FACTEURS
DE RISQUE
L’articulation
de plusieurs facteurs de risque (individuels, psychopathologiques,
comportementaux, familiaux, sociaux) doit être prise en compte dans la
description des phénomènes addictifs. Certains événements dans la vie
du consommateur peuvent indiquer le risque encouru. Ces signes
précurseurs se retrouvent dans l’anamnèse du sujet sous la forme des
réactions aux différentes situations.
L’augmentation
du nombre de facteurs de risque augmente aussi la probabilité du risque
et la gravité de la consommation. Plutôt un facteur de risque et un
signe précurseur font leur apparition, plus forte est la probabilité d’installation
des troubles addictifs.
Comme dans les
autres situations liées à la consommation de substances psychotropes, il
faut différencier l’impact d’une consommation occasionnelle, d’une
consommation initiale qui n’est pas forcement suivie d’un passage à
la toxicomanie et des comportement abusifs qui ne remplissent pas les
critères de la dépendance.
On décrit
plusieurs facteurs de risque :
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Dépendance par rapport à l’environnement ; |
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Discontinuité dans la vie
relationnelle ; |
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Simplicité des relations
affectives ; |
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Angoisse de séparation ; |
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Intolérance à la
frustration ; |
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Dévalorisation de soi,
perception négative de son corps et de ses compétences ; |
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Incapacité d’auto-contrôle ; |
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Recherche de comportements
nouveaux ; |
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Agressivité et difficulté de
verbaliser les affects négatifs ; |
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Incapacité d’adaptation aux
stress sociaux et aux difficultés de la vie courante ; |
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Goût prononcé pour la
transgression ; |
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L’incapacité d’établir
des relations satisfaisantes avec son entourage. |
Facteurs
de risque individuels
La présence d’une
conduite de consommation alcoolique ou des drogues dures au niveau des
familles, représente un sérieux facteur de risque ; la reproduction
de la conduite de consommation varie selon les auteurs entre 30 à 50%. La
non-résolution de la problématique familiale et les phénomènes de
transmission transgénérationnelle explique en partie ce constat.
L’âge de
début est un facteur extrêmement important : un comportement de
consommation de substances psychoactives qui débute avant l’âge de 15
ans est très péjoratif en terme d’évolution. La plupart de ces jeunes
rencontreront la polytoxicomanie.
La notion de
prédisposition génétique est souvent rencontrée parmi les facteurs de
risque individuels. L’étude de Sehucket (1985) portant sur des enfants
adoptés de parents alcooliques et sur des jumeaux, a démontrée qu’un
grand pourcentage (plus de 50%) de ces enfants reproduisent la
consommation de substances psychotropes, même si le milieu familial ou
ils ont été élevés ne présente une telle consommation. Selon des
études américaines, les enfants de parents consommateurs de drogue
présente une vulnérabilité métabolique devant une telle consommation,
vulnérabilité que les enfants de parents n’ayant pas présentés une
pharmacodépendance.
Facteurs
de risque psychopathologiques et comportementaux
Le signe
précurseur comportemental le plus important est le syndrome de " l’enfant
difficile ". Ce syndrome comporte trois dimensions : le
niveau d’activité, l’émotivité et la sociabilité.
Le niveau d’activité,
comporte plusieurs aspects :
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Hyperactvité-impulsivité :
enfant trop agité, incapable de rester assis et supporter les
frustrations ; |
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Problèmes d’attention et
socialisation : capacité de concentration réduite, des
résultats scolaires catastrophiques malgré un niveau d’intelligence
se situant dans les normes ;
Comportement antisocial :
comportement agressif, destructeur, vols ;
Difficultés d’apprentissage :
retard dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. |
L’affectif
est une composante importante du syndrome d’enfant difficile. La
labilité émotive, les personnalités extraverties, sont des facteurs
prédictifs du risque de consommation de substances psychoactives. La
coexistence de signes dépressifs et les difficultés relationnelles
représentent des facteurs de risques directs.
La sociabilité
et la recherche continuelle de nouvelles relations sont souvent perçues
comme des facteurs de risques prédictifs. Il s’agirait plutôt d’une
pseudosocialisation. Les toxicomanes investissent de manière emphatique
la substance psychoactive et toutes leurs recherches de plaisirs sont
orientées vers le plaisir de la drogue.
Facteurs
démographiques
Il existe des
régions géographiques ou l’usage des substances psychoactives revêt
la connotation de l’habitude. Certaines populations dans les régions d
l’Amérique du Sud, des régions de l’Extrême Orient, sont depuis des
siècles des consommateurs de ces produits, sans pour autant tomber dans
la pharmacodépendance réelle.
Les populations
immigrées et les minorités ethniques trouvent souvent refuge dans la
drogue. Aux Etats-Unis, la population hispanique et les Afro-américains
représentent la majeure partie des consommateurs de drogues dures. Le
rôle de l’acculturation entre parents et enfants et illustré par des
recherches qui mettent en évidence un rapport 3 :1 entre la
première génération d’immigrés et leurs descendants. Cas classique
en France ou en retrouve les mêmes données au sein de la population
maghrébine. L’angoisse, la dépression, le sentiment d’éloignement,
la mauvaise estime de soi, mais surtout la perte de repères culturels
expliquent ce phénomènes. La place du père, autorité et image de la
loi est complètement dévalorisée.
Facteurs
de risque familiaux
On identifie
plusieurs facteurs de risques familiaux :
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L’âge de l’enfant lors de
la consommation de substance psychoactive par un membre de la
famille ; |
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La gravité des traumatismes
et des carences éducatives vécus dans l’enfance ; |
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Le rôle de l’enfant dans la
famille ; |
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Le degré d’isolement social
de la famille ; |
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Le niveau de dysfonctionnement
familial causé par le manque de repères et par l’inconsistance des
règles ; |
|
Le degré des conflits
familiaux ; |
|
Les comportements de
consommation au niveau de la famille ; |
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L’image de socialisation, l’admiration
des membres de la famille devant cette consommation et la tendance d’imitation
de ce comportement. |
Le rôle de la
fratrie est très peu étudié ; pourtant on constate souvent que
dans plus d’un tiers des cas, au moins des membres de la fratrie avait
un comportement de consommation de substance psychoactive. Dans beaucoup
de cas, un des frères ou une sœur sont les premiers fournisseurs de
produits.
Enfants
traumatisés
La capacité des
enfants qui ont subi différents traumatismes de s'adapter, de résister =
" résilience ". Malgré cette apparence de
sérénité, il faut toujours avoir en tête l'idée selon laquelle ces
enfants gardent une cicatrice de leur blessure.
L'existence des
mécanismes d'équilibration, qui permettent un éloignement de
l'entourage, reconstruction imaginaire du passé, fantasme d'une mère
idéalisée, hyperactivité - permettent à la fois d'évacuer des
tensions insurmontables et dans un autre temps des manifestations
psychosomatique qui ont le rôle d'attirer l'attention de l'entourage.
La " capacité
du lien " entre l'individu et son environnement à son rôle
protecteur.
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