y a somnolence, étourdissements et euphorie tandis qu'entre 50 et 70 mg/kg, il peut y avoir coma, bradycardie, bradypnée, respiration de type Cheyne-Stokes ainsi que des nausées et des vomissements. Les autres effets fréquemment rapportés sont des céphalées, une confusion, des tremblements incontrôlables voire des convulsions - d’ou un fort potentiel épileptogène.

Ces nouvelles drogues portent avec elles la notion de modernité et elles sont « branchées ». Ainsi, l’Internet véhicule plusieurs sites consacrés au GHB dont certains, vont jusqu'à fournir plusieurs recettes afin de fabriquer soi-même le produit. Malheureusement on déplore de plus en plus de cas de jeunes internautes qui ont réussi à fabriquer le GHB, et qui présente un coma suite à une intoxication aiguë. A l'heure actuelle, les statistiques du CDC d'Atlanta parle de 100 cas d'overdoses dues au GHB.