Fédération Française de Psychiatrie
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   Dr. Dan VELEA

 

Botanique Historique
Production Usage

HISTORIQUE
Les produits dérivés du pavot sont connus depuis l’antiquité. Dans toutes les civilisations on retrouve trace d’un usage de ces produits. L’opium était connu depuis l’antiquité. Les traces de culture de pavot trouvées à Neuchâtel en Suisse, attestent la présence d’opium depuis le néolithique.
Les Sumériens, les Egyptiens, connaissaient en dehors de l’alcool et de l’haschisch, la culture du pavot et l’utilisation rituelle de l’opium. Les sumériens l’appelle « Hul Gil », la fleur de la joie. Le suc d'opium est utilisé comme analgésique médicament contre la douleur) et comme sédatif Le suc d'opium est utilisé comme analgésique médicament contre la douleur) et comme sédatif. Dans le monde égyptien, le papyrus d'Ebers dit « qu'il permet d'éviter que les bébés crient trop » ; son utilisation sous forme d’élixir parégorique daterait donc depuis au moins quatre millénaires. 
Les Grecs, connaissaient aussi l’usage de l’opium ; il apparaît dans l’Odyssée, en tant que produit enivrant, sous le nom de néphentès. La ville de Thèbe, est fortement liée à l’opium, le thébaïsme désignant l’intoxication à l’opium. Hippocrate, père de la médecine, utilise l’opos mekônos (jus de pavot) ancêtre de « l'élixir parégorique » pour traiter l'hystérie. Héraclite de Tarente (médecin de Philippe de Macédoine, père d'Alexandre le Grand), le diffuse dans tout le monde grec comme anti-douleur. Au VIème siècle avant JC, Diagoras met déjà en garde contre les dangers de cette drogue. Chez les Grecs, le pavot était la plante symbole de Déméter, déesse de la fécondité. Les dieux Hypnos (le sommeil), Thanatos (la mort) et Nyx (la nuit) sont également ornés de guirlandes de pavot.
Les Romains reprennent l'héritage médical et rituel du pavot. Dioscoride (Ier siècle), médecin des armées sous Néron, crée le diacode (sirop d'opium). Galien (IIème siècle) développe la thériaque, protection contre les morsures de serpents. Marc Aurèle, empereur romain semble avoir été dépendant de l'opium.
A Baalbek (Liban), ancienne Héliopolis, le pavot orne le portail de Bacchus au même titre que la vigne.
Plus tard, le commerce de l’opium connaîtra un tel essor, que les traces de l’opium se trouvent dans beaucoup de pays méridional ou de l’Europe Centrale.
 

Le
moyen-âge
 :
Dans l’Islam, le développement du commerce favorise la diffusion de l'opium vers l'Asie. Moins usité que le haschisch, l'opium a toutefois une large place dans la pharmacopée arabe (Avicenne 980-1037). Les centres de production sont prioritairement la Turquie et l'Iran.
Dans le monde occidental, les Croisades favorisent la diffusion de l'opium à des fins médicales. Paracelse, médecin et alchimiste célèbre (1493-1541), invente le « spécific anodyn », ancêtre du laudanum. A partie du XVIème siècle, l’Occident est confronté aux Turcs conquérants, grands consommateurs d'opium: son usage se répand à partir de ce moment.  
En Chine, il est certain, cependant que sous la Dynastie des Tang (618-907), le pavot abondait dans la province du Sichuan, puisque le poète Young Dao, écrit au VIIIème siècle :

« …les peines d'un lointain exil aujourd'hui se dissipent ;  
Devant mon cheval, voilà que j'aperçois les pavots en fleurs
.... ».

Un traité de botanique médicale, daté 973, le « K'ai pen ts'ao », recommande l'opium bouilli dans le jus de bambou pour guérir certaines infections.

C'est sous les Song du Sud (1127-1280) que pour la première fois en Chine, apparaît la mention « lait de pavot » obtenu en râpant les capsules de pavot. Les « Annales » nous apprennent que le fameux empereur Wanli (1573-1620) passa 18 années de son règne, sans accorder audience à qui que ce fut, car « il était en proie au poison du parfum noir » (l'opium).

Ce n'est qu'au XVIIème siècle (à l'époque où l'Occident découvre le café et le tabac) que la Chine apprend à fumer l'opium.

Un édit du dernier empereur Ming, Ch'ung-cheng, en 1641, déplore que « ... pour ce vain plaisir on délaisse le jeu viril du tir à l'arc.... »  

Sous la dynastie des Qing (1644-1912), « la fumée bleue » sortant du « divin bambou » fait d'immenses ravages, atteignant toutes les couches de la société : de l'aristocratie au peuple, des moines aux lettrés, des militaires aux paysans, et il serait fastidieux d'énumérer tous les décrets impériaux contre le « divin bambou » et les rapports des Préfets annonçant, la disparition totale des fumeurs et l'extirpation du dernier pied de pavot dans leur province.

Le monde moderne :
A partir du XVème siècle, l'expansion de l'Occident vers l'Asie crée les « routes de l'opium », qui deviennent un élément important du commerce des épices. L'Espagne, le Portugal, puis l'Angleterre et la Hollande deviennent les organisateurs du commerce de l'opium.

Les Espagnols et les Hollandais importent vers l'Asie la culture du tabac d'Amérique et l'usage de la pipe. Sous leur influence, va se répandre en Chine un nouveau mode de consommation de l'opium, « fumé » alors qu'il était essentiellement « mangé » auparavant.  

En 1602, la Compagnie hollandaise des Indes orientales reprend les comptoirs portugais et favorise l'extension vers la Chine de la consommation d’opium.

Avec le traité d'Utrecht en 1713 et la création de la Compagnie anglaise des Indes orientales, les Anglais supplantent les Hollandais dans le commerce avec l'Asie.

1729-1858 : Les guerres de l'opium  
Les Chinois, avaient une consommation ancestrale d’opium (la parallèle peut être réalisée avec la consommation de cocaïne par les amérindiens). Cette consommation récréative, inquiétait les autorités chinoises, plusieurs millions de chinois connaissant pourtant le phénomène de dépendance. Depuis le début du XVIIIème siècle, la consommation en Chine commence à être régularisée. En 1729, devant l'augmentation du nombre de fumeurs d'opium en Chine, l'empereur Yung-Chen en interdit formellement l'usage de l'opium à son peuple sous peine de la cangue pour un mois, suivie du bannissement aux frontières de l'Empire. Quant aux auberges à « fumée d'opium », le patron subira la strangulation, ses aides recevront cent coups de rotin et seront déportés à mille li (environ 600 kilomètres).

Mais l'Angleterre, colonisatrice des Indes, grand producteur d'opium, impose et étend la culture à la Chine. Dans le commerce sino-brittanique, l’opium devient rapidement une vraie monnaie d’échange. Le commerce de l’opium avec la Chine devint très important à la fin des années 1790. Dès la première décennie du XIXème siècle, des expéditions massives d’opium du Bengale allait apporter l’équilibre dans les échanges sino-britanniques. Le commerce de l’opium allait être décrit par un contemporain comme « ..probablement le plus grand commerce d’un seul produit de toute l’histoire …». Dans l’Inde Britannique, 1/7 des revenus dérivaient du monopole de la compagnie sur la manufacture et la vente d’opium. En 1830, le vérificateur de la compagnie rapportait que « l’Inde dépendait entièrement des profits du commerce avec la Chine ». Les autorités chinoises assistent impuissantes au développement de ce commerce, et décidées à réguler la consommation interne, s’opposent en 1833 à la demande des autorités britanniques, demande concernant l’importation en plus grande quantité d’opium produit aux Indes. Devant la résistance de l'empereur Toa-Kuang (1821-1851) et la destruction d'une cargaison, la flotte anglaise engage la « première guerre de l’opium » entre 1838-1840, qui aboutit, après la défaite chinoise, au traité de Nankin, en 1842, traité imposant à la Chine la cession de Hongkong à la couronne britannique.
  

Fin du XIXème siècle : La régie française de l'opium

En 1861, la France crée en Cochinchine (Indochine) un monopole de l'opium, « la Ferme de l'opium ». A partir de 1883, celle-ci sera gérée par le service des « contributions indirectes », dirigé en 1897 par Paul Doumer, gouverneur général de l’Indochine et futur président de la IIIème République. En métropole, l'opium est utilisé dans de nombreuses fumeries par les militaires (principalement les marins, les coloniaux) et la bourgeoisie parisienne.