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   Dr. Dan VELEA

 

Facteurs de risque Familles Sociologie du risque
Psychopathologie   Trafic de stupéfiants

 

TRAFIC DE DROGUE


Les marchés de la drogues différent selon les produits et leurs usages sociaux, selon les pays et les différentes législations, selon les politiques en matière de prohibition et de prévention ;

Selon qu’ils relèvent des stratégies de développement économique ou de survie, voire même d’organisations criminelles, les trafics de drogues suivent " la loi du marché ", celui étant structuré autour des enjeux financiers, économiques ou sociaux divers.

Les travaux menés dans le champ des conduites addictives soulignent l’importance de la pluridisciplinarité – épidémiologie, démographie, psychopathologie et plus récemment ethnologie et sociologie.

Les récentes réflexions sur le trafic de drogue mettent en évidence les aspects sociaux, économiques et politiques, avec un accent particulier sur la dimension internationale.

La relation entre l’offre et la demande – qui constate une dynamisation, multiplication et variation de l’offre – permet de mettre en évidence une croissance de la demande. L’une des conséquences directes est l’articulation entre l’économie de la drogue et les réseaux financiers internationaux – et le développement des réseaux de blanchissement de l’argent à travers des multiples organisations financières internationales.

Au niveau local, les statistiques existantes émanent des centres spécialisés, des service de police et judiciaire. Les données fournies se limitent aux produits consommés, aux différents modes de consommations.

Il faut accorder une importance particulière à la description des catégories concernées par le trafic et la consommation ; souvent, le toxicomane participe activement au trafic – seule modalité de se procurer la dose quotidienne – situation qui l’oblige à transgresser par deux fois la loi – en tant qu’usager et en tant que trafiquant.

Les phénomènes d’acculturation et de désintégration de la famille en tant que cellule de base de la société, causent souvent la marginalisation de la jeunesse, surtout dans les milieux issue de l’immigration.

L’économie souterraine de la drogue
Le trafic des substances psychoactives dans les quartiers défavorisés des grandes villes de la France permet de mettre en évidence l’impact socioculturel du trafic en rapport avec l’impact de l’économie, réelle, légale, au niveau de la population des jeunes.

La construction et l’acquisition d’une position sociale grâce au trafic, le pouvoir et la reconnaissance de celui-ci, constituent des renforcements positifs des comportements de la plupart des dealers. La soumission des toxicomanes, le pouvoir initiatique que la possession de la drogue lui confère, font du dealer un personnage important dans la cité. La famille est souvent participante à ce trafic, la tolérance et l’acceptation du comportement étant des facteurs qui poussent le dealer à étendre ses activités. Il existe beaucoup de familles qui fonctionnent sur le modèle du deal, les revenus obtenus ainsi dépassant largement les revenus légales.

Le trait commun des dealers est l’instabilité : malgré des revenus élevés, malgré des signes ostentatoires de réussite sociale – bijoux, voiture de luxe, fréquentation des endroits branchés et forcement chers - il n’arrivent pas à créer et gérer un avenir stable – vie familiale construite sur d’autres bases que le trafic et l’argent gagné illégalement, installation dans un métier socialement accepté. Il existe plusieurs éléments qui perturbent la stabilisation de leur style de vie – tout d’abord, la répression liée au caractère illicite de leurs pratiques et de l’articulation avec des activités criminelles et délictueuses et puis la concurrence entre les bandes rivales, source des inquiétudes et conflits parfois sanglants.

Le plus souvent les activités de deal sont complétés par d’autres trafics et activités illégales, source de marginalisation supplémentaire.

Un phénomène déjà signalé par les toxicomanes – peut-être par désir de revanche - est le passage du dealer dans la dépendance à la drogue.

De son côté, le toxicomane participe facilement au trafic afin d’obtenir plus vite sa dose quotidienne, mais aussi parce que ces ressources extérieures – salaire, aides sociaux – se réduisent au fur et à mesure.

Pour garder la mesure du trafic imputables aux toxicomanes, il faut tenir compte du fait que dans la plupart des cas ce trafic est sporadique, lié au besoin et à l’état de manque et que ces vendeurs de rue sont le plus souvent victimes des autres usagers et surtout se retrouve en " première ligne " devant la répression.

Les " passeurs " sont de plus en plus jeunes, recrutés selon des normes initiatiques, avec de rites de transgressions ; les jeunes, souvent débutants dans la pharmacodépendance, sans ressources, en marge d’une scolarité souvent chaotique, provenant des familles éclatées, se mettent facilement au service de dealer, qui garde en dehors de son rôle de propriétaire de la marchandise un rôle de gourou. Beaucoup de trafiquants profitent du caractère de mineurs vis-à-vis de la loi, ces jeunes étant considérés comme des parfaits passeurs ou guetteurs.

Souvent, dans la population féminine et surtout après l’apparition du crack, on observe l’augmentation de la place tenue par la prostitution dans les échanges et la procuration de la dose quotidienne.

Données statistiques
Les études ont montré que le nombre de consommateurs de héroïne s'élève à environ 160.000 – 170.000 personnes; la durée moyenne de la consommation est estimée à 8 ans. Si on prend en compte la consommation moyenne journalière de 0,25 g/personne, dans une année la quantité totale estimée s'élève à 15.000 kg. Ces chiffres nous donne un aperçu de l'importance du trafic, surtout que les chiffres du Ministère de l'intérieur avance des saisies de l'ordre à 500 – 600 kg/an.

La situation est d'autant plus inquiétante, en sachant que chaque année le nombre de nouveaux consultants est d'environ 20.000.