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The evolution of opiates substitute in France

2nd National Drug Treatement Conference, London, 2004 

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Bases de données opiacés Opium
Morphine Héroïne


La morphine

Classement : Psycholeptique ou Dépresseur

 

Historique  
Signalée dès 1688 sous le nom de magistère d'opium, c'est seulement en 1803 que la morphine aurait été isolée par De Rosne. Elle fut alors connue sous le nom de « Sel de Drosne ». En 1804, Armand Seguin, chimiste français isole un alcaloïde de l'opium. Emprisonné pour malversations, il ne publie sa découverte qu'en 1814. En 1817, un pharmacien allemand du nom de Friedrich Wilhelm Adam Sertürner, extrait cet alcaloïde Il donne le nom de «  Morphium », d’après le nom du dieu du sommeil, Morphée. Sertürner mourra opiomane (dépendant de l’opium). Ce produit est assimilé en 1831 par le manuel de matière médicale à la narcotine qui n'est pas employée comme médicament. Dans ce manuel, on y décrit la morphine à côté d'autres produits.  

A partir de 1827, Merck, un autre pharmacien allemand, produit la morphine en grande quantité.

La morphine fut administrée tout d'abord par voie stomacale. Ensuite, fut mise au point la méthode transdermique qui consistait à mettre le derme à nu, puis à y déposer la dose de morphine voulue. C'est finalement grâce à l'invention de la seringue hypodermique par Charles Gabriel Pravaz (1850), et surtout grâce à son utilisation massive par les médecins militaires lors de la guerre de 1870 que la morphine connue une grande vogue et sa notoriété.

Utilisée à grande échelle sur les champs de bataille (Crimée 1854-1855, guerre de Sécession aux Etats-Unis 1861-1865), elle génère la « maladie du soldat », première toxicomanie moderne. Son efficacité contre la douleur et la renommée acquise dans les traitements contre la tuberculose, désigne la morphine comme un traitement dénoué de toute composante addictive. Les soldats dépendants à la morphine seront soignés par la suite par un nouveau dérivé opiacé, l’héroïne. Cette histoire de la substitution d’un opiacé qui a déjà fait ses victimes, par un autre opiacé, réputé sans danger, devrait nous rappeler aujourd’hui, quand la substitution par la méthadone ou par la buprénorphine est présentée comme dénouée de tout danger, le parcours de la morphine.  

Le mal de la morphinomanie va peu à peu s'étendre aux autres couches de la société, dont le corps médical, les femmes (les « morphinées ») et le monde intellectuel.  

Actuellement, la morphine est toujours l'analgésique classique le plus efficace pour soulager des douleurs aiguës, mais son utilisation décroît à mesure qu'apparaissent de nouvelles drogues synthétiques dont on pense qu'elles engendrent moins la dépendance.  

La morphine est recherchée pour les usages suivants :

elle soigne la douleur ;  
On utilise la morphine dans les services de soins palliatifs, dans les services de neurochirurgie. En France, on a constaté un certain retard dans la prise ne charge de la douleur par les morphiniques, la raison principale étant la crainte de voir se développer une accoutumance à la morphine. Mais on est en droit de se poser la question si dans le cas des malades en phase terminale ou souffrant de douleurs atroces ce discours et cette excuse ne sont pas hypocrites.

Présentation

Ampoules de chlorhydrate de morphine à 1 ou 2 cg
Poudre - Cachets - Boissons –

La morphine existe sous deux formes :
Le chlorydhydrate de morphine : Morphine injectable par voie sous-cutanée, intraveineuse, intramusculaire ou administrable par voie orale (solutions parfumées du type Saint Christopher's hospice, dosage allant de 5 à 150 mg par 10 millilitres).
Le sulfate de morphine : Il permet une libération prolongée autorisant la réduction du nombre de prises à deux par jours. Il existe sous forme de comprimés (Moscontin) ou de gélules (Skenan LP) tous deux dosés à 10, 30, 60 ou 100 mg.

Mode d'emploi

Injection - Ingestion - Prise nasale  

La morphine peut être administrée par voie orale malgré une biodisponibilité faible de l'ordre de 20 à 40% (effet de premier passage hépatique important). Sa fixation aux protéines plasmatiques est de 35%. La morphine est glycuroconjuguée au niveau du foie (avec cycle entérohépatique), l'élimination est urinaire (90% en 24 heures). La demi-vie d'élimination est de 4 heures, nécessitant un délai de 4 heures entre les prises afin de garantir une concentration plasmatique stable.

En médecine utilisée comme hypoanalgésique à la dose moyenne de 2 centigrammes par jour. Par voie orale, l'action pharmacodynamique est plus lente à se manifester, mais elle dure beaucoup plus longtemps. Agoniste pur et complet : la morphine, est la substance de référence du groupe des antalgiques morphiniques. Elle possède une structure penta-cyclique dont la substitution de certains radicaux conduits à des dérivés naturels (codéine) ou à des dérivés synthétiques comme la péthidine, et le fentanyl. Son risque toxicomanogène ne doit en rien retarder la mise en oeuvre du traitement chez le patient qui souffre.

Propriétés pharmacologiques 
La morphine est un antalgique à effet central possédant une action supraspinale et spinale. Au niveau de la corne postérieure de la moelle épinière, la morphine a une action pré et post synaptique du fait de son agonisme préférentiel pour les récepteurs µ qui sont nombreux dans cette structure. Au niveau central, en particulier au niveau du tronc cérébral, la morphine est capable d'activer les voies bulbo-spinales inhibitrices qui se projettent au niveau de la corne postérieure de la moelle épinière et qui sont capables de réduire le message nocicéptif à ce niveau. Egalement impliqué dans la genèse de l'analgésie médiée par la morphine, on peut citer son effet psycho-dysleptique, susceptible d'entraîner un état d'indifférence à la douleur.

Action antalgique : Les douleurs par excès de nociception (douleurs ostéo-articulaires, musculaires, vasculaires) sont généralement bien soulagées par la morphine à l'inverse des douleurs par désafférentation (douleurs neuropathiques).  
Dépression respiratoire : Dose dépendante, elle est secondaire à une diminution de la sensibilité des centres respiratoires au CO2.  
Effet psychodysleptique : Il se traduit le plus souvent par une sensation d'euphorie et de bien être qui sous tendent le potentiel addictif. Pourtant, ce potentiel reste exceptionnel chez le patient douloureux chronique et ne doit en rien retarder la mise en œuvre du traitement.  
Effet sédatif : Il apparaît surtout en début de traitement et semble résolutif en quelques jours.  
Action antitussive : Elle est mise à profit avec la codéine.  
Action pro-émétisante : Par stimulation de la chemoreceptor trigger zone, elle peut nécessiter la prescription de thérapeutiques adaptées (Primpéran, Vogalène).  
Effets digestifs et urinaires : Le péristaltisme est déprimé par la morphine et la tonicité des sphincters lisses est renforcée. Il en résulte une constipation quasi-constante et un retard de la vidange gastrique. Au niveau urinaire, sur des terrains prédisposés (adénome prostatique, sténose urétrale), on peut voir des rétentions urinaires en raison de l'hypertonie du sphincter externe de la vessie et de l'abolition du réflexe mictionnel.  
Action histamino-libératrice : La vasodilatation qui en résulte peut provoquer des hypotensions orthostatiques. La libération d'histamine peut induire également des flushs ou des urticaires accompagnés ou non de prurit.  
Autres effets : La morphine abaisse le seuil convulsif et provoque un myosis.

Effets indésirables
En lien avec les propriétés pharmacologiques de la morphine, ces effets indésirables doivent être réévalués dans le contexte de l'emploi de la morphine à doses analgésiantes.