Effets
Chez un sujet à personnalité structurée, les effets d'un usage à
faibles doses restent circonscrits et les risques sont peu marqués tant
sur le plan physique que psychique. Il n'en va pas de même chez certains
sujets à personnalité fragile ou immature : on peut voir survenir des
accidents psychiatriques parfois suffisamment graves pour imposer une
hospitalisation. Le danger vient de ce que le THC tend à s'accumuler dans
le cerveau, les glandes sexuelles et les autres tissus du corps. La
différence entre les concentrations de THC selon le produit est très
importante. Parmi les effets indésirables on cite des troubles de la
vigilance (accidents du travail, de la route), des levées des inhibitions
(frontière de la morale ), des passages à l'acte suivant la
personnalité du sujet (agressivité, panique).
Le cannabis est
habituellement fumé. Les effets sont rapides, correspondant à la
classique " ivresse cannabique". L'ivresse cannabique se
déroule classiquement selon quatre phases:
-
phase de bien-être euphorique
-
phase d'hyperesthésie
sensorielle avec désorientation spatio-temporelles et euphorie = raptus
anxieux
-
phase extatique
-
phase de sommeil et réveil
Le cannabis entraîne une
modification des perceptions avec immersion dans l'expérience immédiate,
allongement du temps vécu, embellissement des sensations auditives, et à
forte dose transformation des perceptions visuelles et corporelles. La
plupart du temps, ces changements sont assortis d'un état d'euphorie
suivi d'une sédation qui débouche sur un sommeil de bonne qualité.
Selon les sujets, il favorise la relation aux autres ou majore une
attitude d'introversion.
Véritable anxiolytique,
il induit néanmoins chez certains, de par le sentiment d'étrangeté de
l'expérience, des états d'angoisse transitoires avec somatisations
cardio-vasculaires possibles.
Sa toxicité organique,
dans l'état actuel de la science est considérée comme bénigne. Au
niveau psychologique, il ne peut être considéré comme induisant, en
soi, l'escalade aux autres drogues.
Son emploi permet à
certains sujets, par la sédation de l'angoisse et la facilitation de la
relation aux autres, un étayage transitoire de leur personnalité. Chez
d'autres, par contre, son usage exacerbe le repli et la mise à distance
de la réalité, enrayant la possibilité d'une évolution positive.
Les effets néfastes du
cannabis apparaissent après de longues années de consommation. Le THC
atteint particulièrement les tissus conjonctifs, les poumons, les organes
sexuels et les neurones.
Les effets de membrane
Les études récentes ont mis
en évidence la présence d'un produit cannabinoïd endogène - l'anandamide
mais aussi le fait que le cannabinoïds aient différentes affinités au
niveau du cerveau.
Les recherches
scientifiques récentes ont permis la découverte des récepteurs
cannabinoïds au niveau du cerveau, récepteurs qui sont activés par le 9
- THC. Allyn Howlett en 1988, découvre un récepteur spécifique pour le
THC dans les neurones de la souris. Deux années plus tard l'équipe de
Tom Bonner de National Institute of Mental Health découvre l'ADN qui
encode les protéines de ces récepteurs chez le rat.
L'hypothèse scientifique
concernant cette classe de récepteurs, avance l'idée d'un rôle
communicationnel dans le fonctionnement normal du cerveau. Si cette
hypothèse est valable, il est normal donc de penser que le cerveau
lui-même produit le neuromédiateur capable d'activer ces récepteurs.
La découverte d'un
récepteur cannabinoïd pour le THC implique - comme pour l'alcool - un
mode de fonctionnement spécifique au niveau du cerveau. La liaison entre
les effets de la marijuana - changement d'humeur, mémoire, appétit,
distorsions de la perception - et l'existence de ces récepteurs semble
évidente.
Le cannabinoïd endogène
N-arachidonylethanolamine ou l'anandamide - du sanskrit " ananda "
qui veut dire béatitude - a été retrouvée dans le cerveau et on a
démontré ses capacités d'activation des récepteurs cannabinoïds. L’anandamide
a des propriétés pharmacologiques qui sont similaires au cannabis ou
cannabinoïds. Des études récentes avance l'hypothèse d'un mécanisme
d'activation des canaux calciques et d'une libération du glutamate au
niveau neuronal. L'anandamide est assez différente des autres
neurotransmetteurs connus. La fixation spécifique sur les récepteurs
cannabinoïds a été démontrée par la capacité de l'anandamide à
déplacer les cannabinoïds marqués radioactifs, fixés auparavant au
niveau de la membrane synaptique.
L'anandamide est assez
différente des autres neurotransmetteurs connu. La fixation spécifique
sur les récepteurs cannabinoïds a été démontrée par la capacité de
l'anandamide à déplacer les cannabinoïds marqués radioactifs, fixés
auparavant au niveau de la membrane synaptique.
Le SRD
Des chercheurs américains
suggèrent que les cannabinoïds soient capables d'augmenter la
libération de la dopamine dans le noyau accumbens. Le système mesolimbic
est considéré comme le plus important dans le renforcement de l ‘addiction,
indépendamment de la classe pharmacologique des produits
toxicomanogènes.
Cependant, l'aptitude du
delta 9 - THC à stimuler la libération de la dopamine est faible en
comparaison aux autres drogues. Cette hypothèse est corroborée avec les
données expérimentales. Le potentiel d'abus des cannabinoïds est
relevé dans les expériences de self - administration et de self -
stimulation. |