CONSÉQUENCES
DU TABAGISME SUR LA SANTE
I) La dépendance
II) Conséquences
physiopathologiques
- Les maladies cardio-vasculaires
- Les cancers
- Les maladies respiratoires
- Les effets sur la grossesse
- Les effets gastro-intestinaux
- Les effets stomatologiques
III) Les effets
bénéfiques du tabac
I) La dépendance
La nicotine est la drogue
contenue dans le tabac qui est responsable d'une dépendance puissante.
Les spécialistes classent la nicotine avant l'alcool, la cocaïne et
l'héroïne en ce qui concerne la gravité de la dépendance créée par
son usage.
Les scientifiques sont d’accord
sur les critères de la dépendance tabagique. Ces critères sont celles
de l’échelle DSM – IV.
Critères de dépendance à
la nicotine selon le DSM-IV :
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Tolérance :
manifestée par le besoin d’accroître les doses consommées
pour obtenir une intoxication ou un effet désiré ou une
diminution des effets à dose consommée constante ; |
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Symptômes
de sevrages à la suite
d’une période d’abstinence ; |
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Fumer
plus ou plus longtemps que prévu ; |
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Un
désir persistant de fumer et des efforts infructueux de diminution
ou de contrôle de la consommation ; |
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Beaucoup
de temps passé à fumer ou à se procurer du tabac ; |
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Abandonner
ou réduire ses activités sociales, professionnelles ou de loisir
à cause du tabac ; |
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Continuer
de fumer malgré la connaissance des risques pour la santé. |
La plupart des fumeurs
expriment leur désir de renoncer au tabac, mais souvent cela paraît
très difficile. Et cette difficulté est d'autant plus grande que l'âge
de début est la plus précoce.
L'explication des
phénomènes de dépendance passe par la compréhension du mécanisme de
récompense dopaminergique (comme pour toutes les autres substances
psychoactives).
II) Dangers
du tabac pour la santé
De nombreux organes et
systèmes du corps humain sont affectés par la fumée de tabac, les
conséquences physiopathologiques étant innombrable et leur dangerosité
redoutable.
A)
Les maladies cardio-vasculaires
Le tabac se trouve à l'origine de nombreuses maladies cardiaques,
d'accidents cérébrovasculaires et de maladies des vaisseaux sanguins.
1) Cardiopathie
ischémique (insuffisance coronarienne)
Le tabagisme est la cause de plus de la moitié de ces décès d'origine
cardio-vasculaire. Le tabagisme est un facteur aggravant de risque de
crise cardiaque et de mort cardiaque soudaine ; ainsi fumer accroît
également le danger de rechutes chez les personnes qui ont survécu à
une crise cardiaque.
2) Autres
affections cardio-vasculaires
Accélération du rythme cardiaque et instabilité de la pression
artérielle sont souvent rencontrées
Le tabagisme est une cause très importante d'accidents vasculaires
cérébraux (d'AVC).
Le tabagisme est le facteur le plus puissant de la formation de plaques
(athérosclérose) dans les artères des. Ce trouble – complété par
une vasoconstriction proximale et distale - a pour résultat l'apparition
d'une artériopathie oblitérante du membre inférieur avec des douleurs
aux jambes, des difficultés à marcher, de la gangrène et
éventuellement l'amputation.
L'association de cause à
effet entre le tabagisme et l'athérosclérose est particulièrement
évidente au niveau de l'aorte abdominale dans les ruptures d'anévrismes
de l'aorte et les dissections aortiques.
B)
Les cancers
Le tabagisme est responsable
de plus de 30% de tous les décès causés par un cancer.
Le tabagisme provoque le cancer du poumon, de la bouche, du pharynx, du
larynx, de l'œsophage, du pancréas, des reins, de la vessie et du col de
l'utérus. Des découvertes récentes établissent un lien entre le
tabagisme et le cancer du gros intestin et certaines formes de leucémie.
La plupart des décès par
suite d'un cancer du poumon sont causés par le tabagisme. Pendant de
nombreuses années, le cancer du poumon a été la principale cause de
décès des hommes.
Le cancer du poumon est une maladie très grave; le taux de survie à cinq
ans est très bas. La durée moyenne de vie après le diagnostic d'un
cancer du poumon est de huit mois !
La relation de cause à
effet entre le tabagisme et les cancers de la bouche, du pharynx, du
larynx et de l'œsophage est établie depuis des années. Le tabac sans
fumée provoque également le cancer de la bouche.
La consommation d'alcool
est un facteur de risque supplémentaire pour ces cancers, et la
combinaison de l'alcool et du tabagisme a pour résultat un danger
considérablement accru.
C) Les
maladies respiratoires
Chaque année, le tabagisme
est responsable d'un nombre important de décès par suite de maladies
respiratoires. D'autre part l'usage de la cigarette est à l'origine de
décès et d'invalidités en rapport avec des broncho-pneumopathies
chroniques obstructives, des bronchites chroniques et de l'emphysème. Le
tabagisme dépasse de loin les autres facteurs - pollution de l'air et
exposition professionnelle - qui peuvent aussi être responsables de cet
état.
Le tabagisme a un effet
nocif sur le système immunitaire du corps et les autres mécanismes de
défense. Le danger d'infection respiratoire comme la pneumonie et
l'influenza est accru chez les fumeurs, si on les compare aux non-fumeurs.
Des études récentes ont conclu que fumer accroît la sensibilité au
rhume ordinaire.
D) Les
effets sur la grossesse
Le tabagisme a un effet direct
sur la croissance du fœtus. Plus la mère fume pendant sa grossesse, plus
faible sera le poids du nouveau-né. Fumer accroît significativement le
danger que le poids du bébé à la naissance soit de moins de 2 500
grammes. Ces nouveau-nés à faible poids de naissance, sont plus exposés
aux problèmes tels que la mort à la naissance, le besoin de traitement
spécial dans une unité néonatale de soins intensifs et le décès
pendant la petite enfance.
Fumer pendant la grossesse
pourrait également accroître le danger d'un avortement spontané.
La mort soudaine du nourrisson (MSN) se produit aussi plus souvent chez
les bébés de mères qui avaient fumé pendant la grossesse.
Le tabagisme diminue la quantité du lait maternel et en change la
qualité.
Les femmes qui fument
pendant la grossesse courent d'autres dangers concernant leur propre
santé, en plus de celle du fœtus. Les anomalies du placenta et le
saignement pendant la grossesse se produisent plus souvent chez les
fumeuses, et plus une femme enceinte fume, plus les risques sont considérables.
E) Les effets
gastro-intestinaux
Les ulcères gastro-duodénaux
sont plus fréquents chez les fumeurs que les non-fumeurs. L'explication
est celle d'une altération de la circulation sanguine au niveau
de la muqueuse gastro-douodénale et d'une altération du mucus protecteur
sécrété à ce niveau. Quand un fumeur souffre d'ulcères, la guérison
est moins rapide que chez un non-fumeur et les rechutes sont plus
susceptibles de se produire.
F) Les effets
stomatologiques
Le tabagisme est un facteur
important affectant la santé buccale, en plus de contribuer au cancer
buccal. L'état dentaire des fumeurs est souvent mauvais – caries,
plombages, pertes dentaires. De plus, les fumeurs risquent plus de
souffrir de maladie grave des gencives (parodontopathie). On a également
établi un lien entre le tabagisme et la parodontopathie chez les jeunes.
G)
Les autres effets
Plusieurs rapports récents
contiennent des preuves de l'existence d'un lien entre le tabagisme et,
qui à son tour prédispose aux fractures. Le tabagisme est associé à
une diminution de la densité des os de la colonne vertébrale et des
hanches chez les jeunes aussi bien que les personnes plus âgées.
Récemment, on a établi un lien entre le
tabagisme et les troubles du sommeil. On a trouvé que les hommes aussi
bien que les femmes qui fument ont plus de difficulté à s'endormir et
présentent des symptômes qui suggèrent une fragmentation du sommeil.
Le tabagisme cause une diminution des aptitudes physiques. Fumer réduit
la capacité du sang de transporter l'oxygène et augmente la fréquence
cardiaque et le métabolisme de base, entravant ainsi les avantages de
l'activité physique, y compris l'endurance cardio-pulmonaire.
III)
Les effets bénéfiques du tabac
On décrit plusieurs effets bénéfiques de la consommation du tabac.
Tout d'abord, par son
effet vasoconstricteur, un effet antimigraineux. Plusieurs études
ont démontré le rôle du tabac dans des maladies sévères comme la maladie
d'Alzheimer (augmentation de la vigilance et de certaines fonctions
cognitives) ou dans la maladie de Parkinson (augmentation de la
densité des récepteurs cholinergiques cérébraux). Le rôle
antidépresseur du tabac a été remarqué chez les schizophrènes, qui
utilisent le tabac comme automédication (environ 90% des cas).
Au niveau digestif, on
constate un effet bénéfique sur la constipation.
Un des effets
spectaculaires reste celui sur le cancer de l'endomètre qui est diminué
par l'action du tabac, comme conséquence de son effet antioestrogènique. |